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Critiques de Georges Minois (55)
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Les grands duels qui ont fait la France

Probablement n'était-ce pas l'intention des auteurs, mais la longue description de ces combats toujours plus destructeurs finirait presque par se lire comme un plaidoyer pour une VIe République, version Montebourg et consorts.
Lien : http://www.lefigaro.fr/livre..
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Histoire de la vieillesse. De l'Antiquité

Ouvrage très dense et très riche pour toute personne qui s’intéresse à l'histoire de la perception de la personne âgée en occident. la prise de notes au cours de la lecture est indispensable.

Il s'agit davantage d'un ouvrage universitaire à destination des historiens que d'un ouvrage de vulgarisation. J'ai mis du temps à le lire (entrecoupé par d'autres lectures). Mais il m'incite à lire d'autres ouvrages sur le sujet.
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La guerre de Cent ans

Livre très détaillé sans surchargé le texte. On le lit comme un roman historique ( je conseille les romans de Maurice druon " le trône de fer"), avec des hauts des bas, des retournements de situation à chaque page. L'auteur termine par une longue analyse sur cette guerre qui durera 116 ans, économique, religieux, societale et politique.
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Charlemagne

Remarquable livre d'histoire qui fait le point sur les dernières recherches et découvertes relatives à cette époque très lointaine.

Ce n'est pas un roman, c'est ardu, mais adieu les icônes véhiculées par l'Histoire ... je mets un grand H parce que de tous temps des rois ou plus tard des hommes politiques se sont appropriés une certaine image d’Épinal ... et comme beaucoup de nos concitoyens j'avais une mauvaise idée de qui était de grand homme, son oeuvre, sa vie, ses guerres, sa politique.

Très intéressant ... mais long à lire !
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La guerre de Cent Ans. Naissance de deux na..

Bon livre mais la redondance de la description des événements m'a un peu découragé et il serait préférable de connaître les antagonistes pour ne pas se perdre, comme je le fut malheureusement, à savoir qui est de quelle origine et allié avec qui. Bref pas un livre pour débutant de cette période.
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La guerre de Cent Ans. Naissance de deux na..

En quelques 750 pages, La guerre de Cent Ans tente de nous guider de 1327 à 1444 dans une société médiévale chaotique dont les frontières et les identités nationales sont floues .



On y croise Du Guesclin, Jeanne D'Arc, Gilles de Rai, et des titres et des noms plus ou moins illustres selon qu'on a gardé en soi des bons souvenirs de ses leçons d'histoire, ou qu'on a ingurgité plus qu'à son tour des films de côte de maille et d'épée (ancètre du film de cape et d'épée).



On apprend les origines du Connétable, sorte de ministre de la Défense du Moyen-Âge, et de la devise "A Coeur Vaillant Rien d'Impossible". On découvre qu'Etienne Marcel n'est pas qu'une station de la ligne 4 du métro parisien et que jean II Le Bon n'était guère meilleur que Charles Le Mauvais. En plus, si on va au Mont St-Michel, on peut en boucher un coin à sa copine en lui expliquant l'origine des bombardes qu'on y trouve, (on bouchera tout le coin qu'on veut avec ces bombardes).



Ce monde ultra violent est régulièrement visité par des "compagnies" de brigands peu fréquentables qui volent, violent, tuent les paysans qui se révoltent. Quand ils se révoltent trop, les paysans, on les prend, on les écartèle, on les démembre, on les pend, ou on les fait bouillir, c'est chacun son goût. Ou tout ça en même temps. Et on envoie les compagnies guerroyer ailleurs.



Vous admettrez qu'en ce monde dangereux il vaut mieux s'avancer avec un guide, c'est de cette tâche dont Georges Minois s'acquitte assez bien, malgré un usage un peu indigeste de la citation en Vieux Franfois.



Si j'oublie ce détail, il explique avec assez de clarté cette période de notre histoire de France qui a semé sur notre pays de nombreuses places fortes.



