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Critiques de Françoise Guérin (273)
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On noie bien les petits chats

« On noie bien les petits chats » invite à suivre le calvaire de Betty Tavernier, qui, malgré de nombreuses contractions, se voit refoulée par une sage-femme acariâtre dès son arrivée à la maternité. De retour à son domicile, elle accouche sur le palier de son appartement, aidée par le chauffeur de taxi iranien qui l’avait ramenée chez elle. Le fait que son journaliste de mari soit parti en reportage en Somalie et ne réponde pas à ses appels téléphoniques n’arrange évidemment pas les choses. Surtout qu’un homme qui prétend être le père du bébé vient de le baptiser Noé, un prénom qui réveille chez elle d’horribles souvenirs. Pas étonnant qu’elle se retrouve donc en pleine dépression postnatale et transférée dans l’unité de soins mère-bébé, qui permet aux mères de récupérer tout en apprenant à nouer une relation avec leur enfant…



Psychologue spécialisée dans les troubles de la parentalité, Françoise Guérin se sent à l’aise dans ce centre spécialisé qui permet non seulement à Betty de se remettre de ses émotions entourée d’une équipe de psychologues et d’infirmières bienveillantes, mais qui va également faire resurgir des souvenirs d’enfance particulièrement bien enfouis, réveillés par cette naissance traumatisante. Si les personnages que l’on y croise sont très attachants, j’ai trouvé la remontée des souvenirs un peu trop lente, un peu comme si l’autrice ne voulait pas quitter cet endroit qu’elle connaît si bien.



Au niveau de l’intrigue, Françoise Guérin parvient certes à entretenir le suspense et à livrer un bon thriller psychologique, mais en accumulant des événements pas toujours vraisemblables, qui m’ont quelques fois fait froncer les sourcils… mais sans jamais m’enlever l’envie de tourner les pages.
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Les enfants de la dernière pluie

Alors qu'il visite son frère hospitalisé en psychiatrie, le commandant Lanester assiste à deux drames. Des cris provenant du bâtiment d'en face attire son attention. Des cris qui s'amplifient lorsque le corps d'un patient fait voler en éclats la vitre. Des hurlements lorsque le corps d'écrase. Lanester reste pétrifié avant de s'élancer vers le corps et d'appeler son équipe à la rescousse. Il monte alors vers le lieu du drame où règne une grande confusion. Profitant de cette cohue, un infirmier s'élance vers le fond de la pièce et saute. Lanester décide alors d'enquêter et va s'intéresser de près à ce patient et cet infirmier. Le premier souffrait de troubles inexpliqués depuis quelque temps. Le second, au comportement pourtant irréprochable, s'en prenait à ce patient. Épaulé par ses collègues, il devra fouiner au Centre Hospitalier Le diaoul et dans l'ancien "quartier des agités" et tenter de percer le mystère des ces morts suspectes...



Troisième enquête de Lanester et de sa fine équipe. Cette fois, l'on déambule dans les couloirs d'une unité psychiatrique où d'étranges et inexplicables morts vont se produire. À la fois flic et psychologue, Lanester, toujours ébranlé par son enfance, devra plus que jamais affronter ses peurs et ses doutes, sa psychiatre l'aidant dans ce sens. L'on retrouve avec plaisir le lieutenant Carla, la fonceuse et la râleuse, le fidèle Marc Bazin, Bertrand, le comptable ou encore Soraya, la geek un brin obsédée. En toile de fond, un sujet passionnant à savoir la psychiatrie, ce qu'elle était et ce qu'elle est devenue, la recherche mais aussi le lobbying des laboratoires pharmaceutiques. Françoise Guérin, s'intéressant aussi bien à l'enquête propre qu'à la psychologie des personnages, réussit une fois de plus à captiver le lecteur. Des personnages fouillés et attachants, une intrigue passionnante, une écriture vive portée par de courts chapitres, des dialogues travaillés et de l'humour. Un roman policier efficace et captivant...



Merci Cécile !
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On noie bien les petits chats

Malgré les contractions qu'elle lui dit ressentir depuis le matin, Betty se voit renvoyer chez elle par la sage-femme, brusque et peu compréhensive, qui l'a examinée. Elle rentre chez elle en taxi, un chauffeur qui semble finalement plus inquiet de son état que la sage-femme. Une fois chez elle, elle peine à bouger, appelle en vain son mari, Camille, parti faire un reportage à Djibouti. Sentant que le bébé veut réellement sortir, elle appelle à la rescousse Rakhshan, le chauffeur de taxi. Et c'est chez elle qu'elle accouche, seule, dans des conditions pénibles. Le bébé, immobile et silencieux, est sauvé par Rakhshan. Placée en soins intensifs, Betty est choquée et terriblement fragilisée. Au troisième jour de son hospitalisation, elle n'a toujours aucun nouvelle de son mari et, pourtant, une infirmière lui apprend que ce dernier passe régulièrement et qu'il a baptisé leur fils, Noé. Un prénom qu'elle rejette aussitôt. Pour ne rien arranger à sa situation, elle reçoit la visite de deux policiers qui l'informent que son mari vient d'être pris en otage en Somalie...



