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Critiques de James Sallis (169)
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 L'oeil du criquet

Le personnage principal de ce récit à la première personne est un afro-américain quinquagénaire de la Nouvelle Orléans porteur de trois casquettes : professeur de littérature, écrivain et enquêteur. Epaulé par deux amis de longue date, il est depuis longtemps à la recherche de son propre fils et se penche également sur la disparition de plusieurs jeunes hommes issus de sa communauté. Le rythme du récit est lent, ponctué de nombreuses disgressions, interrogations existentielles , anecdotes en rapport avec le passé tourmenté du narrateur. Ce qui ressort de cette lecture , c'est avant tout, l'empathie envers les malmenés de la vie assortie d'un humour désabusé.
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Salt River

J'aime toujours autant l'écriture, simple et efficace de Sallis. Pas besoin de frioriture pour dire les choses, qu'elles soient pleinte de poésies ou de violences;

Un épisode de l'histoire de Turner avec beaucoup de flash back, et une fin qui n'en est pas vraiment une.



J'ai donc beaucoup aimé ce tome, qui se lit très vite, trop peut être
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La mort aura tes yeux

On connait Sallis comme étant l'un des plus grands auteurs de romans noirs américains contemporains .

Et pourtant il nous scotche avec ce superbe roman d'espionnage qui n'a rien a envier aux maitres du genre .

L'intrigue est remarquablement tissée , telle une magnifique toile d'araignée .

Le style est parfaitement adapté au roman , emmenant celui ci vers des sommets dans le genre.

Les personnages sont remarquablement croqués , dans la suite logique du travail de qualité de Sallis sur cet aspect .

Voila en somme un ouvrage surprenant de la part d'un auteur qui nous à déja habitué au meilleur et qui hisse encore plus haut le niveau .

Grandiose .
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Chester Himes : une vie

Sallis est l'héritier direct d'une grande tradition d'auteurs de polars et romans noirs américains .

Sa rencontre avec Himes ne pouvait étre qu'une évidence .

S'attaquer à une biographie de ce grand monsieur des lettres américaines du 20 éme siécle était un pari un peu risqué que Sallis reléve sans hésitation .

Il y à énormément de respect dans le regard qu'il porte sur Himes .

Cela on le ressent dans sa maniére de raconter cette histoire hors norme , qui fus celle de Chester Himes .

Tout les passages de la vie de celui çi sont abordés avec une infinie pudeur , et ungrand respect .

On revisite le parcours de ce grand auteur américain avec un admirateur qui à l'intelligence de faire un portrait intelligent de Himes .

La tache n'était pas évidente , le pari risqué , et pourtant Sallis s'en sort haut la main et confirme son immense talent .

Un hommage magnifique , à découvrir absolument .
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Papillon de nuit

C'est loin d'être une nouveauté puisque ce roman est paru aux Etats Unis en 1993 et a fait l'objet d'une traduction française en 2000. Il fait partie d'une série mettant en scène le détective privé afro-américain Lewis Griffin cumulant également les fonctions de professeur de littérature française et d'écrivain. Basé à la Nouvelle Orléans , Lew traîne derrière lui un passé douloureux - constitué de déboires sentimentaux et familiaux assortis d'une dépendance à l'alcool - et d'un présent fait de solitude et de résilience. Il peut néanmoins sur l'amitié et le soutien de deux amis de confiance : Don, policier afro-américain et Richard , assistant social gay. Dans cet épisode, il retourne dans le sud profond de son enfance, à la recherche de la fille adolescente d'une de ses ex-compagnes, égarée dans les bas-fonds où se concentrent les junkies. Ce récit dépeint avec empathie l'univers des laissés-pour-compte de cette partie de l'Amérique, univers empreint de malchance , de discrimination raciale, d'abandon et de violence , avec une bande son résolument blues.
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Willnot



Willnot, petite ville américaine, a des airs de havre de paix pour ses habitants qui, sans être complètement versés dans la contre-culture ni le libertarianisme, cultivent un mode de vie simple et des relations qui le sont tout autant. On s’entraide, on évite de juger ses voisins et parfois, comme Lamar, le narrateur, et son compagnon Richard, on coupe télévision, radio et internet pour ne pas se sentir agressé par l’état du monde. La découverte d’un charnier à l’écart de la ville, le retour de Brandon Lowndes, qui a grandi là avant de partir faire la guerre en Irak, l’arrivée d’une agent du FBI, viennent sensiblement perturber le quotidien de cette ville idéale et en particulier celle de Lamar.