Si vous cherchez un livre sur cette époque, il fera parfaitement l'affaire, mais si vous voulez essayer un ouvrage qui vous démontrera qu'un bouquin d'histoire n'a rien à envier à un roman, essayez plutôt L'Histoire de la Russie des Origines à 1996 de Nicholas Valentine Riasanovsky.



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Histoire de la célébrité. Les trompettes de la ..

C'est une belle promenade dans l'Histoire. Revoir toutes ces célébrités donne envie, pour certaines, d'aller les redécouvrir par d'autres lectures.

L'érudition de l'auteur est impressionnante et le style est plaisant.

La trame (l'évolution de la célébrité dans l'Histoire) semble parfois un prétexte mais ce n'est pas très grave...
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Nouvelle histoire de la Bretagne

La nouvelle histoire de la Bretagne, n’est plus toute neuf. Ce livre de Georges Minois spécialiste de l’histoire et des mentalités bretonne, est paru en 1992. L’auteur la veut nouvelle par la perspective : la Bretagne loin d’être un archaïsme menant dans un cul de sac est une région au cœur de la vie actuelle. La Bretagne trop souvent assimilé à son folklore, est aussi un lieu d’innovation, de découverte (regarder Jacques Cartier et toutes les autres statues des remparts de Saint Malo), de passage et d’intégration. Au travers d’une histoire forte découvrons la Bretagne, pays au sens large et aux frontières floues. On y parlait et on y parle toujours trois langues : le français, le gallo (qui n’est pas un patois), et le breton. On découvre aussi un pays profondément inscrit dans la république, pour laquelle elle a donné tant de fils pendant les deux guerres mondiales. Inscription par le sang. Son histoire n’est pas fini…
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La guerre de Cent ans

Un livre vraiment passionnant qui brise les idées reçus que l'on se fait sur cette période. L'histoire du conflit dynastique était en réalité un prétexte.

C'est une guerre que personne ne voulait (énormément d'hésitation d'un côté comme de l'autre lors des grandes batailles rangées), mais que les circonstances économiques et sociales rendaient inévitables. Que ce soit Philippe VI ou Edouard III ils ont dû batailler pour asseoir leur pouvoir royal au près de leurs sujets. Une crise de confiance qui se soldera par de nombreuses trahisons et retournements d'alliances, surtout du côté français. La grande tradition de la "trahison des élites françaises" prend sa source ici.

L'auteur prend soin aussi de souligner que si la défaite de Crécy est aussi connue, elle n'a en réalité eu qu'un impact psychologique car sur le plan stratégique elles n'a rien rapporté aux anglais.

George Minois n'oublie pas de souligner le côté tragi-comique qu'a pris cette guerre avec la capture des grands seigneurs et les sommes faramineuses pour les libérer. Après la bataille de Poitiers, véritable désastre pour la chevalerie française, où la majorité des seigneurs vassaux du roi de France ont été capturé, ainsi que lui-même.

Finalement, ce qui sauva le royaume de France, c'est l'incapacité des anglais à administrer les territoires capturés, et la cruauté envers les populations qui ne fera qu'exacerber un sentiment anti-anglais et renforcer l'idée de nation française. Si l'idée de nation renvoie au XIXème siècle, sa naissance prend sa source clairement dans ce long conflit qui s'échelonna de 1337 à 1454.

Passionnant !
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Blanche de Castille

De Blanche de Castille, je n'avais qu'une connaissance très vague comme ces noms célèbres de l'histoire derrière lesquels se cache en fait un grand vide.

L'ouvrage de Georges Minois m'a donc permis de combler ce vide, autant que possible, car l'une des révélations de ce livre, c'est que les archives concernant Blanche sont très inexistantes pour tout une part de sa vie.

En tant que femme, elle n'intéresse pas les chroniqueurs, ou si peu, avant de jouer un rôle important dans les affaires de l'État.

