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Citations de Michel Tremblay (478)


"(...) des cas comme moi (...), vous en opérez un par semaine... mais vous, vous personnellement, avez-vous déjà essayé de vous promener pendant des mois avec une bouilloire qui siffle dans votre tête pour voir comment on peut se sentir ?
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Surtout ne pas paniquer, ne pas se laisser aller à la peur irraisonnable qui fait perdre le contrôle - même aux control freaks comme lui - et parfois faire des gestes qu'on regrette par la suite... il se souvint d'avoir lu quelque part que Van Gogh se serait peut-être coupé l'oreille à cause d'un acouphène, justement, et il se vit en train d'essayer de retrancher de sa tête ce son abominable. la douleur que ça avait dû être ! Le désespoir, aussi, d'un homme qui en est rendu là !
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Une chose insolite se produit alors. Aussitôt que Régina s'installe sur le banc du piano, un changement notable s'opère chez elle, quelque chose de subit et de radical... Ses gestes deviennent plus coulants, sa main caresse le bois verni.. et c'est avec une fébrilité très palpable qu'elle ouvre le cahier de musique qui se trouve devant elle. Elle le lisse lui aussi du plat de la main...
Elle se tourne vers sa petite-nièce.
"C'est du Schubert. Connais-tu ça, Schubert ?"
Le visage de la vieille dame est transformé. Ce même monsieur est donc une sorte de dieu qu'elle vénère sans condition? ...
Les minutes qui suivent sont d'une telle beauté que Rhéauna reste rivée à son siège. Elle n'a jamais entendu un piano de sa vie, elle ne connaît rien à la musique, mais ce que les doigts de sa grand-tante Régina produisent au contact des touches blanches et noires du clavier, ce bonheur presque insoutenable dont elle ne soupçonnait pas l'existence, cette force irrésistible qui la brasse tout en la caressant, la transporte de bonheur. Qui aurait cru qu'autant de beauté se cachait chez la tante Régina, le paquet de nerf que toute la famille redoute, la colérique qui n'accepte pas la contrariété, cette personne menue et de toute évidence fragile qui ignore tout des enfants; qu'elle possédait l'un des plus grands secrets de l'univers? Et qu'elle le garde caché ici, entre quatre murs, alos qu'elle devrait le partager avec tout le monde parce que tout le monde en a besoin pour survivre?
C'est donc ça la musique?
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Le seul livre de Tremblay que j'ai dans ma bibliothèque ... et je n'aime pas cet auteur, désolée
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Lorsqu’une chanson était particulièrement populaire dans la famille, il fallait entendre la cacophonie qui s’élevait dans la maison : personne sur le même ton ni sur le même rythme, une pâte sonore indescriptible qui sortait par les fenêtres pour aller scandaliser les oreilles de tout le voisinage mais, mêlée à tout çà, une espèce de joie de vivre et de vouloir bien faire que plusieurs devaient nous envier.
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« Allô, Santa ? Comment çà va, vieux verrat ! C’est Josaphat-le-violon, icitte… Eh oui, çà fait vraiment un bout de chandelle, hein ? Certainement, que chus toujours violoneux ! M’as dire comme on dit : “Violoneux un jour, violoneux tout le tour…” J’ai l’archet moins frétillant qu’avant, mais çà s’endure, les femmes s’en tannent pas. Pis toé ? Toujours aussi gros ? Pis les tartes à’ farlouche de ta femme sont toujours aussi bonnes ? Comment c’qu’a’ va, elle ? Toujours en maudit de te voir partir tu’es ans la veille de Noël ? »
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Je voyais tous les jours la montagne au bout de la rue Mont-Royal, conme un mur qui clôturait le monde, une fin naturelle à ce qu'il m'était permis de connaître et voilà que j'apprenais que quelque chose, un quartier, une ville, continuait Montréal au-delà de ce que je croyais être la fin
du monde.
Quand j'avais demandé à ma mère c'est quoi, ça, exactement, Outremont, elle m'avait répondu : «C'est une place oùsque le monde comme nous autres font le ménage. >» Et la barrière naturelle
s'était relevée toute seule.
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-Jen reviens pas pareil.
De quoi?

-De c'qu'y ont fait! Les Rois mages! Pourquoi
venir de si loin saluer la venue d'un nouveau roi, pis
se prosterner devant lui, pis y donner des cadeaux, si
cest pour aller le vendre tu-suite après! De quel côté y étaient? Du côté du méchant roi Hérode? Aïe, c est vraiment pas clair c't'histoire là...

