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Critiques de Karine Giebel (7187)
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Juste une ombre

Tout a été dit déjà mais ,...



«  La mort n’est pas une fille facile.Elle se refuse à ceux qui la veulent , se donnent à ceux qui la repoussent . »

«  Tu es fou, à lier. Tu es brave, dingue, cinglé, barré, taré !

Complètement , tout le temps ! »

«  J’ai contemplé la folie à l’oeuvre . Fascinante artiste . Douter de tout, de tout le monde. Et surtout de toi!

De ta santé mentale.

Bientôt tu seras prête , mon ange . »



Trois extraits de ce fascinant thriller psychologique diabolique , mené de main de maître où l'auteure talentueuse ( comment est - elle dans la vie? je voudrais savoir) joue avec nos nerfs à vif, nos peurs, nos attentes, on ne peut lâcher ce livre( même la nuit) , tout jauni à force d’avoir été prêté à la médiathèque ...



Impossible !!



Le lecteur est bousculé, obnubilé, angoissé ne sait plus où il en est , même dans une salle d’attente bondée ...



L’intrigue ne relâche pas les mailles de ses filets une seconde, elle vous secoue, vous harponne , vous tient en haleine jusqu’a La Toute dernière phrase ...



Entre hallucinations, délires , folie , paranoïa, complots, ambitions, blessures d’enfance cachées, larmes de colère, OMBRE qui se faufile, fausses vérités, poursuites , prédateurs, haine, de rebondissements en rebondissements ....



Magistral. Remarquable . Absolument Captivant ...Une drogue !



On en redemande ..

Et dire que je ne suis pas une spécialiste du genre !

Grand Merci à Marilyn mon amie de la médiathèque.



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Juste une ombre

Cloé a tout pour elle, la beauté, un boulot de rêve, le mec idéal, il lui manque peut-être un peu de sympathie, un regard un peu plus tourné vers les autres que vers son nombril. Le décor est planté. On cerne Cloé et quand cette ombre apparaît, le lecteur est mis à mal.

L’ombre est-elle le fruit de son imagination ?

Un symbole mystique d’une culpabilité refoulée ?

Une espèce de métaphore noire nombriliste ?

Ou bien y a t-il quelqu’un de dangereux derrière cette ombre ?

Avec ce thriller (et mon premier Giebel, je ne peux donc comparer), j’ai tourné les pages avec entrain et addiction. Je suis rentrée dans la folie et la persécution de Cloé, me suis attachée au flic Gomez. La persécution monte crescendo avec un travail méticuleux sur les conséquences du trauma exercé sur Cloé.

Ce n’est pas non plus un coup de cœur, je n’ai pas frémi, et j’ai plutôt regretté ce manque de dissection de l’ombre. J’aurai préféré un peu plus de travail fouillé sur l'atmosphère qui manque d’asphixie, de brouillard ténébreux, la psychologie de Cloé n’est pas non plus suffisamment mise à nu à mon sens. Sinon, ça reste un thriller efficace qui se lit vite et qui tient le lecteur en haleine.
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Juste une ombre



Palpitant, hallucinant, bouleversant, trépidant ....ce thriller est un des meilleurs que j'ai jamais lu. J'en ai d'ailleurs absorbé les quelques 600 pages en 2 jours ... impossible à lâcher !



Le style en lui-même est captivant, remarquable pour un thriller : de petites phrases courtes percutantes, 2 personnages principaux dont on suit les événements qui traversent leurs vies, alternant leurs voix chapîtres après chapîtres. Deux personnages à priori antipathiques mais des cabossés de la vie dont les routes vont très vite se croiser et s'entremêler.



Elle, c'est Cloé, trentenaire belle, séduisante, carriériste affairée qui se voit déjà PDG de la Société de publicité pour laquelle elle travaille mais hautaine, capricieuse, dédaigneuse des autres, prête à tout pour arriver à ses fins que ce soit en matière de carrière ou de séduction. Personnage peu sympathique mais chez laquelle l'auteure nous fait vite deviner qu'il y a eu une faille importante dans sa vie qui l'a désormais rendue dure et égoïste.



D'emblée, Karine Giebel nous plonge dans l'atmosphère terrifiante de sa vie. Une ombre vêtue de noir, encapuchonnée et le visage à demi masqué se met à la suivre où que Cloé aille, pénètre chez elle, coupe le courant, remplit son frigo, etc ... Le changement des serrures ne modifie rien, l'ombre la poursuit toujours dehors ou chez elle et se fait de jour en jour plus menaçante ... Cloé contacte la police qui ne veut pas la croire car elle n'a aucune trace attestant ses dires et on la prend de plus en plus pour une folle, elle-même se posant de temps à autre la question et ne sachant ce qu'elle redoute le plus : la présence réelle de cette ombre attachée à elle ou sa propre crainte de basculer dans la folie.



Un seul policier, le commandant Alexandre Gomez va finir par la croire grâce à un recoupement avec une affaire similaire qui s'est déroulée il y a quelques années. Lui non plus n'est pas d'abord sympathique : corrosif, cynique, violent "aux yeux de fou", il évoque davantage un loubard qu'un policier. Probablement borderline, il vit un drame dans sa vie privée, sa femme qu'il adore, est atteinte d'une maladie incurable et en fin de vie.



