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Critiques de Lois Lowry (875)
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Les Willoughby

c'est un livre noir. Hyper humoristique. Pas noir, noir, ça se finit bien, c'est pas affreux, glauque dégoûtant. Mais les parents sont de mauvais parents, comme dans Matilda, par exemple la petite Jane veut adopter le bébé trouvé devant la porte "parce qu'il est trop mignon avec ses bouclettes" : hop la mère prend des petits ciseaux, coupe les bouclettes. problème résolu. D'ailleurs la petite Jane acquiesce : "il est tout banal comme ça".



C'est à hurler de rire, comme les Judy Blume.
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L'Élue

J'ai lu ce livre que m'a gentiment prêté ma copine, dont c'est le livre de jeunesse, celui qui marque et qui reste dans les mémoires.



Après lecture que j'ai étalé dans le temps par pure flemme, je peux dire que je comprends que ce livre peut avoir un impact certain lorsque l'on est jeune. Tout d'abord parce qu'il est bien écrit et qu'il ne tombe pas dans la facilité d'écriture pour jeunes adultes, mais aussi parce qu'il prend le parti de faire passer un réel message sociétal, donc politique.

Je sais que l'on n'aime pas ce mot et qu'on adore le cacher dans notre société, mais tout livre est politique, et lorsque l'on s'adresse à des jeunes je trouve d'autant plus nécessaire de bien le faire. C'est l'âge où l'on prend conscience de notre place dans ce monde, et il est plutôt sain de faire de tels livres, où la place que l'on prend est mise en question.



Tout ça pour dire que j'ai apprécié ma lecture, pour le ton et l'histoire qui pose des questionnements, mais aussi pour la gravité volontairement mise en place et la fin qui ne conclue pas tout sur un happy end. D'ailleurs cette fin reste volontairement ouverte, ce qui peut ne pas plaire, laisse envisager la suite que je n'ai pas lu, et c'est dommage. Il aurait peut-être fallu plus trancher pour finir réellement l'histoire.



Mais cela n'empêche pas le livre d'être réellement bon, à conseiller pour les adolescents qui découvrent la littérature. Il est assez bon dans son genre, certainement pas indispensable à mon goût puisque j'ai passé l'âge des réflexions qu'il développe, mais une valeur sure !
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Un été pour mourir

Un été pour mourir est son premier roman, et c'est un peu autobiographique. Je trouve le titre mal choisi, on dirait une histoire de suicide ou de drogue d'ado paumée et c'est pas du tout ça, c'est mille fois plus bon enfant, c'est dans la veine de ses Anastasia Krupnik (mes livres fétiches avec une héroïne de la vie ordinaire, mais super malicieuse et inventive, qui se pose mille questions comme tout le monde, avec des aventures de la vie ordinaire écrites magnifiquement. Du genre Anastasia qui a un grand problème : elle ne sait pas monter à la corde, et elle est la seule de sa classe à ne pas savoir le faire.)

Bon, évidemment il y a une mort, donc ça n'est pas pour les jeunes enfants, mais 10-11 ans ou plus c'est parfait.
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Le Passeur

Le passeur 🍎



Livre préféré de mon Amour, il finit par atterrir entre mes mains ! Je lis peu de romans jeunesse et bien… c’est un tort !!!!

Recommandé à partir de 10 ans, il peut parlé à n’importe quel public et c’est un coup de cœur pour moi !



Dans ce roman d’anticipation, la société décrite est formatée, les différences abolies, si bien que les personnes ne ressentent plus aucune émotion. Évidemment elles n’en ont pas conscience et vivent dans un quotidien bercé par le travail et les tâches qu’ont leur octroie. Ces règles prédéfinies ne peuvent être transgressées et huilent dangereusement leur système. Jusqu’au jour où Jonas va se voir attribué son métier : conservateur de mémoire. Une seule personne détient ce pouvoir dans cette société futuriste et il va en avoir la charge sur les épaules. « Son éveil » à la réalité que nous connaissons, aux sentiments, se fait progressivement mais pas sans séquelles. Imaginez un monde en noir et blanc où peu à peu la couleur s’invite, un monde où l’amour existerait, mais aussi les blessures, la souffrance. C’est ce parcours initiatique que nous allons suivre aux côtés de Jonas.



