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Critiques de Nathalie Kuperman (283)
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On était des poissons

Petite fille, petite Agathe, petite salamandre, petit macaroni, tu es un enfant, tu suis tu colles ta mère en espérant la voir te bercer d'un peu d'amour. Mais ta maman est étrange, elle t'emmène brusquement à la mer sans avertir ton père, tu rates les derniers jours scolaires. Puis tu te souviens que ta maman était affectueuse mais depuis ce matin, tu ne reconnais plus ta maman. Elle te dit qu'elle t'aime mais ne t'offre pas de l'eau pour étancher ta soif. Elle t'insulte et t'insuffle ses névroses qui commencent à te faire perdre pied petite Agathe.



Cette histoire m'a rendue triste. Comment une mère peut-elle infliger tant de disgrâce à son propre enfant, à sa chair...

C'est au fil de l'histoire que l'on découvre la fatalité qui s'abat sur des générations, une mère-poisson qui aime couler dans l'océan, une mère-poison qui aime faire souffrir sa fille.



Même si ce roman m'a écorché le coeur, il n'a pas été sans me rappeler Fugitive parce que reine ou Rien ne s'oppose à la nuit ou encore Bord de mer.



C'est un livre étourdissant où l'envie de serrer dans ses bras cette petite Agathe est omniprésente. Agathe qui se fragilise, qui ne sait plus s'il faut détester ou aimer cette mère instable, où trouver quelqu'un pour prendre soin d'elle, pour la protéger, l'aimer un peu. Mais il n'y a personne et Agathe se sent laide, de plus en plus laide. Alors elle grandit trop vite parfois car sa mère est comme une petite fille à qui il manque une mère.



C'est triste tout ce manque d'amour. Me reviennent ces paroles qui collent si bien à ce livre:



Si je saigne, si j'en crève

De froid quand l'hiver est fort

Si je vis, si je prie

Les étoiles, les astres morts

Si j'osais... si j'étais

Quelqu'un d'autre,

Quelqu'un de fort

Je le sais, puisque c'est...

C'est par absence...

Sans doute

Par absence d'amour

Sans doute...

Par absence d'amour

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On était des poissons

Malgré l’absence de son père, parti refaire sa vie à New York, Agathe, onze ans, menait jusqu’ici une existence sereine, solidement ancrée sur l’amour fusionnel de sa mère. Mais voilà que, soudain, tout déraille. C‘est d’abord un départ précipité en vacances, avant la fin de l’année scolaire, destination la Côte d’Azur, là où précisément a grandi cette mère devenue subitement si agitée et si imprévisible qu’Agathe ne la reconnaît plus. Pour la fillette, le séjour tourne au cauchemar. Car, en plus de ses nouveaux comportements inquiétants, excentriques et incompréhensibles, sa mère, soufflant le chaud et le froid sans répit, s’est mise à faire preuve à son égard d’une méchanceté à couper le souffle.





Il y avait bien eu des signaux faibles, décelables a posteriori, de la fragilité d’Alice, trop inquiète et appliquée dans son rôle maternel, elle qui n’avait pas eu de modèle entre un père inconnu, une mère morte en couches, et une grand-mère sans amour contrainte de l’élever. Sans doute que tout aurait pu continuer sans accroc, si un abandon supplémentaire, celui du divorce, n’était venu saper un peu plus le vulnérable équilibre de cette femme écorchée vive. En tout cas, tout se passe comme si le retour d’Alice en terre natale ressemblait à une régression dans l’enfance, un pèlerinage destiné à lui rappeler combien elle a toujours été indigne d’amour. Et d’ailleurs, elle qui n’a jamais su se faire aimer, comment pourrait-elle mériter l’affection de sa fille ? Celle-ci ne voit-elle donc pas comme sa mère est mauvaise et minable ? Faut-il lui ouvrir les yeux, méchanceté après méchanceté ?





Pour Agathe, bien sûr, les névroses maternelles restent totalement incompréhensibles, et, entre révolte et soif d’affection, l’enfant est prête à tout pour retrouver l’amour de sa mère. Plus celle-ci régresse vers ses blessures d’enfance, plus la fillette se retrouve propulsée dans des responsabilités d’adulte, dans une sorte d’inversion des rôles dont on pressent bien qu’il n’en sortira rien de bon. Autour de ce duo chaotique de « je t’aime, moi non plus », gravitent avant tout les fantômes des absents, père, mari, mère et grand-mère, et une poignée de témoins ahuris et impuissants, qui ne pourront que constater l’effrayante et déconcertante auto-destruction de cette mère, sous le regard de sa fille.





D'emblée saisi d’inquiétude, le lecteur, souvent heurté par la cruauté d’Alice, ne peut que compatir au très juste et touchant personnage d’Agathe, par les yeux de qui se déroule toute la narration. Croquée dans ses complexités et ses déséquilibres, la mère demeure déconcertante, provocant même un sentiment de malaise. Fusionnelle ou cruelle, elle inquiète plus qu’elle n’émeut, pour s’avérer infiniment toxique. L’on ressort de cette lecture troublé et dérangé, la tête pleine de questions et de craintes quant à l’avenir d’Agathe : sera-t-elle victime à son tour du terrible héritage des femmes de sa famille ?


