AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Mathieu Lindon (110)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Une archive

L’auteur qui a toujours refusé d’écrire une biographie de son père – l’éditeur Jérôme Lindon, mort en 2001 après un demi-siècle à la tête des Editions de Minuit –, se lance dans un récit qui, piochant dans ses souvenirs intimes et personnels – n’est-il pas une archive à lui tout seul, lui le témoin depuis l’enfance des relations paternelles avec les auteurs, à la maison comme à la Maison ? –, dessine un portrait tendre du grand homme.





« C’est ça, être fils quand ça tourne bien, c’est être le valet de chambre du grand homme avec un amour tel qu’il fait que le grand homme reste grand homme même lesté de vérité. » Cet exercice d’équilibriste, Mathieu Lindon le réussit avec une émotion contenue, nuançant juste ce qu’il faut le portrait de ce père légendaire pour faire revivre l’homme du quotidien jusque dans ses ambiguïtés parfois.





Il faut dire qu’il est impressionnant cet homme de passion et de combat qui influença tant les Lettres françaises. Promoteur du Nouveau Roman, découvreur de plusieurs générations de futures immenses figures de la littérature, dont rien moins que deux prix Nobel, il paya de poursuites judiciaires, de l’incendie de ses bureaux et du plasticage de son appartement, la publication d’ouvrages contre la torture pendant la Guerre d’Algérie et continua sa vie durant à se battre pour la défense du livre et de la librairie indépendante, au travers notamment de la législation sur le livre à prix unique.





On le découvre aussi pas toujours facile à vivre, intransigeant, perfectionniste, pingre parfois, manipulateur souvent, mari pas toujours fidèle, père que ses enfants n’appelèrent jamais Papa, effondré de ne pas connaître son petit-fils, qu’en raison d’une brouille, son autre fils André lui interdit de voir, lui écrivant alors d’inlassables lettres qu’il lirait peut-être un jour : enfin, un homme avec ses vulnérabilités, à rebours de son imposante légende.





Ecrit dans un style déconcertant parfois, certaines phrases à la syntaxe très libre restant incompréhensibles après plusieurs lectures, ce texte ne s’en lit pas moins avec le plus grand intérêt, tant il est peu ordinaire de se retrouver, comme l’auteur, une sorte d’archive vivante, le témoin récipiendaire de l’inestimable mémoire d’un véritable génie littéraire.


Lien : https://leslecturesdecanneti..
Commenter  J’apprécie          807
Une archive

Achat à Cultura , dimanche 15 janvier 2023- lecture 16 janvier 2023



"J'ai grandi dans une vision à la fois légendaire et quotidienne des éditions de Minuit.Elles représentaient une sorte d'humilité triomphante, le petit faisant la nique aux gros, qui profite de leurs manques pour y tracer son grand chemin en s'en nourrissant, se faufilant entre eux dans une indépendance perpétuellement préservée. Cette image a été diffusée à juste titre bien au-delà du cercle familial.



Il n'était qu'un fils de famille quand il reprit les éditions en 1948 après y être entré un an plus tôt comme chef de fabrication.Elles avaient été créées durant l'Occupation, et Vercors s'était révélé aussi mauvais gestionnaire que grand résistant."



Un immense plaisir de trouver une librairie ouverte ce dimanche où le temps sinistre était rempli de froidure...

En fouinant au hasard, comme je le fais toujours, en plus des titres précis que je viens chercher, je suis " tombée " sur le dernier texte d'un des trois enfants LINDON, et c'est une très bonne surprise...



Alors que j'ai tenté sans succès il y a quelques années de lire un texte de Mathieu Lindon qui m'avait laissée aussi ennuyée qu'exaspérée, à cause de fortes lourdeurs stylistiques et un nombrilisme lassant ! A tel point que je n'ai pas même le souvenir du titre !!



Dans cet ouvrage, l'enthousiasme prend aussitôt le pas, nous offrant un portrait très vivant et nuancé de l'un de nos plus audacieux éditeurs, l'histoire de sa maison, les découvertes audacieuses qu'il a engrangées pour le patrimoine littéraire mondial; et dans un même élan, le récit intime de l'amour et de l'admiration d'un fils pour son père....



On revisite les écrivains atypiques que Jerôme Lindon a eu l'audace d'éditer...parallèlement je "parcours"les débuts de ma carrière de Libraire dans les années 1980-1981, alors que " L'Amant" de Marguerite Duras, auteure- maison des éditions de Minuit obtient le prix Goncourt, ainsi qu'un record de ventes époustouflant, sans oublier le monument d'érudition concernant la Capitale que j'ai conseillé et vendu des années durant !



Je veux nommer le célébrissime " Dictionnaire des rues de Paris" de Jacques Hillairet.J'apprends s par ce récit l'incroyable concours de circonstances et d'audace d'un jeune éditeur qui aura la primeur du manuscrit,alors qu'à l'origine la publication devait être assurée par Flammarion!





Incroyable portrait qui ne manque ni de malice ni de

tendresse !



