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Critiques de Maud Simonnot (212)
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Le goût de la fôret

Une compilation de textes qui permet de découvrir des auteurs et des œuvres.

Et ce petit livre m'a permis aussi de connaître cette collection.
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L'heure des oiseaux

L'île de Jersey a un passé bien sombre. J'avais été bouleversée par la lecture de 𝑪𝒉𝒖𝒓𝒄𝒉𝒊𝒍𝒍 𝒎'𝒂 𝒎𝒆𝒏𝒕𝒊 𝒅𝒆 𝑪𝒂𝒓𝒐𝒍𝒊𝒏𝒆 𝑮𝒓𝒊𝒎𝒎 où j'ai appris les 6 années d'occupation, cette Histoire abominable si peu connue.

Avec ce livre, c'est la découverte de l'orphelinat du Haut-de-la-Garenne, fermé en 1989. En 2008 éclate le scandale de l'ancien orphelinat de Jersey dans lequel il y aurait eu des maltraitances, des disparitions d'enfants, des sévices physiques et sexuels commis par les employés et des personnes influentes de l'île entre les années 1960 et 1980. Pourtant point de condamnation ! Les auteurs et les Jersiais ont choisi de se taire.. L'affaire a tourné court !



Ce roman choral entre fiction et réalité. L'auteure s'est inspirée de faits authentiques. Des chapitres très courts se succèdent. D'un côté, nous suivons une jeune ornithologue qui cherche à connaitre l'histoire de son père qui à la suite d'une émission sur ce sujet (« Jersey, l'orphelinat de la honte » sur Arte en 2020) sombre dans l'angoisse. de l'autre, une petite fille qui tente de survivre dans cet orphelinat, en transformant cette méchanceté, ces sévices, la peur en quelque chose de beau grâce à la nature, les oiseaux, le ciel, la mer, son imaginaire. Il y a aussi un vieil ermite qui lui amène du baume au coeur. Qu'elle fut courageuse cette petite fille !

Un tel vécu est difficile à lire et surtout à concevoir. Maud Simonnot le raconte avec énormément de pudeur. Point de voyeurisme.

L'écriture m'a semblé froide dans les premiers chapitres. Puis, elle devient poétique, musicale, douce. La nature tient une énorme place dans cette lecture, ce qui contraste avec l'horreur et la noirceur du sujet.

J'aurais aimé que l'enquête soit plus poussée, en savoir plus sur Simon, sur les soeurs (l'intendante et l'institutrice).



Leslie/Lily 8 ans, et son petit frère 3 ans fendent le coeur. Comment des adultes peuvent faire subir autant d'atrocités à des enfants ? Pourquoi personne ne réagit ? Pourquoi cette omerta ?Un beau et très émouvant livre que je vous recommande.
Lien : https://www.plkdenoetique.co..
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L'heure des oiseaux

Ce roman est très poétique et d’une infinie tristesse. On s’attache très vite aux personnages. Il est très dur de ne pas le lâcher.

L’atmosphère est remplie de nature, d’animaux et on s’extasie de la vision du monde aux travers des deux personnages principaux. L’écriture sublime permet de suggérer l’indicible sans qu’il soit décrit.

Une magnifique lecture.
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L'heure des oiseaux

la petite fille falaise oublie ses ailes

un ermite accusé s’exile plus loin de la bassesse

l’orphelinat de sévices déborde

des langues tues pourtant savent

la protection aux puissants les enfants saturent du poids des hommes faibles

des désirs sans vocation main devraient fondre dans les bois

les oisillons à gorges blessés dénoncent à plusieurs décennie

un petit garçon a oublié

sa sœur transformée lui chuchote des mots d’amour à travers fosse commune

un jour se raconte les déchirures

la mer ne protège pas les secrets si les langues déchaînées

il faut dire protéger il faut envelopper

les oiseaux construisent des chants pour enfants lacérés

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L'heure des oiseaux

De son enfance à l'orphelinat de Jersey dans les années 50, il n'a plus aucun souvenir. Soixante ans plus tard, un prénom lui revient en mémoire Lily.

