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Critiques de Jorge Luis Borges (366)
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Le livre de sable

Parmi les treize nouvelles de ce recueil, celle qui me reste en mémoire est Le livre de sable, celle qui a donné ce titre superbe.

Vous serez attiré, vous ne pourrez pas résister, vous allez conclure un pacte terrible, vous allez ouvrir un livre fantastique, infini, captivant, diabolique... A lire absolument, si, comme Borgès, vous n’avez pas peur du pouvoir des livres.

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Les conjurés (précédé de) Le chiffre

Un recueil mineur d'un auteur majeur





Difficile, a priori, de reprocher quoi que ce soit à ce recueil du grand écrivain argentin Jorge Luis Borges, mixant poésie en vers et courts textes en prose. L'ouvrage rassemble en fait deux recueils : Le chiffre et Les conjurés, écrits tous deux après les 80 ans de Borges. Le livre réunit un peu moins d'une centaine de poèmes ne dépassant généralement pas une ou deux pages.



On y retrouve la finesse, le gout pour l'érudition et les nombreuses références littéraires, mythologiques et historiques de l'auteur. Et pourtant... pourtant, sur la plupart des textes le charme n'a pas opéré. Sur la majeure partie du livre, on se désespère de ne pas retrouver le petit "quelque chose en plus", la pointe de génie, de folie et le jeu des paradoxes qui font la magie des textes de Borges. Il faut attendre le dernier quart du livre pour, à mon avis, retrouver ses meilleurs textes comme par exemple "Rêvé à Édimbourg" (Texte court mais qui joue habilement sur le concept fini/infini et n'est pas sans rappeler la loterie de Babylone ou la bibliothèque de Babel du même auteur) ou les feuilles du cyprès (qui chemine brillamment sur la frontière entre rêve et réalité).



Un recueil qui rempli son office mais qui reste d'un intérêt très relatif par rapport aux nouvelles contenues dans des recueils comme Le livre de sable ou L'aleph.
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Fictions

» Je relis « Fictions » .En 1988 pour raisons professionnelles ,j’avais longuement travaillé cet auteur et ce livre. Et , à nouveau, le même phénomène s’est produit :au départ , je trouve cela trop intellectuel , puis la magie opère , une forme de vertige devant les constructions fascinantes de l’esprit labyrinthique de l’argentin et les éclairs de poésie qui les illuminent . Mes nouvelles préférées : « Le jardin des sentiers qui bifurquent » et « Le sud »
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L'Aleph

Dans ces textes très courts, vous trouverez :

Un fleuve qui rend immortel et un homme déterminé à s'y baigner, Un bandit brésilien très ambitieux, Des théologiens qui s'affrontent autour d'hérésies, Un barbare converti, Une fille qui venge son père, Le Minotaure, La confession d'un officier nazi, Averroës, Une pièce de monnaie particulière, Le mystère du pelage des tigres, Des rois et des dieux, Un peu d'alchimie.



Dans ces courts écrits qui relèvent du conte, de la nouvelle, de la parabole, de la légende ou encore de la chronique, Jorge Luis Borges interroge la destinée et ses mystères. Les personnages qu'il met en avant sont nombreux à s'engager dans une quête de leur identité et de leur rôle dans le monde, et souvent c'est dans l'autre, le double et l'opposé qu'ils se retrouvent le mieux. Loin d'être de simples historiettes, ces textes ont un sens profond, parfois caché et sont riches d'une grande poésie et d'une forte spiritualité.
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Fictions

A vrai dire, ça commençait mal... les premiers textes qui composent le recueil, truffés de références littéraires et philosophiques aussi bien réelles qu'imaginaires m'ont paru obscurs, voire impénétrables (de beaux adjectifs pour éviter de dire que je les ai trouvés rasoirs...).



Et puis, au fil de l'ouvrage, composé de nouvelles souvent très brèves, j'ai été charmée par la capacité de Jorge Luis Borges à mêler l'humour et l'érudition, à jouer avec les différents registres de la fiction.



Quelques jours ont passé depuis la fin de ma lecture, au cours de laquelle je n'ai pris aucune note, et je serais bien incapable, au vu de la multiplicité de textes que contient "Fictions", de vous en offrir un résumé. Ceci dit, ce n'est pas bien grave... Chacun de ces textes mériterait une analyse poussée, tant ils regorgent de symbolique et d'ingénieux procédés narratifs, analyse à propos de laquelle j'admets ma fruste incompétence. Je préfère donc (enfin disons surtout que, comme vous l'aurez compris, je n'ai pas vraiment le choix) vous livrer, en vrac, les impressions qu'il m'en reste...