Juste un bémol, et u étonnement certain qu'à la relecture du manuscrit, la lourdeur de certaines phrases maladroites ou encombrées de parenthèses superflues n'aient pas été allégées....



Très excusable ! Car à la lecture de certaines phrases

" débordantes" semble correspondre un trop plein d'amour et de vénération d'un fils cadet pour son père , qui, en dépit de ses failles, de ses défauts, restaient en tous points " admiré et admirable " !



Cela n'empêche ni la qualité, ni l'impression de grande sincérité d'un fils aimant , reconnaissant et admiratif !

Même si l'éditeur fort brillant ne fait pas oublier le chagrin et l'échec cuisant d'un père complexe et tourmenté, avec son fils aîné, avec qui il sera brouillé jusqu'à la fin....

La forte personnalité qui assumera 50 années durant la vie et la prolongation fidèle des éditions de Minuit sera la fille unique, Irène Lindon !



Très beau livre d'hommage filial et professionnel...fort instructif et éclairant sur le parcours de Jerôme Lindon , de ses convictions, goûts littéraires hors balises...pour construire le catalogue unique et singulier que représente aujourd'hui les éditions de Minuit !
Commenter  J’apprécie          388
Vous les autres

L'auteur a décidé de parler d'un seul sujet : les cons. Et de dénoncer le monde grandissant et se réinventant sans cesse de connerie. Et son corollaire inversement proportionnel : la pénurie d'intelligence. Qu'il est difficile d'être intelligent dans un monde de cons, pourrait être le résumé. C'est vrai que le con est usant, énervant, mais à ce point ! C'est vrai que ce monde qui s'est abonné à la médiocrité peut décourager, mais on sent que M. Lindon est parti en guerre, violemment. Au début, j'ai trouvé ça osé tant de colère. Puis, plus on avance, plus c'est haineux, malpoli, à gerber (je me permets, puisqu'il écrit vomir, ou merde, un nombre de fois qui tend vers un record). Au final, je me suis forcé à le finir, tant c'est (très) pénible toutes ces récriminations incessantes, sans exemples et abstraites - un bel exemple de masturbation intellectuelle. Et en même temps, il en a de l'idée pour les insulter presque soixante pages durant ! Quelques phrases bien placées mais tellement noyées dans du bavardage !

"On ne laisse plus personne dire Mort aux cons parce que l'idée est ancrée que ça signifie crime de masse, alerte rouge sur la race humaine". Par exemple.
Commenter  J’apprécie          350
Les hommes tremblent

Qui peut troubler la tranquillité de votre confortable immeuble parisien?

Qui, à l'approche de l'hiver, squatte le hall propret en permanence ?qui? Un certain Martin, un SDF, curieux et arrogant interpellant chaque locataire: " il n'y a pas d'heure pour être à l'abri des apostrophes de Martin". Le hall de l'immeuble est son nouveau domicile fixe, il y installe Martine sa copine tout aussi curieuse et arrogante. Martin boit,ricane, nargue, donne son avis, épie, se moque, philosophe....crache,brouille les pistes....Chaque locataire a bien sûr, mauvaise conscience dés qu'il prend l'ascenseur ou en sort.....Comme Martin et Martine sont pauvres, dénués de tout, mal en point, personne ne les provoque, on les craint et les supporte en silence...." Parce qu'un exclu ne pense qu'à exclure à son tour."

Comment aujourd'hui , en ces temps de solitude et d'individualisme pouvons - nous entendre la détresse de l'autre derrière notre barrière d'indifférence ?Par la solidarité? Par l'hostilité?

A quoi pensons -nous face à ces SDF? De quoi avons nous peur?

De notre propre déchéance?

C'est une fable féroce à l'ironie grinçante que déroule Mathieu Lindon parce que , nous lecteurs, sommes complétement déstabilisés . Il décrit Martin et Martine parfois monstrueux d'arrogance, parfois lucides d'une maniére foudroyante et attachante. Des portraits sans pathos,ni pitié morbide, réalistes, sans concession. De même, avec les habitants de l'immeuble: Léa, la jolie aide soignante, Mr Caroulis, le grec qui a perdu l'usage de ses jambes, monsieur Martin, un riche noir qui a réussi et son épouse Adéle,madame Huris du conseil syndical, monsieur Huris, chômeur déprimé qui proméne son chien trois fois par jour,le jeune couple timide du quatrième et son bébé,un couple Balte fraîchement immigré, tous étranges dans leurs paradoxes aussi étranges que les SDF qui les remettent en question, les déstabilisent et les menacent....

Une fable farce oú la mauvaise foi régne en maitre....Quel parti prend l'auteur tantôt celui des uns, tantôt celui des autres....?

En fait: la radiographie cruelle d'un immeuble bourgeois qui nous met de maniére brutale face à nos préjugés, nos hypocrisies et nos mensonges!

