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Critiques de Jean Vautrin (254)
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Canicule

C'est un été suffocant...

Jimmy Cobb est en cavale, il a enterré son magot, dans un champ de blé, en pleine canicule, et va se cacher dans une ferme perdue.

" A cette minute même, Cobb lutte pour chasser de son esprit, la douloureuse impression qu'il est tombé dans un traquenard".





Chim n'est pas heureux. Horace, violent et tyrannique, vient de lui flanquer une rouste.

Mais, ça ne lui fait ni chaud, ni froid, car il a l'argent de Cobb, retrouvé dans le champ de blé...





Jimmy Cobb a failli buter le vieux, en voyant le gosse dans la poussière, mais il doit garder la tête froide. On peut être gangster, poursuivi par la police et d'autres malfrats, on n'accepte pas la méchanceté gratuite.

Cobb a déjà abattu des hommes, ses complices, froidement !





Le vieux a eu chaud aux fesses, sous le soleil brûlant, sans le savoir. Jessica, la mère de Chim, non plus, n'a pas apprécié, un incendie dans les yeux ...





Une qui est en chaleur, c'est une qui boîte, qui est moche, c'est Ségolène ( " savez, on voit pas que j'suis moche quand j'suis su'l'dos")

Un brasier dévore son bas ventre, chaud devant!...

Elle n'a pas froid aux yeux, en se collant à tous les hommes qui passent: Jésus l'ouvrier, un gendarme, et Jimmy Cobb.

La fille fait du chantage. Elle reviendra le voir, dans la nuit, sinon gare aux flics. La sueur coule dans le dos du truand, il se ventile...

Il y a une truie dans la porcherie. Cobb, vautré dans la fange, ignorait qu'il y en avait d'autres!





Jessica aussi, sait que Cobb est là, et lui apporte un repas. Elle lui propose de l'aider contre un service.

Lequel?

Tuer son mari!



Le mari en question, a un coup de chaud, en espionnant des filles nues, au camping, en compagnie de son frère Socrate.

Ces deux là sont armés de fusils de chasse, calibre 12...

Mais, tout le monde sait que Cobb est présent ? Sauf ses poursuivants, une bande de truands, pour l'instant...





Jean Vautrin( prix Goncourt pour " Un grand pas vers le bon Dieu") a réalisé dans une autre vie, sous le nom de Jean Herman, " Adieu l'ami".

Canicule a été adapté au ciné par Yves Boisset, avec Lee Marvin et Miou Miou.

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L'homme qui assassinait sa vie

"Noir, c'est noir. Et, il n'y a plus d'espoir..."





Jean Vautrin ( prix Goncourt pour " Un grand pas vers le bon Dieu) a réalisé dans une autre vie, sous le nom de Jean Herman: " Adieu l'ami" avec Alain Delon et Charles Bronson.





Dans ce livre, FFF, sorti après 3 ans de prison, suite à des malversations financières, dit "adieu à sa vie"...





C'est un roman noir:

avec les thèmes chers aux romans policiers de la " Série Noire".





Le héros : quel héros ?

" Sa vie? Dégueue. Un vrai bourbier"...

Un ex taulard qui n'a plus rien à perdre, croise un détective privé, fauché comme les blés, et la route d'un gros flic teigneux.





La femme: Jenny, l'ex femme de FFF, elle meurt très vite, de plusieurs balles, dans le bas ventre...





La ville: Bordeaux, une ville dégueulasse, sous une pluie sale. Elle pue le cafard et la poisse...

" Les junkies dealent sous les néons. le vice renifle les ados dans les coins. La banalité lancinante du ciel grisâtre obsède les proxénètes. Il pleut..."





La violence: ça défouraille!

FFF tire dès qu'il peut! Il se venge et tue sans vergogne, ceux qui le gênent, comme ceux qu'il recherche. Il manque de peu de tirer sur un clébard, puis se ravise...





Jean Vautrin le déclare: " Gigolettes, rebuts, transfuges, paumés, otages, beurettes, obèses, negros exportés-Boeing, junkies, funkies, prolos... C'est l'homme qui m'intéresse !





Suivez FFF, et ces épaves jusqu'au bout de la nuit. Il n'y aura pas d'aurore!
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Les Aventures de Boro, reporter photographe..

Sympa de retrouver notre ami Boro, sorte de Tintin (ici Milou le chien est remplacé par le fameux appareil photo Leica) qui traverse le terrible vingtième siècle avec fougue et insouciance.