J’ai adoré cette dystopie. Je pense que beaucoup s’en sont inspiré notamment Divergente. Il a été adapté également sur Netflix et pour une fois, je trouve que l’adaptation a du sens et reflète l’envergure du livre !

En bref, je vous le recommande. Il est accessible, se lit rapidement et mérite une place de choix dans votre bibliothèque !
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Le Passeur

Ce roman est le premier tome d'une tétralogie parue en 1993 aux Etats-Unis.

Jonas a bientôt douze ans. Comme tous les jeunes de son âge, il va recevoir, au cours d'une cérémonie officielle, une "fonction" au sein de sa communauté. Il se voit attribuer le rôle de dépositaire de la mémoire, une fonction unique qui va l'amener à découvrir un monde ancien dans lequel la guerre, le chômage, la pauvreté, les sentiments faisaient partie du quotidien des hommes. Jonas va progressivement s'interroger sur les fondements de la société dans laquelle il vit, à commencer par les liens au sein de sa propre famille.

Cette dystopie pour la jeunesse fonctionne très bien. L'auteur réussit à tenir en haleine le lecteur qui partage les craintes, les prises de conscience successives du jeune héros. Par un effet miroir, le lecteur est amené à réfléchir sur les fondements de toute société humaine : l'homme est-il libre avec ses semblables ? La révolte est-elle salutaire ? Quelles sont les conditions de la paix ? Les rapports de domination sont-ils inévitables dans toute organisation humaine? A partir de quand peut-on parler de dictature ? Toutes ces interrogations font de ce livre un récit éminemment politique.

Le Passeur est également un roman d'apprentissage qui voit son héros grandir et se confronter au monde des adultes, avec toute sa complexité et sa cruauté. Le récit de science-fiction prend peu à peu des allures de conte initiatique.

Ajoutons que l'écriture sert parfaitement le récit : le style neutre du début du roman, reflet d'un monde sans couleur ni sentiment, se colore au fur et à mesure que le héros accède à la mémoire de la société.

Un roman d'apprentissage et une dystopie à lire absolument, que l'on soit jeune ou adulte !
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Les Willoughby

Je ne lis pas souvent de romans jeunesse, mais j'essaie de le faire quelque fois sur l'année. Enfant, je lisais beaucoup de BD, peu de romans, donc je tente de rattraper le temps.



Mais, force est de constater que là aussi il y a des navets comme au cinéma. Forcément, j'ai évolué, je n'ai plus l'état d'esprit de la personne qui aurait dû lire ce petit roman. L'histoire en elle-même est cependant intéressante.



Cette famille digne de la famille Adams, qui espère se débarrasser de l'autre, ces parents qui vont fuir leurs responsabilités et voyager, abandonnant ainsi leurs enfants à une nounou, la seule personne normale de cette histoire par ailleurs. Mais les enfants, tout aussi cruels que leurs parents qui espèrent sans cesse qu'il arrive malheur à ceux-ci, ne sont pas en reste...



Étrange histoire, petite satire, mais là où je suis agacé, outre la niaiserie de l'histoire qui n'est due qu'à mon âge peu adapté à ce genre de lectures, je suis énervé par la façon dont le livre est vendu.

L'éditeur vise les amateurs de beaux livres, tels qu'on les concevaient autrefois et avec en plus, une couverture attirante, à l'ancienne. C'est une duperie.



