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Critiques de Ellen Marie Wiseman (450)
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Ce qu'elle a laissé derrière elle

Ce qu'elle a laissé derrière elle est un véritable accrolivre, autrement dit un excellent page-turner, sorti en mars 2022.



L'auteure nous présente deux histoires de jeunes femmes américaines.

En 1929, Clara est une riche héritière d'une famille New-yorkaise évoluant avec insouciance dans ces années folles et qui a l'affront de tenir tête à ses parents, ce qu'elle paiera cher.

Puis, la destinée d'Izzie, jeune fille en 1995 ballottée d'une famille d'accueil à une autre après l'assassinat de son père par sa mère.



Deux époques, deux vies abîmées. Un lieu commun : le centre psychiatrique de Willard. Clara y sera enfermée pour des raisons, disons, subjectives. Izzie cherchera à découvrir qui était Clara et à réparer ses propres blessures.



Cet asile public a réellement existé, l'auteure en parle en toute fin de son livre et de nombreux articles et photos sont disponibles en ligne.

De nombreuses valises ont été retrouvées dans les recoins de Willard et les contenus (des lettres, des bibelots, des photos..) ont été photographiés et exposés. Ce sont des vies entières à imaginer. A la lecture de ce livre, certains penseront, avec raison au « bal des folles » ou à "vol au-dessus d'un nid de de coucou". Pour ma part, je songe plutôt au triste et tragique destin de Rosemary Kennedy (voir Rosemary, l'enfant que l'on cachait).



De savoir a posteriori ce fond historique, lire ce roman prend une toute nouvelle dimension. Ce fut un bon moment de lecture.

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La vie qu'on m'a choisie

Juillet 1931. Lilly, 9 ans, ne connaît rien du monde extérieur. Séquestrée dans une pièce du grenier de l'impressionnant manoir de la famille Blackwood, la petite fille ne voit de sa lucarne que l'étable, les champs au loin et les chevaux que ses parents possèdent. Lilly est un monstre, c'est du moins ce que sa mère lui a toujours répété. Et si ses parents la gardent enfermée, c'est pour son bien, afin d'éviter qu'elle n'effraie les gens et que ceux-ci ne l'enferment. Lorsqu'un cirque s'installe dans leur propriété, la mère de Lilly profite de l'absence de son mari pour la vendre...

1956. Julia Blackwood a 18 ans. Après avoir fui la demeure familiale à la mort de son père, la jeune fille vivote en faisant la serveuse dans un miteux café-restaurant. Un jour, un détective privé la retrouve et lui annonce que sa mère est morte. Julia devient l'unique héritière du domaine Blackwood.



"La vie qu'on m'a choisie" est ma belle découverte de l'été, le genre d'histoire romanesque et dramatique qui tombe à pic durant les vacances. 500 et quelques pages qui se dévorent d'une traite... Les chapitres qui alternent les histoires de Lilly et Julia nous font découvrir des personnages bien campés, des héroïnes terriblement attachantes, à la fois fortes et fragiles. Alors que Julia va découvrir peu à peu les mystères de son histoire familiale, nous suivons la vie de Lilly et sa découverte du monde du cirque. Tout d'abord terrifiée et malheureuse, la petite fille trouvera dans cet univers hétéroclite l'affection qu'elle n'a jamais eue, notamment auprès des animaux dont la destinée lui rappelle la sienne et avec qui elle entretien des rapports privilégiés. Les chapitres consacrés à Lilly sont d'ailleurs certainement les plus intéressants : des cupides et cruels propriétaires aux artistes, manoeuvres, bêtes d'attraction et ménagerie, c'est tout un monde de fête, de sacrifices, de solidarité, de cruauté, de travail, de violence, d'amour et d'amitié qui se dévoile. le cirque, souvent fascinant pour les "péquenauds" qui le visitent, révèle ici tous ses secrets. Hommes , femmes et animaux sont à la fois exploités et sublimés, révèlant le sinistre et le faste de ce milieu.

Ambiance palpitante, univers original, pléiade de personnages tous plus pittoresques les uns que les autres, font de ce roman un excellent "page turner"! J'ai lu les dernières pages à regret, l'histoire de Lilly et Julia me manquant déjà.





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La vie qu'on m'a choisie

Attention, coup de coeur en vue ! L’histoire se passe en 1931. La petite Lilly est différente des autres enfants ; pour la protéger, ses parents l’ont donc enfermée dans sa chambre, seule pièce qu’elle a connue de toute sa vie. Aussi, lorsqu’elle voit de sa fenêtre un cirque s’installer dans le lointain, la petite fille est aux anges et rêve de voir et toucher les animaux. Lorsque sa mère pénètre dans sa chambre en lui disant de mettre sa plus belle robe, Lilly pense qu’elle va pouvoir enfin découvrir le monde extérieur et voir le cirque de plus près. Sauf qu’au lieu d’assister à une représentation, la mère de Lilly la vend aux forains. La petite fille, désorientée, paniquée, apeurée, s’effondre de tristesse et d’effroi. Est-elle si différente des autres ? Quelle particularité physique effrayait tant ses parents pour qu’ils décident de se débarrasser d’elle ? Bien malgré elle, Lilly va devoir s’intégrer à cette grande famille de forains.