Ces deux cabossés de la vie vont se rencontrer et il va très vite chercher à la protéger de cette menace qu'il estime réelle. Les prises de bec ne manqueront pas car tous deux ont un caractère fort emporté. Cependant, ils s'apprivoiseront au fil du temps.



Un chef d'oeuvre de suspense qui ne laisse aucun répit au lecteur. De la première à la dernière ligne, le lecteur est englouti dans cette histoire à faire se dresser les cheveux sur la tête, le tout servi par une écriture sans faille.



A recommander sans faute pour les amateurs de thrillers psychologiques ébouriffants.
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Maîtres du jeu

Ce petit livre regroupe deux nouvelles, « Post mortem » sorti un peu plus tôt tout seul, et « j’aime votre peur » .



La première nouvelle (dont j’ai fait la critique il y a peu) est d’une très grande qualité, elle nous tiens en haleine pendant soixante pages, pour nous offrir un final incroyable.



La deuxième est un peu plus classique mais diablement efficace. Comme toujours, les personnages sont rapidement développés et on les comprends immédiatement. L’intrigue n’as rien d’exceptionnel car ici, c’est plutôt l’évolution d’un certain personnage qui est mise en avant.



Deux petites nouvelles d’une soixantaine de pages donc, et qui prouvent que même dans un format court Karine Giebel sait manier sa plume et nous dresser un portrait de la société très réaliste. Après « Juste une ombre » qui est assez épais, j’avoue être vraiment conquis par cet auteur.



Je pense qu’il va falloir que je me penche sérieusement sur ses autres livres.
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Jusqu'à ce que la mort nous unisse

Pour une fois, Karine Giébel ne nous plonge pas d'emblée dans l'horreur, la violence. Certes le prologue laisse craindre le pire, mais... Passé cette douzaine de lignes, on souffle, on entre tranquillement dans l'histoire d'une petite bourgade alpine, avec parc protégé du Mercantour, guides de haute montagne forcément écolos, amitiés viriles, braconniers pas fins (pléonasme ?), et équipe de flics. Laquelle vient d'accueillir une jeune recrue : Servane, vingt-six ans... Pas facile pour elle de s'imposer.



Le récit est centré sur Vincent, guide amoureux de sa montagne. Meurtri par le départ brutal de sa compagne cinq années plus tôt, ce beau quadra au regard de braise est devenu un séducteur impénitent, qui "consomme" sans remords voisines et jolies touristes... Déjà bien malmené par la vie, Vincent va devoir encaisser de nouveaux coups durs en cascade, retrousser ses manches pour mener discrètement l'enquête...



Giébel signe une fois de plus un polar efficace, plein de suspense et facile à lire. Elle reprend quelques ingrédients qui font toujours recette dans les thrillers : la montagne et ses dangers, la forêt, le froid, l'altitude, des individus inquiétants et sans scrupules... Cette fois, pas de grand bel homme aux yeux clairs, pas de relation homme-femme bourreau-victime... Quelques clichés, notamment sur les femmes flics, les notables véreux - ce qui donne une impression de déjà-vu, mais chez d'autres auteurs.



Cinq cents premières pages fort agréables, à la limite du coup de coeur. Et puis mon enthousiasme est retombé : le dénouement est abominablement interminable (cent pages !!), insupportable pour qui n'aime pas les fins action-trémolos-surhommes... Du coup, agacée, j'ai perçu les autres défauts : l'intrigue, bien qu'alambiquée, se révèle finalement classique et on barbote pas mal dans l'eau de rose. J'ai donc ravalé la traditionnelle petite larme qui a accompagné jusqu'alors les dernières pages de cette auteur... C'est pas plus mal !
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Glen Affric

Mona est mère célibataire.

Elle est heureuse aujourd'hui car son fils ainé , Jorge a enfin obtenu sa liberté conditionnelle et sera à la maison ce soir

Elle est triste aujourd'hui car son fils cadet , Lenny, est rentré en détention provisoire ce matin: retardé mental , enfant trouvé par Mona dans un fossé puis adopté, Lenny est la risée de son école; malgré sa stature de colosse , il vit toujours dans la peur, constamment harcelé mais ce matin ,il s'est violemment rebiffé.

A quelques encablures de là, une femme prénommée Angélique vit l'enfer



Sourire, tendresse, compassion, colère, angoisse, peur

Rythme soutenu, 750 pages qui se lisent d'une traite

Un grand thriller!
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Post mortem

C'est un peu comme si l'on descendait un escalier de plus en plus sombre, avec à chaque nouvel étage une mauvaise surprise qui fait regretter l'étape précédente. Et pourtant tout avait bien commencé : lorsque Morgane se rend à l'étude où elle est conviée pour la lecture du testament d'Aubin, une franche hostilité émane de la famille présente qui a du mal à comprendre pourquoi cette jeune et célèbre actrice hérite d'une maison dans l'Ardèche.

Mais c'est un cadeau empoisonné qui attend la jeune femme, une bombe à retardement, un peu comme ces feux d'artifice qui explosent en plusieurs fois avec un temps de latence qui fait croire un instant que tout est fini.

C'est une nouvelle de 80 pages, dense, noire, qui laisse à peine le lecteur reprendre son souffle pour mieux reprendre sa descente aux enfers.

