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Critiques de Michel Tremblay (354)
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Un ange cornu avec des ailes de tôle

Étiez-vous, enfant, de ceux qui se cachaient la nuit sous les draps, munis d’une lampe de poche, pour finir le livre entamé plus tôt dans la journée ?

Faisiez-vous partie de ceux pour qui ces paroles, d’être cent fois répétées, étaient devenus familières : « tu vas finir par t’user les yeux, à lire comme ça ! »

Êtes-vous de ceux qui, venant d’acquérir un livre, le feuillettent, le caressent, le reniflent, le respirent, même ?

Oui ? Alors, « Un ange cornu avec des ailes de tôle » est fait pour vous.



Michel Tremblay y relate des anecdotes liées à quelques-uns des livres qu’il a lus, enfant puis adolescent, et par lesquels il a découvert l’amour de la lecture, et du livre en tant qu’objet, par le plaisir qu’il représente. C’est aussi par eux que l’envie d’écrire, et surtout la volonté d’y croire, lui sont venues.



Pour les passionnés comme lui, M.Tremblay parle un langage tellement familier ! Comme on se retrouve dans ses coups de cœur, ses manies et ses exigences de lecteur ! Mais ce n’est pas tout : ces anecdotes sont aussi l’occasion de découvrir son enfance dans le Québec des années 1950-1960, à une époque où certains livres (de Victor Hugo, notamment) sont censurés par ses professeurs et où les artistes canadiens francophones peinent à être reconnus. On y fait la connaissance d’un jeune garçon intelligent, parfois étonnamment mature –il assume très sereinement le fait de se deviner homosexuel-, et parfois entêté, voire capricieux. Autour de lui évolue son attachante famille dont le personnage central est celui de sa mère, femme inoubliable par sa truculence et l’affection qu’elle prodigue aux siens.



Et puis, surtout, « Un ange cornu avec des ailes de tôle» est extrêmement drôle, grâce notamment à ce fort personnage maternel, et au « joual », ce parler populaire du Québec que l’auteur manie pour notre plus grande joie dans des dialogues à se tordre de rire !
Lien : https://bookin-ingannmic.blo..
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La duchesse et le roturier

Cet épisode des “Chroniques du plateau Mont-Royal” s'attarde principalement au désarroi du petit Marcel suite à la mort de sa grand-mère, la seule confidente avec qui il pouvait partager ses visions “anormales”, et à l'émancipation d'Édouard qui décide de faire le grand saut en assumant publiquement son rôle de duchesse. Ces deux éléments sont captivants, racontés avec sensibilité et justesse et j'ai retrouvé là les personnages attachants, touchants, qu'on connait bien depuis le début de la série. Par contre Tremblay tergiverse un peu en consacrant beaucoup de temps à l'univers du music-hall, y plaçant des personnages connus comme la Poune et son entourage, Murielle Millard etc. J'avoue que cet aspect m'a un peu ennuyé et l'image qu'il fait de son monde, surtout des femmes aux représentations du théâtre, m'a paru caricaturale et inutilement méchante. Pourtant l'amour qu'il porte à ses personnages transpire dans toute son oeuvre et cet écart, s'il en est vraiment un, m'a d'autant plus surpris. Reste que cet opus continue de me transporter dans un univers qui m'enchante et que je poursuivrai la lecture de cette saga avec grand plaisir.
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Victoire !

1898 - Victoire, après sept années passées au couvent, revient dans son village natal auprès de son frère Josaphat. Ils sont orphelins. Les œuvres antérieures de l’auteur nous apprennent que leur amour incestueux donnera naissance à deux enfants, mais c’est ici le début de leur histoire qui nous est raconté en une sorte d’élégie troublante et belle. Tout l’art de Tremblay réside dans l’extrême délicatesse avec laquelle il aborde le sujet, un art qui nous invite à accepter cet amour hors norme. Et c’est dans une sorte d’apothéose de la musique et de la nature que s’inscrit le dénouement. Ne serait-ce que pour la seule retenue de son style, ce livre vaut la peine d’être lu.
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La Traversée du malheur