En parallèle de cette histoire, nous plongeons quelques années plus tard, en 1956, aux côtés de Julia Blackwood. Suite au décès de sa mère, Julia hérite de la propriété familiale, un grand manoir isolé, où sont élevés des chevaux d’exception. En retournant sur les lieux de son enfance, elle va découvrir d’un oeil neuf certaines pièces de la maison et sera surprise de constater que les murs du manoir renferment bien des secrets précieusement enfouis. L’alternance des points de vue entre le passé et le moment dit « présent », rend le récit dynamique et d’autant plus intriguant. On se demande quel lien peuvent bien avoir ces deux protagonistes, tout en ayant tout de même une petite idée derrière la tête.



D’emblée, j’ai été happée par l’univers fantastique du cirque, par l’itinérance et le vagabondage des artistes, toujours en mouvement, se couchant dans une ville pour se réveiller dans l’autre. J’ai été époustouflée par les numéros spectaculaires, étonnants, les talents des uns et l’audace des autres. Il n’y a pas à dire, le cirque, dans le référentiel commun, est rattaché à l’enfance dans ce qu’il a de magique, d’extraordinaire, d’époustouflant. Chacun redevient enfant en voyant des éléphants reproduire des performances insensées, des clowns hilarants, des tours de magies inexplicables. Malheureusement, Lilly se retrouve dans le musée des curiosités, où des personnes handicapées, différentes, souvent étiquetées comme des monstres, sont exposées au vu de tous les curieux. Chacun y va de son commentaire, critiquant ouvertement les particularités physiques de chacun des êtres du spectacle. C’est une attraction assez spécifique, qui peut être choquante d’un point de vue éthique, mais qui pourtant, a bel et bien existé jadis.



Plus que jamais au coeur de l’actualité, on peut également se questionner sur la présence des animaux sauvages dans les cirques, leur représentation et leur traitement par les forains. Dans un passé pas si lointain, nous pouvions encore admirer les lions sauvages, élevés en captivité, se produire sur la piste du cirque, avant de retourner tourner en rond dans sa petite cage étriquée. Aujourd’hui, près d’une trentaine de pays interdisent totalement la présence d’animaux sauvages dans les cirques, tandis que la France entend bien interdire progressivement leur apparition dans ces spectacles itinérants.



Pour en revenir à La vie qu’on m’a choisie, j’ai été totalement séduite par l’univers présenté, mais aussi par le personnage de Lilly, une petite fille singulière, mais très courageuse, qui a su combattre les préjugés et les nombreuses difficultés qui se dressaient sur son passage, pour aller de l’avant et continuer à vivre sa vie comme elle l’entendait. Au cirque des Frères Barlow, elle fera la rencontre de très bonnes personnes, devenus de véritables amis, qui l’épauleront, la soutiendront et l’aideront à accepter sa différence tout en apprenant à vivre pleinement. Nous suivons avec avidité les aventures extraordinaires de Lilly, que j’ai trouvées bien plus intéressantes que celles de Julia. Tout n’est qu’une succession de rebondissements, de situations exceptionnelles, qui sortent de l’ordinaire et nous permettent de voyager dans des contrées lointaines, dans un univers singulier et atypique.



Une lecture singulière, totalement dépaysante, qui nous transporte au coeur d'un cirque itinérant des années 1931. Un voyage tragique mais bouleversant, durant lequel est abordé une thématique lourde : l'acceptation de la différence qui passe par le combat des préjugés. J'espère de tout coeur voir un jour ce livre en haut d'une affiche de cinéma !
Lien : https://analire.wordpress.co..
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Ce qu'elle a laissé derrière elle

Dans ce récit l’autrice nous offre une histoire bouleversante. La description des horreurs subies par Clara dans l'asile psychiatrique, ainsi que des difficultés rencontrées par Izzie, crée un véritable torrent émotionnel.

L’autrice dans ce roman souligne l'inhumanité du personnel médical, elle nous dépeint des individus dépourvus de toute compassion ou morale. La peinture de l'atmosphère sinistre et insupportable de l'asile renforce l'immersion du lecteur dans cette réalité terrifiante des années trente.

L'alternance entre les deux époques et les deux histoires est parfaitement équilibrée, captivant le lecteur et l'incitant à continuer sa lecture sans interruption. Je me suis beaucoup attachée aux deux héroïnes principales et j’ai admiré leur force et leur courage contre l’adversité et l’injustice.

Ce roman nous offre une vision minutieuse et authentique de cette période sombre de l'histoire, tout en mettant en lumière la résilience et la détermination des personnages principaux.

Ce livre a été pour moi un bon moment de lecture.

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La vie qu'on m'a choisie

Quand Lilly quitte pour la première fois, à 9 ans, le grenier où elle a été enfermée par ses parents depuis sa naissance, c'est pour rejoindre le cirque auquel sa mère vient de la vendre. La petite fille albinos va intégrer "la galerie des monstres ou "freak show", spectacle encore d’actualité aux États-Unis dans les années 30. C'est là, en compagnie d'une multitude de personnages singuliers, qu'elle va réussir à s'épanouir enfin et c'est au contact des éléphants qu'elle va découvrir ce que peut apporter la relation avec un animal.

Vingt-cinq ans plus tard, Julia, une jeune fille un peu paumée hérite du manoir familial. Elle avait fui le domaine au décès de son père, ne supportant ni l'autorité, ni la froideur de sa mère. Elle va devoir, pour s'initier à l'élevage de chevaux de courses qui en a fait sa célébrité après son départ, compter sur l'aide du personnel en place. Mais c'est surtout sa curiosité qu'elle va pouvoir satisfaire en visitant enfin toute une partie de la bâtisse qui lui était interdite enfant. Elle va alors découvrir un monstrueux secret.

