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Critiques de Eva Kavian (288)
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Ma mère à l'Ouest

Ce n'est pas un roman facile. Et pourquoi un roman devrait-il l'être ? Il nous parle d'un fait que notre société ne veut surtout pas voir : l'alliance entre maternité et handicap mental.

Sam a 16 ans, Sam est enceinte, et elle a balancé tout à trac à son amoureux, Laurent, qu'elle ne voulait pas de cet enfant. Elle lui a expliqué pourquoi elle n'en voulait pas. Elle lui a parlé de Betty, sa mère, à la garde de laquelle elle a été enlevée quand elle avait six ans, parce que Betty est handicapée mentale. Sam (diminutif de Samantha) a alors été ballotée de famille d'accueil en famille d'accueil, se construisant comme elle le pouvait. Pendant ce temps, Betty ne cessait de penser à sa fille, et trouvait enfin une place dans un lieu où on lui accordait plus d'autonomie, plus de confiance devrais-je dire.

Ce livre a déjà dix ans, et pourtant je n'ai pas l'impression que l'on parle de ce sujet, j'ai toujours l'impression que l'on cherche à masquer le plus possible les handicapés dans notre société, et que, sous prétexte de leur handicap, sous prétexte qu'ils ne peuvent pas faire certaines choses, on leur accorde encore moins de droits, encore moins de possibilité de vivre leur vie comme ils le veulent. Si tant est que l'on pense qu'ils ont des désirs qui leur sont propres. Et je me dis qu'il aurait suffi que l'on aide davantage Betty, qu'on lui accorde davantage de confiance, elle qui aime sa fille, elle qui voulait bien faire, elle qui ne comprenait pas certaines choses, pour qu'elle puisse élever sa fille. Le réquisitoire de Sam, à la fin du livres, quand elle se projette dans l'avenir, est à ce sujet assez éclairant.

Un livre fort, fort bien construit aussi, à découvrir.
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Le rôle de Bart

Deuxième étape de ma découverte d’Eva Kavian, après « Le square des héros » (voir mes commentaires du 19/07/2022). J’avais choisi ces deux livres au hasard; je ne sais pas à quel point ils sont représentatifs de la manière d’écrire d’Eva Kavian mais en substance mes impressions à l’issue de la lecture de ces deux livres sont fort semblables.



Alors donc, comme pour « Le square des héros », je recommanderais « Le rôle de Bart » parce que son style vif et fluide le rend plaisant à lire et surtout parce que sa forme sort des sentiers battus, ce qui en fait une curiosité intéressante à découvrir.



Autre point commun, plus négatif, le texte m’a fait penser à un exercice imposé: on impose un thème, on impose une contrainte de forme, on s’assied, on écrit. Ici, le thème est un double thème: Eva et Bart viennent de se séparer et elle veut arrêter de fumer. Quant à la contrainte de forme, il s’agit d’évoquer le cinéma; ainsi, les chapitres s’intitulent « Making of », « Hors champ », « Micro-trottoir », etc. Eva Kavian est douée, elle réussit bien l’exercice, ce qui n’est évidemment pas donné à n’importe qui. J’ai trouvé dans ce livre d’excellentes pages, jubilatoires ! Je pense notamment à « Hors champ », une série de courtes interventions de personnes qui veulent convaincre Bart de revenir: l’épouse, la mère, la fille, la copine de l’épouse, la femme de ménage, la voisine, l’ancienne collègue, la soeur. Caricatural, mais tellement vrai ! Magnifique !



Même conclusion que pour « Le square des héros »: je vous recommande bien volontiers ce livre parce que j’ai pris beaucoup de plaisir à lire chaque chapitre, souvent même davantage de plaisir que pour ce livre-là. Mais comme pour « Le square des héros », je pense que si chaque chapitre avait été publié comme chronique hebdomadaire dans un magazine, l’ensemble m’aurait laissé une meilleure impression que de les lire rassemblés sous une même couverture en me plaçant dans l’attente d’un réel roman. Les variations de forme, le style enjoué et quelques paragraphes bien tapés m’ont séduit, mais l’ensemble manquait d’unité; la forme semblait prendre plus de place que le fond et, tout intéressant qu’il soit, le propos lui-même a fini par me lasser.