Autour du thème de la maternité, chère à l'auteure, ce roman dérive lentement vers une enquête policière. Betty, traumatisée par son accouchement, va intégrer, du fait de l'absence de lien qu'elle aurait pu/dû créer avec son bébé, une unité mère-bébé, afin de devenir mère. Une hospitalisation qui va, peu à peu, mettre en lumière des événements passés traumatisants. Psychologue clinicienne, spécialisée dans les liens parent-bébé, Françoise Guérin maîtrise, évidemment, son sujet et le dépeint de manière fort intéressante d'autant que la galerie de personnages, notamment Madeline, une patiente, ou encore le personnel médical (à qui, d'ailleurs, l'auteure dédie ce roman), se révèle fouillée et dense. Suite aux événements dramatiques qui entourent Betty, l'on bascule lentement au cœur d'un thriller psychologique. Cet aspect-là s'avère finalement moins captivant, moins crédible.

Un thriller surprenant...
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À la vue, à la mort

Alors qu'il se trouvait sur le lieu d'un crime odieux, le commandant Lanester est devenu aveugle. Littéralement. Sans explication aucune. Même les médecins n'en voient pas. Conseillé par le chef du service d'ophtalmologie de la Salpêtrière, il se rend au cabinet du psychologue, Jacinthe Bergeret, qui, il l'espère, l'aidera à comprendre ce qui lui arrive. Il ne sait pas encore que cette thérapie le plongera dans son passé...

En attendant, même aveugle, le commandant, profiler de son état, ne compte pas laisser tomber ses collègues. L'enquête n'avance pas malgré les trois meurtres déjà perpétrés par celui qu'ils surnomment Caïn. En effet, ce dernier, comme signature, trace un oeil à la bombe juste au-dessus du corps. Il va même juqu'à énucléer ses victimes avant de les achever. Flanqué de son procédurier, Bazin, d'un chauffeur de taxi un brin collant et de toute son équipe, Lanester va tenter de résoudre cette enquête au plus vite...



Françoise Guérin entremêle habilement, dans ce roman noir, psychologie et policier. En effet, l'auteur s'attarde autant sur l'enquête que doit mener l'équipe du 36 que sur le travail qu'effectue Lanester auprès de sa psychologue. Ainsi, le rythme ne s'essouffle jamais, l'auteur explorant ces deux thèmes avec rigueur et vivacité. Ce roman, original et bien ficelé, nous plonge dans une ambiance particulière, inquiétante.

L'auteur dresse une galerie de personnages très attachants, que ce soit Lanester, commandant un brin écorché et déboussolé; son frère interné; Bazin, son fidèle procédurier; ce chauffeur de taxi maman-poule ou encore le capitaine Carla Fiorenti, seule touche féminine parmi ces hommes.

Un roman policier équilibré et passionnant de bout en bout.



À noter que ce premier roman, d'une série de trois à ce jour, mettant en scène, le commandant Lanester, a été adapté pour la télévision avec Richard Berry.



Merci Cécile...
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Cherche jeunes filles à croquer

Lorsque le commandant Lanester reçoit un coup de fil de son supérieur qui l'informe de son départ imminent pour Chamonix, on ne peut pas vraiment dire que cela lui fasse vraiment plaisir. le voilà obligé de quitter sa chatte, Walesa, sa petite amie, Léo, et sa psy, Jacinthe Bergeret. Mais, l'affaire fait grand bruit dans les Alpes et on réclame de l'aide. En effet, trois adolescentes sont, à ce jour, portées disparues. le plus inquiétant est que ce sont de jeunes filles anorexiques et qu'elles étaient toutes hospitalisés dans la même clinique spécialisée, la Grande-Sauve. Lanester, une fois sur place avec son équipe, devra reprendre cette sombre affaire depuis le début, la gendarmerie à ses côtés et des parents qui réclament des réponses...



C'est toujours un plaisir de retrouver des têtes "connues". Dans ce 2ième volet des enquêtes du commandant Lanester, Françoise Guérin nous emmène dans les montagnes, là où se situe la clinique d'où, visiblement, s'échappent les jeunes patientes. S'agit-il de fugue? d'enlèvement? Lanester, accompagné de ses fidèles collègues, devra coûte que coûte tenter de les retrouver. Pas facile pour un profileur dès lors qu'il n'y a pas de corps. L'auteur nous offre un roman noir de très bonne facture. L'on s'attache encore plus à tous ces personnages, que ce soit son héros, Lanester, fragilisé et incertain, en proie à ses propres doutes et peurs ou ces jeunes filles frêles. L'intrigue est passionnante, l'auteur, mine de rien, mettant brillamment en lumière cette maladie. Un brin d'humour pour ne rien gâcher. Un roman captivant, précis et fouillé, tant sur le fond que sur la forme.



Merci Cécile!
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Une enquête de la cellule Cornelia : La souri..