Faux roman noir, mais véritable œuvre qui s’emploie à saisir en creux l’esprit du temps à travers la description d’une communauté qui s’en tient éloignée autant que possible, Willnot est un récit totalement dépouillé dans lequel James Sallis ne cherche à donner aucune réponse aux débuts d’intrigues qu’il a semés.

Par contre, à travers les yeux de Lamar, médecin et, à ce titre, connaisseur de tous les habitants et d’une grande part de leur intimité, il dévoile toute une galerie de vies certainement sans importance pour d’autres que ceux qui les vivent et leurs proches. Mais, il le montre aussi, ce sont ces vies insignifiantes qui forment une société et en tissent l’âme. Lamar, lui, comme il le dit « rafistole les gens » et fait ce qu’il peut « pour les remettre en état de marche ». Sans doute essaie-t-il en même temps, maladroitement, de se réparer lui-même en réparant les autres.

Rempli de non-dits, d’impressions fugaces, de portraits dont la concision n’interdit pas la profondeur, Willnot est écrit avec la même apparente économie de moyens. James Sallis évite autant les intrigues alambiquées qu’une écriture trop clinquante. Et derrière cette simplicité de façade, il y a des mots littéralement mis en musique – on saluera au passage Hubert Tézenas à la traduction –, une orchestration ou une chorégraphie des destins qui se croisent à Willnot et en révèlent la vie telle qu’elle est : complexe sous son évidente simplicité – on naît, on meurt et, entre temps on essaie de se débrouiller avec ça, avec la perte de ceux qu’on aime, avec ce que l’on voudrait accomplir pour se réaliser soi-même. Difficile d’ailleurs de ne pas voir derrière Lamar et son père, qui hante ses souvenirs, des parcelles de James Sallis lui-même et du regard qu’il porte sans doute aussi sur sa vie.

Récit intime mais sans pathos, polar dont la résolution des intrigues importe moins que celles et ceux qu’elle permet de découvrir, portrait d’une Amérique idéale sous la menace d’une intrusion de la triste réalité mais qui se défend plutôt bien, Willnot est un roman doux-amer, émouvant et néanmoins optimiste.


Lien : http://www.encoredunoir.com/..
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Salt River

Ce troisième tome de la trilogie mettant en scène John Turner, dans une petite ville perdue du Tenessesse, est à mes yeux le moins réussi. En effet, j’ai ressenti une profonde sensation d’inachèvement, là où, avec une même thématique, Joe R. Lansdale a su aller jusqu’au bout de son intrigue. Bien sûr, c’est un choix de l’auteur d’avoir écrit un livre si court (160 pages) et d’avoir laissé presque toutes les enquêtes inachevées. Le lecteur a quelques réponses (pas toutes) mais aucune certitude, comme si, finalement, la vie, la mort, n’étaient dû qu’au hasard qui fait que vous êtes au mauvais endroit au mauvais moment avec les mauvaises personnes. Ou comment redéfinir le sens du mot « absurde ».

Deux ans se sont écoulés depuis Criple Creek – deux ans depuis la mort de Val. La vie a continué pour John, toujours shérif par défaut, avec toujours ses incidents et ses drames qui ponctuent la vie locale. La liste des plaintes que le bureau du shérif reçoit quotidiennement est édifiante à cet égard. Reste à faire le tri entre celles qui sont insignifiantes, et celles qui méritent toute l’attention du shérif : la différence est ténue, les conséquences vraiment inattendues.

Les retours en arrière qui nous racontent le passé de John sont toujours présents, mais dans ce troisième volume ils m’ont vraiment semblé parasiter le déroulement le l’intrigue par leur longueur et leur fréquence. Quant à son futur, il nous est annoncé de manière pudique, tout en sous-entendus. L’ensemble donne un roman en demi-teinte, avec ses violences et ses tendresses, un roman qui laisse cependant un goût d’inachevé.
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Bois mort

Comment le grand public peut il ignorer les oeuvres de Sallis ainsi ?

Il y a une profondeur psychologique , une dimension tragique superbe , une puissance rare dans l'écriture , comment peut on ignorer ainsi cet auteur ?