Un propos nu, féroce, impitoyable qui interpelle !
Commenter  J’apprécie          332
Ce qu’aimer veut dire

Overdose, à la moitié du livre, des acides, des dragues entre hommes, de leurs nuits passées chez Michel Foucault. L’impression d’entendre un disque rayé avec toujours le même refrain. Les premières pages étaient pourtant prometteuses.
Commenter  J’apprécie          323
Ce qu’aimer veut dire

"L’amour qu’un père fait peser sur son fils, le fils doit attendre que quelqu’un ait le pouvoir de le lui montrer autrement pour qu’il puisse enfin saisir en quoi il consistait. Il faut du temps pour comprendre ce qu’aimer veut dire."



Vivant une jeunesse qu'il qualifie de désastreuse, Mathieu Lindon s'est en quelque sorte choisi une autre famille , une famille d'adoption, et , en particulier, une autre figure paternelle, même s'il ne le voit pas ainsi , mais plutôt comme l'antithèse de son père, c'est à dire quelqu'un de lumineux , permissif, attentif , en la personne du philosophe Michel Foucault qui lui confiait son appartement rue de Vaugirard lors de ses absences. Il y amenait ses amis, dont Hervé Guibert, et ses amants.

Une époque, les toutes dernières années avant le sida . Et un tout petit monde.



Qui pourrait par ailleurs être passionnant, Michel Foucault lui-même était un personnage assez fascinant.

Le problème.. C'est un livre qui semble avoir fait l'unanimité des critiques littéraires, et j'ai l'impression d'être restée complètement en dehors! Désolée ! Il y a de temps en temps des éclairs , de belles phrases sur les difficultés de la filiation, de la transmission, le poids des pères, et la dure nécessité , donc, de devoir souvent passer par des chemins de traverse pour comprendre ce qu'aimer -et être aimé- veut dire, mais c'est quand même le livre d'un homme de 55 ans , et j'ai eu l'impression de lire le récit d'un éternel adolescent , pourtant cerné de morts. Qui raconte à longueur de pages les soirées de drague et de drogue dans cet appartement. Mais absolument rien sur les personnalités réelles des différents protagonistes . Alors oui, Mathieu Lindon jouait au mikado et écoutait Mahler avec ses petits camarades en avalant du LSD à longueur de soirée, quelquefois Foucault était là aussi et partageait tout ce qui se présentait, mais c'est quand même un peu restreint, comme intérêt pour le lecteur..



Claude Arnaud dans " Qu'as-tu fait de tes frères " décrivait la même chose, mais il y avait une réflexion sur l'époque à la fin du livre.



Là, ou c'est justement l'époque qui ne m'intéresse pas, ou je n'ai pas su discerner autre chose que le je, je, je, je ne sais pas, mais je suis complètement passée à côté de ce livre qui m'a ennuyée.



Commenter  J’apprécie          251
Ce qu’aimer veut dire

Mathieu Lindon aime écrire. « Quand j’écris, je suis fou », dit-il.

J’aurais aimé percevoir cette folie dans ce récit qui nous présente ce que fut et en quoi résonne encore, pour ce « fils de », la fréquentation (choisie) de l’être d’exception que fut Michel Foucault et celle de son père (subie), ainsi que son amitié avec Hervé Guibert.

Mais, dans toute sa sincérité, sa candeur un peu ahurissante, son arrogance tranquille aussi, l’auteur ne m’a inspirée au mieux qu’un peu de sympathie, et aussi un certain agacement.

La plume de Mathieu Lindon est agréable, fluide, raffinée, mais sans surprise. J’ai eu beaucoup de mal à m’intéresser aux atermoiements de l’adolescent tourmenté puis de l’adulte immature par la perplexité dans laquelle me laissent la plupart de ses difficultés, que je qualifierais, au risque d’être sûrement un peu injuste, de problèmes de luxe.

Si son mal-être est bien réel, Mathieu Lindon ne se débat que très mollement dans ses contradictions, bien trop attaché à son mode de vie somme toute très confortable.

L’hommage rendu aux trois personnes citées plus haut, et avant tout à Michel Foucault, est touchant, mais m’a laissée à distance.

Rejetant son père, Jérôme Lindon, sa figure écrasante d’éditeur des « Editions de Minuit », par lequel il a fréquenté dès son plus jeune âge de nombreux écrivains, Mathieu n’a aucun problème à profiter des réseaux de celui-ci pour travailler dans des journaux, faire des critique de films dont il se contrefout ou de livres qu’il n’a pas lus (ce qu’il avoue sans regret). Il n’a jamais vraiment pris le risque de vivre sa propre vie, aspirant à une indépendance tout en gardant la tête assez froide pour profiter des avantages que lui procure son ascendance. Après tout, cela est assez humain, et je ne voudrais pas tomber dans le jugement trop facile, mais, pour en revenir au livre, tout ceci nous est raconté sans humour, et avec un nombrilisme décidément si caractéristique de tant d’écrivains français. Par ci par là, certaines phrases nous laissent espérer un peu de hauteur, mais nous retombons vite dans des réflexions d’enfant gâté, fût-il sensible et sympathique.