« Les noces de Guernica » nous embarque en 36 au temps du Front populaire, dans l’Espagne Franquiste et dans la menace nazie qui se précise. Toujours écrites à quatre mains, ces noces sont bien agréables à suivre (ce n'est pas toujours le cas pour des noces) même si l’époque évoquée l’est beaucoup moins. Une lecture toujours enlevée, enjouée avec sous l’aventure et les péripéties Boronesques, un instantané de la grande histoire. Frank et Vautrin un duo au top. Une réussite.

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Canicule (BD)

Sous une chaleur écrasante et un soleil aveuglant, dans un champ de blé, Jimmy Cobb, costume cravate, vient d'enterrer une valise puis compte les pas qui le sépare d'un pylône électrique afin de retenir l'endroit où il a caché son butin. Très vite, il s'enfuit. Mais, c'était sans compter sur Chim, un gamin hardi, qui a évidemment tout vu. Aussitôt, il se met à creuser à l'endroit même, non sans avoir attendu au préalable le départ des cognes qui survolaient le terrain. Le gangster, lui, va se réfugier dans la ferme voisine. Une jeune femme surgissant de la maison, la robe remontée aux genoux, lui fait un peu peur. Il faut dire que celle-ci propose aux ouvriers sur le toit de venir se rincer l'oeil. Dans la précipitation, il n'a d'autre solution que d'aller se cacher dans la porcherie. Il semble bien que ce ne soit pas son jour à ce Jimmy. En plus de cette Marie-couche-toi-là, prénommée Ségolène, qui ne pense qu'à se faire sauter, il y a Horace, le chef de famille, autoritaire, violent et voyeur, qui semble faire régner sa loi en interdisant à la vieille Gusta de donner à bouffer à son fils, Chim; sa femme, maltraitée aussi, qui ne pense qu'à lui faire sauter la cervelle et Socrate, le frère alcoolique. Mais, voilà, il semble que d'autres personnes plutôt mal attentionnées s'intéressent évidemment de très près au butin...



La Beauce regorge d'habitants quelque peu excentriques et un brin barrés quand même. Entre le tyran, la nympho, l'alcoolique ou les flics un peu con-con, on a une belle brochette de tarés. Seul le petit Chim, débrouillard et ambitieux, semble relever le niveau! Baru nous offre un huis-clos oppressant où chacun ne demande qu'à exploser. L'ambiance est étouffante, les nerfs à vif et les caractères très forts. Quand, en plus, il y a de l'argent en jeu, chacun y va du sien pour pouvoir en avoir une petite part. Baru met ici en image un roman de Vautrin et le rendu est assez bluffant. On se laisse emporter par ce scénario saugrenu et noir. Il a réussi à créer des personnages atypiques dans une atmosphère cinglante, déjantée et étouffante. Le dessin, avec ses gueules remarquables et ses scènes de violence, est juste et les couleurs chaudes collent à cette ambiance.



Canicule... de saison...
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Les Aventures de Boro, reporter photographe..

Ce n’est certes pas d’une qualité littéraire sans égal, c’est même parfois un tantinet maladroit, et sans doute ça a vieilli, mais j’ai un petit faible pour Boro, et je trouve l’univers de ses aventures plutôt sympathique. La présentation de l’éditeur ne ment pas, c’est vrai qu’on pense à Robert Capa avec notre reporter photographe hongrois, pourvu d’un Leica, bourré de charme, amoureux d’une grande et belle actrice, dont la première aventure se passe en partie dans un Berlin nazifié.

Du feuilleton avec un personnage attachant et un contexte historique propice à la tension narrative, c’est plutôt agréable à lire.
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Billy-Ze-Kick

Jean Vautrin nous a quitté en 2015.

De trente années avant, remonte mon inoubliable lecture de Billy-ze-Kick, qui m'a donné la passion d'une prose dynamique et drôle, tendre aussi, au service de personnages touchants, infects, truculents...et bien autres encore.

Ainsi fonctionnait cette magie-Vautrin, à laquelle tout babéliote devrait goûter au moins l'espace d'un roman ou d'un recueil de nouvelles.

Et Billy-ze-Kick de faire l'objet d'une adaptation cinématographique de Gérard Mordillat... pour continuer, en images, la magie-Vautrin.