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Ces textes sont singuliers, inclassables, l'auteur ne craignant pas d'abolir les frontières entre les genres, comme s'il avait voulu explorer toutes les possibilités de la fiction, mêlant érudition et suspense, pimentant l'Histoire d'anecdotes inventées, jonglant avec les codes du roman policier, étayant la logique d'univers imaginaires sur sur des arguments scientifiques ou philosophiques...



Les symboles y occupent une place prédominante : miroirs, couteaux, bibliothèques infinies et labyrinthes..., parsèment ainsi des récits figurant l'opposition entre destin et hasard, entre l'apparente éternité du monde et la vacuité de l'existence, l’inter-pénétrabilité entre rêve et réel...



J'ai souvent pensé à Edgar Poe, au cours de ma lecture : on retrouve chez Borges ce goût pour les intrigues à double facette, pour l’introduction du mystérieux, voire du surnaturel, dans la banalité du quotidien.



Jorge Luis Borges maîtrise à merveille l'art de la chute, consistant à modifier, par la magie d'une phrase finale, votre angle de vue sur le texte ce qui la précède, à introduire en conclusion un élément qui ouvre de nouvelles perspectives, laissant libre cours à votre imagination.



Il maîtrise aussi celui de la concision, parvenant en quelques lignes à nous imprégner d'un nouvel univers et surtout d'une nouvelle façon de nous le raconter à chaque texte.



Il y a dans ces textes beaucoup de finesse, des ironies dissimulées sous des apparences de fables, des paraboles révélant des odes à la liberté, et à la créativité...



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"Fictions" a regagné son recoin sur mes étagères, mais je ne l'y oublierai pas : il est de ces recueils vers lesquels je retournerai parfois, le temps de relire une de ses pépites...


Lien : https://bookin-ingannmic.blo..
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Enquêtes - Entretiens

Borges le lecteur est autant sinon plus génial que le Borges écrivain. C'est un livre rempli de fins portraits de grands auteurs tels que Wilde, Hawthorne, Carlyle et Swift, agrémentés de nombreuses anecdotes passionnantes sur leur vie et de propos toujours pertinents. Érudition fantastique qui fait rêver n'importe quel lecteur.
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Poèmes d'amour

poèmes difficiles mais heureusement bilingues : très agréable de retrouver le texte original en langue espagnole
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L'Aleph

Le recueil intitulé "L'Aleph" est l'un des chefs d'oeuvre de l'écrivain argentin J.-L. Borges. Il est composé uniquement de nouvelles courtes et, à mon avis, de valeur inégale.

Le texte qui donne son titre à l'ensemble du livre est un vrai petit bijou. Dans cette nouvelle, un infime recoin dans une cave quelconque se révèle être « le lieu où se trouvent, sans se confondre, tous les lieux de l'univers, vus sous tous les angles »; et l'auteur explique, à ce propos, son « désespoir d'écrivain »: « Tout langage est un alphabet de symboles dont l'exercice suppose un passé que les interlocuteurs partagent; comment transmettre aux autres l'Aleph infini, que ma craintive mémoire embrasse à peine ? ». On pourrait imaginer un développement dans le registre du fantastique, mais non… Les cartes sont habilement brouillées, car la découverte inouïe de l'Aleph se trouve malicieusement éclipsée par une mesquine histoire de rivalité: l'auteur jalouse un apprenti écrivain, qui s'est lancé dans une description poétique de toute la planète - rien que ça ! Le tableau de ces deux hommes qui se détestent cordialement est un morceau d'anthologie. Mais finalement le plus fort, c'est que le lecteur apprend incidemment que, étant enfant, le découvreur de l'Aleph avait entendu dire que « il y avait là [dans cette cave] tout un monde » ! Ce clin d'oeil, c'est tout Borges.



Il n'est pas question d'analyser ici toutes les nouvelles qui composent ce recueil. Mais je me dois de mentionner au moins "Emma Zunz", un conte bizarre et émouvant, et surtout l'extraordinaire récit intitulé "L'immortel". Cette nouvelle raconte une histoire étrange, suggérant une mythologie tout à la fois fascinante et dérisoire; l'atmosphère créée par J.-L. Borges est inoubliable. La traduction française a des difficultés à rendre le style très particulier choisi volontairement par l'auteur pour écrire ce texte. Mais je regrette une seule chose: le dénouement de "L'immortel" me semble inutilement compliqué.

