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Critiques de Juan Saenz Valiente (66)
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L'Animateur

Cette lecture nous entraîne dans une relation entre un homme âgé mourant d'un cancer et un jeune infirmier à domicile qui doit s'occuper de lui. Le sujet est grave car il s'agit de l'accompagnement des malades en soins palliatifs dans leur dernière phase de vie. Bref, on n'est pas là pour rigoler.



Il faut également dire que cet homme, malgré son âge, est très actif car il monte des projets professionnels dans le monde de l'animation visuelle comme par exemple réaliser concrètement une publicité à la télévision. C'est vrai que si on regarde le titre et la couverture, on peut en déduire autre chose.



La relation sera au départ assez compliqué avec cet homme qui ne se laisse pas faire et qui a ses petites habitudes qu'il ne faut pas chambouler. Malgré son optimisme, le jeune homme va avoir du mal et devra serrer les coudes pour accepter des choses non tolérables et humiliantes. Cependant, progressivement, il va se passer quelque chose de beau dans cette relation humaine constituée de partage. Ceci pour dire que rien n'est jamais fixé à l'avance.



Evidemment, j'ai adoré car il y a manifestement une simplicité dans l'écriture qui amène à une authenticité et à une profondeur. Il s'agit d'un auteur argentin nommé Juanungo que je ne connaissais pas. Il signe quelque chose de très beau entre la douceur et la bienveillance sans la mièvrerie.



Je ne peux que vous inciter à la lire si vous avez envie de vous pencher sur ces thèmes universels que sont le rapport à la mort, l'envie de créer ou la complexité des rapports humains.

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L'Animateur

Ce n'est qu'une fois arrivé à la postface que l'on comprend la dimension grandement personnelle de Juanungo dans cet ouvrage, qui raconte le dernier projet d'un réalisateur de cinéma d'animation, alors atteint d'un cancer en phase terminale, et pour qui ses proches engagent un infirmier pour l'accompagner au quotidien. Le père de Juanungo était réalisateur de cinéma d'animation, il est décédé des suites d'un cancer. À travers cet ouvrage, Juanungo nous livre comme une part intime de lui-même, ou plutôt de son père, à qui il rend hommage de manière très touchante.



Entre Neno et H, les débuts sont difficiles. Neno est un monsieur intransigeant, plutôt rude, que ses douleurs provoquées par le cancer rendent davantage irascible. H est un jeune infirmier un peu empoté, un "grand mou", qui éprouve quelques difficultés à s'exprimer aussi. Leur collaboration ne démarre pas très bien mais grâce à la patience et au grand cœur de H, grâce aux injections de morphine faisant oublier la douleur pour un temps, on pourra voir évoluer leur relation vers le mieux.



Parallèlement, on peut observer le projet de Neno prendre forme, on en suit l'évolution image par image jusqu'à sa finalisation.



Le projet prend vie pendant que la vie de son réalisateur s'éteint... Le parallèle fait entre ces deux événements est assez percutant.



Si j'ai eu beaucoup de mal avec les dessins au départ, plutôt minimalistes dans l'ensemble, sans couleurs, tout blancs comme des coloriages qui ne demandent qu'à être remplis, je suis finalement passée outre assez rapidement grâce à un scénario très prenant. Et puis, au fur et mesure, le fusain fait son œuvre, offrant de jolis contrastes grâce aux différents tons de gris, aux dessins de plus en plus souvent grisés, aux décors entourant les personnages de plus en plus détaillés.



Aussi, le côté "flipbook" qui apparaît à un peu moins de la moitié du livre est plutôt original. On voit de visu la lingette s'animer, telle que Neno le voudrait, alors que ce dernier n'est plus capable de quitter son lit.



Plus on avance dans l'histoire, plus les dessins s'animent et plus la vie quitte Neno. Alors que ce dernier nous montre les ficelles de son métier, alors que H découvre le concept de cinéma d'animation, on observe parallèlement une belle relation entre l'animateur et son infirmier s'installer, en même temps que les douleurs sont de plus en plus persistantes, que la maladie ronge de plus en plus le corps et l'esprit de Neno.



Entre le caractère bien trempé de l'un et l'introversion de l'autre, nous sommes baladés d'une émotion à une autre sans crier gare. L'histoire se veut de plus en plus intense, de plus en plus belle alors que de plus en plus triste. Si le scénario met à l'honneur le cinéma d'animation, il est aussi et tout autant question de fin de vie. Pourtant, il reste dynamique jusqu'au bout, jouant au yoyo avec nos émotions. La fin, prévisible et inévitable, n'en est pas moins tristement émouvante.



