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Critiques de Michèle Halberstadt (93)
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La petite

Un très beau roman au style fluide, à l'écriture très agréable. L'auteur donne la parole à une enfant en grande souffrance psychologique, isolée et incomprise par sa famille. L'analyse psychologique est très fine. Ce livre est vrai, rien n'y est exagéré, rien ne sonne faux. Un roman qui pourrait aider les lecteurs à comprendre le mutisme des enfants que les parents ne considèrent pas, ne regardent pas. Il ne s'agit pas ici d'une maltraitance physique, mais bel et bien d'une maltraitance psychologique qui peut conduire à l'irréparable. Un ouvrage d'une grande sensibilité que je conseille.
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Née quelque part



De Michèle Halbersatdt, ancienne journaliste émérite de cinéma, désormais productrice- elle a crée ARP avec son mari Laurent Pétin, nous avait livré ses souvenirs et anecdotes de cinéma dans un livre paru en 2017.



Dans "Née quelque part," publié chez Albin Michel le mois dernier, cette grande dame du 7eme art se fait plus intime et tire le film d'une douloureuse mais néanmoins captivante histoire familiale



Dans cet ouvrage, elle plonge dans les archives du destin mène l’enquête et fouille les archives familiales pour reconstituer une histoire qu’on ne lui avait jamais vraiment transmise



Elle découvre au fil de ses recherches un Halberstadt, issu d'une famille différente. Et aussi incroyable que cela puisse paraitre, ce photographe est marié à la fille du psychanalyste Freud.



Ce fameux nom, Halberstadt, si impossible à prononcer va s'éteindre avec elle puisque elle est la dernière des Halberstadt. Elle fait le chemin à travers les générations, croise l’itinéraire de sa famille paternelle, dont elle ne sait rien, avec celui de Max Halberstadt, gendre de Freud devenu son photographe officiel.



Sous sa plume attentive, on découvre le pape de la psychanalyse en émouvant patriarche.

De Vienne à Hambourg esa quête va aussi la mener malgré elle vers son père, Juif polonais, né en 1915 dans une petite ville polonaise où l’antisémitisme bat son plein, traquant les indices jusqu’à Johannesburg, où il a émigré pour fuir le nazisme.



Récit sur la mémoire, la transmission, les horreurs des génocides, Née quelque part, et son titre emprunté à la célèbre chanson de Maxime Le Forestier, est surtout un très bel hommage d'une fille à son père décédé.




Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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La petite

A quoi bon vivre quand on craint à ce point d'être soi-même ? A quoi bon rester en vie lorsque l'on se sent rejetée par ses parents, sa grande soeur, son oncle et les élèves de sa classe ?



La narratrice est une fillette de douze ans surnommée " La petite " . Du désamour de ses parents, elle se replie sur elle-même, ne parle quasiment plus depuis le décès de son grand-père, la seule personne qui savait lui porter un tant soit peu d'affection. Aussi, afin de rompre son isolement, à défaut d'avoir une véritable amie, La petite s'en invente une qu'elle baptise Laure. Cependant, l'arrivée d'une certaine Bernadette, nouvelle élève dans sa classe, va lui donner un regain d'espoir. Bernadette est une fille dénuée de charme, ce qui la rend précieuse aux yeux de la petite, vêtue de chemisiers démodés, les oreilles décollées et portant d'épaisses lunettes.

Et que ne ferait t-on pas pour garder une amie ? Aussi, La petite n'hésite pas à voler de l'argent à sa mère, pour satisfaire la gourmandise toujours grandissante de Bernadette.



Ce court récit ( 147 pages ) de Michèle Halberstadt peut paraître naïf au premier abord, cependant, je l'ai perçu comme un message que la narratrice tente de transmettre : la détresse d' une fillette de 12 ans en mal d'amour et d'amitié, dont la peur des réprimandes prend une proportion titanesque. Même si l'on doute qu'une fillette de cet âge puisse songer au suicide, l'auteure nous laisse entrevoir le mal-être d'une enfant fragilisée et influançable par manque d'amour.



Une écriture fluide, des mots simples, profonds pour exprimer le désarroi de l'enfance.







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Adjani aux pieds nus, journal de

Lorsqu'en 1983, j'ai vu "L'Éte meurtrier" en salle de cinéma, je crois que c'était la première -- et unique - fois d'ailleurs de ma vie qu'après le mot "fin" , je serais volontiers resté pour profiter d'une deuxième vision, contrairement à ma (mauvaise) habitude d'aller vite fumer une cigarette !