Cet opus inaugure de la meilleure maniére possible une nouvelle série avec un personnage principal que l'on sent vivre au travers des mots de Sallis .

A ce niveau là ce n'est plus du roman noir mais de la littérature à part entiére .

Un opus tragique , puissant , avec un souffle dramatique rare .

Ce livre est un éniéme chef d'oeuvre de Sallis !
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Papillon de nuit

Sortant d'un nième thriller écrit par un auteur de guide de voyages, je me dis que chacun devrait rester dans son domaine de compétences.



Ici , c'est un roman noir dont le héros est un écrivain/détective noir . Beaucoup d'appelés et peu d'élus dans ce domaine. Je ne parle pas de l'adjectif mais du substantif bien sûr.

Le vrai écrivain est une race à part.Il a sa propre musique. Celle-ci est bien mélancolique mais très attachante.



Je ne conseillerai pas la lecture de cet ouvrage à toute personne traversant une phase dépressive ou se battant avec son alcoolisme.

Pendant la lecture, évitez aussi d'écouter du blues avec un verre de bourbon en main et au bord d'une falaise.

Remarquez, si vous en êtes là, hein ….



Pour les autres lecteurs aventureux, ce sera une balade nostalgique à la recherche d'une jeune femme perdue dans le sud profond, le tout agrémenté de bagarres

brutales, de digressions sur Raymond Queneau, d'amitiés solides, d'amours perdues et de filiation difficile . Bref le temps qui passe.



Si vous n'êtes pas alléché par cet étrange programme

, c'est que vous n'êtes pas un lecteur curieux et c'est bien dommage.



Mânes de Chester Himes et James Baldwin , ne sortez pas du corps de cet écrivain, vous y avez trouvé un excellent refuge.



Je ne sais pas si lui et Walter Mosley se connaissent et s'apprécient mais, pour moi, ils sont de la même famille des très bons écrivains américains dont la petite musique résonne en moi.

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Willnot

Ce livre n'est ni un thriller ni un polar classique. Au début, j'ai trouvé cela déroutant. Je n'avais jamais lu cet auteur auparavant et je pensais, à la lecture de la 4ème de couverture, que j'allais pénétrer dans une enquête policière assez traditionnelle. Ce n'est absolument pas ça.

C’est l’histoire d’un médecin de petite ville, de ses divagations, de ses réflexions sur l'existence, pas toujours cohérentes, pas toujours très claires.

Si vous acceptez de vous laissez emporter et abandonnez la notion d’histoire avec un début, un milieu et une fin, vous découvrirez un roman existentiel: la vie, la perte, le bonheur et la confusion.

Etrange, déstabilisant mais surtout singulier.
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Bois mort

C'est un livre qui est lent, très lent et qui prend son temps. Les chapitres passent du présent au passé sans prévenir, ce qui oblige à bien retenir tous les personnages et les événements. C'est le tome 1 d'une série, mais vu le tempo, je ne suis pas sûre de lire les suivants.
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Chester Himes : une vie

Une biographie passionnante de Chester Himes, écrite de main de maître par un auteur contemporain de premier plan. Les éléments de la vie de Himes qui sont ici très bien décrits et analysés, à base d'un travail de documentation remarquable, donnent une vision de son oeuvre qui permet de mieux comprendre ses romans de la période américaine.

Le passage à la période gallimard est également édifiante tant elle s'apparente à une pure production sur commande dans laquelle Himes s'implique presque contre son gré et poussé par le besoin de reconnaissance : il trouvera le succès mais pas forcément pour la dénonciation du racisme qu'il mettait en avant dans ses premiers romans et la disparition du couple fétiche homme noir-femme blanche au profit d'aventures rocambolesques et exotiques à Harlem (visant explicitement le public français) laisse dubitatif même s'il est assez logique : il y a deux oeuvres chez Chester Himes et le passage de l'une à l'autre est à la fois un évident besoin d'argent mais aussi la rencontre entre deux phases de vie.

Le rôle central de La fin d'un primitif est mis en valeur ce qui confirme pour moi que c'est le livre le plus abouti de Chester Himes.

