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Critiques de Frédérique Deghelt (961)
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La vie d'une autre

Pour reprendre le cœur de votre femme, les hommes, priez qu'elle devienne amnésique, que le seul souvenir qui lui reste, soit la soirée de votre rencontre, ...

Je dirais que j'ai plutôt aimé l'adaptation de ce livre au cinéma avec Juliette Binoche qui a su faire vivre les mystères qui entourent son personnage...
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Les brumes de l'apparence

Normal, anormal, paranormal ? Un livre sur nos choix de vie, sur la mort, sur les relations avec les disparus, sur l'héritage génétique, sur les rapports humains. Bien sûr, c'est casse-gueule, et on ne pourra dénier à Frédérique Deghelt dans Les brumes de l'apparence, le courage de pousser loin sa réflexion avec le risque de braquer les incrédules. Sans doute le basculement est-il trop radical concernant son héroïne, femme hyper-active à la limite de la caricature, parisienne et débordée, vendeuse de vent et d'éphémère. Et que dire de son mari, autre archétype ? Il y a dans le livre un manichéisme un brin sournois car la romancière a beau insister sur les doutes de son personnage principal, sa résistance au changement et à l'inconnu, elle a clairement choisi son camp. Le lecteur réagira avec sa propre sensibilité et ses convictions. Les scènes paranormales sont impressionnantes à moins qu'on ne les trouve grotesques. Question de perspective. Frédérique Deghelt milite pour que nous changions notre regard au monde et aux autres, vers une authenticité qui s'est perdue dans l'urgence de la société moderne et "performante" où tout va trop vite, dans la superficialité absolue. C'est quand elle se fait moraliste que le bât blesse, la démonstration manque alors de subtilité. Etait-il besoin de faire s'affronter frontalement des univers aussi différents : ville vs campagne, bien contre mal avec de "vraies" valeurs à retrouver ? Le style est alerte, très agréable. Le livre est comme notre rapport à la religion : on y adhérera, on y croira, ou pas. Ou l'on restera sceptique. Ceci dit, Frédérique Deghelt pose de bonnes questions, même avec de gros sabots. On n'est pas obligé de souscrire totalement à ses réponses.
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La nonne et le brigand

Impossible de ne pas entrevoir le poème de Victor Hugo qu’ont chanté Brassens (voir lien en fin de texte*) et Barbara derrière le titre choisi par Frédérique Deghelt . D’ailleurs, elle cite La légende de la nonne en exergue : «Il était laid : les traits austères, la main plus rude que le gant ; Mais l’amour a bien des mystères, et la nonne aima le brigand». Voilà un bon résumé de ce qu’il va suivre.



La femme au coeur de ce roman, Lysange, vit une passion dévorante pour un homme qu'elle vient de rencontrer. En parallèle de son histoire on remonte le temps et on découvre le journal de la toute jeune soeur Madeleine partie en Amazonie quelques décennies plus tôt. On suit alors le parcours de deux femmes, leurs désirs, leurs élans et leurs doutes. Et le voile se lève peu à peu sur leurs histoires respectives......



La Nonne et le brigand est un merveilleux voyage. A travers le temps, grâce aux écrits de Sœur Madeleine habilement insérés dans le roman, et qui lui donne une certaine dimension exotique. Mais, c’est surtout un voyage dans les méandres du sentiment amoureux, à travers deux personnages féminins pour qui l’amour, au-delà du rapport charnel et des sentiments, est un don de soi total. Et, c’est aussi l’écriture qui exerce sur le lecteur une vraie séduction. Un très beau roman plein de mystère et d'humanité, un roman sensuel et envoûtant. Difficile à lâcher une fois commencé…



Frédérique Deghelt nous touche une fois encore (La grand-mère de Jade, un vrai coup de coeur) par la profondeur et la sensualité de ces deux amoureuses magnifiques.



