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Critiques de Karine Giebel (7186)
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Les Morsures de l'ombre

Ouch ! Je viens de me prendre un sacré coup !



Quand Benoit Lorand, officier de police plutôt beau gosse, se réveille prisonnier dans le sous-sol glacial et humide d’une maison, il se demande ce qu’il peut bien faire ici. Nous aussi ! Quand aussitôt, sa geôlière se révèle être une femme, une superbe rousse, il se demande qui elle peut bien être. Nous aussi ! Il se demande ce qu’elle peut bien avoir à lui reprocher pour en être arrivée à une telle extrémité. Nous aussi !



Tout au long de ce huis clos diaboliquement oppressant, le lecteur est plongé en immersion dans l’affrontement entre Benoit Lorand et sa tortionnaire, la vénéneuse Lydia, aussi belle que dangereuse. Quel est donc ce lien mystérieux qui les unit ? Pourquoi a-t-elle fait ça ? On cherche des réponses, à l’affut du moindre indice, de la moindre piste, pour comprendre l’enjeu qui se trame sous nos yeux, pauvres lecteurs impuissants.



Quand vous commencez un livre et que vous le reposez moins d'une heure plus tard en ayant lu plus de soixante pages, vous vous dites que vous avez indéniablement un petit bijou de thriller entre les mains. La suite de ma lecture a définitivement confirmé ma première impression.



Karine Giebel brouille les pistes et nous mène en bateau avec talent. Elle souffle habilement le chaud et le froid. Elle se fait le pilote aguerri dans ce grand huit suffocant. Une fois monté à bord, impossible de redescendre avant la fin du voyage, frissons garantis !



Les Morsures de l’ombre de Karine Giebel, en plus des morsures, plus qu’un coup de cœur, un sacré coup de poing !


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Jusqu'à ce que la mort nous unisse

Jusqu'à ce que la mort nous unisse... ou bien jusqu'à ce que le ras-le-bol nous saisisse ? Un peu des deux pour moi, qui ai moyennement apprécié cette deuxième lecture de Karine Giebel, après le magistral Juste une ombre.



Ici, on est à la montagne, juste à côté du Parc du Mercantour, avec Vincent, guide solide et fort, amoureux de son coin de nature côté pile et homme cabossé par la vie côté face. Il a plutôt la poisse ces derniers temps, entre sa femme partie avec un touriste (parisien, qui plus est !) il y a 5 ans et les morts qui fleurissent tout à coup autour de lui. Alors il décide de mener l'enquête, avec Servane l'improbable gendarmette qui a peur des araignées mais est siiii courageuse et siiii touchante par ailleurs...



Pas besoin que j'en dise plus pour que vous compreniez que j'ai été gênée par la légère mièvrerie de l'histoire et à certains moments du style, et par les personnalités assez caricaturales de tous les héros, les bons, les méchants et les moyens. L'autre problème, c'est que j'ai deviné pas mal de rebondissements bien avant qu'ils aient lieu, tellement les ficelles sont grosses...



Cela dit, la lecture est plutôt prenante, pas désagréable du tout et donne très envie de fuir les magouilles, mesquineries et autres histoires sordides des humains en partant en randonnée vers le Lac d'Allos !
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Glen Affric

C’est chamboulé d’émotions que j’écris ce billet. Je viens de terminer ce livre et je vous avoue que pour l’instant, je ne ressors pas indemne de ma lecture. Peut-être ai-je tort d’écrire à chaud mais, malgré tout, je pense que, comme le premier roman que j’ai lu de cette auteure (Meurtres pour rédemption), il me faudra un peu de temps pour calmer ce flot qui m’envahit.



Ils sont deux, deux innocents fracassés par la vie, par le sort qui s’acharne.



Léonard, enfant adopté par Mina. Il est différent. Il a 16 ans. Il est doux mais fort comme un taureau, mesure 1,80m. Il est harcelé par un groupe de jeunes de son école. Jusqu’au jour où, battu par quatre collégiens, il se défend et blessent ses quatre agresseurs. Il découvre alors les affres de la prison…



Jorge est le fils de Mona. Jeune homme de 20 ans au moment de son incarcération, purge une peine de 22 ans de réclusion pour un double meurtre qu’il n’a pas commis. Il sort en conditionnelle après 16 ans mais il subit la vindicte populaire quand il rentre chez lui.



Il tombe amoureux de Lola et pense que sa vie peut enfin reprendre son cours. Malheureusement Lola est assassinée et il est immédiatement inculpé.



Son frère Léonard organise son évasion et il quitte la France pour aller à Glen Affric, en Écosse.

Pourront-ils y vivre tranquilles ?…



Les chapitres sont courts et le style fluide ce qui nous amène à toujours se dire : allez, après ce chapitre là j’arrête… Et puis on continue !!!



Bien sûr, c’est un thriller, les moments de tensions sont palpables, et pourtant, jamais je n’ai trouvé des personnages aussi forts et aussi émouvants.



Les situations décrites avec beaucoup de réalisme par l’auteure :

- La violence du harcèlement subi par Léonard au collège.

- La violence et les méchancetés dans la prison des mineurs

- La vie de taulard de Jorge

- La vindicte populaire

- La réinsertion impossible de Jorge dans un milieu qui lui est totalement hostile



Sont malgré tout contrebalancés par des beaux moments d’amitié et d’Amour.

- C’est Mona qui aiment ses deux enfants inconditionnellement.

