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Citations de Franz Bartelt (573)


Dans son esprit, un patron doit afficher, mais en toute simplicité, tout ce que possède le commun des mortels, mais en plus gros : une grosse voiture, une grosse maison, une grosse gourmette, une grosse montre-bracelet, une grosse chevalière. Éventuellement, bien que ce soit un peu passé de mode, une grosse dent en or. (Il en avait une, au fond, qu'il ne dévoilait qu'à ses maîtresses,pour les éblouir, et que les plus avides parvenaient à atteindre du bout de la langue, pour la lécher comme un porte-bonheur.)
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Le soir même, à l'heure de l'apéritif, la sonnette de l'entrée se mit à battre. Un homme, beau comme un fonctionnaire et souriant comme un vendeur de dentifrice, inclinait sa tête argentée devant Micheline qui venait d'ouvrir la porte.
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Ah ? Et que faisiez-vous de si intéressant aux cabinets pour en arriver à rater l'heure d'un rendez-vous dont en grande partie dépend votre avenir ?
- Caca, monsieur Pozzi...
- Que ne l'avez- vous pas dit d'entrée, monsieur Bermont ? C'est un cas de force majeur ! Certes, vous auriez été bien inspiré de prendre vos précautions dans le courant de la matinée. Mais enfin, c'est vrai que parfois ça ne prévient pas. Comme aimait à le répéter mon grand-père, qui n'était pas napolitain pour rien : Quand le boyau dit "hue", personne n'est assez malin pour arrêter la cavalerie !
- Votre grand-père disait juste, monsieur Pozzi.
- C'est bien de le reconnaître. Merci pour lui. Paix à son âme.
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Dans une famille, il faut un monstre. Regardez les dynasties royales, les lignées d'industriels, la descendance de certains génies. Pas une sans un raté, pied-bot, aveugle, tordu, collant de la patte, moucheron baveur, ravagé de la cervelle, maniaque dangereux. Même le sperme de prix Nobel n'est pas une garantie de réussite. Un boulet par tribu. Chez nous, c'est moi qui ai hérité de la tare.
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À défaut d’être une science, l’émotion est un savoir. L’essentiel de la culture tient peut-être seulement dans une larme ou dans un sourire nés de la rencontre fortuite d’un être et d’une image. Ce qu’on ressent prime sur ce qu’on apprend.
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...il y avait une cérémonie officielle, ouverte au public, le soir même, au musée municipal. Avec récital de poésie. Et audition du chanteur allumé local : ce chanteur émotif qu'on retrouve dans toutes les villes dignes de ce nom et qui chiade du Baudelaire, du Rimbaud, du Verlaine et du Villon en cassant des cordes à sa guitare. Le nôtre s'appelait James Blouque.
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Elle croyait détecter en moi un "journaliste de ses fesses". C'était désobligeant, car le journalisme se sent de toutes les fesses et pas d'une paire en particulier.
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Dans ce que nous sommes, il y a immanquablement tout ce que nous avons été. Cette constatation n'est pas une banalité. Il se peut que le caractère change, que l'énervé devienne flegmatique, que la beauté soit rongée de laideur, que le méchant se soit adouci, mais la personne est toujours là. Elle ne disparaît jamais. Elle est dépouillée de sa malice, de ses attraits, de ses colères. Mais elle est toujours là, comme le filigrane qui authentifie le billet de banque.
Nous ne sommes qu'une superposition de transparences dont les épaisseurs accumulées finissent par donner une impression d'obscurité. Mais la lumière brille toujours au coeur de cet enchevêtrement d'empreintes plus ou moins nettes, souvent entassées selon un ordre arbitraire ou difficilement appréciable.
Bien qu'elles ne soient plus que très peu de choses, toutes ces vies finissent par avoir été belles, parce qu'elles ont été vécues jusqu'au bout. Sans doute qu'à partir d'un certain âge, on meurt réconcilié avec l'univers entier. Et qu'on ne regrette pas plus qu'on ne sera regretté. On disparaît, on se fond avec le reste du monde, on devient l'intime de la planète, alors qu'on n'en était que le visiteur. p 86
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Surtout tu soignes la première phrase. un livre est tout entier dans la première phrase comme le bébé tout entier dans son premier cri.
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La mère Dodue qui tient le bar du même nom à Larcheville :
"L'avenir ça n'existe pas. Même quand on a des enfants. C'est les miroirs qui ont raison : ils ne reflètent que le présent. Et encore, quand y a de la lumière."
Elle se voulait grandiose. La limonade et la philosophie ont toujours des affinités. Nicolas approuvait. La Mère Dodue leur avait administré une "coupette". L'amitié est sensible aux bulles, disait-elle. La bulle de champagne, c'est du vide avec du vin autour. Un exploit vinicole. Quasiment un miracle, vu qu'il n'y a pas de bulles dans le raisin. p 192
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Les hommes écrivent des poèmes, les femmes sont la poésie.

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Et la suite de cette suite, c'est ce que je viens d'écrire, la suite de la suite de la suite étant ce que j'écris maintenant, en attendant la suite, qui ne saurait tarder, car en écrivant "qui ne saurait tarder" j'amorce une suite à la suite de la suite qui faisait suite à toutes les suites précédemment mises bout à bout pour me conduire jusqu'ici où, de nouveau, se pose le problème sans début ni fin de la suite.