Comme dans le recueil de "Fictions", l'intrigue dans ces nouvelles est en elle-même originale; mais c'est surtout la manière de raconter qui est inimitable. Le lecteur se sent entraîné dans un récit original, mais c'est orchestré avec une extraordinaire finesse. En compagnie de J.-L. Borges, Le lecteur se prend au jeu de la subtilité et se sent… comment dire ? intelligent. Très peu d'auteurs ont été capables de créer ce climat de lecture.

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Le livre de sable

Parait qu'il est connu, et reconnu, Borges...

Moi il m'a laissée froide, très froide même : sur des récits par essence courts, il met trois plombes pour arriver au vif du sujet ; après les transgressions dont il est coutumier et qui n'ont aucun intérêt, il présente des faits qu'il estime, ou qu'il essaie de faire paraître, extraordinaires ; et puis il ne se donne pas la peine de terminer, sans doute veut-il laisser l'éclat du mystère et le mystère du doute???? Mais si certains thèmes sont intéressants (le double, l'utopie d'un monde qui ne s'encombre pas du passé,...) ils sont si mal traités (à mon sens!) que j'y suis restée étrangère!
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Chroniques de Bustos Domecq

Voici un succulent petit livre publié en 1967 sous le pseudonyme de Bustos Domecq, en réalité personnage fictif créé par deux grands écrivains argentins : Jorge Luis Borges (auteur du génial recueil de nouvelles "Fictions") et Adolfo Bioy Casares (auteur du très beau roman "L'invention de Morel").

Le livre se présente comme une succession de chroniques d'un certain Bustos Domecq qui se met en scène de façon très prétentieuse, éclipsant ainsi les artistes, peintres, écrivains, architectes dont il critique les oeuvres.



La suite sur le blog : http://lepandemoniumlitteraire.blogspot.com/2012/01/chroniques-de-bustos-domecq-de-jorge.html
Lien : http://lepandemoniumlitterai..
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Fictions

Ce livre de Borges devrait faire partie de toute bibliothèque. Il est certes complexe mais sa forme, en fait dix huit nouvelles, permet une lecture aisée. Ou se situe la complexité ? Dans l'érudition de l'auteur d'abord, qui renvoie à des foules de références dont on sait en le lisant qu'on en manque nécessairement le sens ou la finalité. Ensuite par le style si particulier de Borges, dont la caractéristique ici est une désorientation spatio-temporelle du lecteur et son immersion dans des univers décalés en tous sens. Le plus bel exemple en est la nouvelle inaugurale, La Bibliothèque de Babel, construction insondable, circulaire, infinie, censée détenir la somme de tous les livres publiés. Du reste cette bibliothèque de fiction, volontiers figure de l'esprit humain, a servi de nombreuses fois de référence (Umberto Ecco dans "le nom de la Rose", matérialisée dans l'adaptation cinématographique ; Carlos Luis Zaffon dans « L'ombre du vent », etc..

Borges excelle dans la confrontation entre le réel et l'imaginaire, entre sens et déraison, entre doutes et certitudes.

On ne sort pas indemne de cette lecture profonde. La seule condition paraît d'accepter de se laisser duper dans un processus de séduction né de l'écriture si talentueuse et érudite de Borges.

Les plus : tout , le style, l `écriture, l'érudition, la concision de la forma nouvelles, la maîtrise totale de l'insolite, du décalé en contrepoint d'un réel servant de pont d'envol vers doutes et réflexions.

En moins : peut être le besoin préalable d'une « introduction » pour mieux comprendre. A cet égard la lecture préalable ou mieux parallèle du folio "comprendre l'œuvre" est tout particulièrement recommandée.

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L'Aleph

L'Aleph est un recueil de 17 courtes nouvelles publiées par JL.Borges dans les années 1944/1952. Sortes de contes philosophiques, souvent situés dans un passé lointain, dans des contrées diverses. Le niveau est élevé, la matière est complexe. Il faut parfois lire deux fois certains passages pour ne pas en perdre le fil. On en tirera des leçons d'humilité et de sagesse, ... au prix d'un certain effort.