Dans la première partie du récit, Mathieu Lindon nous raconte l’adolescent solitaire et complexé qui finit par assumer son homosexualité, entre dans le cercle relationnel du philosophe Michel Foucault, pour lequel il va développer un amour non consommé, plus ou moins filial : dans la seconde partie il développera la comparaison entre sa relation avec son père et celle avec Foucault, le père non choisi et celui qui n’en est pas tout à fait un mais duquel tout de même on se sent fils. Beaucoup de lignes pour rien. A mon avis, le récit aurait gagné en plus de concision, mais Mathieu Lindon visiblement aime beaucoup se raconter.

Dans ses années de jeunesse, Mathieu Lindon devient intime avec le philosophe, lequel l’invite régulièrement à habiter dans son appartement rue de Vaugirard, appartement qui deviendra le symbole après la mort de Foucault de la jeunesse enfuie de l’auteur. Tout au long du récit, l’auteur décrit les soirées passées sous le signe des plaisirs du sexe, de la drogue, de la stimulation intellectuelle. Le portrait de Foucault est celui d’un confident attentif, disponible, généreux, discret, auquel on chercherait vainement un défaut qui nous le rendrait un peu plus humain. Toujours digne, admirable, jusque dans la mort…

Les amants se succèdent pour Lindon, et j’ai été sidérée par la façon dont ses aventures sentimentales nous sont narrées au travers d’anecdotes d’une banalité stupéfiante (c’est le cas de le dire), du style : il m’a fait ceci alors je l’ai rapporté à truc qui l’a répété à machin qui pour se venger a fait cela…ou : ce jour-là nous étions tellement défoncés que nous avons oublié d’arroser les plantes du balcon que Michel aimait tant… mais il a été si gentil qu’il ne nous en a pas voulu. Passionnant…

Il y a très longtemps que ce genre de potins ne m’intéresse plus, pour peu que cela m’ait intéressée. Devant ces micros événements prenant toute la place dans la vie de l’auteur, je me suis dit que je lui aurais conseillé d’aller voir un peu en dehors de son cercle d’entre-soi pour constater comment vivent les autres représentants d’une espèce humaine étrangère à son milieu et à son mode de vie, et peut-être s’apercevoir qu’il existe d’autres problèmes bien plus graves. Mais, à l’évidence, les déplacements de Mathieu Lindon sont restreints, entre son appartement parisien et celui de Foucault, le journal « Libération », les clubs branchés, la maison familiale en Normandie (dont il profite aussi très volontiers). S’il vient à s’aventurer un peu plus loin, c’est au cours de vacances de luxe dans des îles méditerranéennes ou autres destinations solaires.

On me rétorquera que personne n’est obligé d’avoir une conscience sociale, ce qui est vrai, mais la profondeur du récit y aurait assurément gagné car nous aurions eu un contrepoint à cette vie oisive et arrogante.

Malgré tout, l’élément qui va faire basculer tout ce petit groupe de l’insouciance à la brutalité du réel est le sida qui apparaît quelques années après la rencontre de l’auteur avec Foucault.

Le sida tuera bon nombre de ses amis et fréquentations, et en premier lieu, Michel Foucault, qui meurt sans vouloir assumer publiquement sa maladie. Puis, quelques années après, Hervé Guibert y succombera également après avoir fait de sa longue agonie ce que l’on sait. Avec la perte de ces deux proches avec qui il n’aura jamais fait l’amour (« l’un parce qu’il ne voulait pas, l’autre parce que je ne le voulais pas »), Mathieu Lindon affronte pour la première fois sans fard sa solitude et son désir d’écrivain qui est désormais la seule chose qui l’exalte.

De même, la mort de son père le fait grandir et nous donne les plus belles pages du livre, sans pour autant atteindre des sommets de littérature.

Pour finir, je plains sincèrement l’auteur, qui se rend compte véritablement de la valeur des trois êtres qu’il a le plus aimés en constatant que leur mort respective leur a valu la si célèbre une de « Libération ». Il y a dans cette réflexion une puérilité incroyable, par ce besoin de reconnaissance médiatique pour aider à comprendre la valeur de son propre amour à l’endroit d’êtres humains quels qu’ils soient. Même si l’on ne contestera pas la justification de ces unes par les talents divers et bien réels de ces trois hommes qui ont marqué leur époque, en quoi ces hommages extérieurs devraient-ils peser sur sa propre intimité et la valeur des attachements ?

Je considère cet état d’esprit comme une véritable infirmité et j’adresse à Mathieu Lindon toute ma compassion.


Lien : http://parures-de-petitebijo..
Commenter  J’apprécie          240
Le procès de Jean-Marie Le Pen

Il ne suffit pas d'être le fils de son père pour avoir du talent. J'imagine le même livre sous la plume d'Henri Rochefort, de Georges de la Fouchardière, ou de Paul Léautaud.

Cela aurait eu une autre gueule !

Triste. Triste. Triste. Triste. Triste. Triste.
Commenter  J’apprécie          212
Ce qu’aimer veut dire

Ce livre n’est ni un roman, ni un récit. L’inverse d’une autofiction et rien d’une biographie. Il est un acte littéraire relatant quelques six ou sept années de la vie de l’auteur, mêlées à mille souvenirs, pour en tirer une réflexion large sur l’amour et l’amitié.