Mais voilà, le récit est adapté au plus de 10 ans je dirais jusque maximum 16-17 ans et je suis généreux.
Lien : https://lesmotsricochent.blo..
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Le Passeur

Fermez les yeux et imaginez une société dans laquelle le chômage n'existe pas : après de longues années d'enquête durant les douces années de votre enfance, un comité sélectionne le métier qui est fait pour vous. Gardez les yeux fermés et imaginez un monde sans bouleversement climatique : le soleil ne chauffe pas trop, le vent ne souffle pas, la neige ne tombe pas sur les sommets puisque ni l'un, ni l'autre n'existent...Puis, imaginez que le sentiment de souffrance vous est inconnu, puisqu'il n'y a pas lieu de souffrir. Enfin, imaginez que la faiblesse est aussi rare que les manquements à la loi...non non vous ne rêvez pas !Si cette société vous semble intéressante, allez de ce pas rejoindre la communauté de Jonas, un "douze ans" sur le point de découvrir l'avenir que le comité des sages lui réserve. Une oeuvre parlante qui va droit au but !
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Le Passeur

Le passeur fût une de mes lectures favorites.



Ce roman est riche en sens et en apprentissage. Il nous fait réfléchir et nous permet de faire des parallèles effrayants entre la vie décrite au sein de cette communauté et notre manière de fonctionner.



L'auteur nous accompagne dans cette découverte de la vie, dans ses joies et ses déceptions, de ce que c'est de grandir et de découvrir.



Ce livre nous fait comprendre bien des choses, sur ce que nous avons la chance de posséder, et non matériellement parlant mais de tous les éléments fondamentaux qui fait que nous sommes en vie et qu'elle mérite d'être vécue. Je parle ici de l'amour, des souvenirs, des émotions et à quel point ces sensations colorent notre quotidien. Il nous permet de nous rendre compte à quel point la vie est belle et dure parfois, mais que la souffrance est nécessaire et permet d'accéder au savoir. Il nous partage également ce qu'est la solitude et que cette dernière fait également partie de la vie.

Une vie riche et pleinement vécue est celle emplie de toutes ces sensations sensibles.



Ce livre nous permet ainsi de remettre en question la façon dont on peut voir certaines choses, comme la souffrance, mais aussi d'être reconnaissant de pouvoir ressentir toutes ces émotions.



Je recommande vivement ce livre, emplie de sagesse et de savoir. Léger et à la fois lourd de sens. L'écrivaine a su nous entrainer dans cette histoire pleine de vie et grandissante dont l'achèvement est plus que vivante.
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Le Passeur

Mais oui, le roman de Loïs Lowry est là. Le passeur est une histoire particulière sortie en 1993. Monotone, ce roman nous emmène dans notre monde, mais dans plusieurs dizaines d'années plus tard. Ce livre est là grâce à Médium pour la collection et L’École Des Loisirs comme édition. Dans le monde où vit Jonas, la guerre, la pauvreté, le chômage, le divorce n'existent pas. Les inégalités, la désobéissance et la révolte n'ont pas leur place non plus. Les personnes trop pigées, ainsi que les nouveau-nés inaptes sont " élargis". personne ne sait exactement ce que cela veut dire sauf le dépositaire. D'ailleurs, cette expression est vraiment intriguante. Mais quand elle nous est expliqué, on comprend tout de suite.

Autant vous dire tout de suite que ce fabuleux texte fait beaucoup réfléchir comme si notre avenir était en jeu. Le texte en lui même est très compréhensible, même pour expliquer les métiers imposés à Jonas et à ses amis. Les mots choisis sont parfaits. Mais quand elle nous est expliqué, on comprend tout de suite. La façon dont le texte a été écrit est adéquat pour tout âge à partir de 10 ans.

Le suspense est plaisant. Il est par exemple accentué par l'expression des personnages élargis. On pourrait s'imaginer mille et une explication jusqu'à ce qu'elle nous soit décrite. À première vue, on dirait que c'est un mode meilleur au nôtre mais, ce n'est que la partie visible de l’iceberg.

Certes, il n'y a beaucoup d'action, mais l'intrigue profonde et prenante nous plonge dans le livre. Ça nous donne envie de lire et de terminer rapidement .Les liens de Jonas, le héros de l'histoire, avec sa famille, ses amis et le passeur sont très spéciaux, il a des rapports particulièrement différent avec chacun d'entre eux. La relation entre le jeune homme et le petit Gabriel est à la fois fabuleuse mais aussi mystérieuse. Le lien qui les unit est vraiment inattendu.

