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Citations de Jean-Marie Pelt (507)


Il faut être singulièrement ignorant pour ne pas mesurer, par-delà les triomphes du cerveau humain, le paradoxe de son manque d'intelligence en termes de lucidité. La vision fragmentée est à l'origine de ce qui convulse la communauté humaine, handicapant la perception d'une réalité qui repose sur la cohésion et la cohérence du vivant.
p. 147
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"L'INVENTION DE LA SEXUALITÉ"
Faute de les posséder, l'adaptation est impossible, et la mort guette. Pour répondre à ce challenge, l'évolution a « inventé » la sexualité.
Deux individus, le père et la mère, possèdent chacun, dans leurs organes génitaux, des cellules sexuelles ou gamètes : spermatozoïdes ou ovocytes. En se rencontrant et en fusionnant, ces gamètes additionnent une moitié du patrimoine génétique de chaque parent, créant une cellule œuf qui, par divisions successives, donnera à son tour un embryon, un fœtus, puis un nouveau-né. Au gré des gènes reçus en héritage, l'individu nouveau différera plus ou moins des deux parents, car « qui crée un œuf crée du neuf » ! C'est ici qu'apparaît toute la subtilité de la sexualité : lors de la formation des gamètes, le patrimoine génétique de chaque parent, contenu dans le noyau de toutes ses cellules, se divise en deux dans leurs organes sexuels. Pour autant, après division, les gamètes ont tous des patrimoines différents, certains gènes passant dans tel gamète, d'autres dans tel autre.
Une image permettra de comprendre la subtilité de la formation des gamètes.
Si l’on coupait de haut en bas une maison par le milieu, certains meubles et bibelots resteraient d'un côté, d'autres de l'autre ; quand bien même la maison (le patrimoine héréditaire) abriterait tous les meubles (les gènes), ceux-ci ne seraient pas les mêmes dans chaque moitié. Il en ira ainsi lors de la division de chaque chromosome, élément porteur des gènes parentaux. À la formation des gamètes, une multitude de combinaisons génétiques apparaissent, et par leur fusion se forment de nouveaux patrimoines héréditaires. La sexualité conduit à un formidable brassage des gènes, avec apparition de toutes sortes de combinaisons nouvelles. Elle engendre à chaque génération des patrimoines génétiques nouveaux. Plus les combinaisons génétiques sont nombreuses et diverses, plus grandes sont les chances de résister à des crises environnementales, car il y aura toujours des biotypes capables de s'adapter et de franchir l'obstacle.
Il n’en va pas de même pour les clones : tous possèdent le même patrimoine génétique. Qu'un bouleversement des conditions environnementales survienne, et tous les clones, incapables de s'adapter s'ils ne possèdent pas le bon gène, seront éliminés.
p. 66 et 67
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LE MONDE A-T-IL UN SENS ? ... "LE BAL DES PARTICULES"

… la concordance entre les apports récents de la science et le texte de la Genèse. Le Vatican ne semble pas lui en avoir tenu rigueur, puisque Georges Lemaître fut bientôt nommé par Jean XXIII président de l’Académie pontificale des sciences.
Cette anecdote illustre la complexité du débat entre science et foi. Deux thèses s'affrontent : celle du concordisme et celle de l'autonomie réciproque. Pour le concordisme, les textes sacrés, pris au pied de la lettre, ne peuvent en aucune manière être contredits par les apports de la science. Cette position, encore majoritairement présente dans l’islam, découle de ce que les musulmans considèrent le Coran comme dicté par Dieu. Or Dieu ne saurait se tromper, donc la science ne peut que concorder avec ce que dit le texte sacré sur l’évolution de la vie et de l’univers. Le christianisme a une vision différente : il voit dans la Bible un texte inspiré. Il se réclame d’une expression bienvenue du grand paléontologue américain Stephen Jay Gould, récemment disparu : « le non-recouvrement des magistères » Science et foi exposent des points de vue différents parce qu'ils ne parlent pas la même langue : la Bible, par ses mythes, ses symboles et ses poèmes,parle un langage imagé et « fait sens ». Ce qu’il en faut retenir, c’est « la morale de la fable », la leçon à tirer du texte. La science, au contraire, est analytique et souvent réductionniste. Elle s'appuie sur des faits dûment constatés et prouvés. Elle ne prétend pas « faire sens » ; elle « fait science » !
La querelle autour du créationnisme, notamment aux États-Unis, illustre bien les risques du concordisme présent dans certains courants évangélistes. Vouloir faire concorder le récit biblique de la Création en six jours avec les acquis de la science des origines, c'est nier tous les apports scientifiques, que ce soit en astrophysique ou en biologie. Position intenable !
p.32 et 33
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Je crois qu'une feuille d'herbe n'est en rien inferieure au labeur des étoiles,
Et que la fourmi est également parfaite, et un grain de sable,
et l'œuf du roitelet,
Et que la rainette est un chef d'œuvre
digne du plus haut des cieux,
Et que la ronce grimpante pourrait orner les salons du ciel,
Et que la plus infime jointure de ma main
l'emporte sur toute la mécanique,
Et que la vache qui broute, tête baissée,
surpasse n'importe quelle statue,
Et qu'une souris est un miracle de confondre
des milliards d'incroyants.
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La Nature a des perfections pour montrer
qu'elle est l'image de Dieu, et des défauts
pour montrer
qu'elle n'en est
que l'image.