Sa fille décide de se rendre sur l'île pour mener son enquête et découvrir le passé de son père.



Confrontée à des habitants au silence coupable, elle finira par lever le voile sur l'histoire sordide qui entoure l'établissement et sur cette mystérieuse Lily.



Lily, cette étrange petite fille qui protège le Petit et qui s'évade dans la forêt pour oublier un quotidien violent. Elle virevolte, elle danse avec les arbres, écoute le chant des oiseaux, rencontre l'ermite de l'île. Elle fuit un quotidien sordide. Jusqu'au jour où le malheur frappera.



En s'appuyant sur le fait divers de l'orphelinat du Haut de la Garenne, l'auteure explore le monde de l'enfance.



Un roman poétique et parfois brutal où la nature est omniprésente.



Ce roman est un bijou. Il laisse mon cœur en miettes...



Une lecture que je vous recommande.
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L'heure des oiseaux

Au fil des chapitre, l’on suit l’histoire de deux points de vue, celui de Lily et le Petit, deux orphelins, puis d’une jeune femme, qui soixante ans plus tard va enquêter sur le passé de son père qui aurait connu cet orphelinat.

Lors du point de vue de Lily, l’histoire de l’orpheline va peu à peu s’éclaire avec les découvertes de la narratrice adulte.

C’est un texte beau et plein d’émotions, dont la lecture m’a tenu captivée. Le sujet abordé est difficile, mais il est traité avec finesse, et l’horreur n’est jamais décrite explicitement. Lors de ma lecture, j’ai retrouvé le plaisir doux-amer que j’avais ressenti lors de ma lecture de Elle s’appelait Sarah lorsque j’étais en troisième.

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L'heure des oiseaux

Une belle plume parfois poétique pour décrire l'horreur, la monstruosité, l'inimaginable. Lily raconte, en alternance, dans des chapitre courts, à petite dose, le quotidien de ces enfants placés, oubliés. Le silence des habitants, des employés du lieu....encore bien des années après sa fermeture.

Le rêve, l'imagination, le repli sur soi jusqu'à l'oubli seront la protection, l'armure,, l'espoir de la fuite, d'une vie ailleurs sur la note musicale du chant des oiseaux.

Un livre court aux saveurs amères sur une réalité plus que dérangeante....
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L'heure des oiseaux

Sur l'île de Jersey, un orphelinat est tristement connu pour avoir fait subir à de nombreux enfants diverses violence dans l'après guerre. Dans ce roman, la narratrice prend le cap vers Jersey en quête d'une verité car sa famille à un lien avec cette terrible histoire.

Dans son nouveau roman, Maud Simonnot nous emmène à nouveau au coeur d'une Île du nord. Avec son écriture poétique et flottante, nous en apprenons plus sur ce fait divers et sur la raison du silence des jersiais. Nous rencontrons des personnages touchants, en voyageant entre deux époques au coeur d'une nature omniprésente avec sa mer et ses oiseaux.

J'ai tout de même trouvé que la "chute" sur le dernier chapitre était en trop, pas très cohérente et sortie de nulle part. A vous de vous faire un avis ! Une auteure à suivre néanmoins.
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L'heure des oiseaux

Une jeune femme de 40 ans se rend sur l'île de Jersey pour enquêter sur le passé de son père qui a été pensionnaire à l'orphelinat de la honte.

Le brouillard se lève petit à petit sur l'histoire de son père et de Lily, pensionnaire également.

Un récit tout en finesse et en tendresse.

