Mósa est un sang-mêlé qui vit avec sa tribu dans une oasis. A la mort de la personne qui l’a élevé, il se rend dans la grande TechnoCi-T, pour rencontrer son père, un homme blanc. Une surprise l’attend en la personne de Wòsa. Ce dernier est son frère. Malade, malgré les progrès de la technologie, il s’est réfugié dans la xénophobie. Pour lui, Mósa est un sauvage. Frère et père vont tout faire pour le soulager de ses maux (physique et moral) et le faire retrouver le droit chemin.
Dès les premières pages, le lecteur pourrait se faire une mauvaise idée du roman : le bon indien contre le méchant citadin. Si Nathalie Le Gendre ne fait pas dans la subtilité, son thème (la tolérance) est martelé et subit d’infinies variantes. En partant de l’antagonisme des deux personnages, l’auteure décline l’acceptation de l’autre : homme/femme, ville/campagne, médecine technologique/naturelle. le propos n’est pas d’amener le lecteur à comprendre , mais de le mettre en face des thèmes développés. En postface, l’univers « imaginaire » de Nathalie se confronte avec la réalité, histoire de nous assener le point final : accepter les différences !
Ecrit il y a une dizaine d’années (et récompensé par de multiples prix) Mósa Wòsa est réédité en 2015, et le thème est toujours d’actualité.
Loin des images d’Epinal, les personnages sont tous « humains » et chacun aura à payer son erreur de parcours. S’il entre dans la catégorie « jeunesse », on aura rarement vu un roman où le héros n’est pas un personnage, mais un thème. Quant aux protagonistes, ils seront malmenés pour pouvoir avancer.
Nathalie Le Gendre envoie un coup de poing aux lecteurs « adolescents ». Une frappe menée avec brio qui nous martèle tolérance, acceptation… Pour que la société puisse avancer. Un petit roman aux grands effets !
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