J’aurais peut-être dû aborder ce livre avec d’autres attentes… Quoi qu’il en soit, je recopie la fin de ma critique de ma précédente lecture: je vais continuer à explorer le travail d’Eva Kavian car je suis curieux de découvrir le style de ses autres livres et que j’ai le pressentiment que l’un d’entre eux finira par m’accrocher davantage. En attendant, je suis impatient de lire vos avis !
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Premier chagrin

Emouvant roman à la première personne.

Sophie, 14 ans, répond à une annonce de baby-sitting. Elle découvre que Mouche, celle qui l'a posée, est une grand-mère sur le point de mourir. Elle l'engage pour s'occuper de ses petits enfants , qu'elle espère revoir un jour. Sophie s'attachera à Mouche, et elle en apprendra beaucoup sur elle-même et sur les autres.
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Premier chagrin

Une ado de 14 ans est embauchée pour faire, pour la première fois de sa vie, du baby-sitting. Elle va rencontrer une dame mourante qui souhaite renouer avec ses petits-enfants. Mais ces derniers se font attendre alors que la santé de Mouche se dégrade rapidement... Pourquoi ne viennent-ils pas? Comment Sophie peut-elle aider la vieille dame?



Merci à Faelys qui m'a incité à lire ce roman suite à ma critique du dernier livre de cet auteur. Un roman tout en finesse sur le thème difficile de l'accompagnement de nos proches qui vont mourir. Aucun misérabilisme, aucun lyrisme mais un récit qui progressivement pose les bonnes questions et nous éblouit. Les personnages sont courageux et denses. Un très bon livre qui nous demande de profiter chaque jour des plaisirs de la vie et de nos proches !


Lien : http://0z.fr/f94zb
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Ma mère à l'Ouest

Le petit ami de Samantha vient de la quitter. Pourquoi ? Elle l’ignore. Peut-être parce qu’elle est enceinte, peut-être parce qu’elle lui a ouvert la porte de ses secrets. Des secrets qui remontent à son enfance. Samantha est la fille d’une débile mentale dont elle a été séparée à l’âge de six ans par les services sociaux. De familles d’accueil en mères de substitution, elle se construit une solide carapace pour se protéger des déceptions qui s’accumulent. Une carapace qu’elle va percer devant le choix qui s’offre à elle : l’acceptation du bébé qui grandit en elle ou l’avortement.

L’écriture est fine. L’histoire est prenante. Néanmoins, le tout manque, à mon sens, d’émotion. Eva Kavian m’a habituée à plus de chamboulements intérieurs. Je n’ai pas ressenti ni de la chaleur, ni de l’attachement pour les personnages. Mais le sujet est dur et beau. Il ouvre la voie à une réflexion intense sur l’instinct maternel.

C’est un détail mais ce qui m’a déplu est le manque de confiance que l’auteur porte à ses lecteurs. Une préface nous prévient qu’elle n’a pas exagéré dans les souffrances vécues par ses personnages et « que le lecteur qui a des problèmes avec les histoires qui le renvoient à la chance qu’il a d’être du bon côté de la société choisisse directement un autre roman ». J’ai trouvé cette mise en garde inutile et un brin moralisatrice, voilà peut-être ce qui m’a refroidie…

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La dernière licorne

Paula et Anna sont deux soeurs très proches ayant seulement deux ans de différence. Petites, elles sont tombées dans l'escalier et Anna n'est jamais redevenue tout à fait comme avant puisqu'elle a perdu la parole. Paula pense que leur mère préfère maintenant sa soeur et culpabilise pour l'accident. Aussi quand le grand-père est retrouvé mort et qu'on découvre qu'il a été étouffé, la vérité éclate : ce n'est pas son fils qui l'a tué. Pour éviter l'internement au coupable, Paula décide d'y aller à sa place. Là bas elle découvre un univers auquel elle ne s'attendait pas et s'attache aux pensionnaires de la clinique. Contre toute attente, ce séjour va transformer Paula et la révéler...

Je remercie mon amie/correspondante de Babelio qui m'a fait découvrir cette auteur belge et ce roman. Ce livre sur l'adolescence et le lien très fort qui unit deux soeurs, d'autant plus fort que l'une a un handicap, est assez poignant. J'ai principalement apprécié le récit de la jeune fille à l'hôpital psychiatrique, on sent beaucoup d'humanité dans les scènes et portraits décrits par l'auteur. Néanmoins je reste un peu sur ma faim, même si l'histoire demeure belle. Je rajoute que certains passages m'ont paru parfois difficiles à lire, notamment quand E. Kavian mélange rêve et réalité.
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Premier chagrin

C’est la toute première fois que je lis un livre d’Eva Kavian. Pourtant j’entends souvent parler de cette auteure belge, mais l’occasion ne s’était jusqu’alors pas présentée.



