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EAN : 9782330145828
136 pages
Leméac (Editeur) (11/11/2020)
4.15/5   30 notes
Résumé :
1898, au cœur des Laurentides. Après sept ans pas­sés au couvent, Victoire tourne le dos à la vie de reli­gieuse qui l’attendait et décide de rentrer à Duhamel pour retrouver son frère Josaphat, orphelin comme elle depuis le décès de leurs parents dans l’incendie de l’église du village.
Dans cette élégie romanesque composée par Victoire, Michel Tremblay donne à entendre l’un de ses plus beaux hymnes à la vie, encore une fois porté par une voix de femme aux ac... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Michel Tremblay plonge à nouveau dans le puits qu'on dirait sans fond de ses personnages issus de la saga des Desrosiers. Ainsi, nous retrouvons Victoire et Josaphat, avant la faute, à l'aube de la vingtaine à Duhamel, petit hameau des Laurentides. C'est le mois d'août : Victoire vient de sortir de sept années de couvent sans avoir prononcé ses voeux, décevant du même coup la supérieure ainsi que sa tante religieuse qui lui avait procuré cette opportunité de s'instruire. le retour au village est émouvant : ses parents, Odette et Thomas-la-Pipe sont tous deux morts dans l'incendie qui a ravagé l'église lors de la messe de minuit. Ne reste de la famille que Josaphat, son frère bien-aimé, qu'elle s'en va rejoindre pour panser ensemble leurs blessures.
Victoire! se révèle un intéressant volet de l'oeuvre de Tremblay. Un récit court mais qui contient une somme considérable d'informations sur ce couple qui apparaissait maudit dans les romans précédents et dans lequel également l'influence des inséparables tricoteuses et de leur mère Florence pèse sur la psyché du pauvre Josaphat. Un complément incontournable au monde littéraire de Michel Tremblay.
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Comment ne pas aimer Michel Tremblay qui, depuis plus de 40 ans, nous raconte des histoires déchirantes et enivrantes de familles, d'amours et de solitudes en traversant plus d'un siècle et le territoire québecois. Dans Victoire !, sous-titré "roman élégiaque", le lecteur fidèle retrouve deux protagonistes des Chroniques du Plateau Mont-Royal et de la diaspora des Desrosiers, un frère et une soeur qui vont vivre à la fin du XIXe siècle un amour interdit et irrésistible dans les Laurentides, dans une société rurale corsetée, conservatrice et cancanière. le livre est bref, beaucoup trop quand on aime les riches intrigues de Tremblay, mais tout son univers est là de même que ce ton inimitable entre pittoresque (le joual est une "langue" jubilatoire), drame et donc élégie. Mais c'est de pudeur dont il s'agit d'abord ici pour évoquer une passion longtemps repoussée car inconvenante et inconcevable et d'ailleurs, le roman s'arrête avant de basculer vers l"indicible car comme le dit Victoire, sa narratrice : "Le reste est trop beau, je le garde pour moi." Et l'on retient l'humilité et l'humanité d'un récit affiné et ciselé qui ne visait rien d'autre que notre coeur et qui l'atteint sans l'ombre d'un doute.
Lien : https://cin-phile-m-----tait..
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Ce très court roman retrace la sortie de Victoire du couvent et son retour à Duhamel où elle retrouve son frère Josaphat, ce qui éclaire le cheminement de ce personnage important de la “Diaspora des Desrosiers” et des “Chroniques du plateau Mont-Royal”, les deux séries phares de cet auteur. C'est l'occasion de dénoncer l'hypocrisie de l'époque, autant celle des bonnes soeurs que celle des villageois prompts aux commérages malsains. Mais aussi de faire une bonne place à Florence et ses tricoteuses de filles, le volet fantastique qui enjolive tant le récit. Reste que le thème central est une histoire d'amour, vécue tellement différemment par chacun des deux, que Tremblay décrit avec finesse et retenue. J'ai bien aimé, même si j'aurais souhaité une incursion plus longue dans cette relation.
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1898 - Victoire, après sept années passées au couvent, revient dans son village natal auprès de son frère Josaphat. Ils sont orphelins. Les oeuvres antérieures de l'auteur nous apprennent que leur amour incestueux donnera naissance à deux enfants, mais c'est ici le début de leur histoire qui nous est raconté en une sorte d'élégie troublante et belle. Tout l'art de Tremblay réside dans l'extrême délicatesse avec laquelle il aborde le sujet, un art qui nous invite à accepter cet amour hors norme. Et c'est dans une sorte d'apothéose de la musique et de la nature que s'inscrit le dénouement. Ne serait-ce que pour la seule retenue de son style, ce livre vaut la peine d'être lu.
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J'aime cet auteur autant pour son style que pour les histoires qu'il nous raconte. J'ai déjà chroniqué « La traversée du continent » mais j'en ai lu beaucoup d'autres (je dois les relire pour leur faire une place sur Luocine). Michel Tremblay raconte sa famille, mais au-delà de sa famille nous fait comprendre la vie au Québec au siècle dernier. C'est une vie de misère et de rudesse dominée par une église catholique toute puissante qui se mêle du moindre recoin de la vie de ceux et celles qu'elle veut intimement contrôler. Cela va de la vie sexuelle à la liberté de s'instruire.