Bonjour,

Aujourd’hui je vous propose « La souris qui voulait sauver l'ogre: Une enquête de la cellule Cornelia » de Françoise Guerin. Ce thriller psychologique engagé, implacable et troublant s’est révélé être une belle découverte. Nous voici à Sète dans les pas d’une psychologue chargée d’enquêter sur la mort d’une jeune fille. Pauline était une étudiante de classe préparatoire brillante mais en décalage social avec la majorité des élèves de ce lycée élitiste. S’agit-il d’un suicide, d’un meurtre ? L’enquête passionnante et méticuleuse se focalise sur l’entourage de cette jeune fille pour connaître la vérité. Les personnages principaux sont hauts en couleurs, la psychologue est charismatique et attachante mais traîne un passé tourmenté. L’auteure dénonce avec justesse des faits d’actualité sensibles et douloureux, suicide, harcèlement, intégration, racisme, inégalités sociales, élitisme, usant d’une plume percutante et acérée. J’ai hâte de retrouver Maya et son coéquipier dans une prochaine enquête. Un excellent et bouleversant thriller dont on ne sort pas indemne .

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On noie bien les petits chats

Un dieu vengeur tout-puissant nous l'a promis : 'Femme, tu enfanteras dans la douleur !'

Rapport au coup de la pomme d'Adam. Ça lui serait resté coincé là, d'après les experts.

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Pour se rassurer face à la perspective effrayante d'accoucher, on échafaude des scénarios de douceur et d'attentions, notamment de la part du futur papa. Il est rarement à la hauteur, le gars. Pas par mauvaise volonté, mais parce qu'il n'en mène pas large. Alors au lieu de vous brumiser, il sort manger, s'asseoir, s'allonger... et d'façon, il a oublié le flacon d'Ev!an dans le coffre de la voiture, garée très loin.

A cela peut s'ajouter la 'maltraitance obstétricale' - elle existe, je l'ai rencontrée, dans un hôpital-usine du 75019 (19e arrdt de Paris), fin 1996-début 1997... J'ai aussi trouvé la bienveillance et les bras grands ouverts, fermes et rassurants d'une sage-femme, ailleurs, quatre ans plus tard, dans une 'Maison de la Naissance'.

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Mais revenons au livre : lorsque Betty sent ses contractions se rapprocher, elle va à la maternité (logique !), mais se fait renvoyer chez elle par une mégère. C'est un chauffeur de taxi qui l'aide à accoucher, à l'arrache, dans un couloir. le papa, en mission en Afrique, ne répond pas à ses appels. Ça fait beaucoup de chamboulements pour cette maman seule et fragile, dont le bébé est en outre placé dans un service de néonatalité. Betty va avoir besoin d'écoute, de patience, et de compréhension de la part du psy et des infirmières de l'unité de soins mère-bébé pour aller mieux et (re)nouer avec son tout-petit.

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Françoise Guérin connaît son métier de psy et en parle très bien. Elle est douée aussi pour nous plonger dans cette ambiance périnatale anxiogène - doutes, paranoïa, façon 'Rosemary's Baby' (elle s'y réfère, d'ailleurs). Elle manque hélas de mesure dans cette intrigue terrifiante surchargée, bien peu crédible.

Je préfère prendre du recul, et voir dans toutes ces mésaventures complètement dingues une métaphore des angoisses maternelles qui se révèlent 'lorsque l'enfant paraît', mais aussi des traumatismes qui ressurgissent - saurai-je l'aimer, le nourrir, le soigner ? comment élever un fils ? ne vais-je pas en faire un monstre ? le papa ne va-t-il pas fuir ? et moi, dans tout ça, vais-je réussir à ne pas me laisser dévorer ? etc.

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De cette auteur, j'ai préféré 'Cherche JF à croquer' (sur les TCA et autres troubles psychiatriques adolescents).
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Une enquête de la cellule Cornelia : La souri..

Maya est psychologue ; elle est envoyée en mission dans un établissement huppé et sélectif après le suicide d'une jeune fille.

Il y a eu plusieurs cas dans ce lycée et il faut comprendre ce qui s'y passe.

Nous suivons ici une enquêté pour connaitre les raisons du passage à l'acte de Pauline.

L'enquêtrice a elle même ses propres failles qu'il lui faudra affronter.

Dans une ambiance pesante, l'autrice nous conte l'omerta, le harcèlement, l'entre-soi et les langues qui se délient lentement.

Il est questions de deuil impossible, de lâcheté, de courage, de pression psychologique, d'épuisement et de culpabilité.

Le récit est écrit à la deuxième personne du singulier et ce "tu" interpelle Maya, ne lui laisse aucun répit.

