On aborde dans ce roman le thème de l'enfance délinquante avec parfois des orphelins perdus.
On y découvre un Juge qui a espoir en chaque enfant et débordant d'énergie pour les sortir de cet engrenage.
C'est fou ce qu'une personne impliquée, d'une grande énergie et générosité peut arriver à faire changer le cours d'une vie.
Enfants et les personnes s'occupant d'eux sont des personnages touchants dans ce livre et j'ai suivi avec joie le parcours de chacun à travers ce roman.
C'est un livre qui redonne espoir.
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Roman écrit dans les années 50.
Jean est marié depuis dix ans avec Jeanne. Celle-ci découvre un jour avoir un petit nodule au sein. Elle consulte d'abord un charlatan, et ira ensuite voir le plus grand spécialiste de l'époque. Elle se fera opérer, mais à cette époque le cancer était parfois inguérissable, le mal empirera. Le temps passe et la douleur augmentera de jour en jour, deviendra atroce, insupportable, elle deviendra une mort vivante. Son mari lui donnera l'euthanasie pour arrêter ses souffrances. Pour cet acte, il sera jugé.
Beau livre, beaucoup de tristes passages, cruels parfois et très émouvants surtout les soins dans le centre palliatif.
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Formidable ouvrage qui m'a beaucoup marqué à l'adolescence. Un classique !
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Il y a une éternité que j'ai lu ce livre, mais je n'en ai ni oublié le titre ni le petit bout d'Isa la laide... j'en ai retenu que c'est un hymne à la vie, envers et contre tous, la grandeur de la beauté intérieur, et le refus de la superficialité.
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Roman sur l'adolescence, roman sur la fin de l'enfance, malgré son âge, ce livre de Cesbron n'a toujours pas pris de rides. Si son évocation d'un Paris des années 50 ne fonctionne plus aujourd'hui, il reste son talent à représenter la jeunesse. Et contrairement à tant d'autres auteurs, Cesbron parle d'une jeunesse qu'il aime pour ce qu'elle est. Ni idéalisé, ni attaquée, la jeunesse est représentée dans toutes ses contradictions : voulant être adulte et faire comme les grands, mais incapable d'affronter la dure réalité de la vie, coincée dans une enfance qu'elle ne veut pas perdre et qui la traine pourtant loin de ce qu'il doit devenir. L'adolescent est ici représenté dans toutes ses formes : encore coincé dans ses moules parentaux, mais voulant s'émanciper, admirant quelques adultes choisis et détestant d'autre, ne voyant pas les conséquences de ce qu'il fait mais voulant a tout prix agir sur le monde, l'adolescent se cherche dans un monde qu'il ne comprends pas et ne fait qu'a peine entrevoir.
Cesbron est formidable pour raconter toute la difficulté de cette période. Et rien n'est plus fort pour symboliser cette fin d'enfance que la mort, celle qui fait forcément sortir tout le monde du moule de l'enfance. Ce suicide, cette mort brutale qui touche les protagonistes, c'est l'obligation de grandir qui vient à eux. A 15 ans, ils doivent désormais regarder le monde différemment. Un enfant peut-il se tuer ? Un futur adulte, peut-être. Un garçon qui n'a pas voulu affronter le monde tel qu'il est, qui n'a pas pu supporter tout ce qu'il vivait.
Sous des allures de romans d'adolescence banal, le livre fait la part belle au malaise adolescent, à l'absence parentale, à une société qui effraye (service militaire, sexualité, rapport aux handicapées ...) et qui ne donne pas les armes à ses propres enfants pour leur permettre de s'émanciper et devenir des adultes responsables. Coincés entre ce qu'ils ne veulent pas devenir et ce qu'ils vont être, les adolescents ne voient autour d'eux qu'un monde qui fait peur. Et je comprends tellement ces sentiments qui les animent, ce moment où les considérations de l'enfance volent en éclat, ou les actions prennent du poids et de l'importance. Cesbron nous fait ressentir ce qu'ils vivent, il nous met le poids de cette année de lycée. Cette année qui voit partir des jeunes à l'usine, ceux trop bêtes pour apprendre, où les professeurs perdent de leurs superbe pour devenir des humains ordinaires, où les pions partent enfin vivre leurs rêves ou finir à la rue.
Ce livre est une de ces lecture surprenantes de maturité pour l'âge qu'il a. Un livre qui parle des adolescents mais en se mettant à leur place, réellement, sans jugement et sans considération d'un adulte par dessus, c'est plaisant. J'ai bien aimé ma lecture et le ressenti qui en découle. Une lecture que je recommande.
