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Critiques de Paolo Cognetti (615)
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Les huit montagnes

Un pére, une mère, et un petit garçon,le narrateur.

Nous sommes au nord de l’Italie dans les années 80.

Ils vivent à Milan l’hiver et l’été c’est la vallée d’Aoste, et Grana où ils finiront par louer une petite maison. Le père, un solitaire, se retrouve dans les longues randonnées en montagne, et malgré son mal de montagne, le petit le suivra, pour un temps.....

La maison de Grana sera aussi le début d’une très belle amitié entre Pietro, le petit garçon avec un autre du coin, Bruno. Ils partiront ensemble à la conquête de la montagne et de ses endroits secrets, remontant un torrent, s’aventurant dans les galléries condamnées d’anciennes mines, dévalisant des vieilles cahutes, surprenant des chamois ......nous entraînant à leur suite, pendant trois décennies.

Il y a une tristesse infinie dans cette histoire d’une famille « sans histoires » ( « Lui, irascible, autoritaire, intolérant, elle, forte et tranquille et conservatrice. Leur façon rassurante de jouer toujours le même rôle en sachant que l’autre jouera le sien : ce n’étaient pas de vraies discussions que les leurs, mais des dialogues écrits d’avance dont je devinais immanquablement la chute, et dans cette cage je finissais moi aussi par étouffer. »), une tristesse qui se fondra dans la beauté des montagnes et de la nature avec « La barma drola ».......



Paolo Cognetti nous raconte ici, une magnifique aventure spartiate de montagne et une histoire d’amitié et de solitude, qui rayonnent sur toutes les misères de la vie. J’ai adoré cette communion avec la nature et le personnage intègre et pur de Bruno le montagnard et sa conception de vie d’en profiter au présent (« ....Il vaut mieux pas trop penser à l’avenir.....autrement on devient fou.

-Alors à quoi je dois penser ?

-À maintenant. Elle est pas belle, cette journée ? »).

Il m’a rappellée le personnage de Novecento de Baricco qui ne descendra jamais à terre de son bateau. Un autre personnage que j’ai adoré.

Si vous aimez la montagne, vous serez comblé, pour le contraire je suis convaincue que ce beau livre vous donnera envie d’y aller faire un tour, et pourquoi pas sur les traces de Pietro dans le Piémont....... et même plus loin.

Un coup de cœur pour ce prix Strega , Goncourt italien 2017, amplement mérité !



Je remercie NetGalley et les Éditions Stock. Un livre que je n’aurais probablement pas lu s’il n’était sur le site, et ça aurait été bien dommage .



« -Et tu es né pour quoi, alors ?

- Pour être montagnard. »

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Les huit montagnes

Authenticité

Simplicité

Force

Beauté



Voilà, selon moi, les ingrédients marquants de ce magnifique récit dont on comprend assez vite qu'il ne peut qu'être à forte connotation autobiographique car « Nul ne peut faire comprendre les sensations éprouvées là-haut à celui qui n'est pas sorti de chez lui » et qui n'a pas lui-même éprouvé la montagne avec ses pieds, ses muscles, son énergie et ses doutes.



L'histoire se déroule donc à la montagne, et plus précisément autour de Grana, petit village du Val d'Aoste. Pietro, jeune milanais, venu passé là ses vacances d'été avec ses parents, se lie d'amitié avec Bruno, un montagnard de son âge. Éprouvants tous les deux des difficultés relationnelles avec leurs pères, ils s'apprivoisent mutuellement et partagent fin de l'enfance, adolescence et découvertes des sommets.

Ils nouent une amitié solide qui leur permettra de se retrouver et s'entraider après une séparation d'une vingtaine d'années, l'un ayant voyagé, l'autre étant resté accroché à sa montagne.



Ce roman est pour moi une réussite totale, un témoignage d'une humanité rare, un de mes coups de coeur de cette rentrée littéraire. J'ai quasiment savouré chaque page, appréciant à la fois le style simple et poétique, l'histoire émouvante et forte, mélange de beauté et d'angoisse existentielle, à l'image de ce que peut inspirer la montagne elle-même.



