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Critiques de François Cheng (462)
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La vraie gloire est ici

Jusqu'ici Arthur Rimbaud trônait seul dans mon panthéon personnel de la poésie... Il est à présent rejoint par François Cheng avec ce recueil extrêmement délicat, où l'évocation semble diriger l'écriture. François Cheng arrive à faire souffler le vent entre les pages et à faire chanter les oiseaux.
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Et le souffle devient signe : Ma quête du vra..

Élu immortel parmi les immortels en 2002, François Cheng signe avec cet ouvrage un élégant recueil de textes et calligraphies dont le souffle poétique est empreint de philosophie asiatique aux influences taoïstes, zen ou shintô. Entre citations de poètes chinois fameux et réflexions sur l'art délicat de la calligraphie, l'auteur se prête à des confidences personnelles sur le moment créateur ou certains passages de sa vie qui l'ont profondément affecté, inspiré et transformé. le souvenir insuffle alors la vie aux idéogrammes, les nourrit et les anime.



Poèmes, aphorismes ou simples combinaisons de caractères aux profondes racines sémantiques s'enchaînent en pleins et déliés d'encre noire sur ombres grises, où les spontanés et inattendus « blancs volants » de l'encre raréfiée réjouissent le calligraphe en permettant « la circulation du souffle dans le trait même ». Les signes tracés par le pinceau de François Cheng sont puissants mais racés, pénétrés par une fulgurance de la pensée et du geste tous deux animés par un souffle intime. L'espace est colonisé avec un équilibre remarquable, traversé par des obliques téméraires ou ployé dans des courbes serpentines. François Cheng se nourrit de la tradition sans hésiter à la bousculer tout en se bousculant lui-même.



J'ai aimé tracer du doigt dans le vide ces signes à l'âme vive, afin de retrouver le geste de l'artiste, ses mouvements de pinceaux, ses élans et ses retenues. Mon seul regret est que la transcription en pinyin des poèmes et idéogrammes ne soit pas proposée. Car pour celui qui ne maîtrise pas la langue, il manque le son au signe, toute une dimension alors inaccessible au profane.



Un bel ouvrage sur la magie de la calligraphie chinoise, probablement le plus personnel de François Cheng. le portrait de son âme à l'encre de Chine.
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Une longue route pour m'unir au chant français

À la fois livre autobiographique, réflexion sur le langage et la poésie, témoignage de rencontres diverses avec des gens de plumes, des enseignants,des éditeurs,des linguistes,des sinologues,des peintres, des érudits,ce livre est aussi un pont entre l'Orient et l'Occident ,entre philosophie orphique et philosophie bouddhiste.

C'est un livre dense par les sujets abordés mais écrit avec une plume alerte,claire,simple, précise,empreinte de modestie , racontant la vie extra-ordinaire du Chinois le plus français puisqu'académicien, clairvoyant nonagénaire étant parvenu,par sa fine intelligence,son amour de la langue française,sa soif de rencontres et d'échanges,à une sagesse pluri culturelle que j'aime retrouver dans ses poèmes.

Beau témoignage de quelqu'un qui est devenu qui il était.
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De l'âme

"Sur le tard, je me découvre une âme". C'est à la lecture de cette phrase, dans une lettre d'une ancienne amie perdue de vue, que l'auteur entame avec elle une correspondance sur l'âme. Les sept lettres écrites par François Cheng constituent ce livre. Il traite de l'âme, la distingue du physique et de l'esprit, convoque des souvenirs de sa vie : sa relation contemplative avec la nature, son adolescence en Chine et son exode. Il explore l'âme dans les religions, chez certains philosophes ou écrivains comme Claudel. Il interroge sur ce qui reste après l'incontournable mort corporelle.

C'est un livre érudit qui n'est pas à la portée de tous et dont la lecture m'a été un peu difficile.
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Poésie chinoise

Voilà un très bel objet-livre, alliant calligraphie et poèmes chinois. Dans la préface, François Cheng présente les textes qu'il a traduits comme faisant partie de la tradition poétique de son pays d'origine. Les superbes calligraphies de Françoise Verdier ( j'ai toujours dans ma Pal son livre fascinant" Passagère du silence"....) accompagnent avec grâce et mouvements colorés cette promenade en poésie. Ils la magnifient par leurs nuances jaunes, cuivrées, bleues. Les mots calligraphiés sont en caractères gras dans les textes.



