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Citations de Gaëlle Josse (1868)


La capacité d'oubli est peut-être le cadeau la plus précieux que les dieux ont fait aux hommes . C'est l'oubli qui nous sauve , sans quoi la vie n'est pas supportable. Nous avons besoin d'être légers et oublieux , d'avancer en pensant que le meilleur est toujours à venir.
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Pourquoi écrire ? Pour éveiller, pour découvrir ma voix. Entreprise d'extraction, d'excavation, de forage, par tous les temps, par tous les vents, jusqu'à atteindre et libérer le gisement enclos dans les gangues du souvenir, de la pensée, de la sensation, le remonter à la surface et lui donner forme. Jusqu'à reproduire la note entendue en songe.
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Elle dit que le Maître sait peindre le silence. Ces mots sont d’une grande justesse.
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On ne sait pas ce qu'on est capable de donner, ni tout l'amour que l'on porte au fond de soi, tant que personne ne vous donne envie d'aller le chercher.
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Je n'ai pas de goût pour les confidences que s'échangent les femmes entre elles. Trop souvent, on voit le secret de l'une, sitôt franchi ses lèvres, porté à la connaissance des autres. Il devient leur jouet et elles en disposent à leur guise. Ce ne sont que des broderies et arabesques, chacune y ajoute ses motifs et ses couleurs, et la réalité de l'affaire disparaît sous les ornements. 
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Il faut avancer, s'adapter à une autre vie, à une autre langue, à d'autres gestes, à d'autres habitudes, à d'autres nourritures, à un autre climat. Apprendre, apprendre vite et ne pas se retourner. (p.19)
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Tosca, c'est aussi la tristesse, en russe. Un des rares mots que je connaisse dans cette langue que je me suis promis d'apprendre un jour. On retient parfois des choses étranges.
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Me voici en bas de l'immeuble. C'est plus fort que moi, rien d'autre à faire que de céder à ce nord magnétique, à cette aimantation de mes pas; ils me ramènent là, malgré toutes mes résolutions. Il y a celles du matin, prises au réveil, dans le bleu de l'aube, celles du jour plein où la raison tente de reprendre le dessus, où la journée à traverser exige que l'on se tienne droit, que l'on vive loin des brumes, loin des pénombres du cœur, loin des poids accrochés aux chevilles. Puis vient la nuit.
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Alors, c’est vrai, mon père, c’est bien vrai, c’est donc ainsi ? Tu avances dans la pénombre et le chemin s’efface, tu te perds et tu sèmes de petits cailloux en papier pour retrouver tes propres traces.
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Mais, grand frère, nous le savons tous les deux que ça ne veut rien dire, faire son deuil, que c'est une expression pour les magazines, on continue à marcher avec nos morts sur les épaules, avec nos ombres et rien d'autre.
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Plus tard, j’ai haï le cirque, tous les dressages, les spectacles, les exhibitions d’animaux sous des prétextes divers, c’était quelque chose de viscéral, d’irraisonné. Laissez-les tranquilles.
(La Loupe, page 147)
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Les livres savent de nous des choses que nous ignorons.
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Elle pense à ce mot, la reverdie, un mot démodé qu𠆞lle avait trouvé joli, lu dans un livre, il y a longtemps. Quand tout revient, en force, en beauté, en joie, en énergie. Ce mouvement entêté de la lumière, de l’oxygène et de la sève, qui ramène vers la vie.
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Comment regarder à nouveau ses chefs, ses collègues ? Sur son front, il y aura désormais marqué au fer rouge : FRAGILE. Personne ne veut s'encombrer de ça.
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Il faut expliquer, un peu. Et tout lâche. Le barrage qui rompt, une fois encore. Digues submergées, elle s'accroche aux quelques mots qui flottent sur l'eau, un radeau pour ne pas sombrer.
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Les souvenirs sont cor de chasse dont meurt le bruit parmi le vent, écrivait Apollinaire.
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Le parfum mûr et épanoui de la rose sentait l'adieu, l'automne, le destin.
Jean-Jacques Rousseau (Les rêveries d'un promeneur solitaire)
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Un train, c'est une sorte de bateau, on y reste le temps du voyage, de la traversée, et ça tangue, ça roule, ça grince, ça gémit; ce sont les mêmes sensations que Louis éprouve en ce moment sur une des mers du globe, et de cette façon-là je me sens plus près de lui encore. (p. 155)
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Il parle fort. Trop fort. (...) il a le verbe haut. Qui veut-il sans cesse convaincre ? est-il si rassurant d'entendre ainsi sonner sa voix ? (...) parfois, je lui demande de parler un peu moins fort. Je n'ose pas toujours. (...) C'est moi qui ne parle pas assez fort. J'ai du mal à faire entendre ma voix. Je m'aperçois que j'ai toujours cherché des hommes à la voix douce. J'aime qu'on me parle doucement. (p. 36)
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Il y a de la peur et de l"attente dans leurs regards, et aussi la crainte de dire quelque chose, de commettre un acte qui leur interdirait à jamais l'entrée au paradis, sans même savoir ce que l'on attend d'eux. Aussi la plupart ont-ils revêtu, pour descendre du bateau, leurs habits les plus présentables afin d'affronter l'examen de passage qui les attend. Chemises blanches impeccables pour les hommes, et on se demande comment elles ont pu demeurer dans cet état après deux à trois semaines de mer dans des conditions sordides ; jupes longues, vestes cintrées et corsages clairs pour les femmes. Ils arrivent dans les tenues qui sont leur fierté chez eux, et qui, ici, nous font prendre la mesure de l'écart entre leur univers et le nôtre. Blouses larges ceinturées, gilets brodés, toques de fourrure, longs caftans noirs, casquettes en tweed, foulards dans les cheveux ou avalanches de colliers en perles de verre coloré ou de corail. Tous les mondes se croisent, et America est le seul mot qu'ils possèdent en commun.
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