Mathieu Lindon, fils de Jérôme Lindon directeur des éditions de minuit durant un demi-siècle, écrit en 2011 l’histoire de son amitié avec Michel Foucault durant les six dernières années de sa vie et le groupe qui s’est formé autour d’eux avec pour épicentre l’appartement du philosophe Rue de Vaugirard.



Mathieu Lindon utilise toutes les tournures possibles pour décrire son admiration sans réserve ni interrogation pour Foucault, tout en n’épargnant rien de sa propre vie - drogue, sexe, amours, névroses... Il y a alors quelque chose d’un peu « germanopratin » dans cet ouvrage tellement situé (les dîners familiaux avec Robbe-Grillet, son amitié avec Hervé Guibert, la rencontre d’un ministre ou président...). Ce serait exécrable si ce n’était qu’un livre d’anecdotes à l’écriture précieuse.



Mais Mathieu Lindon met tout son talent dans une entreprise d’écriture dont il est évident qu’elle a longtemps mûri, non pour atteindre son résultat mais parce qu’elle touche aux ressorts intimes de son histoire, de sa construction d’homme. Les centaines d’instantanés livrés (selon un ordre parfois apparemment aléatoire) documentent une réflexion sur les deux amours qui, par effet de miroir se révélant l’un l’autre, lui ont offert de s’ériger en individu : le père et l’ami. L’amitié de Foucault (et plusieurs autres) a fourni ce que l’amour filial semblait délaisser, tout en illuminant ce qu’il avait finalement distillé, plus discrètement peut-être mais avec une force presque transcendante.



Au-delà d’un complément (affectueux) fort intéressant à la biographie de Michel Foucault, « Ce qu’aimer veut dire » est une forme de work-in-progress, de recherche inachevée dont le sujet est son titre et qui offre de belles heures de lecture.
Commenter  J’apprécie          181
Ce qu’aimer veut dire

je n'ai pu terminer ce livre :

histoires de drogues entre homosexuels mélangées à l'apologie de Michel de Foucault.

Le style et l'absence de concordance de temps parfois m'ont désagréable-

ment gênée.

Commenter  J’apprécie          170
Une archive

Je dirais que ce livre – cette archive rappelant le prestigieux passé des éditions de Minuit bâties autour de la personnalité atypique de Jérôme Lindon – est celui de la réticence. Que dire et ne pas dire ? Comment évoquer les talents d’un père sans trop étaler ses défauts ? Comment révéler les dissensions familiales tout en masquant leurs origines ? Que tamiser des cendres du passé pour conserver l’éclat des succès et passer sous silence les défections et les rejets ? Il y a tant d’écueils à surmonter que l’embarras de l’auteur est manifeste à certains moments et que la pudeur du récit est teintée du silence de bon aloi chez les familles de la haute bourgeoisie.

Mathieu Lindon a eu raison de refuser de faire l’autobiographie de son père, personne n’y gagnerait. Alors il raconte les éditions de Minuit, comme un petit enfant qui suit son père au travail et s’amuse de toutes les choses qu’il voit. Mais, à trop de légèreté, l’archive perd son poids de témoignage et l’entreprise s’enlise à mi-chemin. Au bout du compte, on n’apprend presque rien de ceux qui nous intéressent, Samuel Beckett, Marguerite Duras, Michel Butor, Nathalie Sarraute et les autres, sauf que l’une avait mauvais caractère et l’autre un besoin de reconnaissance. Mais rien ou presque sur la fabrique de littérature, le travail de ces écrivains, leurs préoccupations, etc.

J’ai donc lu l’ouvrage comme une sorte de marivaudage littéraire, quoique le style de Mathieu Lindon s’affranchisse trop souvent de la clarté, ce qui donne des passages quasi incompréhensibles. Mais un éditeur peut-il reprocher au fils de Jérôme Lindon ses coquetteries de style et sa syntaxe fantaisiste ? Pas sûr.
Commenter  J’apprécie          130
Ce qu’aimer veut dire

Mathieu Lindon a eu une vie riche en rencontres hors du commun, sans en être particulièrement conscient. Mais sa rencontre, et surtout sa relation, avec Michel Foucault a changé sa vie. Comme il le dit lui-même, il est le héros d’un roman d’apprentissage sans fin, et Michel a joué dans cet apprentissage un rôle-clé.

Si l’auteur nous raconte des épisodes de sa relation avec Michel Foucault, il ne nous la détaille pourtant pas vraiment, il garde autour de cette relation une part de mystère. Il ne veut pas vraiment qu’on comprenne à quel point ils étaient liés, il ne veut pas vraiment qu’on imagine leur relation et les moments qu’ils ont partagés, ce qu’il veut c’est maintenir un flou, une tension entre ses personnages, donner une certitude au lecteur sans l’expliciter.



Il cherche surtout à nous montrer que chaque moment partagé s’est accompagné de sa leçon de vie, que chaque instant avec Michel l’a fait avancer d’une manière ou d’une autre sur le chemin de la vie. Parfois par des conseils avisés, des aventures malencontreuses, des principes énoncés, mais aussi dans l’opposition quasi-systématique entre l’ami (Michel) et le père, la figure dominante et tutélaire de Jérôme Lindon, prestigieux directeur des Editions de Minuit.