Je retiens entre autres, deux éléments importants de l'enquête menée par l'historien. D'abord la véritable coroyauté exercée par Blanche et son fils Louis IX jusqu'à la mort de Blanche, fait unique dans l'histoire. Après la régence, Blanche reste aux affaires, joue un rôle capital, au point que c'est à elle parfois que le pape s'adresse plutôt qu'au roi.

Et ensuite la personnalité du futur saint Louis, trouble et illuminée, au point d'abandonner la France six années durant pour mener une croisade catastrophique.

Ce qu'il y a de terrible, c'est aussi la façon dont les chroniqueurs de l'époque évoquent la force de caractère et les qualités politiques de Blanche : elle est femme, cerres mais dotée des qualités d'un homme !!

Un livre passionnant.
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Histoire de l'avenir des prophètes à la prospec..

Derrière un magnifique titre, un livre ardu, qui prend parfois l'allure d'un inventaire érudit. La tonalité rationaliste est parfois un brin agaçante, mais peut-être nécessaire, et l'ensemble donne un certain recul sur le besoin de l'homme d'avoir accès au mystère...
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Du Guesclin

C'est un "personnage" de l'histoire. Bertrand Du Guesclin a eu une vie si trépidante, brutale et aventureuse à une époque où peu de témoignages subsistent. Ses faits d'armes ont pourtant impressionné son époque. De ce fait, son histoire se lit avec délectation.
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Charles le Téméraire

Georges Minois n'est pas assez connu du grand public amateur d'Histoire selon moi. Un Jean-Christian Petitfils l'est beaucoup plus pour les XVIIe et XVIIIe siècle, alors qu'il a sans doute moins de talent et surtout de rigueur scientifique.



Minois est principalement un auteur de biographies (Charlemagne, Philippe le Bel, Charles VII, ou plus récemment Richard Coeur de Lion et Blanche de Castille), mais aussi d'essais (sur la censure ou encore l'athéisme) et de réels ouvrages d'histoire (sur la Guerre de Cent Ans ou l'Histoire du Moyen-Âge, par exemple). En 2014, il a publié un ouvrage sur la bataille de Poitiers (1356), défaite française.



Sa biographie du Téméraire est bien écrite, même si ce n'est pas forcément grand public. Les citations d'auteurs sont dans le style du temps, c'est-à-dire un français difficile à lire. Je trouve cela plaisant, à titre personnel, parce que cela replace le personnage dans son contexte. Toutefois, cela casse le rythme de la lecture et oblige parfois à remettre en français plus moderne. Du coup, le lecteur que je suis a eu tendance à sauter les citations (nombreuses, longues et pas toujours utiles au propos).



Mais la période est passionnante et, malgré tout, peu connue. Bien sûr les figure sde Charles VII ou Louis XI, les rois de France contemporains, ne sont pas des inconnus. J'ai toujours été intrigué par la figure de Louis XI et j'ai pu ici découvrir ses rapports ambigües avec Charles le Téméraire. Le duc de Bourgogne dirige un territoire morcelé, qui s'étend de la frontière Suisse actuelle à l'Alsace, et rejoint la mer du Nord. J'ai eu l'occasion de visiter l'une des villes principales des ducs, celle de Bruges.



Charles le Téméraire hérite des relations de son père avec Charles VII. Elles sont complaisantes et diplomatiques. Charles VII préfère céder du terrain à Philippe le Bon pour pouvoir finir de battre les Anglais et mettre un terme à la guerre qui ravage le royaume depuis des décennies. Le Dauphin Louis, dans son conflit avec son royal père, se réfugia en Bourgogne et entretint de bonnes relations avec Philippe le Bon (jusqu'à sa mort en 1467).



Par la suite, Louis XI tente de racheter les villes nordistes cédées par Charles VII à la Bourgogne. Il n'aura de cesse de jouer un double jeu avec Charles le Téméraire (qui ne fut pas dupe, ce qui entraîna la guerre entre les deux). L'intérêt du règne du Téméraire c'est son côté européen. Car le duc, pour contrebalancer le pouvoir de Louis XI, a cherché à s'allier avec le roi Edouard IV d'Angleterre, mais aussi l'empereur Frédéric III.