Quand j'ai une BD (ou un roman graphique) entre les mains, mon premier réflexe est de l'ouvrir et d'en regarder les dessins. S'ils ne me plaisent pas du tout, je la repose. Sans doute, suis-je passée à côté de quelques perles... Si j'étais tombée sur "L'animateur" en librairie ou à la bibliothèque, c'est sans doute ce qu'il se serait passé et je peux dire maintenant que j'aurais pu le regretter. Je remercie donc chaleureusement Pierre de Babelio et les éditions Delcourt pour m'avoir donné l'occasion de lire ce roman graphique dans le cadre d'une masse critique privilégiée, et sans qui je serais passée à côté d'une histoire à la fois toute en émotions et très instructive.

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L'Animateur

Neno est un animateur. Mais pas au sens d'animateur de colonies de vacances ou de MJC. Non, c'est quelqu'un qui fait des films d'animation, à l'ancienne, avec des marionnettes et sans ordinateur, en photographiant chaque scène puis en les mettant bout à bout pour donner l'illusion du mouvement. Il est passionné par son métier. Mais une tumeur cancéreuse au cerveau le ronge et tous les traitements ont échoué ; il est maintenant en phase terminale et va mourir. Sa famille fait appel à un infirmier pour veiller sur lui après qu'il est revenu chez lui, dans sa vaste maison de Buenos Aires qui tombe en ruine. Cependant, Neno est un personnage entier et acariâtre et ses relations avec l'infirmier, pourtant très gentil mais mou et empoté, ne commencent pas sous de bons auspices. Parallèlement, Neno débute un nouveau projet d'animation qu'il compte bien terminer avant de mourir. ● de prime abord, les dessins de m'ont pas séduit car ils sont très simples, mais je me suis laissé entraîner dans l'univers de l'auteur et j'ai fini par les apprécier. Les personnages sont très reconnaissables d'une vignette à l'autre et finalement ces dessins ne manquent pas de talent. ● le projet d'animation de Neno m'a introduit dans une technique que je ne connaissais pas et qui est passionnante. ● Plus l'objet de l'animation prend vie, plus la vie quitte Neno, comme s'il faisait passer ses forces vitales dans son dernier projet pour lui insuffler le mouvement dont il veut si fort donner l'illusion. ● Malgré la thématique du cancer, qui pourtant me touche de près comme beaucoup de gens, cet album n'est pas triste car les personnages, très attachants, ont beaucoup de caractère et ne se laissent pas abattre, conférant au récit du dynamisme. ●J’ai beaucoup aimé ce roman graphique à la grande sensibilité malgré une apparence rugueuse (pudique, plutôt), dont on comprend la dimension autobiographique à la lecture de la postface ; je remercie @Bobo1001 de me l’avoir fait découvrir et à mon tour je le recommande.
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Sudestada

En Argentine, Jorge est un détective privé d’âge mûr, aigri et plein d’expérience, à la fois misogyne et misanthrope, à qui il ne faut pas en compter. Il est chargé de surveiller Elivra Puentes, une danseuse célèbre, par le mari de cette dernière. Cette enquête va l’entraîner dans un univers qu’il le connaît pas et qui va le bouleverser. ● Le sudestada, c’est un vent accompagné de pluie qui sévit dans le Rio de la Plata. Il va avoir un rôle dans l’enquête de notre détective. ● Sous des dehors rugueux, comme son personnage principal, cet album est d’une grande sensibilité. L’histoire, bien construite, est à la fois originale et belle. Les dessins sont très réussis et en adéquation parfaite avec le récit. ● Merci à Derfuchs pour cette trouvaille !
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Sudestada

Un petit bijou que cet album.

Et pourtant rien ne s'y prête vraiment, la couverture est peu engageante, les dessins approximatifs et les couleurs délavées marronnasses et verdâtres.



Jorge est détective privé, en Argentine, banlieue de Buenos Aires. Il n'aime pas les gens, un misanthrope-misogyne bien ancré, aussi son boulot le fait-il en bougonnant, rabrouant, mentant, il ne faut rien attendre de lui. Peut-être ses vieux copains avec qui il joue au football, enfin un foot de vieux, piano-pianissimo, histoire de boire un coup après l'effort.