Devant l'alternance des chapitres contant l'histoire de Lilly et celle de Julia, le lecteur pressent rapidement qu'un lien doit les unir, mais lequel ?



Pour son premier roman publié en France, Ellen Marie Wiseman, auteure américaine, frappe fort. Sa description du milieu du cirque dans les années 30 aux USA est saisissante de vérité. C'est un lieu de vie où se retrouvent une majorité de personnes exclues de la société à cause de leurs différences. Ensemble, ils forment un monde à part et solidaire. Dans la vie de Lily et celle de Julia, les mêmes thèmes, le manque d'amour parental et la beauté de la relation que peut entretenir l'être humain avec l'animal. On peut même dire que ce sont des pionnières en matière de condition animale, l'une envers les éléphants, l'autre avec les chevaux. L'auteure décrit vers la fin du roman un épisode tout simplement insoutenable. Je pense qu'elle s'est inspirée (comme Ariane Bois dans "L'amour au temps des éléphants") d'un fait réel survenu en 1916 dans le cirque Sparks où Mary, l'éléphante qui avait tué son cornac maltraitant, avait été pendue en place publique à l'aide d'une grue.

Il m'a fallu un certain temps avant d'entrer dans ce livre. Si le suspense arrive en deuxième partie et l'envie de connaître le fin mot de l'histoire, la première moitié manque un peu de rythme. Mais le plus gros défaut de ce roman est, à mes yeux, celui de son écriture. Trop propre, trop nette (j'oserais dire scolaire), elle manque d'ambition et crée une atmosphère artificielle et une barrière entre les situations bouleversantes qui se déroulent sous les yeux du lecteur et les émotions qui devraient en découler.

Je suis désolée de voir que mon modeste avis tempère toutes les critiques hyper positives déjà postées. J'accorde tout de même un 13/20 à ce titre car le bien -être animal est un sujet qui me tient à cœur et je remercie Babelio et les Éditions Marigny pour l'envoi de ce livre.
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La vie qu'on m'a choisie

1931, Blackwood Manor, Etat de New York. La nuit de son neuvième anniversaire, Lilly sort, pour la première fois du grenier dans lequel elle vit depuis sa naissance. Sa mère lui annonce qu’elle l’emmène au cirque. La petite fille est surprise et, même si son plus grand rêve se réalise, elle a peur. Elle a grandi enfermée, n’a jamais humé l’air de dehors, n’a jamais rencontré d’autres personnes que ses parents. Ces derniers lui ont toujours dit que si quelqu’un la voyait, il lui ferait du mal, car il aurait peur d’elle. Sa mère lui a répété qu’elle « était un monstre, une abomination ». (p. 15) Sa différence est ce qui intéresse le cirque auquel sa mère l’a vendue. Les geôliers ne sont plus les mêmes, mais Lilly est toujours prisonnière, comme le sont les animaux du spectacle, de qui elle se sent si proche.





1956. Hatfield, Long Island. Le salaire de serveuse de Julia Blackwood n’est pas suffisant pour payer son loyer. La jeune fille, âgée de dix-huit ans, se lave dans des supermarchés et subit la violence de son petit ami. Il y a trois ans, après le décès de son père, elle a fui l’éducation rigoriste de sa mère. Elle apprend que cette dernière est morte depuis un an et qu’elle hérite du manoir familial, à condition d’y vivre. Toutes les pièces de la maison qui, quand elle était petite, lui étaient interdites, deviennent accessibles. Les secrets qu’elles renferment sont un cataclysme.





Le roman est une alternance des deux histoires : j’ai aimé chacune ; chaque temporalité m’a captivée. Les sujets principaux sont la différence, la maltraitance humaine et animale, sous fond de secrets terribles. Pendant ma première phase de lecture, j’ai dévoré les pages, emportée par l’intrigue et par l’émotion. Puis, la vague de mon émoi s’est intensifiée : c’est devenu un tsunami. Mon bouleversement a été si grand que, mon mari et la fille, ont cru que j’avais appris une mauvaise nouvelle familiale. Alors que je tentais de leur expliquer pour quelle raison mes larmes coulaient, j’éclatais en sanglots, incapable de parler. J’ai été obligée de faire des pauses dans ma lecture, car alors que je n’avais qu’une envie : celle de poursuivre, j’avais peur d’être submergée par mes pleurs et mes sentiments (ce qui s’est produit plusieurs fois), mais aussi, de me sentir orpheline, sans Lilly et Julia. Heureusement, des passages éblouissants d’humanité et d’animalité permettent de reprendre notre souffle. Certaines scènes sont marquées par une tendresse merveilleuse.





La vie qu’on m’a choisie est plus qu’un coup de cœur pour moi. Il rejoint le cercle fermé des livres qui m’ont fait pleurer avec peu de retenue.




Lien : https://valmyvoyoulit.com/20..
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La vie qu'on m'a choisie

J'ai bien aimer cette histoire de deux femmes qui ne se connaissent pas mais dont l'histoire va rapprocher, Lili va être vendue à un cirque où elle va connaitre la violence mais surtout l'amitié et l'amour. Julia à hériter de la grande maison se ses parents où il y a beaucoup de non-dits et de secrets. Deux destins, une histoire...

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Ce qu'elle a laissé derrière elle

C'est un récit étant construit en deux temps. Nous sommes à la fois dans l'époque de Clara, puis dans celle d'Izzy. Le lien entre les deux femmes est cet asile que l'une découvre, pendant que l'autre s'y verra internée.