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« Il suffit d’aimer » est le titre d’un film sorti en France en 1961. Réalisé par Robert Darène et interprété entre autres par Danièle Ajoret, Bernard Jajarrige, Madeleine Sologne et Henri Nassiet, ce film raconte la vie de Bernadette Soubirous, son enfance, les apparitions de 1858, et la fin de sa vie au couvent de Nevers. Film « édifiant » si l’on veut, mais relativement sobre et contrairement à ce qu’on pourrait penser, moins militant que poseur de questions. Gilbert Cesbron en est le scénariste-dialoguiste. Ce livre est la reconstitution (le mot novélisation est ici peu adapté, tant les faits racontés ne relèvent pas de la fiction, mais de la réalité historique en grande partie, de la réflexion humaniste et de la foi pour le reste) de ce scénario.
Le personnage de Bernadette, et son aventure, captivent l’attention du public (y compris le public non croyant) depuis plus de cent cinquante ans : comment cette petite fille ignorante, ne parlant pas d’autre langue que son patois, a-t-elle pu être au centre de ce phénomène qui de local et régional devient bientôt national et même universel ? C’est le premier miracle, en tous cas la première interrogation de Lourdes.
Dans sa préface, Gilbert Cesbron précise la composition de cet ouvrage, conçu à partir du film en grande partie, mais amputé de certaines parties trop « cinématographiques », et augmenté de scènes qui continuent de cerner le personnage de Bernadette, une sainte pas comme les autres, définie par le trio « Pureté – Pauvreté - Humilité » dans lequel, dit-il, tout chrétien devrait se reconnaître…
L’histoire, on la connaît c’est l’histoire d’une jeune paysanne, Bernadette Soubirous (14 ans), sans instruction autre que religieuse, elle vient d’un milieu pauvre, voire indigent. Au moment des apparitions, elle venait d’être admise comme externe (dans la classe des indigents) à l’hospice de la congrégation tenu par les Sœurs de la Charité de Nevers, à Lourdes. Elle y apprend le métier de couturière. Du 11 février au 16 juillet 1858, la Vierge Marie lui serait apparue à plusieurs reprises (18 au total), se présentant comme « L’Immaculée Conception ».
Le débat entre la foi et le rationalisme n’est pas nouveau. Il faut tenir compte de la pugnacité des athées qui nient en bloc toute intervention divine, celle des catholiques ultras qui accentuent ce côté spirituel pour mieux avancer leur religion (temporellement, bien sûr), sans oublier les manipulations diverses à tous les niveaux, y compris peut-être des supercheries et des coups montés... Et puis la foule des gens qui ne savent pas ou qui voudraient savoir, les juste curieux, et ceux qui ont besoin ou envie de croire…
Gilbert Cesbron s’en tient au portrait de Bernadette qui obstinément s’en tient à ce qu’elle a vu, ou cru voir. Surtout, il s’attache à montrer que Bernadette, si elle n’était pas promise à une telle destinée, avait déjà en elle les rudiments de la sainteté (telle qu’elle est définie dans la religion) : pureté, pauvreté, humilité. Vertus qui, au demeurent ne sont pas seulement chrétiennes.
Pas de didactisme, pas de prosélytisme dans ce portrait : on sent tout l’amour que porte Gilbert Cesbron à cette petite fille embarquée dans une aventure plus grande qu’elle. Ce qui ne nous étonne pas de sa part, nous connaissons l’attention qu’il porte aux pauvres, aux déclassés, à ceux qui ne sont pas dans « le courant principal » (mainstream en bon français).
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Gilbert Cesbron, souvent, aborde des problèmes de société au travers de cas particuliers. D’autre fois, il s’attache à nous faire partager des sensibilités d’enfants, d’adolescents, de malades, de vieillards, de « morceaux d’humanité ». Et d’autre fois encore, comme dans « La Souveraine » il met l’accent sur les liens plus ou moins forts et plus ou moins ténus qui lient les êtres les uns avec les autres, ou qui lient les êtres avec certains lieux, ou qui lient les êtres avec leur passé.