Dans le cadre de ses occupations il est appelé à surveiller Elvire Puente, chorégraphe-danseuse célèbre, son mari la soupçonnant d'adultère.

Ce sera le déclic pour Jorge et une ouverture pour un changement radical de vie et de comportement.

Ce qu'il faut retenir de cette oeuvre c'est son originalité car les dessins sont atypiques, ni bien ni mauvais, les personnages sont grotesques, les traits parfois difformes, il n'y a pas de prix de beauté, non, ni hommes ni femmes. Mais ça passe rudement bien, un coup d'oeil au départ, bof, j'avance un peu pour voir et, paf, le livre est refermé, alors?

Mais c'est que cette histoire est émouvante au possible, un conte, oui mais comme les contes...

L'ensemble, comme dit au début, attire peu, cependant, les pages se tournent sans que parfois il y ait une seule bulle, la danse de la dame est charmante (le livre commence ainsi et finit de la même façon, seul le spectateur diffère) et il y a le déclic qui change la face de l'histoire.

J'ai été charmé!



Sudestada est une espèce de mousson sud américaine, pluie et montée des eaux, inondations.
Lien : https://www.babelio.com/livr..
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L'hypnotiseur

Un hypnotiseur hypnotisé, il s'est fait volé son sommeil et ses rêves, à la recherche de son ravisseur, trouve refuge dans un hotel; mais que faire dans un hotel, rencontrer des âmes grises, des traces de son passé, et pourquoi pas dormir !?

Couleurs sombres digne d'une ambiance argentine !
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L'Animateur

Voici mon retour de lecture sur la bande dessinée L'animateur de Juanungo.

Depuis plus d'un an, Neno lutte contre un cancer qui le détruit à petits feux. Pour soulager sa fin de vie, sa famille décide de faire appel aux services d'un infirmier.

Les premiers échanges entre le vieux réalisateur de cinéma d'animation féroce et le jeune infirmier pas très cultivé sont compliqués, mais rapidement les carapaces se fissurent et chacun apprend de l'autre..

L'animateur est un roman graphique inspiré par le papa de l'auteur. En effet, celui ci était animateur au cinéma, il donnait vie aux objets, aux marionnettes..

Pour éviter que le vieil homme n'aille en maison de retraite, sa famille décide d'engager un infirmier. Les débuts sont compliqués entre cet homme qui ne connais rien à l'animation et le vieil homme.

J'ai été très touché par le personnage de l'infirmier, sa façon de réagir face à certaines critiques. il est très attachant.

Par contre, j'ai un peu moins apprécié le personnage du vieil homme même si son comportement est compréhensible. Après tout, Némo souffre énormément et la morphine va modifier ses perceptions. Il y a plus facile à vivre comme situation !

Certains passages sont vraiment poignants ; et j'ai aimé la relation que tissent finalement Némo et son infirmier.

Les illustrations sont en noir et blanc. Je trouve l'ensemble assez simple, on va à l'essentiel. Je ne suis pas fan de ce style au premier abord toutefois il faut avouer qu'ici cela colle parfaitement.

J'ai beaucoup aimé la postface qui apporte un énorme plus à cet ouvrage.

L'animateur est vraiment une excellente surprise, que je note quatre étoiles et demie.
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L'Animateur

Attention chef d'oeuvre !

J'ai trouvé ce roman graphique tout à fait exceptionnel. Un infirmier est chargé par la famille d'un dessinateur argentin souffrant d'un cancer en phase terminale de l'accompagner dans ses dernières semaines. Le vieil homme a un caractère difficile et prend l'infirmier en grippe. Parallèlement à ce début difficile on suit la vie de la famille, et le tournage d'un film publicitaire pour des lingettes.

Je ne sais pas quel effet peut produire ce pitch, car je lu ce roman graphique sans trop savoir ce qu'il y avait dedans. Et puis j'ai été happé par cette histoire superbement racontée avec un noir et blanc d'une grande élégance. Les personnages sont incroyablement attachants et l'histoire, on le pressent, n'est pas de celles qui sont amenées à définir bien.

Et pourtant ce récit tout à la fois émouvant et pudique recèle certaines surprises à commencer (si l'on peut dire) par sa jolie fin que je spoïlerai pas mais qui est vraiment magnifique.