Alors, si sur le fond, c'est du Georges Minois : rigueur, érudition, bonne synthèse des connaissances récentes, etc., ça reste laborieux sur la forme. Bref, une petite déception, alors que j'ai beaucoup des biographies de Minois.
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Histoire de l'athéisme, les incroyants dans l..

Voici des notes de lectures pêle-mêle

La première affirmation qui m'étonne est qu'il y a eu des athées dans tous les temps, que l'incrédulité a été répandue même au IVe et IIe siècle. Que 2500 ans avant Jésus, les bouddhistes avaient des réflexions qui ressemblaient fort à de l'athéisme. Ensuite, on comprend que l'on taxe d'athée toute personne qui ne croit pas strictement aux canons catholiques, mais à ce compte presque tout le monde est athée. Ma définition de l'athéisme est beaucoup plus restrictive, est athée celui qui ne croit pas aux dieux, mais d'un point de vue scientifique, logique et critique.



C'est Platon, le père de l'intolérance et de l'Inquisition qui a préfiguré la chute de la raison dans deux millénaires d'obscurantisme avec sa distinction du monde idéal et du monde réel. Traiter Luther d'athée est une figure de style. Des athées au sens moderne, il y en a peu eu dans l'histoire. Aussi, on parle des croyances, sans les mettre en contexte historique. Il y a des guerres, des épidémies de pestes, la déliquescence du clergé, des injustices flagrantes qui ébranle la foi. On les évoque, mais on dirait que les croyances existent dans le vide la plupart du temps, ce qui n'est pas le cas. Au XIXe siècle, celui de la "mort de Dieu", il reste que la plupart des gens sont profondément croyants, malgré quelques exception comme Nietzsche. Aujourd'hui encore au XXIe siècle, il est difficle de trouver des gens qui n'ont pas peur de la mort, qui ne croient pas à quelque forme supérieure d'"énergie", à une forme de métempsychose ou de réincarnation.



Finalement, au XXe siècle, on s'éloigne de Dieu au nom de la liberté, avec les philosophies analytiques, évolutionnistes et la science. Dieu tombe dans l'indifférence. J'ai beaucoup aimé ces deux derniers chapitres qui résument les réflexions d'aujourd'hui.
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Richard Coeur de Lion

Après “Charles le Téméraire” l’historien Georges Minois nous propose une très belle biographie de Richard Coeur de Lion, ce roi d’Angleterre du XIIeme siècle qui régna sur un territoire allant de l’Ecosse aux Pyrénées qu’il défendit jusqu’à en mourir.

Fis d’Henri II Plantagenêt, un homme à la personnalité écrasante, et d’Aliénor d’Aquitaine qui avait déjà été mariée au roi de France Louis VII avant de voir son mariage annulé.

L’historien insiste sur la dimension oedipienne du rapport de Richard avec sa mère qui sera finalement la femme de sa vie. Quand retirée à Fontevraud elle apprend que Richard a été blessé à Chalus par un trait d’arbalète, elle se précipite et il mourra dans ses bras. Richard est inhumé à Fontevraud près de son père détesté. Mais entre sa naissance en 1157 et son décès en 1199 il aura eu une vie d’une incroyable intensité.

Richard qui avait été élevé au milieu des troubadours aquitains fut le moins anglais des monarques britanniques. Il ne résida que six mois en Angleterre durant son règne. En revanche il fut l’incarnation du monarque chevalier car il ne cessa jamais de lutter pour préserver le territoire du royaume et maintenir la couronne sur sa tête. Celui que certains présentaient comme un roi poète passa en vérité sa vie en guerre contre une succession d’ennemis qui ne le laissèrent jamais en paix ; son père d’abord dont la légende voudrait qu’il soit responsable de la mort, son frère Jean sans Terre qui le trahira, le roi de France Philippe Auguste, les barons poitevins qui lui reprochèrent constamment sa cruauté et enfin Saladin durant les croisades.

