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Critiques de Gilbert Cesbron (225)
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Avoir été

En juillet 1944, alors que les combats de la Libération font rage, Patrick, un petit garçon, échappe aux bombardements et fuit son orphelinat. Il s'embarque dans un camion allemand mais au lieu d'arriver à Paris avec les Américains, il se retrouve au Plessis Belle-Isle, avec l'ennemi. C'est là qu'il va être recueilli par Kléber Demartin, un ancien Poilu.



Veuf et sans enfant. Kléber est un homme aigri et boudeur. Cette rencontre va le transformer, le déstabiliser. Jusqu'à le faire souffrir. De son côté, le jeune Patrick va trouver l'amour paternel dont il avait besoin pour se construire mais aussi se confronter à une vision dépassée et traditionaliste qu'il va parfois rejeter.



Petit garçon et vieil homme vont devoir s'apprivoiser dans un monde en pleine mutation. Et, si l'amour est bien présent, le dialogue est parfois difficile entre ces deux visions du monde.



J'ai beaucoup aimé ce roman. On suit ces deux personnages qui ont besoin l'un de l'autre sans savoir trop comment l'exprimer, maladroits dans la tendresse, rigides dans leurs sentiments.

Avoir été, c'est une vision assez pessimiste (réaliste?) du passage du temps. Le temps qui transforme les héros en pantins ridicules, qui rend fragiles les idéaux, qui noircit les paysages et fait pleurer les Hommes.
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Il est minuit docteur Schweitzer

Cette pièce de théâtre commence et finit par cette même phrase qui constitue le titre. Et entre les deux se déroulent les deux journées qui précèdent la déclaration de guerre de 1914.

Schweitzer, personnage historique, a laissé sa femme et sa fille en Alsace qui appartient alors à l’Allemagne comme chacun sait. Il vit à Lambaréné au Gabon qui est une colonie française. Il y soigne les habitants des environs et, lorsque l’argent manque, va donner des récitals en Europe. Car cet homme est à la fois médecin, philosophe et musicien.

Dans cette tâche il est aidé par Marie, infirmière, soutenu par le père Charles de Ferrier qui espère le martyr, les deux autres personnages étant le commandant Lieuvain et l'administrateur Leblanc.

J’ai moyennement aimé cette pièce dont j’ai trouvé les dialogues parfois difficiles à suivre. De plus, je n’ai pas aimé tous les personnages, en particulier Marie.



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Chiens perdus sans collier

Ecrit il y a une cinquantaine d'années, ce livre date quelque peu aujourd'hui mais les joies et souffrances de ces enfants à la dérive existent toujours sous des formes peut-être différentes. C'est donc un livre d'enfants pour adultes, triste souvent, comique à certains moments, sans concession avec le sujet traité dans le contexte de l'époque.
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Chiens perdus sans collier

Chiens perdus sans collier

de Gilbert Cesbron (Auteur)



Alain, Marc, Taka, Olaf et tant d’autres enfants se retrouvent à Terneray, un centre de redressement où des chefs et cheftaines au grand cœur tentent de leur rendre leur dignité. Ils sont tous issus de l’Assistance publique, ou délinquants, ou de parents jugés inaptes. Leurs souffrances sont terribles, mais ceux qui les entourent désormais, à l’image du juge pour enfants Lamy, savent les orienter et leur apporter, même dans les pires moments, l’amour qui leur a toujours manqué.

........................................

Cesbron n’est plus un auteur “à la mode”, mais ce livre a le mérite de respecter la langue française. En ces temps de maltraitance de notre langue, cette bouffée de classicisme m’a fait très plaisir même si l’histoire paraît parfois désuète, elle reste d’actualité dans un monde où tout devient de plus en plus compliqué au niveau des sentiments.