L'intrigue se tient et les personnages sont bien campés.

Une raison de plus d'explorer toute l'oeuvre de Karine Giébel, sans conteste un des meilleurs auteurs de polar autochtones.




Lien : http://kittylamouette.blogsp..
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Les Morsures de l'ombre

Un huis-clos époustouflant et cruel à souhait!



Dès que j'ai commencé ce roman, je n'ai plus réussi à le lâcher. Il est très prenant et d'une immense perversité.

On suit ce pauvre Benoît qui se retrouve sous l'emprise d'une femme folle à lier, qui le séquestre dans sa cave... et comme c'est douloureux pour nous aussi les lecteurs!

On se demande en permanence par quel stratagème il peut réussir à se sortir des griffes de cette tortionnaire et quand va s'arrêter cette torture insupportable.

L'enquête en parallèle avec les collègues flics de Benoît est très bien menée. Les soupçons se portent tour à tour sur les personnes susceptibles d'être les responsables de sa disparition.



Dans le même style d'histoire j'avais aimé Des nœuds d'acier de Sandrine Collette, mais je dois avouer que j'ai trouvé que Giebel pousse beaucoup plus loin le sadisme.

Je m'attendais à une histoire banale de séquestration, mais je suis allée de surprises en surprises lors du dénouement, que j'ai d'ailleurs trouvé extrêmement bien orchestré.



Même si j'ai mis cinq étoiles parce que j'ai adoré cette lecture, je dois admettre que la fin m'a assez dérangée. En plus de son personnage, l'auteure s'amuse également à jouer avec les nerfs du lecteur jusqu'à la dernière phrase.





Un très bon roman à l'atmosphère oppressante et à l'histoire bien ficelée, qui marquera à coup sûr les esprits.
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13 à table ! 2023

Ce recueil de nouvelles au profit des restaurants du coeur devient un classique, à ne pas rater d'abord pour la solidarité, mais également parce qu'on peut y faire de belles découvertes.



Le thème pour l'édition de l'année 2023 est "La planète et moi..." ; un thème que les auteurs contributeurs ont parfois très librement interprété.



Le résultat est un très bon cru !



- J'ai beaucoup aimé : Lobo de Karine Giebel ; La planète et moi et moi et moi... de Raphaëlle Giordano ; Les encapuchonnés de Romain Puértolas ; C'est ainsi que l'orange continue de bleuir de Mohamed Mbougar Sarr ;



- J'ai bien aimé : la préface de Thomas Pesquet ; La Binette de Françoise Bourdin ; La mèche est dite de François d'Epenoux ; Ne jetez rien, cuisinez tout de Cyril Lignac ; Le Choix du monde d'Agnès Martin-Lugand ;



- J'ai moins aimé : Les vertiges du vide de Marina Carrère-d'Encausse ; Ma planète à moi d'Alexandra Lapierre.



On se précipite chez son libraire pour un geste solidaire et de très bons moments de lecture !




Lien : http://michelgiraud.unblog.f..
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Glen Affric

Léonard Mathieu n'est pas un enfant comme les autres.



C'est un colosse, mais un colosse fragile. Parce qu'il lui manque des cases disent ses camarades de classe.

Surtout ceux qui le harcèlent et le rackettent.



C'est plutôt à cause de ce qui lui est arrivé quand il était petit, pense-t-il.

En tout cas c'est ce que lui dit Mona, sa mère adoptive, qui l'a trouvé dans un fossé à l'âge de 5 ans.

Avec ses quelques amis, Léonard fait de son mieux pour supporter tout ça. Et en attendant, il pense au jour où il pourra aller à Glen Affric, en Ecosse, pour rejoindre son frère qui est parti 16 ans plus tôt et qu'il ne connait pas, mais qu'il idéalise et prend en exemple.



Seulement, Léonard, il ne faut pas non plus le pousser à bout. Parce qu'il ne sait plus se contrôler sinon. Et lorsque cela arrive, les conséquences peuvent être dramatiques.



A mon avis :

Bon, clairement, on est dans un roman de Karine Giébel dès les premières pages !



Des personnages ciselés, profonds, intéressants et auxquels on s'attache rapidement.

Des situations sombres, injustes ou glaçantes, comme dans ses histoires habituelles et une façon de les raconter qui oblige le lecteur à s'accrocher au récit et à tourner les pages.

Et d'injustice il est bien question dans ce nouveau roman. Celle des hommes, qui s'acharnent, par facilité ou par bêtise et qui ne savent pas s'arrêter ni revenir en arrière.



Au fil des pages, même quand la situation semble s'améliorer, on sent bien que ça ne peut pas durer et que de nouveaux rebondissements vont venir ternir le tableau.

Et on n'est pas déçu, d'autant qu'on ne voit pas forcément le coup venir...



Cependant, avant cela, il a fallu poser le décor, les personnages, les situations, les sentiments et les espoirs de chacun.

Cette première partie est un peu longue à mon goût, notamment en ce qui concerne la vie de Léonard et ses ennuis quotidiens, ses faiblesses. Il aurait sans doute été possible de raccourcir un peu ces présentations, sans nuire à la bonne compréhension du lecteur, d'autant que le livre est un pavé.