Pour bien profiter du livre, peut-être ne faut-il pas chercher à le lire d'un trait, mais le poser, y revenir de temps en temps: entre d'autres lecture, lire au compte gouttes une de ces puissantes nouvelles, et s'en tenir à cela.
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Oeuvres complètes, tome 2

Borges aimait voyager dans des endroits qu'il avait toujours voulu connaître: l'Égypte, où il avait empoché une poignée de sable ; l'Islande où, dans une église en ruine, il avait récité le Notre Père en anglo-saxon ; le Japon, où il avait discuté du bouddhisme avec un prêtre shinto.

Vladimir Nabokov a déclaré qu'à la première lecture de Borges, il pensait être tombé sur un portique nouveau et merveilleux, mais que derrière la façade il n'a rien trouvé. Pauvre Nabokov ! Ce qu'il considérait comme rien est, en fait, tout ou la possibilité de tout : chaque histoire, chaque réflexion, chaque pensée et chaque événement, tout est contenu dans ce que Borges appelait, dans l'un de ses meilleurs récits, la Bibliothèque de Babel, le récipiendaire de chaque livre, passé, présent et futur. Ce que Borges offre à ses lecteurs c'est une éthique, une méthode pour l'art de lire, c'est-à-dire pour l'art de suivre un fil révélateur à travers le labyrinthe de l'univers des mots.

Les lectures de Borges étaient particulièrement éclairantes et originales. Ils éclairaient des coins inattendus du texte, et ses commentaires étaient originaux non pas parce qu'il était le premier à les faire, mais parce qu'il était le premier à nous rappeler que de telles perceptions existaient. L'écouter lire (ou plutôt, puisqu'il était aussi aveugle qu'Homère, l'écouter commenter les textes qui lui étaient lus à haute voix par des lecteurs) était toujours une révélation. Il a insisté sur le fait que ses lectures étaient des redécouvertes. Il a par exemple cité Bacon qui citait Platon lui-même citant (par hasard) le roi Salomon, pour le prouver : « Ainsi, comme Platon l'avait imaginé, toute connaissance n'est que souvenir ; c'est ainsi que parle Salomon pour qui toute nouveauté n'est qu'oubli.”

Ses observations d'une extrême finesse colorent les lectures même de ceux qui ne l'ont pas lu, car elles font désormais partie de la façon dont tant d'écrivains pensent et écrivent, des écrivains aussi divers que Marguerite Yourcenar et Umberto Eco, Italo Calvino et George Steiner, Salman Rushdie. Son intelligence claire l'a amené à définir l'ambiguïté essentielle au cœur de toute œuvre d'art, accordant ainsi aux lecteurs la permission d'apprécier et pourtant de ne pas comprendre pleinement : « L'imminence d'une révélation qui n'a pas lieu, écrit-il, est, peut-être, le fait esthétique.”

Il a observé que chaque écrivain crée ses propres précurseurs. Il a dit aux lecteurs qu'ils étaient, autant que lui, des créateurs littéraires. Il a accepté le sentiment commun d'irréalité déconcertante qui imprègne parfois chaque lecteur et a pourtant admis la connaissance écrasante que, malgré cela, nos vies sont horriblement réelles ("Le temps est un tigre qui me dévore, mais je suis ce tigre", a-t-il admis dans "Une nouvelle réfutation du temps". "Le temps est un feu qui me consume, mais je suis ce feu. Le monde, hélas, est réel et moi, hélas, je suis Borges").

C'était un homme modeste, qui n'avait aucune envie d'être célèbre. Il a dit qu'il n'aspirait qu'à l'oubli. Il décrivit dans une courte et extraordinaire parabole comment Shakespeare, fatigué d'être autant d'hommes, espérait n'être qu'un seul homme, et comment Dieu, celui qui rêva Shakespeare, reflétait le désespoir de son rêve dans sa propre résignation cosmique. Ce miroir était, pour Borges, qui détestait les miroirs, une sorte de consolation. Surtout, il croyait, espoir contre espoir, qu'il était de notre devoir moral d'être heureux.

Lors de son derniers séjour à Paris, Borges avait assisté à une représentation de Macbeth et malgré la misérable représentation de la pièce, il avait quitté le théâtre ”brisé par une passion tragique”. “Comme c'est curieux, dit-il, que le génie de Shakespeare puisse même vaincre les efforts d'un mauvais acteur.“ Il en va de même pour Borges dont le génie lui permet de l'emporter sur toutes les traductions même catastrophiques.