La plume de l'autrice est vraiment agréable, les pages se tournent à une vitesse folle. Le temps n'a plus d'importance. Vous vous en doutez, j'ai beaucoup apprécié cette lecture forte en émotions.



Les émotions sont bien présentes, surtout quand on sait que l'histoire est basée sur des faits réels. C'est d'autant plus poignant. Les deux jeunes femmes vont se battre pour sortir des difficultés qu'elles subissent dans leur vie. Clara qui se voit enfermée puisqu'elle n'accepte pas un mariage arrangé et Izzy, qui mène une vie difficile due à l'incarcération de sa mère ayant tué son père.



Izzy va tout faire pour découvrir ce qu'a vécu Clara et ce qu'elle est devenu. J'ai trouvé cela super intéressant ! Nous avons droit par ailleurs à une interview à la page 483, permettant de comprendre où l'inspiration a été trouvée, les recherches effectuées, les sentiments perçus durant ce travail...



Comme beaucoup, j'ai préféré Clara &#xNaN



Mes tripes sont encore toutes retournées depuis cette dernière page tournée. N°2 de mon classement du prix pocket
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La vie qu'on m'a choisie



Quelle riche idée ont eu les éditions Faubourg Marigny d’éditer ce livre. Je pense que d’autres traductions de cette auteure suivront. En tout cas je les remercie de me l’avoir envoyé et Babelio de m’avoir sélectionnée pour cette masse critique privilégiée.



Ce roman m’a fait penser à un autre d’Ariane Bois, L’amour au temps des éléphants, ne serait-ce que par la scène de mise à mort d’une éléphante accusée d'avoir tué un humain.

Mais n’anticipons pas.

Les chapitres alternent l’histoire de Lilly et celle de Julie avec deux points communs, toutes deux ont vécu à Blackwood Manor, un lieu d’élevage de chevaux de courses, et toutes deux ont souffert du manque d’amour des parents sans en comprendre la cause.

Lilly, neuf ans, vit dans un grenier à l’abri de tout regard, car lui dit Mère si les gens la voyaient ils auraient peur et lui feraient du mal. Seul Père lui offre des cadeaux, des livres, il lui a d’ailleurs appris à lire. La petite fille est donc persuadée d’être un monstre mais elle aimerait tant connaître les odeurs, la sensation de l’herbe sous les pieds…

Pourtant lorsqu'une nuit en l’absence de Père, Mère lui enjoint de la suivre, c’est la peur qui la domine. Et encore plus quand Mère après avoir reçu de l’argent la laisse dans un cirque itinérant. C’est une nouvelle prison avec parfois des mauvais traitements par Merrick qui en est propriétaire comme il l’est des autres “monstres” réels ou fabriqués. Elle devra jouer plusieurs rôles dont celui de princesse extraterrestre puis de voyante communiquant avec les morts.

Julie s’est enfuie à 16 ans de Blackwood Manor et vit ou plutôt survit par un petit boulot de serveuse et des vols de nourriture. Lorsqu’un détective lui remet une lettre du notaire de ses parents lui apprenant qu'elle hérite de la propriété à condition d’y résider, elle y part sur le champ. Elle va y trouver Claude qui s’occupe des chevaux depuis 27 ans et Fletcher un jeune vétérinaire. Peu à peu Julie va explorer la maison et trouver dans les papiers de Père quelques lignes qui évoquent une première née et le mal qu’ils lui ont fait. Elle s'initie aussi au travail de sélection des chevaux.

J’ai d’ailleurs apprécié d’en avoir un peu appris sur cet univers de l'élevage de chevaux de courses qui ne semble pas aussi glamour que ce que l’on peut imaginer.

Il y a beaucoup de rebondissements, l'étrange comportement des parents est plus ou moins expliqué, même s’il reste difficile à comprendre. Et même s’il y a beaucoup de souffrances, tant chez les animaux que chez les humains, s‘il est souvent révoltant ce livre n’est pas accablant.

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La vie qu'on m'a choisie

"Jamais elle ne sortirait du grenier. Son seul moyen d’observer le monde, ce serait à travers les livres."

Nous sommes en 1931, dans l'élevage de chevaux de Blackwood Manor....Lily, la gamine de 9 ans passe son temps à lire et à jouer seule. nfermée à double tour dans sa chambre, elle ne voit sa mère que lorsqu'elle lui porte ses repas.Mais qu'a-t-elle donc fait ? Pourquoi une telle méchanceté qui lui interdit même d'allumer une lampe la nuit pour lire...Est-ce parce qu'elle est un monstre, comme sa mère lui l'a toujours dit ? Mais aujourd'hui c'est fête...elle va sortir, quitter cette chambre qu'elle n'a jamais, au grand jamais, quittée. Depuis sa fenêtre elle a aperçu le chapiteau d'un cirque....Maman lui demande de s'habiller pour son anniversaire. Elle veut l'emmener au cirque. Papa a payé une représentation exceptionnelle pour elle. Lily est heureuse et à la fois déçue...Elle aurait préféré s'y rendre avec son père. Elle découvre tout d'abord la maison, ses nombreuses pièces jamais vues, puis le monde du dehors, un monde qu'elle n'a jamais fréquenté non plus!  Elle qui n'a jamais senti l'herbe lui chatouiller les orteils en marchant pieds nus,...ne connaît pas l'odeur de la terre, ni la sensation de la brise sur la peau.....pourquoi?