« La Souveraine », c’est Mme R… Bien qu’elle se prénomme Marie (le plus beau des prénoms), on ne la connaît pas autrement dans le roman. Sans doute l’auteur a-t-il voulu porter son attention sur le personnage et sa fonction dans l’histoire, plutôt que sur l’être humain qui est derrière. Mme R… est souveraine du domaine de Boismort, le Château et le parc qui l’entoure. Autrefois c’était un château heureux, avec un « souverain » (Mr R…), une « souveraine » (Mme R…), et deux enfants royaux Hélène et Edgard. Mais Edgard est mort un jour dans un incendie, Mr. R… l’a suivi peu après, Hélène s’est mariée, et Mme R est restée seule souveraine de Boismort, avec l’homme de peine, Frédéric, que les enfants appellent Codic, l’homme des vignes Poindreau, surnommé Cangouine, et Mme Juliette, la bonne. Plus Armand, un ancien soupirant qui n’a jamais oublié... Mme R est souveraine d’un domaine qui se meurt… Mais voici que sa petite-fille Sybille, la fille d’Hélène, vient au château. Et le lien qui va s’établir entre Sybille et sa grand-mère est d’une si grande qualité qu’on pourrait même croire que tout va renaître comme avant… Mais le temps suit son chemin sans savoir ce que pense les gens…
C’est avec une infinie tendresse et une grande finesse psychologique que Gilbert Cesbron nous fait vivre ce lien entre la grand-mère et la petite fille. Il y a de l’affection, certes, mais il semble bien aussi que Mme R. (à moins que ce ne soit Marie) ait envie à passer à Sybille le relais de Boismort, dont un jour elle pourrait être souveraine : le domaine n’est pas seulement celui du château ni du parc, il est aussi celui de toute son histoire, et de celle de ses habitants…
« La Souveraine » est un roman sur le temps : sa fuite, bien entendu, mais aussi sa permanence, à travers le souvenir : Gilbert Cesbron nous dit qu’il y a corrélation entre le temps (passé, essentiellement), les lieux, et l’amour. Il nous le dit avec ses mots, toujours d’une extraordinaire justesse, des mots qui nous font d’emblée entrer dans la vie des personnages, comme s’ils étaient proches de nous. Tout cela sans mièvrerie, sans sensiblerie. Il peut y avoir du pathétique chez Cesbron, il n’y a jamais de pathos. Lisez Cesbron avec votre cœur autant qu’avec votre esprit, je vous garantis que vous ne le trouverez pas démodé. Son écriture toujours aussi fluide, se lit toujours très bien. Elle n’est pas dénuée, très souvent, d’une certaine poésie :
« Le vent fit trois fois le tour de la maison blanche sans rencontrer une seule issue. Des molletons étouffaient les rainures des fenêtres, feutraient les défauts des portes : la demeure entière vivait en pantoufles. Derrière chaque croisée, écluse de velours, des triples rideaux pesaient sur leurs embrasses et débordaient les cordelières à glands »
« Tant pis pour eux souffla le vent. Je leur portais le parfum de la dernière rose blanche. Ils préfèrent l’odeur du cigare… »
Cesbron reste un auteur méconnu. A redécouvrir d’urgence.
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J'ai lu ce livre quand j'avais 15 ans et je me souviens que c'était un peu contraint et forcé, pour un travail scolaire, un exposé... J'avais pourtant apprécié ce moment en solo avec Cesbron, bien que déjà à cette époque, le format du livre et son apparence avait tout pour rebuter un jeune con.
Je n'ai comme souvent pas eu du tout une bonne note et il me reste un souvenir désagréable de "l'exposé"... (Les Belges se fichent quasi totalement de la Guerre d'Algérie. Pas leur Histoire...)
Toutefois, déjà là j'avais senti Cesbron, il est fort, un grand écrivain. Je l'ai déjà dit par ailleurs dans d'autres critiques, mais il est injustement oublié et beaucoup d'"auteurs" actuels ne lui arrivent pas à la cheville.
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Une grande oeuvre de Cesbron parue au début des années 50 dans lesquelles il illustre la vie d'un prêtre ouvrier dans une banlieue imaginaire. C'est un livre très empreint de la foi de son auteur qui décrit avec style et humour parfois la vie de cette banlieue avec ses misères et la volonté de ce prêtre de faire évoluer les choses, d'apporter bonheur et paix à tous ces démunis d'une société prospère. Certainement peu lu aujourd'hui, pas dans les rayons des médiathèques, c'est une oeuvre majeure que l'on peut lire quelles que soient nos croyances.
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Livre bien ancien aujourd'hui, dur, très dur où le drame du cancer et de l'euthanasie est abordé par Cesbron avec spiritualité, morale et sens du devoir personnel. Le dilemme est toujours présent de nos jours, cette belle oeuvre de Cesbron permet de l'approfondir sans pouvoir en atteindre le mystère, celui de la vie et de la mort.
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Lu quand j'avais 13 ans, et cela m'avait beaucoup ému. J'ignore si aujourd'hui j'en trouverai le même plaisir.
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Martin, âgé de huit ans, se trouve écarté entre ses parents qui souhaitent divorcer.
J'ai lâché à mi-chemin ce livre, car tout m'y semblait désuet au regard des changements de mentalité opérés depuis son écriture.
Je ne suis pas entrée dans l'histoire et l'intrigue ne m'a pas intéressée.
Dommage.
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Après Chiens perdus sans collier, voici un autre livre qui m'a marqué.
Il s'agit de l'histoire d'un divorce et de la souffrance de l'enfant qui voit son univers explosé. Ce livre semblerait peut-être désuet maintenant que les divorces sont beaucoup plus courant, mais à l'époque, il m'avait marqué.
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Deux étudiants universitaires rentrent au pays. Ils sont devenu a moitié occidentaux et restés à moitié africains. Ils ne se situent plus très bien dans leur société. Cesbron débat ici sur l'éternal dilemne: Africanité-Modernité. Il pose beaucoup de questions qui restent sans réponse. A mon avis, le problème est bien cerné.
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