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Citations de Léon Tolstoï (3077)


C’est une sottise de se laisser dominer par le passé, par la vie ambiante. Il faut lutter pour vivre mieux, beaucoup mieux. P 111
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Quelle malheureuse et pitoyable créature que l'homme, jeté, avec son besoin de solutions positives, dans cet océan infini et en perpétuel mouvement de faits, de considérations et de contradictions qu'est l'océan du bien et du mal ! Les gens se débattent et peinent à longueur de siècles pour mettre d'un côté le bien, et de l'autre le mal. Les siècles passent, et quoi que puisse ajouter ici ou là un esprit non prévenu sur les plateaux de la balance, elle ne bouge pas, et il y a autant de bien que de mal des deux côtés. Si seulement l'homme pouvait apprendre à ne pas juger et à ne pas penser de façon tranchée et décisive, et à ne pas donner de réponses à des questions qui ne lui sont posées que pour rester éternellement des questions ! S'il pouvait seulement comprendre que toute pensée est à la fois fausse et vraie ! Fausse parce qu'unilatérale, à cause de l'incapacité de l'homme à embrasser la vérité, et vraie par l'expression d'un aspect des aspirations humaines.

LUCERNE.
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La somptueuse bâtisse à cinq étages du Schweizerhof a été construite récemment sur le quai, juste au-dessus du lac, à l'endroit même où se trouvait jadis un vieux pont couvert coudé, en bois, avec des tourelles aux angles et des images saintes sur les chevrons. À présent, grâce à l'arrivée massive des Anglais, à leurs besoins, leurs goûts et leur argent, le vieux pont a été démoli, et remplacé par un quai de pierre, droit comme un i ; sur le quai, on a bâti des maisons rectangulaires de cinq étages ; devant les maisons, on a planté deux rangées de jeunes tilleuls entourés de grilles de protection, et entre les tilleuls, on a placé comme il se doit de petits bancs verts. C'est ce qu'on appelle la promenade ; et c'est là que vont et viennent, jouissant de leur œuvre, des Anglaises en chapeaux de paille suisses et des Anglais vêtus de costumes solides et confortables. Peut-être bien que ces quais et ces maisons, et ces tilleuls et ces Anglais seraient très bien ailleurs, — mais surtout pas ici, au milieu de cette nature étrangement grandiose et en même temps harmonieuse et douce au-delà de toute expression.
[…]
Nulle part, ni sur le lac, ni dans les montagnes, ni au ciel, on n'aperçoit une seule ligne continue, une seule couleur uniforme, un seul moment semblable à un autre, partout le mouvement, la dissymétrie, le caprice, le mélange infini et la variété des ombres et des lignes, et, dans tout cela, le calme, la douceur, l'unité et la nécessité du beau. Et là, planté bêtement, en plein foyer, au milieu de cette beauté désordonnée, sans entraves, sans limites, juste sous ma fenêtre, la barre blanche du quai, les petits tilleuls avec leurs grillages et leurs petits bancs verts — pauvres et vulgaires productions de l'homme, qui, à la différence des maisons de campagne et des ruines lointaines, n'étaient pas noyées dans l'harmonie générale de la beauté, mais, au contraire, l'enfreignaient grossièrement.

P. S. : Pour ceux que cela intéresse, l'hôtel Schweizerhof et ses tilleuls taillés au cordeau existent toujours et vous pouvez en avoir un aperçu sur le lien suivant :

http://3.bp.blogspot.com/-b9r8SuiEL-4/T5CdZ8q_r2I/AAAAAAAACBk/6hHF-66Kd_o/s1600/The+most+high+class+Schweizerhof+Hotel+is+located+in+front+of+Lake+Lucerne+in+Lucerne%252C+Switzerland.JPG

Vous pouvez également avoir une idée du panorama que décrit Tolstoï sur cet autre lien :