Des milliers d’enfants livrés chaque nuit à leurs fantômes, à leurs ennemies les grandes personnes… cependant que des dizaines de milliers d’autres enfants, à cette heure, trainent dans les rues, les foires et les bistrots les mains dans leurs poches vides. Ils boivent, volent, guettent, fuient, se prostituent parmi des milliers d’hommes et de femmes, leurs faux amis, semblables en tout à leurs parents — quelle différence ? Le monde est déjà pour eux une immense usine, un immense bistrot, un immense terrain vague : une nuit d’hiver à jamais !

Tout est pareil partout, et chaque jour semblable au précédent…

Pour eux, que veut dire vivre ?
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Les Saints vont en enfer

NB :Je dois signaler à mes amis littéraires la méprise suivante : une citation

n' est pas à sa place car elle concerne le roman " Voici le temps des imposteurs " et non " Les saints vont en enfer " . Merci pour votre compréhension . " Les saints vont en enfer " est un roman de Gilbert Cesbron , ce dernier est

avant tout un homme de radio avant de la quitter pour l' écriture . C' est à partir de l' année 1966 que j' ai lu et par hasard : Les chiens perdus sans colliers ". Et après j' ai eu à lire :" C' est Mozart qu' on assassine" , "Il est minuit

"docteur Schweitzer" . J' ai lu ces livres par ce que le ton de l' auteur est sincère et parce que la lecture est fluide et aisée . Ensuite j' ai découvert des qualités à cet auteur car lors qu' il a abandonné la radio , il s' est investi dans les actions sociales et caritatives . J' ai beaucoup apprécié son altruisme et d' aller porter secours aux nécessiteux , aux démunis , aux enfants des banlieues, aux malades ...C' est un homme de bonne volonté et actif socialement . Un homme qui a des convictions et qui ne triche pas .

' Les saints vont en enfer" est un livre écrit dans le contexte des Trente Glorieuses où la France a connu un essor économique, industriel et social formidable . Mais la médaille a son revers : les problèmes rencontrés dansles banlieues, les exclus et les SDF, les élèves exclus des écoles ...

A cette époque la vision des prêtres a changé et eux aussi au lieu de rester cloîtrer dans leurs chapelles , ont commencé à investir les usines , les ateliers et côtoyés les ouvriers et partagés avec eux leur peine . A cette époque , en France , il y a une société qui vivait dans l' aisance et le confort vu l' essor économique, social et culturel et l' autre côté , il y a les banlieusards .

Donc le thème essentiel de ce roman est l' implication des prêtres dans le monde du travail .



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Les innocents de Paris

Lu à l'aube de mon adolescence, ce fut comme de pénétrer dans un royaume perdu. Celui des enfants, de Paris, à une époque où l'on pouvait passer des journées entières dehors à jouer sérieusement dans des terrains vagues, suivre la ligne de chemin de fer et rencontrer un campement de gitans. De ce livre je garde surtout le souvenir de touffes d'herbe fraîche entre les rails de la Petite Ceinture, de cailloux fichés dans le sol terreux et de jeux, d'amitié, d'errance...



Il y avait sans doute beaucoup plus dans ce livre, notamment une trame, mais moi je n'en garde que des impressions riches et d'aventures.
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Notre prison est un royaume

Livre tout à fait remarquable. Rempli de spirales, de rebondissements, de fantaisies, de détresses, d'humours. Au pluriel.

De nombreux détails soutiennent la réalité : ça sent un certain vécu, bien que ce soit un roman.

Chez Cesbron je ressens toujours comme un agrégat de nouvelles ou de potentiels autres romans, mais qu'au final il parvient à mettre en musique et en donne un sens choisi, déterminé ; ou des sens ouverts, non terminés.



Cesbron devient un oublié, ce qui est injuste et dommage car son écriture, son art de conter vaut très largement le coup (littéraire).
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C'est Mozart qu'on assassine

J'avais redécouvert Cesbron avec "voici le temps des imposteurs", je récidive avec " c'est Mozart qu'on assassine".

Voilà un auteur injustement oublié, mis au placard pour des raisons qu'il faudrait regarder en face.

