AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Mélanie Fazi (275)


p.114.
on jalouse par réflexe le sort du voisin pour oublier le malaise qui nous colle à la peau.
Commenter  J’apprécie          80
‘Je prends racine.’
Puis il avait fermé yeux et laissé le cocon végétal l’envelopper. Écorce et feuillage contre sa peau, tiges qui le frôlaient doucement. Le souffle du vent à ses oreilles. S’il restait immobile assez longtemps, des vrilles s’enroulaient autour de lui pour se glisser dans sa bouche ou ses narines. Il les acceptait sans broncher, toujours plus concentré. Son cœur paraissait ralentir.
Et la terre l’accueillait.
(...)
Alors il se déployait sous la surface. Loin en dessous de l’herbe, du jardin, de la vieille maison. Comme s’il lui poussait à son tour des racines : une vie cachée, loin des regards. (...) C’était comme plonger les mains dans l’océan et deviner l’immensité qu’on effleurait à peine.
Il y avait tant de choses là-dessous. Tant de choses cachées.


[extrait de « Dragon caché »]
Commenter  J’apprécie          80
Est-ce qu'on peut, une fois de temps en temps, abaisser ses barrières et se montrer nu, tel quel, sans que ça revienne à donner les armes qui nous feront le plus mal?

"Trois renards"
Commenter  J’apprécie          80
Elle s'est remise à chanter au son de la musique crachée par les écouteurs. Enfin, chanter est un bien grand mot. Léonore glapit comme une banshee qui aurait pris des cours de chant chez Robert Plant.

"Nous reprendre à la route"
Commenter  J’apprécie          80
[...] mais elle est déjà un écrivain à part entière, avec son écriture, ses thèmes, ses obsessions, en un mot sa "patte", et il devrait être interdit d'être si doué avec si peu d'expérience ; moi qui vous parle, je trouve ça vexant.
(Préface de Michel Pagel).
Commenter  J’apprécie          83
Quelle leçon tirer d'une épreuve qui glisse sur vous pour vous laisser seulement un peu plus vide ?
Commenter  J’apprécie          80
Gare de l'Est. Je n'aime pas cette station. Les murs orange, c'est d'un malsain. Et puis cet escalier planté au milieu du quai. Je n'aime pas les escaliers, on ne sait jamais trop où ils mènent, et celui-là je ne l'ai jamais emprunté. [Petit théâtre de rame]
Commenter  J’apprécie          80
On vit parfois des révolutions tranquilles sous les yeux des autres, à leur insu.
Commenter  J’apprécie          70
Fixant du regard l'étoile dans ma paume, me voilà soudain enveloppée de fantômes. Pas juste entourée, enveloppée comme d'une brume douillette. Le souffle des disparus, les grands-parents, ma tante Agnès, d'autres encore que je n'ai pas connus, tous venus accueillir mon enfant à naître. Ronde des générations d'avant, à peine une caresse, aussitôt repartis.
Commenter  J’apprécie          70
D’abord, ouvrir les yeux. Mes paupières pèsent une tonne. Chercher une raison de me réveiller pleinement. Et la chercher longtemps.
Plus tard, assise au bord du matelas. En équilibre entre vertige et nausée. Tout mon corps proteste. Résister contre la voix qui m’appelle à l’oubli.


[extrait de « Miroir de porcelaine »]
Commenter  J’apprécie          70
C'est tellement plus facile de se résigner. Plus facile que de continuer à lutter.L'espoir vous mine plus sûrement que l'oubli.
Commenter  J’apprécie          70
C’est terrible d’être un monstre et de ne rien pouvoir y changer. Qu’est-ce qui reste d’humain en moi si je ne peux même pas pleurer mes morts ?
Commenter  J’apprécie          70
C'est chaque fois pareil : j'essaie de mémoriser ce que l'instant a de spécial, trouver une métaphore qui dise ce moment-là. Peine perdue. Je pense : serpent, ver de terre, bête surgie de sa tanière, et je retombe dans les clichés.
Le comble pour un photographe.

[Extrait de Petit théâtre de rame]
Commenter  J’apprécie          70
"S'il te plaît, dessine-moi une pulsion."

[Extrait de Serpentine]
Commenter  J’apprécie          70
C'est si facile de devenir une épave. Avec le chagrin pour alibi, tout devient permis.
Commenter  J’apprécie          70
Une page dont le contenu, un peu plus tard, irait remplir le livre vierge de Copeland Falls. Une fois le festin digéré, les prédateurs repus. Alors Deanna s'en irait rejoindre les autres ombres, celles dont les souvenirs des voyageurs ont repeuplé la ville. [Ghost Town Blues]
Commenter  J’apprécie          70
J'ai six ou sept ans, je suis une petite fille discrète et imaginative qui aime la lecture et le dessin. L'un de mes plus grands plaisirs consiste à rester dans ma chambre pour passer des heures à dessiner, à lire – puis, plus tard, à jouer aux jeux vidéo sur l'Amstrad que je recevrai pour ma première communion. Certains jours, l'été en particulier, on vient me chercher pour me dire qu'il fait beau dehors, que je dois sortir jouer, que je ne dois pas rester enfermée en permanence. Mais l'extérieur m'ennuie ; je suis tellement mieux là, dans ma bulle. Il règne un tel calme quand je suis seule, quand je n'ai pas l'impression que les adultes me gardent constamment à l'œil. Je ne fais pas de bêtises, rien de répréhensible, simplement je me sens plus tranquille quand personne ne me regarde.
J'entendrai souvent dire, au cours de ma vie, qu'il ne faut pas "rester enfermé". Je ne comprendrai jamais pourquoi cette idée prend pour les autres une telle valeur d'évidence.
Commenter  J’apprécie          60
C'est curieux, quand j'y pense, l'idée même d'un train de nuit : voyager endormi pendant que l'univers bouge autour de soi. On se déconnecte quelques heures, on abdique en laissant les autres faire le travail. Partagé entre le sommeil, la vibration qui nous berce et l'envie d'enregistrer toutes ces sensations, les kilomètres de rail, la conscience du monde qui défile là-dehors.
[Le train de nuit]
Commenter  J’apprécie          60
J'ai appris que l'autisme n'était pas, comme on le suppose souvent à tort, un retrait total de la réalité, mais plutôt (en tout cas pour la partie "Asperger" du spectre), une conscience suraiguë de tout ce qui entoure l'individu concerné et une difficulté à hiérarchiser les informations trop nombreuses - une façon d'être trop présent au monde pour l'habiter sereinement, pourrait-on dire.
Commenter  J’apprécie          60
Fermé sur sa propre douleur, on oublie vite ce qui nous entoure.
Commenter  J’apprécie          60



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Mélanie Fazi (686)Voir plus

Quiz Voir plus

Honoré de Balzac 📙📙

Quel est le nom de l'ensemble de l'oeuvre imaginé par Balzac ?

Les Rougon-Macquart
La Comédie Humaine
Les Thibault
À la Recherche du Temps Perdu

12 questions
6 lecteurs ont répondu
Thèmes : culture générale , écrivain , littératureCréer un quiz sur cet auteur

{* *}