* Georges Brassens - La légende de la nonne : https://www.youtube.com/watch?v=5CFP58544SM
Lien : https://www.youtube.com/watc..
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Libertango

A ces enfants différents qui ne savent pas encore ce que contient ce chapeau. Il y eu les premiers sons désaccordés tâtonnants qui semblaient pleurer. Comme le tango. C’est dancer une pensée triste. Astor Piazzola, Michel Legrand Nadia Boulanger. Lalo Schrifrin avait mon âge. Il était argentin. M le vivisecteur Musil

Je vous enlace vous vous en lasserez. (Louise de Vilmorin). A la fois tendre et amoureux. La beauté est cet amour ou le mesurable n’est plus ( Krishnamourti). L ‘aigritude de ce monde ou les pendus m’assiège et me rompent. Les squelettes aux yeux dévorant passant par miracle d’un siècle à un autre. La vie comme la musique se doit d’être vécue dans l’instant. J’entends à l’autre bout de ma vie le chant de ce bandoneon.
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La vie d'une autre

Marie est une jeune femme de 25 ans. Alors qu'elle fête son embauche avec des amis dans un restaurant, elle y rencontre le beau Pablo. Ces deux-là se plaisent tout de suite et finiront la nuit ensemble. Au matin, Marie le retrouve à ses côtés. Il lui parle de leur première nuit d'amour il y a 12 ans, de leurs enfants. Mais de quoi parle-t'il ?! Tout d'abord abasourdie, elle finit par comprendre que 12 ans de sa vie se sont envolés de sa mémoire. Oubliés le mariage, sa vie de couple, ses grossesses et ses 3 enfants !

Cachant son amnésie à ses proches et surtout à son mari, Marie va se lancer à corps perdu dans la recherche de la femme qu'elle était, pour le meilleur mais aussi pour le pire.



Nous allons découvrir son passé petit à petit, au fur et à mesure des découvertes de l'héroine : le couple idéal qu'elle forme avec Pablo et que ses copines lui envient, un job passionnant, des enfants charmants et aimants. Marie découvre et réapprend les gestes du quotidien. Elle découvre son rôle de mère et les responsabilités qui en découlent. Son amour pour Pablo est naissant. Son regard est celle d'une jeune femme de 25 ans sur la vie d'une autre qu'elle. Puis, on sent que des éléments manquent, que certaines choses perturbantes se sont passées. Son mari lui parle d'un pacte, elle a quitté son emploi de son propre chef, ...

Les failles qu'elle va découvrir sont bouleversantes et je n'en dirai pas plus.



Je dois dire que j'ai adoré ce roman ! Je me suis parfaitement identifiée au personnage de Marie. Comment réagirais-je si, demain, moi célibataire, je me réveillais au sein d'une famille ? Je serais aussi perturbée qu'elle, si ce n'est plus !



C'est un roman qui pose de nombreuses questions. La mémoire est ce qui nous constitue. Sommes nous une autre personne si nous oublions notre passé ? Etre mère s'apprend-t'il ou est-ce inné ? Pouvons-nous avoir assez de recul pour voir les choses pour la première fois ?

Ce qui m'a impressionnée, c'est le fait que Marie a le pouvoir de voir sa vie de façon "innocente", avec une approche extérieure. Sommes-nous capable d'avoir autant de recul sur nos vies pour en pointer les défauts, les regrets ? Sommes-nous capable de constater que nous sommes devenus celui ou celle que l'on ne voulait pas être, et plus encore, d'avoir la volonté de changer ? Son amnésie est à la fois une chance d'avoir un regard neuf sur les choses et une perte du passé qui nous constitue tous. Marie aborde son couple avec l'envie du début. Son couple est établi et son mari s'étonne de la fraicheur de son amour. Mais n'est-ce pas ainsi que nous devrions continuer de vivre nos couples. Peut-on éviter de tomber dans la routine et le quotidien ?

"La vie d'une autre" est aussi un éloge du pardon. Pouvons-nous continuer à avancer malgré nos erreurs ? à faire table rase du passé pour prendre un nouveau départ ?



Le texte est très beau et se révèle une introspection très touchante qui ne tombe pas dans le mièvre. Les pensées de Marie et les dialogues se mélangent parfois, sans prévenir. Déroutant au début, j'ai très vite compris la gymnastique. De Pablo, de ses sentiments, on ne saura pas grand chose finalement, juste ce qu'il partage avec Marie. C'est le roman de Marie, sorte de journal de bord de son avancée dans la mémoire et la vie.

La tension monte jusqu'à la fin qui n'offrira pas de happy end car rien n'est jamais tout noir ou tout blanc dans le monde réel.



Mon seul bémol se situera au niveau de la réaction des rares personnes au courant de l'amnésie. Je les ai trouvés fort peu bouleversés par cette annonce et quelque peu "absentes" . On aurait attendu plus de surprise et de soutien. De même, l'anecdocte finale de l'esthéticienne me parait bien trop fortuite pour etre crédible.