Malgré les qualités réunies du réalisateur, Jean Becker, et l'auteur du livre, qui avait inspiré Becker, Sébastien Japrisot, mon grand regret que ce film soit terminé avait pour cause la performance éblouissante et inoubliable d'une actrice qui m'était totalement inconnue : Isabelle Adjani !



J'ignore s'il y a d'autres bouquins consacrés à cette actrice, mais quand Michèle Halberstadt a sorti, presque 20 ans après, son ouvrage : "Adjani aux pieds nus, Journal de La Repentie", j'avoue que je n'ai pas pu résister à la tentation de me le procurer aussitôt. Qu'en plus il était paru chez Calmann-Levy, un éditeur que j'apprécie beaucoup, je considérais de bon augure.



D'abord un mot sur Michèle Halberstadt (°1955}, épouse de Laurent Pétion, avec qui elle fonda une compagnie de production et de distribution de cinéma (ARP), responsable de succès comme "En quête des soeurs Papin", "Le Deuxième souffle", "Aide-toi, le ciel t'aidera" et, bien entendu, "La Repentie". Parallèlement à son impressionnante liste de films, elle poursuit une carrière d'écrivain. Parmi ses ouvrages, j'aimerais en citer 4. "Brèves Rencontres" (avec entre autres : Serge Gainsbourg, Coluche, Françoise Sagan et les américains De Niro et Al Pacino) ; "Mon amie américaine" ; "Écart de conduite" (sur une faute de jeunesse) et surtout - mon préféré d'elle - "Café Viennois" (très bien reçu sur Babelio).



Il n'est nullement dans mes habitudes de lire des biographies de stars du cinéma. Les rares exceptions étant Humphrey Bogart, Orson Welles, Marilyn Monroe ( et j'avais 2 bonnes excuses : sa relation avec le président Kennedy et sa mort tragique), Coluche et donc Isabelle Adjani !

Disons le tout de suite, il ne s'agit pas d'une biographie à proprement parler, mais d'une autre rencontre de Michèle Halberstadt, plus spécifiquement au moment de tourner son film "La Repentie" en 2002. Les 119 pages , moins 24 pages de photos, moins l'introduction, auraient été assurément insuffisantes pour couvrir, de façon satisfaisante, la vie et l'oeuvre de notre Isabelle.



Comme Isabelle Adjani (° 1955), a bénéficié pendant de longues années de la faveur du public français et étranger, fait l'objet d'incalculables articles de presse et d'innombrables photos prises pas uniquement par des paparazzi, j'estime que je peux me passer de vouloir résumer ici son existence.

Je préfère me limiter à quelques considérations que cette existence m'a inspiré.



Adjani évoque pour moi, en tout premier lieu, ce regard unique. Il y a des actrices qui ont des beaux yeux, comme Marlene Dietrich et comme Jean Gabin l'a remarqué à propos de ceux de Michèle Morgan, mais ses yeux bleus à elle, qui contrastent merveilleusement avec sa peau olive, offrent en plus une expression qui la rende unique. Qu'ils expriment la colère comme dans L'Été meurtrier, l'angoisse comme dans son incarnation de la pauvre Camille Claudel, ou encore l'hésitante reine Margot, l'étonnée Adèle H., l'ingénue Emily Brontë, l'amnésique dans David et Madame Hansen, la paumée de La Repentie .... À chaque fois c'est ce regard qui fait la différence et sauve la mise des producteurs.



Son regard atypique est évidemment un don de la nature, qui lui aurait permis une belle carrière, mais pas un couronnement avec 5 Césars et 2 Oscars de la meilleure actrice. Pour un record, jusqu'à présent inégalé par personne dans le 7ème art, il fallait bien sûr un peu plus et je suppose que c'est son extrême dévouement pour devenir la personne qu'elle incarne. Personnellement, je ne pourrais citer aucune actrice où l'effort de donner ce qu'elle a en elle avec autant de conviction manifeste, sans que cela ne devienne exagéré ou même caricatural. Pour cela elle est trop professionnelle, comme elle l'a prouvé si souvent dans des rôles difficiles au théâtre. Qualité qu'elle a même réussie à prouver par la négative en refusant plein de rôles pourtant attrayants qu'elle ne 'sentait' pas vraiment, ou en quittant le studio ou plateau dès le véritable début, lorsqu'il lui paraissait impossible de s'investir à fond.