J'ai vraiment adoré ce très beau roman graphique qui prend le temps de respirer, d'imprimer l'esprit de son lecteur par des vues panoramiques sur la ville ou bien par des pages blanches qui prennent ici tout leur sens.

L'un de ces livres, plutôt rares il faut en convenir, que l'on est certain, une fois refermé, que l'on ne pourra plus les oublier....La postface de l'auteur rend le livre plus touchant encore car on peut y lire ce qui s'est vraiment passé et l'écart avec la réalité.

Un énorme merci à Babelio et aux éditions Delcourt qui m'ont fait parvenir ce livre que je vais pour ma part faire circuler parmi mes amis.

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L'Animateur

Neno, réalisateur de films d'animation, souffre d'une tumeur au cerveau. Un infirmier passe les nuits à son chevet et l'accompagne dans la réalisation de son dernier film.

L'histoire est simple, presque douce, et trace le portrait de Neno, son caractère, son passé, et son travail d'animateur qui consiste, comme il l'explique si bien, à donner vie aux objets, à leur insuffler une âme, alors même que la sienne le quitte.

La deuxième partie, qui se lit aussi sous forme de flipbook, montre comment la création du film publicitaire peut, avec élégance, représenter aussi l'envol métaphorique de cette âme.

Le récit mêle la délicatesse et la tristesse de l'auteur face à la fin de vie d'un proche. La légèreté et la fragilité du trait crayonné s'accordent avec la sensibilité et la sobriété du sujet, l'hommage d'un fils dessinateur au travail de son père animateur. le résultat est touchant et beau.

Merci aux éditions Shampoing pour ce livre reçu dans le cadre d'une opération masse critique.
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L'Animateur

Neno lutte contre un cancer qui le tue à petit feu. Alors qu'il n'y a plus rien à faire pour le sauver, sa famille embauche un infirmier pour s'occuper de lui. Malgré le côté acariâtre du vieil animateur de cinéma, les deux hommes vont apprendre à s'apprivoiser.

J'ai beaucoup aimé ce roman graphique, d'une grande sensibilité. Très subtil dans sa narration, qui nous montre un vieil homme revêche et un jeune homme peu cultivé, le récit nous ouvre petit à petit les portes d'une histoire très prenante. Le récit n'est pas forcément d'une grande originalité, mais tous les aspects personnels qu'y inclut Juanungo en font un album très attachant. Il y a une certaine magie dans la relation qui se noue petit à petit entre Neno et H., une complicité aussi quand l'animateur trop affaibli donne des directives à son infirmer pour finir son dernier projet.

Les dessins sont simples, pas forcément très beaux mais va dans le sens de cette histoire avec ses personnages peu attachants de premier abord pour devenir peu à peu inoubliables. Et l'apparition à mi-album d'un flipbook destiné à animer la lingette que veut mettre en scène Neno plonge le lecteur un peu plus dans le récit.

Ce roman graphique raconte une histoire d'une grande simplicité mais pleine d'émotions.
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Sudestada

Drôle de couverture où un vieil arbre déraciné écrase à moitié le corps nu d'une femme entre deux âges et maculée de boue…



SUDESTADA(*) : Titre étrange… Couverture étrange… Comment aller au-delà de ce premier sentiment plutôt peu engageant ? Et lorsque l'on feuillette cet album pour tenter d'en saisir l'essence et aller un peu plus loin, le regard porte sur des teintes boueuses, crayeuses, maronnasses et fades et des personnages vieux, moches et le plus souvent grotesques…



Pourtant, se serait une erreur de le reposer trop vite car vous avez sous les yeux, malgré les apparences, un des meilleurs albums du genre.

Sous son apparence trompeuse il recèle un trésor, telle les géodes, ces grosses boules de pierre grisâtres et rugueuses qui cachent à l’intérieur une cavité tapissée de cristaux munificents.



Georges, la cinquantaine, est détective et vit dans la banlieue de Buenos-Aires où il s'occupe le plus souvent d'affaires matrimoniales quand il n'enquête pas au profit d'entreprises à la recherche des meilleures candidatures. Il est peu scrupuleux, porté sur la misanthropie, et la sensibilité le l'étouffe pas. Il vit seul et ses rares amis sont ceux avec lesquels il jouent encore un peu au football avant de partager un verre.