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Je suis le genre de fille

Voici un livre surprenant entre comédie sociale, vie quotidienne et tracasseries habituelles ...

L'auteur y conte de petites scènes cocasses de la vie d'une femme ordinaire, revenue de tout , peut- être en attente de tout,.... , la cinquantaine qui expriment son état d'esprit .....

Elles commencent toutes par :" -Je suis le genre de fìlle ...."

La narratrice passe en revue les travaux ménagers, les courses notamment au Monoprix? , les relations avec les collégues, les SMS et les mails envoyés tard le soir, les relations mère- fìlle, l'hypocondrie eu long et en large ....., les relations avec son ex- mari, son adolescente de fìlle ....

Elle est accommodante, conciliante , tient les portes, sourit , dit " D'accord " , sans cesse, jusqu'à un certain point ....par lâcheté , fatigue, manque de confiance en elle ?

C'est une comédie humaine qui se livre à débusquer " les petits crimes de la vie ordinaire " comme l'écrivait Nathalie Sarraute, une guerre discrète et efficace livrée sur les apparences et les non- dits...Mais pour qui se prennent les autres ?

Je me suis lassée de cette lecture auto- dérisoire ravageuse qui finit par énerver même si on prend la narratrice en affection .

A la fin on a le coeur serré!

Elle a renoncé à l'amour mais n'en rêve t-elle pas ?

Je ne suis pas certaine d'avoir cerné correctement cet ouvrage .....



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Nous étions des êtres vivants

Un livre intéressant qui nous plonge dans le monde du travail dans notre société actuelle! Il nous dépeint cette dépendance de l'homme envers le travail. Une fois que le travail est menacé ou perdu, l'homme, forcement, va se perdre aussi. Le style de Kuperman est influent, en ce sens, à côté de chaque voix qui clame son indignation contre un changement qui va bouleverser la vie de chaque employé dans cette entreprise de presse de jeunesse Mercandier , il y a une voix collective que l'auteure nomme chœur, qui représente un nous incarnant à la fois l'esprit d'équipe, la culture d'entreprise, une société, une nation, auprès duquel l'individu se noie....Un livre sympa, où on rencontre des potes qui nous racontent leur quotidien, leur jalousie silencieuse, leur déception, leur joie, leurs inquiétudes permanentes, leurs envies. On cause avec eux, et puis c'est tout! Et moi, ça me va!
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Je suis le genre de fille

Juliette a cinquante ans, est divorcée et vit avec son adolescente de fille de 14 ans. Tout le monde connaît Juliette. Elle est le genre de fille à s’ennuyer comme un rat mort à une soirée, et trop boire parce qu’elle s’ennuie. Elle s’arrête pour tenir la porte, ne sait pas dire non, ment pour avoir la paix, se plaint pour ne pas paraître heureuse.



Vous vous reconnaissez ? Moi oui, complètement ! Et ce n’est pas fini.



Juliette est le genre de fille à subir ses collègues, ou le contraire malgré tous ses efforts pour s’intégrer. Le genre de fille à s’énerver et se dire qu’elle va régler ses comptes avec une personne pas très sympa, écrire un mail ou texto qui fait des pages et le regretter au moment même où elle l’envoie.



Juliette peut perdre le contrôle et parler, parler, parler et se lamenter parce qu’elle ne peut revenir en arrière et se taire.



Elle ne peut empêcher les pensées bonnes ou mauvaises qui traversent son cerveau, alors elle met des rituels en place pour y échapper un tout petit peu.



C’est le genre de fille qui rêve ou plutôt cauchemarde sur son ex et lui donne un rendez-vous le lendemain pour lui en parler.



Mais si Juliette est ce genre de fille, il y a certainement une raison, une faille, une blessure, non ?



Juliette c’est peut-être un peu vous, un peu (beaucoup) moi.



C’est le genre d’histoire que j’apprécie, à l’apparence légère mais avec un message profond et authentique.
Lien : http://pyrouette.canalblog.c..
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On était des poissons

Je tiens à remercier Babelio et les éditions Flammarion de m'avoir permis de suivre le travail de l'écrivaine Nathalie Kuperman, dont j'avais apprécié l'autoportrait littéraire dans la revue Décapage.



Partons en villégiature dans le Var, à Saint-Clair avec Agathe et sa mère. Départ précipité , sans explication, avant la fin de l’école. Nathalie Kuperman revisite son enfance, et en particulier l’été de ses onze ans, où «  rien ne serait comme avant ». Un voyage long, beau pour la mère qui, peu discrète, hurle dans le train pour Toulon : «  La mer, la plage, les bateaux, les poissons » ! Un rêve réalisé ?

Le roman s’ouvre sur leur baignade enjouée. Elles frétillent tels des poissons, jouant aux dauphins.