- C’est l’admiration sans borne de Léonard pour son frère.

- C’est Hadrien et Vicky amis de Léonard et dont les parents les empêchent de l’approcher mais qui bravent l’interdiction.

- C’est Sacha qui est toujours disponible pour aider

- C’est Lola, la petite amoureuse de Jorge.



Il m’est arrivé de réagir à voix haute tant le sort s’acharnait sur nos deux héros. J’étais dans le livre, parfois j’étais Jorge, parfois j’étais Léonard.



Je n’ai jamais autant vécu une lecture de cette façon. Ce fut 744 pages d’une très rare intensité au point que je ne parvenais pas à lâcher le livre.



Je vous souhaite de vivre ces mêmes moments bien que chacun reçoive le livre avec sa propre sensibilité…

Si vous croisez ce livre, n’hésitez pas, arrêtez vous !!!
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Chambres noires

C'est ma deuxième lectures de Karine Giebel, et ce sont des nouvelles, cette fois....

Karine met le nez du lecteur de dans, dans ces immondices et ces hideurs que l'homme cultive. Regardez-vous dans ce miroir de lumière noire qui se reflète en un infini abîme dans le miroir...derrière vous!

Dans ces cendres, ça et là brillent quelques braises et poussent des petites fleurs!

Karine Giebel à rejoint les grands du Noir français, dans cette grande et sombre taverne du Rire qui meurt.

Pourtant, Karine, je vous retire une étoile que d'autres babéliotes vous ont donné ou vous donneront: Il me manque un peu d'humour de votre part, rien qu'un tout petit peu même si ce n'était pas le moment...

... Et je vais continuer à vous lire, Karine.



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Juste une ombre

Un bon thriller. Au fur et à mesure de la lecture, on s'interroge, on doute. En cela, l'auteur fait le job. Elle tient le lecteur en haleine. Mais... parfois, c'est un peu tiré par les cheveux... Et j'avoue ne pas avoir trouvé la victime (si elle est vraiment victime) pas très sympathique.

Malgré des incohérences, cela reste un bon roman.

Selon moi, ce n'est pas le meilleur de Karine Giebel.
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Jusqu'à ce que la mort nous unisse

Je ne compte plus le nombre de fois où j'ai lu une critique positive d'un roman de Karine Giebel, le moins que l'on puisse dire c'est que cette auteure est appréciée sur Babelio, suffisamment pour finir par me rendre très curieux. Je lis très peu de roman policier ou de thriller mais je vais néanmoins lire d'autres livres de cette auteure car j'ai beaucoup aimé ma première lecture de celle-ci.



Je ne voulais pas commencer par un récit trop dur pour découvrir cette auteure et en lisant les avis de Saiwhisper je me suis dit que celui-ci ferait parfaitement l'affaire. Je pense que j'ai bien fait. J'ai passé un très agréable moment de lecture.



Karine Giebel prend son temps, elle pose le cadre, le décor, il contribue indéniablement au charme de ce roman, à son ambiance. La montagne, belle et dangereuse. Un décor sublime qui donne envie de découvrir la région à son tour. Elle prend le temps de poser ses personnages. Vincent et Servane, un duo improbable, un duo attachant. Elle prend le temps aussi de poser son intrigue pas à pas.



Page après page, elle embarque son lecteur dans son histoire jusqu'au moment où mettre en pause sa lecture devient difficile, jusqu'au moment où l'idée même de lâcher le roman pour aller se coucher devient illusoire, seul compte les pages qui défilent pour connaître la fin de l'histoire.



Karine Giebel m'a complètement embarqué, j'ai pris un grand bol d'air en montagne. J'ai été touché par les personnages de Vincent et de Servane, j'ai été peu à peu happé par cette intrigue dont je n'ai pour ma part pas deviné la fin pourtant si logique.



Cette première lecture fut donc concluante, je lirai d'autres romans de l'auteure mais en prenant soin des titres et du moment ayant compris que certains romans de celle-ci s'avèrent particulièrement éprouvants.

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Toutes blessent la dernière tue

On l'appelle Tama. Ce n'est pas son nom.



C'est celui que cette femme lui a donné lorsqu'elle l'a achetée à son père, à 8 ans, en lui promettant qu'elle aurait une vie meilleure qu'au Maroc.



Mais après tout, son nom, on s'en moque, car de vie meilleure il n'en est pas question.



De travaux en labeurs, de brimades en tortures physiques et psychologiques, de famille maudite en famille sadique, elle ne connaîtra que l'enfer.



L'enfer de l'esclavage purement et simplement.



Parfois, une éclaircie lui fait entrevoir que la nature humaine peut aussi être bienfaitrice, mais bien trop rarement.



Elle pourtant, elle garde espoir. Et elle tombe aussi amoureuse, d'un amour qui ne l'a sauvera sans doute pas...



Gabriel vit en reclus, tourmenté par son passé et rongé par la vengeance.



Lorsqu'une jeune inconnue bien mal en point et amnésique s'invite chez lui et le menace, il a vite fait de tourner la situation à son avantage... et elle pourrait bien en souffrir, si elle ne meurt pas de ses propres blessures... et si elle retrouve la mémoire...



A mon avis :

Deux récits se déroulent en même temps dans ce roman de Karine Giébel ; celui de Tama, cette jeune esclave moderne et celui de Gabriel, cet homme torturé et isolé.