Il me manque, ce Vautrin-là!
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Canicule (BD)

Adapté d’un roman de Jean Vautrin, cet album nous met en scène deux mondes : les paysans et la mafia. Côté agriculteurs, l’image n’est pas positive. On trouve Horace, qui a le cerveau au niveau du bas-ventre et est aussi con qu’une fourche et son frère, Socrate, qui tient une station-service quand il arrive à décuver. Au milieu de tout ça, on a Jessica, la femme d’Horace, qui veut le tuer, une nymphomane, une vieille servante et Chim, jeune adolescent rebelle. Tout ce monde ne respire pas le bonheur ! C’est glauque à souhait ! Lorsque Jimmy Cobb, un truand américain en fuite, atterrit dans cet univers, il ne sait pas où il met les pieds ! Le seul à qui cela convient est Chim… mais pour combien de temps ?



Je ne connaissais pas Baru. Les dessins peuvent paraître surprenants au premier abord car on n’est pas dans le détail ou la finesse mais je trouve qu’ils s’adaptent particulièrement bien à l’histoire.



Comme je le disais, c’est assez glauque, donc à ne pas mettre entre toutes les mains…
Lien : https://promenadesculturelle..
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Gipsy Blues

Gipsy Blues, arrêtes tes conneries, ça n’a rien à voir avec toute la musique que j’aime… A la limite je suis bon pour me taper du jazz manouche voir du Gipsy King, le truc qui me tape sur le système au bout de trente secondes. Laisse tomber, tu tiendras pas la moitié du bouquin.

Mouais, suffit que je me dise « non » pour que je fasse « oui », c’est pas facile tous les jours…

Je m’étais donc préparé à tout sauf que…je n’avais pas prévu la force de l’écriture de Jean Vautrin. Cette écriture qui me restituerait à ce point les sons du violon qui pleure, le genre de sons qui prend aux tripes.



« En m’adressant à vous, nul doute que je monte à la grande échelle ! Comment savoir si je frappe à la bonne fenêtre ? N’importe ! Je vous fais le dépositaire du seul bien que je possède. Vous n’imaginez pas, monsieur, comme les pages que je vous confie enferment l’idée d’une obsession tenace : ma main a toujours été captive de l’écriture.

Je vous en prie, déchiffrez ma musique ! Découvrez que les fils de la nature, les Kale Roma (les hommes noirs) qui vivent sous des tentes déchirées n’échappent ni à l’angoisse, ni à la douleur, ni à la honte et que nourris de grain empoisonné, souvent ils n’ont de ressources que des gestes désespérés ! »



Ce bouquin commence par la fin. Cornélius va mourir à 24 ans, assassiné par la police. Abattu comme un chien, il aura juste le temps de laisser des carnets, sorte de journal intime, sur le rebord d’une fenêtre en espérant que celui qui les lira honorera sa dernière volonté : tout faire pour publier ce témoignage d’une vie de Rom.



En cette saison d’élection pestilentielle, où les effluves nauséabondes venues des discours de fascisants autour « de vains p(o)ur sang » sont légions, cette plongée dans l’univers des exclus ajoute à la nausée déjà ressentie quant à la bêtise de l’Homme.

Roms, Manouches, Gitans, Romanichels, Tsiganes, Bohémiens, gens du voyage, voleurs de poules, peu importe comment on les appelle, peu importe d’où ils viennent, ils ne sont personne. Apatrides.



« Je pense à tous ces livres qui disent que le Gitan porte dans l’âme un chemin destiné à ne jamais arriver ».



Et même quand un Cornélius a tout et fait tout pour échapper à un destin que la société lui a choisi, la haine du bien pensant ou le communautarisme poussé à l’extrême, le poussera toujours à la révolte, souvent à la violence.

Attention, ce n’est pas une charge contre les Gadjés, tout le monde prend sa part (Manouches compris).



Gipsy Blues est une lecture très contrastée. Beaucoup d’amour qu’il soit passionnel, fusionnel, pudique, beaucoup de violence dans la relation aux autres, de trahisons, de violence carcérale, et puis entre deux coups de cœur ou deux coups de poing, de la poésie, de celle dont j’aime cette définition de Georges Perros (auteur que j’ai découvert dans une critique d’Erik35 http://www.babelio.com/livres/Perros-Jhabite-pres-de-mon-silence/381726/critiques/1304946) « La poésie, c'est le temps durant lequel un homme oublie qu'il va mourir».