Agathe se plaît à être de connivence avec sa mère dont le regard l’attire comme un aimant.

Une mère qui affuble sa fille d’une pléthore de petits noms doux : «  mon petit loup, mon petit macaroni, mon p’tit poil, mon pissenlit, ma petite salamandre, ma petite fleur, mais aussi ma petite patate... » ! Une mère qui ne manque pas de déverser moult injonctions : « Tiens-toi droite, redresse-toi, Ne grogne pas.. ». Elle lui assène aussi des mises en garde , lui explique la différence entre émigrés et immigrés, lui brosse les portraits de ceux qui tiennent l’hôtel où elles logent.

Agathe devient «  son petit cobaye », quand elle teste les recettes destinées au livre de cuisine que sa mère publie. Elle enquille les sobriquets et ne manque pas d’imagination, de quoi faire une belle brochette : «  ma sardine, ma biscotte, mon boudin blanc... », mais aussi «  mon ange » !



On devine que le père n’est pas au courant de leurs vacances anticipées quand la mère ignore son appel téléphonique. Un père qu’Agathe aime et qui lui manque. Un père qui a refait sa vie, dont la compagne attend un bébé et s’est installé à New York.Il n’y aura plus les week-ends alternés mais il lui a promis le mois d’août en Normandie chez les grands parents.



La narratrice évoque les moments de complicité de fous rires, avec sa mère, sa façon de lui faire plaisir, de lui prouver son amour. Des étreintes fusionnelles. Un amour débordant réciproque, au moins au début.

Comme si elles appliquaient la chanson de Louis Chedid : «  Il faut dire aux gens qu’on aime qu’on les aime ». Mais que cachent de telles effusions si démonstratives ?

Le lecteur le constatera vite !

Scandale provoqué par la mère lors d’un dîner au restaurant ainsi gâché par son attitude hystérique.

Agathe, pauvre petite fille abandonnée toute une journée sur la plage, une autre fois sur un ponton.

Marche sans pause sous un soleil de plomb, sans boire. C’est alors que tout bascule dans leurs liens.

«  Elle que j’aimais tant voulait que je la haïsse », confie la narratrice devant l’attitude sadique de sa mère, se désaltérant devant elle, qui mourait de soif. Voulait-elle faire vivre à sa progéniture ce que décrit Amélie Nothomb dans Soif ?



Tant de situations ignobles qui conduisent Agathe à lancer un appel de détresse au père, à l’insu de sa mère. Comment réagira-t-il ?



Le visage triste, de sa mère, baigné de larmes, la gamine le connaissait depuis le départ du père, mais la voir rentrer ivre la révulse. Peu à peu, le passé d’Alice, la mère se dessine, le manque de parents, de référents, à l’exception de la grand-mère maternelle peut-il expliquer son déséquilibre ?

On constate son côté borderline quant à son alimentation, loin de la recommandation : 5 fruits et légumes par jour qu’elle avait consenti à modifier une fois enceinte. Mais que penser des repas durant leur séjour à Saint-Clair, exception faite des petits déjeuners servis à l’hôtel ?

D’autant que pour Alice, une glace évitera le repas du soir ! On est loin du maternellement correct...





La solitude s’empare d’Agathe, considérée comme « une grande fille », qui rêve d’être avec sa meilleure amie Tatiana qu'elle adore. L’hôtelière, pleine d’empathie, se voit jouer le rôle de baby sitter pendant que la mère mène sa vie de femme ! Le dîner de la pitchoune avec Mme Platini et son fils finit par une altercation avec Herbert, le xénophobe, des insultes, une gifle, des pleurs, un évanouissement !

Une gifle que la mère décide de rendre/de retourner à l’envoyeur, ce qui provoque une situation digne d’un vaudeville et l’urgence pour Alice et sa fille de quitter cet hôtel, escortées par les policiers. Une nouvelle vie commence alors, pleine de rebondissements dont un dramatique.



Agathe convoque de multiples souvenirs, comme l’incident, «  expérience traumatisante » du noyau de pruneau. Le lecteur a le coeur serré quand elle émet ses souhaits : «  J’aurais voulu... » et fantasme sa vie, quand elle implore le ciel, déclame ses monologues laissant deviner son mal être.



Coup de théâtre , la mère lui annonce qu’elle va se remarier ! Comment va-t-elle réagir à cette lubie ? Va-t-elle se concrétiser ? La deuxième partie donne la réponse. Ne dévoilons rien.



La métaphore des poissons se glisse tout le long du récit, souvent associée à l’injonction : «  Maillot de bain ! », mais une fin tragique va bouleverser le destin des protagonistes. Agathe se prend parfois pour une sirène pour nouer le contact avec d’autres ou pour une pieuvre, «  qui inspirait

fascination et dégoût ». En plus ,on lui en a fait manger du poisson !