On ne voit pas bien en quoi ils sont reliés à première vue... puis les idées se mettent en place. Et comme d'habitude avec KG, de petits détails que l'on prend pour des indices nous éloignent de la vérité, nos idées simplistes ne se vérifient pas, on est donc forcément surpris.



Une première partie (un tout petit peu longue à mon goût) installe les protagonistes et leurs histoires, difficiles, terrifiantes, abominables... que Karine Giébel sait parfaitement décrire et nous faire vivre de l'intérieur.



Puis le roman prend du muscle. Et là c'est la tension psychologique qui nous dévore, on est happé par le suspense, la brutalité des situations, la crasse, la douleur, l'horreur.



Et au milieu de ce chemin pavé de sang, coulent des histoires d'amour qui remettent du baume au cœur du lecteur... avant de repartir en enfer. Un jeu subtil de sentiments biens dosés.



Encore une fois avec cet auteur, un roman bien écrit, facile à lire mais parfois dur et qui laisse des traces profondes dans nos cerveaux innocents...



Il faudrait s'arrêter pour marquer quelques pauses dans la lecture et souffler un peu, mais on ne le fait pas, on tourne encore une page, puis une autre et on vit avec eux cette histoire terrible d'un grand réalisme, jusqu'à la dernière page... déjà.





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Meurtres pour rédemption

Gros coup de cœur! je ne sais d’ailleurs pas ce qui m’a hypnotisée à ce point dans ce roman : voyeurisme morbide ou autre chose, je crois qu’il s’agit de bien autre chose. Mais tout de même, j’en suis arrivée à faire exprès de faire traîner la lecture sur la fin de ce roman histoire de faire durer le plaisir et de m’y réfugier.

Karine Giebel est d’une habileté remarquable : parvenir à faire en sorte que le lecteur s’attache fortement à Marianne de Gréville, taularde, réputée dangereuse criminelle, capable de tuer à main nues. Happée par ce roman, je me suis sentie tantôt révoltée par la dure réalité du milieu carcéral décrit dans une bonne première partie du roman, ou certaines matonnes peuvent se montrer humaines tandis que d’autres, sadiques à souhait, épousent cette carrière pour régler leurs comptes, tantôt émue à en pleurer voire angoissée en imaginant quel sort on réserve à Marianne à chaque épreuve subie par cette jeune femme de 21 ans sans avenir.



L’auteur parvient progressivement à faire s’attacher aux personnages en dévoilant peu à peu leur façon d’être, leur psychologie : Marianne, tueuse certes, quoique pas si certain : elle a tué dans certaines conditions extrêmes, qui ne font pas d’elle un être assoiffé de sang, elle n’a pas eu la chance d’être élevée dans une famille dispensant l’amour et la reconnaissance nécessaires à tout épanouissement, elle subit en prison, des sévices de la part de personnes abusant de leur pouvoir, et qui agissent dans un pays des droits de l'homme, en toute impunité se croyant autorisés à exercer leur art sur une taularde qui a perdu ses droits de revendiquer quoi que ce soit.



Quelques personnages pleins de compassion parmi les matonnes, viennent démontrer au lecteur que Marianne est avant tout un être humain.

Par ailleurs, Karine Giebel fait intervenir un personnage énigmatique dans le roman, Daniel, personnage plus qu’ambigu au début et qui va peu à peu se dévoiler ce qui à pour effet de faire évoluer le point de vue du lecteur.

D'autre individus génèrent par leur comportement inhumain l'envie de meurtre y compris de la part du lecteur, ce qui exacerbe sa colère et renforce la complicité avec la détenue.





Les personnages, ceux décrits précédemment et bien d’autres, sont livrés bruts et se révèlent peu à peu.

Il n’est pas question de suspens dans "meurtre pour rédemption", ou très peu : peut-être plus sur la fin ou l’action s’amplifie contrastant avec la description de la vie en prison, mettant en relief la notion de perpétuité et de non avenir pour notre héroïne , cela n’empêche pas de rester scotché à ce roman noir, si noir, qui selon la formule consacrée, ne peut laisser indemne.





Je m’attaquerai certainement aux autres romans de Karine Giebel.
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Et chaque fois, mourir un peu, tome 1 : Blast

J’ai un peu hésité avant de me lancer dans cette lecture qui me faisait peur : un roman certes, mais aussi un effrayant exposé des horreurs et des effets de la barbarie humaine. Je me suis malgré tout engagée sur le chemin de Grégory, infirmier envoyé par la croix rouge, sur les lieux de crimes des hommes contre leurs semblables, là où la guerre fait d’innombrables victimes, là où la faim sévit, là où les séismes précipitent hommes, femmes et enfants sous les décombres, et partout où des mines antipersonnel amputent, dévisagent, tuent. Je ne regrette pas de m’être intéressée à ces événements sinistres, couchés sur le papier certainement pour rappeler combien le monde est malade et combien l’homme est capable de faire du mal sans limite, mais aussi pour saluer la bravoure et le sang froid de personnes comme ce héros qui ressent un besoin irrépressible de soulager, de soigner, d’apporter de l’amour à autrui.



Karin Giebel nous le présente sous toutes ses facettes : individu dévoué à la cause humaine, mais aussi un personne victime de grande souffrance dans sa vie privée, et qui deviendra une « tête brûlée », mettant son désarroi au service des autres, un être rempli d’une foi à soulever les montagnes, regorgeant d’une confiance en soi à toute épreuve voire capable de témérité.