J'ai lu ce roman d'une traite, sans m'arrêter. J'ai été complètement bouleversée. C'est venu des tripes, de mon passé ou de mon petit coeur sensible. Vous êtes peu nombreuses à avoir eu le même coup de coeur que moi et je le regrette... Pour moi, ce fut une lecture très personnelle qui m'a beaucoup parlé.

J'en ai même oublié de noter des extraits...



En voici quelques uns, piochés ici et là :



" On dit toujours que ce qui ne nous tue pas nous rend plus forts, mais on devrait ajouter que ce qui nous mine quotidiennement fini par nous tuer ! "





" La mélancolie et la tristesse sont déjà le commencement du doute ; le doute est le commencement du désespoir ; le désespoir est le commencement arrêté des différents degrés de la méchanceté. "





" Le chagrin est une blessure qui demande à saigner pour pouvoir guérir."



" Tout, plutôt que le non-être, le non-recevoir, le non-dit, le non. Tout plutôt que l'anonymat soudain de deux personnes qui se côtoient et ne savent plus rien de l'autre que ses soucis quotidiens, ses rythmes intestinaux. "
Lien : http://legrenierdechoco.over..
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Les brumes de l'apparence

Quel étrange chemin que celui suivi aux côtés de Gabrielle! Au sortir de cette lecture me voici toute "chose", comblée et ravie, interloquée et pensive, le sourire aux lèvres . Pas mal comme bilan n'est-ce pas ?

Gabrielle est à Paris la reine de l'évènementiel, mariée à Stan un chirurgien esthétique de renom, elle vit une vit de paillettes et de strass. Riche,comblée, aimant sa vie , son métier et sa famille . Quand un petit notaire du fin fond de cette France "ravitaillée par les corbeaux" lui annonce qu'elle vient d'hériter d'une propriété elle n'a qu'une pensée en tête en faisant le déplacement: vendre au plus vite . Mais voilà cela ne sera pas chose aisée car il s'agit de la forêt des Brumes ou la terre des sorciers. Dans ce village où chacun est hostile à ce lieu "maudit" , il n'est pas question de trouver acquéreur. Il lui faudra faire preuve de patience et avant cela rencontrer sa tante Francesca, la sœur de sa mère récemment décédée dans un accident de voiture . Cette rencontre va changer sa vie . Je ne peux vous en dire plus si ce n'est vous inciter à suivre Gabrielle pas à pas dans ses doutes , ses interrogations, et peut-être qu'en fermant ce roman vous aurez comme moi l'envie de vous dire pourquoi pas ?
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Sankhara

Héléne, une femme qui ne s'entend plus avec Sebastien, son mari, décide de tout quitter pendant dix jours pour partir méditer pendant dix jours.



Elle abandonne ainsi sans crier gare Sebastien, ainsi que ses jumeaux de cinq ans, alors qu'on est juste à la rentrée scolaire et surtout qu'on est en 2001, quelques jours avant l'écroulement des Twin Towers, et l'écroulement également d'un certain monde occidental..



Journaliste à l’AFP, Sebastien devra faire face à cet abandon conjuagal et en même temps cette déflagradation historique, deux événements qu'il prendra de plein fouet entre incompréhension et rage plus ou moins contenue.



Frederique Deghelt dont on a dit souvent à quel point on aime beaucoup la plume et la musicalité alterne les points de vue d’Hélène et Sébastien pour aborder des questionnements qui datent peut être d'il y a 20 ans mais qui sont toujours cruellement d'actualité tant ce besoin de méditer et de revenir sur soi quand la vie semble se dérober à nous et filer entre nos doigts est toujours aussi prégnants.



Loin des clichés sur la méditation, Frédérique Deghelt cherche surtout dans Sankhara à sonder les questionnements intérieurs, de toucher du doigt ce moment où notre vie personnelle semble conditionnée par l'état du monde et que l'introspection nécessaire par avant tout par une re connexion à soi même.



" Puis au pied des Twin Towers, levant la tête vers leur sommet, Sebastien avait été très impressionné. C'était une sorte de vertige insensé. En les fixant, il perdait l'équilibre et les tours elle même semblaient vaciller."



Et c'est toute la force de ce beau roman de Frédérique Deghelt d'épouser avec intensité et force un propos qui parle à tout le monde, et de donner la parole aux deux protagonistes d'un couple avec des aspirations et des cheminements divergents .