Avec le recul, la narratrice brosse un sévère portrait de son embarrassante mère : «  une folle, une sauvage », «  une mère moitié dragon, moitié serpillière » et confie avoir du mal à supporter le mot « maman ». Les mères seraient-elles un venin ? Le manque évident de dialogue va accentuer le fossé. Quand la gosse tente de briser le silence, elle est confrontée à une fin de non recevoir : «  Tais-toi, je ne veux plus t’entendre ». Par chance, Agathe a pu croiser des personnes bienveillantes comme Séraphine, la muette, employée à l’hôtel de Saint-Clair, qui joue un rôle important dans l’épilogue. Détentrice d’une lettre qu’elle a tenu à remettre à l’orpheline adulte.



La lecture s’avère l’antidote, l’échappatoire pour résister aux délires de la matrone.Agathe nous fait partager sa lecture du moment. Le récit est donc entrecoupé par des extraits de son précieux livre

«  Le bateau incassable », histoire qu’elle voudrait vivre. Mais c’est sur un autre bateau que sa mère envisage d’habiter, le voilier Amour perdu ! Celui de Maurice, son futur beau-père. Le livre apparaît comme un doudou , une refuge pour l’enfant terrible, qui aura le cran de fuguer.





La génitrice d’Agathe, qui sort des clous par son comportement bipolaire, fait penser à la mère fantasque de Delphine de Vigan dans Rien ne s’oppose à la nuit. Elle a aussi quelque chose de la mère de Mercedes Deambrosis dont le portrait est brossé dans Rendez-vous au paradis, une mère tyran , ogresse qui a pourri la vie des ses filles.



On retrouve dans ce roman l’humour et l’autodérision déjà présents dans le roman précédent Je suis le genre de fille, ainsi que ce besoin d’être aimée.

Nathalie Kuperman explore une relation atypique, toxique entre une mère et sa fille où amour et haine s’entremêlent, comme dans la chanson de Gainsbourg. La narratrice, la victime, restitue de façon bouleversante cet été de ses onze ans où tout a dérapé. Marquée à vie.

NB :

Dans la revue Décapage no 58, un dossier est consacré à l’autoportrait littéraire de Nathalie Kuperman. Il est troublant de lire qu’elle évoque souvent sa mère dans les livres, qu’elle fut contrainte à la vie d’interne par sa mère. Encore plus troublant, elle confie : «  Ma mère ne me supportait plus. On était toutes les deux à ne plus pouvoir se supporter ». Alors, y aurait-il des accents autobiographiques dans ce roman ?





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On était des poissons



Voilà une vingtaine d'années que N.Kuperman nous offre de beaux romans et excelle également en littérature enfantine.

Il est souvent question de poissons dans ce roman poignant.

Agathe est une petite fille de 11ans au corps encore rondouillard, c'est une petite fille intelligente, passionnée et qui ne demande qu'à aimer . Elle a une mère belle, vive, fraîchement divorcée, abîmée par une enfance précocement malheureuse, sa mère meurt en couches, pas de père.

Ceci peut-il expliquer le jeu inconscient (on l'espère) qu'elle joue avec avec sa petite fille?

On dirait maintenant qu'elle est bi-polaire.

Elle adore sa fille ; la dévore de baisers et casse tout quelques heures après avec des sarcasmes ou en disparaissant pour de longues heures, voire la nuit, sans prévenir. Elle veut dit-elle l'habituer à son absence...

Agathe ne sait plus que penser,elle voudrait une vie "normale", retrouver son père parti avec un nouveau foyer en Amérique.

Jusqu'au drame qui d'une certaine manière va la libérer, ce qui lui permettra, adulte, de revenir sur les lieux de vacances de son enfance au Lavandou, sereine et sûre d'elle.

Beau roman, belle écriture, séchons nos mouchoirs.

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Une nuit à Manosque

Une nuit à Manosque est un recueil de nouvelles qui m'a été envoyé en service presse par les éditions Gallimard, que je remercie chaleureusement.

La manifestation littéraire Les Correspondances de Manosque a lieu chaque année en septembre et a fêtée ses 20 ans d'existence en 2018.

À cette occasion, un recueil de courtes nouvelles rassemble une vingtaine d'auteurs sur le thème proposé : « Une nuit à Manosque ». Chaque auteur a choisit librement d'écrire une fiction ou un souvenir réel.

Je ne vais pas vous présenter toutes les nouvelles vu qu'il y en a quand même vingt, et la chronique serait trèèès longue ;) Juste celles qui m'ont le plus touchées, et il y en a déjà pas mal car ce recueil m'a beaucoup plu.

Une nuit à Manosque débute avec L'esprit de la Guinness de François Beaune. L'auteur nous emmène dans un pub.. où l'on ne vend pas de la Guinness même si le pub se nomme ainsi ! J'ai aimé cette première nouvelle, courte mais très bien trouvée, jolie découverte :)

Dans Des nuits et des lieux, Jeanne Benameur nous fait découvrir son Manosque... J'ai trouvé ça très intéressant, l'auteure a une très jolie plume :)

Le texte de Marie Darrieussecq est très personnel, elle nous raconte comment lors de l'édition 2017 elle s'est fait harcelée dans la rue par un homme qui était à sa fenêtre. J'ai beaucoup aimé ses mots, et c'est un très beau texte qui parle d'un thème fort. Il s'agit d'un de mes textes préféré.