Pascal, Pensées
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Dans l'organisme complexe tel qu'un pluricellulaire, chaque cellule doit consentir à inhiber certaines de ses potentialités premières au profit de la société cellulaire à laquelle elle appartient. Déjà se profile, à propos de ces végétaux primitifs, l'organisation des sociétés humaines les plus élaborées où, quel que soit le degré d'autonomie accordé aux individus, de larges sacrifices doivent être consentis pour la survie du groupe. L'individu paie toujours son tribu, fût-ce sous forme d'impôt, à la société à laquelle il appartient et dont il n'est qu'une cellule.
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L’ail est médicament des voies respiratoires et de l’hypertension, qu’il corrige. Il possède enfin des propriétés diurétiques attribuables au fructosane ainsi qu’à l’essence qu’il contient. Des travaux récents ont mis en évidence les propriétés de l’ail comme hypocholestérolémiant : les taux de cholestérol et de triglycérides sanguin sont, grâce à lui, significativement abaissés. D’où un effet heureux sur l’artériosclérose et l’hypertension, déjà signalé.

On l’utilisait jadis comme antiseptique dans diverses maladies, la peste et le choléra notamment ; ses indications ont subsisté jusqu’à nos jours, mais avec des finalités moins ambitieuses.
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"Ce pin solitaire combien de siècles a-t-il vécus?
Le vent qu'on y entend est si pur qu'il suggère la profondeur du temps" Ichihara No Ôkimi
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Lors de la montée en puissance de l'écologie au cours des années 70, la grande industrie chimique a été en quelque sorte sommée de faire la preuve de l'innocuité des molécules produites par elle aussi bien sur la santé humaine que sur celle des animaux et des plantes. Ces derniers bénéficièrent soudain d'une considération à laquelle ils n'avaient guère été accoutumés jusque-là. Il n'était que temps : la nature était devenue l'innocent réceptacle de déchets domestiques ou industriels de toute sorte, ainsi que des molécules utilisées par l'agriculture et qui, s'infiltrant dans les chaînes alimentaires, produisaient des intoxications et des éliminations massives d'êtres vivants.
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En Inde, une tradition rapporte que le dieu Krishna faisait jouer de la musique afin que la végétation de ses jardins devînt de plus en plus luxuriante. Dans les années 60, le Dr Singh, botaniste de l'université d'Annamalaï, féru d'histoire ancienne de l'Inde, fit écouter de la musique à ses plantes et constata une croissance plus rapide et une plus grande robustesse que chez des plantes témoins. De surcroît, il semblerait même que des plantes à fleurs soient en avance lors de leur floraison par le simple fait d'une exposition prolongée à la musique. Le Dr Singh affirme également et démontre par quelques essais que les récoltes sont plus riches si l'on utilise un fond musical. Il pratique même des expériences à grande échelle, émettant de la musique par haut-parleurs sur des champs cultivés et compare les résultats à ceux de champs témoins dont la croissance se révèle plus lente. On discerne d'emblée un effet pervers de ce genre d'expérimentation : qu'adviendrait-il demain si de la musique tonitruait dans nos campagnes ?