A lire sans modération pour les adeptes de Himes ou ceux qui voudraient le devenir (et peuvent avec régal lire en parallèle ses premiers romans et les chapitres qui correspondent plus ou moins dans sa bio).
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Sarah Jane

Le roman des silences, récits lapidaires de présences croisées, des absences qu'elles laissent, de tout ce qui ne nous détermine pas tout à fait. Toujours dans cette très haute perfection du style, cette sécheresse qui atteint tout de suite à nos incompréhensions, James Sallis signe un nouvel opus qui émerveille dans sa sagesse simple, âpre. Sarah Jane immense roman noir qui laisse au lecteur le soin de combler les silences en son centre.
Lien : https://viduite.wordpress.co..
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Willnot

Le dernier roman de James Sallis, féru de jazz et de littérature, auteur du cultissime « Drive », notamment remarqué pour son adaptation très réussie au cinéma et de la série « noire » dont Lew Griffin est l’improbable héros, est un livre déconcertant. Il commence comme un bon vieux polar par la macabre découverte d’un charnier dans une ancienne carrière proche de la ville qui donne son nom au roman, le retour d’Irak de Bobby Lowndes un enfant du coin devenu sniper chez les Marines et l’arrivée d’une agent du FBI attachante et un peu étrange. Le héros Lamar, médecin depuis plusieurs décennies à Willnot, partage son quotidien avec Richard professeur de littérature au lycée de la ville et son chat Dickens à l’humeur fluctuante. Il est appelé sur les lieux du crime par le shérif vieillissant qui souhaite avoir son avis sur les cadavres découverts à côté de la ville et reçoit la visite clandestine de Bobby, qu’il a perdu de vue mais connaît bien pour l’avoir soigné lorsqu’il était adolescent.



Dans son style toujours aussi fluide et détaché, James Sallis met en place les éléments de l’intrigue, puis le roman digresse en douceur en se focalisant sur le quotidien harassant de Lamar qui oscille entre le traitement des affections légères à son cabinet de docteur de ville et les interventions plus graves à l’hôpital. Le lecteur plonge progressivement dans les pensées parfois nostalgiques, souvent troublantes de Lamar sujet à de terribles cauchemars récurrents. Ce dernier est traversé par une citation de Kierkegaard, regarde le monde avec un œil à la fois bienveillant, détaché et ironique, replonge régulièrement dans l’univers des romans de science-fiction qu’écrivait son paternel à la pelle, se perd dans les intrigues des livres de son enfance, ne s’émeut pas des visites inquiétantes que lui rend Bobby, et devise tranquillement avec l’agent du FBI qui a pris racine dans la petite ville hors du temps qu’est Willnot.



On comprend assez vite que James Sallis se fiche totalement de l’intrigue et se paie notre tête, qu’il ne cherchera même pas à esquisser un semblant de résolution de l’énigme qui était pourtant posée avec délicatesse en début d’ouvrage. Il semble préférer écrire sur la littérature et les fameux romans du père du héros qui font évidemment écho aux romans de science-fiction qu’écrivait Sallis lui-même au début de sa carrière. Reste Lamar qui contemple le monde avec le regard d’un gosse de dix ans partagé entre émerveillement et désenchantement et doit faire face à des démons intérieurs bien plus effrayants que la parodie de roman noir que James Sallis fait semblant d’écrire...
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Le tueur se meurt

Court, mais au rythme et au découpage désarçonnant.

Polar moderne et efficace, parfois ultracinématographique, parfois introspectif.

Des zones d'ombres qui ne sont pas éclairées et c'est tout à fait bien.

Triste, glauque, désenchanté, d'une noirceur remarquablement transmise.
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Le tueur se meurt

Résumer un roman de James Sallis est une gageure tant cet auteur atypique échappe complètement aux codes du genre; Une voix complètement à part dans le roman noir, notamment au niveau de la construction de ses histoires. Drive a été remarquablement adapté au cinéma (rare pour être noté d’ailleurs!), et le film retranscrit parfaitement l’atmosphère sombre, envoûtante qui caractérise les romans de cet auteur. Le tueur se meurt est un véritable chef d’oeuvre, le meilleur roman de James Sallis à ce jour: un roman très noir centré sur plusieurs personnages profondéments humains, dont l’auteur dissèque de manière mélancolique les pensées et les rêves: un tueur à gage en fin de vie, un flic surmené, et un garcon abandonné par ses parents qui vit seul dans la maison familiale; Des personnes normales, qui ont toutes subi une perte, un traumastisme, et qui sont engluées dans une ville étouffante, perdue dans le désert; Un décor de solitude et de désolation, qui incite à l’introspection, à la réflexion, mais aussi à la tragédie. Il y a bien sûr un scénario sous-jacent, une intrigue policière très subtile, prenante. Sallis n’oublie pas de captiver son lecteur de polar à énigme.