Ce livre clôt en beauté la série “la diaspora des Desrosiers”. Chaque personnage principal y trouve une voie, pas toujours celle désirée cependant. Reste que cette épopée, se déroulant sur quelques dizaines d'années, nous fait passer par toute une gamme d'émotions et que l'on s'attache facilement à cette tribu au fil des neuf tomes de “La diaspora des Desrosiers”. Je vais m'ennuyer de Josaphat et ses tricoteuses, comme de tant d'autres. Mais je me console sachant que plusieurs personnages font partie de la saga suivante que je lirai certainement car cette littérature, avec son coté terroir et l'intemporalité de ses thèmes, me rejoint grandement. Lire du Tremblay c'est pour moi un bonheur assuré et cette “Traversée” ne fait pas exception.
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Le vrai monde ?

Méchant règlement de compte familial que cette pièce de théâtre où le père se fait dire ses quatre vérités. Faut dire que cet odieux personnage le mérite amplement. Mais le déni et les non-dits ne durent pas éternellement et, à l'instigation du fils écrivain, les confrontations ont lieu. Mais d'une façon très particulière puisque Tremblay a doublé les personnages du père, de va mère et de la fille ce qui nous permet de voir deux points de vues de la même personne selon qu'elle adopte une attitude fuyante ou, au contraire, décide de faire face. En ajoutant les dialogues percutants on obtient un oeuvre qui marque au fer rouge autant par son propos que par son ingénieuse construction. Une lecture pleinement satisfaisante!
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Conversations avec un enfant curieux

D'entrée de jeu, j'aime beaucoup Michel Tremblay. Ce texte sur ses souvenirs d'enfance est magnifique à lire tout comme à entendre et voir au théâtre. Il y a toujours cette culture québécoise des années pré Révolution Tranquille, baptisée "période de la Grande Noirceur (1944 à 1960) qui nous plonge dans la mainmise de l'Église sur absolument tout: la famille, la culture, les écoles, la vie quotidienne, les interdits, les péchés, l'enfer, tout y passe. Lire du Michel Tremblay, c'est véritablement apprendre à connaître le peuple québécois dans son histoire. Et puis, on ne peut pas s'imaginer avec qu'elle rapidité l'effervescence socio-culturelle a complètement transformé cette province à partir des années soixante.
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La diaspora des Desrosiers

Pour la première fois de ma vie de lectrice, je suis triste à l'idée de me dire que je ne découvrirai plus cette saga pour la première fois ! Alors oui, évidemment, il me reste un milliard de livres à découvrir, mais retrouverais-je la passion et l'enthousiasme qui m'ont accompagnée pendant la lecture des 9 tomes de cette saga ? Je ne sais pas....

Quoi qu'il en soit, ces romans font désormais parti de mon "panthéon" littéraire et je ne cesserai de les recommander autour de moi tant j’y ai trouvé tout ce que j'adore dans la lecture : une (des) histoire(s) foisonnante(s), des personnages extrêmement bien travaillés et fournis, une ambiance historique, et par dessus tout une écriture et un humour extraordinaires.
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La diaspora des Desrosiers, Tome 6 : Au has..

Petit roman, 158 pages, éd Leméac /Actes sud.



Roman frais, heureux.



THEME :

Ti-Lou, la célèbre guidoune d'Ottawa, s'aperçoit qu'elle a 50 ans et veut changer de vie et de ville. Elle arrive à Montréal, et là, 5 "hasards la chance" s'offrent à elle....



STYLE :

Un style très facile à lire, frais, agréable, avec des expressions québécoises truculentes !



Expressions québécoises (ou françaises de France que je ne connais pas !) :

Une guidoune, à soir, mal de bloc, dans ma sweet, "bonyeu, que chus paquetée !", un dernier drink, elle prend sa douche à la noirceur, une débarbouillette d'eau fraîche, partir magasiner, partir d'ici au plus sacrant, à en faire une bonbonnière acceptable, la trouvera t-il moins ragoutante, ça serait le fun, vous êtes pas désolé pantoute, comme une soûlonne, "Chus pognée avec", "Votre bar serait peut être moins plate", que le firtage s'arrête là, "Chus tannée du monde", elle lui dit de slaquer un peu, elle déparle, le cheval vient de pondre quelques pommes de route, ça sent le yable.



J'ai adoré !







ATTENTION : RESUME !