La psychologie des personnages m’a passionnée, l’autrice nous amenant à comprendre que l’on ne gomme pas la fuite et le changement de situation, la torture, la peur, la culpabilité infligée par les bourreaux. Cet exposé fait de ce roman, un thriller psychologique de grande qualité.



Un coup de cœur qui me laisse sur ma faim : j’attends avec impatience le tome suivant.
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Glen Affric

Glen Affric, Moffat, Inverness, voilà de jolis noms qui fleurent bon la tourbe et me rappellent de beaux souvenirs de brume écossaise.

Alors, depuis longtemps, j’avais mis de côté ce polar dans la PAL de mes vacances. La PAL mesurant une certaine hauteur et ce livre en étant le plus gros (759 pages, l’objet est intransportable dans les transports en communs), j’ai commencé mes lectures d’été par celui-ci pour être sûre de le lire, avec enthousiasme.

Pour une première lecture de Karine Giebel, je n’ai pas été embarquée.

Le démarrage était pourtant prometteur avec ce personnage atypique de Léonard (ou Lennie), un jeune homme simple d’esprit, trouvé dans un fossé à l’âge de 5 ans par Mona (dite Mo), sa mère adoptive. Mo, qui a aussi un fils aîné, Jorge, qui sort de prison après seize ans de taule, pour des crimes qu’il nie avoir commis, et n’a jamais rencontré Lennie.

Les personnages s’annonçaient attachants avec leurs nombreuses failles et fêlures, les passages sur la prison étant particulièrement réussis.

J’attendais un récit palpitant, le trouillomètre au maximum. Mais en fait, non, le récit est long, trop long, s’enlise, se répète, de même que les vies de Jorge et Lennie. Le clin d’œil à Des Souris et des hommes est très (trop) appuyé.

J’ai vu avec déception la fin venir de bien trop loin, et l’on comprend aussi trop vite qui est Angélique et l’auteur des différents meurtres.

Au final, le bilan est plus que mitigé, les vies de Jorge et Lennie m’ont plutôt ennuyées, et la succession de malheurs qui s’enchainent et frappent les deux frères ne m’a pas touchée, et rend le tout peu crédible. Les personnages sont caricaturaux, et la scène finale m’a paru aberrante et ridicule. Un autre point qui m’a semblé complètement incohérent est le dernier rôle donné à Sacha, je cherche toujours l’explication de son silence envers ses amis, et ne l’ai toujours pas trouvée…

Je garde ma préférence pour les eaux insondables et mystérieuses du Loch Ness à ce récit, qui a manqué de surprises, de suspense et d’une bonne rasade de single malt pour le relever le tout.

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Les Morsures de l'ombre

Benoit, commandant de police, se réveille enfermé dans une cage. Pendant ce temps son équipe va tout mettre en oeuvre pour le retrouver. Comme dans tous les romans de K. Giebel, on passe en revue chaque personnage en pensant que c'est le coupable. Elle est décidément très forte à ce jeu là parce que je me fais avoir à chaque fois... Un très bon thriller qui nous tient en haleine jusqu'à la fin.
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Toutes blessent la dernière tue

Il est très rare que je refuse de recevoir un livre pour le chroniquer, ce qui m'a permis de faire de jolies rencontres livresques que je ne manque jamais de conter.



Avec "TOUTES BLESSENT, LA DERNIÈRE TUE", je n'étais pas très convaincue. Une auteure à succès, des prix en veux-tu en voilà et des critiques dithyrambiques par certains lecteurs/trices qui n'ont pas fermé les yeux de la nuit avant d'avoir terminé leur lecture... je me suis dit, tiens ça vaut le coup d'être tenté. J'ai répondu Banco !



Tout de suite, j'ai déchanté et ça s'est vu !

Pas sur mon visage, non... à mes mains, mes doigts.

Quand je lis, je prends toujours des notes, c'est maladif, vital, plaisant, intellectuel... chacun ira de son analyse.

Selon moi, j'éprouve juste le besoin de garder les mots, les parties du texte qui m'ont émue, révoltée, sidérée, questionnée, etc... Des carnets divers et variés se remplissent ainsi des phrases qui m'offriront la joie d'y retrouver le plus fort de mes lectures.



Dès les premières pages de "TOUTES BLESSENT, LA DERNIÈRE TUE" de Karine Giebel, mes doigts sont restés figés, il ne se passait rien dans mon esprit que je ne veuille consigner. Il faut dire que la violence qui m'a été donnée à lire fut grande : enfant esclave des mains et des mots d' adultes irresponsables, violents, névrosés, psychopathes, déments, déséquilibrés, tortionnaires, violeurs...

Je continue ?



Certains auraient-ils de bonnes raisons d'agir ainsi, de faire vivre l'enfer à leurs concitoyens ? C'est ce que le texte laisse un peu entendre à demi - mot en nous livrant en fin de roman une explication psychologique ultra simpliste "à la mords-moi le nœud".



Des coups, des coups, des petits, des moyens, des gros, des humiliations, encore et encore dans un florilège macabre de sévices mentales comme physiques. Le titre aurait dû être "Bienvenue au pays des pervers".

De l'esclavage moderne des petites filles arrachées à leur pays, aux femmes violentées par les hommes, en n'oubliant pas la maltraitance psychique subie par les enfants, l'auteure y va fort et ne nous épargne rien, même pas la mièvrerie sentimentale, à certains moments qui est ridiculissime dans ce contexte de violences.