Après lecture du titre, (comme je vous l’ai déjà dit je ne lis plus que très rarement les quatrième de couverture) je m’attendais à une x éme histoire d’amour banale entre deux adolescents. Alors qu’en fait, si vous aussi vous, vous êtes fait cette remarque…permettez moi de vous dire que vous pouvez la classer dans la zone de votre cerveau pour les choses erronées ou sans importance car le sujet sur « les chagrins d’amours » n’est vraiment pas du tout abordé dans ce roman. Nous sommes à des millions de Km de là ! Sophie est une jeune adolescente qui se décide à faire un petit boulot elle se propose donc pour du baby-sitting. Une dame d’un certain âge que l’on appelle Mouche, réponds à son annonce.



Cette dame lui explique qu’elle est malade, qu’elle n’en a plus pour beaucoup de temps et que la jeune fille devra l’aider pour garder ses petits-enfants. Mais Sophie est bien obligée de constater au fil des jours que les petits enfants ne viennent pas voir Mouche, qu’il y a un problème sous-jacent… Une merveilleuse relation s’établit entre Sophie et Mouche, touchante et émouvante. Les sujets tels que la mort et la maladie, les mensonges, la vérité, les problèmes de familles; sont ici abordée sans tabous, sans détours avec réalisme et humilité. Pour moi qui suis belge, j’ai retrouvé des souvenirs, des moments, avec ma propre grand-mère que je croyais oublié.



C’était impossible pour moi de ne pas s’attacher aux personnages, de ne pas me sentir émue, de ne pas avoir le cœur serré et la larme à l’œil tout en lisant. J’ai vraiment pleuré avec ce livre, c’est un réel coup de cœur, je vous le conseille vivement !
Lien : http://www.lindorie.fmgenera..
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L'engravement

Je ne me souviens plus comment je suis tombée sur ce livre...

Mais ce dont je me souviens, c'est l'évidence, il me le fallait!



"Dans L'Engravement, vous lirez à la deuxième personne les pensées qui agitent ce troupeau de visiteurs alors qu'ils vont et viennent. Inlassablement. Ceux-là ont assisté à la transformation parfois soudaine d'un intime, souvent d'un enfant, dont l'état mental a été jugé trop instable pour « la vie normale ".



On est toujours l'enfant de quelqu'un, de 2 personnes. Mais nous ne sommes pourtant pas forcément Enfant lorsqu'on se retrouve en HP ( hôpital psychiatrique).

C'est souvent l'Enfant qui est en nous, qui est si mal...

Oh oui, si mal...

Malade...



Et ceux qui les entourent, les parents, la famille, les amis, les enfants, comment vivent t il, la transformation souvent brutale, d'un proche qui sombre dans une Dépression Sévère ?



Eva Kavian à travers ce livre tente de faire témoigner, ceux qui arpentent cette allée entre le parking et l'hôpital psychiatrique.

"Tu sais, aujourd'hui, que d'autres parents, comme toi, en ont fini avec le bonheur, ils marchent dans la neige. Ils vont rendre visite à leur drame"

Entrecoupé d'interventions du corps médical.

Je souhaitais prendre la main d'Eva Kavian, pour peut-être mieux comprendre ceux qui vivent à côté des personnes qui sont au bord de ce gouffre.

J'espérais trouver des réponses mais rapidement je me rends compte que chaque vie, chaque malade, chaque proche est different et que ce livre ne sera qu'un plus à ma connaissance de ce sujet.

Et c'est énorme !

On sent le désarroi, l'incompréhension, la peur, l'impuissance de chacun...

On sent s'installer ce traumatisme désormais éternel pour chacun d'entre eux. Chacun à leur manière.

Ce livre est fort.

Au départ on est perdu, un peu perdu, beaucoup perdu,  on ne comprend pas bien, qui est qui, la construction, les petites interventions qui s'intercalent entre chaque témoignage.

Puis tout s'éclaire sans pour autant s'apaiser, tout devient plus facilement lisible, compréhensible.

