Citations de Elie Wiesel (315)
[...] si la surprise n'existait pas, la vie ne serait qu'un mauvais roman sur la médiocrité.
Voilà:je crois en l'homme malgré les hommes.
Puisque Dieu est,Il se trouve dans les questions comme dans les réponses.
Peut-on mourir plus d'une fois? On le pouvait là-bas.
L'homme hait son ennemi, parce qu'il hait sa propre haine. Il se dit : c'est lui, l'ennemi, qui fait de moi un être capable de haine ; je le hais, non parce qu'il est mon ennemi, non parce qu'il me hait, mais parce qu'il engendre ma haine.
Le silence à deux est plus dense et parfois plus profond que le silence à un.
S'il ne comprend pas que la connaissance est un mystère en soi, qu'un homme sans passé est plus pauvre qu'un homme sans avenir, s'il ne comprend que le miracle n'est pas dans la beauté d'un crépuscule envahissant la forêt mais dans l'oeil qui la capte et en fait partage, si l'étranger ne comprend pas cela, alors je le plains comme je plaindrais quiconque vivrait en étranger par rapport à son peuple et à la création tout entière.
Un jour je pus me lever, après avoir rassemblé toutes mes forces. Je voulais me voir dans le miroir qui était suspendu au mur d'en face. Je ne m'étais plus vu depuis le ghetto.
Du fond du miroir, un cadavre me contemplait.
Son regard dans mes yeux ne me quitte plus.
Qui ne s'élève tombe ; qui ne s'améliore se diminue.
p. 98
« — Juifs, écoutez-moi. C’est tout ce que je vous demande. Pas d’argent, pas de pitié. Mais que vous m’écoutiez, criait-il dans la synagogue, entre la prière du crépuscule et celle du soir.
Moi-même, je ne le croyais pas. Je m’asseyais souvent en sa compagnie, le soir après l’office, et écoutais ses histoires, tout en essayant de comprendre sa tristesse. J’avais seulement pitié de lui.
— On me prend pour un fou, murmurait-il, et des larmes, comme des gouttes de cire, coulaient de ses yeux.
Une fois, je lui posai la question :
— Pourquoi veux-tu tellement qu’on croie ce que tu dis ? À ta place, cela me laisserait indifférent, qu’on me croie ou non…
Il ferma les yeux, comme pour fuir le temps :
— Tu ne comprends pas, dit-il avec désespoir. Tu ne peux pas comprendre. J’ai été sauvé, par miracle. J’ai réussi à revenir jusqu’ici. D’où ai-je pris cette force ? J’ai voulu revenir à Sighet pour vous raconter ma mort. Pour que vous puissiez vous préparer pendant qu’il est encore temps. Vivre ? Je ne tiens plus à la vie. Je suis seul. Mais j’ai voulu revenir, et vous avertir. Et voilà : personne ne m’écoute… »
Tous ces gens soi-disant puissants et célèbres qui, dans tous les domaines, se montrant affamés de gloire et d'honneurs, tiennent aujourd'hui le haut du pavé., seront tôt ou tard souvent oubliés et parfois méprisés. Alors, à quoi sert l'ambition?
Des torrents d'eau ne sauront éteindre l'amour et tous les fleuves ne le noieront pas
Extrait du Cantique des Cantiques ( 8, 7 )
Il ne faut pas avoir peur de la nuit, me confia-t-il en me prenant le bras. La nuit est plus pure que le jour. On pense mieux, on aime mieux, on rêve mieux la nuit. La nuit, tout devient plus intense, plus vrai. Une phrase prononcée le jour prend un sens différent, plus profond, plus lointain, quand son écho nous parvient la nuit. La tragédie des hommes, c'est qu'ils ne savent pas quand il fait nuit et quand il fait jour. Ils disent la nuit des choses qu'ils devraient dire le jour.
J'avoue m'être élevé contre le Seigneur, mais je ne l'ai jamais renié.
Je parle quand je me tais, je me tais quand je hurle.
L'art n'est-il pas la forme la plus sublime de la générosité? (p.73).
Nous discutâmes ainsi un long moment. Je sentais que ce n'était pas avec lui que je discutais mais avec la mort elle-même, avec la mort qu'il avait déjà choisie.
Je devins A-7713. Je n'eux plus désormais d'autre nom.
- Tu ne comprends pas, dit-il avec désespoir. Tu ne peux pas comprendre. J'ai été sauvé, par miracle. J'ai réussi à revenir jusqu'ici. D'où ai-je pris cette force ? J'ai voulu revenir à Sighet pour vous raconter ma mort. Pour que vous puissiez vous préparer pendant qu'il est encore temps. Vivre ? Je ne tiens plus à la vie. Je suis seul. Mais j'ai voulu revenir, et vous avertir. Et voilà : personne ne m'écoute ...
La haine - comme la guerre et l'amour et la foi - justifie tout, explique tout.