Un roman bien construit, bien écrit et émouvant.
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Les enfants de la dernière pluie

Alors qu'il rend visite à son frère hospitalisé en psychiatrie, le commandant Eric Lanester assiste à une défenestration suivie d'un suicide. Selon les premières constatations, un infirmier aurait assassiné un patient dépressif avant de se jeter par la fenêtre. Lanester et son équipe décident de mener l'enquête, interpellés par la personnalité du soignant, décrit comme irréprochable. Ils font donc la connaissance du personnel du CH-Diaoul, de son histoire qui remonte à l'époque des premiers aliénistes, de son archiviste, la charmante Elisabeth Bassonville, intarissable quand il s'agit d'évoquer Théophobe Le Diaoul, patient emblématique de l'établissement, poète fou issu d'une famille bretonne miséreuse et sujette à la démence. Lanester, flic et psychologue, se plonge dans cet univers clos où l'on est psychiatre ou pharmacien de père en fils depuis des générations.





Lire Les enfants de la dernière pluie, c'est d'abord faire connaissance avec une équipe d'enquêteurs hors-normes. Au bureau, Soraya, la geekette, craque les mots de passe et s'introduit dans n'importe quel site tandis que sur le terrain, Marc, Bertrand et Carla, mènent l'enquête, chapeauté par le commandant Eric Lanester. Ebranlé psychologiquement par une enfance difficile, il donne tout à son travail, entre une séance avec sa psy ou une crise de larmes. Sensible, il n'en est pas moins un fin limier qui va au bout de ses intuitions, aidé par une profonde empathie et un doctorat de psychologie. Son truc à lui, c'est le profilage, la plongée dans la tête du tueur pour saisir ses motivations et ses futurs passages à l'acte. L'univers des soins psychiatriques ne lui est pas totalement inconnu, puisque son frère souffre de graves troubles depuis de nombreuses années. Par contre, le lecteur découvre un autre monde où les patients, décalés, déconnectés, médicamentés, sont préservés des contingences de l'extérieur par des soignants impliqués, solides et courageux. Mais si l'hôpital vit hors du temps, il n'en est pas de même pour les enquêteurs qui n'ont qu'une semaine pour résoudre l'affaire. Le rythme est donc soutenu mais pas effréné. Françoise GUERIN sait ménager des pauses pour amener lentement son lecteur vers toutes les formes de folie qu'elle explore.

Une intéressante incursion dans le microcosme d'un HP où les fous ne sont pas toujours ceux qu'on croit....Une lecture intéressante, originale et intelligente qui doit beaucoup aux enquêteurs, attachants et qu'on a plaisir à suivre dans leurs investigations et dans leur vie privée. Dommage que le coupable soit évident dès la moitié du livre...
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On noie bien les petits chats

Comment transformer le miracle et la beauté de la naissance en un véritable cauchemar.

Tel est le propos de ce roman qui met notre héroïne Betty dans de terribles situations.

Tout commence dès l'accouchement , où, sans l’aide inespérée d’un chauffeur de taxi iranien, tout aurait pu se terminer de manière dramatique pour Betty, seule chez elle. Heureusement la présence d’esprit et le sang froid de notre taximan, également père de famille nombreuse, a permis de sauver la mère et son fils .

La suite c’est à l’hôpital que ça va se passer , la plupart du temps dans le coaltar pour notre jeune mère complètement déboussolée et qui a beaucoup de mal à assimiler son nouveau rôle de mère d’autant plus qu’elle découvre que quelqu’un a donné à son fils un prénom sans lui demander son avis . Noé est donc pour l’instant séparé de sa mère en pleine dépression postnatale , alors que son père est à priori détenu comme otage de terroristes en Somalie. Le petit bout de chou ne commence donc pas son parcours de vie dans les meilleures conditions, mais, heureusement, les infirmières toutes dévouées à ces nouveaux nés et à leurs mamans sont heureusement d’un grand soutien psychologique. La situation ne s’améliorant pas pour Betty qui n’a toujours pas le courage d’assumer pleinement sa maternité , elle est ensuite transférée dans un service spécialisé dirigé par un psychiatre aux méthodes qui sortent complètement du cadre purement thérapeutique pour le plus grand bonheur des mamans et de leurs bébés . Alors que les choses semblent s’améliorer pour Betty, de dramatiques événements vont venir soudain ternir son semblant de sérénité retrouvée et celle du groupe qui la côtoie . Les raisons sont peut-être à trouver dans les souvenirs de Betty qui, peu à peu , refont surface. Mais le temps presse…



La qualité de ce roman vaut tout d’abord pour la qualité de ses personnages qui composent ce petit microcosme hospitalier. Un cocon où la bienveillance et l’ouverture d’esprit sont de mise afin que des mères reprennent peu à peu leurs repères et qu’elles puissent apprendre à vivre avec leur bébé . On ne peut que s’attacher à ces infirmières ainsi qu’à ce psychiatre d’une extraordinaire humanité . Parmi les mères qui côtoient Betty , Madeline sort clairement du lot . D’une force et d’une joie de vivre la plupart du temps inaltérable malgré ses malheurs.

L’auteur n’a pas un background de psychologue pour rien. Cela transparaît à travers ses personnages et dans les relations complexes entre parents et nouveaux-nés qu’elle décrit à la perfection avec délicatesse et sensibilité alors même qu’un effroyable drame se joue.