Le bouquin de Michèle Halberstadt est sans prétention : un récit d'une rencontre entre 2 dames talentueuses de même âge et quant à Isabelle Adjani son retour sur scène après une absence, pour ses normes, relativement longue. Pour l'histoire même de l'ancienne terroriste qui sort de la prison de Fleury-Mérogis après ds années d'incarcération, qu'elle interprète avec sa persuasion habituelle, je vous suggère de lire le roman de Didier Daeninckx de 1999 avec le même titre : "La Repentie ". À moins que vous aimiez suivre la chronique du tournage d'un film et admirer quelques photos du fameux regard d'Isabelle Adjani, qui vous donnerait froid dans le dos si vous étiez tout près.

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Café viennois

Pour se rapprocher de sa mère, Clara décide de l'accompagner à Vienne.

Voyage souvenir, voyage nostalgie.

En effet sa mère, Frieda, n'y est pas retournée depuis 1938, date à laquelle sa famille s'est réfugiée en France pour fuir les nazis.

Clara découvre ainsi tout un pan de l'histoire familiale qu'elle connaissait mal.

Tout un pan de la personnalité de sa mère.

Quelques temps plus tard, elle décide de retourner seule à Vienne.

Vienne, une ville où l'on a envie d'aller.

Une ville qui semble magnifique.

Une ville où les cafés ont l'air d'endroits magiques.

Une ville dont on peut détester les habitants quand on y a vécu heureux et qu'on en a été chassé.

Une ville superbement décrite dans ce roman.

La relation entre la mère et la fille est attendrissante, chacune avec sa réserve et ses blessures.

La vie de Frieda, faite de déménagements et de fuites toute sa jeunesse est douloureuse en même temps qu'heureuse.

En la découvrant avec les yeux de Clara on ne peut qu'être ému.

C'est un roman sensible et mélancolique écrit avec douceur et amour.

L'exil, la transmission, les racines, la résilience........

et Vienne, comme un personnage.

Un roman à l'atmosphère mélancolique et enveloppante.

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Café viennois

Ayant visité Vienne il y a deux mois, j'ai eu envie de relire ce court roman, qui m'avait plu.



En effet, Vienne est bien au centre de cette histoire: c'est la ville natale de Frieda, juive qui a dû fuir ,au moment de la Seconde Guerre mondiale, avec sa famille,et qui est devenue apatride, déménageant à plusieurs reprises en France, pour échapper aux nazis.



Elle y retourne des années plus tard avec sa fille Clara, journaliste ( comme l'auteur) .Un voyage -retour aux racines, qui ne sera pas sans douleur mais qui permettra aux deux femmes de renouer un lien mère-fille fragile.



Vienne est décrite justement, j'y ai retrouvé certaines de mes impressions, notamment concernant les fameux cafés viennois: " Ils sont les havres des états d'âme.On peut venir pour lire, écrire, jouer aux cartes(...).On peut grignoter salé, sucré, ou ou boire un seul café et traîner des heures." C'est vrai.



Mais je reproche à l'auteur de nous présenter Vienne un peu trop à la façon d'un guide touristique.Il manque de l'émotion à cette immersion dans la ville.



Néanmoins, je retiens surtout l'analyse délicate de ce nouvel élan entre Frieda et Clara, un rapprochement salutaire pour toutes les deux, qui permettra d'ailleurs à Clara, qui y reviendra ensuite seule, de se libérer d'un chagrin personnel et d'envisager l'avenir avec espoir...



" Ce n'est qu'après avoir fait l'expérience du malheur qu'on peut réellement entendre et comprendre celui que d'autres ont vécu." Ce sera le constat d'une Clara apaisée à la fin du roman.



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Mon amie américaine

Elles sont amies depuis pas mal d'années maintenant. Elles se sont rencontrées au cours d'un festival de cinéma. Elles font le même métier, distributrices de films. Elles se croisent au gré des nombreux festivals internationaux et s'apprécient énormément. L'une est américaine, l'autre française.

Pourquoi est-ce que Molly est l'amie de la narratrice ? Vous êtes-vous déjà posé cette question, vous, pour essayer de comprendre ces liens indéfectibles.



"Pourquoi toi, l'Américaine, la pragmatique, la business woman, la midinette, pourquoi occupes-tu une telle place dans ma vie?

Dans le désordre: parce que tu me fais rire, que tu m'émeus.

Parce que tu es infatigable.

Parce que tu me rapportes toujours un souvenir des pays où tu pars sans moi.

Parce que tu as l'art d'offrir des cadeaux incroyables. Jamais je ne me séparerai de cette boule ivoire, nichée dans une boîte laquée noire, qui diffuse un parfum de vanille. Je ne sais pas où tu l'as dénichée, ni comment tu en as eu l'idée. Tu me l'as offerte "pour l'inspiration" et, depuis quinze ans, je n'ai pas écrit une seule ligne sans l'avoir à côté de moi.