Georges Minois parvient à dégager les lignes de force d’un règne qui marqua son époque. Roi glorieux souvent trahi il parvint à se maintenir au pouvoir dans des conditions difficiles, de batailles en batailles, de prises de châteaux en reddition de cités, Richard est devenu une légende. L’historien revient d’ailleurs sur la manière dont se constitua cette légende à travers les chroniques, la littérature et les adaptations cinématographiques successives. La mémoire de Richard a varié dans le temps mais est toujours restée vive. Ce “Richard Coeur de Lion” de Georges Minois nous permet de saisir à la fois l’histoire de ce grand roi et la manière dont sa postérité traversa les siècles.

Hugues DE SINGLY (CULTURE-CHRONIQUE.COM)
Lien : http://www.culture-chronique..
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Charles le Téméraire

est une figure incontournable du Moyen Age finissant. Il est presque une légende. C'est à ce personnage hors du commun que G.Minois, qui avait déjà écrit une biographie de Philippe Le Bel et Charles VII, consacre un ouvrage important.

Charles est né en Bourgogne en 1433. Son père Philippe Le Bon est une forte personnalité. «  Il est libéral, généreux, courtois et de bonne compagnie. ». Il aime le faste dans ses demeures et ses vêtements. Il aime les femmes et a de nombreux bâtards. Il dépense en grand seigneur sans compter. Il fonde la Toison d'or, un ordre de chevalerie dans lequel tous les membres sont égaux et peuvent se critiquer les uns les autres dans le but de s'améliorer. Charles est fasciné par son père mais aussi il le déteste. Jamais il ne le quittera ou le trahira. Sa mère Isabelle du Portugal joue un grand rôle politique. Son époux lui confie des négociations diplomatiques. Elle est très proche de son fils, cas exceptionnel au Moyen Age. Philippe Le Bon associe son fils pendant les dernières années de son

règne. Charles a de plus en plus de mal à contenir son impatience, à supporter l'influence des Croy sur son père et la relative soumission de celui ci au roi de France. Enfin, en 1467, à 37 ans, Charles devient duc de Bourgogne. Il est à la tête d'un immense état : la Bourgogne mais surtout les Flandres jusqu'aux Pays Bas, pièce maîtresse de ses territoires. Un territoire considérables, un territoire riche grâce à l'industrie textile des villes flamandes, un territoire que Charles parcourt sans cesse. Un territoire qu'il faut administrer et faire plier. Pendant toute la durée de son règne, Charles est en lutte avec les villes flamandes. Il ne comprend pas et déteste la bourgeoisie urbaine. Le siège de Liège est l'illustration de cette guerre terrible que se livre Charles et les Flandres. Autre affrontement : le roi de France Louis XI. Les deux hommes se connaissent bien. Le dauphin Louis s'est réfugié à la cour de Bourgogne. Deux personnalités opposées. «  L'invisible araigne« ne cesse de prendre Charles dans sa toile et de tisser des alliances pour piéger Le Téméraire. Face à ce redoutable adversaire, Charles s'efforce de s'assurer l'appui de l'Angleterre. Mais, ses plus dangereux ennemis se révèlent être les suisses. Ils ont ces armes redoutables : les piques ( les carrés de soldats constituent des hérissons ) et les hallebardes. Charles en fait l'amère expérience à Granson et à Morat.

