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Citations de Jack London (2538)


Il regardait se mouvoir et aller et venir dans le camp les animaux-hommes. Il les regardait avec le respect distant que met l'homme entre lui et les dieux qu'il invente. Dans son obscure compréhension ils étaient, comme les dieux pour l'homme, de surprenantes créatures, des êtres de puissance disposant à leur gré de toutes les forces de l'Inconnu. Seigneurs et maîtres de tout ce qui vit et de tout ce qui ne vit pas, forçant à obéir tout ce qui se meut et imprimant le mouvement à ce qui ne se meut pas, ils faisaient jaillir de la mousse et du bois mort la flamme couleur de soleil, la flamme qui vivait et qui mordait.
Ils étaient des faiseurs de feu ! Ils étaient des dieux !
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Le travail de l'homme est éphémère et s'évanouit comme l'écume de la mer...
Ainsi s'est évanouie notre grandiose et colossale civilisation.
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La moralité ne faisait pas grise mine à l’ivrognerie.
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À présent, il concevait la pureté comme le superlatif de la bonté et de la propreté morale, comme l’essence même de la vie éternelle..
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De bonne heure dans ma vie, sans doute à cause de la curiosité innée qui est en moi de connaître les dessous des choses, j'ai pris en grippe les exhibitions d'animaux savants. Cette curiosité m'a tout de suite gâché le plaisir que j'aurais pu prendre aux spectacles de ce genre.
Car j'ai voulu savoir comment s'accomplissait ce grand œuvre.
Or le revers était beaucoup moins beau que la façade. Il n'y avait, à la base de ce brillant divertissement, qu'un ensemble de cruautés et de tortures telles qu'après les avoir connues aucun homme digne de ce nom ne saurait plus regarder avec calme une bête savante.
Si l'on en croit les critiques littéraires qui m'ont fait l'honneur de parler de moi et de mes oeuvres, je n'ai évidemment rien d'un snob et peu de chose même d'un civilisé. Je passe pour me délecter du sang versé, de la violence et de l'horreur.
Laissons là cette réputation, vraie ou fausse, et acceptons-là pour ce qu'elle vaut ; permettez moi de vous dire que je suis quelqu'un qui a vraiment vécu la vie, et à une rude école, et que partout j'ai pu constater que l'homme dépassait la mesure raisonnable en méchanceté et en barbarie....
(extrait de l'avant-propos signé Jack London et inséré en début du volume paru dans la collection "Libretto" en 2004)
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Nous avons trop aimé la vie, et sommes à cette heure
Sans espoir et sans peur.
Reconnaissants, nous faisons nos adieux
Brièvement aux dieux
Qui ont voulu que toute vie s’achève
Un jour, que les morts jamais ne se relèvent,
Et que même la plus lasse rivière
Se jette pour finir à la mer.

(« The Garden of Proserpine » - Poems and Ballads, 1866 - de Swinburne)
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Buck ne lisait pas les journaux, sinon il aurait compris que de dures épreuves le guettaient, ainsi que tous les chiens aux muscles forts, au pelage long et chaud, qui vivaient sur la côte pacifique, de San Diego au fjord de Puget.
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La nature a mille manières de rappeler à l’homme qu’il est mortel et de l’en convaincre, - le flux et le reflux incessants de la mer, la fureur des tempêtes, les tremblements de terre, les grondements prolongés du tonnerre ; - mais la plus prodigieuse, la plus stupéfiante de toutes est cette phase passive du Grand Silence Blanc. Tout mouvement cesse ; le ciel s’éclaircit et prend des tons cuivrés ; le moindre murmure semble une sorte de profanation. L’homme alors devient timide, le son de sa propre voix l’effraye. Seule étincelle de vie au milieu de ces effrayantes immensités d’un monde mort, il tremble à son audace, et comprend que sa vie est celle d’un ver de terre, rien de plus.
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Installé dans son lit, le dictionnaire était ouvert devant lui plus souvent que le livre. Il regarda les définitions de tant de mots inconnus que, lorsqu’il retrouvait ceux-ci dans le texte, il avait oublié leur signification et devait vérifier à nouveau. (page 100)
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Aucun chien ne m'a jamais parlé de cette façon ! Il me raconte une histoire, je le sens.
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On eût dit des croque-morts masqués conduisant, en un monde surnaturel, les funérailles de quelque fantôme. Mais sous ce masque, il y avait des hommes qui avançaient malgré tout sur cette terre désolée, méprisants de sa railleuse ironie et dressés, quelque chétifs qu'ils fussent, contre la puissance d'un monde qui leur était aussi étranger, aussi hostile et impassible que l'abîme infini de l'espace.
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— Non, je n'ai jamais pleurniché. Je suis allé à l'asile, à la ferme des pauvres, comme on dit. J'ai vécu dans la misère la plus sordide. Comme une bête. […] Sais-tu que j'ai travaillé deux ans à la blanchisserie de la ferme des pauvres ? Avec ma seule main valide, mon moignon et mes côtes cassées, je triais le linge sale, je pliais des draps et des taies d'oreiller. Mille fois j'ai cru que mon pauvre vieux dos allait se briser, et dans toute la poitrine la douleur me harcelait sans relâche à l'emplacement de mes côtes manquantes. Et tout cela pour un salaire d'un dollar et demi par semaine.
Tu es encore jeune… […] Tu n'as jamais été coupé de la vie. Dans la ferme des pauvres, on est coupé de la vie. À la ferme, il n'y a pas de respect — je ne parle pas du respect dû à l'âge, mais du respect de la vie humaine. Comment t'expliquer ? On n'est pas mort. On n'est pas non plus vivant. On est ce qui était vivant mais est en train de devenir mort. Les lépreux sont traités de cette façon. Les fous aussi. Je le sais. […] C'est cela : autre. Ainsi, dans la ferme des pauvres, nous qui ne sommes pas encore sous terre, nous sommes autres. […] Ah ! la ferme ! Ah ! la nourriture, la saleté, les insultes, les brutalités, la bestialité absolue !