Parce que tu n'oublies jamais une fête ou un anniversaire.

Parce que, comme moi, tu adores la soul music, les oreillers tout mous, les pivoines, les bouillottes et les boucles d'oreilles.

Parce que, dans chaque festival, tu déniches le meilleur japonais, le meilleur cappuccino, la meilleure librairie et que tu remets tes fiches à jour chaque année.

Parce que tu sais réparer mes pannes de téléphone et d'ordinateur.

Parce que tu as toujours au fond de ton sac des mouchoirs en papier, des piles, des bonbons, de l'Advil, une lime à ongles, un marque-page et une fiole de Tabasco car tu estimes qu'il n'y en a jamais assez dans le Bloody Mary.

Parce que tu sais faire des tours de cartes.

Parce que tu es capable de te mettre du vernis à l'arrière d'une voiture en marche sans que cela déborde.

Parce que tu as le sens de l'orientation.

Parce que tu lis toujours mon horoscope en même temps que le tien.

Parce que tu ne te maquilles jamais les yeux mais que tu mets du rouge à lèvres alors que je fais le contraire.

Parce que ton français est inexistant et que j'adore te parler en anglais.

Parce que je peux tout te dire."



Cette magnifique déclaration d'amitié, la narratrice l'écrit à Molly, Molly qui vient d'avoir un terrible accident et qui se retrouve dans le coma. Alors pour ne pas rompre ce lien qui les unit, elle se promet que lorsque son amie reviendra de son étrange voyage, elle lui offrira toutes les lettres qu'elle lui destine.



Mais que sait-on sur le temps qui passe et qui éloigne ceux qui s'aiment ? Comment se protéger et protéger ce solide sentiment qu'est l'amitié ? Jusqu'où sommes-nous capables de résister ? Jusqu'où sommes-nous capables du don de soi ? Combien de petits renoncements sommes-nous prêts à endosser ?



Un roman fort qui nous fait réfléchir sur le sens du mot amitié. Cependant, je ne me suis pas attachée aux héroïnes. Je n'ai pas cru à leur amitié. Je ne suis pas arrivée à les associer. Et puis l'histoire de couple de la narratrice vient parasiter la réflexion première. C'est dommage...



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Café viennois

Voilà une agréable schubertiade, entre mélancolie, douleur et résilience qui nous plonge dans le destin des juifs viennois pendant la second guerre mondiale, sur plusieurs générations, quand l'ogre nazi, tel le roi des aulnes (rappelez-vous Michel Tournier !) essaie d'enlever des enfants à leurs familles, de séparer des couples et parvient à briser des vies entières.Beau livre à l'écriture épurée, ce texte est aussi une balade dans la Vienne d'Orson Welles, à travers l'errance d'une jeune fille en quête de ses origines. Très plaisant à lire, en dépit des horreurs qui sont évoquée avec une infinie délicatesse, tout comme Schubert cache sa douleur dans la politesse sereine de son désespoir.
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Brèves rencontres

De Michèle Halbersatdt ancienne journaliste émérite de cinéma, il en est question dans le livre de Lisa Vignoli sur Jean Michel Gravier dont on récemment parlé,puisque les deux journalistes cinéma ont officié durant la même période- les années 80 et ont crée une fidèle amitié et se sont visiblement rendus des services mutuels ( elle raconte notamment comment grace à Gravier elle a pu interviewer Coppola alors que l'attachée de presse ne voulait surtout pas d'elle)



Michèle Halberstadt, qui a officié à feu Radio 7, puis à Première, et désormais productrice- elle a crée ARP avec son mari Laurent Pétin( cela est raconté dans le bouquin de Vignoli cqfd) nous raconte non pas ses mémoires- comme Mac Cartney lui suggère de le faire lors d'une rencontre- mais les rencontres les plus emblématiques avec les stars qu' elle a interviewé au cours de sa carrière:Richard Burton, Jack Nicholson Stanley Kubrick, Robert de Niro, Orson Welles Robert Redford, Isabelle Adjani. "



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Un livre bref, mais qu'on lit avec une vraie curiosité tant on est ravi que l'auteur , romancière depuis quelques années, sait raconter ses histoires et nous communiquer son plaisir des surprises et des rencontres qui fait le sel de ce métier de journaliste animé par une vraie passion .