Le deuxième attrait de ce roman est dans le scénario parfaitement huilé qui, progressivement, met en place un suspens oppressant digne des meilleurs thrillers . La vérité se découvre par bribes comme les souvenirs d’enfance de Betty.

Une mémoire qui se ravive grâce à la confiance gagnée pas à pas par les infirmières et le docteur Lorrain et qui nous réserve de sacrées ( mauvaises) surprises . Mais je ne vous en dit pas plus...





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Cherche jeunes filles à croquer

Des jeunes filles se sont volatilisées. Dénominateurs communs : anorexie sévère et hospitalisation de la dernière chance à la clinique de la Grande-Sauve dans les Alpes.

Après sa traque du monstre énucléa-tueur Caïn (cf. 'A la vue, à la mort'), Eric Lanester repart sur cette affaire bien compliquée, sans corps. Cap sur Chamonix, enquête dans le centre qui accueillait ces adolescentes, et auprès des parents des disparues.



Vu comme ça, le scénario ressemble à celui de dizaines d'autres polars : disparition donc fugue ou enlèvement ? séquestration et/ou meurtre ?

L'équipe de flics est ultra-classique : à quarante-trois ans, Lanester a toujours foiré sa vie amoureuse, sa dernière affaire l'a traumatisé, il était déjà bien amoché par une enfance difficile, il se traîne aussi un frère souffrant de graves troubles du comportement. Il gère tant bien que mal dans son équipe un petit nouveau dont l'estomac se retourne facilement, une nympho-cougar experte en informatique, et aussi un collaborateur dépressif et une collègue susceptible qui s'entendent comme chien et chat. Lanester doit en outre se soumettre à l'autorité d'un drôle de gugusse dont la perfection apparente le fait se sentir minable. Ça fait beaucoup pour ce petit bonhomme fragile qui trouve heureusement une écoute et un soutien précieux auprès de sa psy.

Au-delà de ces clichés, ces personnages et leurs échanges sont présentés de manière subtile et convaincante, avec une bonne dose d'humour, ce qui est bienvenu quand les thématiques abordées sont graves.



Ce n'est pas l'enquête policière qui m'a captivée dans ce roman, même si elle est bien construite et réserve des surprises. L'intrigue est prétexte à évoquer la maladie mentale chez l'adolescent (anorexie, transposable à d'autres troubles), ses répercussions sur les proches - parents, frères et soeurs -, les soins proposés, le sentiment d'impuissance des adultes (soignants et famille) qui essaient de soulager cette souffrance, leur épuisement, leur sentiment de culpabilité...

C'est passionnant, bouleversant et effrayant, a fortiori si l'on a été confronté à ce genre de détresse qui semble sans issue.

Je retiens cette phrase : « Je ne te promets pas la guérison, ni même que tu arrêteras de souffrir un jour, mais je crois que tu peux encore te reconstruire et que ceux qui t'aiment seront là. » (p. 390)
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On noie bien les petits chats

Pourquoi Betty se réveille-t-elle dans une maternité après avoir mis le petit Noé au monde ? Comment est-elle arrivée là ? Dépossédée de sa mémoire, elle est accueillie dans l'unité mère-bébé, un service spécialisé dans le domaine des relations maternelles, entourée d'une équipe d'infirmières compétentes et suivie par l'excellent docteur Lorrain, en attente de faire connaissance avec son petit garçon en néonatologie pour quelques jours alors que des amitiés se tissent entre les femmes ayant vécu un choc post traumatique. Tandis qu'on lui remet le petit Noé et que les liens se nouent avec son enfant, aidée par les conseils avisés du personnel, d'étranges phénomènes interviennent, d'où la scarification du prénom de son fils sur une de ses cuisses durant son sommeil. Elle sent que quelqu'un cherche à lui nuire ainsi qu'à son enfant. En apprenant qu'un homme se faisant passer pour le père de Noé lui rend régulièrement visite, des doutes envahissent l'esprit confus de Betty. Dans son malheur, impossible de joindre Camille, son mari journaliste reporter parti dans l'urgence en Somalie, retenu prisonnier en attente de sa libération qui tarde à venir.

Tandis que des actes criminels se multiplient et que la mort rôde autour de Betty et de Noé, par chance, des morceaux de sa mémoire lui reviennent par bribes, des souvenirs de sa jeunesse qu'elle pensait avoir anesthésiés, les traumatismes dont elle a été victime dans son enfance. De plus en plus lucide, Betty se souvient des faits qu'elle avait, jusque-là, réussi à occulter par un trouble dissociatif.

Très emballée par les remarquables descriptions relationnelles mère-enfant qui occupent une grande partie de ce roman de Françoise Guérin, j'avoue que je me suis pourtant lassée de cette lecture par l'enquête bien trop longue à mon sens dans laquelle je me suis perdue au fil des pages, ce qui est fort regrettable d'autant plus que cette histoire audacieuse démarrait sur chapeau de roue.