Quel que soit votre âge, ce magnifique livre est à lire! Il est vraiment passionnant et nous fait réfléchir sur notre société. Allez-y, vous ne le regretterez pas, émotion garanties.



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Le garçon qui se taisait

Ce livre m'a beaucoup plu. C'est encore une réussite pour L. Lowry qui m'a autant surprise pour Le Passeur, un de mes romans préférés, que pour L'élue. Plus qu'à lire Le Messager 😁

J'ai adoré comment le personnage de Jacob est présenté et sa relation avec Kat est très touchante. Il y a moins de rebondissements et d'action que L'élue et le Passeur mais la fin est pour le moins inattendue et un petit suspens est gardé tout au long vis à vis de Jacob, du chat, de Nel et Paul etc... J'ai enlevé 0.5 pour ladite fin qui m'a un peu déçue, je m'attendais à un happy end ou au moins à ce qu'on aie plus de détails... Mais très bon roman !
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Le Passeur

Le passeur, de Lois Lowry, est une dystopie fascinante.



Dans ce livre relativement court, mais fort bien écrit, on suit le quotidien de Jonas. Ce jeune garçon vit dans une communauté où tout ou presque est écrit d'avance : les règles instaurées et appliquées par les "sages" sur leurs ouailles sont nombreuses.



L'efficacité et la tranquillité sont les maitres mots : l'originalité n'a pas lieu d'être, la créativité non plus, ne parlons pas de l'esprit critique.

La société dépeinte dans Le passeur est une extrapolation poussée à l'extrême de ce vers quoi tendent diverses sociétés actuelles : contrôler la vie des citoyens dans ses moindres détails afin d'éviter tout accident, toute rébellion, tout questionnement.



Cela concerne le choix des études, du travail, du conjoint, du ou des enfants, mais aussi les loisirs, le mobilier, les vêtements, le langage oral et corporel, la nourriture, les déplacements...

Ceux qui ne supporteraient pas cette situation peuvent toujours demander un élargissement, et ceux qui contreviendraient de façon récurrente au règlement seront élargis eux-aussi.



Le fait est que cette société fonctionne. Les personnes que croise Jonas acceptent largement cette situation, ne comprennent même pas qu'on puisse penser ou agir différemment.



Une forme de totalitarisme a donc gagné, et même si en apparence le monde qui entoure Jonas est bienveillant et vertueux (pas de guerre, pas de conflits, pas de crimes, etc), un grain de sable va venir perturber le quotidien de cet enfant au potentiel fort intéressant.



Car les sages ont décidé que Jonas deviendrait passeur, un statut unique dans la communauté. Ce statut est réservé à de rares individus dont on comprend qu'ils ont développé des sentiments étranges comme l'empathie ou la curiosité, nonobstant les verrous sociétaux qui les accompagnent depuis toujours.



Dès lors Jonas est pris en charge par le passeur encore en poste, qui va être le garant de sa formation, qui va lui transmettre la somme des connaissances qu'il a acquises. Surtout que le passeur et son apprenti ne sont pas soumis aux mêmes règles que les autres.



Lorsque Jonas comprendra ce qui se joue réellement dans la société qui l'entoure, comment réagira-t-il aux révélations de son tuteur ? Car oui, l'enfer est souvent pavé de bonnes intentions...



Les thèmes abordés lors de la lecture du livre Le passeur sont variés et très importants : eugénisme, liberté individuelle, soumission à l'autorité, domestication de la nature, GPA, place de l'art dans le monde, esprit critique, totalitarisme. On sent bien que l'auteur sent poindre cette tentation chez certains leaders actuels et qu'il apporte sa critique à une vision du monde sans nuances, où l'on formate les individus, où l'on tente de nier leur essence propre tout en leur faisant croire que l'on sait ce qui est bon pour eux.