Chapitre XIII.
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Les Athéniens d'il y a deux mille ans nous offrent le spectacle remarquable d'un peuple cultivé. Mais en admirant ce spectacle, nous avons tendance à oublier que chaque Athénien était juché sur les épaules de dix esclaves. Nous avons tendance à oublier que, si l'on avait donné à chaque esclave un droit de vote à part entière dans les affaires athéniennes, la culture des Athéniens aurait présenté un aspect tout différent et loin d'être aussi remarquable. De même aujourd'hui, nous avons tendance à oublier que nous avons octroyé seulement hier le droit de vote à nos paysans, nos serfs, nos vilains, nos rustres et nos manants. Dès qu'un rustre ou un manant est transformé en homme libre, on lui apprend à lire et à écrire et très vaguement à penser, on lui donne trois dollars par jour pour le travail accompli par sa tête et ses mains et dans son cœur le désir d'avoir un magazine, devient une puissance dans le pays. Sa voix, librement exprimée et égale aux autres, sera entendue, et le rédacteur en chef l'écoutera* ; car d'une majorité de gens comme lui, se compose une grande partie du peuple.



*Jack London explique dans ce texte l'influence des goûts populaires sur les choix éditoriaux en matière de publication de textes littéraires, et les conséquences en terme de création, si un écrivain souhaite ou non vivre de sa plume.
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La race humaine est condamnée à s’enfoncer de plus en plus dans la nuit primitive, avant de reprendre un jour sa réascension sanglante vers la civilisation.
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Il n'avait ni carte ni gouvernail, n'avait aucun port à rallier, alors autant aller à la dérive : c'était vivre un peu moins, et vivre faisait mal.
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Plus je séjournais dans l’East End, et plus je me persuadais qu’il était criminel, pour les gens de l’Abîme, de se marier. Le maçon n’utilise pas les pierres friables pour bâtir un mur. Dans l’édifice social, il n’y a pas de place non plus pour elles, et la forme même de cette société sait qu’elle s’efforce de les attirer vers le bas de l’échelle, jusqu’à ce qu’elles s’effritent et ne soient plus bonnes à rien.
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page 212
[...] Belliou se réveilla doucement, sans bouger. De petits doigts tièdes touchèrent sa joue et glissèrent jusqu'à ses lèvres pour une tendre pression. Puis une fourrure, imprégnée du froid de l'extérieur, caressa sa chair et son oreille perçut le murmure d'un seul mot : Venez !
Il s'assit avec précaution et prêta l'oreille. La multitude des chiens-loups du camp avait commencé son concert nocturne, mais, malgré le bruit, il pouvait, très près de lui, percevoir la respiration légère et rythmée de Snass.
Labiskwee le tira brusquement par la manche, et il comprit qu'elle l'invitait à la suivre. Il prit ses chaussures et ses bas et sortit sur la neige en mocassins de nuit. En dehors de la lueur du feu mourant, elle lui fit signe de se vêtir complètement et, pendant qu'il obéissait, elle rentra sous la tente où dormait Snass.
Palpant du bout des doigts les aiguilles de sa montre, Belliou se rendit compte qu'il était une heure du matin. La température, qu'il évalua à dix degrés au-dessous de zéro, était relativement douce. [...]
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"Le chien, déçu, regardait le feu avec regret. Cet homme ne savait rien du froid." (p. 28)
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Il n'y a pas de mort absolue. L'esprit est la vie, et l'esprit ne saurait mourir.
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— C'est impossible, déclara Harley.
— C'est quand l'impossible se réalise que la vie vaut la peine d'être vécue, répliqua-t-elle. […]
— C'est vrai, approuva-t-il. Ce qui ne peut pas arriver se produit quelquefois, et je ne serais pas étonné que ce soit le cas.

Chapitre XXXIV.
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