Citations de Liviu Rebreanu (82)
- La loi est la même pour tous et nous avons tous prêté le même serment. Quand on se met à juger des choses à travers le prisme de l'égoïsme sentimental, alors...
- La loi, le devoir, le serment ne sont valables qu'aussi longtemps qu'il ne nous obligent pas à commettre un crime contre notre conscience! dit Bologa en lui coupant vivement la parole. Aucun devoir au monde ne peut bafouer les droits fondamentaux de l'âme humaine ets'il tente de le faire...
Bologa ne poursuivit pas sa phrase, il se contenta de faire un geste vague qui voulait tout dire et rien. [...]
- Les sentiments profonds et authentiques doivent résister à toutes les tentations! répliqua Apostol en insistants sur les mots.
- Et pourquoi on le pend? demanda de nouveau l'officier en le regardant d'un air scrutateur, avec une sorte de haine.
Le caporal perdit contenance et répondit d'une voix hésitante, avec un sourire de pitié amère :
- Ça, des choses comme ça, nous, on peut pas savoir mon capitaine! À la guerre, la vie des hommes, c'est comme les fleurs, ça tombe sans qu'on sache pourquoi... Dieu nous a plaint les péchés dans ce pauvre monde et puis les hommes pardonnent pas souvent...
- [...] Au fond, ce sont les Allemands et les gens du Nord qui ont inventé la nécessité et la religion du travail. L'homme n'est pas fait pour travailler mais pour profiter de la vie. Son idéal n'est pas le travail, ou du moins il ne devrait pas l'être...
"Ne crains point, crois seulement."
[...] les gens raisonnables doivent savoir raisonner jusque dans la douleur.
Ils n'avaient pour ainsi dire pas cette honnêteté intérieure qui est la seule vraie parce qu'elle n'est pas dictée par la peur des sanctions extérieures...
Le double assassinat de la rue de l'Espérance avait un peu redoré le blason de la ville dans les chroniques judiciaires des journaux de la capitale.
Cela l'apaisa. Il se disait que seuls ces livres avaient pu provoquer pareil trouble en lui ouvrant des fenêtres sur d'autres mondes de tentations et de péchés. Celui qui vit pour Jésus n'a pas besoin de science mais de sa seule foi. Une âme vraiment pieuse évite toutes les occasions de voir sa foi ébranlée. C'était exactement ce que disaient les autres frères qui méprisaient la bibliothèque.
Je croyais jusque-là connaître tous les ministres roumains, au moins de nom. Je me trompais. Il existe des ministres roumains que personne ne connaît. Le nôtre avait eu, c'est ce qu'il m'a dit lui-même, une vague mission diplomatique dans le gouvernement précédent, ce qui lui avait permis de conserver, pour les voyages un peu longs seulement, le titre de ministre, « étant donné que, n'est-ce pas ?, lorsqu'on travaille dans la diplomatie, si peu que ce soit et sous quelque forme que ce soit, il est bien normal de conserver son titre. »
(pages 133-134, extrait de « Paris, 1927, un plein wagon de Roumains »)
"Ceux qui doivent vivre s'en tirent", s'était-il dit. On ne meurt pas si vite que ça, même à la guerre, et toutes les balles ne font pas mouche. Puis il avait risqué un œil pour voir avec qui il devait se battre. Il avait été surpris de ne rien voir et cela l'avait tranquillisé un peu plus encore : « Qu'est-ce que c'est cette guerre où on sait même pas qui on tue ? » Mais il entendait siffler les balles ennemies, par-dessus sa tête, et il voyait de temps à autre, une motte de terre partir en éclat avec des bruits de couteaux entrechoqués. Il avait senti plus tard quelque chose de bizarre, comme si un sac très lourd venait de tomber. Il avait tourné la tête. Un jeune soldat s'était écoulé au fond de la tranchée, la tête en sang. Itsic était devenu furieux, comme si on lui avait donné un coup de massue sur le front ; il avait levé son arme et s'était mis à tirer comme un fou pour venger son camarade dont tout ce qu'il savait c'était qu'il était d'un village des environs de Fàlticeni et que sa mère était veuve.
(traduction par Jean-Louis Courriol, Itsic Shtrul déserteur, dans Nouvelles de la grande guerre, ISBN 978-2-88182-930-7)
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,,Cine are viață scapă“, își zise dânsul. Nici în război nu mai mor oamenii așa repede, și nici gloanțele nu nemeresc toate. Apoi scoase capul să vadă cu cine are să se bată. Nedescoperind nimic, se miră și se liniști mai mult: ,,Ce fel de război mai e și ăsta, că nici nu știi pe cine omori?” Auzea însă șuierăturile gloanțelor dușmane trecându-i pe deasupra capului și uneori vedea în față câte un bulgăre de pământ sfărâmându-se cu zgomot de zăngănit de cuțite. Alături de dânsul simți pe urmă ceva ciudat, parcă ar fi căzut un sac greu. Întoarse ochii. Un flăcăiandru se prăbușise în fundul tranșeei, cu capul plin de sânge. Ițic se înfurie deodată, ca și când ar fi primit o măciucă în frunte, ridică arma și începu a trage nebunește, să răzbune pe camaradul despre care nu știa decât că-i dintr-un sat de pe lângă Fălticeni și că mă-sa era vădană.
(Ițic Ștrul, dezertor)
La tribune de la presse était pleine, cette fois, comme d'ailleurs toutes les autres tribunes. L'atmosphère d'une grande première dans un théâtre subventionné...
-En attendant, c'est par des balles qu'on a satisfait leurs demandes, grommela Grigore, l'air sombre.
Satul a rămas înapoi același, parcă nimic nu s-ar fi schimbat. Câțiva oameni s-au stins, alții le-au luat locul. Peste zvârcolirile vieții, vremea vine nepăsătoare, ștergând toate urmele. Suferințele, patimile, năzuințele, mari sau mici, se pierd într-o taină dureros de necuprinsă, ca niște tremurări plăpânde într-un uragan uriaș.
Grăuntele de speranţă care nu părăseşte pe om până nu-şi dă ultima suflare, care mai licăreşte în ochii muribundului chiar când inima a încetat de-a mai bate şi când trupul a îngheţat pentru totdeauna ― îi dădea şi ei puterea să mai aştepte şi să stăruiască.
Patima din glasul lui Ion îl infiora pe Titu. Îndîrjirea, egoismul și cruzimea cu care omul acesta a urmărit o țintă, fără să se uite în dreapta și în stânga, îl infricoșau, dar îl și mișcau. Se gândi la șovăielile lui din vremea aceasta, la zig-zagurile neputincioase, la alergările lui după țeluri de-abia întrezărite și se simți mic în fața țăranului care a mers drept înainte, trecând nepăsător peste toate piedicile, luptând neobosit, împins de o patimă mare. El se frământă cu dorințe nelămurite, făurește planuri peste puterile lui, trăiește cu visuri fermecate, și alături de dânsul viața înaintează vijelios. Un simțământ de slăbiciune îi strânse inima.
Dacă asta n-a fost iubire, atunci ce-i iubirea?
Numai prin politică se poate provoca schimbarea mare pe care o râvnim cu toţii. Politica e arta de a prevedea, de a crea şi de a ferici un popor sau lumea întreagă.
Până la un punct politica se confundă cu viaţa însăşi. Un popor nepolitic e un organism mort.