On sent tous les dilemmes de l’auteur, à la fois fier de sa filiation, conscient des avantages qu’elle lui procure, de l’importance qu’elle a eu sur sa vie, sur son amour de la lecture, sur son caractère, mais aussi parfois embêté d’être un « fils de ».



On trouve là un véritable roman d’apprentissage, qui, même s’il retrace l’apprentissage de Mathieu Lindon, auprès de tous ces hommes qui ont traversé sa vie, s’adresse aussi à nous, lecteur, et tente de nous inculquer ne serait-ce que la moitié des leçons qu’il a apprises au cours de ces trente dernières années.
Lien : https://theunamedbookshelf.c..
Commenter  J’apprécie          110
Une vie pornographique

Dans son acceptation étymologique, la pornographie est la transcription littéraire ou graphique d'une relation avec une prostituée. Ici, la prostituée s'appelle l'héroïne, le narrateur, Perrin, en est dépendant. Dépendant et amoureux, au point de ne plus pouvoir avoir d'autres relations intimes. "On peut parler de beaucoup de choses, quand on parle de l'héroïne", assure l'auteur qui a pratiqué cette drogue avant de se sevrer. Avec un pointillisme magistral, Mathieu Lindon dresse un portrait sans concession d'un héroïnomane totalement dépendant. Pas un paumé, une homme comme les autres. Prof de son métier, drogué dans sa part d'ombre. Et amoureux de la drogue, comme on l'est d'un homme, d'une femme, d'une pute. Et Lindon nous parle de beaucoup de choses: de la vie, de l'ennui, de l'amour, des relations aux autres. Un roman puissant, autofictionnel à la troisième personne, qui pourra servir de base à l'éternelle question: la drogue rend-elle heureux? Pourquoi en prendre? L'auteur ne juge pas, il donne des clés, la plupart pourraient être utilisées comme un pamphlet contre toutes les drogues, montrant l'éternelle souffrance du manque, le calcul du temps jusqu'à la prochaine pris, le boulet qui prive la liberté. C'est en pensant à cela que le héros se sort de l'héroîne, et l'on croirait que ces deux mots ont été créés dans leurs acceptations différentes pour rester assemblés à vie. Y aurait-il des héros sans héroïne, pourrait-on se demander jusqu'à ce que le lecteur comprenne que l'héroïsme consiste à abandonner l'héroïne.? Un de ces livres qui plaident pour la désintoxication, mais qui peut être dangereux pour ceux 'ayant envie d'essayer, pour voir'. Un chapitre est particulièrement bouleversant: Lorsque Perrin décroche de sa liaison dangereuse et la remplace par le sport, ayant les mêmes gestes, les mêmes pensées, les mêmes réflexes. J'espère que ce magnifique roman aura des effets dissuasifs chez ceux qui le liront.
Commenter  J’apprécie          111
Ce qu’aimer veut dire

C´est l´histoire de Mathieu, qui a trois atoûts dans la vie:

son père propriétaire et directeur des éditions de Minuit

Son homosexualité et sûrement son physique plaisant (je n´ai pas vu de photo)

Son amitié avec Michel Foucaud.

Ce livre m´a interessé par ce qu´il donne des informations sur le milieu littéraire, intellectuel et journaliste parisien et sur le milieu homosexuel.

Information est d´ailleurs un peu exagéré.

J´évoquerai plutôt l´atmosphère.

Ce livre m´a parfois excédé, tant le népotisme suinte ou coule à flot.

Il m´a aussi touché par sa sensibilité naive, son désir d´honnêteté, presque adolescente, et sa vénération aveugle pour Michel Foucaud

J´ai d´autres parts rarement autant buté sur des constructions lourdes et des phrase longues peu claires ce qui me laisse songeur quant à l´attribution du Medicis 2011.

Au bout du bout je pense quand même que c´est un tout petit livre que j´ai lu vite et avec un certain plaisir comme on peut le faire d´histoires vues par le trou de la serrure. Comme si les pipoles écrivaient leurs propres histoires dans Gala.

Simplement ce n´est jamais vulgaire et ce n´est pas une évidence.

Commenter  J’apprécie          111
Le procès de Jean-Marie Le Pen

Le style et lourd et le propos outrancier pour cette oeuvre de fiction. Ennui total à la lecture. De plus, entre la mise au rencard du "borgne" et les terroristes décapiteurs sur fond d'islamo-délinquance, ce texte a pris un sérieux coup de vieux, même si, bien entendu, le racisme et la xénophobie ne sont pas des valeurs susceptibles de gouverner nos vies, ou le monde, de manière apaisée. (Simple opinion)
Commenter  J’apprécie          100
Ce qu’aimer veut dire

Beaucoup de critiques très dures sur ce livre. C'est souvent pour dire qu'il n'était pas indispensable. Mais quel livre peut prétendre l'être ?