A la fois simple dans ses thématiques et profond dans les réponses qu'il apporte, ce roman, d'une belle fluidité est une valeur sure de cette rentrée littéraire de début 2020.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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La nonne et le brigand

Au départ, j’ai trouvé cela trop dense, trop intense, tant dans l’écriture que dans la typographie ; ça fatigue, on a tendance à s’ennuyer.

De même l’emploi du « je », puis du « elle », pour désigner l’héroïne.

Il y a deux histoires d’amour en parallèle. Celle de Lysange et celle de la nonne.

Autant je n’ai pas été spécialement attendrie par la première, autant j’ai aimé la seconde.

Et ce que j’ai préféré, c’est le dénouement, auquel je ne m’attendais pas, et qui éclaire le roman.

Dans l’ensemble, c’est plutôt un bon roman. On y trouve un côté lecture populaire approfondie qui n’est pas désagréable.

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La vie d'une autre

Vraiment je ne voulais pas, passer à côté, de ce roman si prisé par les Babeliotes (109 critiques).



A la maison, un homme l’embrasse tendrement, des enfants l’appellent Maman et dans la rue, tout le monde la connait mais elle, elle ne reconnaît personne. Marie est restée figée dans le temps, dans une soirée il y’a douze ans et qui a marqué sa vie à jamais. Mais que s’est-il passé depuis cet inoubliable jeudi 12 mai 1988 à ce fameux vendredi 12 mai 2000 ?



Toutes ces questions torturent son esprit, du début à la fin de cette histoire, elle se demande si perdre « sa mémoire » lui fait du bien ou au contraire ne lui apporte que désagréments. Alors, on ressent, très fort, son mal, son inquiétude face au vide de l’oubli d’une partie de sa vie.



Et si un jour, vous vous réveillez en vous disant « qu’ai-je fais de mes dix ans passés ? » alors, vous comprendrez le désarrois et les souffrances de Marie.



Au final, un bon roman et une histoire touchante !!!



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Être beau

Être beau par Frédérique Deghelt et Astrid di Crollalanza est un ouvrage qui m'a été envoyé par les éditions Stock, via net galley, et je les en remercie chaleureusement.

Pendant trois ans, Frédérique Deghelt, écrivain, et Astrid di Crollalanza, photographe, ont donné image et parole à ceux qui ne sont généralement pas représentables, pas audibles, et que nous appelons « handicapés », sans jamais donner à ce mot une autre définition que celle d’un manque.

Être beau, ce sont dix-huit portraits croqués par Frédérique Deghelt, qui est mère d’un enfant différent. Elle a rencontré des gens de tous âges, tous milieux, toutes professions, qui ont pour point commun de ne pas être dans la « norme ».

Être beau, ce sont dix-huit séances de pose où chaque personne photographiée a choisi son univers, son décor, pour se présenter comme elle le souhaitait. Un corps-à-corps avec notre condition humaine… Parce qu’être beau, c’est être soi.

J'ai été très touchée par cet ouvrage.

Les photographies réalisées par Astrid di Crollalanza sont magnifiques et les portraits sont très bien conçus. Il y a également des réflexions sur le handicap, sur le fait d'être différent. C'est parfois un peu décousu mais c'est pas grave, ça reste un très bel ouvrage, un appel à la tolérance que tout le monde devrait lire !

J'ai l'habitude du handicap, et je ne pensais pas être aussi remuée par ce livre. J'ai aimé découvrir ces personnes handicapées et je les ai trouvé belles, vraiment belles. Nous découvrons ces personnes d'une façon différente, c'est mis en scène, mais les portraits sont profonds, touchants et montrent une autre facette du handicap. Ils se livrent, et c'est touchant, ils sont attachants et je suis ravie d'avoir pu les découvrir via cet ouvrage, très bien conçu. Les auteures sont bienveillantes, elles n'en font pas trop et je n'oublierais pas les différents protagonistes qui composent Etre beau.

C'est avec un immense plaisir que je mets cinq étoiles :)
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La vie d'une autre

Mon avis : Il y a déjà soixante dix huit critiques pour ce roman que j'ai lu il y a deux - trois ans, et ce témoignant d'avis partagés ; cela va de l'enthousiasme à l'expression de l'ennui le plus complet au moment de la lecture. En ce qui me concerne, c'est en équipant ce livre pour la médiathèque que j'en ai découvert le résumé et que j'ai ressenti l'envie de le lire, l'idée de départ étant une bonne accroche. Au-delà de l'histoire de Marie, ce roman a reflété pour moi les questions existentielles que l'on se pose toujours à un instant T de notre vie. S'il est vrai que le dénouement est un peu trop tiré par les cheveux, un peu trop le fruit d'une providence peu crédible, il n'en reste pas moins qu'il ne m'a pas heurtée : je sais que certaines personnes " toxiques " et destructrices peuvent croiser notre route et faire basculer notre quotidien, même si ce n'est pas avec l'impact que vit l'héroïne...