Mais peut-être peut on se résigner à la tâche non impossible d'apprendre l'espagnol, ce qui nous fait perdre moins de temps que de lire l'essentiel de la production actuelle...




Lien : http://holophernes.over-blog..
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Fictions

L’écrivain se promène comme dans un rêve (mot qui revient fréquemment) – parfois un cauchemar ( p 103) -, entrainant son lecteur ou sa lectrice avec lui dans un labyrinthe déroutant.

Le vertige des possibilités infinies rendent le chemin ardu, qu’une érudition avérée peut venir obscurcir encore.

À moins de se laisser emporter dans le dédale mental de l’auteur.

Lire plus sur http://anne.vacquant.free.fr/av/index.php/2022/08/08/jorge-luis-borges-fictions/
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Poèmes d'amour

« Poèmes d’amour » de Jorge Luis Borges, édition bilingue de Gallimard, avant-propos de sa femme Maria Kodoma.

« C’est l’amour. Il me faudra me cacher ou fuir ». J’imagine qu’il faudra me cacher car je n’ai pas été avec toi, Jorge, sur ce coups-là. La mesure de mon temps s’est doucement lézardée dans l’ombre de ta voix. Le soir, le matin, rien n’y a changé. Je n’ai pas trouvé Dieu dans ta créature. Un vrai labyrinthe ; un miroir sans reflet. Cette expérience partagée entre le poète et son lecteur s’est courbée. Il est perdu cet amour. Mais quelque chose, malgré tout, me lie à cette forme littéraire. Elle n’est pas très loin de moi.

J’ai aimé trois des poèmes : La Rose profonde (Talismans), Baruch Spinoza et Coins de rues. D’ailleurs, Baruch Spinoza me poursuit. Son nom apparaît dans plusieurs livres que j’ai lus récemment. A creuser.

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Le Sud et autres fictions

L'auteur s'amuse avec son lecteur et on s'amuse avec lui. L'écriture est belle et on se laisse tromper par les apparences avec délectation. J'ai passé un joli moment qui m'aura donné envie de découvrir plus en profondeur l'univers de l'auteur que je n'avais jusqu'à présent jamais lu.
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Le livre de sable

Voir une chose c'est la comprendre. Tous les objets qui nous entourent ont pour la plupart un sens dont le but est de nous rassurer.



Avoir une réelle vision de l'univers ne peut donc correspondre uniquement qu'à ce que nous pouvons assimiler.



Tout le reste n'est qu'une terre inconnue qu'il faut avoir le courage de fouler.



Une maison rouge local présumé d'un minotaure endormi aux formes insensées que l'on approche dans le dégout et l'effroi.



Des objets s'imbriquant les uns dans les autres échappant à tout entendement.



Un aspect général représentant les traits d'un hôte invisible ne faisant que se répandre dans un labyrinthe sans queue ni tête.



Propageant dans une demeure au bout de nulle part la reproduction démentielle du moins pour nous de sa conscience astronomique.



Dans une sorte de miroirs atypiques allant se perdre dans la pénombre de leurs plafonds.



De nouveaux clichés qu'il faut avoir la force d'affronter sans baisser les yeux au risque de voir s'effilocher au fil de la découverte de pièces aussi improbable les unes que les autres une raison incapable de s'adapter à de telles visions.



Et pourtant une seconde vérité est certainement présente dans toutes ces images dégotées au bord de la folie.



Un autre monde terrifiant dont on ne peut plus ignorer la présence qu'il faut accepter comme une seconde peau juxtaposée à notre monde et que l'univers transporte dans son expansion.



There are more things Jorge Luis Borges



A quoi bon s'acharner sur ce que l'on ne comprend pas ceci malgré l'apparence d'un document regroupant certainement le secret des secrets mais préférant le reproduire dans sa propre logique.



Logique n'en étant pas une du moins la notre puisque tout son contenu n'est qu'un assortiment décousu truffé de contradictions ne provoquant que curiosité peur et retrait.



Aucun suivi possible au contact de pages thématiques venues d'ailleurs dépourvues de consistances passant de main en main dans l'espace et le temps sans pour cela se démunir de leurs codes d'accès.



Le tout dans la paume de sa main pour presque rien certes mais dans quel état !



Une révélation en mode détraquée ne générant qu'un partenariat éprouvant et sans issue entre deux ressentis séparés par un mur infranchissable.