C'est l'histoire d'un enfant de bourgeois tiraillé et ballotté dans le conflit parental qui oppose le père, fou amoureux d'une jeune femme et la mère qui doit être hospitalisée, déprimée devant le divorce qui s'annonce. Martin, enfant de sept ans, va donc aller loger successivement loin de chez lui, chez le grand-père, la nounou pauvre de sa mère, le parrain avant de retrouver les siens après une fugue étonnante et riche d'aventures. Il grandit et murit avec la méfiance des adultes, la souffrance de ne plus avoir de chez soi, de ne plus voir sa mère malade et de n'avoir aucune explication valable.

Un regard lucide sur l'évolution de la France et des classes sociales à l'heure du développement industriel et du confort qui arrive dans les habitations.

Un apport réaliste sur la situation de l'enfance telle qu'elle allait se banaliser et devenir courante pour la génération suivante qui n'auraient plus la chance d'avoir deux parents aimants dans leurs premières années.
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Entre chiens et loups

Prise en main du livre de poche : il a quarante ans et a beaucoup vécu. une couverture pas tres attractive. ses pages se détachent par paquet...

Gilbert Cesbron, au premier abord était pour moi un auteur un peu " dépassé", qui a peut etre "mal vieilli"...

quelle surprise ! ces a priori etaient totalement erronés !

je me suis régalée de cette lecture, totalement d'actualité !

le style est fluide et facile d'acces.

et la fin, je ne l'attendais pas du tout !



un plaidoyer pour la non violence et la sagesse de la religion que je partage totalement.



comme quoi les préjugés ont parfois la vie difficile !



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Une abeille contre la vitre

Roman poignant sur la disgrâce physique et l'estime de soi : Depuis toujours, c'est-à-dire depuis qu'elle est capable de comprendre ce que cela veut dire, on lui répète qu'elle est laide. Qui, « on » ? Sa mère, sa soeur, ses camarades d'école. Isabelle Devrain a pris sa revanche en étant la plus intelligente mais, aussi bien dans le domaine du travail, les chances ne vont-elles pas de préférence aux belles, même si elles sont bêtes ? Car ce sont les hommes qui mènent le monde après l'avoir façonné à leur seule convenance : un monde masculin, dans lequel la femme n'a pas encore sa vraie place et ne sait pas (ou ne veut pas) la prendre. C'est à ce monde qu' « Isa la Laide » va se heurter comme une abeille contre la vitre. A cause de son corps de statue, elle attirera le désir et non l'amour, et il lui faudra passer par bien des épreuves et bien des rencontres avant de recevoir la réponse au mystère de la Disgrâce et qui est cet autre mystère : l'Amour. Encore cela n'ira-t-il pas sans un sacrifice déchirant.
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Il est plus tard que tu ne penses

C est ma première lecture de Cesbron et ce fut un choc.

Avec quel réalisme il décrit la douleur,la souffrance et l espoir du chrétien qu'il est.

Ayant vécu l agonie d un proche,cette lecture m à fait faire un bon en arrière et le vécu à travers ses mots,à repris sa place.

Je suis fortement émue par ce livre.

Je n étais pas prête mais je ne le regrette absolument pas
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C'est Mozart qu'on assassine

Ma chronique en vidéo : https://youtu.be/f8gqCY4_0Lo



J'ai eu un peu de mal à entrer dans ce roman... Plus de cinquante pages avant de m'accrocher... Peut-être la perte d'habitude d'une écriture à l'ancienne...

Je suis ravie d'avoir participé à un "challenge" de lecture qui m'obligeait à lire un livre publié en 1966 !

C'est en définitive un petit bijou, à faire lire à tous les parents... quand ils se disputent...



Parce que, pour moi, ce roman n'a rien de désuet comme je l'ai lu. Je pense que cette histoire est hélas très fortement d'actualité. Avec des parents qui se déchirent, se dénigrent, détruisant l'enfant au passage... sans la moindre conscience du mal qu'il lui font. Cela, même s'il y a des enfants de parents séparés dont le lien avec chacun est respecté...