Lois Lowry nous fait bien comprendre que rares sont les individus capables de s'éveiller : qu'il est dur de s'affranchir du regard de l'autre, qu'il est compliqué de briser les barrières mentales que l'on nous a inculquées depuis notre plus tendre enfance (parents, école, État, supérieurs hiérarchiques). Une société déshumanisée, coupée de son environnement, pourrait apparaitre agréable et viable à une immense majorité d'entre nous, pour peu que nous n'ayons jamais eu les clefs de décodage de la matrice qui nous entoure.



Le passeur est une œuvre littéraire de premier ordre, facile d'accès mais pas dénuée de style et d'une certaine poésie. Certaines scènes sont très poignantes, révoltantes. Dans ce monde fade, aseptisé, que l'auteur décrit, surgit finalement une lueur d'espoir, une vibration de Vie, une fureur de vivre même, qui fait vraiment du bien.









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Le Passeur

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L'Élue

J'ai adoré Le Passeur et tout autant adoré L'élue. J'ai trouvé la lecture rapide, je l'ai lu en seulement deux fois tellement j'étais dedans et voulais la suite :') ! Je me suis attachée aux personnages, surtout à Branch et Thomas. La fin est surprenante même si je voyais le truc venir.
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Le Passeur

Ce livre me rappelle furieusement Un bonheur insoutenable d'Ira Levin paru en 1970. Plagiat ou pas ?
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Le Passeur

Quelle claque! Je ne connaissais pas ce livre il y a encore une semaine. C'est en cherchant des lectures à proposer à mes 3èmes que je suis tombée sur une critique de ce livre publiée par un collégien qui avait adoré. Il ne m'en faut pas plus pour attiser ma curiosité.

Cette dystopie est particulièrement marquante par sa simplicité, son univers dépouillé. Dans un futur, donc, Jonas, un douze-ans, vit dans la communauté.

Les règles sont simples: l'être humain n'a plus aucun libre-arbitre. Il ne choisit pas sa famille (le conjoint est attribué, de même que les enfants, 2 maximum, un garçon et une fille); il ne choisit pas son métier: celui-ci lui est attribué à 12ans; il n'a pas de sentiments ni d'émotions : une petite pilule vient annihiler tout cela; la vie de famille est rythmée par des rituels obligatoires et identiques pour tous; des micros et des haut-parleurs sont branchés en permanence pour vous reprendre si vous ne faites pas bien.

Ca va plus loin: le monde est en noir et blanc, les sensations de chaud et de froid ont disparu car le climat est totalement contrôlé. Les maladies, le chômage, n'existent plus. Le mot "animal" n'est plus qu'un vague concept dont personne ne maîtrise le sens...

Jonas, lui, va être désigné pour devenir le nouveau Passeur. Celui qui va apprendre qu'un Ailleurs a existé, qu'une vie en couleur a existé, que l'Amour, la joie, mais aussi les peines et les souffrances ont existé.

Et forcément cela ne va pas le laisser indemne.

Dans ce monde, lorsque vous désobéissez plus de trois fois ou lorsque vous n'êtes plus d'aucune utilité pour la communauté, on vous "élargi" vers "Ailleurs". Même si le lecteur se fait assez vite une idée de ce dont il peut s'agir, la scène de révélation pour Jonas mais donc aussi pour le lecteur est particulièrement marquante!

Ce livre est d'une puissance incroyable. L'auteur imagine ce monde dépouillé de tout avec un style lui-même très simple. Le roman est relativement court et c'est ce qui fait sa force. J'aurais aimé toutefois en savoir plus à la fin, envie que ce monde éclate en mille morceaux, car c'est ce que veut le héros, aussi. Car à vouloir en faire trop, à vouloir tout perfectionner et créer un monde parfait, on atteint un paroxysme dans l'Absurde.

Il existe un film à partir de ce livre, je ne sais pas ce qu'il vaut. Je trouve aussi que nous ne sommes pas loin d'un univers comme dans "Bienvenue à Gattaca", que j'avais également adoré.

Un livre à mettre entre toutes les mains!

