Citations de Jacques Duquesne (65)
-Toi, tu doutes?
-Ca m'arrive. C'est normal. C'est même bon.
-C'est bon parce que ça fait réfléchir.
Quand ça tourne, ça tourne. Et quand ça détourne, ça détourne.
Quand on aime, il y a une part de volonté, donc de liberté. Je le répète, on choisit d'aimer quelqu'un même s'il n'est pas très bien fait, s'il y a des défauts etc.
― Moi, ce qui me plaisait, outre la compagnie de Guy, c’était d’être à deux pas de ma Bavière. Tu te rends compte, avec des femmes et des hommes en costume traditionnel, des maisons d’opérette, des églises baroques, des lacs et des forêts de pins et de hêtres. Ma Bavière, un bonheur. Juste à côté de Friedrichshafen, dans la ville la plus proche, Lindau ; avec un petit port d’où tu vois Bregenz, en Autriche, et aussi les alpes suisses. Le port est presque fermé par deux petites jetées ; au bout de l’une, il y a un phare, bien sûr, et au bout de l’autre, un lion bavarois appuyé sur ses pattes de devant comme s’il montait la garde et qui regarde passer les yachts et les blancs bateaux à vapeur.
Le grand Augustin voyait un signe évident du caractère monstrueux de Zarathoustra dans le fait qu'il avait, à sa naissance disait-on, ri au lieu de pleurer. (78)
Le Mal habite plus aisément une foule. Une foule, agitée de mouvements divers, versatile et fusionnelle, est, pour Satan, une proie facile. (37)
Après l’armistice conclu par le maréchal Pétain en juin 1940, bien des soldats envoyés dans leurs foyers et qui n’avaient pas été capturés par les Allemands résumeraient amèrement et avec dérision leur vie depuis la mobilisation : « Neuf mois de belotes ; un mois de course à pied et mille balles à l’arrivée » Ce que l’on peut traduire : neuf mois à ne rien faire dans l’armée, un mois de fuite rapide et une prime de démobilisation de mille francs octroyée par le gouvernement de Vichy pour le retour dans leurs foyers.
La faiblesse de notre appareil industriel était notamment flagrante en matière de production d’avions. (…) Pour des raisons diverses, les commandes d’appareils étaient réparties entre d’innombrables sociétés. C’était la méthode dite du « saupoudrage. » (…) afin de satisfaire le plus grand nombre d’industriels (…) Résultat : ces 255 appareils furent de 180 types différents et 83 de ceux-ci seulement pouvaient servir à des emplois militaires.
- Monsieur Henri, vous voulez m'apprendre à lire ?
- Quoi ?
Il était ahuri.
-Oui, m'apprendre à lire, à moi. Et à écrire aussi.
Il rit.
- Mais, tu es la bonne, Maria, tu n'as pas besoin de savoir lire.
Mais il n'avait pas imaginé le froid glacé, la boue, la pluie des sources, la puanteur du goudron, de l'urine, de la merde répandus au hasard des galeries, ni ce sentiment d'étouffement qui l'avait étreint à la première minute, dès l'entrée dans le labyrinthe noir. Oui, c'était l'enfer.
Les gens sont si gentils, me prodiguent tant de sympathie, que j'ai l'impression d'être atteinte d'une maladie mortelle.
On a répété aux croyants qu’après leur mort, il n’y aurait plus de pardon, qu’ils devraient gagner leur ciel sur la terre » avant de se trouver face au Dieu justicier.
N’accablons pas trop vite ceux qui ont répandu cette image d’un Dieu justicier. Car l’idée du Dieu-amour est tellement révolutionnaire qu’il lui a fallu des siècles pour s’imposer, et qu’il faudra lutter sans cesse pour le faire revivre.
Déjà pourtant, le Dieu de l’Ancien testament, le Dieu d’Israël (que l’on a vu dans un buisson épineux pour parler à Moïse) était proche des hommes, à la différence des dieux grecs. Il s’irritait, certes, fut même tenté, en provoquant le déluge, de les détruire tous mais il cédait aux demandes des hommes, il parlait, promettait, consolait, pardonnait.
Pour être heureux, il faut savoir pleurer.
Habituée à conduire une usine, comment pourrait-elle accepter le gouvernement d'un mari ?
On ne joue pas à la patronne comme à la poupée, et diriger une brasserie, reconnaître la qualité du houblon, savoir coller la bière pour lui donner sa belle couleur claire, ça ne s'apprend pas chez les bonnes sœurs.
Aux yeux d'Arthur Rousset, chaque socialiste était le diable en personne.
Si vous ne savez pas pleurer, chuchota-t-il, vous ne pourrez jamais être tout à fait heureuse. Pour être heureux, il faut savoir pleurer.
Il lui faisait une cour discrète et paisible. Cour est un bien grand mot. Plutôt des allusions à un avenir commun, des attentions et des gentillesses. Un timide, bien différent du valet de ferme dont elle avait senti, chez Jan Vangraefschepe, le poids, l’haleine lourde de bière, et les mains qui la cherchaient.
La jeune fille apprend à dormir sur le qui-vive, une houe à portée de la main, dissimulée dans la paille, pour le cas où. Elle s’étonne parfois que ses compagnons d’étable ne s’associent pas pour la forcer, car alors elle ne pourrait résister. Mais ils n’ont pas cette idée, ils ne sont pas si méchants. Et ils finissent par
Et bientôt fille pour attirer le désir des hommes. Une saison chassant l’autre, elle a grandi. La gamine anguleuse s’est formée, comme disent les commères.