Où se situe le talent d'écriture de cette auteure dans un texte si répétitif et déshabillé d'un minimum de profondeur, d'analyse ?

Je l'ai cherché... mes doigts aussi, en vain.



Certes, l'esclavagisme moderne, les violences faites aux femmes sont des sujets révoltants et très préoccupants, mais ce style d'une platitude affligeante et ces 785 pages n'ont pas permis à ces sujets de me toucher, alors qu'ils sont majeurs et inadmissibles.



C'est qu'en décidant de se concentrer sur un personnage principal, en multipliant à l'infini les descriptions des sévices et la détresse que cette dernière subit, l'histoire perd toute vraisemblance et crédibilité même quant à la pseudo résistance de cette femme-esclave.



La fin ne sert qu'à désespérer le moral du lecteur.



Moi, je préfère rester en surface d'une histoire comme ça même si elle a reçu les prix de l'évéché, le prix book d'or thriller, le prix d'évasion (gloups !), le prix plus d'or (double gloups !).



Merci quand même à BABELIO et aux éditions POCKET, on ne peut pas gagner à tous les coups !
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D'ombre et de silence

Ouvrir un livre de Karine Giebel c’est vouloir se frotter à ce qui existe de plus inquiétant en l’homme, à l’horreur de ses actes, aux défaillances de sa sombre psyché.

C’est à travers une lecture commune en compagnie de mon amie Siabelle que j’ai découvert ce recueil composé de huit nouvelles.

Inutile de préciser que Madame Giebel n’affectionne pas les « Happy-end », elle est bien connue pour cela et on peut dire qu’encore une fois, on est servi!



- Aleyna est une nouvelle que j’avais déjà lue dans le recueil 13 à table 2016. C’était d’ailleurs l’histoire qui m’avait le plus marquée dans ce livre. La relire a donc été un vrai bon moment.

Aleyna est une rêveuse... elle rêve d’amour, de partage et de complicité avec celui qu’elle aura choisi. Quoi de plus normal quand on a 17 ans ?

Mais les traditions le lui interdisent. Originaire d’une famille turque, elle va devoir suivre le destin que sa famille lui a dicté. Mais l’acceptera-t-elle ?

Dans cette histoire, l’auteure dénonce une réalité effrayante : celle du poids des traditions familiales et de l’honneur qui doit être respecté quel qu’en soit le prix. Dans cette nouvelle, elle alterne les points de vue entre Aleyna et Aslan, son frère jumeau. D’un côté on suit cette jeune femme opprimée et de l’autre celui qui, malgré lui est chargé de ce lourd carcan familial. Bien que cette nouvelle soit assez courte, je me suis beaucoup attachée à Aleyna. J’ai aimé son courage et sa volonté. 5/5



- Aurore est la seconde nouvelle du recueil.

C’est aussi une lycéenne qui a des idées noires. Une rencontre va pourtant tout changer. Cela sous le regard interrogateur et bienveillant de son frère bègue qui voue un amour inconditionnel à sa sœur. Malgré les moqueries continuelles au lycée, il rêve d’héroïsme...

Dans cette histoire, j’ai adoré le petit clin d’œil au personnage de Terminus Elicius. Écrit sous forme d’un journal, Giebel décrit bien comment la haine et le désespoir peuvent prendre la place sur tout le reste. On ressent bien la sincérité et la mélancolie qui caractérisent Alban, le jeune frère d’Aurore. Cette histoire montre le fossé qui peut exister entre les illusions d’une vie rêvée et la réalité qui est tout autre. 4/5



- Ce que les blessures laissent au fond des yeux est la nouvelle la plus longue. C’est aussi une de mes préférées.

Deux femmes, Delphine et sa voisine Kilia vivent dans un immeuble insalubre, sous le joug d’un propriétaire malhonnête et tyrannique. C’est l’histoire d’une belle amitié, d’une entraide dans les moments de galère. Cette nouvelle est particulièrement touchante car elle décrit de tristes moments emplis de détresse. J’ai ressenti une forte empathie pour le personnage de Delphine. C’est une mère qui fait preuve d’énormément de courage pour tenter de s’en sortir comme elle le peut. 4,5/5



- J’ai appris le silence est l’histoire d’un homme qui a passé vingt-deux ans derrière les barreaux. Il a été condamné à tort à perpétuité pour l’assassinat et le viol d’une jeune fille. Au bout de ces nombreuses années, on l’a innocenté. Sauf que rien ne peut effacer ce qu’il a vécu. Rien ne peut non plus effacer sa haine et son rêve de vengeance.

La fin m’a vraiment surprise! Je pense que cette histoire est la plus représentative des tournures machiavéliques fidèles à l’auteure. Elle montre bien comment la haine peut s’emparer d’un homme blessé, quand l’esprit jongle entre le bien et le mal. Mais la nature même de l’homme refait-elle toujours surface? 4,5/5



- L’été se meurt est une très courte nouvelle. On suit homme fou amoureux d’une femme. Celui-ci pense qu’elle le trompe alors il souhaite se venger.

La chute de cette histoire est également assez surprenante. Ici la psychologie est au premier plan. L’auteure nous montre comment une obsession peut parfois prendre le dessus. 3/5



- L’homme en noir, est encore une histoire de vengeance mais sous une autre forme.