Public : roman pour les adultes qui séduira probablement plus les femmes que les hommes.
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La vie d'une autre

La Vie d'une autre ou quand l'amnésie permet à quelqu'un de réfléchir à ses priorités, à ses valeurs et à ses relations.

Rien de très nouveau en ce qui concerne le scénario. Mais la découverte d'un livre fort bien écrit, d'un univers particulier, d'émotions heureuses ou douloureuses contagieuses, d'une Marie attachante qu'on a envie d'aimer et de protéger.

Impossible pour moi de ne pas faire de liens avec ma propre vie... une fois de plus. Les livres sont une vraie thérapie :-)

Frédérique Deghelt s'en sort très bien dans les méandres de la mémoire défaillante. Si l'histoire est assez simple, l'écriture de ce roman a dû être laborieuse. En effet, il faut vraiment pouvoir se mettre à la place de l'héroïne amnésique pour n'oublier aucun détail. L'auteur y est parvenue avec brio.

Une très belle découverte qui m'a permis, l'espace de ces pages, de vivre dans La Vie d'une autre.
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La grand-mère de Jade

Comment définir un tel livre ? Un véritable coup de coeur autant qu'un coup au coeur. On en ressort grandi, changé, chamboulé, emporté.



L'histoire d'une grand-mère, Jeanne, lectrice secrète, et d'une petite fille, Jade, qui découvre au fil des pages la femme secrète que recèle son aieule. Des rencontres avec des gens cultivés simples, profonds. Une mise en abyme de l'écrivain et du lecteur dans toute la splendeur que recèle cette écriture tout en finesse et en douceur. Philosophique, altruiste, profondément humain, ce roman exalte et transcende les générations dans une époque où le "jeunisme" tend à vouloir occulter cette sagesse ancestrale que révèlent malgré elles les générations précédentes. De l'inconnu à l'exotisme, les sursauts de l'intrigue se font sans saccade comme portés par la brume nimbant les hautes montagnes dont Mamoune est issue. Et que dire de cette fin inattendue qui émeut aux larmes et bouleverse les idées reçues et les attentes, comme un pied de nez d'une tristesse douce amère.



Je pense avoir trouvé avec ce petit bijou, un livre à rajouter à mon île déserte.
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La vie d'une autre

Quelle torture, cette lecture !



250 pages de: ma vie est parfaite, mon mari est parfait, mon couple est l'envie de toutes mes amies, mes enfants sont parfaits (tout comme la nounou et leurs grand-mères qui les prennent tout le temps), mon amant est parfait, je suis des cours de piano, de théâtre, j'écris, ma meilleure amie est esthéticienne, j'ai un abonnement chez elle, mon autre meilleure amie est dans l'action sociale, je suis propriétaire d'un cabanon que vous avez vu sur la couverture du dernier Elle déco, je viens de quitter mon emploi, mais j'ai un compte bancaire qui me le permet mille fois, je suis bourge et je vous emmerde car j'ai perdu la mémoire des 12 dernières années de ma vie et je suis à plaindre !!! Tout ça entrecoupé de psychologie à deux balles sur le couple et sur les souvenirs...



Bref, à la fin, j'avais envie de m'ouvrir les veines.



Méfiez-vous des livres qui ne respectent pas la règle de la majuscule dans le titre et qui proposent une appréciation de Tatiana de Rosnay en quatrième de couverture.
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Les brumes de l'apparence

À l'occasion d'un héritage, une Parisienne dont la vie bourgeoise ne souffre aucune remise en question se révèle médium, à l'aube de ses quarante ans. Cette faculté, d'abord violemment refusée, va bouleverser sa vie et l'obliger à reconsidérer son existence.



Conseillée par ma libraire, ce roman est très bien écrit et assez addictif.



Les paysages, les maisons, les personnages sont bien décrits.

On visualise très bien les forêts, la rivière, les maisons abandonnées, avec un style rempli de poésie.