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On noie bien les petits chats

Refoulée par une sage-femme acariâtre à son arrivée à la maternité, Betty accouche seule chez elle, aidée par le chauffeur de taxi qui l'a raccompagnée. Admise en urgence à l'hôpital, elle est séparée de son bébé qui nécessite également des soins. Au moment où elle espère le retour de son mari Camille, parti en reportage en Afrique, elle apprend par la police que ce dernier a été enlevé en Somalie. Pourtant le personnel lui confirme la présence quotidienne d'un homme prétendant être le père, auprès du petit garçon qu'il a appelé Noé. Admise dans l'unité mère-bébé, suivie par un psychiatre, Betty ne fait plus la distinction entre réalité et cauchemars. Comment dans de telles conditions, va-t-elle pouvoir établir ce fameux lien qui va faire d'elle une maman ?



Ce roman est construit entièrement sur le thème de la maternité. Grâce à son premier métier, Françoise Guérin connaît bien le milieu hospitalier. On peut facilement y voir ici un hommage à tous ces soignants qui se démènent contre vents et marées pour apporter du réconfort et des soins aux patients et cela malgré les restrictions budgétaires imposées d'en haut par les bureaucrates. Elle connaît également les difficultés rencontrées par certaines mères pour établir ce fameux lien avec leur nourrisson et combien la naissance d'un enfant est un évènement important chez la femme, capable de révéler des traumatismes anciens. En jouant sur les mécanismes tortueux que le cerveau humain peut mettre en place en occultant par exemple la mémoire, l'auteure fait basculer son intrigue dans un thriller psychologique et policier.

Au cours de ma lecture, j'ai eu souvent le souffle court. Dans mon esprit, l'auteure a semé le doute et j'ai jeté un soupçon de culpabilité tour à tour sur chaque personnage masculin. J'ai aimé la construction du roman et cette écriture à la deuxième personne du singulier, comme si l'héroïne persuadée de sa folie, n'osait que parler à elle-même. Dois-je avouer que l'explication de ce titre fort bien choisi, est absolument horrible ? L'auteure utilise d'ailleurs l'eau et ses dangers comme un fil rouge macabre de l'histoire.

Tout aurait pu être parfait si certains faits difficilement acceptables n'avaient pas titiller ma logique. .



Il s'en est fallu de peu pour que ce roman, auquel accorde un 14/20, original par son mélange de genres, ne soit un coup de cœur. Je remercie Françoise Guérin, l'auteure, pour sa gentille dédicace et le charmant marque-page, ainsi que les Éditions Eyrolles et Babelio pour cette opération Masse Critique.
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Les enfants de la dernière pluie

Eric Lanester n'aime pas mélanger le personnel et le professionnel. Le voilà servi ! Tandis qu'il rend visite à son frère Xavier à l'hôpital psychiatrique, il est témoin d'une double défenestration. Simple bagarre ? suicide(s) ? meurtre(s) ? Les deux victimes, un patient et un infirmier, présentaient des comportements inquiétants depuis quelques semaines et l'un maltraitait l'autre.



Troisième opus de la série Lanester, après 'A la vue, à la mort', et 'Cherche jeunes filles à croquer'.

J'ai retrouvé ici ce que j'avais tant aimé dans les précédents : l'humour et les reparties cinglantes entre enquêteurs, leurs coups de mou, les blessures à vif de Lanester (qui le rendent tellement attachant), son désarroi face à la douleur de son "petit" frère mal en point, ses séances chez sa psy... Et bien sûr, l'univers psychiatrique dans lequel Françoise Guérin (elle-même psychologue) place ses intrigues, nous apprenant beaucoup au passage sur la maladie mentale, les soins, la douleur des proches :

« - J'ai compris que je ne l'avais pas protégé.

- Mais il s'est fait ça tout seul, non ? objecte Bazin.

- Et alors ! s'écrie-t-elle dans un sursaut. Vous croyez qu'on laisse un gamin se bousiller [s'auto-mutiler] comme ça sans rien faire ?

- Parfois, dis-je lentement, on se trouve bien impuissant face à la logique qui pousse un être à se détruire. »



Je conseille vivement ces trois romans policiers intelligents, sensibles, tendres, très émouvants. J'ai déjà envie de les relire* pour avoir une meilleure vue d'ensemble, même si leurs intrigues policières en elles-mêmes et leurs dénouements ne m'ont pas spécialement emballée - leur richesse est ailleurs.



* Ma lecture de 'A la vue, à la mort' remonte à une dizaine d'années. Ce roman a été adapté en téléfilm avec Richard Berry dans le rôle d'Eric Lanester (je ne l'ai pas vu).
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Maternité

Depuis que Clara est mère, elle sombre dans la folie.

Envahie par une réalité qui n'appartient qu'à elle et par les souvenirs glaçants d'une enfance traumatisante.



J'ai trouvé passionnant d'entrer dans la tête de cette femme qui perd pied entre délires paranoïaques, envies suicidaires et culpabilité. Elle se débat.

Et cette solitude gluante au milieu des autres qui l'étouffe. On voudrait intervenir, changer les dialogues, réveiller tout le monde.