Le seul reproche que j'émettrai : certaines scènes sont répétitives ; mais ce reproche tombe à l'eau dès lors que certains aspects de la vie des personnes décrites étaient certainement répétitifs...
Commenter  J’apprécie          100
Une vie pornographique

Critique de Jean-Baptiste Harang pour le Magazine Littéraire



Commençons par le début : « L'héroïne met un nom sur les choses de sa vie », une dizaine de mots, c'est trop peu pour croire qu'on va nous raconter ici l'histoire d'une femme héroïque dotée, comme dit le dictionnaire, « d'une force d'âme exceptionnelle », ou au moins d'assez d'intérêt pour mériter le rôle de personnage principal d'un roman. Mais la suite du premier paragraphe lève aussitôt toute ambiguïté : « L'héroïne met un nom sur les choses de sa vie : intoxication, trafic, compulsion. Dépendance et indépendance. Elle apporte rien à Perrin de ce qu'il en espère que d'éphémère, et durablement ça qu'il n'attendait pas. » Ces quatre lignes commandent tout le texte, pas de Jeanne d'Arc qui boute les Anglais ni de Blanche de Castille qui contraint les Albigeois, mais une autre blanche, tout aussi stupéfiante : la diacétylmorphine poudreuse. Injection, inhalation. Ces deux acceptions du même mot semblent si opposées que les lexiques en font deux entrées séparées : depuis plus d'un siècle que la langue allemande en a eu l'idée, on appelle cette drogue « héroïne », en référence aux effets exaltants du produit, telles ces femmes exaltées. Seule la drogue s'est fait un petit nom, « l'héro », que nos héroïnes ne lui disputent pas. Perrin, lui, n'a pas de prénom, juste «une vie pornographique», comme le dit le titre (pornê, en grec, est une prostituée : l'héroïne est une putain, on la paie pour qu'elle donne du plaisir et elle le fait). L'héroïne est l'héroïne de ce roman, et Perrin son client. Son héros. Son homme.

Ces considérations subalternes ne servent qu'à gagner du temps, à prendre son élan avant de plonger, replonger dans un texte troublant, sans concession, dont l'extrême sincérité, l'intimité la plus nue proposent au lecteur l'incommode posture du voyeur. Une position qu'il esquive du mieux qu'il peut et sans trop de mal puisque le narrateur ne s'adresse ni à ses yeux, ni à sa compassion, ni même à sa complicité ou à son excitation : non, ce texte s'adresse à son intelligence, désemparée parfois, sollicitée toujours. Mais qu'est-ce que la sincérité, l'intimité d'un personnage de fiction ? En aucun cas de l'exhibitionnisme, puisque l'effet de réel, si puissant soit-il, est un effet et non une réalité. De l'exhibition? Oui, au sens anglais : l'exposition d'une oeuvre d'art, ici celle d'un geste littéraire pertinent.

Perrin est professeur de littérature et il «a fort à faire avec l'héroïne» : il en consomme depuis longtemps, il en cherche, il en trouve, il dépense et organise pour elle son temps et son argent, il en partage un peu, pas avec n'importe qui, il en fait des réserves, trop courtes, il est prudent puisque c'est interdit, une prudence écornée parfois par la fébrilité du manque. La disponibilité du produit est devenue la météo de sa vie, et la tournée des dealers, son plan de Paris. Il ne peut plus s'en passer, il pense pouvoir s'en passer. Elle et lui forment un vieux ménage, au point que, lorsqu'il est amoureux (Perrin est homosexuel), il se sait polygame, plus dépendant de sa régulière que de son amant d'un jour, et même de son amant supposé de toujours. Surtout que la diacétylmorphine n'est guère aphrodisiaque, bien au contraire, elle provoque la débandade, alors il faut prévoir, choisir entre deux abstinences, la baise entre deux doses, la dose entre deux baises. Et puis, comme les vieux couples, un jour, ils vont se séparer, parce que les histoires d'amour finissent en général. Bien ou mal. Perrin trompe les garçons avec l'héroïne plus qu'il ne trompe l'héroïne avec ses amoureux, ou parfois, si l'occasion se présente, faute de mieux, avec la cocaïne ou le cannabis.

Une vie pornographique n'est pas une confession (les notions de péché ou de culpabilité, voire de moralisation, en sont absentes), mais un récit écrit entre la distanciation que produit l'usage de la troisième personne (Perrin est un autre) et la proximité qu'apporte le lieu où le narrateur semble avoir élu domicile, au coeur des pensées de Perrin. Car Perrin pense, c'est un moulin à pensées, doué pour le raisonnement, doué pour dénicher le paradoxe, pour faire de ce paradoxe une évidence, doué pour tricoter les arguments spécieux qui justifient de ne pas résister à la tentation, assez lucide pour n'y croire que le temps de leur énonciation.

Cette lucidité, mâtinée parfois d'un brin de mauvaise foi goguenarde, écarte ce récit de l'ornière convenue, façon voyage au bout de l'enfer. Comme son nom l'indique, le paradis artificiel n'est pas un enfer, mais un artifice. Et, à force d'exercer son intelligence sur l'examen de sa propre situation, ce Perrin qui nous désespère, qui nous entraîne loin de nous-mêmes dans une dérive qui n'est pas la nôtre, vers un vertige qui nous est étranger, ce Perrin que l'on croit perdu nous surprend par une drôlerie aussi inattendue que percutante.