Vivre l’exclusion de l’intérieur, même si ce n’est qu’à travers un bouquin, ça remet deux trois trucs à leur juste place. C’est pas pour autant que je vais me taper l’intégrale des Gipsy King mais… je peux dire que… les sanglots longs des violons… m’ont mis à l’envers.



« Je ne suis pas venu à toi

Pour mendier du pain

Je suis venu à toi

Te demander de me respecter ».

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Les Aventures de Boro, reporter photographe..

Sacré Boro !

Ça faisait un bout de temps que tu faisais tournoyer ta canne d’ennui sur mes étagères. Evidemment, c’est une fille qui t’en a sorti. C’est grâce à la pioche de Witchblade que je t’ai retrouvé ; encore une qui n’a pas su résister à ton charme.



Oui, je suis envieux de ton succès avec ces dames, je l’avoue. Les plus belles, les plus intelligentes tombent en pamoison devant ta mèche rebelle et ton boitillement. Et toi, cœur d’artichaut, tu crois tomber à chaque fois sur l’amour de ta vie.



Mais je vois que tu t’agaces de ma légèreté. Tu as raison, excuse-moi ; c’est que l’heure n’est plus à la rigolade. Tu es en colère contre cette France affadie et vaincue qui accepte la collaboration, souvent avec dépit, parfois avec une joie perverse. Tu détestes ce que Pétain et Laval en ont fait, au point de même refuser de les photographier. Tu n’attends pas, toi, l’appel de De Gaulle pour te lancer dans une résistance nullement voilée. Tu prends même de gros risques. Tu oublies que tes ennemis nazis – le SS handicapé Friedrich von Riegenburg et la massive Frau Spitz en tête – te recherchent activement. Ils n’épargneront aucun de tes amis pour te mettre la main dessus.

Mais des amis, tu t’en es fait à la pelle dans les romans précédents, pas vrai ? Surtout parmi le ban et l’arrière ban de la canaille de Paris ; surtout parmi les supporters du Front Populaire. Ils n’attendent qu’un chef pour les mener à la bataille contre le Boche envahissant.



Mais surtout, tu as ta sublime cousine Maryika. Ah, Maryika ! Tu l’aimes tellement que je n’ai pu m’empêcher de lui prêter les traits de celle qui fit jadis tomber la foudre sur mon pauvre cœur. Elle est si belle, si pleine de toi, si pleine aussi de caractère qu’elle ira jusqu’à suivre l’entrainement commando en Angleterre pour venir te sauver. C’est que même les services secrets britanniques s’intéressent à toi depuis que tu les as aidés à mettre la main sur la machine Enigma.



Ah, tu m’as encore offert de sacrés bons moments, mon gaillard. Tu m’as fait revivre cette France grise, affamée et apeurée de la fin 1940. Tu m’as fait découvrir le rôle Honoré d'Estienne d'Orves dans l’organisation de la Résistance. Tu m’as montré les choix déchirants que Churchill a dû faire pour conserver une chance de l’emporter sur le troisième Reich. Et tout cela dans une ambiance gouailleuse, avec l‘humour et l’amour du mot qu’Audiard n’aurait pu qu’applaudir.



En te lisant, je n’ai pas pu m’empêcher de me demander ce que toi et tes deux amis-pour-la-vie Pázmány et Prakash, émigrés hongrois, penseraient de ce qu’est devenu votre pays d’origine, mené par le conservateur nationaliste Viktor Orbán.

A mon avis, tu repartirais en guerre.

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Canicule (BD)

Après le livre puis le film, voici donc la BD éponyme crayonnée par un Baru toujours aussi inspiré.



Première planche, le ton est donné.

Un mec dans un champ écrasé de soleil.

Dans le rôle du soleil, le soleil.

Dans celui du gars en train de frire sur place, Jimmy Cobb et son petit milliard de centimes qu'il aimerait bien planqué à la vue de tous histoire d'en profiter ultérieurement. Seul petit bémol, la flicaille lancée à ses trousses qui semble ne pas vouloir en démordre. Ce champ paumé de la Beauce devrait faire l'affaire. Devrait car aux yeux d'un petit fouineur témoin de la scène, cette manne inespérée pourrait bien rapidement changer de pogne.

Flip, flip, flip ( pales de l'hélico bien évidemment ), direction la ferme la plus proche le temps de se refaire une santé et d'éviter ainsi la maison du même nom. Le fol que voilà, à défaut de sanatorium, c'est dans une véritable poudrière prête à exploser que l'ami Jimmy vient tout juste de s'inviter.