Ceux-ci correspondent à l'époque de la dynastie des Tang. Trois auteurs se détachent: Li Po, Du Fu et Wang Wei. Leurs points communs sont la recherche de la sérénité, la solitude, la fusion avec la nature, l'élan spirituel. Ce poème de Li Po symbolise parfaitement tous ces aspects:



A un ami qui m'interroge



Pourquoi vivre au coeur

de ces vertes montagnes?



Je souris sans repondre;

l'esprit tout serein.



Tombent les fleurs, coule l'eau,

mystérieuse voie...



L'autre monde est là,

non celui des humains.



Dans sa propre poésie, François Cheng développera cette appel de l'àme, cette zénitude hors de toutes modes, ce désir profond de s'élever en écoutant la nature nous parler. Un recueil magnifique, qui apporte calme et retour en soi-même.



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Une longue route pour m'unir au chant français

Que dire sinon que je suis assez déçu par ce livre. De François Cheng, j'attendais autre chose que la description de son parcours et sa réussite intellectuelle. J'aurais aimé qu'il nous parle de la Voie, qu'il fasse plus de liens entre la poésie chinoise et française, sans forcément qu'il le fasse à travers ses propres expériences. Ce livre est à prendre comme un livre "testament", d'un vieil homme qui regarde en arrière tout le chemin parcouru et sent la mort approcher.
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Le long d'un amour

Je ne savais pas que le pudique et secret Francois Cheng avait publié en 1997" 36 poèmes d'amour", recueil épuisé et remanié ici, en 2003.



" Si le veut ton souffle

nous serons chant

Racines mêlées

branches enlacées

Toutes voix unique voie (...)"



Je cite cet extrait parce qu'à lui seul, il symbolise l'ensemble de cette oeuvre, où l'amour se fond dans la nature, l'infini, l'élan spirituel. Tout à fait à l'image de l'univers de ce poète. Les mots " désir ", " fièvre "apparaissent certes mais le sentiment amoureux est vu de facon éthérée, à travers le visage, la voix, le regard de l'être aimé :



" Pourquoi donc ce visage

Pourquoi cette voix

Pourquoi ce singulier

Sans qui pourtant

la vie ne serait pas"



De nombreux textes ont résonné en moi mais il m'a manqué peut-être un peu plus d'incarnation, de sensualité, d'ardeur. Je comprends bien sûr que le ressenti du poète s'accorde à l'âme, à une dimension métaphysique qui lui sont propres.



Le titre m'a paru très beau, comme un fil de soie s'étirant indéfiniment, un fil reliant deux âmes qui se sont trouvées. A découvrir.















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Une longue route pour m'unir au chant français

Un livre autobiographique qui m'a semblé avoir été écrit par un auteur absolument prétentieux, malgré toutes ses dénégations à l'être et toutes ses déclarations de modestie. Dans la même veine mais loin, très loin, des souvenirs autobiographiques d'un Paul Veyne par exemple...
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L'éternité n'est pas de trop

Chine, fin de la dynastie Ming, XVIIe siècle.

Après plus de trente ans d’absence plus ou moins involontaires, Dao-Sheng quitte le monastère et décide de revenir dans le monde pour revoir et peut-être retrouver celle qui hante son coeur et ses pensées depuis tant d’années. Il s’installe en ville et bientôt ses dons de médecine et de divination le feront connaître de tous. La rencontre avec Lan-ying aura lieu, l’amour renaîtra mais bien des tourments tiendront éloignés les deux amants.

« Mon retour fut vers le sourire qui m'avait ébloui une fois pour toutes. C'est là que ma vie avait vraiment commencé, c'est là que ma vie devait s'achever. »



Voilà un joli roman d’amour, de passion même mais surtout de respect mutuel et de recherche d’identité et de partage d’âme, de spiritualité. Tout est dans le non-dit, tout est dans le jeu de regard, la caresse furtive d’une main. C’est d’une pureté incroyable et d’une grande poésie. L’amour courtois dans toute sa splendeur !