La colline de Julien Delmaire est une nouvelle surprenante, qui m'a beaucoup plu tout comme Rencontre avec un personnage de Miguel Bonnefoy ou La ville des mots de René Frégni. Chaque auteur nous présente sa vision de la ville, avec souvent des surprises, c'est passionnant et on ne s'ennuie jamais.

J'ai également beaucoup aimé Place Saint-Sauveur de Célia Houdart, une courte nouvelle nous présentant un jeune allemand de 23 ans.

Appréciant énormément l'auteur Philippe Jaenada, c'est avec un immense plaisir que j'ai dévorée Lost in Manosque. J'ai adoré sa nouvelle, que j'ai trouvé excellente. "A Manosque, le plus difficile, c'est de rentrer se coucher".

Le textes de Maylis de Kerangal et de Alice Zenater sont très intéressants, tous deux sont différents mais aussi passionnant l'un que l'autre.

J'ai également beaucoup aimé La bergère de Nathalie Kuperman qui nous présente une bergère, dans un hôtel...

Pour finir, j'ai adoré Un beau souvenir de Eric Reinhardt, car l'auteur nous fait partager un de ses souvenirs.

Je pense que vous l'aurez compris, j'ai été charmé par Une nuit à Manosque. Je trouve ce recueil de nouvelles très bien ficelé, les textes sont de qualité et j'avoue qu'ils m'ont donné envie d'aller faire un tour à Manosque pour découvrir à mon tour cette belle ville :)

Je suis ravie de ma lecture, et je mets quatre étoiles à cet ouvrage, que je vous recommande.
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On était des poissons

L'insouciance est souvent associée à l'enfance, temps où le jeu, le plaisir occupe une grande partie de la journée et où les responsabilités sont inexistantes ou très peu nombreuses et à l'échelle d'un enfant donc petites.

Agathe à 11 ans, elle vit avec sa maman, son papa vit aux États-Unis et l'insouciance est un mot qui ne fait, sans aucun doute, pas partie de son vocabulaire. Comment le pourrait-il alors que sa maman est malade psychologiquement. Elle décide, sur un coup de tête, de partir avec sa fille en vacances une semaine avant la fin de l'année scolaire. Ce qui pourrait être un temps privilégié et donc sympathique tourne plutôt au cauchemar.

Agathe n'a pas son mot à dire, elle doit subir les sautes d'humeur de sa mère. Elle doit s'adapter à des élans de tendresse avec des petits mots doux,des surnoms mignons suivis d'une seconde à l'autre d'un rejet et des paroles humiliantes.

Agathe surveille les regards, les gestes et agis en fonction.

" Elle était un paysage en mouvement dont je guettais le moindre nuance, de crainte de la voir s'installer dans l'une de ces émotions qui pourraient faire basculer les heures à venir soit dans un trou noir, soit dans une gaieté outrancière. J'étais aux aguets, en quelques jours, j'étais devenu une espionne."

Nous aussi, en tant que lecteurs, sommes aux aguets. Le comportement d'Alice, la maman, peut-être violent verbalement et nous craignons pour Agathe, nous avons envie de la protéger, de la prendre dans nos bras et de la soutenir, de la cajoler.

On sait bien qu'une telle histoire ne peut se terminer bien, mais on a tout de même envie d'une fin la plus douce possible pour Agathe, une fin qui lui ouvre des chemins.

L'histoire est racontée par Agathe adulte, ce qui nous rend encore plus proche de cette histoire.



C'est un livre sur l'enfance, la folie, la relation mère-enfant et la loyauté.

J'ai beaucoup aimé, c'est un roman très émouvant. Certains disent drôle, moi je n'ai pas trouvé. Le malaise, le mal-être, l'angoisse d'Agathe sont trop présents pour que l'on profite des petits moments de détente qui on le sait sont très furtifs et peuvent se transformer rapidement en orage.
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J'ai renvoyé Marta

'J'ai renvoyé Marta" est un roman court qui, comme le titre l'indique ne laisse pas beaucoup d'espoir sur la durée du contrat du travail de Marta, jeune femme de ménage qui vient d'être embauchée par Sandra.

Sandra vit avec son mari, leur petite fille Marta et les 2 fils de son mari.

Sandra , comme on va le voir, a un comportement tout à fait obsessionnel. Son besoin de tout contrôler , de tout traquer, de tout vérifier est, on le sent bien, maladif et ne relève en rien d'un simple manque de confiance ou encore d'une difficulté à lâcher prise.

Le récit est entrecoupé de souvenirs d'enfance, qui sont loin d'être heureux. L'univers de folie dans lequel elle a passé son plus jeune âge, explique bien aisément ce comportement névrosé.