Ottawa, 1925. Ti-Lou, prostituée mondaine, mène grand train. Mais elle a 50 ans, elle plaque tout et part à Montréal....Elle descend à l'hôtel Windsor, et là, suivant ses décisions, plusieurs possibilités s'offrent :

1) elle traverse le parc, rencontre le promeneur de chien égorgeur, et se fait tuer.

2)elle va voir une amie, et retrouve un ancien client sénateur bien sympathique.

3) elle va boire un drink à l'hôtel et Albert, un gigolo admiratif, lui vient en aide.

4) Elle va au restaurant. Juanita, la femme d'un client d'Ottawa lui fait une scène.

5) la meilleure option : elle se rend directement à l'appartement qu'elle a loué, mais ne trouve plus les clefs. Un beau policier à cheval lui propose de l'aider. Elle n'est pas indifférente !



Fin : heureuse (sauf pour la première option, glups !
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La traversée des sentiments

Troisième opus de « La diaspora des Desrosiers », on retrouve ici principalement Maria qui va prendre des vacances en compagnie de ses deux sœurs et de deux de ses enfants, Nana et Théo. C'est l'occasion pour Nana, du haut de ses douze ans, de mûrir un bon coup au contact ses hôtes et de ses tantes, en découvrant aussi des lectures pour adulte et de mieux comprendre sa mère, elle-même aux prises avec des doutes profonds sur ses capacités maternelles. C'est d'ailleurs un thème fort de ce livre où chaque femme s'interroge là-dessus. Le cadre rural évoque pour Maria et Nana leur Saskatchewan où tout a commencé; nostalgie quand tu nous tient...



Encore une fois Tremblay réussit à aborder des thèmes universels en nous narrant, très simplement mais avec brio, un épisode qui aurait pu être banal dans la vie du clan Desrosiers mais qui, sous sa plume, s'anime comme par enchantement et nous laisse un sourire en coin devant la résilience et le bagout qui semblent innés dans cette famille. En prime il introduit une très légère touche de fantastique qui surprend mais s'intègre bien tellement elle est discrète; peut-être est-ce un prélude qui se développera dans les épisodes suivants? Cela ne me fera qu'un autre prétexte pour poursuivre cette charmante saga.
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La diaspora des Desrosiers, Tome 2 : La tra..

Ce 2e tome de la Diaspora des Desrosiers m'a convaincu de lire éventuellement toute cette saga. Tremblay a le don de faire vivre ses personnages tout en nuances, par petites touches, au travers d'un quotidien qui n'a rien de spécial, mais réussit malgré cela à nous rendre empathique à leurs destins et curieux de suivre leurs évolutions. Dans ce tome, la condition de la femme au début des années 40 au Canada y est remarquablement décrite, de même que le règne des anglophones sur la métropole. L'adaptation de Nana à sa nouvelle vie et la découverte du clan des Desrosiers m'ont charmé.
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Albertine, en cinq temps

J'ai d'abord vu la pièce... en espagnol! C'est pour compléter les manques que j'ai voulu la lire en français... enfin, en ce français parlé caractéristique des milieux populaires montréalais, une langue qui tend à se perdre mais qui reste bizarrement à l'écrit comme la marque de commerce de Michel Tremblay. La pièce est très bien construite mettant en scène Albertine en cinq temps de sa vie. Elle dialogue avec elle-même et avec Madeleine, sa sœur aimante et aimée, de sa vie ou plutôt de son absence de vie, de la rage et de la culpabilité qu'elle ressent de ses échecs... On comprend au détour des reproches et des altercations entre les différentes Albertines, par des révélations données par petites touches, le drame de sa vie à la fois bien remplie et vide de sens. Le personnage est finement mis en scène et l'on ressent pour Albertine qui se débat dans la tourmente et trouve, à chacun de ses âges, un palliatif différent pour calmer la douleur, une réelle empathie. La pièce finit un peu en queue de poisson avec une sorte de réconciliation des cinq temps d'Albertine, réconciliation qui m'a paru hâtive et bien peu crédible, comme si Albertine se faisait encore des "accroires"... une fin que j'ai eu du mal à sentir apaisée, peut-être à l'image de la fin de vie qu'aura Albertine.
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Les clefs du Paradise