Certes Michèle Halberstadt se donne souvent le beau rôle ( on a l'impression qu'elle est la seule journaliste à poser de vrais questions en liens au cinéma, contrairement à ses homologues qui n'interrogent Paul Newman sur sur ses yeux bleus) mais on aime ces moments de complicité, même fugace entre la star et celle qui est venue l'interroger,



On vous laisse découvrir cette rencontre qui n'en est pas vraiment une avec une .Audrey Hepburn, mutine et rusée ainsi que le nom de ceux qu'elle a classé parmi les mauvais moments de ces brèves rencontres assez passionnantes à suivre ..
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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L'incroyable histoire de Mademoiselle Paradis

Maria Théresa jolie jeune fille de 17 ans est une pianiste de talent mais elle est aveugle et son père, homme avide de pouvoir, d'argent et intransigeant veut à tout prix guérir sa fille de ce handicap afin qu'elle puisse accéder à la cour de l'impératrice.

Après plusieurs traitements lourds et douloureux pour la jeune fille, il prend contact avec le célèbre magnétiseur Mesmer, qui est entouré d'une réputation sulfureuse mais qui soigne différentes maladies physiques ou mentales grâce à des pratiques peu orthodoxes.

A ses côtés Maria Théresa retrouve partiellement la vue qu'elle avait perdue à l'âge de 4 ans pour des raisons assez mystérieuses aux yeux de ses proches mais que Mesmer mettra à jour.

Se nouera entre l'homme et la jeune fille un lien fort qui se transformera en amour passionné qui lui révèlera les conséquences de sa cécité et ses avantages.

Petit roman basée sur l'histoire vraie de cette rencontre entre la jeunesse virtuose et ce pseudo médecin contreversé. Au-delà du récit romanesque, les pensées de la jeune fille font réflexion sur ses sentiments, son destin et sa liberté.

J'ai beaucoup aimé ce récit, l'écriture est agréable et rend très actuel l'histoire. On rentre très vite dans celle-ci et on se prend de sympathie pour les personnages (sauf les parents de la jeune fille).


Lien : http://mumudanslebocage.cana..
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La petite

J'ai beaucoup aimé ce livre - je sens que ce commentaire lapidaire ne va pas beaucoup vous aider.

Dès la première ligne, l'enjeu est donné : la toute jeune narratrice, âgée de douze ans, tente de se suicider et met tout en oeuvre pour réussir ce qu'elle a entrepris. Nous sommes dans les années soixante, ces années où le bonheur peut se résumer à la réussite matérielle et à l'ambition qu'ont les parents que leurs enfants auront une vie meilleure - en l’occurrence, leurs deux filles. Dans ce contexte, la "petite" ne peut rien dire des tourments qui l'habitent, tout simplement parce que personne ne peut la comprendre. La seule personne qui aurait pu le faire est morte, et même de cette morte, la "petite" a été dépossédée, puisqu'elle a été tenue à l'écart. En voulant la protéger, comme on le faisait à l'époque (et comme certaines familles le font toujours), ses parents ont nié la possibilité de sa douleur et l'ont mise à l'écart. Elle est et restera "la petite".

Le livre est aussi l'occasion de nous dresser un instantanée des enseignants de cette époque, pas même de manière satirique, non un constat devant des formules toutes faites et une impossibilité à se remettre en cause. Effrayant, mais juste, y compris quand j'étais élève.

Présenté ainsi, vous pourriez croire que le livre sonne comme daté. Il n'en est rien, la souffrance est intemporelle, ce sont les manières de réagir qui ancrent ce texte dans un contexte particulier. L'écriture, limpide, précise, fait que je n'ai pas vu passer ses presque 150 pages - le temps d'une renaissance ? La "petite" est presque trop lucide dans ce texte, et j'aime à penser qu'il s'agit là d'un texte rétrospectif, et donc la preuve qu'elle s'en est sortie - définitivement.
Lien : http://le.blog.de.sharon.ove..
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L'incroyable histoire de Mademoiselle Paradis

Je n'avais jamais entendu parler de cette Maria Thérésia Von Paradis, personnage intéressant et riche dont je ne regrette pas d'avoir fait la connaissance.

Michèle Halberstadt, après "café viennois" que j'ai noté, nous ramène dans cette ville enchanteresse au XVIIIe siècle, sur les pas d'une demoiselle exceptionnelle à plus d'un titre.

Elle nous raconte un bout de son histoire sur le mode de la biographie romancée, et son style efficace et enlevé nous mène par le bout du nez...

Il était une fois, à la cour impériale, une très belle petite fille que son père adorait. Sa mère semblait un peu absente...

Les fées s'étaient sans doute penchées nombreuses sur son berceau, car elle faisait l'admiration de tous, par sa beauté, sa grâce, ses dons pour la musique et pour le chant. Mais un jour, brutalement, elle devint aveugle sans que personne ne s'explique pourquoi...