1956, 25 ans sont passés..Julia quitte l'élevage de  Blackwood Manor et se rend en ville pour faire des courses. Elle vole quelques articles dans un magasin et prétextant des coupures d'eau dans son logement, demande à pouvoir accéder aux toilettes pour se laver. Elle aussi, a du faire avec des interdits, des prières obligatoires. A 12 ans, on lui a expliqué que son père alcoolique est mort dans un accident de voiture. Dans le restaurant où elle travaille, un détective lui donne une enveloppe de la part de l'avocat de ses parents...sa mère vient de la retrouver..et lui transmets un message.

Je ne vais pas en dire plus.....vous venez d'entrer en quelques pages dans un livre troublant, et surtout révoltant...un de ces livres dans lequel l'auteur vous ballade d'une époque à l'autre en alternant les vies de Lily et de Julia...un seul point commun entre elle : Blackwood Manor. Y en a-t-il d'autres? Vous tournez les pages, vous êtes intrigué(e) et révolté(e)..Pourquoi ?

Vous échafaudez mille hypothèses, pour trouver des liens entre ces deux jeunes filles...vous vivez deux vies qui n'ont rien à voir l'une avec l'autre, qui ne sont pas contemporaines. Vous allez être indigné(e), vous allez vivre des passions, ne rien comprendre parfois, vivre la vie d'un cirque et de ses artistes...un de ces grands cirques américains qui voyagent en train de ville en ville...et vivre des rencontres qui vous laisseront sur votre faim.

Mais où veut donc nous amener  Ellen Marie Wiseman, dans un livre de rencontre amoureuse, dans une lecture révoltante sur la différence, le handicap, dans une lecture sordide d'une famille mentalement détraquée, dans un roman sur la vie d'un cirque, les relations entre artistes, entre artistes et animaux? Ce serait trop simple !

J'ai tourné les pages et avancé, certes les deux histoires, les deux destins sont très bien décrits, même si parfois j'ai frôlé l'ennui...je cherchais à comprendre, et Paf ! une claque...une surprise, non des surprises....J'ai dû relire les derniers chapitres...imprévisibles !

Merci à Masse critique qui m'a proposé  ce voyage dans les coulisses de ce grand cirque, dans ce monde de la différence, dans ce monde de mères salopes et de pères taiseux et lâches, dans ces histoires d'amour pour un homme ou pour des chevaux...ou des éléphants...sans lesquels il n'y aurait pas de roman.

Un grand merci pour ce voyage...ce livre va lui aussi voyager, il est parti entre les mains d'une amie...qui m'a dit : est-ce que je pourrait le prêter quand je l'aurai fini?

Oui bien sur!

J'espère qu'il me reviendra...

L'histoire nous rappelle qu'on revient toujours à ses racines !
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La vie qu'on m'a choisie

J'ai la gorge nouée en terminant ce roman qui m'a bouleversée et m'a mise hors de moi.



Comment peut-on traiter une enfant ainsi ? C'est inhumain et cruel. Je suis profondément touchée par le parcours de Lilly et par toutes les épreuves qu'elle a dû affronter, jeune fille qui n'a pas choisi sa vie et tente de s'adapter tant bien que mal à chaque nouvelle étape qu'elle franchit.



J'ai beaucoup aimé le rapport de Lilly et Cole aux animaux, leurs petits gestes et leurs paroles attentionnés, leurs désirs d'améliorer la vie des éléphants. Ils ressentent un profond dégoût pour ce que les hommes leur font subir, oubliant aisément qu'ils restent malgré tout des animaux sauvages, et n'ayant rien à faire de l'instinct maternel. Certains passages m'ont particulièrement émue, d'autres étaient insoutenables et j'ai eu le coeur brisé en les lisant.



Ellen Marie Wiseman nous brosse ici le portrait d'une société américaine à l'esprit très obtus (années 30) : les gens différents font peur et doivent vivrent cachés ou en marge de la société. Pire, certains sont exposés dans des cirques et présentés comme des monstres dans un musée des horreurs (rien que ça !). L'auteure a réussi avec beaucoup de brio à décrire les sentiments que ce gens pouvaient ressentir, leur mal-être et leur incompréhension, la tristesse de ce rejet et d'être vus comme des bêtes de foire.



Les mauvais traitements subis par les animaux dans les cirques sont également mis en lumière dans ce roman. Et même si certains essaient de leur rendre la vie la moins désagréable possible, ils n'ont que très peu voix au chapitre, notamment quand de l'argent est en jeu...



Roman bouleversant dont je conseille de tout coeur la lecture, mais préparez-vous psychologiquement avant de vous lancer, vous n'en sortirez pas indemne

Ce troisième roman que je lis de l'auteure me confirme qu'Ellen Marie Wiseman a une plume incroyable et surtout qu'elle soulève des sujets extrêmement importants. Auteure à suivre absolument !
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Là où sont tes racines

Coup de cœur pour ce roman sur la seconde guerre mondiale !



Des romans sur cette tragique période de l’Histoire, il y en a des tas, mais celui-ci sort du lot à mes yeux.



Ce que j’ai particulièrement aimé, c’est le point de vue allemand sur cette guerre. Car contrairement aux idées reçues, ils n’étaient pas tous en phase avec les idées nazis et certains ont été révoltés de voir le traitement réservé au juifs et de devoir obéir aux ordres de leur patrie. Avec ce roman, on se rend compte que si une partie des allemands ont cru à la propagande nazie durant la guerre, d’autres ont aussi mal vécu cette guerre que les habitants de d’autres nations. Malheureusement, aux yeux des autres pays, ils sont aussi coupables que les soldats SS. Et le pire, c’est que personne ne croyait ceux qui tentaient de dénoncer les atrocités perpétrées par les nazis.