Voilà un roman surprenant tout à fait agréable à lire.

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Une nuit à Manosque

À l’occasion du vingtième anniversaire du festival littéraire » Les Correspondances « , les éditions Gallimard publient en 2018 un ouvrage collectif de nouvelles. Une vingtaine d’auteurs ont ainsi laissé libre cours à leur jolie plume : François Beaune, Jeanne Benameur, Arno Bertina, Miguel Bonnefoy, Arnaud Cathrine, Marie Darrieussecq, Julien Delmaire, Patrick Deville, Pierre Ducrozet, René Frégni, Yannick Haenel, Célia Houdart, Philippe Jaenada, Maylis de Kerangal, Nathalie Kuperman, Robert McLiam Wilson, Gaëlle Obiégly, Véronique Ovaldé, Sylvain Prudhomme, Éric Reinhardt, Olivia Rosenthal et Alice Zeniter, dans » Une nuit à Manosque « .

S’imprégnant de la magie des lieux, si chers à Jean Giono, ce festival a pour vocation de faire sortir la littérature des salons pour la célébrer à la manière d’un art vivant. Innovante, la lecture musicale mélangée aux musiciens et écrivains dans un lieu chaleureux casse le concept élitiste des rencontres littéraires. Si la majorité du public est originaire de la région de Manosque et de ses environs, ce festival est donc l’occasion d’échanges plus conviviaux et directs avec ces auteurs, délestés de toute pression, médiatique notamment.

Olivier Chaudenson, directeur et cofondateur des Correspondances avec Olivier Adam, se remémore les débuts des Correspondances… Il y eut cette fin septembre le «bal littéraire» et des grands entretiens. En 1999, une première «nuit mémorable» : Jacques Higelin lisant et chantant ses Lettres d’amour d’un soldat de vingt ans durant près de quatre heures ou «le détournement d’un artiste de la scène musicale pour montrer à quel point ils sont traversés de littérature».

Forte de son succès, cette vingtième édition a réuni soixante-deux auteurs. Afin de graver cet instant dans le temps, il a été demandé à une vingtaine d’entre eux donc, d’écrire librement une courte nouvelle de 5000 signes environ, sur une fiction ou un souvenir réel, avec pour thème » Une nuit à Manosque « . Parce que les nuits sont propices à l’inspiration et à l’imagination, c’est avec brio que tous ce sont prêtés à cet exercice. Pour François Beaune, par exemple, ce fut la rencontre avec un aventurier des mers, dans un pub. Olivia Rosenthal, a elle, endossé la tenue de Serena Williams le temps d’une nuit. Quant à Alice Zeniter et Marie Darrieussecq, elle nous proposent des textes plus féministes et engagées, à leur image. D’autres s’inspirent de la légende de l’hôtel Volland, en plein cœur du centre ancien de la ville, devant l’Eglise Saint-Sauveur, pour faire revivre le fantôme de cette jeune fille qui se serait vitriolée le visage pour ne pas perdre sa virginité avec François Ier .

Le lecteur se faufile dans les ruelles de Manosque au fil des pages, par une nuit de septembre. S’il ne peut y être physiquement, cette initiative livresque lui permet de prendre part au festival. En lisant chacune des nouvelles, j’avais la sensation d’entendre les voix des auteurs, tant leur contenu semble le reflet de leur propre monde littéraire, à l’instar de la nouvelle de René Frégni ...
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Les raisons de mon crime

Marianne admirait sa cousine Martine quand elles ont passé des vacances ensemble chez leur grand-mère. Marianne avait neuf ans, Martine treize. La grande prenait un malin plaisir à jouer les affranchies devant sa cousine timorée et la poussait à faire des bêtises. Elles n'avaient pas la même vie : Martine subissait la misère et les coups, Marianne était élevée dans un cocon.

Les cousines ne se sont guère revues depuis.

Elles se retrouvent plus ou moins par hasard une trentaine d'années plus tard. L'occasion pour Marianne de se rapprocher de sa famille maternelle. Triste famille en vérité où les mères rudoient les gamins, où les femmes sont alcooliques, dominent mais se font néanmoins copieusement tabasser par leurs hommes encore plus ravagés qu'elles par la picole.

Après avoir occupé des postes confortables de graphiste-designer, Marianne est au chômage. Elle y voit l'opportunité d'écrire un livre sur cette cousine. Elle la rencontre fréquemment sous ce prétexte. Elle s'y brûle les ailes, se mettant à boire elle aussi - passerelle obligée pour renouer avec cette famille dont sa mère l'a toujours tenu à l'écart ? Auto-complaisance au malheur dans cette quête étrange et dangereuse qu'elle ne comprend pas elle-même ? Rôle trouble de la cousine qui l'entraîne plus ou moins volontairement de l'autre côté du miroir ?



Terrible récit dont le côté sordide rappelle le 'Darling' de Jean Teulé.

Réflexions intéressantes sur les relations mère-fille, le poids de la famille, la fascination du glauque même (ou surtout ?) quand il est si proche... mais chez les autres.