Pour nos deux amants, l’éternité n’est pas de trop, « soleil levant, soleil couchant, lune cachée, lune présente, nous ne nous oublierons pas un seul instant... »



En plus de cette magnifique histoire d’amour, François Cheng fait revivre cette Chine médiévale et ses us et coutumes. La narration suit le fil du temps, des saisons et des fêtes traditionnelles. C’est doux, lent, langoureux même. Le lecteur est baigné dans une atmosphère presque irréelle.

Un roman envoûtant !
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La joie, en écho à une oeuvre de Kim En Joong

Ce très court texte a opéré sa magie sur moi. Il n’a pas été sans me rappeler les épures de Christian Bobin.



J'ai beaucoup aimé ce lien étroit, fondamental, que François Cheng établi entre l'Être et l'être – la majuscule du divin, la minuscule de l’humain.



Mais qu’est-il donc cet être-unique qui nous échappe si facilement ?



Karl graf Dürckheim va fouiller dans le corps véritable de l’humain, cette essence, cette nature profonde qu'il appelle « être essentiel ». (1)



Le peintre et prêtre Kim En Joong nous le désigne dans sa peinture.(2)



François Cheng, lui, est abasourdit, par la joie, cette joie que fait naître de manière inattendue, imprévisible la vision de l'œuvre de Kim En Joong. C’est cet éblouissement qu’il nous communique par ses mots.



Cette "irruption de l'infini dans notre finitude", est une conséquence de notre sensibilité incompréhensible au Beau.

Cette sensibilité inutile à la phylogénie, inutile à la vie, que Patrick Lucisine, que je cite sans fausse modestie, considère comme sacrée. (3)



La joie, la joie fondamentale, est une extase humble, une illumination discrète, la compréhension diffuse du Verbe. Il faut avoir humilité pour l'admettre.





(1) bibliographie complète de Karl graf Dürckheim et de Jacques Castermane.

(2) https://www.kimenjoong.com/categorie-produit/tableaux/

(3) « Baisser la garde » Patrick Lucisine

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Assise

Magnifique petit livre sur François d'Assise, l'un des plus grands saints ayant jamais existé, à l'héritage toujours vivant aujourd'hui. François Cheng nous livre sa vision de son saint patron et sa rencontre avec lui, dans la belle cité italienne, nichée dans les collines de l'Ombrie.



Avec raison, François Cheng cherche à déjouer les clichés d'un saint doucereux, « bisounours », pour dresser le portrait d'un homme qui a tout abandonné pour ne garder que l'Amour – des Autres, du Monde et de Dieu. Un homme qui a vécu une vie de grande exigence et tout donné de lui-même pour se consacrer aux autres.



Je pense tout de suite à un autre livre magnifique sur François, « Le Très-Bas », d'un autre poète, l'immense et humble Christian Bobin, qui nous a hélas quitté récemment, et dont l'absence se fait cruellement sentir. Je pense aussi aux deux grands artistes directement inspirés par François, Cimabue et Giotto, les pères de l'art pictural occidental.



Il est incroyable de songer à quel point François d'Assise a été une source d'inspiration pour des hommes et des femmes de tous temps, de toutes conditions, dans tous les domaines : artistes, penseurs, hommes et femmes politiques, soignants, écologistes... et bien sur Jorge Bergoglio, premier pape à se placer directement dans son sillage.



Seul regret : que ce livre soit si bref, il y aurait tant à dire de François - d'Assise, mais Cheng aussi, dont j'aurais voulu apprendre davantage sur sa conversion. Mais je ne peux que remercier le poète pour ce bel ouvrage, qui rappelle combien François d'Assise est une figure toujours actuelle et très inspirante. Le Frère Universel, auteur - entre autres - du bouleversant Cantique des Créatures, qu'il est toujours bon de relire... et méditer.
Lien : https://artetpoiesis.blogspo..
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Cinq méditations sur la beauté

le propos est plus philosophique plus que poétique.

c'est tentant pour sortir de la grisaille , mais je ne devais pas être disposé à recevoir ces réflexions car je me suis arrêté en route.... mais avec le sentiment d'une beauté cachée qui reste à découvrir...
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Une longue route pour m'unir au chant français

😏🈵🇨🔡📜✍. François Cheng retracé le parcours qui l a mené d'exilé chinois au poète français de l'académie..