De belles réflexions sur la mort, la philosophie de la vie et la survie des âmes…



Mais… c'est un peu long pour aboutir à une fin convenue, romantique et qui ne correspond pas du tout avec l'ambiance du livre…
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Sankhara

"C'est une lutte de se méfier de soi-même et de tout ce qui pousse à abandonner. (p123)"



Un roman repéré et voulu depuis sa sortie pour plusieurs raisons. J'aime la plume de Frédérique Deghelt que j'ai découvert il y a plusieurs années avec La grand-mère de Jade et puis avec Les brumes de l'apparence, deux romans que j'avais beaucoup aimés pour la sensibilité et les émotions qu'ils renfermaient. Mais ce qui m'avait attirée également avec Sankhara c'est le thème d'une retraite de méditation pour l'héroïne afin de trouver à la fois des réponses mais aussi se retrouver elle-même..... Pourquoi partir, abandonner son foyer sans explication sinon une lette annonçant son retour dans dix jours, comment se vit cette coupure pour chacun, homme et femme, dans le silence ou l'agitation, seule ou dans le monde et sa fureur



"Pourquoi essayais-je de plaire à tout le monde en voulant contenter chacun tout en étant si peu troublée de ne ressembler à personne. (p127)"



Dans ce roman à travers un couple, Hélène et Sébastien, deux mondes s'affrontent. Ils s'aiment mais ne se comprennent plus, ne se retrouvent plus, tellement unis mais tellement différents. Parents de jumeaux de 5 ans, elle se rêve écrivain et s'essaie à inventer des histoires mais n'allant pas au bout de sa démarche, lui est journaliste à l'AFP et, de par son job, est ancré dans la réalité. Elle dans l'imaginaire, lui dans le concret et c'est là le fond du roman : deux mondes s'affrontent, deux personnalités mais aussi deux temps : l'une est dans le temps ralenti, calme, en pleine communion avec la nature mais aussi son corps, l'autre vit dans la vitesse au gré du flux de l'actualité.



Comme on le dit souvent, qu'importe le but c'est le chemin parcouru qui est le plus important et c'est effectivement le cas dans ce roman. Chacun à sa manière va faire un travail sur soi, tenter de trouver ses failles, ce qui les oppose alors que leur rencontre était une évidence. L'action se situant en  Septembre 2001, le monde est également à la veille de vivre un cataclysme, d'autres guerres vont se mener, d'autres événements vont entrer en ligne de compte.



Partir sans explication après une dispute plus violente pour rejoindre un groupe de méditation, coupée du monde et vivant avec la règle du silence, se ressourcer et reprendre contact avec soi, avec la nature, c'est ce à quoi aspire Hélène. Faire le point, comprendre ce que son couple est devenu mais aussi ce qu'elle est et voudrait devenir  :



"Mais là soudainement, Hélène se dit qu'on ne peut combattre l'ombre de l'autre qu'en faisant grandir sa propre lumière. Jamais en lui reprochant sa part d'obscurité. (p196)"



Sébastien, lui  se bat pour maintenir son poste au sein de l'agence de presse et va devoir prendre en charge la rentrée des classes et le quotidien de deux enfants qu'habituellement Hélène gérait pratiquement seule, ne travaillant pas à l'extérieur mais entendant régulièrement les remarques de Sébastien que c'est lui qui travaille, lui qui fait vivre le foyer, lui qui ramène l'argent.....



Frédérique Deghelt revient sur dix jours qui vont changer leurs vies, non seulement leurs vies mais aussi le contexte de celles-ci. Avec précision, justesse, l'auteure se glisse dans ses personnages les laissant nous exposer les turpitudes auxquelles ils devront faire face mais en prenant également la parole pour nous décrire les situations, sensations ou pensées dans lesquelles ils se débattent.



"Des nœuds commencent à se former au plus profond de nous-même. Les sankharas. Ce sont ces sankharas, perceptions physiques inconscientes, qui sont engrammés dans le corps et nous rendent heureux ou malheureux. (p157)"



Il y a beaucoup d'analyse du comportement psychologique humain et à la manière de Goenka, le professeur birman de méditation, l'auteure se penche sur les comportements de chacun, les réflexes et les méthodes pour arriver à trouver le juste équilibre, l'équanimité tant recherchée. J'ai trouvé la démarche finement restituée, étudiant toutes les circonvolutions du cerveau, de son processus de défense et de résistance.