Nous la retrouvons dans ce roman alors qu'elle a 17 ans, passionnée de musique, virtuose et compositrice. Elle souffre des traitements brutaux et inefficaces que son père lui impose pour qu'elle recouvre la vue. Elle lui fait promettre de cesser ces tentatives douloureuses et infructueuses.

Il ne tiendra pas parole et l'enverra chez le très en vogue docteur Mesmer qui pratique le magnétisme animal.

Cette expérience fait découvrir la passion amoureuse à notre jeune fille et elle commence même à recouvrer la vue. Mais elle va y perdre son innocence et ses illusions, en même temps que sa virtuosité...

Véritable parcours initiatique, ce récit met l'héroïne en face de choix à faire pour s'émanciper du pouvoir de son père, de l'impératrice, de la médecine...

Son handicap est peut-être une force et un atout, peut-être un ultime refuge pour fuir une société qu'elle méprise et qui la fait souffrir...

des liens sur http://sylvie-lectures.blogspot.com/2008/09/lincroyable-histoire-de-mademoiselle.html
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Café viennois

Voici un roman magnifiquement écrit,précis et efficace,d'une construction impeccable et rigoureuse.

Frieda convie sa fille Clara à la suivre dans un périple qui la ramène à Vienne,une ville quittée en 1938,afin d'échapper à la pression antisémite.Elle n'a pas revu "sa Ville" natale depuis 54 ans.

Les souvenirs de Frieda sont forts,touchants et captivants.Son retour est rempli d'émotions, de tourbillons, d'odeurs de cuisine à travers le chocolat, les pâtisseries et le café: les cafés viennois,le Schwartzer,café noir, le Verkehrt,mi- café,mi- lait, le Kleiner,noir et serré, le Brauner,l'histoire du Kipferl , le croissant viennois,le chocolat de Sissi dégusté chez" Demel.."...C'est un beau moment de lecture, il nous en vient l'eau à la bouche.La ville, les cafés, les musées, cela ressemble à un grand livre d'images.

L'auteur,bouleversée, découvre des pans entiers de la vie de sa mère.

Frieda entrouvre enfin le soupirail de la mémoire sur son passé, une partie enfouie d'elle même,que je ne veux pas dévoiler ....

Avec une excellente mémoire pas seulement culinaire, elle archive ses souvenirs avec une précision émouvante.

Ce livre nous parle au cœur sans jamais tomber dans le pathos,sans fioritures inutiles.

Évidemment il est aussi une réflexion sur les liens croisés,les sentiments profonds,les chances incroyables,les histoires symboliques, sur l'identité et le sentiment d'appartenance, sur le silence et l'incommunicabilité des expériences douloureuses.

Nous nous promenons dans Vienne: " cette Vienne aux deux visages,Vienne détestable et admirable,Vienne majestueuse, baroque, crépusculaire, mais aussi coquette, insouciante,frivole,indécise,influençable,étriquée, mesquine, romanesque, exaltée, excessive et fatale", au gré des émotions et des parcours dramatiques d'une fille et de sa mère.

C'est un beau livre qui donne envie de faire le voyage jusqu'à Vienne.

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L'incroyable histoire de Mademoiselle Paradis

Un roman assez rapide à lire, car très bien écrit. L'histoire de cette jeune pianiste aveugle est passionnante, on s'attache énormément au personnage. Le contexte de cette histoire est brillamment décrit, sans prendre le pas sur l'histoire de Maria Theresia von Paradis, qui malgré son handicap, aura un destin exceptionnel.

Pour ceux qui aiment l'atmosphère de Vienne au XVIIIème siècle et de sa cour impériale, n'hésitez pas!
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Café viennois

C'est avec un grand plaisir que j'ai lu ce livre qui nous amène par deux fois à Vienne.

Ces deux voyages sont des temps qu'une femme s'accorde alors qu'elle cherche à reprendre pied dans la vie. On apprend au fil du récit ce qui l'a amenée à perdre son goût de la vie.

Son premier voyage à Vienne, elle le fait en compagnie de sa mère, qu'elle admire, notamment pour sa force de vie et sa gaité, malgré son passé dramatique de viennoise chassée de sa ville par les nazis, en 1938.

C'est donc une occasion pour elle de tenter de connaitre mieux le passé douloureux de sa mère. Elle la prend pour guide dans cette ville qui l'effraie et la ravie à la fois.

Le second voyage à Vienne que fait la jeune femme est empreint de solitude et de travail.

Cette fois nous découvrons la ville en suivant les plans du film "le Troisième homme" de Carol Reed.