Mais Perrin et l'héro vont se séparer. L'un des deux proposera à l'autre de rester bons amis, ils vont rester bons ennemis. Il faut être lucide, l'intelligence a ses limites, page 164 : «Il faut qu'il ait vraiment, continûment envie de ne pas prendre d'héroïne parce que c'est le seul mobile pour ne pas en prendre. S'il essaie de raisonner, il tombe toujours du mauvais côté. L'intelligence est une ennemie.» Pas si simple, voyez la page suivante: «Arrêter, c'est aussi une défaite, c'est rentrer dans le rang - avec la dégoûtante satisfaction, la haïssable fierté de rentrer dans le rang. Ne pas être héroïnomane, a-ce jamais été un rêve d'enfant?» Perrin est dépendant de la drogue, certes, mais d'autres le sont de la famille, du travail, du cul, de l'amour, de l'angoisse, de leur psy, cela vaut-il mieux? Peut-on être accro au manque? Sauf que l'héroïnomane a mauvaise presse. D'autres addictions semblent plus politiquement correctes. Alors, va pour le sport : « Le sport est une drogue qui lui donne bonne conscience et dont rien ne l'empêche de se repaître indéfiniment sinon la fatigue et, qui sait? Bientôt l'âge. Mais n'a-t-il pas commis une erreur? N'est-ce pas dans l'autre sens qu'il aurait dû entreprendre son camaïeu, son dégradé de substances addictives? Il a fait tout à l'envers. Il aurait fallu commencer la drogue par le sport et n'arriver que vieux à l'héroïne, quand la nécessité de s'en priver un jour aurait moins pesé.»

En 2010, l'héroïne a tué 43000 personnes dans le monde.

Commenter  J’apprécie          100
Ce qu’aimer veut dire

Sans doute ce roman autobiographique est-il un témoignage touchant du double amour que l'auteur a voué d'une part à son père, l'éditeur Jérôme Lindon, et d'autre part au philosophe Michel Foucault. Pour autant, l'écriture tourne en rond et, aussi sincères les sentiments soient-ils, finit par lasser.
Commenter  J’apprécie          100
Vous les autres

Ce livre ne parle de rien et il m'a été impossible de rentrer dedans. La première phrase du livre est aguicheuse, après ce n'est que déception. Ça ne parle de rien. Lire ce livre est une connerie et une perte de temps. Mais je suis probablement trop con pour comprendre...
Commenter  J’apprécie          90
Je ne me souviens pas

On ne peut pas s'empêcher de penser à Georges Perec qui a écrit l'extraordinaire "Je me souviens" en 1978. Avec "Je ne me souviens pas" Mathieu Lindon s'est lancé dans un exercice assez périlleux mais il l'a assez bien réussit. Certes, il est difficile de mettre ce livre à la hauteur de celui de Perec mais il lui répond, comme en écho.

Avec des phrases ou des paragraphes qui commencent par "Je ne me souviens pas" l'auteur nous emporte dans les méandres de la mémoire, de sa mémoire.

Pourquoi est-ce que nous nous rappelons notre premier amour mais nous ne nous souvenons pas des instants précis, de ce que l'on a ressenti, des fantasmes qui y sont associés, du frisson lui-même?

Ces questionnements reviennent sur un rythme répétitif que j'aime bien. D'ailleurs Mathieu Lindon évoque souvent ses expériences sexuelles comme toutes ses première fois. Mais ce que je préfère ce sont ses interrogations sur le temps qui passe et la vieillesse. Cela sonne juste. Ce sont des réflexions philosophiques sur les non-souvenirs qui restent un prétexte à écrire sur sa propre vie.

Ce texte est beaucoup plus autobiographique que ne l'est celui de Georges Perec qui a une dimension sociologique que l'on ne retrouve pas ici (quoi que). Il est présenté comme un roman alors qu'il ressemble plutôt au récit original d'un homme habité par la conscience de ce qui n'est plus. Ce qui est certain c'est que Mathieu Lindon sait utiliser l'autodérision.





Commenter  J’apprécie          90




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Mathieu Lindon (487)Voir plus

Quiz Voir plus

Quand les enquêteurs parlent...

— Il s’en est fallu d’un cheveu ! Sans son regard rapide, sans ses yeux de lynx, XXX XXXX, en ce moment, ne serait peut-être plus de ce monde ! Quel désastre pour l’humanité ! Sans parler de vous, Hastings ! Qu’auriez-vous fait sans moi dans la vie, mon pauvre ami ? Je vous félicite de m’avoir encore à vos côtés ! Vous-même d’ailleurs, auriez pu être tué. Mais cela, au moins, ce ne serait pas un deuil national ! Héros de Agatha Christie

Arsène Lupin
Hercule Poirot
Rouletabille
Sherlock Holmes

13 questions
46 lecteurs ont répondu
Thèmes : romans policiers et polars , humour , enquêteursCréer un quiz sur cet auteur

{* *}