Je ne résiste pas au plaisir de partager quelques impressions glanées lors de ma randonnée au coeur des huit montagnes :

« Peut-être ma mère avait-elle raison, chacun en montagne a une altitude de prédilection, un paysage qui lui ressemble et dans lequel il se sent bien »

« Il n'y a rien de mieux que la montagne pour se souvenir »

« C'est dans le souvenir que se trouve le plus beau refuge »

« Chaque fois que je revenais, j'avais l'impression de revenir à moi-même, au lieu où j'étais moi et où je me sentais bien. »
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La Félicité du loup

Indéniablement, Paolo Cognetti sait créer les ambiances, particulièrement celles en montagne et, à ce titre, ce roman mélancolique est une vraie richesse.



En peu de pages, il met en scène plusieurs personnages et s'il y a un héros principal, Fausto, les autres ne peuvent être qualifiés de secondaires car ils tiennent une place nécessaire pour toute la structure de cette histoire.



Ainsi, Santorso, Babette, Silvia, charriant comme Fausto leurs solitudes, leurs détresses, participent de toute une épopée de montagne où la nature personnifiée dans les mélèzes, les sapins, les avalanches, l'ivresse des sommets complète cette belle partition.



Et puis un titre parfait que Paolo Cognetti explique vers la fin en développant les différentes félicités, celle des arbres, celle des ruminants, celle des hommes et des femmes et bien sûr celle du loup, ce voyageur permanent qui tue, qui fascine, que l'on aime ou que l'on maudit, dont l'intranquillité peut se comparer à celle de plusieurs protagonistes de ce beau roman.



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Les huit montagnes

Revenant chaque été dans le même hameau perdu des montagnes du Val d’Aoste, un petit citadin se lie d’amitié avec un gamin du cru et découvre à son contact la rudesse et les beautés de la nature alpine. Parvenu à l’âge adulte et cherchant sa voie après la disparition d’un père qu’il n’a jamais vraiment compris, Pietro finira par retourner auprès de son ami, toujours resté sur le même pan d’alpage où il tente obstinément de maintenir un mode de vie d’un autre siècle.





Il est impossible de ne pas voir de larges traits autobiographiques dans la narration de Pietro, tant cette histoire exprime d’intime ressenti et revêt des accents d’authenticité jusque dans ses plus infimes détails. L’intrigue, très simple, tire son épaisseur de ses personnages, dont on découvre peu à peu les multiples nuances, restituées avec une sensibilité toute de finesse et de pudeur. Chez Paolo Cognetti, l’émotion ressemble à ce petit torrent de montagne qui, dans son livre, court sous-terre avant d’émerger plus en aval : on la ressent plus qu’on ne la lit, elle sourd au travers des lignes et se laisse deviner plus qu’elle ne s’exprime. Et elle s’enterre parfois au tréfonds d’une génération pour rejaillir à la suivante, dans de curieuses répétitions des mêmes destins.





La couleur de ce livre est d’abord celle d’une indéfectible amitié, entre deux garçons, puis deux adultes, que tout sépare : Pietro se cherche de par le monde, Bruno s’accroche à la montagne qu’il n’a jamais quittée, mais, chacun à leur façon, ils vivent les mêmes apprentissages et les mêmes blessures, tentant de se construire un avenir en se réconciliant avec leur passé et leur héritage filial.





Aux prises avec leurs tâtonnements et leurs drames, tous deux tirent leur force de leur seul vrai point d’ancrage : la montagne et l’amour viscéral qu’elle leur inspire. Omniprésente, elle est leur refuge, leur lieu de repli, leur cachette face à un monde oublieux des vrais essentiels. Elle leur offre la liberté et la solitude au sein de grandioses espaces de nature préservée, une vie rude et spartiate au rythme des saisons, le calme et l’apaisement au contact d’une simple authenticité, la souffrance et le plaisir de l’effort physique.





Une grande tristesse et une vraie sincérité émanent de ce livre que l’on quitte le coeur serré et les larmes aux yeux, mais les jambes musclées, les poumons oxygénés et les yeux tournés vers les cimes de l’avenir. Coup de coeur.


Lien : https://leslecturesdecanneti..
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Les huit montagnes

Avec sa chemise de bûcheron canadien, sa barbe rousse, son regard farouche et son sourire timide, Paolo Cognetti est vraiment l'"uomo selvatico" qu'évoque le titre de son autre livre. Alors quand ce "montagnero" taciturne prend une nouvelle fois la plume , c'est un vrai cadeau qu'il nous fait!



Le secret d'un bon livre est là: avoir vraiment quelque chose de fort et d'essentiel à dire, à partager, à faire revivre.