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Le Passeur

Nous vivons dans une drôle d’époque, où le maitre mot semble être « toujours plus ». Toujours plus de pages, toujours plus de complexité … Les auteurs d’aujourd’hui semblent s’imaginer que pour que leur ouvrage se démarque des autres, ils doivent consacrer cinquante mille ans à peaufiner le moindre détail de leur univers, compilant des centaines de milliards d’informations dans des énormes encyclopédies personnelles, oubliant parfois qu’ils sont supposés offrir au lecteur une histoire et non pas un manuel de worldbuilding. Ils semblent aussi croire que leur roman doit forcément être beaucoup plus gros que celui du voisin, et ils allongent artificiellement le récit en y ajoutant maintes descriptions sans fins, maintes dialogues d’une platitude effroyable, souvent utilisés pour transmettre « subtilement » les centaines de milliards d’informations issues des encyclopédies évoquées plus haut, ne réussissant qu’à donner mal au crâne au lecteur submergé. Au milieu de tout cela, quel bonheur que de se replonger dans des « vieux » ouvrages, des livres publiés avant cette course au « toujours plus », des livres plus sobres mais autrement plus forts !



Jusqu’à aujourd’hui, la vie de Jonas n’a jamais été contrariée par le moindre imprévu. Comme tous les membres de la communauté, il est né d’une mère porteuse, a passé ses premiers mois au Centre nourricier avant d’être confié à une cellule familiale. Comme tous les membres de la communauté, il a reçu une veste boutonnée sur le dedans en devenant un sept-ans, a commencé ses heures de bénévolat en devenant un huit-ans, a reçu son vélo personnel lors de la cérémonie des neuf-ans, s’est fait couper les cheveux avec les autres dix-ans. Et le voici qui s’apprête à devenir un douze-ans : c’est l’étape la plus importante, celle qui marque la fin de l’enfance et le début de l’âge adulte. Car lors de la cérémonie des douze-ans, tous les jeunes de la communauté apprennent à quel poste ils ont été attribués : le Conseil a longuement observé chacun d’eux, a discuté avec leurs instructeurs jusqu’à déterminer quelle responsabilité leur correspondait le mieux. Jonas deviendra-t-il nourricier comme son père ? Travaillera-t-il au Centre de justice comme sa mère ? Quel sera son rôle au sein de la communauté ? Il était prêt à toutes les possibilités … sauf à celle qui eut réellement lieu : le voici choisi pour devenir dépositaire de la mémoire, un poste unique et méconnu qui, parait-il, lui apportera de grandes souffrances et requiert un grand courage …



Au sein de la communauté, la précision du langage est une règle des plus importantes : dès leur plus jeune âge, les enfants apprennent à utiliser le mot juste, le juste mot, pour exprimer leurs pensées, leurs émotions. Ce n’est pas toujours évident : comment faire comprendre à l’autre ce que l’on ressent au plus profond de nous-même ? C’est ma grosse difficulté aujourd’hui : réussir à vous transmettre à quel point ce roman m’a bouleversée, chamboulée, marquée, alors que les mots me semblent bien fades pour le dire avec justesse. C’est en effet un roman d’une puissance rare que nous offre ici l’autrice, un roman d’autant plus puissant qu’il est simple et efficace : il va toujours à l’essentiel sans en rajouter. L’autrice n’a pas voulu être louée pour son imagination débordante lui permettant de décrire dans les moindres détails la symbolique qui se cache derrière l’agencement des parterres de fleurs devant le Centre nourricier, elle a voulu transmettre un message. Et pour cela, rien de mieux que la sobriété. Bien sûr, elle est bien obligée de nous donner quelques informations sur le fonctionnement de la communauté, afin que nous comprenions vraiment le cheminement du jeune Jonas, mais elle n’en fait jamais trop : juste ce qu’il faut pour servir l’histoire, sans jamais l’éclipser.