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I was ashamed!
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Tu penses que c’est chaud, dans l’Ouest, en été ? Ben, si tu veux connaître ça, les canicules, chère tite-fille, va à Montréal en juillet. (…) C’est pas chaud, c’est gluant !
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C’est du champale Mouette et Chardon. Elle rit. Fabriquent-ils aussi de la Veuve Coquelicot ?
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Le tambour continue son rythme régulier qui, curieusement, commence à le déranger : c’est comme le vrombissement d’une mouche dont on arrive pas à se débarrasser. C’était bien au début, ça partait bien l’œuvre, mais on devrait passer à autre chose. L’orchestre entier commence alors à suivre le rythme du tambour, c’est plus doux, plus langoureux, moins achalant, ça couvre un peu la caisse, puis se lance dans la première mélodie et il sent son cœur battre plus fort. Que ces beau. L’orchestre se gonfle tout à coup, et entonne un nouveau thème, très court, avant de revenir au premier. Les instruments se répondent, les sections semblent lancer des défis, mais à travers tout ça, à travers tout l’orchestre, les deux thèmes qui se répètent et se mélangent, il se rend compte qu’il entend quand même encore le tambour, pourtant discret, enterré sous le reste de l’orchestre, et ça l’énerve de plus en plus comme un grattement sans fin au fond de son oreille.
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Pure paranoïa d'enfant qui se sait différent ? Peut-être. Pas sûr. Parce que l'époque se prêtait bien à ce genre de sadisme. Ma conviction d'avoir à payer pour un péché dont j'ignorais la nature commis par quelqu'un que je ne connaissais pas quelque part dans le monde me vient probablement de ces religieuses confites dans leur ignorance qui traitaient toute différence, tout écart à leur vision de la normalité par le mépris et le sadisme.
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Et je n'avais presque rien ressenti, à la fin, devant la petite ovation debout qu'un de mes amis aurait qualifiée d'applaudissements de golf.
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(...) mais je ne connaissais rien à la musique et, comme beaucoup de mélomanes, préférais rester ignorant de ses mystères et me laisser mystifier par ses beautés. Rêver, se laisser ensorceler plutôt que de travailler.
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Et la phrase qu'on redoutait tombe comme une averse de pluie assez glacée pour donner des grêlons gros comme des balles de tennis. Tout le monde à genoux, on va dire un rosaire pour Ozéa! Un rosaire! Trois chapelets! S'il compte bien, mais il se peut qu'il se trompe : un Credo, une prière beaucoup trop longue à son goût, cent cinquante Ave Maria, seize Pater Noster et seize Gloire soit au Père. Madeleine et lui se regardent, affolés. À genoux pendant tout un rosaire! Mais on va crever d'ennui!
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Si jamais une main baladeuse s’égare le long de ma jambe ou que des yeux chassieux cherchent furtivement à fouiller mon corsage, je fais celle qui ne se rend compte de rien parce que je sais que le coupable, lui, ne s’en aperçoit à peu près pas lui-même. C’est ce qu’on fait avec une waitress, qu’elle soit vieille ou jeune, belle ou moche, alors pourquoi s’en formaliser ?

(Leméac, p.16)
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Les autres femmes n’osent pas intervenir. Elles ne se regardent même pas. Titille à connu un mariage blanc catastrophique avec un Anglais frigide, Tina a aimé avec passion un homme qui l » a laissé tomber quand il a appris qu’elle attendait un enfant de lui, Maria a quitté deux ans plus tôt un vieux monsieur bien gentil et fort généreux mais qui était loin de combler ses attentes après avoir été marié à un marin toujours absent et qui ne revenait que pour lui faire des enfants. Et voilà que leur cousine disparue de la Saskatchewan des années avant elles, celle qu’on tant conspué dans les soirées de famille, dont elle disait qu’elle était allée s’enterrer dans le fond des Laurentides, dans l’Est Du pays, pour cacher sa vie de misère avec un batteur de femmes, celle qu’on donnait en exemple pour faire peur aux jeunes filles qui voulaient quitter le village à la recherche du grand amour, Rose Desrosiers, qui portait presque un nom de sorcières, se révélait être la seule comblée d’entre elles, sans doute la plus heureuse, en tout cas la plus satisfaite de son sort.
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C’est un drôle de mot succomber. C’est un mot qui fait honte après, qu’on trouve laid après, mais qui est tellement différent pendant que ça se passe. Succomber quand t’es pas marié, ça fait peur avant, t’as honte après, mais si t’es en amour, c’est tellement magnifique pendant.
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Maria marchait vite, s’intéressait peu aux vitrines pourtant magnifiques devant lesquelles elles passaient et n’arrêtait pas de lui dire de se dépêcher alors qu’elle n’étaient pas du tout pressées. Sa mère ne se promènent pas, elle se « rend » quelque part.
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