J'avais déjà ressenti cela dans une précédente lecture de KG (Toutes blessent, la dernière tue), il faut croire que c'est un procédé de l'auteur, qui a tendance peut-être à cerner complètement le caractère de ses personnages principaux avant d'entrer dans le vif du sujet.



Je vous rassure néanmoins, point d'ennui pour autant. Peut-être plutôt de l'impatience à entrer dans le dur du récit.



Après cela, ce n'est plus que du bonheur, et les pages se tournent à grande vitesse et l'action est permanente jusqu'à la fin.



Et comme à chaque fois, c'est un roman qui est lu à la vitesse de l'éclair !



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Glen Affric

La grande prêtresse du thriller a encore frappé.

Une gifle dans le vaste empire du genre.

Je suis marqué, j'ai la joue rouge.

Pourtant, j'étais prévenu.

Karine Giebel m'avait infligé mes premières tortures livresques il y a quelques années avec son Purgatoire des innocents, je lui avais dit, d'ailleurs lors d'une rencontre mémorable aux Quais du polar.

Bon, là, ce sont les Éditions Plon qui m'ont obligé à replonger dans sa littérature.

J'ai hésité.

J'ai même envisagé toutes les possibilités pour échapper à une lecture que je devinais difficile pour le lecteur sensible que je suis.

Les anxiolytiques, une consommation excessive d'alcool, quelques lignes de produits stupéfiants m'aideraient-ils à tenir le coup ?

Et puis non, j'ai pris mon courage à deux yeux et j'ai lu...

Bien sûr, j'ai été secoué, ému aux larmes parfois, poussé dans mes retranchements.

Bien sûr, j'ai douté, j'ai hésité à poursuivre.

Mais je me suis accroché et au final, j'en ai pris plein la gueule, mais que c'est jouissif...

Je suis maso pensez-vous ?

Peut-être.

Mais ce Glen Affric, c'est de la bombe.

L'histoire de Léo le triso, Léonard le bâtard, est bouleversante, dès les premières pages.

Il y a Jorge aussi et Angélique..

Ne croyez pas que vous allez vous reposer en passant de l'un à l'autre.

Vous êtes chez Giebel, pas chez Disney.

Ici, c'est boule au ventre et nausées à chaque chapitre.

Karine vous étouffe, pas le droit de respirer, sac plastique sur la tête.

Bien sûr, il y a des gentils, des personnages attendrissants, qu'on ne demande qu'à aider, mais chez cette romancière, c'est les méchants qui ont le beau rôle, c'est à eux que l'on veut échapper mais ce sont eux qui mènent le bal.

Noir c'est noir.

Thriller is thriller.

Et comme pour Léo, l'objectif c'est... Glen Affric.

Même le lecteur veut y croire.

Il y avait longtemps qu'un livre de ce genre n'avait pas provoqué, chez moi, de telles émotions et une fois tournée la dernière page de ce pavé, je sais que Léo et Jorge feront partie de ses personnages qui hanteront ma mémoire bibliophile.

Deux personnages qui ne sont pas sans en rappeler ceux d'un roman que j'ai relu récemment,  Des souris et des hommes de Steinbeck.

J'avais peur de cette lecture, j'avais raison, mais au final, je m'incline.

Ça s'appelle le talent...

Chapeau bas Madame Giebel.









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Juste une ombre

Très difficile d'écrire sur ce roman après 601 autres lecteurs ! C'est le cinquième Giebel que je lis, et je le dois à mon amie Siabelle, merci de m'y avoir incitée et de me l'avoir envoyé Isa !

Je commence à bien connaître les ficelles de l'auteure, son type de personnages récurrent (la femme qui semble forte au début mais qui en fait cache des blessures, l'enquêteur mal embouché qui a en fait un coeur d'or, pour ne citer qu'eux), mais cela ne m'empêche pas d'être fascinée à chaque fois par son habileté à manipuler le lecteur qui va suivre, bouche bée, les méandres de son esprit tortueux. Attention : je ne parle que de ses romans, là ! J'espère pour son entourage qu'elle n'est pas aussi perverse dans la vraie vie !

Une fois de plus il s'agit essentiellement de manipulation mentale, avec moins de cruauté physique que dans "Purgatoire des innocents" par exemple, mais le résultat est tout aussi ravageur. Une belle jeune femme avec un poste à responsabilité, un petit ami disponible quand elle le souhaite (enfin presque), des revenus confortables, c'est notre héroïne, Cloé. Elle va bientôt succéder au patron de sa boîte et déjà ses chevilles enflent : " Tandis que Cloé marche vers son bureau, les employés, qu'on préfère nommer collaborateurs, la saluent respectueusement. Se prosternent devant la future impératrice, serviles, dociles. (...)

Cloé adore ça. S'en délecte chaque jour un peu plus. C'est incroyable comme on prend rapidement goût au pouvoir"

Bref, vous voyez le genre de personne qu'on adore détester ! Mais le ver est déjà dans le fruit, Cloé a déjà croisé l'Ombre une première fois en ce début de roman, alors qu'elle rejoignait sa voiture dans la nuit. Rien ne s'est passé ou presque, mais l'impératrice s'est quand même pissé dessus de peur...