Et paradoxalement, c’est justement parce qu’elle va à l’essentiel que cet univers est aussi bien campé : c’est parce que le lecteur est en mesure de l’appréhender facilement, sans que l’autrice ait besoin d’en dire beaucoup, que cet univers fait « vrai », réaliste, crédible et authentique. Pas besoin de faire beaucoup d’effort pour imaginer ce futur où toutes souffrances, toutes inégalités, toutes menaces ont été éradiquées. D’une certaine manière, on pourrait presque en rêver, d’un monde sans guerre ni violence, sans famine ni pauvreté, d’un monde où chaque individu est parfaitement égal à son voisin, où les mensonges sont formellement interdits et où chacun participe selon ses aptitudes à la vie commune. D’un monde où toutes sources d’angoisse ou de tristesse ont été éliminées : pas de risques de souffrir d’un divorce difficile, quand les couples sont formés en fonction des affinités de caractère et de personnalité pour garantir un équilibre parfait, pas de risques de faire un burnout quand votre poste a été savamment choisi pour correspondre exactement à ce que vous êtes capables de faire. A vrai dire, aucun membre de la communauté ne sait que tout ceci existe, ou du moins a existé un jour.



Aucun, sauf le dépositaire de la mémoire. C’est-à-dire notre jeune Jonas, qui du haut de ses douze ans s’apprête à endosser la terrible responsabilité de porter sur lui tous les souvenirs de l’humanité, tous ces souvenirs que son mentor, le Passeur, a lui-même reçu de son prédécesseur, qui les tenait lui-même du dépositaire précédent, et ainsi de suite. Jour après jour, le vieux Passeur va tout transmette au jeune Dépositaire. Celui-ci va alors découvrir tout ce qu’on a décidé de supprimer au sein de la communauté : les couleurs, toutes ces nuances de couleurs qui rendent le monde incroyablement plus beau que ces ternes nuances de gris auxquels il était habitué, et les émotions, les sentiments, tout ce qui lui donne le sentiment de vivre pleinement. A travers ces souvenirs, Jonas va découvrir la joie de dévaler une pente enneigée sur une luge, va découvrir le bonheur de fêter son anniversaire tout seul et non pas entouré de quarante-neuf autres jeunes du même groupe d’âge, et il va découvrir l’amour profond et ineffable qui unissait auparavant les membres d’une famille (et non pas d’une cellule familiale constituée par une commission). Mais le jeune Jonas va également découvrir la souffrance, la vraie, pas celle d’une petite égratignure aussitôt soulagée avec un médicament. Il va découvrir l’horreur de la guerre, de la pauvreté, de la cruauté humaine. L’horreur de la mort.



Pauvre enfant ! Et pauvre vieux ! Derrière ce titre éminemment honorifique de « dépositaire de la mémoire », derrière le respect dont tout le monde fait preuve à leur égard par simple respect des règles, c’est le plus horrible des fardeaux qui est le leur. Ils sont les seuls, les deux seuls, à savoir à quel point leur monde est un mensonge, à quel point la vie est bien plus riche que cette existence morne et rassurante, où le mot « liberté » ou « amour » ont été oubliés. Comment connaitre la joie quand on ne connait pas le malheur, quand on n’a en réalité aucun moyen de prendre conscience de notre chance ? Peut-on, doit-on, au nom du bien commun, effacer toute individualité pour éviter la moindre inégalité ? Peut-on, doit-on, au nom du bien commun, effacer tout libre arbitre pour éviter le moindre égarement ? Peut-on, doit-on, au nom du bien commun, tout miser sur la rationalité et le pragmatisme au détriment de l’émotivité et de la spontanéité ? Un monde sans haine, ça fait rêver, mais un monde sans amour, ça fait cauchemarder. C’est un live qui, derrière son apparente simplicité, nous rappelle toute la complexité de la vie, nous rappelle que derrière tout idéalisme se cache d’autres réalités pas toujours rutilantes. Mais ce que j’ai beaucoup aimé, c’est que contrairement à beaucoup de dystopies actuelles, il n’y a pas d’insurrection violente, pas de soulèvement meurtrier : c’est dans la douceur, la subtilité, que Jonas se dresse contre cette tyrannie qui s’ignore …