La force de ce récit, une galerie de personnages qui se disputent le prix " j'suis l'plus barré du comté " .

Une nymphomane qui aimerait bien que Jésus cesse de lui balancer " des clous ! " lorsqu'elle le sollicite toutes les 23".

Un alcoolo notoire atteint de blenno, ouïe, ça pique !

Un vieux pervers arriéré et violent.

Un sale petit morveux à la syntaxe aussi aléatoire que sa personnalité un brin décalée de jeune parrain de la Beauce.

Puis il y a Jessie qui tente de surnager dans ce maelström d'anormalité. Peut-être la plus capable de secourir notre Jimmy au bout du rouleau. Dernière réplique offerte par Moltonel...

Les esprits s'échauffent d'autant plus vite que cette putain de canicule perdure. Toi l'octogénaire qui me lit, pense bien à boire tes 12 l de flotte journaliers. Dernière réplique offerte par Raffarin waterproof...



Bref, une histoire déjà lue ou vue qui tape fort et juste !

La patte de Baru immédiatement reconnaissable et appréciable pour les admirateurs dont je fais partie.

Une tension palpable qui va crescendo, un final qui explose tout sur son passage, cette nouvelle adaptation du roman originel de Vautrin est une réussite et graphique, et émotionnelle qu'il serait vraiment dommage de snober !



https://www.youtube.com/watch?v=JWqxnjHmAUo
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Billy-Ze-Kick

"Dans mon Hélème

Putain c'qu'il est blême, mon HLM (Renaud)



Mme Achère, la commère du quartier contrôle toutes les allées et venues des habitants du HLM.



Il y a :

- Julie-Berthe, fillette de 7 ans, délurée et qui zozotte :

"Z'ai q'un défaut : ze suis zobsédée. Zobsédée du Toboso ...

C'est plus fort que moi les zézettes, les zizis, faut qu'z'les zyeute. Faut qu'z' les voie. Ceux de la maison et même les zautres. Ceux des voisins, ceux des copains".



Hippolyte est son ami, grand benêt Schizo.



Son père Clovis dit Robert, flic ; et sa mère Juliette, beau brin de femme qui s'ennuie et pour s'occuper l'après-midi va faire le tapin et y prendre plaisir.



Il y a aussi Alcide vieil énergumène, Jenny fille ou garçon ? et les autres .



Mais, il y a surtout Billy-ze-Kick.



Et les meurtres vont se succéder.



Mais qui est ce Billy-ze-kick ?



Chapeau Clovis va mener l'enquête à sa façon, mais ne sera t-il pas dépassé par les évènements !



Vous le saurez en lisant ce bouquin à l'humour grinçant.
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Gipsy Blues

Une lecture un peu différente, une plongée dans l'univers des gitans, des Gipsys.





" Ouvrez ce livre. Ouvrez ce livre Monsieur, Regardez au travers des persiennes. Faites marcher votre petit cœur. "





C'est grâce à Cornélius et ses carnets de Moleskine que l'on découvre cette histoire. Enfin il serait plus juste de dire que Jean Vautrin se glisse dans la peau de Cornélius et lui fait écrire ces carnets qui nous sont donnés à lire.



De Jean Vautrin j'ai lu il y a longtemps quelques aventures de Boro le reporter, j'en ai gardé un souvenir plaisant c'est pour cela que j'avais coché ce livre pour la masse critique mais aussi parce que la photo de la couverture et ce titre chantant m'avait attiré l’œil.



Mais là le style et l'histoire sont totalement différents, ici, on a une histoire beaucoup plus grave et la plume se fait poétique.



Avec Cornélius on vit le dilemme d'un jeune homme écartelé entre sa condition de gitan et sa volonté de s'en affranchir pour avoir une vie meilleure....



C'est sa mère adoptive Sara, sa jeune mère étant morte en lui donnant naissance, qui va lui inculquer ce désir de s'en sortir par la connaissance et par la volonté d'avoir une vie sédentaire.



On ressent fortement cette mise à l'écart, on la ressent pour tous les membres de la communauté. Une population qui a subit tant de souffrances et depuis bien longtemps.

Communauté jetée sur les routes depuis fort longtemps, la société n'a pas su les intégrer.