Quel dommage que l'auteur finisse par nous enliser dans les jérémiades nombrilistes de la narratrice. Elle en voudrait à sa mère qui, en coupant les ponts avec sa famille, l'a empêchée de tutoyer la misère ? Pauvre petite fille un peu riche jusqu'alors épargnée par les problèmes financiers et le mal de vivre, le dégoût de soi. Pauvre femme privilégiée qui envierait ceux qui méritent la compassion des autres, telle cette cousine dans la mouise, alcoolique depuis l'adolescence, et brutalisée ?



Ne vous laissez pas tromper par le titre : cet ouvrage est noir et dérangeant, mais ce n'est pas un roman policier. On ne le lit pas dans le même état d'esprit qu'un thriller, loin s'en faut.
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Je suis le genre de fille

Je suis le genre de fille qui s’est copieusement ennuyée à la lecture de ce livre…..



Je l’avais emprunté à une amie en pensant me détendre, mais mauvaise pioche : si certaines situations font (un peu) sourire, c’est l’ennui qui a prédominé.



Tous les petits chapitres commencent par « je suis le genre de fille » et narrent la vie d’une quadra, divorcée avec une fille adolescente. Il y a clairement des airs de Bridget Jones, l’héroïne étant gaffeuse, fumeuse, rêvant au prince charmant, capable de passer le we devant la téloche, etc…. La fin devient plus mélodramatique sur la relation mère-fille.



Tout cela est sans grand intérêt à mon sens. Ça aurait pu être très drôle mais non…et ce n’est pas vraiment émouvant non plus. Difficile de conserver l’intérêt au fil de la lecture car on n’aperçoit pas très bien ce qu’a voulu raconter l’auteure….Je passe mon tour.

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La loi sauvage

Une jeune femme élève seule sa petite fille.

Elle rédige des modes d'emploi pour des appareils ménagers.

Le jour où une institutrice lui dit que sa petite Camille est une véritable catastrophe, tous ses souvenirs d'enfance remontent à la surface.



J'ai beaucoup aimé le portrait de cette femme fragile.

Il est amené avec beaucoup de délicatesse et de pudeur.

La réflexion de cette enseignante la ramène à son enfance où elle a subi une grave humiliation.

Et cette blessure d'enfance détermine toute son existence.

On sait la cruauté parfois des enfants entre eux.

Mais l'importance de l'injustice des adultes est plus encore déterminante.

Être enseignant est une énorme responsabilité.

Il est possible de réussir des prouesses, comme il est possible de créer des traumatismes.

Si la construction du récit peut sembler déroutante, elle rend parfaitement compte du désarroi de cette femme.

L'amour qu'elle porte à sa petite Camille réussira t-il à la sortir de ses doutes ?
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On était des poissons

C'est l'histoire d'Agathe et de l'été de ses 11 ans ; Été qui laisse deviner ce qu'est d'avoir une mère qui vous aime tellement, à vous étouffer, à cogner pour vous défendre mais qui en une demi-seconde devient méchante, vous isole, vous humilie et vous laisse sur le bord de la route.

Il y a du Rien ne s'oppose à la nuit ou En attendant Bojangles dans ce récit mais en plus triste.

Tout au long de la lecture, j'ai eu envie de sauver Agathe, de lui dire de s'échapper, de fuir un mère si toxique mais une mère malgré tout.

Même si on sait bien bien que son comportement s'explique certainement par de la bipolarité, par une attirance un peu trop marquée pour le champagne et par le besoin d'être aimée, on a du mal à éprouver de l'attachement ou même seulement lui trouver des excuses tant on souffre pour Agathe.

Il ne faut pas avoir un petit moral en commençant cette lecture un peu pesante.
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La loi sauvage

A l'occasion d'une remarque en apparence anodine sur sa fille, une jeune femme se retrouve propulsée 40 ans en arrière alors qu'au même âge que sa fille, elle reçoit en pleine face une petite phrase assassine qui la secoue profondément. Une phrase soigneusement enfouie dans un coin de son cerveau et qui brutalement refait surface. Monte alors en elle une vague de sentiments violents qui perturbent son quotidien, la mènent au bord du dérangement mental.

J'ai commencé ma lecture le poil un peu hérissé par le style de cette auteure dont je n'avais encore jamais rien lu mais très vite je me suis laissée entrainer dans son univers aussi déjanté que sensible. Avec sa langue à la fois drôle et vipérine, Nathalie Kuperman offre un roman tout à fait original, tendre et coléreux, sur le thème de la transmission inconsciente de valeurs fortes telles que la haine ou l'amour par la voix (voie) des femmes. J'ai adoré !
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Merci Paris !

Comme la quatrième de couverture nous en informe judicieusement, cette "anthologie", intelligemment préfacée par l'américano-parisien de cœur Douglas Kennedy et sous la direction bienveillante et avisée de Gérard Mordillat, a pour ambition de convier vingt écrivains contemporains à nous emmener, en une quinzaine de pages, à la découverte de leur arrondissement parisien respectif qu'il soit de naissance, d'élection ou d'inspiration.