Eux aussi ont subi le rationnement de la nourriture, les bombardements, la Gestapo. Mais lorsque la guerre a pris fin, leur conditions de vie se sont encore dégradées et certains aliments n’étaient plus du tout accessibles.



Christine, cette jeune femme forte et courageuse a forcé mon admiration. Elle a pris des décisions au péril de sa vie pour sauver ceux qu’elle aime. J’ai eu le cœur brisé de voir que personne ne l’a cru quand elle a voulu dénoncer les crimes de guerres réalisé par les SS sur les juifs.



Quel plaisir de retrouver la plume d’Ellen Marie Wiseman que j’avais découvert avec La vie qu’on m’a choisie. Elle nous fait passer par une multitude d’émotions. J’ai aimé la note de l’auteure à la fin pour nous expliquer comment elle est arrivée à écrire ce roman.



Une fois ce roman commencé, impossible de le lâcher. On est immergé dans cette histoire et on veut savoir ce qui arrive à Christine et sa famille. J’ai lu certains passages en apnée, j’avais peur de ce qui allait se passer.



En bref, c’est un roman sur la seconde guerre mondiale qui est pour moi incontournable de par son point de vue allemand. C’est une lecture enrichissante que je ne peux que vous recommander.
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La vie qu'on m'a choisie

Cette lecture a beau avoir été un coup de cœur, je ne crois pas avoir déjà ressenti autant de colère en lisant un livre.



De la première page à la dernière ligne, j'ai fulminé contre l'un des personnages.



Ce n'est clairement pas le seul personnage qui a provoqué ma colère, il y en a eu un sacré nombre dans ce roman, mais j'ai trouvé que dans le contexte, le personnage de Mrs Blackwood était vraiment le pire.



Et étonnamment, c'est également celui que l'on voit le moins.



Mais son seul souvenir, sa simple évocation, a eu le don de me faire remonter dans les tours en un instant.



Il faut dire que tout au long du roman, plus on en apprend sur elle, et plus elle apparaît comme méprisable.



Le récit alterne entre l'histoire de Lilly qui commence en 1931, et celle de Julia qui est se déroule au milieu des années 50.



La plupart du temps dans ce genre de roman, il y a toujours une période, un personnage, que je préfère nettement à l'autre. Et si je lis sans problème l'intégralité du roman, je suis toujours pressée de revenir aux chapitres concernant ma période ou mon personnage préféré.



Ici, pas du tout. J'étais tout aussi fascinée par la vie de Lilly que par les découvertes de Julia.



Lilly, tout d'abord, est une petite fille d'une dizaine d'années qui n'est jamais sortie de ce qui lui sert de chambre. Sa mère est une fanatique religieuse et son père, il fait en sorte de lui apporter un peu de confort et de distraction, me fait rien pour remédier à la situation. Tout ce que l'on dit à la fillette est qu'elle est un monstre et qu'elle doit rester cachée pour sa protection.



Jusqu'au jour où, en l'absence du père, sa mère l'emmène jusqu'au cirque voisin où elle la vend purement et simplement comme monstre de foire. Il va nous falloir un certain temps avant de savoir ce qui, chez Lilly, la fait qualifier de monstre. Quand on apprend la vérité, je me suis dit qu'il ne fallait pas exagérer, et que je ne voyais pas bien en quoi la jeune fille pouvait être considéré comme un monstre de foire. Hélas, j'avais oublié qu'on était dans les années 30, et plusieurs scènes m'ont montré à quel point l'ignorance des gens, y compris du corps médical, concernant ce qui touche Lilly, la propulse au rang d'anomalie.



Certes, la jeune fille elle n'est plus enfermée à double tour, mais est-ce que cela change vraiment quelque chose pour elle?



25 ans plus tard, Julia est informée de la mort de sa mère, survenu un an plus tôt. Il faut dire, que la jeune fille avait fugué de chez elle pour s'éloigner d'un foyer froid régit par un nombres de règles insupportables édictées par une mère intransigeante et facilement cruelle.



Dès les premières lignes dans cette seconde époque, on sait que la mère de Lilly et Julia et la même personne: Mrs Blackwood.



Et on peut aussi voir que malgré le temps passé, l'attitude de cette femme et toujours aussi froide et cruelle. Au fur et à mesure que Julia nous livre ses souvenirs, on ne s'étonne plus qu'elle ait décidé de fuir avant même sa majorité.



À présent propriétaire du domaine des Blackwood, Julia explore la maison et ses nombreuses portes fermées à clé jusqu'à finir pas trouver des éléments faisant mention d'une certaine Lilly.



Et le moins qu'on puisse dire, c'est qu'au fur et à mesure de sa petite enquête, c'est tout son passé, tout ce qu'elle croyait savoir de son histoire familiale, qui s'effondre lamentablement.



Que ce soit l'univers impitoyable du cirque des années 30, où le propriétaire ne possédait pas seulement le chapiteau et les animaux mais également les artistes, ou celui tout aussi difficile d'un élevage de chevaux de course, avec ses méthodes plus que discutable, on se trouve embarquée aussi bien dans l'histoire des deux héroïnes que dans celle de leur entourage.



Lilly et Julia, chacune à son époque, veulent faire bouger les choses, la seconde avec bien plus de succès que la première.



Dans les parties consacrées à Lilly, il y a des scènes d'une dureté quasi insoutenable. Des scènes qu'après avoir visualisées, j'ai eu beaucoup de mal à chasser de mon esprit.