Dans une interview, Paolo Cognetti, comme on se jette à l'eau et comme pour en finir avec les finasseries littéraires et mondaines où sa modestie un peu rugueuse est mise à rude epreuve, lâche soudain : " C'est une histoire d'amour!" . Et tout est dit!



Loin de tout poncif, de toute bleuette, de tout roman autobiographique à la gomme, "Les Huit Montagnes" sont une histoire d'amour.



Un amour profond, total, dévorant du narrateur, Pietro, pour la montagne- la sienne, le Grenon, dans le Val d'Aoste, et, plus tard, pour toutes celles qui gravitent et se laissent parfois gravir, autour du divin Himalaya, mère primitive de toutes les montagnes du monde.



Un amour tardif et contrarié pour un père irascible et despotique qui lui a laissé l'amour de la montagne en héritage- et même quelque chose de plus - à construire, à gravir, à découvrir- comme une bouteille qu'on jetterait dans les moraines glaciaires pour qu'elle délivre un jour son message..



Un amour enfin pour Bruno, son frère en montagne, son double immobile, attaché à la montagne de son enfance jusqu'à l'abnégation.



Le monde des hommes est bien différent, là-haut, de celui des femmes, plus concernées par la vie sociale, le lien, la parole. À l'exception notoire de la mère de Bruno, madre selvatica s'il en fût, les femmes restent en prise avec le réel, les autres, le monde. Les hommes, eux, sont gagnés par la montagne comme on est gagné par la fièvre. Elle peut tout leur prendre- et elle le fait sans hésiter- elle qui leur donne tant!



J'ai dévoré en v.o. avec une grande émotion ce livre magnifique-pardon pour les traductions sûrement maladroites de mes passages préférés...



Un peu comme si j'avais moi aussi, escaladé quelque sommet, comme si j'avais pu entrevoir, du haut d'un col perdu dans les nuages, un petit lac de montagne, serti, comme une gemme bleue, entre les éboulis de rochers.



Le vieux plateau d'Aubrac, la maison de granit qui fait le gros dos au vent d'écir, les longues balades avec mon chien sur le plateau où les dernières vaches, avant de redescendre dans les vallées pour l'hiver, goûtent le beau soleil de Toussaint et l'herbe rase et déjà fauve : voilà ma montagne à moi - pas bien haute, mais solitaire et éprise de grand ciel.



Quel merveilleux hasard d'avoir emporté ici, pour les lire, ces Huit montagnes qui font rêver, penser et voyager!



Un grand merci à Bookycooky à qui je dois cette belle randonnée existentielle!



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Carnets de New York

Fiorello La Giardia ça vous dit quelque chose ? Non ? Ce mec dont la photo trône à côté de de celles de Joe di Maggio et Frank Sinatra, dans toutes les pizzerias italo-americaines de New-York..... Voilà si vous voulez aller à la rencontre d'une des villes les plus fascinantes du Monde , à travers son histoire, sa culture ( car New York ce n'est pas les États Unis ), sa géographie, sa population, sa cuisine, sa végétation urbaine et ses écrivains, .Paolo Cognetti , oui cet auteur italien dont vous avez probablement lu et j'espère adoré " Les huit montagnes ", va vous y guider . Et croyez-moi même si vous connaissiez cette ville comme votre poche, vous apprendrez ici néanmoins beaucoup de nouvelles choses intéressantes. Car Paolo y est retourné plusieurs fois et y a vécu pour écrire à différentes périodes pendant dix ans, mais le plus important Paolo est un CURIEUX, et les curieux découvrent toujours des choses épatantes. Vous y croiserez Grâce Paley, Henry James, Edith Warton, J.D.Salinger, Walt Whitman, Truman Capote, Paul Auster, Colson Whitehead,.....mais aussi le clochard qui embrassait les pigeons, des jardins échappés d'Alice au Pays des Merveilles, le mouvement "Green Guerilla " des années 80, le café des écrivains Ozzie's qui ne sert pas d'alcool......

Et dernière tentative pour vous convaincre, une mise en bouche italienne 😁:

"Dans les années 1930, les Juifs venus d'Europe et leurs enfants étaient près de deux millions, les Italiens un million et demi, ce qui faisait également de New York la première ville italienne après Rome,...", Cognetti ne peut pas ne pas sourire aux recettes italo-americaines, (un sacrilège en Italie) proposées dans les restos italiens de la ville, dont celui du quartier où il a ses habitudes , et par ce biais je profite pour vous conseiller un film épatant sur ce sujet, si non déjà vu, The Big Night un film de Stanley Tucci et S.Campbell avec Isabella Rossellini (1996) . Vous y passerez un très bon moment avec une musique sublime !