Mais, le but et l'intérêt du livre n'est pas de raconter des batailles déjà bien connues. G.Minois traque la personnalité du Téméraire , essaie de comprendre cet homme si complexe, sinon étrange. Et en cela, il excelle. Il s'appuie sur le témoignages de ses contemporains tels Olivier De La Marche et Commynes. Charles, c'est d'abord un chevalier, d'une grande résistance physique, qui aime les campagnes militaires. C'est un prince flamboyant qui parle bien. Il aime se donner en spectacle dans des fêtes somptueuses et des tenues extravagantes. Il affectionne en particulier les chapeaux extraordinaires et de plus en plus ridicules. Il ne faut pas oublier que la cour de Bourgogne est la plus luxueuse de l'époque. Elle étale un luxe et une richesse qui contrastent avec les campagnes ravagées par les guerres. Charles aime la musique. Mais, il est peu sensible à la peinture, cette peinture flamande qui avec Van Den Weyden, Hans Memling ou Petrus Christus est à son apogée. «  Charles a un tempérament porté aux extrêmes « . Cela se traduit par des colères terribles dans lesquelles il ne se contrôle plus. Sa rage à se venger en est une autre manifestation. Ses explosions de joie ou de tristesse sont exagérées et lui attirent les remontrances des chevaliers de la Toison d'Or. Le calme, il ne le trouve qu'en navigant sur les eaux bordant les Pays Bas. C'est un travailleur infatigable «  Charles le Travaillant «  dit de lui Olivier de La Marche. C'est un homme de dossier. Tout est minutieusement réglé dans le moindre détail, mais sur le papier. Car Charles le Législateur est décontenancé par la réalité. Son armée, rigoureusement organisée par des ordonnances, se laisse surprendre dans les batailles. Charles ne remporte aucune grande victoire . Pourtant, son orgueil démesuré lui fait croire qu'il est un grand stratège. Très obstiné, c'est son principal défaut, il n'écoute aucun conseil. Son ambition forcenée l'entraîne dans des rêves irréalisables. Il n'a pas les moyens de ses ambitions. Son attitude bornée et autoritaire explique les sièges interminables et inutiles de villes comme Liège et Neuss. Sa cruauté est sans limites. Son moyen de gouvernement est la peur. «  J'aime mieux être haï que méprisé « . Sa sexualité a soulevé des questions même chez ses contemporains. Charles n'a pas d'aventures sexuelles comme la grande majorité des princes ce l'époque y compris son père . Il reste fidèle à ses deux épouses Isabelle de Bourbon et Marguerite d'York qu'il rencontre néanmoins peu souvent. Alors, problèmes pathologiques ou homosexualité ?. G.Minois penche pour la deuxième hypothèse. Cette homosexualité pourrait expliquer son caractère tourmenté . Un autre trait de sa personnalité est une profonde mélancolie. Charles est profondément triste. Il ne rit jamais. La mort qu'il redoute et recherche l'obsède. On a pu parler d'une véritable tendance suicidaire. Certains diagnostiquent même une maladie paranoïaque.

Ce sont ces traits de caractère qui expliquent d'abord les erreurs et ensuite les désastres. Charles est battu par les Suisses à Morat. Son armée est en déroute. Lui même est méconnaissable. Mais, il s'obstine, veut faire plier le duc René II de Lorraine. Et malgré le conseil de ses proches, il met le siège devant Nancy. «  Il est fou «  dit Louis XI. Le siège dure. C'est l'hiver. Le cadavre de Charles est retrouvé enseveli sous le neige, dévoré par les loups.

Héros romantique, personnage détesté et détestable ? G. Minois nous retrace de manière vivante, sans érudition inutile, le portrait d'un homme qui a marqué son temps et l'Histoire.

Laissez vous , à votre tour, fasciner par le dernier grand duc de Bourgogne  Charles Le Téméraire.,le dernier grand prince du Moyen Age.

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Histoire de l'enfer

L’Enfer oscille entre miroir des réalités, révélateur de la vilénie humaine, il s’oppose au Paradis, il incarne le mal. Il équilibre les tensions entre le bien et le mal. Cependant, il n’a pas toujours été considéré de manière religieuse. Endroit mauvais, amenant le supplice, faisant vivre aux héros de rudes épreuves, l’Enfer était un espace particulier, à part entière, ni bon ni mauvais, peuplé de fantômes.