Encore un très beau roman de Maud Simonnot.
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L'Enfant céleste

Je découvre ce livre dans le cadre de la rentrée littéraire, C'est bien écrit, très poétique, c'est touchant de voir cette mère faire ce qu'elle fait pour son garçons mais il y a quelque chose qui manque. Je ne me suis pas embarquée dans cette histoire, dommage !
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La nuit pour adresse

Comme ces sortes d’origami japonais qui se déplient au contact d’un ­liquide et deviennent peu à peu une fleur, un jardin, un monde de papier, La Nuit pour adresse trouve en son personnage principal un fameux révélateur pour déployer à nouveaux frais le Paris mythique des années 1920.


Lien : http://www.lemonde.fr/livres..
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L'heure des oiseaux

L’heure des oiseaux est un livre extrêmement court et infiniment triste. Jersey sert de décor à une histoire fictive mais qui a un réel accent d’authenticité. Le récit alterne deux époques dans de très brefs chapitres : une qui date de soixante ans et qui raconte l’histoire de Lily et du Petit (respectivement 8 et 5 ans), abandonnés, oubliés dans un orphelinat de l’île. Comme tous les autres pensionnaires, ils subissent des violences physiques et psychologiques. Un jour le scandale éclate mais l’affaire est étouffée « au nom d’un principe absolu : la discrétion est l’ingrédient essentiel de la prospérité d’un paradis fiscal. » Et il y a aussi l’enquête actuelle de la narratrice : elle débarque sur l’île à la recherche des souvenirs de son père, hanté par une mémoire incomplète et tourmentée. Lui aussi a séjourné à l’orphelinat. Elle se heurte au mutisme des habitants et des témoins de cette période, plus enclins à enterrer un passé qu’à faire éclater la vérité : « Sous les banques et les tapis de primevères dorment le sang, les larmes et les anciennes peurs. L’île aux Fleurs cache la mort dans ses entrailles. »



L’horreur (sans trop de détails heureusement) est palpable à chaque page, pesante, étouffante. L’atmosphère, fort sombre, contraste cependant avec des instants de grâce. La présence de couleurs, d’odeurs, de gazouillis apporte un peu de baume à la vie misérable de Lily, à son quotidien sordide. L’enfant que la narratrice, ornithologue, présente « comme un oiseau en cage« , se connecte à la nature et surtout aux nombreux oiseaux qui « lui font fête » et mangent dans sa paume.



Les réponses à la quête de la narratrice semblent parfois trop faciles (mais peut-être que certaines consciences en fin de vie doivent être soulagées !), personnellement j’aurais aimé un peu plus de détails. Et même si la transidentité de Lily ne semble pas nécessaire, le récit est bouleversant, déchirant. Il souligne la noirceur de certains êtres inhumains, leur lâcheté, mais aussi et surtout la force des sentiments. Le lecteur éprouve un immense chagrin et une sensation de gâchis face à une enfance outragée et piétinée ainsi qu’une admiration sans borne devant l’amour inconditionnel des deux enfants dont l’un réussit à sauver l’autre, au péril de sa vie.



À voir : le documentaire d’ARTE sur Jersey, l’orphelinat de la honte diffusé en 2020 et disponible jusqu’au 11 décembre 2022.
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L'heure des oiseaux

Inspiré de très sombres faits réels, ce court roman est aussi et malgré tout, empreint de poésie. Une fois ouvert, on ne le lâche qu'à l'ultime mot. Le cœur empli d'effroi et de tristesse à la pensée de toutes ces victimes qui, avec un début de vie bien malheureux, connaîtront la cruauté et l'innommable.
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L'heure des oiseaux

Je viens peine de refermer ce livre, et j'ai envie de pleurer.



Dans le cadre des études de l'année dernière, nous avons dû choisir un livre de la rentrée littéraire. Une de mes amies avait choisi celui-ci. À la façon dont elle m'en a parlé, ça m'a tout de suite donné envie de le lire. Pourtant, ça fait presque un an qu'il traîne dans ma bibliothèque...