N étant pas fan de l'auteur et un peu hermétique à la poésie, ce livre ne m a pas transcendé. Mais j ai trouvé chez l auteur , dans son parcours, sa recherche du beau, son côté anachronique et décalé, des ondes rafraîchissantes et apaisantes.
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Une longue route pour m'unir au chant français

L’eau, source de vie, devient poésie.



Né en 1929, au sein d’une famille de lettrés, dans une Chine tourmentée, l’auteur se retrouve, en 1949, à Paris, esseulé et sans aucune connaissance du français.

Grâce à sa volonté, son travail et son érudition, il parvient à maîtriser notre langue et à exceller dans des traductions franco-chinoises.

Diplômé, reconnu par ses pairs , lauréat de plusieurs prix littéraires, il entre à l’académie, en 2002.

Son autobiographie est un régal. Très discret sur sa vie intime, il transmet , avec amour et enthousiasme, sa passion pour la poésie. Il partage , avec ses lecteurs, ses strophes préférées et ses propres vers.

Ce livre est semblable à un ruisseau qui jaillit de la montagne, un joyau qui brille à chaque page.

Un récit , hors du temps, où règnent beauté, tendresse et mort.

Un grand merci à François Cheng de m’avoir donné envie de me plonger dans l’oeuvre de Rilke et dans

des recueils de poésie.
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L'éternité n'est pas de trop

Il est difficile de traiter de façon originale une histoire d'amours contrariées lorsqu'on écrit au vingtième siècle. La valeur de ce court roman de François Cheng est à mon sens beaucoup plus dans son écriture, délicate et poétique, que dans le récit. Toutefois ce dernier évite les écueils du genre et réussit, sinon à nous surprendre réellement, à nous intéresser. J'ai également beaucoup aimé l'avant -propos, dans lequel l'auteur détaille la genèse du livre. Au final, une lecture tout à fait recommandable, qui vous fera voyager dans la Chine de la fin de la dynastie des Ming.
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Une longue route pour m'unir au chant français

Poussée par un ami qui connaît mon amour de la littérature et l’importance que j’accorde à la langue, je m’empresse d’acheter le dernier livre de François Cheng.

Je lis peu de poésie mais je côtoie l’œuvre de Rilke depuis longtemps et je connais bien Baudelaire. Je n’ai jamais lu François Cheng et ne connais pas la civilisation chinoise.

Mais quelle déception dès la première phrase : « Au cours de ma vie, longue, j’ai eu à lire maints textes ayant trait à mes ouvrages : des études, des thèses, des actes de colloques, des articles de revues. » Je m’attendais au parcours humble d’un homme effacé, je découvre le ton hautain et pédant d’un auteur qui se met au centre du monde, qui n’évoque les autres que pour s’accroître lui-même et venter à nos yeux – et aux siens – son mérite et son indéfectible talent. « Ces deux essais une fois publiés et reçus par un large public en appelleront un troisième, nécessaire pour dire ce qui permet à chaque être de faire face aux défis de la beauté et de la mort » (p. 203). Vaste programme ! Il n’y a visiblement pas de limite, ici, au contentement de soi.



La langue française à laquelle il prétend faire honneur, il n’a de cesse de la malmener. Quelle douleur de cheminer sur cette trop « longue route » et d’aller de fausses notes en imperfections, de dissonances en redondances ! Que de lourdeurs et combien de mots pour dire simplement les choses !

Pourquoi, s’agissant du fleuve et de la lune, « mettre en évidence des liens pertinents entre les éléments selon leurs rapports d’opposition et de corrélation » (p. 102) alors qu’il suffisait de les...‘relier’. Le français a de si jolis mots, sobres, élégants, concis, délicats, pour qui aime habiter poétiquement le monde.



Sur Baudelaire, quelle torture de déchiffrer cette phrase incompréhensible qui semble sortie tout droit d’une mauvaise dissertation de fin d’étude : « Dans ce gouffre, on constate peu à peu qu’à la descente aux enfers du poète se mêle sporadiquement le mouvement de ses sursauts et élans. Ses sentiments dominés par le spleen et la révolte n’excluent pas le regret, le remords : ainsi, à côté de ‘L’irrémédiable’ et de ‘L’irréparable’ on trouve l’inattendu (sic) ‘Réversibilité’ » (p. 135).