"Nous les coureux, les Bohèmes, les camps-volants, les nomades, les caraques, les Roms, les Manouches, les Yéniches, les Sinté, les Gitans, appelez nous comme vous voudrez - c'est ainsi - , nous sommes les survivants d'un long destin de sang. Peuple dénigré, livré aux préjugés à la discrimination, nous avançons depuis longtemps sur des chemins hasardeux."



En prenant la voix de Cornélius, Jean Vautrin prend les usages et les termes des gitans. C'est la langue orale et les mots des gitans. Et si je veux émettre un bémol c'est que j'ai eu au départ beaucoup de mal avec les traductions à lire en bas de page qui freinait la fluidité de ma lecture.



Pourtant quoi de mieux que la langue pour se frotter à la société des gitans, des roms et des termes revenaient sans que je n'ai à en relire le sens.



Dans les personnages de ce livre, il y a le grand-père de Cornélius qui prend une grande place. Schnuckenack Runkele dit Schnuckie, un vrai Gipsy, musicien de violon et ayant vécu les tragédies de son peuple.



Le grand-père de Cornélius, "Mur papu" en veut à la mère adoptive de son petit fils. Pour lui " un gitan ne doit pas sauter de son ombre". la communauté est un rempart à la société qui met à l'écart. Une vie près de la nature faite de choses simples et de musique.



7 carnets de Moleskine sur l'itinéraire d'un enfant peu gâté par la vie. Avec des titres de chapitres très jolis.



"Voyage saccadé au pied d'un arc-en-ciel "



Un héros en déroute, il prend "Le chemin de la mauvaise route ". Cornélius nous met en garde dès le départ :



"Quand vous refermerez ce livre, Monsieur, je serais mort à vingt-quatre ans".





J'ai aimé ce livre, merci encore à Babelio et aux Éditions Allary !



J'ai suivi la courte vie de Cornélius à travers ses carnets

avec intérêt et empathie.





J'ai aimé les personnages rencontrés par ce jeune homme

et puis cette tristesse infinie qui m'a submergée...

Ce blues qui s'est emparé de moi.
Lien : http://imagimots.blogspot.fr..
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La vie Badaboum

Cette envie de bousculer l'univers à coups de mots n'a jamais quitté Jean Vautrin et son essai, La vie Badaboum, en est un nouvel exemple. Recueil d'articles, de réflexions, de lettres et d'évocations, il crie «réveille-toi jeunesse» mais refuse de donner des conseils, sauf s'il s'agit de lectures. Vautrin est lorrain, et rebelle de naissance. Il se souvient de ses années avec Roberto Rossellini, de ses voyages en Inde. Puis, le voilà qui joue à saute-mouton, parle littérature, amitiés littéraires avec Raymond Carver ou Yves Gibeau. Il y a de la fureur à écrire, dit-il, toujours à l'affût des mots, amoureux des chemins de traverse. Après avoir publié La vie ripolin, il semblerait que Jean Vautrin se ravise, son Badaboum sonne comme un saut dans le vide et un désir de jouer dans la cour de récréation. «J'ai toujours aimé vivre», écrit-il dans un dernier chapitre. Ses lecteurs s'en doutaient déjà, connaissant sa gourmandise, ses curiosités et ses échauffements salutaires. Michel Audiard avait trouvé cette formule péremptoire: «Il n'y a que les imbéciles qui ne lisent pas Vautrin.» Il faut choisir son camp.
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Le Roi des ordures

Il y a énormément de dénonciation et de cynisme dans ce roman. C'est à Mexico mais ce pourrait être n'importe où ailleurs où les inégalités sociales sont monstrueusement marquées. Un ignoble milliardaire (comme tous les milliardaires ?) propriétaire de gigantesques montagnes d'ordures où de pauvres silhouettes humaines glanent ce qu'elles pensent pouvoir revendre, un détective privé venant de s'installer avec sa compagne, dans une quête d'un bonheur improbable, un flic salaud, un handicapé à qui il ne reste que quelques jours à vivre, une jeune fille victime d'inceste par son père depuis l'enfance, une femme battue… Tous les ingrédients réunis pour ce polar improbable, complètement déjanté. Ah, j'oubliais la ville de Mexico, bien sûr, que je ne connaît pas, (et qu'après cette lecture, je n'ai toujours pas envie de connaître), qui est un personnage à part entière, plutôt qu'une toile de fond. C'est l'éternel combat contre les injustices, contre les inégalités, contre la part sombre de l'humanité. Un mot sur le style, qui est terriblement jouissif. Un de ces romanciers qui savent créer un langage à la fois poétique, cynique, fleuri, percutant, agressif… pour nous donner un roman savoureux qu'on ne peut lâcher. Je ne connaissais jean Vautrin. J'en redemande.
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Les Aventures de Boro, reporter photographe..