Ce que j’ai particulièrement apprécié est le lien que l’auteur fait entre Enfer et vie terrestre, pas seulement dans notre société contemporaine, mais également à travers l’Histoire. C’est une étude fouillée et pertinente que Georges Minois nous propose. Bien sûr, l’Enfer, dans notre imaginaire et grâce à notre Histoire, possède une forte connotation religieuse, jusqu’au XXème siècle où l’Enfer débarqua sur terre : les guerres.
Lien : https://barauxlettres.wordpr..
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Charles Martel

J’avais découvert Georges Minois à travers son Charlemagne, et je constate d’ailleurs que je n’avais pas pris le temps d’en faire la critique, mea culpa. Alors quand il a sorti une biographie de Charles Martel, je me suis jeté dessus. Comme l’explique très bien l’auteur, il y a eu peu d’études fouillées sur ce personnage qui revient pourtant dans les débats pour un fait majeur, la fameuse bataille de Poitiers de 732. Accessoirement, il revenait aussi longtemps dans les débats pour son rapport ambigu avec l’Eglise, mais ce n’est plus actuellement un sujet en vogue. Car, et c’est ce que j’avais apprécié dans Charlemagne, Georges Minois prend bien le temps de nous faire comprendre que notre perception de ces hommes des temps lointains, si lointains, est souvent embrumée par les contes et légendes. L’auteur explique bien la difficulté de trouver des sources fiables, et pose bien le contexte pour faire comprendre, autant que possible, ce qui n’était ni plus ni moins qu’un autre monde. De Charles Martel, on sait de source sûre peu de choses, mais par la connaissance, lacunaire, que nous avons de son époque, on peut esquisser les contours de celui qui fut roi sans être roi, et sans contestation possible le plus grand chef de guerre de son temps. Et c’est en tant que chef de guerre protégeant un royaume qu’il va rester dans l’histoire, en repoussant la dernière grande attaque d’envergure des Arabes de Cordoue, en 732, donc. Après, l’auteur rappelle tout le débat autour de l’envergure ou non de la campagne d’Abd al-Rahmân, et si on pouvait supposer si Charles Martel avait conscience de l’importance, à plusieurs niveaux, de cette fameuse bataille. Pour avoir une réponse à cela, je vous laisse lire le livre, qui a pour atout majeur de nous replonger dans un passé aussi terre à terre qu’incroyable, tout en détaillant les faits, leur délicate interprétation, et la richesse des mythes.
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La guerre de Cent ans

Très intéressant pour ceux comme moi qui adorent le Moyen-âge et qui cherchent à en apprendre plus sur cette fameuse guerre qu'on pensait interminable et éternelle entre la France et l'Angleterre.

Ce livre est très complet (et parfait quand on écrit et qu'on cherche des péripéties ;) ), il aborde les différentes étapes de cette guerre, les aspects différents.

Je recommande énormément.
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Bossuet

Jacques-Bénigne Bossuet (1627-1704), a incarné mieux que personne l'esprit du Grand Siècle, avec son éclat, sa vigueur et sa part d'ombre. Ce roturier, fils de magistrat bourguignon, a fréquenté tous les grands personnages de son temps. Il a sermonné Louis XIV, éduqué le Dauphin, confessé toute l'aristocratie, été l'oracle de l'Eglise de France et porté l'art oratoire à son incandescence. Acteur essentiel et témoin clairvoyant d'un siècle dont il a su voir la grandeur et les misères, il nous parle aussi bien des courants spirituels que des maîtresses royales, du pouvoir politique que de la direction de conscience. Partisan, contre les protestants, de la persuasion plutôt que de la persécution, même s'il s'enchante de la révocation de l'Edit de Nantes, il se montre impitoyable contre les concurrents directs comme Fénelon et le quiétisme de Mme Guyon. Evêque exemplaire, l'"Aigle de Meaux" cache derrière une façade autoritaire des interrogations sur les rapports entre foi et raison. Très discret sur lui-même, il fut un profond connaisseur de l'âme humaine. Personnalité éminente, représentative et complexe, prodigieux communicateur et prélat infatigable, Bossuet fut à la mesure de son époque, c'est-à-dire immense.
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