Quant à Rilke, on peut se demander ce que François Cheng, avide de « s’unir au chant français », est allé puiser dans les Élégies, recueil conçu, s’il en est, par et dans et pour et grâce à la langue allemande. Ne parlons pas de Lacan que l’on prie « de ne plus agir ainsi », oh le vilain à « la voix traînante, entrecoupées de soupirs » qui a osé interrompre « le silence nocturne » du poète (p. 108) !!!



C’est même tout le structuralisme qui est balayé en une ligne mais sans la sémiotique qui convient mieux à notre poète. Je m’arrête là, tout est de la même eau.



« Une sorte de simplicité sans prétention » (p. 201), dites-vous à propos de vous, Monsieur Cheng lorsque vous recevez de l’Académie le Grand prix de la francophonie  et que vous vous apprêtez à pénétrer dans « la noble communion des humains par le langage » (ibid.) ?



Non, décidément Monsieur François Cheng de l’Académie française, ce n’est pas sérieux.

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Le Dit de Tianyi

(avis écrit le 02 mai 2006 !! retrouvé par hasard en triant de vieux documents sur mon ordinateur... professionnel, hum hum...)



Est-ce cette écriture si poétique qui m’a empêchée d’avancer, moi qui ai eu les idées tellement terre-à-terre ces derniers temps ? François Cheng écrit d’une façon très sensible ; il ne raconte pas vraiment une histoire (ce que j’aime d’habitude dans les romans), on a plutôt l’impression qu’il la rêve. Ajoutez à cela son incroyable postulat de départ, cette relation qui n’est pas tout à fait de l’amour, mais qui semble plus forte encore, relation à trois qui n’en finira pas de faire prendre aux uns et aux autres des décisions qui, à moi lectrice accrochant assez peu à ce postulat, semblaient parfois complètement saugrenues. Le tout raconté par celui des trois qui a l’air le plus faible, qui est sans cesse pris dans ses problèmes existentiels immanquablement liés, semble-t-il, à ses progrès dans l’art de la peinture.



Bref, c’est très beau, une superbe écriture, malheureusement à peu près illisible dans l’état d’esprit où je me trouvais – mais accrocherai-je jamais suffisamment pour me laisser emporter dans ce genre d’histoire, qui a finalement quelque chose de très « religieux » ? – d’ailleurs, cela termine à peu près avec la rencontre et l’histoire de ce vieux Chinois converti au christianisme, et qui évoquera la Trinité de telle sorte que le lecteur ne peut pas faire autrement que d’y voir un reflet dans la relation triangulaire décrite dans ce livre, entre Tianyi le peintre que l’on imagine volontiers souffreteux, Yumei l’actrice appelée très souvent l’Amante (alors que dans les faits ils n’ont jamais été amants, le mot semble être utilisé dans un sens plus que figuré), et Haolang le poète et rebelle, appelé lui plus simplement l’Ami, oui avec un grand A.



Le livre est brusquement devenu intéressant, en tout cas plus « palpitant », quand l’auteur aborde (en troisième partie seulement, si je me rappelle bien) les années sombres du communisme chinois, son expérience hallucinante dans un de ces camps de rééducation, que l’écriture poétique rend un peu irréelle, alors que, au-delà des mots, cette expérience (vraie ou inventée sur base d’autres histoires, mais peu importe finalement) n’a rien à envier à d’autres camps de travail ou goulags mieux connus aujourd’hui, si l’on peut dire. C’est que, ce qui m’intéresse réellement, ce que j’avais envie de lire dans ce livre, c’est une histoire, même romancée, de la Chine, histoire que l’auteur ne fait qu’effleurer et assez tard dans son livre, pour ensuite mieux retourner à son obsession triangulaire.



Si je me rappelle bien, c’est une collègue qui m’avait conseillé ce livre, après m’avoir offert le superbe « Balzac et la Petite Tailleuse chinoise » de Dai Sijie, jamais noté dans aucune de mes rubriques de lecture celui-là. Un livre que j’avais adoré. Je ne saurais dire, désormais, si « Le dit de Tianyi » s’en rapproche d’une façon ou d’une autre ; je pense tout simplement que je n’ai pas lu ce superbe livre au bon moment, et que du coup je l’ai un peu lu « à côté ». Dommage.