Frédérique Deghelt coiffe dans la dernière partie sa casquette de journaliste qu'elle a été pour revenir sur l'effondrement des Twins Towers, les signes avant-coureurs du 11 Septembre, les implications politique et méandres du fonctionnement des médias. Elle fait preuve d'une bonne connaissance de l'humain et de son mental,  ses réactions et comportements. Pour qui s'intéresse à ce domaine il trouvera dans ces réflexions et progression matière à se retrouver, à réfléchir et à se reconnaître parfois comme je l'ai fait.



"-Non c'est parce que dans ma tête je m'appelle Alex. Ahmed, c'est le passé de mes parents. Une terre que je connais comme un touriste, sur laquelle je suis un étranger. Mais moi, ça je le sais. Ceux que tu verras dans les cafés, ils n'y ont jamais mis les pieds au bled. Il ne savent pas ce que ça signifie vivre là-bas. Ils croient qu'ils pourront continuer à porter des Nike, à avoir des téléphones portables à mille euros en trafiquant, bref à être les rois du monde tout en gagnant le droit d'être de vrais et bons musulmans. Ils veulent Allah et le capitalisme en crachant sur le capitalisme et sans donner leur vie à Allah. Ils sont nés au pays de la culture mais ils sont ignorants ! (p310)"



J'ai beaucoup aimé la construction (chaque chapitre est un jour de retraite, Hélène et Sébastien prenant tour à tour la parole) mais aussi l'écriture, fluide, douce et plus énergique quand il s'agissait de Sébastien, qui déroule avec parfois une pointe d'ironie ou de gravité le scénario d'une thérapie différente pour chacun des protagonistes soit dans le silence et "l'inaction" apparente, soit dans l'avalanche des informations et du flux qu'elles entraînent à un moment charnière du monde.



Un roman d'une époque où les attentes divergent mais où la profondeur psychologique et comportementale prend toute sa place. Frédérique Deghelt installe deux séismes : l'un conjugal l'autre mondial mais chacun, à son niveau, remettra tout en question.
Lien : https://mumudanslebocage.wor..
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Libertango

A quatre-vingt-dix ans, Luis Nilta-Bergo est contacté par une journaliste pour faire un reportage sur sa vie.

Handicapé, il a toujours été rejeté par sa famille et n’a qu’une passion : la musique.

Seul à Paris à vingt ans, il est bouleversé en entendant un homme jouer du bandonéon. Sa décision est prise, il ne peut pas jouer d’un instrument, mais il deviendra chef d’orchestre.

Commence alors un parcours du combattant, mais il deviendra assez vite célèbre.

En alternance, interviews, journal intime, lettres, souvenirs…. et la vie entière de Luis s’offre à nous.

Magnifique éloge de la musique et de toutes ses vertus salvatrices, impressionnant parcours d’un homme déterminé, éloge de la différence… voilà un livre très complet qui ravira les passionnés de musique. Les références sont nombreuses et précises, on sent la profondeur et la précision de la recherche.

On ne sent souvent pris par la musique, mais malheureusement, j’ai trouvé qu’on tournait souvent en rond, et j’avoue m’être parfois ennuyée et avoir eu hâte d’en finir.

Mais à ce que je vois, ce n’est pas l’avis général, et tant mieux pour ce beau roman.

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L'oeil du prince

De Cannes en 1980 en passant par Nuw York en 1964, en 1984 à San Francisco, en passant par la Seconde Guerre mondiale, l'auteur, Frédérique Deghelt, propose au lecteur 5 histoires.

Le lecteur ne se doute pas que ces histoires, toutes différentes en genre et réparties dans le temps peuvent avoir une fin commune, un recoupement qui vient cueillir le lecteur alors qu'il n'y croit plus, ou pas. C'est ce que j'ai fait, je ne pensais pas en débitant ce livre qu'il y aurait une relation entre les 5 chapitres.

Dans L’œil du prince, l'auteur Frédérique Deghelt met le lecteur en position de spectateur, comme s’il était au théâtre et que 5 scènes se déroulent devant lui. Des scènes de la vie, des tranches de vies, je devrais dire, différentes les unes des autres qui emporte le lecteur.



Personnellement ce genre de lecture n'est habituellement pas ma tasse de thé, mais j'ai pris du plaisir à me plonger dans ces histoires. Une lectures agréable, facile à lire et à suivre, que du bonheur.
Lien : http://tousleslivres.canalbl..
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La grand-mère de Jade

Je relis ce livre, lu il y a quelques années, dans le cadre d'un club de lecture et je dois avouer que j'ai retrouvé avec le même plaisir Jade et sa grand-mère Mamoune enfin Jeanne.



