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Citations de Louis Calaferte (722)


Il n'y a autour de moi que vol, mensonge, compromission, passion de l'argent, égoïsme, indifférence, corruption, hypocrisie, prostitution déguisée, violence, lâcheté, bassesse, obséquiosité intéressée.
J'ai treize ans. Quatorze ans. Quinze ans.
J'apprends l'homme.
L'homme est une saloperie.


Ils font tous du marché noir.
Les autres ont faim.
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Louis Calaferte
J'avais quarante-cinq mille volumes dans ma bibliothèque, raconta-t-il des années plus tard, ça représente quelque chose, ce n'était pas pour faire joli. J'ai lu comme un fou parce que je me suis cru perdu dans ce monde, au départ. J'ai été à l'usine, je n'avais pas treize ans, j'ai vu ce monde de l'usine à l'époque où il n'y avait pas de truc social, de conventions, de je ne sais pas quoi. Je me suis vu perdu. Comme j'étais d'une extrême violence, j'ai pensé que la solution était la violence, il n'y en a pas trente-six mille. Par bonheur, en piquant des livres, j'ai trouvé une espèce d'échappatoire à la réalité dans la littérature. Qui était mauvaise. Je ne lisais que des cochonneries, mais enfin, à partir de là, j'ai pensé qu'il y avait une possibilité – le livre – sans que je sache exactement ce que c'était. Je me suis mis à écrire, parodiant les autres, parodiant ce que je lisais. Excessivement jeune, je me suis mis à écrire, mais là aussi, c'était une espèce de défense.
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Elles avaient aussi de longues robes longues
aux froissis de glacé frileux et agaçant
lentes fleurs de tissu qui passaient en glissant
dans les couloirs obscurs de nos soirées si longues

Comme des masques bleus leurs visages trop pâles
qu’enserrait la sévère écharpe des cheveux
troubles féminités de vapeurs orientales
il soufflait des vents chauds dans l’embrun de leurs yeux

Leurs bras étaient gantés de fourreaux de dentelle
menus serpents cerclés de fins bracelets d’or
les coussins des divans alanguissaient leurs corps
enfant j’étais alors follement épris d’elles
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- Dis moi un mensonge
- Je t'aime
- Salaud
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Louis Calaferte
« je voulais vous voir en plein jour »


Les parcs d’alors étaient grandissimes
Vraiment
Avec des sapins verts dont les cimes
Gaiement
Tambourinaient l’azur
Clément

Hélas, les souvenirs se déciment
et je n’en suis plus sûr…
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Louis Calaferte
Hivers printemps étés automnes
saisons de tous ces jours d'antan
passé des choses qui grisonnent
leurs rumeurs en moi se chiffonnent
les temps s'en vont passent les temps
hivers printemps étés automnes
nous n'aurons vécu qu'un instant

(" Poèmes ébouillantés" 1983)
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J'avais du temps devant moi. La contrainte d'assister à cette cérémonie, désormais levée, je me suis senti plein de force, ; libre. J'ai obliqué par le boulevard en songeant : « Bah ! qu'importe ce que penseront les gens. Être absent à l'enterrement de sa mère n'est pas un crime. »
Page 44
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Louis Calaferte
Regard accaparé
par la beauté
la vie devient un chant
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Je te grave sur l'absolu des désirs rouges. p 117

Tes éclosions d'insouciante jeunesse dans les rues endolories. p 122
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Immobilité dénudée où suffit une parole pour que se fracture le destin.
Collusion folle et, sur-le-champ, nous devenions d'autres nous-mêmes.
Rien ne fut dit qui, comme à l'ordinaire, ne pût être à tout instant inversé. p 110
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On a à peine vu clair que c'est déjà la fin. Batailler, s'imaginer qu'on va bouleverser le monde pour avoir torché quelques milliers de pages et raconté, et décanté sa petite tranche de vie en long et en large. La belle affaire ! Contente-toi de manger ta soupe en regardant les étoiles. Toujours semblables à elles-mêmes dans le soir azuré. Depuis le vieil Adam. Et avant le vieil Adam. Et avant ce qui était avant qu'il n'y eût rien. Splendides et immuables, nos petites frangines les étoiles. Ont présidé ta naissance. Présideront à ta mort. T'ont vu vagissant dans les langes, laid comme un ouistiti. Te verront chenu, planté sur deux cannes, cadavérique, figé, couleur de suif, empaqueté dans ta caisse, aspergé d'eau bénite.
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(Au patronage du jeudi – en 1939 – l’abbé parle )