Michel Tremblay, le chantre de Montréal, livre encore ici sa palette de personnages de la Diaspora des Desrosiers (VIe opus) avec sa verve habituelle. Et c'est un réel plaisir de lecture que de retrouver tout ce beau monde en 1930, période de crise économique, de grande noirceur au Québec, avec la forte pression des religieux catholiques dans la vie quotidienne des familles, surtout de celle des femmes. Je me suis vraiment attachée à l'oeuvre de Michel Tremblay car on sent la véracité de ses propos et l'amour qu'il porte à ses créatures livresques.
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Un ange cornu avec des ailes de tôle

J'ai dévoré ce livre! C'est un pur délice! Michel Tremblay nous raconte à travers les livres qui l'ont marqué, sa passion pour la lecture. Une passion dévorante qui est presque palpable tellement c'est bien raconté. L'adoration de l'auteur pour les différents livres évoqués dans ce récit me donne envie de les découvrir!



J'ai beaucoup rigolé en lisant ce livre rempli d'anecdotes savoureuses! Les dialogues avec sa mère sont parfois tordants, parfois émouvants! Une chose est certaine, on ne s'ennuie jamais à la lecture de ce bouquin!

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La Nuit des Princes Charmants

Avec ce roman, je découvre le travail du célèbre romancier québécois. Un récit talentueux, sans doute à mi-chemin entre fiction et réalité.

Tremblay dessine avec beaucoup d’humour le portrait d’une société montréalaise des années soixante-dix à la jeunesse bouillonnante et largement divisée entre anglophones tous puissants et francophones revendicatifs. Le résultat est drôle, provocateur, mais aussi très efficace, l’auteur n’hésitant pas à écrire ce phrasé typique du Québec.

Quant à ce jeune personnage, qui découvre les nuits gays de Montréal, il est attachant dans cette part de timidité qui précède la première fois. On se prend d’affection pour lui dès les premières lignes, et on se laisse embarquer dans ce parcours d’une nuit, à la découverte d’une nouvelle vie qui s’offre à lui.

Un auteur vers lequel je reviendrai sans aucun doute...
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Les Belles Soeurs

14 femmes invitées par Germaine Lauzon, se retrouvent dans sa cuisine pour l’aider à coller 1 million de timbres-prime qu’elle a reçu en cadeau. La convoitise, l’envie vont transformer la soirée en tragédie. Nous sommes en 1965 à Montréal. Toutes ces femmes se connaissent et font partie du quartier. Commérages, ragots, lieux communs, illustrent l’ambiance « café du commerce » de la pièce.



Voilà une caricature salée de la vie ordinaire québécoise des années 60, en pleine « révolution tranquille ». Tous ses aspects sont balayés : la condition de la femme, la place de la religion, le travail, le célibat, l’avortement, le mariage, la sexualité, les enfants… Toutes ces femmes ont quelque chose à dire de leur condition, de celle de leur famille, de leur voisin…Tous les âges sont présents dans la cuisine et la vision des jeunes n’est guère plus reluisante que celle des anciennes.

On sait qu’on est en Amérique du nord, puisque la soirée est arrosée de Coca-Cola mais aussi qu’on est au Québec car les regards sont attentifs à la France qui reste l’éternel souvenir collectif d’une traversée déjà lointaine bien que ces femmes parlent de Canada et pas de Québec.



Ecrite et montée pour la première fois en 1968 à Montréal, cette pièce est contemporaine et traite de façon acérée de l’époque bouillonnante du milieu des années 60. On y voit poindre la société de consommation, le rêve matérialiste du confort accessoirisé et futile pour les gens simples des milieux ouvriers. Mais on y observe aussi les réflexes et référentiels sociaux et culturels très ancrés comme lorsque les femmes s’agenouillent devant le poste de radio, chapelet à la main, dès qu’elles entendent l’appel radiophonique de l’abbé ou bien, réconciliées par l’hymne national canadien Ô Canada !



La particularité de cette pièce en deux actes est qu’elle est écrite en joual (langue vernaculaire du Québec). C’est ce qui la met au rang de pierre de l’édifice du patrimoine francophone.