Un homme retrouve par hasard, à la descente d’un train, celui qu’il cherchait depuis des années. Depuis son enfance, il n’a jamais oublié ce visage. Alors que l’occasion se présente, il décide de le suivre...

Cette histoire montre à quel point la culpabilité peut être lourde à porter. On a affaire à un désir obsessionnel de vengeance mais qui ne se passe pas du tout comme prévu. Même si j’avais en partie deviné la fin, j’ai beaucoup apprécié cette nouvelle. 4/5



- L’intérieur, cette histoire était assez difficile à lire car elle reflète des faits réels malheureusement très (trop) souvent racontés. Cette nouvelle nous plonge au cœur du harcèlement sexuel au travail. On suit le personnage de Virginie, qui tente de faire bonne figure malgré les souffrances qu’elle endure.

C’est une histoire prenante et percutante, mais je suis un peu déçue par la fin qui à été trop expéditive à mon goût. 4/5



- Le printemps de Juliette, dans cette dernière histoire très courte, un couple âgé fait face à la maladie après quarante ans de vie commune. C’est une nouvelle qui ne fait que quelques pages et c’est celle avec laquelle j’ai le moins accrochée. Giebel termine son recueil avec une note beaucoup plus légère, avec cette histoire qui témoigne de l’amour d’une vie. 3/5



Pour conclure, c’est un très bon recueil de nouvelles que j’ai pris plaisir à lire. Je le trouve intéressant pour ceux qui veulent découvrir l’auteure. Même à travers de courtes histoires, Giebel parvient toujours à trouver les mots justes pour décrire la souffrance, la haine et le désespoir qui peuvent s’emparer d’une personne.

C’est éprouvant, oppressant, douloureux parfois... et Giebel tâche de toujours faire en sorte qu’on s’en souvienne!



Je vous invite à aller lire la belle critique de Siabelle. Un grand merci à toi de m’avoir accompagnée dans cette lecture d’une de mes auteures chouchous! C’est toujours un plaisir de lire en ta compagnie!
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Chiens de sang

Noir, très noir. Karine Giébel signe là un roman sombre, qui met en évidence les aspects les plus abjects de l’humanité.

Deux récits parallèles, deux traques nauséabondes : mieux vaut avoir un mental de ravi de la crèche pour s’y plonger.

Que ce soit les quatre paumés, SDF ou sans papiers, qui se retrouvent gibiers d’une chasse à l’homme ou une jeune femme témoin involontaire d’une exécution sommaire presqu’accidentelle, l’instinct de survie est le même : fuir, malgré une issue quasi-certaine. pour retarder la douleur physique, la fin, sans pouvoir esquiver la souffrance morale, profonde, injuste et avilissante.

Les seules belles âmes sont les victimes ce qui renforce le sentiment de honte d’appartenir à la même espèce que ces fumiers. On est loin de la compassion, de la miséricorde. Les neurones miroir, qui existent chez bien des animaux ne sont pas partagés équitablement chez les humains.







L’écriture est extrêmement efficace, comme d’habitude chez Karine Giébel, mais plus insoutenable que dans ses polars où l’enquête permet de mettre à distance la noirceur des personnages, le temps de se creuser les méninges pour repérer les coupables.



Une seule issue, se promettre que le prochain livre ouvert sera une bluette ou un livre pour enfant de moins de 4 ans…
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Et chaque fois, mourir un peu, tome 1 : Blast

Voilà un livre difficilement classable. Karine Giebel écrit des polars, des thrillers mais là, dans ce premier tome on est plus sur une fiction mêlée à des événements historiques (un peu comme Giacometti et Ravenne).



Côté fiction, Grégory est un infirmier qui travaille dans l’humanitaire pour le CICR. (Croix Rouge Internationale). Mari et père comblé, il ne peut s’empêcher de partir régulièrement en mission sur des sites de conflits ou de catastrophes naturelles.



Son credo : aider les autres.



Son dévouement a un prix. Il cumule des images cruelles et bouleversantes qui génèrent de plus en plus de cauchemars.



Côté historique, l’auteure s’est plongée dans les archives du CICR pour nous décrire avec beaucoup de précisions les conditions dans lesquelles les personnels soignants interviennent dans les différents conflits internationaux ainsi que les dégâts collatéraux sur les civils.



Tous les chapitres concernant les missions humanitaires dénoncent les exactions commises par l’armée ou les groupuscules militaires. L’horreur suit l’horreur et toujours un cran plus haut.

Avec les camps de la mort de la seconde guerre mondiale, je croyais que la cruauté des hommes avait atteint le sommet. Eh bien, non !!! Faut croire que l’Homme est fou.



« Ça ne finira jamais. La pourriture est à l’intérieur de l’humain, comme le ver dans le fruit. » (Citation page 465).



Les chapitres concernant les retours de notre infirmier en France ne permettent pas de relâcher la pression du lecteur. Les tensions psychiques qu’il subit montrent comment le personnage essaie de tenir face à ses démons.



Les personnages de la fiction sont tous très attachants essayant de surpasser leurs traumatismes par l’humour, le travail ou encore le déni, l’alcool ou les médocs.



Un livre difficile mais qui met bien en valeur le travail de tous ces soignants qui donnent leur vie à tous ces gens totalement démunis.