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Cantos toscans

J'ai vu qu'il n'y avait pas encore de critique de ce livre, alors je me lance. J'ai lu ce recueil dans l'édition Poésie/Gallimard sous le titre «A l'orient de tout ». A première vue, difficile de séparer ces poèmes des autres recueils. On y retrouve les thèmes chers à l'auteur comme la nature, l'unité de l'homme avec l'univers… que j'ai déjà détaillés dans la critique de ce titre. Il faut voir en quoi « Cantos Toscans » se démarque des autres titres. Comme le titre l'indique, l'auteur nous parle de la Toscane. Le titre interpelle un peu par sa consonance médiévale. Peut-être faut-il y voir une allusion à un passé immuable, un lieu où le temps se serait un peu figé ? Si la plupart des poèmes se fondent dans l'ensemble, on y trouve beaucoup de liens avec l'Italie. A travers les cyprès d'abord. Les fameux « cyprès toscans » que l'on trouve dans la poésie de D.H. Lawrence. C'est la référence première à la Toscane. Puis quelques noms de villages sont cités (Montopoli in Val d'Arno, Monterchi) - « Tours et coupoles toujours plus élevées » - , puis un nom d'artiste (Léonard de Vinci), et plus précisément la description d'une fresque particulière, des références au christianisme, aux anges… Il s'agit d'une description de la campagne toscane, avec ses collines particulièrement douces. A y regarder de plus près, François Cheng se laisse bercer par cette douceur, « les rondeurs des collines », et même « le mamelon du désir ». Mais cette nature italienne est entremêlée de notions taoïstes qui nous rappelle la Voie. Il fait magnifiquement la jonction avec les deux cultures. Pour mieux nous faire comprendre que tout se rejoint, que nous sommes dans l'Universel. Il faut prendre le temps de relire les strophes et les vers. S' imprégner de la magie de cette poésie. Voilà ce que je peux dire de ce recueil. Je vous invite à découvrir cette Toscane du Tao en suivant le guide François Cheng.
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L'éternité n'est pas de trop

Roman spirituel (taoïsme surtout, mais aussi bouddhisme et christianisme) autour d'un Amour qui traverse le temps au milieu des codes et interdits de la Chine du XVIIe, en fin de dynastie Ming. Il y a du "temps suspendu" - comme ce qu'on retrouve souvent dans les livres japonais (l'effet du taoïsme ?) - dans ce livre qui emmène ailleurs avec douceur sans pour autant édulcorer la vie difficile des femmes et des pauvres, et qui engage l'attention aux petites choses, petits gestes. Ce Dao-Sheng dont on suit le chemin est très attachant. François Cheng a écrit quelque chose du mystère de l'éternité.
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À l'orient de tout

Ce recueil est composé en fait de 5 anciens recueils rassemblés ici. Je ne me lasse pas de cette poésie. J'y retrouve les thèmes qui me sont chers : l'instant présent, notre lien avec la nature, le minéral et le vivant, avec l'univers, l'amour universel… J'ai l'impression de me retrouver dans un paysage de montagnes embrumées d'une peinture chinoise. Ce lien que l'auteur entretien avec le Tao et le bouddhisme se retrouve dans chacune de ces poésies. Comme dans ses romans, François Cheng, grand amoureux de la langue française ne peut se départir de ses ascendances chinoises. C'est le mariage entre ces deux cultures que j'apprécie. Que dire de plus ? Ah si ! La préface de André Velter nous éclaire de manière plus analytique sur cette poésie. La lire augmente notre compréhension de ces textes. Une dernière chose : la citation de Qing-deng sur les 3 montagnes est remarquablement éloquente quant à la perception du monde dans la spiritualité chinoise ancienne. L'important est de ne faire qu'Un avec l'objet, ici la poésie. Communier avec le monde, non le dominer. C'est pourquoi il faut lire cette poésie, entre autre chose, comme si nous ne formions qu'un seul élément, le lecteur et le poème afin de ne plus être dans la dualité. Et cela est valable pour tous ce que nous percevons avec nos sens. La vision du monde qui nous est ainsi offerte en est complètement changée. Je vous laisse essayer.
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