On ne peut entrer de façon aisée dans un tel chaos.

Combien de fois ai-je eu envie de prendre la parole!



Un sujet complexe, un sujet si tabou, un sujet douloureux,

un sujet où les médecins naviguent à vue, où les patients naviguent à vue, où l'entourage navigue à vue...

Où on s'enlise si fréquemment, où il nous arrive de reprendre notre souffle, sans jamais savoir si cet Alien parviendra à nous entraîner aux fins fonds des ténèbres, un combat de chaque jour....

Et non! si un jour ces patients perdent le combat, je refuse d'entendre qu'il est peut-être mieux désormais, non!!!!!!

Demandons nous plutôt si finalement l'Amour n'est pas un devoir ?....
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L'engravement

J'ai lu ce livre sur les conseils d'une amie.

J'ai eu un peu de mal à m'y plonger puisque j'avais un peu de mal à suivre le fil et puis j'ai compris que chaque témoignage de parent alternait avec une remarque du corps médical encadrant leur enfant.

C'est un livre dur, un livre violent qui fait part de la détresse des enfants mais aussi de l'impuissance des parents. Les tranches de vie sont touchantes et la violence des remarques de médecins ou de soignants désabusés sont poignantes.

Un livre sombre mais nécessaire.
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Moi et la fille qui pêchait des sardines

Un récit frais et profond à la fois, qui fait du bien.

Félix vient d'une famille de jumeaux (parents, grand-parents, oncles...), il part en vacances chez sa Mamy (elle aussi jumelle) qui vit au Portugal (car selon son père, la vie y est moins chère et que c'est une retraitée pauvre dans son pays) mais à l'aéroport sa valise est échangée avec celle d'une jeune fille, elle aussi en vacances dans le même village que lui.

En voulant faire l'échange, Félix fait connaissance avec elle et se rend compte qu'elle l'attire mais l'énerve aussi au plus au point.

Félix est plein de doutes et elle a réponse à tout !



Un très beau texte, encore une fois, d'Eva Kavian (que décidément j'adore !) qui traite de façon légère et gaie de sujets profonds : ici, le départ des retraités au Portugal, la mondialisation, la pêche artisanale contre la pêche industrielle, le sentiment de culpabilité du jumeau survivant.

J'ai adoré passer ce moment avec Félix, si attendrissant, et sa grand-mère si positive, dans ce petit port de pêche du Portugal dont je ressentais presque les rayons de soleil sur ma peau.

A lire !
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Le trésor d'Hugo Doigny

Je vous ai déjà parlé de la collection des Editions Luc Pire « Romans de Gare ». Voici un des derniers nés. Eva Kavian signe ici un roman en apparence romantique, qui se déroule au cœur de la ville de Namur et dans le labyrinthe des galeries de sa Citadelle.



Hugo, guide touristique durant l’été à la Citadelle de Namur, est un beau jeune homme solitaire depuis la mort de ses parents et le départ de Marlène, son grand amour. C’est à la Citadelle qu’il l’avait rencontrée et ce bâtiment a pour lui une importance capitale. Hugo a « un besoin de lire comme d’autres ont besoin de voyager » et aime se rendre place Saint Aubin à la librairie de son ami Régis qui le conseille si bien. En dehors de son job d’été qui dure six mois, il ne fait rien et est très casanier. Il rend donc visite à Régis deux fois par mois pour renouveler son stock de livres (on connait tous cela). Chrichri, sa directrice à la Citadelle, est la seconde personne à laquelle il tient. Dès le départ, elle lui a plu car elle est entière et sans chichi. Elle est directe, un peu abrupte mais ne juge personne et cela lui plaît.

Hugo est donc beau, gentil, romantique et seul. Ce que ne manque pas de remarquer les Namuroises qui le croisent. Il a une propension à s’intéresser surtout aux femmes délaissées, incomprises ou malheureuses auxquelles il aime remonter le moral. Sa gentillesse le perdra. Mais il ne peut se résoudre à voir une femme souffrir, c’est plus fort que lui. Alors il lie connaissance avec Charlotte, Vinciane, Laetitia, Ginette, Brigitte, Axelle, Cathy... et nous dresse le portrait de chacune.