« (...) A partir d’aujourd’hui, le jeudi nous ferons l’appel et, s’il en a, chacun de nous donnera des nouvelles de son papa qui est au front. Si un malheur arrive à une famille, nous serons solidaires et nous la soutiendrons dans la peine. Si l’un de nos camarades a un nom d’un autre pays, et s’il parle mal de la France, nous devons le répéter le jeudi suivant à M. l’Abbé. A présent, nous allons prier ensemble pour nos soldats. »
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Il arrive encore des chevaux d'en bas et d'en haut.
Avec des paysans.
On a froid.
Est-ce que les chevaux ont froid ?
Les paysans parlent à leurs chevaux.
Les paysans caressent leurs chevaux.
Les chevaux bourrent leurs têtes contre eux.
Les chevaux hénissent.
Comme s'ils pleuraient.
Il arrive encore des chevaux de partout.
Ça tape sur la route.
Ça tape sur le chemin.
Les paysans serrent la bouche.
Les paysans caressent les naseaux de leurs chevaux.
Il y a un paysan qui pleure.
Il y a un autre paysan qui pleure.
Ils tournent la tête pour qu'on ne les voie pas pleurer.

( L'Imaginaire, mars 2022, p82)

(** réquisition des bêtes pour la guerre...)
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Louis Calaferte
Griffure rapide
de l'hirondelle
dans le ciel pur.
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Depuis dimanche j'ai tellement pensé à elle, avec une telle force, une telle concentration, qu'il ne se peut pas qu'elle ne l'ait pas senti à distance.
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On ne lisait pas chez nous. Ni les revues ni les journaux. On avait assez à faire de vivre. Ça nous prenait tout notre temps.
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Je voudrais que tes yeux soient des choses qui me touchent la peau.
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Le monde est notre désir.
Le monde est notre vouloir.
Il n'y a rien à dire du monde --- sauf qu'il nous ressemble trait pour trait.
Si nous le trouvons médiocre --- c'est que nous sommes médiocres.
Si nous le trouvons vain --- c'est que nous sommes vains.
Si nous le trouvons affreux --- c'est que nous sommes affreux.
Si nous le trouvons dur --- c'est que nous sommes durs.
Si nous le trouvons morne --- c'est que nous sommes mornes.
....
Si nous le trouvons hostile --- c'est que nous sommes hostiles.
Il ne changera que quand nous changerons.
Il est nous --- et indéfiniment il nous ressemblera.
Pour l'instant --- c'est un monde de terre sèche.
Il y aura un brin d'herbe quand vous serez devenus brin d'herbe.
Ou alors --- laissez tout crever.
Les démoniaques des pouvoirs ont ce qu'il faut dans l'arsenal pour une gigantesque épouvante.
Une gigantesque Mort.
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(...) Dans les recoins des magasins : tassés, bourrés tels des animaux, les uns contre les autres dans le froid des nuits de l'hiver. Nous allons, lui et moi. Lourds, lui et moi, de cette grande tristesse de la nuit des villes, de cette magique et haute poésie de la nuit des villes. Les clochards étaient là, toujours les mêmes, nuit après nuit, que nous reconnaissions au passage. Là, dans les bras les uns des autres, étouffant à pleine étreinte la peine de leurs destins déroutés. Nous les regardions. Nous nous arrêtions pour les regarder. Nuit après nuit. Et c'était beau. C'était fantastiquement beau. Ces tas humains, ces boules de chair humaine, ces corps pelotonnés sur eux-mêmes tout au long des nuits glaciales de l'hiver. Sait-on la beauté qu'il y a dans ce laisser-aller animal ? Hommes déchus, anges terribles, crouteux, sales, malades, ivrognes, fainéants, répugnants, indifférents, étrangers, faisant confiance au monde. A la bonté du monde, à celle des passants de la nuit. A moins que la confiance n'eût quitté leur âme et que cet abandon ne fût qu'une lassitude de bête trompée. Je ne sais. On ne peut savoir ces choses. On ne peut apprendre nulle part ces choses-là. Qui pourrait se lever et dire de quoi est fait cet abandon total de ces hommes, de ces femmes, de ces enfants – des enfants couchés sous les porches, dans les nuits mordantes de l'hiver? Qui saurait parler de cela sans se tromper jamais?
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Nous rêvons de passions et finissons par des accommodements.
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