C'est à la fin des années 60 que Dorothy Retallack, biologiste et mélomane, entreprit des travaux, d'ailleurs fort controversés, sur les effets de la musique sur les plantes. Elle fit des révélations surprenantes qui suscitèrent dans le monde scientifique des réactions plutôt hostiles, mais que les médias reprirent à grand fracas. Selon D. Retallack, la musique préférée des plantes serait la musique orientale, qui pourrait aller jusqu'à doubler le rythme de leur croissance, notamment les « raga » joués par des instruments à cordes. Au second rang, on trouve la musique classique, avec une prédilection pour Jean-Sébastien Bach, suivie de très près par le jazz, à condition de supprimer les percussions. Quant au rock et autres musiques dites « hard » ou « acide », elles provoquent à court ou long terme des lésions irréversibles. Il serait donc fortement déconseillé de « sortir » les plantes en discothèque sous prétexte de leur faire changer d'atmosphère ! (pp. 218-219)
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Comme son maître (Linné), Thunberg avait d’abord entrepris des études de théologie, puis de droit à l’université d’Uppsala, en Suède, son pays d’origine. Il avait aussi appris, non sans difficulté, le latin, comme il était d’usage à l’époque, ne fut-ce que parce que toutes les descriptions des plantes s’effectuaient exclusivement dans cette langue, la langue internationale des botanistes.
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Nous avons à sortir de notre prétention, à cesser de lutter contre les évidences, pour nous relier avec humilité à l'intelligence qui s'exprime à travers la vie sous toutes ses formes depuis les origines.
P.174
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La première évidence à prendre en compte pour coopérer en toutes objectivité concerne les limites de la "planète patrie" telle que la nomme mon ami Edgar MORIN. Ce paramètre doit désormais être la référence absolue; ce constat réaliste devrait logiquement nous inciter à renoncer à la sacro-sainte croissance économique indéfinie, et ce d'autant plus que ce qu'il est convenu d'appeler "économie" en est la totale négation. il s'agit en réalité d'un système où l'avidité humaine peut s'exercer "légalement" au préjudice des "damnés de la terre" qu'elle multiplie par l'accaparement et la concentration des biens vitaux au profit d'une minorité de plus en plus minoritaire.
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La vieille peur d'être et de mourir demeure, inexpugnable, inéluctable, existentielle. Mais la vie moderne la maquille, au besoin l'escamote. Le confort crée la sécurité. La télévision, la radio font diversion ; grâce à elles, on n'est plus jamais seul chez soi, quoique l'on se sente plus seul que jamais dans une foule. Le rythme des cadences empêche de penser. La marée des vacances enfle son tourbillon. Plus de temps pour écouter la nuit. Plus de temps pour la peur... Et la peur recule.
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En réalité, l'alcool est un dépresseur ; l'euphorie ressentie au début de l'ivresse est vite remplacée par un état de torpeur. Ses effets sont d'ailleurs cumulatifs avec ceux des barbituriques. Une personne sous l'influence d'un barbiturique s'enivre plus rapidement; et prendre des somnifères après une soirée très arrosée ne va pas sans risque, car les effets des deux drogues se conjuguent et peuvent provoquer un accident. En revanche, le café atténue les effets dépressifs de l'alcool : la séquence café/pousse-café est un moyen habile pour maintenir à l'issue d'un repas une euphorie légère, sans abattement ni torpeur.
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Etre capable de fumer sans tousser, pleurer ou vomir, c'est prouver qu'on n'est plus un petit, c'est montrer qu'on a subi l'épreuve initiatique... Aspirer doucement la fumée pour la rejeter, par la bouche ou par le nez, d'un seul coup ou par petites bouffées, « tirer » religieusement sur une cigarette sans la mouiller, pour faire des nuages ou des ronds, à volonté, c'est avoir la maîtrise de cet objet dangereux, amer, piquant et irritant.
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La prudence exige toutefois qu'on ne plante que les ginkgos mâles, pour éviter l'impact sur les trottoirs des grosses « mirabelles » de la femelle sur lesquelles les passants risqueraient de glisser et de tomber. Enfin – exigence qui n'est point des moindres –, l'arbre urbain se doit d'être beau et d'une forme telle qu'un camionneur ne risque pas de voir mettre en péril les superstructures de son véhicule par des branches trop basses.
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La figue n'est pas un fruit, mais un faux fruit. Ses fleurs nombreuses et minuscules sont sagement alignées au fond d'un réceptacle presque clos et qui s'invagine littéralement. A maturité, ce réceptacle devient charnu : c'est la figue. Les fleurs femelles qu'il abrite se transforment en autant de petits fruits secs qui craquent sous la dent et que l'on prend habituellement pour des graines. Bref, la figue n'est pas un fruit, mais une coupe de fruits!
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À travers les grandes spiritualités du monde
Cheikh Bentounès est le maître spirituel de la confrérie Alawiya, confrérie soufie aux antipodes de tous les intégrismes. Il vit un islam mystique dans une profonde union à Dieu, et déplore que les intégristes imposent un ordre qu'ils veulent immuable, oubliant ainsi que « la religion interprétée à la lettre n'enseigne que des vérités superficielles, sources de bien des drames ». La véritable spiritualité est à ses yeux recherche permanente de la réalité du Message pour savourer, dans le partage et la richesse de la vie, l'intarissable flux du divin qu'elle porte en elle. Aussi jette-t-il sur l'évolution actuellement perceptible dans le monde des religions un regard sévère : « Aujourd'hui, les religions sont devenues des prisons pour l'esprit ; l'aspect extérieur a pris tellement d'importance que l'homme ne peut s'y épanouir ; les soufis se sentent proches de toutes les créatures, au-delà de toutes les religions. Chaque être a reçu le divin en dépôt, tout le monde aspire au bonheur ; certains le recherchent dans l'argent, le pouvoir ou dans le salut d'une religion. Ce sont là des moyens illusoires. Une seule chose peut réellement apaiser et apporter le bonheur : c'est de vivre dans l'union et non dans la séparation, dans la perpétuelle contemplation du divin. Telle est au fond notre véritable naturel. » Goûtons cet hymne à la paix de mon ami Bentounès, témoin contemporain de la haute et flamboyante spiritualité de l'islam soufi :
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1. Cheikh Bentounès, Un maître pour la paix, www.uneballepourlapaix.fr.
p.123/24
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Brésiliens ou Nord-Américains, n’ont pas le monopole de l’ethnocide ; à l’Est comme à l’Ouest, les sociétés productivistes se sont trouvées confrontées, dans leur expansionnisme, aux traditions des populations locales ; cela s’est toujours passé de la même façon : au plus mal – en tout cas pour les Esquimaux et les Indiens -. La banalisation culturelle généralisée nivelle toutes les cultures, bien entendu par le bas. Un nivellement culturel que l’introduction massive de la vodka symbolise tragiquement !
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