J’ai aimé déambuler dans les rues de ce Namur pittoresque que je connais un peu (merci Joëlle) et retrouver ces endroits où je suis moi-même allée ; la Maison des Desserts, les Cafés Delahaut, la parfumerie Delforge, les librairies Point Virgule et Papyrus, le musée Félicien Rops, le Caméo, les bords de Sambre... C’est d’ailleurs ce que ces romans ont de plaisant, c’est qu’ils nous immergent complètement dans une ville qui en devient un personnage à part entière.



J’ai aimé suivre Eva Kavian dans ce roman étrange, un peu surréaliste, faisant la part belle à l’histoire et la culture wallonne. J’ai apprécié découvrir une palette bigarrée de personnages féminins et peu à peu voir apparaitre la personnalité complexe du héros, ses pensées, ses secrets et le suivre dans ses fantasmes particuliers. Un style simple, efficace ; un humour belge, empreint de finesse et de dérision ; un mélange de tendresse et d’horreur... tous les ingrédients concourent à nous faire passer un bon moment de lecture.

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La conséquence de mes actes

Homère Kish, le narrateur, est lycéen. Ses parents viennent de se séparer parce que sa mère a eu le coup de foudre pour une femme avec laquelle elle s'est installée en ménage. Son père gère désormais la vie domestique de la famille même si les quatre frères et sœurs sont en garde alternée. Mais les vacances d'été s'annoncent plus compliquées que prévues. En effet, M. Kish est tombé amoureux de l'orthodontiste de son fils qui l'entraîne faire de la randonnée en montagne, les frères et sœurs d'Homère sont inscrits en camp scout et lui va être accueilli à la campagne par les parents de la nouvelle petite amie de son père.

Or à Daverdisse Homère ne connaît personne et on ne capte pas internet !!! L'adolescent va se transformer en baby-sitter pour les petits enfants de la maison et remâcher les changements qui sont intervenus dans la vie de sa famille ces derniers mois.

J'ai trouvé cette lecture agréable et les thèmes de l'homoparentalité, la fratrie, l'amour adolescent et internet sont traités avec sensibilité même si mon résumé semble brouillon. J'ai particulièrement apprécié comment le héros découvre son attachement pour « les petits ».
Lien : http://toutzazimuth.eklablog..
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Ma mère à l'Ouest

Dans Ma mère à l'Ouest, Eva Kavian aborde le délicat problème du handicap mental et de la maternité.



Un titre qui ne laisse pas indemne comme elle tient à le rappeler en note préliminaire. Un récit que j'ai terminé les larmes aux yeux...



Samantha Betty, 16 ans, émancipée depuis peu, est enceinte. Impossible pour elle de devenir mère. Son choix est clair : l'avortement. Cette grossesse imprévue et non désirée la replonge dans sa propre histoire : ses premières années passées aux côtés d'une mère amour mais simple d'esprit , la séparation déchirante et son placement en familles d'accueil ; une, deux, trois... A chaque fois, c'est l'échec, non pas de sa faute, non, mais de celles d'histoires de grandes personnes... Samantha se blinde et se jure de ne plus jamais s'attacher à une mère !



"Je ne suis pas au "printemps de ma vie", parce que ma vie n'est pas une suite de saisons mais une série de tranches coupées net."



Cette plongée dans son récit de vie poignant nous est proposée en sept tranches, chacune portant un titre avec le mot "mère" : "La mauvaise mère ", "La bonne mère", "La mère parfaite",... "La mère en moi".



Entre ces récits rédigés à la 3e personne, on revient au moment présent de l'héroïne, celui où elle doit décider de devenir - ou pas - mère à son tour. Rédigées en "je", ces transitions d'une ou deux pages nous font partager le cheminement de ses pensées, son évolution psychologique...



Cette façon de faire enrichit notre compréhension du sujet. D'un côté, les faits ; de l'autre, l'éclairage de la principale concernée.



Autre élément original, la présence de-ci de-là de références à ce qui se passe en Belgique et dans le monde : nuit du 12 au 13 août 1961, construction du mur de Berlin, naissance et abandon de Betty, la mère de Samantha ; nuit du 9 au 10 novembre 1989, destruction du mur de la honte et naissance inattendue de Samantha ; 10 juillet 1996, l'abolition de la peine de mort en Belgique et l'arrivée de Samantha dans sa première "vraie" famille ; la découverte des corps de Julie et Mélissa ; le Tsunami ; etc. Autant de dates charnières qui jalonnent l'Histoire de l'humanité et la "petite" histoire de Samantha et de sa mère...