Et petit à petit, implacablement, l'Ombre va détruire l'équilibre mental de Cloé, allant jusqu'à la faire douter elle-même de ses perceptions. Est-ce une punition pour une faute passée, commise alors qu'elle était enfant et qu'elle ne s'est jamais pardonnée ? Ou est-elle simplement une victime choisie au hasard ? Et d'ailleurs, cette Ombre existe-t-elle réellement ou n'est-elle qu'un fantasme généré par l'alcool et les médicaments ? C'est en tout cas cette dernière version qui est privilégiée par l'environnement de la jeune femme.

Comme souvent, il y a une autre histoire en parallèle de celle de Cloé. C'est celle d'Alexandre, flic provocateur qui aime se placer sur le fil du rasoir par rapport à ses collègues et sa hiérarchie. Mais se mettre en danger soi-même est une chose, le faire en entraînant un jeune flic avec soi peut avoir de graves conséquences. Alexandre lutte pour garder l'envie de vivre, et un drame personnel risque de le faire basculer.

Evidemment, ces deux-là vont se rencontrer, c'était couru d'avance. Que va-t-il en ressortir, je vous laisse découvrir si ce n'est déjà fait. Mais vous vous en doutez, cette histoire n'est pas une "jolie petite histoire" non plus.

Si cela avait été ma première lecture d'un Giebel, ma note aurait été plus élevée sans doute. Mais là, j'en ai lu de plus récents et meilleurs, donc l'effet de comparaison, inévitable, pénalise un peu celui-ci. Il aurait fallu que je le lise avant , tout comme "De force", lui aussi plus ancien et que du coup je n'ai pas autant aimé que les derniers. Objectivement c'est un très bon thriller psychologique, bien ficelé et très captivant. Si vous avez le sommeil fragile, il vous fera passer une ou deux nuits agitées. Et vous ne regarderez plus les ombres de la même façon, surtout si elles portent une capuche !



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Post mortem

Morgane est une actrice connue. De celles qu'on reconnait dans la rue.



Lorsqu'elle se rend chez le notaire qui l'a invitée à écouter le testament de l'un de ses fervents admirateurs, Aubain Mesnil, elle ne s'attend certainement pas à hériter de sa maison en Ardèche, au détriment de la propre famille du défunt.



Mais Aubain était un vrai fan, et il invite post mortem Morgane à se rendre dans cette maison, où une surprise l'attend.



"Et moi ? Je ne suis pas invité ? lui demandera son mari, Marc, au moment de partir.

"-Ça contrarie tes plans, si je viens ?

-Quels plans ?

-Me prends pas pour un abruti...

Ne pas l'énerver. Surtout quand il a un verre dans le nez.

-Je n'y vois aucun inconvénient, assure-t-elle docilement".



Alors ils partent à deux vers cette maison... vers ce piège mortel.



A mon avis :

Quel dommage que ce soit si court ! Mais quel tour de force que de faire entrer autant de rebondissements, de personnages bien campés, de suspense dans si peu de pages.



Une nouvelle plutôt qu'un roman, mais comme à son habitude, Karine Giébel nous entraîne dans son univers et nous surprend tout au long du récit, jusqu'à la toute dernière page.



Compte tenu de l'épaisseur du livre, je vous recommande de le lire d'une traite, pour rester dans l'atmosphère (même si celle-ci n'est pas très prononcée) et être retourné par la fin.



"D'abord, c'est la culpabilité qui s'insinuera en toi, doucement. Pour te dévorer de l'intérieur, lentement. Et puis viendra enfin le châtiment. Mon châtiment... le crime parfait, Morgane".



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De force

Face à la pléthore de titres publiés chaque mois, il est bien difficile de trouver sa voix. C’est la force de Karine Giébel, qui compose année après année une œuvre unique ; romans souvent différents mais toujours marqués de son empreinte inimitable.



Son nouveau thriller, De force, en est une nouvelle belle illustration. Une fois de plus foncièrement différent du précédent, une nouvelle fois reconnaissable entre mille dès les premiers mots et maux. Sincèrement, peu d’écrivains du genre peuvent se targuer d’avoir une couleur d’écriture aussi marquée (ce dont l’auteure en question ne se vantera jamais, elle est bien trop mesurée pour ça).



Si je devais rapprocher la force motrice de ce récit de celle d’un de ses précédents romans, j’orienterais sans hésiter mon choix vers Juste une ombre. La violence psychologique et la puissance qui se dégage de cette intrigue aux émotions exacerbées donnent envie de se cramponner aux pages de toutes ses forces. 520 pages qui défilent sans que Giébel ne permette au lecteur de les reprendre (ses forces).



Amour, haine et une tension palpable. L’auteure nous rejoue une variante de Giébel et la bête (mais qui est la pire bête de l’histoire ?). Une intrigue ramassée autour de peu de personnages, de quoi permettre d’encore mieux s’imprégner de leurs forces et faiblesses.



Et d’imaginer de quoi il retourne ? Pauvres fous que vous êtes, si vous pensez ainsi ! Le récit est truffé de forces perturbatrices qui risquent fort de vous faire tourner en bourrique.



Ces quelques personnages deviennent vite notre quotidien et sont la force gravitationnelle qui nous aimante aux pages. Force est de constater que Karine Giébel est au top de sa forme avec cette histoire sombre, dure et surprenante.