Le seul petit reproche que je pourrais faire aux livres, mais qui ne m'a pas trop gêné dans ma lecture, a été le fait que le propriétaire du du cirque s'appelait une fois mr Barlow et la fois d'après mr Marlow. La toute première fois j'ai pensé à une simple coquille, mais ce changement de la première lettre du nom intervient à de nombreuses reprises. Heureusement, il n'y a pas de personnage ayant un nom approchant, et du coup, qu'on l'appelle Barlow ou Marlow, j'ai toujours su facilement de qui il s'agissait.



Mais en dehors de cela, qui était au final plus amusant qu'autre chose, ce livre était vraiment une histoire géniale, pleine de rebondissements qui pour la plupart me faisaient sortir de mes gongs.



Comme je le disais au début de ma chronique, ce roman s'est hissé sans difficulté au rang de coup de cœur.
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Là où sont tes racines

❤ coup de coeur ❤



Pour cette lecture, j'ai n'ai eu aucune frustration.

Les personnages, le.monde qui les entourent et enfin avoir, savoir, ce qu'on pu ressentir les allemands quand leur pays dirigé par un dictateur à littéralement perdu la tête en créant des monstres.

J'ai la sensation que l'auteure Ellen Marie Wiseman à été au bout du bout avec ce roman historique.

Je n'ai pas eu la sensation de manque à la fin du livre avec les personnages car tout à été dit.

Vraiment de belles émotions, un pavé mais qui est parfait !
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Les orphelins de Philadelphie

Un roman d'Ellen Marie Wiseman est toujours une valeur sûre. Cette fois-ci, l'auteure s'est intéressée à l'épidémie de grippe espagnole qui a déferlé aux Etats-Unis et notamment à Philadelphie.



J'ai été extrêmement touchée par la jeune Pia qui fait preuve d'un immense courage tout au long du roman et des épreuves qu'elle traverse. Nous faisons un bout de chemin à ses côtés, appréhendons ses peurs et ses doutes, ses angoisses et son désespoir dans sa quête de vérité et dans la recherche de ses frères. La jeune fille va être confrontée à bien des difficultés, mais va heureusement parfois croiser le chemin de personnes emplies de bonté.



Autant le personnage de Pia est lumineux malgré sa situation, autant celui de Bernice est à l'opposé. Cette jeune femme semble être la haine personnifiée. Elle est assoiffée de vengeance et cherche des boucs émissaires à l'horreur qu'elle a vécue. Bien sûr, certains pourront lui trouver cette excuse. Mais ces faits et gestes ne sont pas excusables. Et le plus triste dans tout cela est le fait qu'elle pense réellement agir de manière juste. Malheureusement, le racisme de Bernice doit être représentatif de ce que ressentait une partie de la population à cette époque : la peur de l'autre, qu'il "vole" le travail des Américains pure souche, qu'il facilite la prolifération de la maladie etc. Outrée en lisant chaque ligne ayant pour teneur ces idées, j'étais effarée de me dire qu'il y avait vraiment cette croyance, et qu'elle existe encore malheureusement chez certains.



Hormis les personnages extrêmement bien décrits et à la psychologie fouillée, j'ai trouvé que la situation sanitaire à l'époque était rendue avec beaucoup d'authenticité. L'auteure nous a plongé dans le quotidien des personnes craignant la contagion, dans leur désarroi face à ce mal auquel il est difficile de faire face et dans leur douleur à chaque être aimé décédé. Elle y a montré le courage dont on fait preuve les médecins, infirmières et bénévoles à s'empresser d'aller secourir leur prochain au péril de leur vie. Je trouve que cette situation a encore plus de poids et résonne d'autant plus au lendemain de l'épidémie du Covid-19, nous qui pensions être à l'abri de ce genre de situation extrême.



L'auteure a également mis en lumière (en corrélation avec l'épidémie), l'explosion du nombre d'orphelins brisant ainsi le fragile équilibre des orphelinats qui ont tout de suite étaient saturés et ont eu du mal à faire face à l'afflut de nouveaux petits être brisés par la vie.



Je retiendrais de ce roman bouleversant le courage de Pia qui n'a jamais perdu espoir dans sa quête, la force de l'être humain qui fait preuve d'une immense résilience et ce, malgré les épreuves endurées, ainsi que l'amour incommensurable d'une mère qui peut mener à la folie.
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La vie qu'on m'a choisie

Une lecture qui mêle famille, différence et univers du cirque, qui m'a agréablement surprise.

Les premières pages nous emmènent en 1931 où nous rencontrons la petite Lilly, 9 ans. Considérée comme différente, d'une singularité qui pourrait être dangereuse pour elle selon sa mère, elle vit recluse dans le grenier de la demeure familiale, Blackwood Manor, cachée aux yeux de tous. Pourtant en ce soir d'été, sa mère lui fait franchir pour la première fois la porte de la maison et l'emmène à travers champs vers le cirque qui vient de s'installer sur la propriété. Effrayée, étonnée, perdue dans cet extérieur qu'elle ne connait pas, Lilly finit par comprendre que sa mère est tout simplement en train de la vendre à ce cirque itinérant.

Quelques décennies plus tard, Julia hérite de la propriété de ses parents, Blackwood Manor. Elle a fui très jeune le domicile familial, oppressée par une mère très pieuse, peu aimante, qui régissait le quotidien de Julia par des interdits toujours plus nombreux. le retour dans cette maison froide et mystérieuse est difficile. Mais la jeune femme se dit que c'est peut-être aussi le moment d'ouvrir des portes qui jusque-là avaient toujours été fermées et de peut-être mieux comprendre ses parents si énigmatiques.