Les deux personnages Victoire et Josaphat sont frère et soeur. Ils sont unis par un drame atroce, le jour de Noël leurs parents ainsi qu'une grande partie de la population du village meurt dans l'incendie de l'église lors de la messe de minuit. le curé et le bedeau se sont enfuis par la sacristie sans chercher à sauver leurs paroissiens. Josaphat qui déjà avait perdu la foi, est fou de douleur. Sa soeur Victoire revient vers lui après avoir passé sept années dans un couvent pour y être éduquée par des soeurs qui feront tout pour qu'elle le devienne, elle aussi, mais sans succès. La voilà de retour près de son frère, dans son village natal. C'est l'occasion pour l'auteur de nous faire ressentir la force et la beauté de la nature, les ragots du village, l'absurdité de l'éducation catholique. Michel Tremblay s'amuse aussi à souligner les différences entre le français des soeurs cultivées et le français « d'icitte » : de Duhamel autrefois Preston, le village de Victoire et de Josaphat. Et puis peu à peu nous comprenons le lien qui se tisse entre ses deux orphelins mais si vous avez déjà lu les autres livres de Michel Tremblay seule la façon dont il le raconte sera une nouveauté .

Tout est dans le style de cet auteur, on le lit avec intérêt sans sauter une seule ligne pour en savourer le moindre mot.
Lien : https://luocine.fr/?p=13934
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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
Ma mère qui, malgré sa grande douceur, pouvait parfois faire des colères qu'on ne voyait pas venir et rarement expliquer - elle disait qu'elle avait la soupe au lait facile - lui aurait sans doute grimpé dans le visage.
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Prends tout ça, cette belle chance-là, pour toé. Pour toué tu-seule, Victoire. Fais-le pas pour nous autres, pour nous sauver, écoute-les pas, laisse-les pas te pousser à choisir des choses que tu veux pas. Y vont te donner ce qu’on aurait pas pu te donner, nous autres, une éducation complète. fait leur des accroires si y faut, conte-leur des mensonges, ça sera pas grave d’abord que tu vas apprendre des affaires qu’on connaîtra jamais nous autres… Deviens la fille la plus savante de Preston, pas une bonne sœur. Pis après, va-t-on d’icitte ! Explorer le vaste monde. Si des prêtres venaient m’offrir la même chose pour Josaphat, je dirais oui tu-suite. J’s’rais prêt à me briser le cœur une deuxième fois…
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Au couvent, ça s’appelait les cabinets d’aisances, ou les latrines, c’était situé à l’autre bout de l’immense bâtisse et c’était un sujet tabou. Quand nous avions besoin de nous y rendre, nous devions sortir le petit mouchoir glissé dans la manche gauche de notre uniforme et le montrer à une religieuse qui, chaque fois fronçait les sourcils comme si nous commettions une grave faute de bienséance avant de nous faire signe de nous retirer. Il ne fallait « jamais » en faire mention à haute voix. « Les basses fonctions », comme les appelaient les religieuses en plissant le nez, étaient honteuses et devaient être tues. Quant aux religieuses elles-mêmes, je n’ai jamais su où elles faisaient ça.
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Je n’ai pas touché au dessert, mais Josaphat a enfourné une énorme portion de poutine au pain ‑quel plaisir de retrouver le mot poutine après le mot « pudding » imposé par les religieuses, arrosée de sirop d’érable. Ce que j’avais devant moi n’était pas un pudding au pain, mais bien une poutine au pain, improvisée sans recettes, l’invention de plusieurs générations de femmes qui ne savaient pas lire et qui avait cependant une grande capacité d’improvisation. Rien de ce que j’avais mangé durant mon enfance ne venait d’un livre.
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Après le feu du village d’à coté, monsieur le curé, ça vaut pu la peine de mettre des enfants au monde, c’est trop dangereux. Surtout quand on pense que le bon Dieu lui-même a permis une affaire pareille !
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Videos de Michel Tremblay (33) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Michel Tremblay
Le Salon dans tes oreilles - S1E41 - Confidences d'écrivain: Michel Tremblay
Confidences avec Michel Tremblay, figure emblématique et incontournable de la littérature québécoise, mais aussi du Salon du livre de Montréal.
Présenté par
SALON DU LIVRE DE MONTRÉAL Et LEMÉAC ÉDITEUR
Avec Michel Tremblay, Auteurrice Danielle Laurin, Animateurrice
Livre(s) Victoire !
Le Salon dans tes oreilles est un balado issu des entrevues, tables rondes, et cabarets enregistrés dans le cadre du Salon du livre de Montréal 2020. Écoutez des auteurs, autrices et personnalités parler de livre, de lecture et d'écriture et échanger autour des cinq thématiques suivantes: le Féminisme, la Pluralité des voix, 2020, et après?, Récit et inspiration et Famille et enfance. Bonne écoute!
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