Mais un jour, le mari d'une grande chorégraphe l'engage afin de suivre son épouse pour vérifier qu'elle ne le trompe pas. Georges s'engage à contrecœur dans cette nouvelle filature sans se douter que les évènements vont modifier en profondeur le cours de sa vie.



(*) Le Sudestada est un mouvement de masses d'air froides saturées d'humidité se produisant dans l'océan Atlantique Sud à proximité des régions côtières de l'Argentine et de l'Uruguay. Si cette perturbation perdure, il se produit une élévation rapide du niveau des eaux du Rio de la PLata ce qui entraîne des inondations soudaines pouvant provoquer l'isolement de certaines parties du territoire.
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Sudestada

Jorge est un détective privé. Il est plutôt du genre aigris et en a assez de faire des filatures dans le cadre de soupçon d’adultère. Quand un homme lui demande d’enquêté sur les agissements de sa femme, Jorge se dit que c’est encore une histoire d’amant mais son client le persuade du contraire. La cible est Elvire Puente, célèbre chorégraphe. Jorge la prend en filature et arrive jusqu’à une propriété privée où la chorégraphe semble y vivre seule. Nue, dans la nature, à proximité d’un arbre, elle pratique un genre de danse rituelle. Jorge, pourtant de nature bourrue, est fortement ému par la chorégraphie d’Elvire. Mais, un jour, en la surveillant, Jorge se fait surprendre par la Sudestata, sorte de mousson de se pays d’Amérique Latine Elvire aussi et dansant nue sous la pluie, est fauchée par un arbre qui s’abat sur elle. Jorge lui sauve la vie. Bloqués par les crues, Jorge et Elvire vont devoir partager quelques jours de vie commune en attendant la décrue. Jorge devient ami de la chorégraphe sauf que cette dernière ignore que Jorge est payé par son mari pour l’espionner...



Ce roman graphique est original. L’histoire est émouvante, le scénario bien construit. Le caractère du personnage principal, Jorge, est tracé intelligemment dans les premières pages où l’on suit le personnage dans des enquêtes banales ou quand il partage ses soirées avec ses amis. Il semble être revenu de tout, vie dans une coquille et tente de s’enfermer dans l’indifférence pour se protéger du monde extérieur. La rencontre avec Elvire va le bouleverser. Lui qui ne prenait pas le risque de s’engager va prendre un tournant radical quand il va entreprendre de sauver la chorégraphe. Mais il va aussi se faire piéger dans un double jeu où il est pris entre le service qu’il doit rendre à son client pour le chèque et l(‘amitiés et la compassion qu’il ressent pour la danseuse. Les dessins sont aussi originaux, avec des couleurs délavées, un trait un peu flouté. Les paysages extérieurs sont grandioses et les personnages ne sont pas des éphèbes ou des Venus mais des personnages mûrs au corps marqués par les ans. Tout est réuni pour nous émouvoir, aucune violence, de la tendresse et une chute qui vous surprendra. Lu sur KINDLE avec un iPad Pro avec une excellent numérisation.

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Cobalt

C’est un thriller fantastique, un pharmacien, un agent spécial retiré des affaire, à qui l’on demande, dix ans après sa retraite, de réaliser une nouvelle mission, quatre assassinats un peu particuliers. J’ai adoré le traitement graphique du récit, quatre chapitres, quatre univers colorés très subtil, un graphisme à la manière sérigraphique, un noir plus deux douleurs utilisées uniquement en aplats, en surfaces avec un choix de nuances doux et subtil :

- 1er chapitre : Rose et bleu pétrole

- 2e chapitre : saumon et bleu ardoise

- 3e chapitre : mauve et beige

- 4e chapitre : vert d’eau et brique

- Conclusion : Rose et bleu pétrole

Ces gammes créent une ambiance un peu rétro et moderne à la fois, veloutée mais inquiétantes, il y a un côté polar des années 50, dans le déroulé du récit et le propos, accentués par l’architecture, la devanture du magasin, les costumes et les silhouettes des personnages, et les moindres accessoires. Le traitement très original nous embarque dans cette histoire pourtant très simple, sans doute déjà vue, mais jamais de cette manière. C’est même le graphisme qui donne tout son attrait, son caractère et sa force au récit. Un belle réussite.
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Cobalt

Le pitch de Cobalt n’est pas d’une grande originalité : un agent dormant est réveillé pour aller éliminer un gouvernement d’êtres malfaisants qui fait régner l’obscurité dans une ville.



