Un dimanche matin de juillet, José se rend très tôt à la piscine où il est maître-nageur sauveteur depuis 5 ans, pour prendre son service. Il est chargé aussi de la coordination des activités aquatiques. Quand il arrive, il voit au centre du magnifique bassin Art Déco, le corps flottant d'une femme : "une longue traînée rouge s'échappait des poignets de ce corps inerte..". le suicide paraît évident.
Le commandant Tomar Khan et son équipe : Rhonda, Dino et Francky sont chargés de l'affaire, affaire qui paraît simple à Tomar et qui ne semble pas nécessiter d'enquête. Mais Rhonda, son amante et collègue, ne l'entend pas de cette oreille. Pour elle, Il est impossible, qu'une jeune femme comme Clara, aussi lumineuse, courageuse et passionnée, en soit venue à mettre fin à ces jours. Il est hors de question de laisser tomber, il faut chercher l'origine de cette souffrance qui l'a conduite à ce geste. Car le maître-nageur reconnaît qu'il y avait souffrance chez Clara puisqu'elle pleurait sous l'eau... Il explique : "Celle qui pleure sous l'eau" est une expression utilisée en compétition : "Quand un nageur vient s'entraîner et qu'il traverse des épreuves dans sa vie privée, on lui dit qu'il n'a qu'à pleurer sous l'eau, là où personne ne pourra le voir".
Quant à Tomar, lui a d'autres soucis. Il est convoqué et interrogé par la nouvelle procureure. Saura-t-il faire face ?
J'ai appris en fin de lecture que Niko Tackian avait déjà écrit deux autres romans avec les mêmes personnages. Cela ne m'a en aucune manière gênée de ne pas les avoir lus avant.
J'ai été emportée dès le début par ce polar où la réalité dépasse presque la fiction. En effet, dans ce roman l'auteur traite avec une grande sensibilité de la manipulation psychologique que certains n'hésitent pas à faire subir aux femmes chez qui ils sentent une faiblesse, une fragilité ainsi que des violences conjugales. Quelles soient physiques ou psychologiques, ces violences indignes de l'être humain ont du mal à être prises en compte par la justice.
Niko Takian rend un bel hommage à ces femmes et au courage qu'elles déploient, pour échapper à l'emprise de ces ignobles personnages. Ara, 83 ans, mère de Tomar personnifie magnifiquement cette peur omniprésente du mari violent et la force et le courage extraordinaire déployés pour échapper à ces maltraitances et, plus tard aider des femmes dans la même situation.
L'écrivain profite aussi de ce roman pour décrire ces zones de non-droit où dealers et caïds se côtoient, vivant principalement du commerce de la drogue.
Un polar magnifique qui rend un bel hommage aux femmes !
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