Très vite, l'écriture d'Ellen Marie Wiseman m'a emportée dans la toile de son histoire. Les descriptions sont imagées et la double temporalité créé une attente quant à ce qui va se passer pour nos deux personnages. Malgré quelques longueurs au début, j'avais toujours envie de revenir à ma lecture. L'univers du cirque est bien décrit, c'est un monde à part, qui fascine et révolte aussi par certains de ses aspects. Un petit regret toutefois par rapport à Blackwood Manor : quand Julia revient dans la demeure familiale, on sent que cette dernière est chargée d'histoire et représente presque un personnage à part entière. Aussi, j'aurais apprécié que l'auteur nous la fasse mieux explorer et nous en dise un peu plus sur elle.

Un petit bémol qui n'enlève toutefois rien au très bon moment que j'ai passé avec ce roman tout simplement addictif et passionnant.
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Ce qu'elle a laissé derrière elle

Très gros coup de coeur pour ce magnifique roman dans lequel nous découvrons deux espaces-temps : celui d'Izzy en 1995 et celui de Clara en 1929.



La lecture de ce roman m'a fait ressentir de nombreuses émotions : la peur, le dégoût, la colère, l'espoir et la tristesse. J'ai été bouleversée par le destin de la jeune Clara, internée injustement à Willard, un asile de fou, et toutes les horreurs qu'elle a vécues m'ont choquée.

L'auteure a très bien décrit l'ambiance qui régnait à cette époque dans les asiles : les bains glacés, les camisoles et l'isolement, la stérilisation forcée et j'en passe.



Je suis extrêmement choquée de lire que de nombreuses femmes (tout comme Clara) ont été internée sous de faux pretextes alors qu'elles avaient toute leur tête et étaient en pleine possession de leurs moyens. Rien de plus facile pour se débarasser d'une fille rebelle, d'une femme adultère et de toutes ces femmes qui peuvent "gêner" les hommes.



Je suis écoeurée par ce destin ô combien cruel, alors qu'une magnifique vie aurait pu s'offrir à elle.



Le personnage d'Izzy, tout comme celui de Clara, est peaufiné avec soin. Nous suivons une jeune femme qui se questionne, ayant toujours peur d'être rejettée, échaudée par son passé et qui essaie de faire la paix avec elle-même.



Elles sont toutes les deux magnifiques et courageuses et je suis ravie de les avoir suivies le temps d'une lecture.



J'ai découvert la plume de cette auteure avec ce roman et je ne compte pas m'arrêter là. Très belle découverte !
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La vie qu'on m'a choisie

J'ai eu un énorme coup de cœur pour le personnage de Lilly ❤ elle est attachante, touchante, forte et émouvante !

J'ai ressenti de la peine pour elle quand sa mère lui dit : "Tu es un monstre, tu es une abomination ! Tu vas faire peur aux gens" car Lilly est aussi différente...



Les parties avec Julia m'ont paru un peu plus longues et moins passionnantes !



J'ai adoré découvrir le monde du cirque des années 1930, cet univers m'a beaucoup intéressé et j'ai particulièrement aimé les éléphants 🐘



C'est une histoire qui m'a marqué et bouleversé...je l'ai lu il y a déjà un mois et j'y pense encore !

Lilly fait partie des personnages que je n'oublierai pas et si vous voulez découvrir cette petite fille et sa différence, il va falloir lire son histoire !



Une excellente lecture et une très belle découverte que je vous recommande.

Il faut découvrir Lilly, vous ne pourrez que l'aimer !
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Ce qu'elle a laissé derrière elle

Si les personnages de l’histoire sont fictifs, l’asile de Willard a réellement existé. Il a ouvert en 1869 et a été agrandi jusqu’à devenir un village assez important où les patients travaillent. Cette institution est née de la conviction que la folie pouvait être soignée par le biais de méthodes fermes, en offrant aux patients un refuge loin des angoisses de la vie, de quoi manger et un travail régulier pour s’occuper. La cage d’Utica (une cage en bois fermée par un verrou), les cures de SAKEL (comas provoqués par injection d’insuline) et le traitement par électrochocs font partie des horreurs thérapeutiques de cette institution.



Ellen Marie Wiseman a eu l’inspiration pour écrire ce roman après une visite à l’exposition des bagages ayant appartenu à des pensionnaires de l’asile.



Années 1930. Clara est une jeune fille de 18 ans. Son père l’interne à Willard parce qu’elle refuse d’épouser l’homme qu’il a choisi pour elle ; elle est amoureuse d’un homme qu’il considère comme socialement inférieur.



Années 1990. Isabelle a 7 ans quand elle est placée dans une famille d'accueil suite à un drame familial.



EM Wiseman peint brillamment les 2 personnages, raconte leurs histoires qu’elle connectera de façon remarquable.

L’histoire de Clara est particulièrement déchirante ; une jeune fille saine d’esprit, amoureuse, victime de la folie d’un père tyrannique.



Une lecture captivante, mélange subtil de drame, de romance, de mensonges et de secrets.

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La vie qu'on m'a choisie

Après 164 précédentes critiques, pas grand chose à rajouter.

Une histoire tristissime de mère folcoche, de fille mal traitée, de vies gâchées.

Un livre facile à lire, au style accessible, centré sur les personnages principaux et leur environnement proche.

Mon avis est mitigé, mais je mets quatre étoiles car la lecture de cette histoire est addictive.
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