Au lecteur qui s'étonnerait d'un tel amoncellement de malheurs et lui reprocherait d'exagérer, l'auteure l'enjoint - toujours dans cette note préliminaire - à interroger un travailleur social. Elle conseille aussi au lecteur "qui a des problèmes avec les histoires qui le renvoient à la chance qu'il a d'être du "bon" côté de la société choisisse directement un autre roman." !



Plutôt rude comme avant-propos mais Eva Kavian est comme ça, franche et directe. De plus, elle sait exactement de quoi elle parle puisqu'elle a travaillé des années durant comme ergothérapeute en hôpital psychiatrique.



Et ça se sent, particulièrement en fin d'ouvrage où l'on découvre "Le Hameau", ce projet de résidence qui intègre les personnes handicapées dans la vie d'un village. Sa description des différentes personnalités qui y vivent sonne particulièrement juste. Elle y traite aussi d'un sujet encore un peu tabou dans nos sociétés : celui de la sexualité de la personne handicapée.



Mais revenons au cœur de ce roman qui tourne autour de cette question fondamentale : comment devenir mère alors qu'on en a soi-même été privé ? Pour trouver des réponses, Samantha devra replonger dans son passé, retrouver cette mère-amour qui lui a tant manqué, surmonter ses craintes de reproduire un schéma familial semé de souffrances,...



"Il n'y aura pas d'enfant. (...) Il n'aura pas de nom, pas d'histoire, pas de joies, pas de peines. Il n'aura pas le temps d'être débile mental comme sa grand-mère ou débile affectif comme sa mère. (...) C'en est fini de cette filiation d'abandonnées rejetées placées déplacées. (...) Je ne veux pas d'enfant. Point barre. Ni maintenant ni plus tard. Je n'ai pas de modèle pour devenir mère. Aucune de mes mères n'est restée assez longtemps dans ma vie. Elle est révolue l'époque où les femmes qui ne voulaient pas d'enfant passaient pourtant leur vie à en élever, honteuses de ne pas éprouver ce putain d'amour maternel."



Samantha devra aussi trouver, à défaut de mère, LA figure féminine qui lui permettra d'aller de l'avant, de briser cette fameuse loi de Murphy qui lui colle à la peau (1). Ici, il s'agit d'une auteure reconvertie en travailleuse sociale.



"Carole n'était pas une mère. Ni une mère, ni une soeur, ni une amie, ni une psy ou une assistance sociale. C'était une femme intéressante, joyeuse, passionnée. Elle avait une manière de penser à la fois claire, excentrique et lucide qui secouait parfois Sam comme un coup de pied au cul pour monter plus vite les marches d'un escalier sans rampe."



C'est elle qui ajoute les coupures de presse dans son dossier. "Pour qu'elle comprenne que nos petits drames individuels ne sont pas grand chose, quand on prend un peu de distance."



Bref, un récit plein d'émotions et d'espoir qui pose beaucoup, beaucoup de questions... notamment sur la nécessité de mettre en place de structures qui pourraient encadrer efficacement les mères déficientes mentales.
Lien : http://lacoupeetleslevres.bl..
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Premier chagrin

Belle leçon de vie pour les adolescents de de 14, 15 ans ! Les thèmes abordés - la mort, l'amour, le divorce, le pardon - sont on ne peut plus reliés au quotidien de nos jeunes... En même temps, quel style limpide et bourré d'humour ! A faire lire, absolument !
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Ma mère à l'Ouest

Je ne suis pas une femme, et ne suis pas une mère. Je ne saurai jamais ce que.

Une autre dramatique. Qui n'est pas le sujet.



Ce livre est bien sûr hyper touchant, dans ces destins délinéarisés, chiasmatiques, où l'on cherche la solution ou l'absolution, avec plein de malgré.s et de contre.s. Et tout autant de pain restant sur la planche.



Parenthèse : Je ne comprends pas trop les réserves potentielles que suggère l'auteur (je laisse le masculin car il semble être volontaire) dans son incise préalable. [L'auteur en profite pour demander au lecteur d'éviter de lui dire qu'il a exagéré en accumulant ainsi les souffrances rencontrées par son personnage principal, avant d'interroger un travailleur social. Et que le lecteur qui a des problèmes avec les histoires qui le renvoient à la chance qu'il a d'être du "bon" côté de la société choisisse directement un autre roman. Celui-ci ne le laissera pas indemne.] Qui ne croirait pas que ces "choses" arrivent, que des destins, parfois, se construisent dans une accumulation de violences et d'horreurs... C'est fréquent...