En bref, vous l’aurez bien compris, ce fut tout simplement un vrai coup de cœur. Malgré, et peut-être grâce à, sa brièveté, ce récit est d’une puissance indicible : c’est un récit qui vous prend aux tripes, qui vous noue la gorge, qui vous tire les larmes aux yeux, car il résonne profondément en vous par sa simplicité même. Et il résonne douloureusement avec la réalité de notre monde : qu’on le veuille ou non, notre société est de plus en plus « insensible », toute concentrée qu’elle est sur la productivité, la croissance, le profit, le rendement, au détriment de l’épanouissement, du dévouement, des sentiments. Qu’on le veuille ou non, notre existence est déjà contrôlée par une entité extérieure à nous-mêmes : nous ne plions certes pas aux règles d’un Conseil, mais nous suivons aveuglément le « progrès » et les influences des réseaux sociaux, avec une sorte de fatalisme qui justifie notre assentiment (« bah, c’est comme ça maintenant, il faut bien faire avec … oh, j’ai un follower de plus, vite, il faut que je joue avec l’algorithme pour être encore un peu plus célèbre ! »). Qu’on le veuille ou non, la réalité de la mort dépasse toujours un peu plus les jeunes générations, qui n’ont plus conscience de cette réalité à force de « ressusciter » dans leurs jeux vidéo … Sans en avoir l’air, c’est un ouvrage qui parle finalement de notre monde, de notre temps, et qui nous invite, peut-être, comme Jonas, à réfléchir par nous-mêmes et oser changer les choses.
Lien : http://lesmotsetaientlivres...
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L'Élue

J'ai été surprise par ce roman que je pensais être la suite du Passeur mais ici nous suivons une communauté et des personnages différents cependant on retrouve tout de même les messages passés dans le roman le passeur.



Dans ce livre, on suit Kira, une jeune fille qui vient de perdre sa mère et se retrouve orpheline. Elle va être chassée de sa maison car elle a une jambe tordue or habituellement dans la communauté les personnes comme elles sont envoyés au champs (comprenez condamnées à mourir) seulement sa mère s'est battue pour la garder mais maintenant elle n'est plus la pour la protéger.



Kira a un talent qui va la sauver : la broderie ! Elle va être "embauché" par la communauté pour broder une robe. Mais pas n'importe quelle robe, une robe qui retrace toute l'histoire !



L'intrigue est assez lente, il ne se passe pas grand chose et nous n'avons pas de révélations claires au final, je me demande si la "suite" apportera des réponses à chaque tome de cette saga ?
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Le Passeur

J'ai adorée se livre plus tôt se film car je n'est lu le livre mais regarder de le film et j'ai trouver sa magnifique une pépite. Je le conseil a 1000% se livre.



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Le Passeur

Un libre que beaucoup ont lu sans leurs années collège ou lycée. Alors pourquoi Je n'en ait même pas entendu parler !

C'est sur les conseils de bibliothécaire que j'ai pris ce livre.

C'est clairement un conte. Sous forme de SF et du point de vue d'un enfant, le livre pourrait presque être insouciant. Mais la vérité est dure, et la mission est grande.

L'histoire est simple, mais bien trouvée, elle fonctionne. Le rythme est tout aussi plaisant. Laissant naître ce qui doit éclore. Une jolie histoire que je recommanderais sûrement à un jeune ado. Pour une récalcitrante à la lecture aussi pourquoi pas.
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Le Passeur

Un coup de coeur pour ce livre qui, bien qu'estampillé jeunesse, est porteur d'une réflexion sur la société intéressante à tout âge. Un livre relativement court, à l'écriture fluide, qui nous transporte au coeur d'une communauté futuriste que l'on découvre petit à petit à travers le personnage attachant de Jonas.

Les trois romans suivants (L'élue, Le Messager et Le Fils), bien que n'ayant pas tout à fait la même magie que ce premier tome, poursuivent avec brio la réflexion.

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