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La poésie est née parce qu'il manquait quelque chose à l'homme. Les mots suivent les lignes du temps, l'homme suit les mots.
Il ouvre les yeux et voit les mots lui montrer le monde, ses voyages commencent dans les livres, et quand il part, c'est toujours pour aller vers d'autres mots.
Il en rapportera des livres peuplés d'hommes, de rencontres et de mots.
C'est ainsi depuis que le mot est monde et depuis que le monde est mot.
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- Je pense que ça ira...
- On dit ça. Tout seul sur le bord du canal, à écrire des livres, c'est pas la belle vie, monsieur Dump. Il faut être honnête, écrire des livres, c'est le pire des métiers. Moi, à l'école, j'étais pas bon en rédaction. Ça me dégoûtait. Tous les mardis, on avait rédaction. C'était le jour de l'enfer. Je peux dire que j'ai eu une enfance malheureuse tous les mardis. Ça fait un bout de temps de ça, eh bien, j'ai toujours la haine de l'instituteur ! Tel que vous me voyez, de toute ma vie, j'ai jamais ouvert un livre. Il ne faut même pas m'en parler.
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- Qu'est-ce que vous voulez qu'il lui soit arrivé ? Puffigny, y a pas d'endroit plus sûr au monde !
- J'ai une intuition. Vous ne pouvez pas comprendre, vous, madame Rouvaire.
- Pourquoi je ne pourrais pas comprendre ?
- Je ne sais pas. J'ai l'intuition que vous ne pouvez pas comprendre.
- ça nous fait beaucoup d'intuitions d'un coup, ça ! Par hasard, vous n'auriez pas l'intuition que je vais au pain ?
- On ne plaisante pas avec une mère qui vient de perdre son enfant.
- Si vous n'aviez pas passé votre temps à lui foutre sur la gueule, à votre Nadège, peut-être qu'elle n'aurait pas eu envie de suivre un matou !
(P.84_85)
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Une vie, c'est dix ou quinze romans. Même si on a le sentiment qu'il ne s'y passe jamais rien.
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Le bel été
Il y a des chagrins dont on ne se remet pas. Ils s'inscrivent sur le visage, comme à coups de couteaux, et dans les yeux comme une profondeur nocturne. Le chagrin de Bluten Ferlock semblait ne jamais devoir rencontrer sa consolation. C'était un homme qui avait perdu son enfant... p 139
....Une fois, aprés une nouvelle journée de recherche infructueuse, en passant sur la berge aménagée d'une petite ville, il s'était dit qu'un tour de pédalo la détendrait. Il aimait beaucoup la proximité de l'eau. p 143
.... Il se contentait d'être bien dans la fraîcheur vaporeuse qui ébrouait des frissons dans le scintillement des arbres inclinés au-dessus de l'eau. Là, dans la quiétude vivante de l'aprè-midi, il ne voyait jamais le temps passer. Les heures étaient à la fois pleines et légères. De temps en temps, tombant des hauteurs invisibles du ciel, le bruit d'un avion traversait, sans le déranger le bleu de l'été. C'était agréable, très doux, comme tout ce qu'on ne perçoit que de loin. p 144
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Mélosse avait été professeur de français.
"Dix ans dans le fumigène, moitié pet, moitié rot, merci c'était l'enfer !
Vanter les délicatesses de Ronsard dans ces conditions, moi je ne trouve pas que la partie soit équitable. Dès que j'ouvrais la bouche pour déclamer Mignonne, allons voir si la rose..., aussitôt trente six boyaux culiens me donnaient la réplique. J'ai craqué."
En fait, elle avait démoli un élève en lui écrasant la figure à coups de poing, bravoure qui, pour des raisons opposées, lui avait valu d'être remerciée par ses collègues et par l'administration. Elle ne regrettait pas ce geste de mauvaise humeur : pédagogiquement tendancieux, humainement soulageant.
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Les goinfres n'avaient pas laissé grand-chose à manger et à boire. Heureusement, j'avais mes cachettes : des litres de goutte. Pas de la vacherie. Pas du tout fruits. Pas de la banane du Périgord distillée en mélange avec des kiwis des Vosges. Même pas de la balosse. Non, du rare. Du fin. De la noberte, une prune en voie de dispartion, que des ivrognes un peu raffinés ont sauvée. Dont moi. Quatres arbres dans le jardin. Ma consommation. Pas question de déboucher un flacon devant les fenêtres ouvertes : le quartier embaumerait le plein été pendant trois jours. Le monde s'agglutinerait autour de la maison. Je serais obligé de partager ce produit de la victoire de l'intelligence humaine sur la bêtise de la technologie agricole. Ma seule consolation au reste. D'après le bouilleur de cru, on n'est pas trois en ville à avoir conservé au frais le goût de la norbette. C'est vrai que l'homme moderne se poivre plus volontier au whisky.
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Le mieux que nous ayons à faire c'est de rêver d'un monde meilleur. Le malheur de l'homme, c'est d'avoir trop souvent rêvé d'un monde parfait.
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