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13 à table ! 2024

"13 à table !" a dix ans déjà. Cet opus doit donc être le onzième, et c'est le septième que je lis. Le thème centrale de celui-ci est, évidemment, "10 ans"... Et preuve qu'on peut se bonifier en vieillissant, c'est pour moi le meilleur de la lignée.



Quoi qu'il en soit, une lecture solidaire ne se refuse pas. Courrez donc chez votre libraire acheter ce petit livre : 6 Euros qui financent 5 repas !



- J'ai beaucoup aimé : "J'ai dix ans... demain" de Michel Bussi ; "22." de Maxime Chattam ; "69, année fatidique" de François d'Epenoux ; '"Chloé" de Karine Giebel ; "Garçon Crépon" de Philippe Jaenada ; "Où en serions-nous aujourd'hui ?" d'Agnès Martin-Lugand ; "L'Appartement" de Romain Puértolas ; "Le portail" de Leïla Slimani ; "Le Miroir" de Franck Thilliez ;

- J'ai bien aimé : "Ceci est mon journal intime" de Lorraine Fouchet ; "On n'est pas des machines..." de Raphaëlle Giordano ; "Les Escarpins, un conte de Noël" d'Alexandra Lapierre ; "Cake marbré au chocolat" de Cyril Lignac ; "Aranéide" de Tatiana de Rosnay ;

- J'ai moins aimé : "La fin de l'enfance" de Philippe Besson.


Lien : http://michelgiraud.fr/2024/..
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Purgatoire des innocents

Tension, boule dans la gorge, crainte de tourner les pages, je suis mal à l'aise.

Je n'aurais pas dû lire ce que les autres en disent, mais c'est trop tard et malgré ma frousse, quelque chose me pousse à poursuivre.

Le style est basique, les personnages aussi, mais le récit est efficace. Très...

Au point que je suis prise au piège, et qu'en dépit de la surenchère de violence, de la psychologie simpliste, j'avance et m'achemine vers la fin.

Voilà c'est fini, je vais pouvoir me détendre.

Purgatoire des innocents n'a vraiment pas été un voyage d'agrément, ni un réel plaisir, mais c'est sans aucun doute un très bon polar.
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Satan était un ange

Le destin joue parfois des drôles de tours. François est un illustre avocat Lillois, mais sa vie va basculer en une fraction de seconde. Suite a ça, il va faire des rencontres dont une en particulier qui va le mener là ou il ne pensait pas aller.



Un road movie assez prenant avec des personnages qui gagnent fortement en intensité au fils des pages. On fini même a être plus qu'attaché a ces deux personnages principaux.. et l'histoire nous montre qu'il ne faut pas toujours se fier aux apparences.



J'ai réellement apprécié ce roman qui m'a tenue en haleine du début à la fin. J'ai été intriguée par le jeune Paul et on comprend aisément pourquoi sa vie a pris cette tournure.

C'est aussi une très belle leçon sur l'amitié..
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Les Morsures de l'ombre

Un jour de décembre. Dans la ville de Besançon. Le commissaire Benoit Lorand se réveille, un peu comateux et patraque. Il a froid. Il ouvre les yeux et se rend soudain compte qu'il est enfermé dans une cave, entre des barreaux. Il ne comprend pas tout se suite ce qui lui arrive mais la mémoire lui revient. Une jeune fille en panne... Il l'aide... l'emmène avec lui.. boit un verre avec elle. Elle est belle, grande, les cheveux roux... et puis le trou noir. Que s'est-il passé ensuite ? Il n'en a aucune idée. Et c'est cette même femme qui fait irruption dans la cave et lui annonce froidement qu'elle le tient prisonnier, qu'elle fera ce qu'elle veut de lui, le fera souffrir, le regardera mourir de faim et de soif tant qu'il n'aura pas avoué son crime. Ce message d'abord incompréhensible aux oreilles du commissaire commencera à s'éclaircir lorsque sa geôlière, Lydia, lui racontera l'histoire d'Aurélia, son viol puis son meurtre qu'elle met sur le dos de ce dernier. Clamant son innocence, Benoit pense à sa femme, son fils et ses parents et se demande bien jusqu'où cette femme est prête à aller pour assouvir sa vengeance.



Karine Giebel nous tient en haleine du début à la fin. Un vrai huis-clos comme je les aime! Car, de cette cave, on n'en sort pas nous-mêmes. Prisonnier de cette femme, on deviendrait presque claustrophobe à la lecture de ce polar qu'on ne lâche pas, une fois commencé, car, comme Benoit, on attend le fin mot de l'histoire. Haletant, palpitant et poignant, ce roman ne laisse aucun temps mort. Aux chapitres courts et rythmés, le style est direct et percutant. Une lecture angoissante et au dénouement surprenant...



Les morsures de l'ombre... ça risque de faire mal!
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Regarder le noir

Après « Ecouter le Noir », Yvan Fauth (alias Gruz ici) continue d'explorer les sens à travers des nouvelles écrites par de grandes plumes du genre. On retrouve d'ailleurs certains auteurs déjà présents dans le premier volume.

Ceux qui me lisent le savent, la nouvelle n'est pas ma lecture de prédilection, mais peu à peu j'y prends goût, surtout lorsqu'elle est suffisamment développée pour constituer une histoire complète, avec une vraie chute. C'est le cas ici, et même si toutes les histoires ne m'ont pas plu j'ai pris beaucoup de plaisir à découvrir ces 11 textes.