La rencontre et la cohabitation de ces deux personnages est tendre, amicale, familiale et attachante. Qui ne souhaiterait pas cohabiter avec une femme si attachante que cette férue de littérature, discrète mais au caractère si déterminé, volontaire.



Mais sans vouloir déflorer le dénouement qui est loin de celui que l'on pense trouver, on partage leur intimité, leurs vies, leurs passions des livres et les talents cachés de cette vieille dame très digne mais pleine de bon sens et de philosophie. La confrontation de la Jade, trentenaire devant menée sa vie de femme avec le travail, la vie à Paris, son couple etc..... et Mamoune venant de ses montagnes, oubliée enfin plutôt gênante pour ses filles de par son âge, comme un objet dont on ne sait plus quoi faire, est touchante : chacune apporte à l'autre du bonheur, son savoir, son attention.



Quelques extraits :



"Elle a encore mille choses en elle que j'ignore mais qui ne pourraient pas me surprendre parce que je connais l'étendue de mon ignorance. Nous sommes aveugles et ce que nous voyons chez nos plus proches c'est ce que nous croyons savoir d'eux..... Pourquoi ne voulons-nous pas tenir compte de ces mouvements et revirements qui agitent les humains et les font changer ?"



"Et si je n'écris pas de roman, mon imagination récrit ceux que j'ai aimés avec un amour respectueux. La part de rêve que m'offre la lecture me révèle une réalité, la mienne. Je ne sais pas ce que trouve l'auteur en écrivant, mais je devine dans ce qu'il tait une réserve où puiser mes plus belles rencontres avec ce que j'ignore de moi-même."



"Il s'est produit quelque chose qui a grandi, qui de livre en livre s'est mis à accaparer mes yeux, mon souvenir et toutes les parties de mon corps. Je me souviens d'avoir été fascinée par le miracle des bons livres qui arrivaient au bon moment de la vie. Ceux qui parfois tombaient des étagères pour venir répondre à des questions que me posait l'existence. J'ai récupéré ainsi la patience à une époque où je serais partie dans l'exaspération, découvert les vertus de l'amour rêvé, abandonné le voyage à d'autres vies, rangé le meurtre au rayon de l'impossible. J'ai tout vécu, j'ai mille ans et je le dois aux livres."



"C'est à partir d'un certain âge que je me suis aperçue que mon miroir réfléchissait trop".
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Agatha

Vaincue par K.O. J'ai eu beau m'accrocher, aux 2/3 de l'ouvrage, j'ai jeté l'éponge : j'ai abandonné cette lecture. J'avais pourtant beaucoup aimé "La vie d'une autre" et "La grand-mère de Jade" de Frédérique Deghelt.



Dans la collection "Miroir" de chez Plon, collection dirigée par Amanda Sthers, des écrivains réinventent la vie de personnages célèbres. Ici, Frédérique Deghelt s'est inspiré d'un événement réel de la vie d'Agatha Christie sur lequel cette dernière avait toujours voulu rester discrète, même dans son autobiographie. Alors âgée de 36 ans en 1926, déjà éprouvée par le décès de sa mère, celle qui allait devenir la "Reine du polar" décide de disparaitre après la demande de divorce de son mari. Abandonnant sa voiture accidentée près du cottage où ce dernier passe le week-end en compagnie de sa maitresse, elle s'enfuit, se réfugiant sous une identité d'emprunt dans un hôtel du Yorshire. Frédérique Deghelt a donc endossé le personnage d'Agatha Christie et imaginé sous forme de journal le déroulement des faits et le ressenti de l'épouse délaissée face à ce qu'elle nomme une trahison.



Personnellement, j'ai toujours imaginé Agatha Christie sous les traits d'une honorable vieille dame. Je ne la voyais pas sous ceux de cette jeune femme un peu "nunuche" torturée par la jalousie. Autant, j'ai apprécié les réflexions sur les voyages, sur l'inspiration de l'écrivain, autant les lamentations en boucle sur l'adultère de son mari m'ont lassée... Le personnage est peut-être tout à fait crédible pour l'époque : une jeune fille d'une famille aisée présentée par sa mère dans la bonne société afin de lui trouver un mari, qui réussit à décrocher le jackpot et qui voit tout à coup une autre lui rafler la mise. Je ne critique donc pas le travail de reconstitution de Frédéric Deghelt mais que voulez-vous, je ne suis pas amatrice de déballage de déboires sentimentaux. 1/2 étoile juste pour signaler un livre non terminé.
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