Les chapitres sont très courts et sont entrecoupés entre l'histoire de Lily et de la narratrice. Il s'agit d'un puzzle, d'une enquête, où il faut tout reconstituer, morceau par morceau, dans un ordre non-chronologique. Les révélations font autant de mal à la narratrice qu'à nous, lecteurs. C'est poignant, douloureux, sombre et chaque page nous enfonce un peu plus dans l'horreur.



Ce qui a failli m'achever, ce sont bien les sources à la fin, qui ont prouvé que si les personnages n'ont pas existés, l'orphelinat, oui.



Une descente en enfer douloureuse mais qui ouvre les yeux. Merci pour cette œuvre.
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L'heure des oiseaux

J'ai lu en une soirée "L’heure des oiseaux" de Maud Simonnot paru aux éditions de l'Observatoire. Ce fut une lecture poignante et j'y ai découvert l'horrible histoire de l'orphelinat de Jersey.



En 1959, à l'orphelinat, Lily, qui puise son courage dans le chant des oiseaux, et le Petit subissent brimades et abus en tout genres.

Soixante ans plus tard, une jeune femme arrive sur l’île afin d'enquêter sur le passé de son père.



Un roman très bien écrit. Un récit partagé entre passé et présent. L'écriture est délicate et lumineuse. Impossible de rester indifférente aux sorts de ses enfants.
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L'heure des oiseaux

Sur la forme le livre alterne un chapitre qui nous raconte l'histoire de Lily et du Petit dans cet orphelinat de la honte sis sur l'île de Jersey, fermé dans les années 80 et un chapitre qui nous relate la recherche d'une jeune femme qui se rend sur l'île pour enquêter sur le passé de son père. C'est désormais une structure classique pour faire évoluer en parallèle un événement historique réel et une recherche actuelle, menée par un personnage fictif, qui forcément est en lien avec ce passé. L'intérêt de ce procédé est d'alléger la tension sur cette histoire nauséabonde. Le livre prend parfois la forme d'un documentaire et les faits relatés sont bien réels.



Les oiseaux sont les bulles des respirations pour les enfants de l'orphelinat, l'ermite si injustement accusé et maltraité, le père admirateur de Messiaen le musicien qui a créé un langage des oiseaux et enfin la narratrice qui est sous leur charme. "Je repense au mystère de la transmission entre génération, est-ce que j'avais hérité de mon père mais aussi indirectement de cette enfant morte il y a 60 ans et dont je me sentais si proche. Et j'ai trouvé encore plus beau que ce qui nous relie soit les chants d'oiseaux."

L'heure des oiseaux, au petit matin, sera l'heure de la délivrance pour Lilly... Les êtres les plus fragiles ou différents sont souvent persécutés et leur salut vient de leur liberté ou de leur capacité à voir la beauté. Bien sûr ce n'est pas suffisant pour survivre.

Voilà une histoire poignante. Comme souvent la réalité dépassant la fiction, ce sont bien malheureusement des histoires de maltraitance d'enfants qui devaient être protégés, qui se sont répétées au 20 siècle, dans un silence complice et une indifférence coupable. Une écriture délicate pour un sujet qui ne l'est pas.

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L'heure des oiseaux

Une femme arrive sur l'île de Jersey pour enquêter sur l'orphelinat dans lequel a séjourné son père et sur les crimes qui ont été commis. Bien sûr qui dit orphelinat sous entend crimes sexuels, enfants abusés et forcément les anciens employés seront taiseux et l'île battue par les vents gardera ses secrets. Voilà pour les clichés inévitables rencontrés dans cet opus du reste joliment écrit, qui se lit facilement, agréablement mais soit !