Comme toujours dans ce genre d'exercice littéraire collectif, l'excellence côtoie le moins convaincant, la subtile pertinence de l'un renvoyant à la relative insignifiance de l'autre mais, au final, force est de reconnaître que cet ouvrage a amplement répondu à mes attentes.

Les connaisseurs ou simples amoureux de Paris devraient donc y trouver leur compte.

Je vous en recommande chaudement la lecture.
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Sacrée Kornebik

Luce n’aime pas son prénom. Elle en parle à ses parents. Ces derniers sont peinés, car évidemment ce sont eux les responsables. Si seulement ils expliquaient à Luce la raison de leur choix. La petite fille en serait alors émerveillée.



Luce est lumineuse et illumine la vie de ses parents. Mais les parents ne veulent pas qu’elle se sente obligée de briller. Il faut parfois dire les choses. L’enfant a besoin d’entendre des mots simples. Une vie bien rangée, des petits plats bien équilibrés, tout cela ennuie Luce. Elle a besoin d’un peu de désordre, elle a besoin de vraies discussions, pas de celles qui ménagent sa sensibilité. Elle a besoin d’exprimer ce qu’elle ressent, que l’on s’intéresse vraiment à elle.



Un petit roman qui parle de la maladresse des parents quand ils ne savent pas écouter leurs enfants. Des parents trop parfaits. Mais aussi des enfants trop sages, qui n’osent pas dire ce qu’ils ont sur le cœur, de crainte de blesser l’autre, de créer un ouragan.

Une histoire un peu magique qui parle des émotions.

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Je suis le genre de fille



Chaque chapitre de ce court roman commence par " je suis le genre de fille qui..." . Cette fille, c'est Juliette, quadra, célibataire et mère d'une ado, qui se raconte telle qu'elle est. Comme moi, beaucoup de filles souriront et se reconnaîtront dans cet ėgrenage de petits problèmes existentiels.

Pour ma part, je suis aussi, comme cette Juliette, le genre de fille "très hypocondriaque", "qui se met à la place de l'autre", "à trainer chez Villeroy&Boch" , "qui ne supporte pas les phrases sur le bonheur", "à avoir rêvé toute sa vie à un anniversaire surprise", "à parler tout haut dans les toilettes", " pour qui faire des bagages est une activité à plein temps "

Alors oui, cest un peu bobo, car il y a pire comme problèmes, mais je suis le genre de fille à l'avoir trouvé amusant. Pas indispensable mais divertissant et parfois touchant.
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On était des poissons

J’ai vu énormément de critiques élogieuses de ce roman. Alors vous qui commencez à me connaître, vous savez que j’ai tendance à me méfier des livre encensés par la critique… Forcément, en ouvrant ce livre, j’avais de nombreuses appréhensions !



Nathalie Kuperman nous livre ici une histoire triste et dure, une histoire qui n’épargne pas son lectorat. Les personnages sont très travaillés, ils traînent tous un passé douloureux, ils ont tous des failles… Alice est sans nul doute celle qui a eu le plus de mal à se construire : elle ne vit plus qu’à moitié dans notre monde, et s’en est choisi et fabriqué un autre. À l’inverse de sa mère, la petite Agathe semble réfléchie, posée et mesure les risques et les interdits. En parcourant les pages, on comprend vite que l’adulte n’est pas Alice mais Agathe, obligée de grandir trop vite… Alors qu’Alice est comme un funambule, prête à basculer au moindre claquement de doigt, la pauvre gamine assiste à la déchéance de sa mère.



L’auteure met en lumière une relation mère/fille particulière, une relation en mode « je t’aime… moi non plus ». Parfois ça sent la haine, le dégoût et la colère mais grâce à Agathe, c’est l’amour qui triomphe, elle admire sa mère, elle est prête à tout pour lui plaire. Clairement, l’exploitation de cette relation bancale entre la mère et la fille est un point fort de ce livre.



Alors ce livre devrait être un coup de cœur, et pourtant non ! Pendant plus de deux cent pages, j’ai peiné sur cette lecture, en mode « je suis sur le bord du chemin »… Impossible de prendre le bon wagon, avec un sentiment de « trop » : trop lourd, trop étouffant, trop dur, trop, trop… Trop ! La magie n’a pas opéré sur moi… Peut-être parce que les relations mère/fille sont un sujet sensible pour moi ?



Bref, du point de vue de la lecture, je ne peux pas dire autre chose que « c’est un gros flop pour moi ». Attention, cela ne veut pas dire – et c’est ce que j’ai essayé d’exprimer dans cette chronique – que le sujet ne me semble pas important, riche, sérieux, profond. Mais l’auteure n’est pas parvenue à me prendre par la main pour me raconter l’histoire d’Alice et Agathe. Dommage !
Lien : https://ogrimoire.com/2021/0..
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