Sauf que,

- le héros-narrateur est atypique : c’est un apothicaire sexagénaire tenant davantage du Nero Wolfe ayant réussi à sortir de son fauteuil que du Sherlock Holmes;

- il y a un côté Reservoir Dogs pour les noms des protagonistes : Cobalt, Cuivre ou Zinc;

- il y a un côté John Carpenter pour l'algue noire extraterrestre qui a pris possession de notables de la ville;

- il y a un côté John Le Carré, Eric Ambler et romans d’espionnage pour les éléments d’espionnage;

- il y a un côté hommage aux grands anciens (pas ceux de Cthulhu) avec quelques références disséminées dans le texte - par exemple, la première mission de Cobalt est de tuer le capitaine Morand qui vit à l'hôtel Titanic.



Collaboration entre l’écrivain Pablo De Santis et le dessinateur Juan Saenz Valiente, Cobalt est relativement court pour un roman graphique - ce n'est pas du 48cc mais presque - sans que cela ne constitue un problème. Bien au contraire. Avec d’un côté le travail graphique de Juan Saenz Valiente et de l’autre la rapidité d’exécution du scénario de Pablo de Santis, ce Cobalt ne saurait constituer un compte d’apothicaire mais plutôt un ovni (à découvrir) en provenance d’Argentine.
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Sudestada

J'ai tout aimé dans cette BD : l'histoire, inattendue qui met la danse à l'honneur, le graphisme, en adéquation avec ce qui est raconté et les personnages très bien croqués, très "humains" (le héros est plutôt grincheux et désabusé... ). Une vraie réussite !
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L'Animateur

L'animateur est un roman graphique en noir et blanc publié aux éditions Delcourt. L'histoire se passe à Buenos Aires. Neno, réalisateur de cinéma d'animation, est atteint d'un cancer. Sa famille recrute un infirmier pour s'occuper de lui. Le jeune homme, peu sûr de lui, doit d'abord faire face à l'hostilité de Neno.



J'ai été davantage touchée par le personnage de l'infirmier, par sa gentillesse et sa maladresse. Avenant et souriant, il mène pourtant une existence solitaire et compliquée. Peu à peu, il s'attache à son patient et découvre son univers.



On ne peut rester insensible à cette histoire, d'autant plus que l'auteur s'est inspiré de son père pour le personnage de Neno. J'ai aimé decouvrir les photographies et le texte à la fin de l'ouvrage.



Il m'a manqué quelque chose pour être complètement transportée par le récit. Je pensais entrer davantage dans les personnages, leurs relations et leur histoire.



J'ai trouvé les dessins jolis empreints de sobriété même si en ouvrant le livre je m'attendais à y trouver de la couleur. Je remercie les éditions Delcourt et l'équipe Babelio pour cette découverte.

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Cobalt

Ce très beau roman graphique nous plonge dans un polar loufoque. Cobalt, un ancien agent reconverti en pharmacien apothicaire pour vieille dame est réactivé après une longue mise en sommeil.

La ville est en danger, la planète est en danger, l'être humain est en danger...



J'ai beaucoup aimé le dessin et les couleurs, un peu dans le style de Cyril Pedrosa, l'univers graphique et le scénario. Un polar léger et original avec une touche de fantastique à ne pas manquer.



Un ouvrage de la médiathèque Jean Moulin de Margny-les-compiegne.
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Sudestada

Vent sec ou pluvieux, le Sudestada sévit dans une grande partie de la région de Río de la Plata (à cheval entre l'Argentine et l'Uruguay) et donne ici son nom à la nouvelle bande dessinée de Juan Saenz Valiente (et accessoirement la deuxième de cet auteur que je lis après Cobalt en duo avec Pablo de Santis et chez le même éditeur).



Ici, c'est Jorge un détective peu scrupuleux et plutôt connard - « - Tu sais quoi ? Aujourd'hui il m'est arrivé quelque chose qui ne m'arrivait plus depuis longtemps ? - Quoi ?- Je me suis senti un vrai connard... (p. 85) » - sévit dans ses enquêtes - pour l'une d'elles, il doit vérifier qu'une future employée ne ment pas dans son CV - et avec ses amis avec lesquels il n'est pas tendre - il n'hésite pas à moquer l'un d'eux pour son poids en excès.