La lecture est ralentie par les contractions, expressions, transcriptions du joual mais aussi par son vocabulaire spécifique dont la compréhension n’est pas naturelle pour un lecteur français ou francophone non québécois. On se surprend parfois à lire à haute voix comme pour dompter la syntaxe et percevoir le sens des phrases, on s’entend rire tout haut, et sourire tout bas… Car elles sont comiques dans leurs malheurs ces Québécoises tricotées serrées !





« Les Belles-Sœurs » est une pièce classique du répertoire théâtral québécois, connue et reconnue sur les scènes internationales, puisqu’elle a été traduite dans 30 langues.

Cependant je n’arrive pas à imaginer comment on peut traduire cette pièce sans la dénaturer et n’en faire qu’une pièce sur une scène de la vie quotidienne.

Mais ceci n’est pas mon propos.



J’ai aimé cette pièce pour plusieurs raisons : c’est une façon de découvrir la culture québécoise à travers sa littérature mais aussi en imaginant ses mœurs.





Ma lecture n’a pas été trop gênée pour ce qui concerne la compréhension du vocabulaire ou de la syntaxe, ni même des expressions puisque vivant au Québec, tout cela fait partie de mon quotidien .

Par contre en me mettant à la place d’un lecteur francophone non-québécois, il semble que quelques phrases doivent rester nébuleuses voire mystérieuses.

Par ailleurs, mon rythme de lecture a été freiné par les contractions visant à transcrire la phonétique québécoise.

Je suis curieuse de connaître la façon dont un québécois a réussi à lire ce texte. Car parler n’est pas lire. Nulle doute qu’un québécois n’ait aucun problème de compréhension par contre la lecture ne doit pas être forcément très fluide.



Finalement, le texte n’est pas si caricatural que cela parce que si je me promène dans les rues de la ville de région où j’habite, et que je croise des dames de 60 ou 70 ans, j’entends Germaine Lauzon et ses belles-sœurs…C’est sans doute que la pièce est fidèle à la réalité et qu’elle n’a pas vieilli…



C’est un excellent moment de lecture qui dépayse complètement. C’est une découverte culturelle et linguistique à faire absolument si l’on est un aventurier littéraire !



(des liens et extraits sonores sur le blog)
Lien : http://ecrireenplus.canalblo..
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La Shéhérazade des pauvres

Hosanna un travesti de Montréal de 79 ans se raconte pendant une semaine à un jeune journaliste. Bon, il faut s'habituer à la langue québécoise assez ardue mais assez vite ça coule ben ! Ce petit livre m'a fait penser aux Chroniques de San Francisco d'Armistead Maupin que j'aie toutes lues il y a une dizaine d'années.
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Thérèse et Pierrette à l'école des Saints-Anges

Après avoir peiné sur La grosse femme d'à coté est enceinte, premier volume des Chroniques du Plateau-Mont-Royal, j'ai eu beaucoup plus de facilité à lire le second opus, Thérèse et Pierrette à l'école des Saints-Anges.

Bien sûr, le style de Michel Tremblay reste dense, le québécois oral (le joual) omniprésent et la lecture lente.

Mais le récit de cette semaine de préparation de la Fête-Dieu dans une école de Montréal en juin 1942 permet à l'auteur de s'en donner à cœur joie dans une charge truculente contre un catholicisme complétement sclérosé et vidé de sens. La critique est féroce, d'autant que quelques belles figures de religieuses viennent accentuer le contraste entre ce qui aurait du être et ce qui a été. On comprend mieux, à la lecture de ces pages, sans doute un peu partiales, l'évolution de la société québécoise.

Je n'ai en revanche pas été totalement convaincu par le regard porté sur la sexualité enfantine, regard marqué par les propres obsessions adultes de l'auteur.
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Quarante-quatre minutes, quarante-quatre se..

Toute une vie en 10 chansons, c’est ce que présente ce roman de Michel Tremblay .



Le narrateur, François Villeneuve, par des allers et retours entre son passé vieux de 30 ans et son présent se présente comme un anti-héros à la dérive, en d’amères confessions « les souvenirs des 30 dernières années, ce long ruban grisâtre de son existence fuckée".

Dans cette biographie fragmentée, le héros lucide , sans complaisance, émeut sans pathos, sans sentimentalité excessive et sait relater avec humour certaines situations particulièrement difficiles .



