Tropiques de la violence m'avait déjà happée, là je suis conquise.
Le roman s'ouvre sur le personnage de Loup, un jeune adolescent, d'une extrême sensibilité, « un garçon sage, un peu dans la lune, sujet à des crises d'angoisse », qui vient d'être placé en détention, pour avoir conduit sans permis et à contresens sur l'autoroute et avoir fui à l'arrivée des gendarmes. Il voulait rejoindre sa soeur, Paloma, qui a fui la maison, dix ans plus tôt, « parfois il faut savoir pour pouvoir continuer à vivre ».
Par petites touches, Nathacha Appanah nous éclaire sur ce qui a poussé Loup à agir ainsi, et aborde les sujets de la famille, des traumatismes de l'enfance, de la transmission de l'amour au sein d'une famille et de la perception que les enfants en ont.
Loup, Paloma, Éliette, devenue Phoenix, forment une famille brisée, déchirée par manque d'amour. Ces vies paralysées nous sont contées par Nathacha Appanah avec beaucoup de délicatesse.
Son écriture est lumineuse, éblouissante, magique, infiniment poétique pour un roman empreint de noirceur.
« Il y a ce regard échangé de loin. C'est la mère qui avance vers la fille parce que cette dernière est pétrifiée - par cette beauté, par cette vague d'émotions qui l'atteint, par le poids de ces dix années, par la difficulté à être l'enfant de sa mère - et toujours le coeur qui bat, le ventre qui tourne, l'esprit qui débat pour trouver les mots qui conviennent, mais en réalité c'est autre chose qui s'ouvre et qui offre on ne sait pas encore quoi, on ne sait pas encore comment mais on espère que ça ressemblera à de la tendresse et, pour l'instant, ça leur suffit. »
Un roman dou(x)douloureux.
Un roman magnifique, profondément humain.
« Bon sang, comment faut-il la mener cette putain de vie pour qu'elle ne vous morde pas au quotidien ? »
Mon exemplaire est passé entre plusieurs mains ; il n'a récolté que des éloges ;-)
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