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Notre prison est un royaume

Une lecture d'adolescence dont j'ai gardé un souvenir ému.

Une belle histoire d'amitié, de potaches, de gamineries mais qui malheureusement se termine par un drame.
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Une abeille contre la vitre

Ce livre raconte l'histoire d'Isabelle, une femme malheureusement très laide mais dotée d'un corps de sirène. Dans ce monde fait par et pour les hommes, sa disgrâce physique fait de sa vie un cauchemard.

Isabelle souffre de voir que la femme n'est pas reconnue à sa juste valeur. Elle méprise les hommes qui, si souvent, ne voient en la femme qu'un instrument "bien pratique" ou un objet de plaisir.



Sa réussite professionnelle et surtout le véritable amour qu'elle rencontrera un jour, feront s'écrouler pour Isabelle les barrières qu'elle avait dressées entre elle et le monde mais au prix de sacrifices énormes.

Ce livre évoque à la fois le mystère de la disgrâce physique et le problème de la situation de la femme ainsi que celui de la fausse promotion qu'on lui consent enfin.



Bien qu'ayant été écrit en 1969, ce roman reste d'une cruelle réalité. En effet personne ne peut nier que, de nos jours, pour un travail et des responsabilités égales, une femme est moins rémunérée qu'un homme…

Nombreux sont les employeurs qui préfèrent, encore de nos jours, embaucher un homme sous prétexte dissimulé ou non, qu'il ne tombera pas enceint, qu'il ne passera pas de nuits blanches à veiller ses enfants malades.

Cet état d'esprit est ridicule vue que de nos jours, les papas s'occupent tout aussi bien de leurs petits bouts de choux que les mamans… Et ça, je ne suis pas la seule à en être persuadée. Reste encore à le faire évoluer les mentalités…
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Avoir été

Histoire touchante,qui m a beaucoup émue.

J ai été touchée par le souvenir de la première guerre mondiale,par les récits de la seconde guerre qui a éclipsé la première ainsi que ses valeureux soldats.

J ai aimé glissé entre ce nouveau monde qui se crée à travers le garçon et la réaction du vieux qui n accepte pas d entrer dans ce monde qui n est pas son monde.

Ce qui m a le plus bouleversée,ce sont les non dits qui font des ravages et des dégâts. Qui empêchent les hommes d être tout simplement heureux.
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Avoir été

Certains romanciers sont dans la fiction pure et simple. D’autres combinent les histoires romanesques avec un regard de témoin sur le monde qui les entoure. Gilbert Cesbron est de ces derniers : les histoires qu’il nous raconte sont ancrées dans la réalité. Il peut y avoir de la poésie chez Gilbert Cesbron, il peut y avoir du rêve ou de la féérie (pas souvent mais ça peut arriver, surtout avec les enfants), mais il n’y aura jamais de tricherie : les situations qu’il décrit, les personnages qu’il peint, ont leurs modèles dans la vraie vie. On a dit de ce grand écrivain qu’il s’attaquait à de grands thèmes de société : le cancer, le mal-être des ados, l’enfance délinquante, le racisme, etc. Mais non, c’est tout le contraire : Cesbron n’écrit pas sur des « thèmes », il écrit sur des « gens », malades, vieux, condamnés par la justice ou la société, rejetés parce que ceci, ou cela ou encore cela… Ces gens ont existé et à travers eux, l’auteur aborde avec intelligence, pudeur et souvent compassion, ces maux de notre époque (de la sienne, en fait, mais s’il vivait aujourd’hui il aurait encore du grain à moudre). Alors oui, Gilbert Cesbron est bien témoin de ce siècle qui « appelle au secours » pour citer un de ses essais. Un témoin actif qui appelle au réveil des consciences.