Le tueur se meurt est une sorte de polar philosophico-métaphysique, dont la mort est bien sûr le sujet de réflexion central, mais pas seulement; C’est plus précisément le côté éphémère de la vie qui ressort, rien ne dure, la stabilité et la sécurité ne sont que des leurres. Une fois cette donnée intégrée, quel sens donner à sa vie? Faut-il d’ailleurs lui en donner un? Et de quelle marge de manoeuve disposons-nous, dans une société technologique de plus en plus “formatée”, où tout va toujours plus vite? Les réponses nous appartiennent. En tout cas arrêtez-vous un moment, prenez le temps de vivre et de vous plonger dans la narration hypnotisante de l’auteur. Les mots de James Sallis vous toucheront, et sa perception de la réalité, qui se mêle étrangement aux rêves de ses personnages, ne pourra pas vous laisser perplexe. Un livre puissant, hypnotisant! un roman intelligent tout simplement.
Lien : http://www.conseilspolarsdep..
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Bois mort

Inutile de le nier, James Sallis fait partie des grandes plumes du polar. Il a cette façon unique de tourner autour du pot, de lancer des ellipses, de parler en métaphores, d'employer des images et à dieu, comprenne qui pourra.

Bois mort inaugure un nouveau cycle et introduit le personnage de Turner, ex-flic, ex-taulard, ex-psychologue. L'homme est usé, tellement usé qu'il a décidé de se perdre dans les confins d'une région sauvage du middle-ouest, du côté de Tupelo.

Bois mort est un prétexte, tout son plan, toute sa progression en aller-retours (un chapitre pour le présent, un pour le passé, alternativement) ne sert qu'à évoquer la complexité de Turner, ses blessures, sa sauvagerie : " la vérité toute simple, c'est que ces choix, je ne les ai pas faits. Je n 'ai jamais choisi de ramper dans la jungle d'un pays si éloigné que je n'en avais jamais entendu parler. De tuer mon équipier, ni de tuer un homme à qui je n'avais rien à reprocher en prison, un homme que je connaissais à peine."

Malgré tout un polar doit mener une enquête, et c'est ici le soucis : on se fiche complètement de la résolution de l'énigme, je ne suis d'ailleurs pas tout à fait sûr d'avoir compris le mobile. Bois mort permet à James Sallis d'introduire son héros, gageons que les deux romans suivants rendront davantage hommage à Turner que ce Bois Mort un brin décevant.
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Drive

C'est sans doute le côté caché de James Sallis : il aime le polar noir et nous en donne un excellent exemple, loin de son écriture habituelle. Du coup le personnage central est moins fouillé, tout est un peu délité mais toujours dans une ambiance excellemment rendue.
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Driven

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DROWN PLUTOT

Qu’est ce que c’est que ce truc ? C’est rien. Il n’y a pas d’intrigue. Il n’y a pas d’ambiance. Il n’ y a pas de personnage. C’est rien. Autant j’avais aimé le premier qui avait belle consistance. Là, L’absence sidérale. Il a voulu ne pas faire quoi Sallis ?



Driven qu’il a appelé cela. Plutot Drown qu’il aurait du. Même dans le titre il ne s’est pas foulé.

Circulez il n’y a rien à voir.





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Sarah Jane

Après une enfance difficile dans une famille dysfonctionnelle, Sarah Jane quitte, à l'âge de dix-sept ans sa bourgade natale du sud des Etats-Unis pour se lancer dans un parcours chaotique. Elle commence par fréquenter un groupe d'étudiants marginaux sur un campus universitaire, puis incorporée dans l'armée , effectue un séjour dans une zone de conflit au Moyen-Orient. De retour au pays, après quelques emplois dans la restauration , elle finit par rejoindre l'équipe de l'unité de police dans une petite localité .Un récit à la première personne, dépouillé de toute considération psychologique, dans lequel cynisme et empathie sont au rendez-vous. L'auteur excelle dans l'exercice de la métaphore pour évoquer l'univers des cabossés de la vie et l'incommunicabilité des êtres. J'ai adoré ce récit qui sort résolument des chemins battus dans le royaume du polar.
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