L’idée de base du roman n’a rien de très original, mais l’aspect psychologique est fouillé et la tension extrême, avec toujours ces relations interpersonnelles poussées à bout (comme le lecteur), ce qui est la force de caractère de l’écriture de Giébel. La force de frappe devrait-on dire, car sortir de cette histoire (et de son final terrifiant) ne se fait pas sans certains bleus au corps et à l’âme.



Je ne saurais donc trop vous conseiller l’expérience de cette lecture assez terrible. Plongez-y de votre plein gré.
Lien : https://gruznamur.wordpress...
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13 à table ! 2016

En ce début novembre 2015, les éditions Pocket récidivent et proposent une seconde édition du recueil de nouvelles 13 à table en faveur des restos du cœur. Cette fois-ci, la générosité de tous permettra de financer 4 repas (et non plus 3 comme l’an dernier) pour chaque livre acheté.



Lors de la précédente édition, ce sont 1 400 000 repas supplémentaires qui ont pu être offerts grâce à l’élan de solidarité de tous les intervenants de la chaîne du livre. Cette fois encore, tous on participé gracieusement à cette belle aventure humaine (les auteurs bien sûr, l’éditeur, l’imprimeur, les publicitaires, les médias…).



5 € pour se faire plaisir et faire une bonne action, pourquoi se priver ?



La brochette d’auteurs est, une fois de plus, magnifique. Il y en a pour tous les goûts, une variété de senteurs et d’émotions qu’on ne retrouve nulle part ailleurs. De l’amitié, de belles émotions, de moins belles, de la violence, de l’humour… sur le thème « frère et sœur ».



Au menu, douze auteurs (le treizième à table étant donc le lecteur) :



Un repas familial, avec Françoise BOURDIN et son histoire intergénérationnelle



Un repas surprise, avec Michel BUSSI et son intrigue à la chute marquante



Un repas carnivore, avec Maxime CHATTAM qui fait du CHATTAM (rien qu’à l’idée des yeux ronds que vont faire les lecteurs non habitués à son univers littéraire, je me marre tout seul)



Un repas arrosé, avec Stéphane DE GROODT, qui (comme à son habitude) nous inonde de ses jeux de mots impayables



Un repas de retrouvailles, avec François D’EPENOUX et sa drôle et émouvante histoire



Un repas glacé, avec Karine GIEBEL et sans doute la nouvelle la plus mémorable du recueil. Un récit dur et très touchant, piquant et utile. On y retrouve son style inimitable, mais sur une thématique loin de ses écrits habituels



Un repas de famille, avec Douglas KENNEDY dans cette nouvelle autobiographique (du moins je suppose) qui nous délivre une petite leçon de vie



Un repas solitaire avec Alexandra LAPIERRE et son histoire d’un fils unique (ou pas)



Un repas de rencontre avec Agnès LEDIG qui nous montre bien ce que peuvent être de vrais frères et sœurs



Un repas catégorie bistrot (et croquettes pour chien) avec Nadine MONFILS et ses belgitudes



Un repas farfelu, avec l’humour incomparable de Romain PUERTOLAS. Comme à son habitude, il nous propose une histoire loufoque, mais avec un vrai fond et un message qui passe. Magnifique



Un repas double portion avec Bernard WERBER qui nous parle de jumeaux (et arrive à faire le lien avec ce qu’il développe dans son dernier roman en date)



Chacun aura ses préférences, selon ses goûts, selon son humeur. Pour moi, j’ai été particulièrement marqué par la lecture des nouvelles de Giébel, Puértolas et Chattam.



Vous auriez tort de refuser l’invitation. Venez vous attablez avec nous, plus on est de fous, plus on (se) fait du bien.
Lien : https://gruznamur.wordpress...
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Juste une ombre

PEUR: " sentiment d'angoisse éprouvé en présence ou à la pensée d'un danger, réel ou supposé. Larousse 2015



Chloé, traumatisé dans son enfance, a depuis longtemps, remplacé les mots souffrance par arrogance, remords par ambition, culpabilité par domination, tendresse par mépris.

A 37 ans, belle, riche et bientôt patronne de sa boite, chérie par un bel amant, rien ne semble lui résister.... en apparence.



Le mot sentiment avait disparu de son existence, elle va le reconnaitre de la pire manière qui soit: une ombre va s'immiscer dans sa vie, peur qui s'installe dans ses tripes, peur qu'elle éprouve, bien réel mais sans preuves.Les flics, son amant, son amie, ses collègues ricanent, l'écartent et croient la voir sombrer dans une folie paranoiaque.

Petit à petit, la reine adulée perd son royaume.

Seul un flic à la dérive va tenter de l'aider.



J'ai eu la chance et la joie de pouvoir discuter avec Karine Giebel lors du festival " polars du sud" qui a lieu en octobre à Toulouse.

Nous avons beaucoup parlé de ce livre et elle s'est vraiment basé sur la définition du mot peur pour batir son histoire..

Elle nous interroge sur les peurs d'autrui que nousjugeons le plus souvent trés séverement alors que nous sommes trés indulgent envers nos propres peurs.

Les peurs solitaires sont difficilement dicibles, explicables, partageables.