Soit.



La construction est plutôt bien fichue, en diverses strates et formes de maternance-maternité. Un regard bienveillant et respectueux du "handicap mental".

L'écriture est simple, très juste, sans artifice, tout sauf mièvre.



Pour moi ce n'est pas un livre jeunesse. En tout cas s'il est utile et bon de le mettre en de nombreuses mains, il me semble tout aussi utile et bon d'encadrer une telle lecture dans une discussion, du dialogue, du respect, de l'amour. Sinon aïe aïe.



Bref, Eva Kavian a réussi son livre et je le conseille.

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Moi et la fille qui pêchait des sardines

Je n'ai pas grand chose à reprocher à ce petit roman mais ça n'a pas vraiment fonctionné avec moi.



J'ai bien aimé beaucoup de choses pourtant : l'ambiance tranquille de ce petit village portugais, la relation entre Félix, sa grand-mère et la soeur de celle-ci, une sorte de secret autour d'un drame lorsque Félix était bébé.



Oui mais voilà, je n'ai malheureusement pas été emportée par l'histoire, il manquait quelque chose, ce petit truc... Et puis, je n'ai pas été emballée par la relation entre Félix et Amor. Et si le secret de famille qui tourne autour de Félix pousse à la réflexion, quelque chose manquait pour que cela me touche et me parle vraiment. Dommage, comme un rendez-vous manqué j'ai l'impression...



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Guide des ateliers d'écriture en communauté fra..

J’ai retrouvé ce livre édité en 2003 dans ma bibliothèque. Il est fort bien fait, mais avec le temps ce n’est plus une référence, il doit y avoir des ateliers qui n’existent plus et des nouveaux ont dû se rajouter.



Une série d’animateurs sont répertoriés avec leurs coordonnées. Est indiqué le public auquel s’adresse l’atelier. Exemples : Nombreuses femmes (on a même pensé à un monsieur qui se retrouverait seul parmi des dames) ; âges variables ; études diverses ; de 12 à 99 ans ; groupes de 8 personnes ; s’adresse à psychothérapeutes, psychologues, travailleurs sociaux ; enfants en milieu scolaire ; … .



Il y a une présentation des objectifs de l’atelier, par exemple : découvrir sa propre créativité ; exprimer des émotions, stimuler l’imagination et la personnalité de chaque individu ; attirer l’attention des participants sur la spécificité de l’écriture dramatique ; travail avec public en difficulté ; écrire un vécu, une fiction, décrire un paysage ; … .



L’animateur se présente. Par exemple : Formation, activités, bibliographie.



Une présentation.

Par exemple : Mes ateliers d’écriture sont des lieux de rencontre conviviale. Les participants parfois timide au début, affirme très vite ne plus pouvoir s’en passer ! Je suis très sensible à l’échange, qui se crée entre nous tous, aussi bien sur le plan littéraire que sur le plan amical. J’anime aussi des « Ateliers Lecture et écoute », « Je parle en société ».



Un tableau reprend les animateurs, leur(s) objectif(s), leur(s) public(s)et les genres d’ateliers qu’ils pratiquent. (Façon de donner un aperçu condensé)



En début d’ouvrage figure ce qu’il y a à dire des ateliers de façon générale.



De quelle écriture parle-t-on ? D’une pratique d’écriture destinée à être partagée, puisqu’elle va être travaillée en groupe.



Certains ateliers d’écriture visent la production de textes et d’autres proposent un travail de l’écriture.



Un atelier n’est ni un cours, ni une école. Ce n’est pas non plus un lieu où se transformer en écrivain mais un lieu, un espace où le plaisir et le désir d’écrire deviennent le moteur d’une écriture personnelle.



Certains ateliers sont destinés à des individus demandeurs qui s’y inscrivent donc avec une attente, un projet.



Certains ateliers proposent de travailler de manière spécifique, un genre d’écriture : roman, poésie, écriture dramatique, nouvelles. D’autres proposent une sorte de parcours parmi différents genres.