Les fantômes de nombreux auteurs français lui font cortège et c’est un des charmes du roman que de constater qu’un auteur québécois se réfère si justement à nos classiques ou évoque avec admiration des grands noms de la chanson française .

Son Panthéon littéraire abrite entre autres Verlaine, Genet, Zola, son Panthéon musical fait place à celui qu’il appelle le grand Georges (Brassens) et à la chanteuse Pia Colombo dont il évoque avec justesse la silhouette sur scène .



Ce roman nous mène au cœur même des moments d’inspiration , d’écriture d’une chanson qui concentre en 3 minutes tout un vécu et se révèle

paradoxalement comme un « palimpseste qui sert plus à dissimuler qu’à révéler » . Il nous oblige aussi à considérer un album non plus comme une simple compilation de titres, mais comme un parcours organisé porteur de sens



Un roman fort qui montre le vrai visage, la face cachée de ceux qui peuplent les rubriques people des magazines .
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Le premier quartier de lune

Le premier quartier de la lune est le cinquième volet de Chroniques du Mont-Royal et probablement le plus mélancolique,le plus triste. l'histoire tourne autour de Marcel ,treize ans, et du garçon de la grosse femme qui en a neuf. ces deux cousins qui cohabitent mais que tout sépare vont aborder en même temps des changements intérieurs qui vont les éloigner encore plus.



Cet opus nous fait vivre les changements qui s'opèrent lorsque qu'un enfant passe de l'enfance à l'adolescence, des changements qui ne sont pas que physiques mais moraux .l'ambiance est empreinte de nostalgie et nous ramène infailliblement à notre propre enfance.
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La traversée des sentiments

C’est peu dire que j’aime cet auteur, je veux bien partir avec lui dans toutes « ses traversées » à l’origine de la famille Desrosiers sans jamais m’ennuyer. Après, « Victoire » et surtout « La traversée du Continent » qui avait vu la petite Rhéauna, arriver chez sa mère Maria qui l’a fait venir pour s’occuper de son petit frère né d’un autre père, nous voilà avec elle, sa mère et son petit frère en 1914 à Montréal. Rhéauna, a fini par accepter et aimer son sort car son petit frère est adorable et sa mère fait tout pour qu’elle aille à l’école et satisfasse son envie de lecture. Elle ne s’occupe du petit que lorsque sa mère travaille dans le bar le soir. Mais cette enfant écoute les conversations des grands et évidemment, en 1914, on parle de la guerre, comme c’est une enfant courageuse, elle décide de sauver sa mère et son petit frère et d’acheter des billets de train pour rejoindre ses grands-parents et ses deux sœurs à la campagne dans le Saskatchewan. On suit donc le trajet de cette enfant à travers la grande ville de Montréal et tous les dangers qu’elle est capable d’affronter seule. Mais le roman n’est pas construit de façon linéaire, parfois nous sommes en 1912 quand Maria arrive chez son frère Ernest et ses deux sœurs Tititte et Tina et qu’elle explique pourquoi elle est venue les rejoindre : elle est enceinte d’un homme qui n’est pas de son mari et qui a disparu .



Dans « la traversée des sentiments » les enfants sont un peu plus grands et les sœurs ont décidé de revenir à Duhamel. Là où la famille a des attaches racontées dans le roman « Victoire ». Ce roman est l’occasion de plonger dans la vie des trois sœurs dans ce qu’elle a de plus intime. Michel Tremblay est un analyste de l’âme féminine d’une finesse et d’une délicatesse incroyable. Les huit jours de vacances à Duhamel le petit village de campagne vont donner le courage à Maria pour aller chercher ses filles chez ses propres parents dans le Saskatchewan.



Tout le charme de ces romans vient du style de l’auteur et du temps qu’il prend avec chaque personnage pour nous faire comprendre leurs choix de vie. Et puis il y a le charme du québécois qui chante à mes oreilles. C’est un auteur qui me fait du bien alors qu’il ne raconte pas des vies faciles, je préfère largement cette approche par la littérature de la vie très dure aux romans où l’auteur se plaît dans le glauque.
Lien : https://luocine.fr/?p=14027
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