Qui, dans notre vie a suffisamment confiance en nous pour nous faire confiance devant l'incroyable, l'incompréhensible, l'irrationnel?qui est prèt, pour nous à défier toute logique?



Un excellent thriller trés noir!



Mais ce n'est que mon humble avis



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Glen Affric

Des personnages qui existent et dont vous êtes imprégnés des des heures, des jours durant. Des personnages qui vous hantent, vous percutent, vous possèdent jusqu'à s'insinuer dans vos pensées et vos journées avec l'envie irrépressible de tout lâcher, peu importe l'activité à laquelle vous vous adonnez, pour les retrouver, leur tendre une main que le destin (ou plutôt l'auteure) ne leur tend pas ou trop peu.



Des émotions fortes, que Karine Giebel distille habillement entre les lignes et au travers de ses mots, pour laisser croître en nous ce sentiment de haine et d'injustice qui pourrait pousser à commettre le pire.



Je sors de ce livre le visage baigné de larmes ( sans dire si c'est de soulagement ou de dégoût, je ne spoile pas), les nerfs à vif, dégoûtée que cette lecture logiquement longue (on parle de quelques centaines de pages, tout de même) n'ait duré que deux jours. Je sais que mon ressenti durera encore longtemps et que comme "Toutes blessent, la dernière tue", je garderai infiniment cette histoire dans un coin de mon cœur.



Léonard est un garçon qui a un retard mental, il a 16 ans, mais dans sa tête il en a 6. A l'époque, on se moque de lui, on le raquette, on l'appelle le "triso", on lui fait du chantage affectif, on kidnappe même son chat pour ensuite lui dire qu'on ne lui rendra jamais. On le blesse jusque dans son intimité. Et lorsqu'il se venge et pète littéralement un câble, c'est lui... qui est puni.



En parallèle, un homme de 36 ans, Jorge, est incarcéré à tort depuis 16 ans. Lorsqu'il sort de là, tous le croient coupable. La prison a fait ressortir le pire de lui, et l'a abîmé jusque dans les tréfonds de son âme. Il est gorgé de haine, de dégoût, d'un profond sentiment d'injustice. Alors qu'il tente de se réinsérer dans la vie en société, les villageois le condamnent. Il est victime de mots abjects, de sentences débiles, lancées par des gens débiles. Personne ne sait ce qu'il s'est passé des années plus tôt, mais tout le monde est persuadé que cet assassin a bénéficié de la gentillesse injuste de la justice, qui relâche si tôt ses prisonniers...



A côté de cela, une jeune femme, séquestrée par son oncle. D'apparence gentille, cet homme est d'une violence inouïe avec elle. Rien ne lui est épargné.



Ces personnages sur qui la vie s'acharnent, on les aime. On les traîne partout, la peur au ventre, la gorge nouée. On se dit que ce n'est pas possible, qu'à un moment donné, la pluie quittera leur existence pour laisser place au soleil. Et on entrevoit bien le soleil, et on sourit. Et on pleure. Et on arrête de respirer. Jusqu'à ce que l'air s'infiltre à nouveau dans nos poumons.



Cette écrivaine est magique. Inégalable en son genre, indétrônable. J'ai passé un moment intense, fou, détestable, passionnant, stupéfiant. J'ai la haine. Je suis soulagée. Je suis triste. Contente. Purée, c'est ça que l'on veut, quand on lit un roman. C'est l'ensemble de tous ces ingrédients qui nous transportent, qui nous font vivre mille vies et ressentir, encore et encore, grâce aux mots, grâce aux phrases incisives, mordantes, dévorantes; aux dialogues véritables, réalistes, sensibles.



Merci, Karine Giebel. J'attendais ce roman avec tellement d'impatience... Et je ne suis pas déçue, que du contraire!
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Juste une ombre

Encore une claque !



Je suis tombée dans le piège tissé par Karine Giebel.



Aucun Giebel ne se ressemble mais tous me touchent au cœur en plein fouet. Je me disais qu'après Purgatoire des innocents, meurtre pour rédemption et toutes blessent la dernière tue, mon trio de romans coups de cœur, Karine ne pourrait plus me surprendre ou m'étonner.



Et bien si.



Ici un redoutable thriller psychologique qui me laisse encore des sueurs froides dans le dos et de belles cernes grises sous les yeux (conseil: assurez vous d'avoir du temps libre, beaucoup de temps libre avant de commencer ce bouquin, sinon vous ne dormirez plus et vous mangerez avec la liseuse dans la main).



Alors quoi Karine t'as encore bien fait flippé, Iz? Encore chialé comme une fillette? Encore douté? Encore imploré un peu de clémence pour les personnages?



Oui oui j'avoue tout.

Pourtant, au début Cloé, je ne pouvais pas l'encadrer. La belle Cloé avait tout d'une connasse. Belle, un job de rêve et une mercèdes. Mais surtout des dents qui rayent le parquet, une manière d'écraser les autres, de les rabaisser, de les humilier.



Et puis un grain de sable qui vient se poser dans l'engrenage bien huilé de la vie de Cloé et tout vole en éclat. Depuis qu'elle a été suivie dans la rue par un homme, une ombre, Cloé vit un véritable enfer. Des objets qui disparaissent dans son appart, le frigo qui se remplit seul. Seulement l'ombre ne laisse jamais de trace. pas d'effraction, pas d'empreinte, pas de témoin. Rien. Ben peut être bien parce que Cloé est parano, folle.