Pour une enquête, Jorge va être conduit à suivre régulièrement la femme d'un client - ce qui donne droit à une blague récurrente avec les chauffeurs de taxi qui lui demandent s'ils doivent suivre sa femme) - et, à cause des inondations provoquées par le Sudestada, va se retrouver coincer avec cette femme dans la propriété qu'elle loue pendant quelques jours. Au cours de cette enquête et de cette rencontre avec cette femme chorégraphe et ancienne danseuse, Jorge va lentement se transformer, subissant une espèce de transformation silencieuse à mal manière de celles que décrit François Jullien dans Les transformations silencieuses.



Alternant les séquences d'enquêtes de Jorge et les moments avec sa bande d'amis - faits de parties de football, de diverses discussions et d'entraides,... - Sudestada est non seulement un excellent roman graphique - bien dessiné et bien écrit - mais également un très bon roman noir - un secret de famille concerne son client, la femme de son client et une tierce personne.



À lire - et cela quelles que soient les conditions météorologiques.
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L'Animateur

Juanungo , dessine en noir et blanc

l'hommage à son père,

créateur de film d'animation

Ce père est rongé par un cancer

en phase terminale..

La famille organise

son maintien à domicile,

et embauche un infirmier .

"D'accord, d'accord" ce soignant

humble et affable doit affronter

les foudres du malade acariâtre en fin de vie.



Cet album est très personnel et aurait pu le rester.

On se sent voyeur de tous ces désarrois ,

mais, indemne d'émotions.

Dommage



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L'Animateur

Buenos Aires en Argentine, début des années 2000. Nous suivons Monsieur Nazareno, alias Neno pour les intimes, en phase terminale d'un cancer (tumeur au cerveau). Le traitement ne faisant donc plus effet, sa famille a décidé d'engager un infirmier à domicile afin de lui faciliter au mieux ses dernières semaines de vie. Neno est un animateur : il fait du cinéma d'animation, nous allons le suivre dans son dernier travail pour réaliser une publicité, en compagnie de l'infirmier, s'il arrive enfin à le supporter...



• Un récit poignant et touchant. On est beaucoup, je pense, à avoir déjà perdu un ou des proches d'un cancer. Faisant partie de ceux-là, j'avais ''peur'' d'être trop impactée par le récit, finalement, je l'ai trouvé plutôt accessible (si je puis dire)... Bien qu'ayant terminé cette lecture le coeur serré et émue comme tout. J'ai trouvé très intéressant d'en apprendre un peu plus sur l'animation image par image, moi qui n'y connaissais pas grand chose, j'en ressors avec une envie d'approfondir ces bases léguées par Monsieur Nazareno, tout comme ce dernier a transmis quelques connaissances à l'infirmier. La relation de l'animateur avec l'infirmier - dont on ne connait pas le nom, d'ailleurs - a ce petit quelque chose d'attendrissant, ils vont devoir s'apprivoiser, et je crois que j'aurais apprécié en voir davantage, bien que ce roman graphique fasse déjà plus de 200 pages... Il est donc facile de s'attacher aux personnages principaux, entre le côté un peu gauche de l'infirmier et brute de pomme de Neno... Ils se sont finalement bien trouvés.



• L'ouvrage en lui-même est de qualité, les dessins en noirs et blancs ont finis par me plaire moi qui au début, ne pensais pas les apprécier. Mais finalement, c'est là tout le charme de cet ouvrage graphique : des illustrations simples, sobres, représentées quasiment image par image, reflétant parfaitement ainsi l'un des thèmes principaux de cette oeuvre, l'animation. Un gros plus pour le « flipbook » intégré, que je me suis ''amusée'' à faire tourner après coup. :-)



• En conclusion, je me rends compte que je ne sais pas trop quoi dire sur ce bouquin, les mots me manquent tellement je suis sous le coup de l'émotion lorsque j'écris cet avis, mais il fallait s'en douter, on sait tous comment cela va se terminer... L'auteur Juanungo nous parle de son papa à la fin, et même s'il ne s'agit pas vraiment d'un récit sur sa vie, il me semble que cet ouvrage est un bel hommage qui lui est rendu.



« - Tu comprends pas ce que ça veut dire ''animer''?

- Faire bouger des marionnettes ?

- Donner une âme. Anima ça veut dire Âme, en latin. Les bonhommes, quand tu les animes, tu dois leur donner une âme. »
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