C'est tout ce que je vous direz, ce livre truffé de références littéraires vaut un voyage au Big Apple, en plus à peu de frais et sans risque vu la situation 😁!





".........New York, c'est juste un autre genre de solitude.........l'important, ce n'est pas le paysage qui t'entoure, mais la vie que tu y mènes. Les recoins du monde que tu observes le plus souvent sont ceux dans lesquels tu te reflètes, les choses qui te marquent sont autant de découvertes que tu fais sur toi."

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Sans jamais atteindre le sommet

Cognetti part dans le Dolpo sur les pas de Peter Matthiessen (« Le léopard des neiges »). Après son superbe libre de fiction “Les huit montagnes”, il nous raconte ici sa propre épopée dans Les Himalayas, alors que passé 3000mt il souffre d'altitude.

Un livre agréable à lire pour qui aime la montagne, la nature et est attiré par la magie des Himalayas et du bouddhisme. Mais rien de nouveau, sinon ses propres ressentis et ceux des rencontres plus ou moins intéressantes. Bien qu'il soit curieux de recueillir les pensées des autochtones, moines, simples villageois ou même de leur propre guide sur le bonheur, sur les étrangers, les népalais et tibétains sont peu bavards et le problème de la langue ne facilite pas les choses. Il se résigne à piocher chez Matthiessen , nous rapportant la réponse d'un lama à une question redoutable posée par ce dernier. « Le lama, qu'une arthrite déformante avait rendu infirme et condamné à rester là-haut, avait éclaté de rire et, levant les bras au ciel, avait répondu : « Bien sûr que je suis heureux ici ! C'est merveilleux ! D'autant plus que je n'ai pas le choix ! ».

L'écrivain lui-même semble y être heureux dans ces altitudes.

« La montagne me portait à l'essentiel » dit-il. L'essentiel est vague, une sensation sans doute d'une plénitude de l'existence, où tous les bobos qui nous la pourrissent n'ont plus aucune importance. Une plénitude qu'on peine à trouver dans le brouhaha de la vie quotidienne.



Une lecture facile et plaisante, avec en prime des jolis desseins naïfs que l'écrivain a exécutés au cours du voyage, et un remerciement à Tiziano Terzani, son maître, qui m'a fait plaisir.

Un grand merci aux Éditions Stock et NetGalley pour l'envoie de ce livre.

#SansJamaisAtteindreLesSommets#NetGalleyFrance



“Le léopard des neiges était quelque part là-haut pour me rappeler que tout ce qui existe n'est pas forcément visible, qu'on ne peut pas tout comprendre, tout saisir et emporter avec soi.”
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La Félicité du loup

Un livre pour les amoureux de la montagne et des grands espaces somptueux.

Tout dans ce livre m'a plu. Tout d'abord, le dépaysement, dans ce petit village d'altitude italien, Fontana Fredda y est décrit sobrement, naturellement. Ses habitants sont solidaires les uns des autres, une véritable fraternité.

L'histoire de cet homme, Fausto, 40 ans,, écrivain, il adore faire la cuisine et se fait embaucher, en toute simplicité, par Babette qui a nommé son restaurant de village "Le Festin de Babette". Fausto y rencontre une jeune baroudeuse, Sylvia, qui y travaille également. Ils vont s'aimer et s'apprécier. Puis le printemps arrive, Babette prend de longues vacances et le restaurant ferme. Fausto en profite pour descendre sur Milan, régler quelques affaires de sa vie d'avant, tandis que Sylvia, monte dans les sommets du Mont Rose, travailler dans un refuge alpin. Ils ne sont rien promis.

Un beau roman humain, fraternel, où la nature et la montagne ont toute leur place.

L'auteur Paolo Cognetti à écrit ce roman lumineux d'une façon simple et sobre, sans fioritures.

Une belle histoire.
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La Félicité du loup

Ambiance montagnarde pour ce roman qui m’a permis de découvrir cet auteur. Le décor est planté au coeur des Alpes italiennes. Fausto a quitté Milan et les miettes de son passé et c’est dans le restaurant d’altitude tenu par Babette, qu’il fait connaissance avec Sivia alors qu’ils officient l’un comme cuisiner et l’autre comme serveuse. L’amour les happe sans tarder, tandis que d’autres liens amicaux se tissent.