Petit à petit, son entourage soupçonne Cloé d'avoir des problèmes psy alors que l'étau se resserre autour d'elle.

Seul, Alexandre, un commandant de police, semble la croire. Mais lui non plus n'est pas au top de sa forme.



Roman terriblement efficace, angoissant, mené de main de maître, jouant avec mes nerfs, me retournant le cerveau et les tripes. Une narration puissante, envoûtante, glaçante.



Des personnages comme je les aime, bien fracassés. Sous le vernis, des personnages fragiles, en souffrance, blessés.



Et que dire du final???? Un Giebel. Tout simplement. Qui a déjà lu un Karine Giebel, comprendra.

Il faudrait d'ailleurs inventer un terme. Giebelsien???



Bon, va falloir que je me remette de mes émotions. Je pense que je risque de jeter un œil par dessus mon épaule dans la rue, surveiller dans mon rétroviseur pendant quelques jours . Et pas question de mettre un pied dehors la nuit tombée.

Mais pourquoi je lis des trucs pareils????
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Satan était un ange

La vie de François va prendre une tournure imprévue suite à un grave événement qui va le percuter de plein fouet. Mais qui peut être réellement préparé à vivre cette situation ? Tout part d'une sentence que l'on vous annonce froidement, qui vous glace le sang et ne vous laisse guère d'espoir pour votre futur. Lorsque la peur s'empare de votre esprit et dicte les agissements de votre corps, vous ne pensez qu'à fuir le plus loin possible. Même si la fuite n'est pas une solution, c'est pourtant ce que va privilégier ce brillant avocat dont la route va croiser celle de Paul, un jeune auto stoppeur de 20 ans au passé trouble. A partir de ce moment, leur destin sera scellé par un sentiment qui mêlera l'amitié à l'affection et qui les mènera sur un chemin où la Mort est à la fois souffrance et délivrance.



Satan était un ange est un véritable page-turner. Jusqu'à ce jour, je n'ai jamais été déçu par cette auteure qui avec son 8e roman ne cesse d'explorer la noirceur des êtres.



La trame de départ peut paraître simpliste voir déjà vu et on imagine aisément la tournure que va prendre l'histoire mais c'est ce que j'ai apprécié particulièrement dans ce récit ; Ce côté « fait divers » que chacun d'entre nous pourrait vivre s'il était confronté à la fatalité, comme piégé dans un engrenage insoupçonné et impitoyable.



Plonger dans cette histoire, c'est vivre des heures difficiles avec ces personnages si vivants qu'ils en deviennent nos compagnons de route. Nous souffrons au même rythme que la vie les éprouve, et au fur et à mesure que se dessine la conclusion, on se surprend à espérer la clémence du destin.
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Toutes blessent la dernière tue

On retrouve dans ce thriller horrifiant la Karine Giebel non pas de « Chambres noires » ou de « Chiens de sang », (Heureusement !), mais de « Meurtres pour rédemption » ou de « Purgatoire des innocents », des pavés, véritables page-turners. Un beau travail d’écrivain qui attrape le lecteur aux tripes et ne le lâche plus.

Gabriel vit seul dans une ferme isolée au fin fond des Cévennes lorsqu’il découvre dans sa grange une femme blessée. Celle-ci le braque avec un revolver et lui ordonne de lui donner son argent. Ce qu’elle ne sait pas, c’est que Gabriel est un tueur en série…

On l’appelle Tama. Elle a 9 ans lorsqu’elle est confiée à une femme qui la ramène du Maroc en France. Désormais elle sera au service d’une famille dont elle sera la « boniche », l’esclave domestique. Elle pensait qu’avec la mort de sa mère le monde s’effondrait, elle ne savait pas qu’elle allait plonger en enfer…

Deux histoires bien différentes qui alternent pour connaître un dénouement commun et haletant.

Karine Giebel se lâche et donne libre court à son imagination débordante de l’horreur la plus indicible. Elle explore la palette infinie des formes que peut prendre le sadisme de certains de ses personnages. Elle fait tellement étalage des sévices que subit la petite Tama, que l’on finit par se demander si l’auteur n’y prend pas du plaisir tant elle reste pendant de nombreuses pages sur ce thème, le déclinant sous toutes ses formes. Y aurait-il quelque chose de malsain au royaume de Karine Giebel ? Et ce n’est pas le premier roman où l’on peut faire cette constatation. Certains auteurs tombent facilement dans le sensationnalisme, méthode grossière pour retenir l’attention de leurs lecteurs, ce n’est pas le cas de Karine Giebel qui atteint le même but mais avec finesse et intelligence, ce qui fait d’autant plus froid dans le dos !

Comment peut-on imaginer de telles horreurs ? Malheureusement elles existent et Karine Giebel ne fait que dénoncer une réalité encore d’actualité : l’esclavage moderne. L’auteur s’est largement documenté auprès de l’Organisation Internationale Contre l’Esclavage Moderne, http://contrelatraite.org/.

Editions Belfond, Pocket, 787 pages.

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