Isolant à tout jamais le mécanisme crypté d'une boite de pandore enchevêtrée dans l'ordonnancement de son déséquilibre, assumant pleinement la surface d'un texte inexploitable très éloigné d'un discernement conditionné dépendant depuis des siècles de sa cause à effet.



Un livre constamment à disposition certainement rédigé à l'aube des temps par la première particule dont nous avons anéanti la fantaisie par notre lucidité et son ordonnancement.



Le livre de sable Jorge Luis Borges.



Dans un système universel soumis à la gravitation, un point en rotation autour d'une circonférence sera un présent à la poursuite de son futur et de son passé, concepts qu'il connait déjà puisque son déplacement circulaire est éternel.



Le début est égal à la fin, ce qui était devient ce qui est, tout en étant ce qui sera.



L'événement quel qu'il soit sera irrémédiablement voué à la répétition, malgré la ferme volonté de vouloir changer l'ordre des choses.



"L'hydre-univers tordant son corps écaillé d'astres."

Victor Hugo



En attendant la découverte de cette citation qu'il connait déjà, l'autre, aube et crépuscule d'un même esprit se rêve à distance sur un banc public en devisant sur les comparaisons de deux époques à parcourir ou révolues.



Genève et Cambridge. Borges jeune et vieux en devenir ou déclinant se parle à lui-même le temps d'une brève rencontre en devisant sur ses manques et ses acquis.



Interface entre l'homme d'hier qui grâce à la découverte de son double redevient l'homme d'aujourd'hui.



Plusieurs décennies ignorées par l'un parcourues par l'autre ne sont plus que le devenir et la finalité d'une même conscience.



La première réanime ses réminiscences que la seconde n'étant que le duplicata de la première se chargera de reproduire au coup par coup.



La reconstitution de toute une connaissance accumulée ayant la possibilité de se régénérer à nouveau en visitant ou revisitant toutes les étapes de son parcours sans pouvoir les modifier.



Celui qui a été dégrossit celui qui sera et qui se réalisera dans ses propres pas.



L'autre Jorge Luis Borges



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Fictions

La fiction est la maison que nous habitons
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Fictions

Lu partiellement,

Sans doute pas assez cultivée pour comprendre toute les nuances des nouvelles de cet ouvrage, du moins celles lues par moi,

nombreux sujets abordés lors du café littéraire du 6 /12, dont le sujet était "fictions"

les sujets hors sujets étaient intéressants, pour ne pas dire passionnants (l’éducation nationale, les élèves de collège, la "bêtise" (pour être polie) des parents, le malaise des profs....)

certaines ont fait du zèle.... elles se replongeront dans fiction.....

Moi, non ! je l'ai "archivé'

Sans doute je n'ai pas le niveau pour le comprendre...

Lire pour moi c'est prendre plaisir pour m'informer, m'intéresser, m’amuser, m’instruire, .....etc. mais surtout pour ne pas m'ennuyer.

Avec "fictions" je n'ai pas compris et je me suis ennuyée.

Je n'ai pas honte de l'avouer.

Je ne porte aucune critique négative sur cet ouvrage sauf qu'il n’est pas fait pour une lectrice comme moi !!

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Fictions

Trois pages ont suffi pour m’intriguer au plus au point. Une phrase qu’on ne trouve que dans un exemplaire de livre, un lieu mystérieux, il ne m’en faudra pas plus pour dévorer ce petit livre de nouvelles, enfin surtout la deuxième fois.



L’écriture est intelligente, à aucun moment je me suis douté de l’issu de l’histoire et pourtant le prologue m’avait mis au défi. « Les huit pièces de ce livre se passent d’élucidation. La huitième est policière ; les lecteurs assisteront à l’exécution et à tous les préliminaires d’un crime, dont l’intention leur est connue, mais qu’ils ne comprendront pas, me semble-t-il, avant le dernier paragraphe. »



Je vous conseil vraiment de ne pas chercher à le lire d’un coup et à vous laissez le temps de la réflexion après la première partie. J’ai dû le lire deux fois pour l’apprécier, lors de la première je n’ai pas compris un seul mot de ma lecture, j’avais même l’impression de lire une annexe avant d’avoir entamé l’intrigue. Le début est fastidieux, j’ai souvent eu envie de décrocher mais le livre étant petit et ayant déjà passé le plus dur, je l’ai fini et ça en valait la peine. Le seconde moitié « Artifices » est quand même beaucoup plus lisible.
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