C'est vrai que j'aurais peut-être aimé voir la lumière un peu plus rapidement dans le roman pour mieux respirer mais je serais passée à côté de nombreux sentiments.

Merci à Françoise Guérin
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Cherche jeunes filles à croquer

Cherche jeunes filles à croquer.... Un titre qui prend toute sa signification dans ce roman, ce que nous découvrons peu à peu.

La couverture est impressionnante aussi, cette fille à l'allure juvénile, qui se laisse bercer, comme abandonnée.

Et le roman? Cela commence doucement, avec un chat qui mange des chips... Après on découvre Lancaster, ce policier dépressif et son équipe. Ceux là ils sont plutôt sympas, professionnels, un peu secoués par les événements.

Et l'histoire? Oh pas grand chose, juste des filles anorexiques qui disparaissent d'une clinique ou ailleurs. On ne sait même pas si c'est un choix de leur part. Lancaster va quitter Paris pour enquêter à Chamonix avec la gendarmerie du coin.

Trop des suspects il a dit Lanester, je suis assez d'accord avec lui. Je me suis un peu perdue dans les personnages..

Après j'ai aimé l'écriture, les dialogues, l'humour. Les coups de gueule aussi.

Ensuite sous ses airs psychologiques on est tout de même dans un policier assez noir, qui ne nous épargne pas beaucoup de détail.

Un roman dont on tourne les pages pour comprendre, pour savoir ce que sont devenus ces gamines qui ne détruisent en refusant la nourriture, et que l'on ne peut lâcher.

Heureusement un certain humour permet de rester un peu à distance de toutes ces horreurs, en tentant de se raccrocher à ces moments là.

Maintenant j'ai très envie de retrouver Lancaster dans une autre enquête, pour découvrir un peu de son histoire. Son frère Xavier, interné. Son père dont on sent qu'il est le responsable du chaos de cette famille. Je vais juste attendre un peu....Besoin de digérer.

Merci à C, pour le cadeau et ses choix toujours judicieux qui me font découvrir des auteurs et des histoires fortes.

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Une enquête de la cellule Cornelia : La souri..

Pauline est une jeune fille brillante en classe préparatoire. Issue d'une famille modeste, vivant dans une cité HLM, grâce à ses résultats scolaires, elle a pu dès la seconde intégré un établissement prestigieux. Pauline réussit brillamment mais Pauline vient de se suicider en se jetant du toit de son établissement scolaire.



La cellule Cornélia est spécialisée dans l'analyse psychologique des causes du suicide et est chargée d'accompagner les familles et l'entourage des victimes pour prévenir d'autres tentatives ou bien établir les causes qui ont amené un individu à mettre fin à ses jours. La cellule est composée de Maya Van Hoorenbeck, psychologue et de son alter ego québécois Sidney. Mais Sidney, blessé, n'est pas présent au début de l'enquête.



Maya doit rencontrer les premières personnes à avoir vu le corps de Pauline, l'infirmière et la CPE mais aussi Madame Beck, cheffe d'établissement. Maya va découvrir que ce suicide n'est pas le premier parmi les élèves de ce lycée. La particularité de Maya est qu'elle est accompagnée pour ses enquêtes par une chienne doberman, répondant au nom de Mrs Robinson ou Robbie pour les intimes. Maya va aussi rencontrer les parents et la sœur de Pauline, ainsi que ses camarades de classe ou bien des amis du quartier.



Françoise Guérin nous propose un thriller psychologique. On connait la victime mais il faut découvrir ses motivations profondes. Est-ce la pression à laquelle les élèves des classes préparatoires sont soumis ? Est-ce la différence de classe sociale entre Pauline et la majorité des autres élèves ? Est-ce le rejet de certains professeurs ? Est-ce la honte de sa famille ? Est-on face à une situation de harcèlement ? Cette situation est très complexe et il va falloir toute la sagacité de Maya pour que les langues se délient.



Maya a été une élève de cet établissement et elle a aussi eu à surmonter un suicide dans sa famille. Cette expérience personnelle sera-t-elle un atout ou un handicap ? Maya pourra-t'elle résister à la pression ?



Françoise Guérin expose la complexité des relations entre les adolescents et la difficulté à accepter la différence, la différence sociale en particulier. Les ados sont cruels entre eux. Se rendent-ils compte de la portée de leurs actes et de leurs paroles ?



Ce roman psychologique est particulièrement bien construit. L'intrigue est bien menée avec les informations progressives sur l'histoire de Maya. Il est aussi intéressant de voir les évolutions des réactions et j'ai beaucoup aimé la touche régulatrice apportée par la présence du chien, de Mrs Robinson. Françoise Guérin insiste sur la capacité de Maya à écouter mais aussi sur la capacité de cette écoute. Maya ne juge pas, elle accompagne, elle soutient. Son but est de permettre aux familles de comprendre pour faire leur deuil et se reconstruire.