« Avoir été » (1960) est un des romans les plus percutants de Gilbert Cesbron. Le titre, cet infinitif passé, indique clairement le sujet ; non pas le temps qui passe, mais le temps passé, ou plus exactement, la constatation que le temps a passé. On dit que la vieillesse est un naufrage. Le naufrage n’est pas tant la décrépitude, l’âge, la maladie, la perte des repères, tout ça au bout du compte fait partie d’une certaine logique, (aussi inacceptable que l’inéluctable ou la mort, je vous l’accorde), le naufrage, c’est quand on se rend compte qu’on a été, qu’on a vécu, et qu’on n’a pas rempli son contrat avec la vie comme on aurait voulu, ou comme on aurait dû. Oh je sais, il y a des vieillards heureux, ou qui se disent tels, mais ce ne sont pas eux les naufragés.

Kléber vit au quotidien cette situation : il a vécu et bien vécu, il a assumé sa vie et n’a rien à se reprocher, bien au contraire puisqu’il a recueilli Patrick, orphelin de guerre (la seconde, Kléber, lui c’était la première) mais face à l’appétit de vie du gamin, il est désemparé, il n’a pas les mêmes cartes, il n’a plus de « répondant ». Avant, dans le temps d’avant, il savait gérer, maintenant il ne sait plus, tout a changé : le jeu, les cartes et les joueurs. Et puis on ne peut pas se contenter d’accepter sans rien dire, on est obligé de se poser la question « Qu’est-ce que j’ai raté ? »

La même histoire, racontée aujourd’hui, devrait prendre en compte, en plus du drame intime de la vieillesse, (même dans un environnement favorable), et en plus du conflit des générations, la maladie, cette mort lente qu’on appelle Alzheimer, qui détruit le malade et use de façon pernicieuse et inéluctable toute la bonne volonté, toute l’abnégation et tout l’amour des accompagnants. Chacun de nous de près ou de loin a été ou sera un jour confronté à ce problème. Si Gilbert Cesbron avait vécu, il est certain qu’il aurait fait de ce sujet un roman majeur, une pièce de théâtre bouleversante, un essai porteur de questions…

Cesbron n’est pas un auteur drôle, ses romans ont toujours une part de tragique : nous l’avons dit, Cesbron est un témoin et le monde autour de nous est tragique, non seulement dans le présent mais dans l’avenir que nous nous préparons, et que d’une certaine façon, nous aurons mérité. Mais Gilbert Cesbron en même temps est un auteur infiniment attachant, parce que bon et compatissant, bien sûr, et aussi parce que porteur d’espérance. En plus c’est un merveilleux écrivain au ton familier et direct qui s’adresse directement au cœur du lecteur autant qu’à son esprit. Et ce n’est pas donné à tout le monde !



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La ville couronnée d'épines

Ce livre de Cesbron se situe dans les banlieues qui déjà, à son époque, voyaient un immobilier tentaculaire les habiter et les oppresser. Il raconte donc la vie quotidienne de ceux qui vivent au milieu de ces épines et recherchent l'évasion par des moyens divers: quelquefois leur travail tout simplement, la vitesse, l'amour, les rêves. Une belle oeuvre de Cesbron qui serait encore d'actualité aujourd'hui.
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La souveraine

Voilà pour moi,le plus bel ouvrage de Cesbron.

Très belle description de la Fin...fin d une époque, fin de vie,fin d un monde vieillissant et du monde vieillissant.

Une histoire comme il dût en avoir beaucoup en cette fin de 19s siècle et les bouleversements qui en ont découlé parmi les villages et domaines seigneuriaux agonisant.

A lire
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C'est Mozart qu'on assassine

J'ai lu ce livre, lors de mon adolescence, il y a bien longtemps, et j'avais été bouleversée.

En le feuilletant aujourd’hui, force est de constater que le sujet est devenu désuet, car les divorces sont maintenant monnaie courante.

Je n'ai donc ressenti aucune émotion particulière.