Je remercie Bbpoussy pour cette pioche même si elle n'a pas été un franc succès pour ma part car abandon à même pas 150p. Ce livre est dans ma PAL depuis au moins 5 ans et j'avais dû le choisir lors d'un vide-grenier à cause de sa couverture signée Enki Bilal, mais sans doute pas grâce au résumé.



J'ai essayé de m'accrocher autant que j'ai pu à ce livre mais pour ma part, le résumé est loin de refléter l'histoire réelle. Même en lisant en diagonale les conversations, je n'ai pas réussi à avoir envie de le finir. Pourtant, ça partait bien... Le personnage un peu excentrique Boro m'a de suite plu avec son envie de réussir et son humour décapant. Mais les évènements sont tellement lents à se mettre en place que cela m'a fait définitivement jeté l'éponge. Je voulais de l'action, j'ai eu de la palabre à la place. Alors certes, il y a quelques évènements intéressants mais en 150p, il n'y en a que 3 de significatifs par rapport au résumé. Malgré ça, cela n'a pas réussi à maintenir mon attention... Est-ce du à la fatigue ou pas ? Mais généralement, au bout de 10p, je piquais du nez dans le bouquin !!... Je ne voyais pas l'intérêt de l'histoire des personnages par rapport à celle du résumé et puis, Boro a fini par perdre du pouvoir de me plaire et s'est fané en l'absence de sa belle cousine... Je suis partie enchantée à la découverte de ce roman et je me suis arrêtée déçue à même pas un quart du livre car l'histoire stagne et les épisodes de la vie courante s'amoncellent.



Comme vous l'aurez compris, la bonne découverte prévue n'a pas été au rendez-vous, j'en attendais peut-être trop... Dommage car le début s'annonçait prometteur mais le reste n'a pas suivi à la vitesse que j'aurais souhaité. Je vous conseille néanmoins de le découvrir pour vous en faire votre propre avis car au vu des précédentes critiques, beaucoup ont apprécié la gouaille de Boro et le style à 4 mains de Franck et Vautrin. Par ailleurs, mon édition étant assez ancienne, de nombreuses coquilles sont passées à la trappe du correcteur (« je voix » / « ils est »...). Pour ma part, je vais continuer à vider ma PAL.



Sur ce, bonnes lectures à vous :-)
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Monsieur meurtre

Cette année encore, le journal "Le Monde" a eu l'excellente idée de ressortir une nouvelle série intitulée "Les petits polars du Monde". Je ne crois pas que l'on puisse vraiment qualifier cet ouvrage-là de polar mais en tout cas, de roman noir, ça c'est sûr et certain !



François Javadère, trente-cinq ans, mais en paraissant dix de plus, sort après avoir purgé une peine de dix-huit ans et neuf jours de prison pour avoir tué sa mère dans un accès de folie. A sa sortie, n'ayant nul endroit où aller, il se rend dans son ancienne maison où vit actuellement sa demi-sœur, Love Azur. Cette dernière accepte de l'héberger pour quelque temps mais François ne l'entend pas de cette façon. Il compte bien finir ses jours dans cette maison auprès de celle qu'il aime, non pas comme un frère devrait aimer sa sœur, mais d'une façon qui dépasse l'imaginable, amour qui n'est, bien entendu, pas partagé. Aussi quelles options s'offrent à François pour que celle-ci lui appartienne à jamais ?

Je vous laisse imaginer toutes les options, de la plus respectable à la plus abominable...



Un roman de Jean Vautrin très court, accompagné de quelques illustrations de Baru (ce qui est bien, c'est que l'on trouve une biographie des deux collaborateurs en fin d'ouvrage, ce qu nous permet d'en apprendre un peu plus sur eux ainsi que sur leur parcours) assez dérangeant mais agréable à lire ! Pourquoi dis-je dérangeant ? Tout simplement parce qu'il traite de schizophrénie, d'inceste et de prostitution entre autres. Un ouvrage très vite lu, bien écrit mais auquel je n'ai pas accroché plus que cela en raison des sujets que je viens d'évoquer. A découvrir !
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Gipsy Blues

De Jean Vautrin je ne connaissais que le grand photographe Boro.