Mais c'est en décidant de la parcourir en empruntant tous les endroits où sa mère a vécu que l'héroïne décide de continuer son séjour.

Le taxi qui la mène dans ce pèlerinage insolite finit par lui proposer la visite du plus vieux cimetière juif de Vienne. La jeune femme accepte.

Le lendemain, elle se réveille au plus mal et se retrouve seule face à l'évènement qui a bouleversé le cours de sa vie.

Ce roman très bien construit, nous promène dans Vienne au passé et au présent, en mêlant avec justesse et émotion les parcours dramatiques d'une mère et de sa fille.

Il parle aussi des silences et de l'intransmissible des expériences douloureuses.

des liens et une vidéo sur le blog :
Lien : http://sylvie-lectures.blogs..
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Née quelque part

Michèle Halberstadt est écrivaine, actrice, productrice et scénariste. Lors d’un festival, aux Etats-Unis, elle tend machinalement son badge, pour entrer dans la salle. Elle continue sa conversation avec son voisin, quand elle sent que son badge est retenu par la jeune fille, chargée de filtrer les entrées. Cette dernière lui montre alors le nom indiqué à son propre badge : « Anna Halberstadt » et elle lui demande si, à elle aussi, on lui a toujours dit qu’il y avait une seule famille Halberstadt, dans le monde. Michèle Halberstadt pensait être la dernière à porter ce nom, depuis le décès de son père. Celui-ci n’a jamais voulu raconter l’histoire de sa famille : « seul le présent lui importait » (p. 11). Lors d’un salon du livre, l’auteure apprend que le gendre de Freud s’appelait Max Halberstadt et qu’il était son photographe officiel. Elle débute une enquête sur ce nom qui, pensait-elle, devait s’éteindre avec elle.





La première partie déroule, à travers le destin de Max, la vie de Freud. Ce n’est pas ses travaux qui sont décrits, mais sa personnalité et les liens avec sa famille. Sa correspondance le montre très humain et très attachant. Il semblait être un père et un grand-père très attentif. Il était très soucieux du bien-être de ceux qui comptaient pour lui et il a beaucoup aidé, financièrement, ses proches. Même si certains propos qu’il a tenus au sujet de son premier petit-fils sont douloureux, ils expriment ce que son cœur ressentait. Apres le décès sa fille, Sophie, il a continué à prendre soin de son gendre. Ses pensées, au sujet de la contraception, dévoilent qu’il était un féministe. Alors que Michèle Halberstadt épluche les lettres que Freud a échangées avec son entourage, j’ai aimé qu’elle se questionne sur la manière dont elles ont été retrouvées.





En remontant l’histoire de Max Halberstadt, l’auteure espère découvrir la sienne. Cela donne la sensation que l’étude de cette famille, qui porte le même nom, lui permet d’approcher le passé familial, pour oser franchir l’interdit, formulé par son père. Ses recherches au sujet de Freud ont alimenté le terreau de son courage. Ne risque-t-elle pas d’ouvrir la boîte de Pandore ? En effet, c’est en Pologne […]





La suite sur mon blog...




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Un écart de conduite

Il a suffi d’un écart pour que tout bascule et que Laure paie les conséquences de son inconséquence le reste de sa vie. Tout ça parce que cet été-là, celui qui a suivi le décès de sa mère, Laure était perdue, prête à faire n’importe quelle bêtise, parce qu’elle avait 19 ans et voulait à tout prix goûter à la liberté. Parce qu’elle n’a pas pensé qu’on pouvait se faire prendre en jouant avec le feu. Et pourtant, ce jour-là, c’est elle qu’on a arrêtée pour trafic de drogue, pas celui pour qui elle avait fait une livraison, lequel en avait bien évidemment profité pour prendre le large. Ce qu’elle fera à son tour grâce à une évasion organisé par son grand-père quelques mois plus tard.



Mais comment peut-on vivre avec une nouvelle identité? Comment peut-on faire abstraction de son passé? Dans quelle mesure peut-on s’en inventer un? C’est à tout cela que se trouve confrontée Laure pendant des années. Avec en permanence l’inquiétude qui empoigne le ventre. Même si vingt ans ont passé. Même si elle a toujours mené une vie exemplaire pour se racheter de sa faute.



On peut changer de nom, de coupe et de couleur de cheveux. On peut même fournir à qui en veut des détails inventés du premier au dernier. Mais on ne peut pas changer pour soi, intimement, ce qu’on peut modifier pour les autres. Il reste à jamais en soi une trace de ce qu’on a fait, de ce qu’on a été, des gens qu’on a aimés. Il reste à jamais dans les silences du quotidien les cris contenus. Parce qu’on a voulu goûter à l’insouciance et à la liberté. Parce qu’on a perdu l’insouciance et que la liberté a parfois un goût d’amertume quand la peur se met de la partie.