Je continue cependant à trouver très belle la plume de l'auteur.
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Entre chiens et loups

« Entre chiens et loups » est un livre les plus denses de Gilbert Cesbron. Injustement méconnu au profit d’autres titres, pleinement justifiés, d’ailleurs, il mérite d’être remis en lumière, non seulement pour la multiplicité de ses thèmes, d’une portée universelle et de toutes les époques, mais également pour la résonnance toute actuelle qu’il révèle.

Gilbert Cesbron est un homme de son temps. Il a pris comme ligne de vie la devise de Térence dans son « Heautontimorumenos » : « Homo sum ; humani nihil a me alienum puto » (Je suis un homme ; j'estime que rien d'humain ne m'est étranger). Les grands et les petits malheurs de son époque trouvent un écho chez lui, et lui, se voulant à la fois témoin et d’une certaine façon penseur (mais pas donneur de leçons), il nous fait partager ses joies et ses peines, ses espoirs et ses déceptions – qui sont aussi les nôtres.

En 1962, date où ce livre sort en librairie, la France et l’Algérie viennent de signer, en mars, les accords d’Evian, qui mettent fin à huit ans de conflit armé (et bien plus de guerres intestines). C’est dire si ce thème, qui est largement évoqué dans le roman, est prégnant dans l’esprit des lecteurs. Mais il est loin d’être le seul.

« Entre chiens et loups » (qui sont les « chiens » ? qui sont les « loups » ?) raconte l’histoire de Roland Guérin. C’est un professeur (de français) lambda, pas plus courageux ni plus lâche que les autres, mais qui se pose des questions sur tout un tas de choses, et notamment celle-ci : qu’est-ce que le vrai courage ? Il est vrai qu’il est le fils du commandant Guérin, un héros de guerre (on pense à « La Tradition Fontquernie »),et que son copain Georges a, lui, fait « le bon choix » en devenant officier de carrière. Mais Roland, dans sa nature profonde est un non-violent. Longtemps, dans l’anonymat, il a écrit des pamphlets antimilitaristes. Et puis un jour, il prend conscience que les motivations sont aussi recevables (ou irrecevables) des deux côtés. Il s’engage, et découvre alors le côté obscur de la guerre (sang, mort, torture, fin de l’innocence et massacre des innocents). Revenu en France et dans son lycée, il est toujours non-violent, et toujours dans le doute. C’est au cours d’une manifestation où figurent Algériens et Français qu’il va enfin faire face à son destin.

Voici un roman bouleversant. Il n’est pas le premier, Gilbert Cesbron nous a habitués depuis longtemps à partager l’univers de ses héros, à la fois banal, quelquefois comique, souvent tragique, dans lequel nous nous reconnaissons très souvent, soit que nous avons eu la même pensée, soit que nous avons vécus des évènements similaires, personnellement ou par personne interposée. Les questions que se posent Roland ne sont pas politiques, mais plutôt existentielles, elles tiennent simplement à la nature humaine : comment fait-on pour vivre quand on est celui qu’on est, pas celui qu’on voudrait être, ni celui que les autres voudraient qu’on soit. Parmi les thèmes abordés, en plus de la guerre et de ses horreurs, l’engagement peut être cité, le sens patriotique, tout ce qui fait qu’on peut, ou qu’on doit, « prendre parti ». Mais à mon avis, les deux thèmes majeurs qui sont évoqués sont le courage (qu’est-ce que le vrai courage ?) et surtout la violence, avec son corollaire la non-violence.

Ce qui fait de ce livre un livre d’actualité, c’est aussi ce fait qu’un homme ou une femme puisse clairement exprimer ses idées sans être mis dans la ligne de mire de la société (et pas seulement par les opposants à ses idées). Roland Guérin est un professeur qui ne sort de son rang que pour exprimer un point de vue humaniste et fraternel. Gilbert Cesbron aurait pu en faire un modèle chrétien (lui-même est un catholique convaincu), il en fait un modèle civil et surtout humain.

Pour tout ça, merci, monsieur Cesbron. Vous êtes un grand monsieur et un grand écrivain.

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