On commence fort avec un texte découpé en 9 courts chapitres, extrêmement cruel d'Olivier Norek : « Regarder les voitures s'envoler », raconté par un gamin de 13 ans qui aime...observer, et par sa jeune voisine Esther. Je ne vous raconte pas, mais âmes sensibles s'abstenir, une scène m'a beaucoup choquée. Efficace !



Puis c'est Julie Ewa, auteure que j'apprécie énormément, qui prend la suite avec « Nuit d'acide », et nous raconte le calvaire de Sabbir, un jeune garçon enlevé dans sa région natale d'Inde pour rejoindre un groupe de gamins mendiants auquels on a ôté la vue de diverses façons afin de susciter la pitié des passants. Comme toujours avec cette auteure, les mots sonnent juste, on « voit » bien qu'elle s'est documentée sur ces gangs qui sévissent dans les grandes villes d'Inde. Très choquant, parce que très réaliste.



Ensuite, c'est « The Ox », de Fred Mars, auteur que je ne connais pas. Un crime particulièrement violent a été commis dans un club échangiste assez spécial, puisqu'il est basé sur le noir total, on ne voit jamais ses partenaires...Je n'ai pas trop apprécié, ça manque de crédibilité et les personnages n'ont rien de réel.



On poursuit la découverte avec Claire Favan qui nous offre « Le mur », un post-apo où un gros porte-containers est devenu le dernier refuge d'une humanité décimée par la montée des eaux et les cataclysmes successifs. Et encore, ces survivants souffrent tous, à des degrés divers d'une maladie qui les prive peu à peu de la vue. Ceux qui voient le mieux accèdent aux postes à responsabilités comme capitaine ou second, les autres sont cantonnés aux basses besognes. On les désigne par le pourcentage de vision qui leur reste. Les humains ont foncé droit dans le mur alors qu'ils étaient prévenus, seront-ils plus « clairvoyants » maintenant qu'ils sont au bord de l'extinction ? Percutant !



« Demain » de René Manzor parle de don de voyance, celui dont est « affligée » Chance, une jeune femme qui se produit dans des spectacles. Elle va bien malgré elle se trouver mêlée à une enquête sur un violeur et tueur en série. Je l'ai lu il y a 3 semaines et déjà presque oublié, c'est dire si ce texte ne pas marquée.



« Transparente » d'Amélie Antoine nous parle d'Hélène, quadragénaire « polie, calme, mesurée, aimable...tranparente, certains diraient, sans doute ». Personne ne remarque qu'elle a fait un effort pour se rendre plus jeune, plus jolie, et tout au long de sa journée, la frustration monte, jusqu'à... Très triste, parce que sans doute certaines personnes éprouvent ce sentiment d'être quasi-invisibles aux yeux de tous. Un texte qui tape juste.



La nouvelle suivante ne m'a pas plu du tout, il s'agit d' »Anaïs » de Frédéric Papillon (je ne connaissais pas ). Une sombre histoire de prof de fac souffrant de visions et atteint d'une forme de folie hallucinatoire. Vraiment pas accroché, et je me suis demandée ce que ce texte faisait là, il en manquait un ?



On passe à « La tache », de Gaëlle Perrin-Guillet, qui nous fait vraiment « regarder le noir » mais de façon littérale cette fois. Le narrateur remarque un jour une petite tache noire sur un mur de son appartement. Saleté, moisissure ? En tout cas il n'arrive pas à l'éliminer, et malgré tout ses efforts, cette tache va grandir et finir par l'obséder. Je m'attendais à la chute, mais c'est agréable à lire, et bien construit, l'angoisse monte crescendo.



« Private eye », un texte de R.J Ellory, assez alambiqué raconte l'histoire d'un enquêteur suivi par un inconnu pour une raison obscure. Je n'en ai pas gardé grand souvenir, et n'ayant justement plus le livre sous les yeux, je me bornerai à dire que n'est pas une de mes nouvelles préférées dans ce recueil.



Vient ensuite « Tout contre moi » de Johana Gustawsson, je découvre. C'est sensuel, cruel et bref. Avec une chute que je n'attendais pas. Mais le thème du recueil ne me semble pas être de ce registre-là.



Et pour finir en beauté, « Darkness » par les deux reines du thriller, j'ai nommé Karine Giebel et Barbara Abel. Deux valeurs sûres qui ne m'ont pas déçues. Le capitaine Jérôme Dumas est chargé d'enquêter sur un crime sordide : une jeune femme qui dit s'appeler Hélène Queyllaire (!) a été retrouvée dans une chambre d'hôtel, les yeux brûlés par de la soude caustique et de l'acide sulfurique. Parallèlement, on suit le récit de la vie mouvementée d'une orpheline, depuis son enfance jusqu'à la vingtaine, de famille d'accueil en institution, jusqu'à son placement chez les Parmentier, qui ont déjà une fille un peu plus âgée. Et si vous voulez savoir la suite, il faudra aller voir de vos propres yeux ! Sans conteste une des meilleures histoires, en tout cas une de celles que j'ai préférées, avec les deux du début.



Pour conclure, j'ai passé d'agréables moments à découvrir ces nouvelles, même si j'ai parfois trouvé que le thème était interprété de façon trop approximative, comme dans « Tout contre moi ».

J'ai vu récemment qu'Yvan a récidivé avec « Toucher le Noir », il peut compter sur moi pour poursuivre cette découverte des sens très particulière !
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