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Citations de Mélanie Fazi (275)


L’ange de pierre me couvait d’un regard bien­veillant. Les ailes sagement repliées dans le dos, mais légèrement écartées, comme sur le point de se déployer. Pour m’inviter dans leur étreinte accueillante. Pro­messe de consolation s’il refermait sur moi ces lourdes ailes. S’il baissait sur moi ce visage jumeau du mien. Comme s’il pouvait arrêter la progression de la bête invisible en moi, qui me rongeait déjà sous la surface.
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Ton visage se détend lorsque le vin répand dans ton corps une chaleur sublime. Je te vois pincer les lèvres d'un air connaisseur, traquant l'arrière-goût sur ton palais. N'est-ce pas que le raisin et le nectar se marient à la perfection? Comme une dernière touche de miel sur un dessert déjà succulent. Et à travers cette saveur moelleuse et parfumée, tu cherches l'écho d'une autre, peut-être un breuvage dégusté au cours de tes voyages. Et voilà qu'une bulle de souvenir remonte à la surface pour éclater à peine surgie, non sans t'avoir tiré un sourire, spectre d'une joie passée.

("Mémoire des herbes aromatiques")
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Le choix du motif (du tatouage) n'a jamais rien d'anodin, c'est un geste porteur de sens. Témoignage d'un instant qui vous accompagnera toute votre vie durant. On le choisit comme une profession de foi, un totem ou un blason. Un corps, on naît avec, mais rien n'empêche d'agir sur lui.

("Serpentine")
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Le flot de whisky était venu à bout de sa résistance, abattant une par une les barrières qu'il dressait entre lui et le monde.
- Ghost Town Blues -
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Mélanie Fazi
On passe tellement d'années à chercher le sens de sa vie.
Pourquoi pas, ensuite, chercher un sens à sa mort.

[Extrait de Nous reprendre à la route]
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Ceux qui doivent, pour survivre, accrocher le regard. Chacun avec ses armes. Et d'une personne à l'autre, les chances ne sont pas égales. L'un suscitera la sympathie, l'autre n'inspire que le dégoût. les dés sont pipés d'avance.
(Extrait petit théâtre de rame)
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Je n'ai pas envie de parler aux autres, pas ce soir. Ce n'est pas que je sois du genre sauvage. Mais je sais qu'il va se passer quelque chose, cette nuit, dont je ne sortirai pas indemne. Et si j'étais déçue ? Et si, à la vue de la femme qui va se tenir sur cette scène, la seule pensée qui me vienne à l'esprit était : alors c'est seulement ça, Matilda Cross ?
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Tu comprends maintenant ce qu'ils viennent tous chercher ici ? Le souvenir du temps où le vieux pays nous appartenait, où nous étions le centre de toutes les croyances. Pour Prométhée, la mémoire d'un temps d'avant le vol du feu, d'avant le supplice de l'aigle. Toi, Ulysse, tu entends claquer les voiles gonflées de ton navire. Ta peau retrouve la mémoire délicieuse des embruns. Tu ne t'es jamais remis d'avoir dû toucher terre au bout de ton périple. Avoue que tu n'as pas aimé voir la traversée prendre fin. On s'enivre vite de ne plus connaître d'attache.
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Ses histoires étaient parfois cruelles. J'ai appris depuis que la vie sait l'être aussi.

"Swan le bien nommé"
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Je fais ma Shéhérazade, mais en négatif, a-t-il ironisé. Moi, je vole les histoires pour survivre. Regarde bien, il y en a une différente sur chaque page. Jamais deux fois la même : toute une vie derrière chaque dessin.
[dans « Serpentine »]

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Si l'on pouvait ensorceler des humains en ciblant d'aiguilles une poupée de cire, comme elle l'avait vu faire dans un film, alors il était sûrement possible, pour qui s'y connaissait en arts occultes, d'influencer le temps.
Croire à une malédiction, c'était s'accorder le droit de croire aussi à l'antidote.

[Extrait de Le faiseur de pluie]
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L'espoir vous mine plus sûrement que l'oubli.
(Dans "Elégie")
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Si j’ai écrit et publié deux romans, c’était pratiquement par accident et je n’ai jamais été tentée de recommencer depuis. Cette forme-là n’a rien de naturel pour moi : pourquoi dire en trois pages ce qui tient si efficacement en deux lignes ? Mon propre plaisir d’écriture est là, dans la concision, la suggestion, le fait de semer le trouble chez le lecteur puis de m’en aller sur la pointe des pieds pour tout reprendre ailleurs.
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Le remords n’est qu’une invention des morts, leur petite vengeance mesquine. Parce qu’ils ne supportent pas l’idée d’être oubliés. C’est terrible de penser que le monde continuera sans vous. Qu’on peut mourir sans que ça change quoi que ce soit à l’ordre des choses, quand on aimerait tellement se croire irremplaçable.
[dans « Le passeur »]

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Le gamin n'en croyait pas ses yeux. À peine débarqué au milieu de nulle part, il se faisait offrir à boire par le morceau de chair fraîche le plus appétissant qu'il ait jamais vu. Je lisais dans ses yeux une certaine répugnance vis-à-vis de l'alcool, fruit d'une éducation puritaine sans doute. Mais il ne pouvait pas courir le risque d'une humiliation. Plutôt trahir ses convictions que de se faire traiter par elle de buveur de jus de fruits. D'un geste indécis, il a porté le verre à ses lèvres et à failli s'étrangler dès la première gorgée.

[Extrait de Ghost Town Blues]
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C'est dangereux, par ici, d'avoir l'air innocent. Le meilleur moyen d'attirer l'attention.
(Dans "Ghost Town Blues")
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Croire à une malédiction, c'était s'accorder le droit de croire aussi à l'antidote.
(Dans "Le faiseur de pluie")
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C'est triste, une maison vide, triste et fragile. Une coquille creuse qu'on menace de briser en marchant dessus. Ils avaient vu une maison qu'on vidait comme on dépouille un cadavre encore chaud, sans pudeur aucune, avant que l'esprit quitte le corps pour de bon. [Le faiseur de pluie]
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Je les ai regardés rassemblés au bord du terrain vague, les plus petits assis dans l’herbe jaunie par le soleil, et j’ai jugé le moment bien choisi pour aller chercher Palmer.
Leurs réactions, je les connaissais d’avance : les exclamations fusaient de toutes parts quand ils me voyaient revenir accompagné d’un ours. C’est qu’ils n’avaient pas dû en voir beaucoup.
[...]
Onze ans, pas de toit fixe et je promenais un ours avec autant de désinvolture que si je sortais un caniche. Et la bestiole m’obéissait au doigt et à l’œil.
Les gamins en étaient verts de jalousie.
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Je me ferai phénix, esprit du feu, je me fondrai dans la fumée, je me disperserai aux quatre vents. (...)
L'heure de la libération, enfin.

[Extrait de Rêves de cendres]
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