http://fr.forwallpaper.com/wallpaper/lucerne-town-and-lake-from-alps-351020.html
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La volonté des masses est reportée sur les dirigeants dans certaines conditions déterminées et connues ; et, dans ce cas, toutes les limitations, les conflits, et même les destructions du pouvoir établi, proviennent du fait que les dirigeants n'ont pas observé les conditions grâce auxquelles le pouvoir leur avait été transmis.
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Les souffrances des personnes timides viennent de leur ignorance de l'opinion qu'on a d'elles ; dès que cette opinion est exprimée clairement, quelle qu'elle soit, la souffrance cesse.
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Léon Tolstoï
Il ne faut écrire qu'au moment où chaque fois que tu trempes ta plume dans l'encre un morceau de ta chair reste dans l'encrier.
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La marche des choses de ce monde est arrêtée d'avance, elle est subordonnée au concours de tous les libres arbitres des personnes qui y prennent part, et les Napoléon n'ont sur elle qu'une influence extérieure et apparente.
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D'un pas rapide et léger elle descendit les marches et, postée près de la voie, elle scruta les basses œuvres du train qui la frôlait, les chaînes, les essieux, les grandes roues de fonte, cherchant à mesurer de l’œil la distance qui séparait les roues de devant de celles de derrière.
" Là, se dit-elle en fixant dans ce trou noir les traverses recouvertes de sable et de poussière, là, au beau milieu ; il sera puni et je serai délivrée de tous et de moi-même. "
Son petit sac rouge qu'elle eut quelque peine à détacher de son bras, lui fit manquer le moment de se jeter sous le premier wagon : force lui fut d'attendre le second. Un sentiment semblable à celui qu'elle éprouvait jadis avant de faire un plongeon dans la rivière s'empara d'elle, et elle fit le signe de la croix.
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Maman jouait le deuxième concerto de Field - son professeur. Je sommeillais à demi et, dans mon imagination, glissaient des souvenirs légers, lumineux et transparents. Elle commença à jouer la sonate pathétique de Beethoven, et je me rappelai quelque chose de triste, de pénible, et de sombre. Maman jouait souvent ces deux morceaux, c'est pourquoi je me rappelle très bien les sensations même qu'ils éveillaient en moi. Ces sensations ressemblaient à des souvenirs, mais souvenirs de quoi ? Il semble qu'on se rappelle des choses qui n'ont jamais existé.
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La guerre, ce n'est pas un échange d'amabilités, mais la plus abominable des choses, et il faut la comprendre et ne pas jouer à la guerre. Il faut accepter gravement et avec sérieux cette terrible nécessité. Tout est là : rejeter le mensonge, la guerre c'est la guerre, ce n'est pas un jouet. Alors que maintenant la guerre est l'amusement préféré des oisifs et des frivoles.
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Tous les bonheurs se ressemblent , mais chaque infortune
a sa physionomie particulière .
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Ivan Ilich, conseiller à la cour d'appel, était mort à l'âge de quarante-cinq ans. Il était le fils d'un fonctionnaire dont la carrière s'était écoulée à Pétersbourg dans différents ministères, et qui avait atteint cette situation où il apparaît clairement que ceux qui y sont parvenus sont incapables de remplir quelque fonction sérieuse mais ne peuvent tout de même pas être mis à la porte à cause de leurs longs états de service et de leurs grades. Ils obtiennent donc des postes fictifs et des appointements nullement fictifs, qui oscillent entre six mille et dix mille roubles et qu'ils conservent jusqu'à leur vieillesse.
Tel était le conseiller intime Ilia Éfimovitch Golovine, membre inutile de diverses administrations inutiles.


Page 27
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Fini l'examen des pièces à conviction, le président déclara l'enquête judiciaire terminée. Sans interruption, pressé comme il était d'expédier l'affaire, il donna la parole au substitut du procureur. Il se disait que le substitut était, malgré tout, un homme lui aussi, et qu'il devait avoir hâte d'aller fumer, d'aller manger, et qu'il aurait sans doute pitié de l'assistance. Mais le substitut du procureur n'avait pitié ni de lui-même, ni des autres. Ce magistrat était un véritable âne bâté, qui avait eu le malheur de sortir du gymnase avec une médaille d'or. Plus tard, à l'université, il avait remporté un prix pour sa thèse sur "Les servitudes dans le Droit romain". Il était donc, au plus haut degré, vaniteux, imbu de lui-même - ce à quoi avaient encore contribué ses succès auprès des femmes - et, par conséquent, sa sottise innée avait pris des proportions extraordinaires.

Page 110 - (On ressent de suite l'aversion de Tolstoï - le substitut est habillé pour l'hiver)
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Bilibine aimait la conversation tout comme il aimait son métier, mais seulement lorsque la conversation prenait un tour élégant et spirituel.
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Le mal le plus épouvantable au monde est l'hypocrisie. Ce n'est pas pour rien que le Christ s'est mis en colère une seule et unique fois, et c'était contre l'hypocrisie des pharisiens.
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Toutes les familles heureuses se ressemblent. Chaque famille malheureuse, au contraire, l'est à sa façon.
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Or ce prince jouissait d'une santé exceptionnelle, même pour un prince, et il était arrivé, grâce à des soins minutieusement hygiéniques de sa personne, à supporter des fatigues excessives, tout en restant frais comme un grand concombre hollandais, vert et luisant.
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Quoi que disent les défenseurs du sentiment populaire, une foule est une réunion d'êtres qui, séparément, peuvent être bons, mais qui n'ont en commun que leurs côtés animaux, repoussants : elle n'exprime que la faiblesse et la cruauté de la nature humaine.
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Doutlov grimpa. La lumière de la lanterne n'éclairait, derrière un chevron, que le haut du corps du commissaire et de l'intendant ; derrière eux on distinguait quelqu'un d'autre debout, de dos. C'était Polikéï. Doutlov enjamba le chevron, se signa et s'arrêta.
— Tournez-le, les gars, dit le commissaire.
Personne ne bougeait.
— Yéfimka, toi, mon jeune gars, dit Yégor Mikhaïlovitch.
Le jeune gars enjamba le chevron, retourna le corps d'Ilyitch et resta près de lui, tournant son regard alerte tantôt vers Ilyitch tantôt vers les autorités, comme un montreur de foire qui présente la négresse albinos ou la femme sans tête et regarde tantôt le public, tantôt son attraction, prêt à satisfaire tous les désirs des spectateurs.
— Tourne-le encore.
Ilyitch fit encore un demi-tour sur lui-même, balançant légèrement les bras et traînant un pied sur le sable.
— Allez-y, dépendez-le.

POLIKOUCHKA, XIV.
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- [...] c'est le travail qui nous est cher, non la récompense. Je désirerais que tu le comprennes. Si tu travaillais, t'instruisais pour recevoir une récompense, le travail te semblerait pénible ; mais lorsque tu travailles en aimant ce que tu fais, tu trouveras ta récompense dans le travail.
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