Dans ce roman nous suivons à rebours le sinistre parcours de Cornelius un jeune gitan,dont nous faisons la connaissance alors que la mort est à ses trousses. Il n'a que 24 ans.

J'ai aimé l'écriture de l'auteur qui mêle des termes gitans et nous immerge ainsi au cœur de la "kumpagnia" .Cette écriture offre un bel élan poétique au peuple tzigane et fait la part belle au grand-père de Cornelius,un personnage charismatique qui symbolise à lui seul les valeurs de sa communauté, la liberté la fraternité et la fierté. Avec son violon il traduit mieux que quiconque les joies et les peines de leur histoire.

J'ai trouvé intéressant le face à face symbolique entre ce viel homme et son petit fils,l'un représentant un monde en voie de disparition et l'autre l'espoir d'un nouveau monde sans stigmatisation des gitans.Le trait d'union étant la persécution toujours présente bien que différente.

Ce roman dénonce aussi,au delà de l'univers gitan,notre société qui n'a plus de rêve en dehors de l'avoir et qui pietine de façon insensée et suicidaire tout ce qui constitue la beauté du monde.

Par contre,je n'ai pas été convaincue par le personnage de Cornelius que je trouve trop égocentrique et peu crédible ce qui a gâché un peu ma lecture.
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Si on s'aimait ?

Si on s'aimait ? Quoi de plus sympa , à part un œuf peut être ?

Dans la grisaille de Novembre, un peu d'amour, de sentiments positifs vont me faire le plus grand bien.

Le petit message de l'auteur , expliquant qu'en fin de vie , il courait après cet amour , aurait dû m'alarmer.

Ici, on a droit à une dizaine de nouvelles se situant dans différents continents .

Elles parlent bien d'amour , au moins ?

Pas vraiment.

Le viol d'un enfant par son père bourré qui vient de tuer sa mère, celui d'une jeune italienne par une dizaine de G.I. n'étaient pas annoncés .



En fait, je n'ai rencontré pas ce que je venais chercher : A défaut d'Amour, j'ai rencontré des personnages en détresse, des malades , épuisés par la vie , des déglingués du bulbe imbibés du mal.

Le style m'a laissé indifférent, parfois des répliques dignes de chez Hamouma, parfois de la prose mieux sentie, des métaphores souvent à plat et dispensables.

Bref , je me suis fait chier dans le morbide. Next.

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Les Aventures de Boro, reporter photographe..

Dan Frank et Jean Vautrin ont eu la brillante idée d'écrire à quatre mains les aventures d'un photographe reporter Blèmia Borowicz, dit Boro, qui va être le témoin de l'histoire de l'Europe à partir des années trente. Courageux, intrépide, passionné, nous le suivont dans ces aventures ou dans ce premier épisode, il doit porter secours à sa cousine Maryika dont il est amoureux. L'homme au Leica et la canne est un personnage auquel on s'attache très vite. Sa quête de liberté et d'aventure nous permets en même temps une plongée dans ces années troubles ou le fascisme et l'antisémitisme pointent dangereusement leurs nez. Et l'on se passionne pour Boro et sa belle cousine.

Remettant au gout du jour la forme du feuilleton, les deux compères s'amusent et nous amusent. Avec humour, gouaille et talent, ils nous emmènent dans les pas de ce jeune homme idéaliste, que l'on suit avec beaucoup de plaisir
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Le Cri du peuple

Attention c’est du lourd ! Quel souffle ! Vautrin entremêle la Grande et sanglante Histoire (on croise , Courbet ,Valles, Louise Michel et les dirigeants communards ) et les aventures individuelles ( la quête vengeresse de Grondin , les amours de Tarpagnan et Pucci …) dans un Paris transformé en champ de bataille . On y lit donc l’histoire courte et terrible de la Commune de Paris , et si Vautrin ne cache pas sa sympathie pour les Communards il en montre aussi les dérives . Le peuple n’est en rien divinisé mais son héroïsme et la sauvagerie de la répression soulignent la brutalité du pouvoir quand les privilèges sont menacés. Cette histoire (qui m’a rappelé des romans d’Hervé Le Corre ) est magnifiquement mise en image par le génial Tardi . Les dialogues font revivre la langue drue et la verve caustique du petit peuple parisien. Bref , une merveille !
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