Citations de Mikaël Ollivier (357)
Je ne lis pas vite. Si on lit, c'est qu'on a le temps de lire, alors il faut savoir le prendre et le faire durer.
Pour bien se découvrir, un livre, comme un pays, doit s'aborder par la mer, lentement, au gré des courants et du vent, ses rives formant d'abord un trait à l'horizon ne prenant formes, volumes, couleurs, parfums, que petit à petit, au rythme lancinant du ressac.
- ça te fait quoi de ne pas connaître ton père?
Il a pris le temps de trouver ses mots.
-Je le connais. C'est ton grand-père Edouard. Il a toujours été là. c'est lui qui a consolé mes cauchemars quand j'étais petit, qui m'a aidé à faire mes devoirs, qui m'a appris à faire mes lacets, à monter à vélo, qui m'a supporté quand j'étais adolescent, qui a bossé toute sa vie pour que je ne manque de rien. C'est lui mon père, pas celui qui s'est contenté de coucher avec ma mère.
J'aime bien le déjeuner du mercredi parce que maman n'a pas le temps de cuisiner. Elle décongèle un steack, des frites, et je mets du ketchup et de la mayonnaise. C'est mieux que les autres jours à la cantine où je suis obligée de manger équilibré, avec des légumes verts et des fruits. Ils appellent ça la diététique ! Encore un truc pour faire plaisir aux parents.
C'est tellement plein de trucs pour faire plaisir aux parents, l'école, que je me demande pourquoi c'est pas eux qui y vont.
Des extraits que j'ai particulièrement appréciés :
"Parfois, je me dis qu'il suffirait d'interdire les livres aux enfants pour leur donner envie de lire"
"Parce que pour devenir écrivain, il faut aimer les livres non ?"
"Les livres sont des médicaments contre les fautes d'orthographe"
"Je n'aime pas lire mais j'aime les livres"
" Car désormais, non seulement les livres savent me distraire, mais en plus, ils nourrissent l'homme que je suis en train de devenir"
"Si on lit, c'est qu'on a le temps de lire, alors il faut savoir le prendre et le faire durer"
Mais moi, je crois que je n'aurais jamais connu complètement mon père s'il n'avait pas été un chômeur. Et j'aurais passé toute ma vie en pensant qu'un papa, c'était gentil mais pas très drôle, que ça vous aimait mais que ça n'avait pas le temps de vous le montrer, que ça devait vous faire vivre mais pas vraiment vivre avec vous. Bref, j'aurais eu tout faux.
(...) la vie à Mayotte allait m'apprendre que l'adolescence était un luxe que les enfants de l'île n'avaient ni le temps ni les moyens de s'offrir. (p. 42)
Ce n'est qu'en sixième que j'ai vraiment commencé à comprendre que je n'étais pas comme les autres. Au collège, on change de copains tous les ans et donc on se heurte au jugement de personnes qui ne sont pas habituées à vous. J'ai commencé à entendre des surnoms comme Bouboule, gras-double, mon gros, et à force, j'ai fini par me voir tel que j'étais, gros.
Je n'aime pas lire mais j'aime les livres. Leurs pages dégagent une odeur de poussière et de colle qui a quelque chose d'intime et de réconfortant.
Parler de livres avec d'autres lecteurs est un délice que rien ne dépasse sinon celui de faire découvrir un ouvrage aimé à quelqu'un que l'on aime.
Il était rendu sur l'autre côté du versant de la vie, celui de la descente.
La liste des victimes ! Je les connais toutes, j'ai eu des... des histoires avec chacune d'elles. C'est pas un hasard !
Le coca, c'est comme Ikéa, ce n'est drôle qu'au début.
"La vie c'est comme un cadeau quand c'est ni Noël, ni son anniversaire. Y'a pas de raison et c'est encore meilleur."
L'observation, autant que la lecture de tant et tant de romans, m'avaient appris que pour coucher, il fallait du culot, ce qui justement, était un ingrédient quasi inexistant de ma composition intime.
[...]
COMMENT ETRE SUR DE NE PAS SEDUIRE LES FILLES
Par François Guillaume Fouconnier
puceau diplômé d'Etat
(p 55-56)
La vie ne m'avait pas encore enseigné que l'on peut aimer une personne sans avoir forcément envie d'être tout le temps avec elle. Encore moins que l'on peut aimer mieux, et plus justement, en prenant soin de garder des zones de secret, de liberté et d'individualité.
Heureusement que demain, il y a école, et qu’on pourra se reposer un peu !
Toujours le seul de la classe.
Celui qui ne connaît pas le nom des héros des séries, des finalistes de The Voice. Celui qui n'a pas vu les images de la dernière catastrophe naturelle, ou qui ne sait pas imiter l'imitateur du président de la République.
Maman estime qu'il faut protéger les enfants de la folie du monde.
La beauté n'a pas besoin qu'on la voie pour exister.
"Des fois, je me demande s'ils ont peur pour moi ou peur pour eux-mêmes. Peur de se reprocher plus tard le mal que je pourrais me faire."