Un grand merci à Pauline des Éditions Eyrolles pour cette très belle découverte. je vais suivre les productions passées et futures de Françoise Guérin et j'espère qu'il y aura une suite des "enquêtes" de la cellule Cornélia.
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Cherche jeunes filles à croquer

Voilà un livre qui n’a pas eu trop à séjourner dans ma PAL ! A peine lu un avis très positif, je l’ai trouvé d’occasion et englouti dans la foulée !

Englouti, dévoré, sont des mots qu’il faudrait éviter d’employer à propos de ce polar très documenté car c’est de jeunes filles anorexiques qu’il s’agit. Delphine a disparu alors qu’elle était en traitement dans une clinique spécialisée et ses parents s’inquiètent d’autant plus que le cas en rappelle d’autres survenus dans les années précédentes. Un profiler parisien est appelé dans la région de Chamonix où les jeunes filles ont disparu. Eric Lanester arrive avec son équipe à la rescousse de la gendarmerie locale, mais l’enquête s’avère difficile puisque rien ne prouve que les jeunes filles soient mortes. La neurasthénie de Lanester ne facilite pas les choses non plus.

La suite :
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On noie bien les petits chats

Après un accouchement particulièrement éprouvant, seule dans son appartement, Betty se retrouve à l'hôpital. Son mari étant en voyage en Afrique, c'est seule qu'elle doit affronter une situation qui la dépasse. Alors qu'elle désespère de ressentir un quelconque instinct maternel, elle découvre que son fils nouveau né a déjà été déclaré à l'état civil sous un prénom qu'elle n'a pas choisi, par un inconnu qui se fait passer pour son mari auprès du personnel. Betty croit devenir folle et intègre une aile psychiatrique dédicacée aux jeunes mamans en détresse.



Le roman s'ouvre sur une terrible scène de maltraitance obstétrique, immédiatement suivie par un accouchement épouvantable. le lecteur est immédiatement happé par l'écriture de Françoise Guérin.

Tout le récit est rédigé à la deuxième personne, donnant un rythme martelant à l'ensemble et maintenant constamment un sentiment d'urgence.

Dans la première moitié, on se demande ce qu'il se passe. On hésite entre folie et complot, tout le temps, à chaque court chapitre. Dans la seconde, on passe son temps à imaginer comment tout cela va se terminer. C'est une lecture haletante, menée à un train d'enfer.

Le style de l'autrice est sec, incisif, rythmé... Elle a construit des personnages ambigus et les a placés dans un environnement inquiétant, tout pour qu'on tienne entre nos mains un véritable page turner. Un thriller psychologique particulièrement bien composé, qui aborde le sujet délicat de la détresse post-partum et de la mémoire. Une très belle réussite, tellement intense qu'on voudrait la lire d'une traite.
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On noie bien les petits chats

Betty Tavernier – qui vient d’être vertement rabrouée et renvoyée chez elle par une sage-femme exécrable – accouche seule et dans une panique totale, à peine réfugiée à son domicile. Unique personne à lui être venue en aide : un brave chauffeur de taxi iranien, répondant au nom de Rakhshan …



Sauf, qu’à son réveil à l’hôpital (elle a perdu conscience au cours de cette épouvantable expérience) Betty apprend – avec horreur – que rien ne s’est passé comme dans ses vaporeux souvenirs … Elle a mis au monde un petit garçon (Noé) et Camille, son journaliste de mari (qu’elle croyait toujours en reportage en Somalie) ne vient pas lui rendre visite. Il se contente d’aller voir le nourrisson (dont le prénom – choisi par ce dernier – angoisse terriblement la jeune femme, sans qu’elle parvienne à expliquer pourquoi …) Jusqu’à la visite de deux policiers, dont les révélations vont la plonger dans une indicible incompréhension …



Les évènements vont se précipiter et Betty Tavernier va alors être dirigée de la maternité vers une Unité de psychiatrie périnatale … Psychose puerpérale ? « Baby Blues » ? Instabilité mentale ? Ou bien mystérieux complot, habilement fomenté à l’encontre de la jeune femme et de son bébé ?…



Les personnages sont attachants (l’exubérante Madeline et son petit Pablo, la discrète Sophia enceinte et déjà maman, avec lesquelles elle est internée) ou carrément détestables (Édith, l’acariâtre et incompétente sage-femme qui déshonore sa profession et son équipe de dévouées infirmières parfaitement dénuées d’empathie) Ou encore Charlotte, la gentille étudiante-stagiaire qui paiera cher son attachement à Betty …



Françoise Guérin est une psychologue-clinicienne, spécialisée dans les liens parent-bébé. Autant dire qu’elle connait son sujet sur le bout des doigts ! Elle nous offre un formidable thriller, qui tient à la fois du « document-témoignage » (sur le douloureux mal être post-natal chez certaines mamans) et du roman policier, au résultat plutôt réussi ! Voilà un mélange de genres tout à fait original, doublé d’une intrigue très prenante au rythme bien soutenu ! Les deux styles sont particulièrement bien équilibrés, ce qui – indéniablement – rend le récit très « accrocheur », même si l’énigme (légèrement improbable) se perce relativement facilement ! Bref, un excellent moment de lecture !
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