Les animateurs écoute, détecte, éveille l’attention, favorise la curiosité, encourage, stimule, suscite la créativité, l’exploration de soi, mettent en confiance font preuve de bienveillance, d’empathie, de respect des personnes, de souplesse, de rigueur, permettent à chacun de prendre des risques. Ils disent ce qui fonctionne ou pas dans le texte. Ils donnent des outils, des pistes pour retravailler ou faire avancer le texte.



Ecrire, c’est entrer en soi. Ecrire en atelier c’est partager.



L’écriture doit exister en amont de son activité d’animateur d’atelier d’écriture afin qu’il y arrive avec son expérience.



Ces indications ne donnent-elles pas envie ?



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La dernière licorne

Certains livres abordent des sujets graves sans porter sur eux tout le poids de cette gravité. Tel est le cas de La dernière licorne de la Namuroise Eva Kavian, une auteure dont j’ai apprécié chacun des livres (voir ici, là et là aussi) et qui, avec celui-ci, fait une incursion dans la littérature jeunesse. Un livre porté par l’amour : celui qu’on donne, celui qu’on reçoit, celui qu’on espère, celui dont on doute.



Et c’est cet amour plus fort que tout que Paula a pour Anna, sa sœur aînée devenue aphasique lors d’une chute où la plus grande a tout fait pour protéger la plus petite qui constitue la ligne directrice de ce splendide roman fait de tendresse et d’humour, ceux qu’on retrouve dans tous les livres d’Eva Kavian et qui en font des livres remarquables et marquants.



Un amour tel qu’un jour, pour sauver Anna, Paula ira jusqu’à prendre sa place dans une institution. Un séjour qui la révélera à elle-même et qui fera qu’en quelques semaines tous les événements venus bouleverser son quotidien (notamment la mort de son grand-père) déclencheront une suite d’événements dont tous sortiront métamorphosés.



Un livre qui pose en même temps un regard sur l’aphasie, sur ce monde dans lequel vivent ceux qui en sont atteints et sur les manières de les aider à vivre une vie normale. Un sujet grave, disais-je. Mais c’est sans compter la façon de raconter d’Eva Kavian, sa manière de présenter chacune des étapes de l’apprentissage de Paula avec les yeux d’Anna, qui savent donner juste assez de légèreté au sujet pour que nul n’étouffe, impuissant.



Une fois de plus, chapeau à Eva Kavian qui m’a transportée dans sa Wallonie le temps de quelques expressions bien belges (« faire les poussières », entre autres) tout en nous livrant un roman fort où domine l’amour.
Lien : http://lalitoutsimplement.co..
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Ma mère à l'Ouest



Ce court roman aborde le sujet de la maternité et du handicap.

C’est très délicat mais sans concessions sur le monde des services sociaux.

Beaucoup d’amour se dégage de ce texte, beaucoup de souffrances aussi.

De courts chapitres articulés autour de tranches de vie donnent à ce roman un rythme propice aux émotions.

Ce roman porte l’étiquette « littérature jeunesse » sur Babelio. Rien dans l’édition ne laisse supposer cette volonté de le destiner à la jeunesse.

La simplicité du style le laisse supposer cependant et, en tout cas, le rend effectivement accessible aux adolescents auxquels il apporte une analyse néanmoins subtile sur le sujet.

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L'engravement

Offert par une personne qui parviendrait presque à comprendre quelque peu comment je..., ce livre partait donc avec un a priori positif.

La couverture étant très réussie à mon goût.



Ce livre me donne envie de hurler, c'est le genre de livres qui me donne envie de hurler.

Toutes ces humanités battues, bafouées, inentendues, par ceux qui le devraient le plus.

Des familles déchirées. Et en même temps des familles qui sont. Qui existent. Même à travers la souffrance.

Et le suicide ou l'eusuicide qu'on ne veut toujours pas proposer, dont on ne veut pas voir l'endroit. Juste l'envers.

Et son empêchement. Qui fait empêchement de vivre aussi.

Envie.s de hurler.



Il y a toujours quelque chose dans la littérature, quand elle est littérature, quelque chose qui touche, qui parle ou fait parler autrement qu'un reportage, qu'un film, fictionné ou non. De ces tissage et montage qui donnent quelque chose d'autre. Eva Kavian y réussit.

Ce ne sera jamais mon livre de chevet mais, un livre qui me donne envie de hurler, a son pesant, a son mérite.



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