La construction qui alterne un chapitre à l'époque des enfants, un chapitre de nos jours est sans surprise. Au terme de 147 pages, je me demande ce qu'il m'en restera.
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L'heure des oiseaux

J’étais pressée de lire ce livre et je le finis malheureusement déçue. Une enquête sur un événement passé, la révélation d’un scandale, tout était réuni pour me plaire. Pourtant à vouloir multiplier les sujets l’auteure m’a perdue. Les chapitres s’enchaînent beaucoup trop vite et on a pas le temps de s’attacher aux personnages. Pire malgré le sujet grave des maltraitances dans les orphelinats, l’écriture manque d’émotion. J’ai aussi regretté la rapidité avec laquelle l’héroïne trouve des réponses quand de longues enquêtes n’ont rien révélé. Dommage, je suis passé à côté et ce roman ne m’a pas emportée.
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L'heure des oiseaux

Ile de Jersey, 1959, Lily, 8 ans, vit dans un orphelinat où règnent les mauvais traitements et les sévices. L’enfant parvient à endurer cela grâce au chant des oiseaux, à la beauté de la forêt et à son amour pour le petit.



Soixante ans plus tard, une jeune femme vient sur l’île pour mener l’enquête sur les origines de son père. Il aurait séjourné à l’orphelinat avant d’être envoyé en France en 1959 où il sera adopté. La jeune femme va rapidement se heurter au silence des habitants qui ne veulent pas raviver les souvenirs des violences subies par les enfants de l’orphelinat. La tranquillité de Jersey doit être préservée. « Au nom d’un principe absolu : la discrétion est l’ingrédient essentiel de la prospérité d’un paradis fiscal. » Mais la jeune femme ne compte pas en rester là.



Maud Simonnot nous entraine sur l’île de Jersey après nous avoir fait découvrir l’île de Ven en mer Baltique dans son merveilleux premier roman « L’enfant céleste ». De courts chapitres alternent entre le passé et le présent, entre la lumineuse et vive Lily et la narratrice en quête de vérité. Toutes les deux ont en commun l’amour des oiseaux : Lily ne cesse de s’émerveiller de leurs chants, la narratrice est ornithologue. Comme dans son premier roman, Maud Simonnot prête une grande attention à la nature, ses descriptions sont encore une fois sensibles et poétiques. Une grande douceur se dégage de la nature, source de consolation pour Lily face à la brutalité des hommes. Le sujet traité, inspiré de faits réels, est extrêmement douloureux mais l’autrice n’en rajoute pas dans le pathos, son texte est sobre et juste.



Avec « L’heure des oiseaux », Maud Simonnot confirme son talent entre infinie délicatesse, poésie, économie des mots et beauté de la nature. Un très beau texte aux personnages touchants.
Lien : https://plaisirsacultiver.com/
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L'heure des oiseaux