Michèle Halberstadt, qui a signé le très réussi Café viennois, a tissé avec Un écart de conduite une toile d’araignée efficace en même temps qu’elle a su exploiter sans prendre des chemins inutilement tortueux ce que la conscience finit toujours par nous imposer.
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Née quelque part

C'est un nom compliqué à prononcer et à écrire mais il est le sien, il lui appartient et reflète ce qu'elle est elle. L'auteur, Michèle Halberstadt, relate dans ce joli et émouvant ouvrage, l'histoire de sa famille et de ce nom dont la légende familiale prône que tous ceux qui portent ce nom sont de la même famille. C'est une recherche généalogique, historique et personnelle que la romancière nous livre avec une émotion et une délicatesse qui ravira, les lecteurs, comme moi qui se sont intéressés à la généalogie. Aller à la quête de ses origines n'est pas anodin et revêt toujours un caractère émotionnel et puissant dans la découverte de ceux qui nous ont précédé et qui font partie de nous, c'est également parfois une douleur et une souffrance qui nous fait comprendre certaines choses de notre vie et de notre capital familial. Michèle Halberstadt a réussi le pari de nous dévoiler sa quête, son histoire et c'est très réussi. Je recommande l'interview passionnante donnée par l'auteur via Facebook sur le site "Un endroit où aller" : https://www.facebook.com/1endroitoualler/videos/797735504510809
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L'incroyable histoire de Mademoiselle Paradis

C’est au hasard des rayons d’une des bibliothèques que je fréquente que j’ai croisé la Viennoise Maria-Theresia von Paradis. Elle se promenait de rayon en rayon, caressait les livres, les respirait. Puis elle s’écartait pour laisser la voie libre à qui arrivait. Nul n’aurait pu deviner que Maria-Theresia von Paradis était aveugle.



Or Maria-Theresia von Paradis, qui est née en 1759 et doit son prénom à l’impératrice d’Autriche, n’a pas toujours été aveugle. Elle a connu les couleurs, les nuances, l’ombre et la lumière avant que tout ne s’éteigne soudainement. Belle et talentueuse, elle a été remarquée par l’impératrice elle-même. Cette dernière compte bien en faire une des étoiles de la société musicale viennoise et contribue financièrement aux besoins de la jeune fille, laquelle pendant 18 ans a subi tous les traitements possibles pour recouvrer la vue, certains d’eux ayant causé une telle souffrance que désormais il n’est plus question que quiconque se serve d’elle pour des expérimentations.



Maria-Theresia von Paradis, à qui Mozart dédiera un de ses concertos, se débrouille très bien sans voir. Elle connaît les distances, la forme des objets, les tissus, le froid et le chaud. Tous ces détails qui la rendent fonctionnelle et lui permettent de s’adonner à ce qu’elle aime le plus : la musique. Mais c’est sans compter sur l’arrivée de Franz Anton Mesmer dans sa vie, grand mélomane et magnétiseur, lequel la subjuguera à un point tel qu’elle acceptera de se plier à d’autres expériences. Il est vrai que ce qu’elle éprouve pour Mesmer ne relève pas de la raison et que la passion qui anime la jeune femme et à laquelle cédera celui-ci rend Maria-Theresia prête à tout, d’autant plus que les essais sont concluants. Maria-Theresia retrouve peu à peu la vue, mais du coup ne sait plus jouer, et cette « guérison » fait l’objet de tant de spéculations et d’enquêtes que la jeune femme choisira de ne plus voir afin de ne plus constater de ses yeux la laideur de ce monde.



L’incroyable histoire de mademoiselle Paradis a pu être reconstituée grâce aux cahiers laissés par sa femme de chambre et par ce que l’Histoire a retenu de Franz Anton Mesmer. Le roman de Michèle Halberstadt qui lui rend hommage donne envie d’entendre les œuvres qu’elle a composées, même si la plupart d’entre elles ont été perdues au fil des ans, sauf La Sicilienne, souvent enregistrée, notamment par Lynn Harrell au violoncelle et Victor Asuncion au piano.
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La petite

ce roman est touchant,vaguement dérangeant parce que" la petite" le dit dès la première ligne qu'elle veut mourir... ce livre m'a rappelé combien on peut etre fragile face à l'absence d'un etre aimé ,face à l'absence des mots des adultes .Franchement bouleversant en fait !
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