L’heure des oiseaux de Maud Simonnot



C’est un tout petit livre que celui de Maud Simonnot, mais combien il restera marqué dans ma mémoire. Nous sommes en 1959, sur l’ile de Jersey à quelques encablures de Granville. Jersey c’est le paradis des millionnaires, de tout ceux qui fraudent le fisc sur la planète. Dans cette île anglo-normande d’où la référence à Granville, c’est aussi dans cet écrin de verdure, celui d’un orphelinat du Haut de la Garenne, qui dans les années 1950 à sa fermeture en 1986, a été le théâtre d’agressions sexuelles pédophiles, dans des pièces secrètes en sous-sol. A sa fermeture en 1986 la police découvre un fragment de crâne d’un enfant. A partir de cette découverte, des témoignages de plus de 160 personnes révèlent avoir été physiquement et sexuellement abusées par des personnes invitées par les responsables de cet orphelinat pour assumer leurs déviances sexuelles . Une partie du gouvernement de l’ile essayera d’étouffer l’affaire, lit-on dans un article du Monde du 1 juin 2021 : révélant que lorsque que Graham Power s’est saisi de l’affaire il a été à sommé de s’occuper des affaires courantes et de ne pas faire de vague. Evidemment, il sera limogé. Mais revenons à ce livre L’heure des Oiseaux de Maud Simonnot en suivant Lyly et Simon qui comme l’indiquera à la fin de son ouvrage sont des personnages fictifs dont leur histoire est librement inspirée des faits réels et des informations provenant d’articles de presse, de livres, de documentaires sur ce sujet. Pour survivre à la cruauté des responsables de cet orphelinat, Lily puise tout son courage et Dieu sait qu’il lui en faudra, dans le chant des oiseaux et en se liant d’amitié lorsqu’elle s’échappe de l’orphelinat, au risque de sanction les plus terribles, avec un vieil ermite vivant de la nature au fond d’un bois et en donnant un amour inconditionnel au Petit qui sera en fait Simon. Soixante plus tard, une jeune femme se rend sur l’ile pour enquêter sur le passé de son père. « Le jour où je suis arrivée dit-elle sur l’ile, il neigeait. J’avais rêvé d’azur, de voiliers et de soleil couchant. J’ai débarqué en pleine tempête dans un endroit où personne ne m’attendait. » Par facilité elle choisit un vieil hôtel dans un port Sud de Saint-Hélier, à quelques kilomètres du lieu du crime. « Dès le lendemain, j’ai voulu voir l’orphelinat. Une immense bâtisse victorienne en granit, rendue plus lugubre encore par son histoire et le fait que depuis des années elle est abandonnée aux vents et aux dégâts du temps. » Un des orphelins, parmi les témoins les plus important du procès avait souhaité voir démolir cet endroit symbole de son traumatisme. Dans ce sombre bâtiment bordant la forêt à la sortie du village des dizaines d’enfants placés par l’Assistance publique avait subi l’inavouable ; maltraitances physiques, humiliations, privations de nourriture de soin, punitions et sévices sexuels. Tout avait débuté en 2008 lorsqu’on avait dégagé les restes d’un corps enterré dans une cave de l’orphelinat sous une dalle de béton. Un appel téléphonique anonyme ayant précisé au commissariat l’emplacement des ossements. Les policiers ont tenté de dresser la liste des personnes impliquées et celle des victimes. L’une comme l’autre fût difficile à établir : de l’orphelinat fermé en 1986 on n’avait conservé aucun registre des employés ni des enfants. « En outre la police locale qui se divisait entre une police dite officielle et une police honorifique constituée de connétables, centeniers et vingteniers , des citoyens élus depuis le XIVe siècle par les paroissiens pour le maintien de l’ordre, débordée par une si grosse affaire , n’avait rien fait dans les règles. » Les preuves ont été égarées, les analyses et témoignages contredits, les informations confidentielles divulguées, des témoins intimidés et comme je l’ai dit plus haut, le chef de la police dont l’intégrité gênait les notables locaux, limogé. Dans l’ile Britannique l’onde de choc s’éteignit aussi vite qu’elle s’était levée et le baillage de Jersey put retrouver sa légendaire tranquillité, ses banques et son bocage verdoyant. Paragraphe par paragraphe en alternance, nous suivons les démarches conduites par cette jeune femme sur les traces de son père et celle de Lily, une très jeune enfant beaucoup plus mure pour son âge, qui comprendra bien avant tout ce monde les dangers dont elle va devoir faire face et notamment pour protéger le Petit, dans cet enfer que fut cet orphelinat à Jersey. L’on ne peut, ne pas faire référence à l’enquête de la commission CIASE, révélant que 216 000 mineurs ont été victimes de prêtres, de diacres et religieux depuis 1950. Grâce à l’écriture de Maud Simonnot, nous passons si j’ose dire de l’ombre à la lumière. L’ombre : celle obscure de cet orphelinat : la recherche des victimes mais aussi celle des auteurs leur interpellation. Auteurs des faits qui ont su se draper dans leur honorabilité séculaire. La lumière : celle de la poésie de la campagne, des bords de mer, celle de la rencontre avec ce vieil ermite et celle de la musique des chants des oiseaux narrée avec délicatesse par Maud Simonnot. L’heure des Oiseaux de Maud Simonnot, je vous invite à le découvrir pour ne pas oublier les enfants de cet orphelinat. Bien à vous.

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