Ce roman ne serait que peu de choses, sans la présence du décor, cette montagne grandiose, animée par sa faune et sa flore, ses sautes d’humeur plus ou moins dangereuses, son attraction puissante, ses lutins facétieux ou ses amoureux en mal d’escalade..



C’est avec une très belle écriture, sans effet de style, que Paolo Cognetti nous fait part de l’amour que cette région lui inspire, et le respect qui en découle.



Une belle découverte



Je remercie Netgalley et les éditions Stock.


Lien : https://kittylamouette.blogs..
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Les huit montagnes

Pietro, un garçon de la ville, il habite Milan chez ses parents, raconte son amitié avec Bruno, un garçon des montagnes, du petit village de Grana dans le Val d'Aoste. Ils sont âgés de onze ans lorsqu'ils font connaissance à Grana où les parents de Pietro vont désormais passer tous les étés.

Le père de Pietro les emmène vers les plus hauts cols, les plus hautes montagnes qui les entourent. En haute altitude, Pietro subit le mal des montagnes, il a essayé de le cacher mais lors d'une ascension, il remet tripes et boyaux devant son père inquiet qui dès lors donne le signal de la descente.

Pietro et Bruno se perdent de vue, ce n'est que vingt ans plus tard qu'ils se retrouvent ...

Paolo Cognetti dépeint, dans une langue poétique, la montagne et l'amitié à toute épreuve qui unit Pietro et Bruno.

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Les huit montagnes

A la recherche de fraîcheur et de plantes pour Génépi, mon regard se porte vers là-haut, vers l'infini et au-delà des nuages, des cimes majestueuses parcourues par des bourrus locaux, des chamois ou quelques touristes. Que vais-je bien y trouver là-haut que je n’aurais pas ici, en bas ? Le silence, probablement. Car plus l’on monte, plus il est accepté, probablement pour pouvoir y communier toute l’essence de son être avec celle de la nature. L’amitié aussi. C’est dans ces hauteurs au milieu de la rocaille et du silence que va se forger une amitié forte, et durable, espérons plus que les neiges éternelles qui fondent à vue d’œil, entre deux gamins, un de la ville, l’autre d’ici. Pietro et Bruno au cœur de la vallée d’Aoste. L’apprentissage de la vie, la vie de son père aussi.



Des souvenirs d’enfance, des brouilles avec le vieux, des regrets finalement. Entre mélancolie et tristesse, ce roman est avant tout une histoire de solitude et de silence. J’écoute le vent, j’entends une trompette un piano comme un air de jazz, air pur air sensuel. Je perçois même le cri de la marmotte en rut, et tout devient beau dans ce silence empli d’amour et de respect. L’eau s’infiltre entre les roches lui conférant des années après sa pureté, comme l’amitié qui met des années à se construire, dans la patience et le silence des montagnes.



Ces huit montagnes seraient donc le genre de roman à offrir pour entretenir l’amitié, juste avec une bière à partager et de longs silences qui en disent souvent plus sur les émotions que des mots envoyés au vent. Que leurs cimes percent les nuages himalayens ou transalpins, le regard se porte toujours vers l’intérieur, celui de l’âme, et donc de l’âme de l’autre, compagnon de cordée, de route ou de vie.
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Les huit montagnes

Un livre d'une grande humanité, une bouffée d'oxygène, une très belle histoire vraiment. Peu de personnages mais des liens très forts entre eux.

Une relation père fils un peu compliquée, une amitié improbable puis indéfectible, une oscillation entre le monde urbain et le monde rural, entre la vie solitaire et la vie en société, les difficultés d'intégration à cette même vie en société. ..Et puis, le personnage principal, celui qui prend la plus grande place dans ce beau roman, la montagne.Et qu'elle est belle cette montagne! Elle offre, par son immensité, la liberté et le repos de l'esprit, elle s'offre aux yeux éblouis de nos principaux protagonistes.Elle est belle, attirante, fascinante mais aussi implacable, un peu sournoise pour qui croit l'apprivoiser et s'en faire une amie docile et résignée .

Ce livre nous emmène à l'assaut des cimes, on voit les torrents argentés dévaler les pentes en chantant, les pierres roulent sous les pas, les panoramas dévoilent leurs richesses, c'est sublime.

Mais ne nous trompons pas, ce livre est bien plus qu'une belle promenade. Son rythme lent arrête le temps, pas la réflexion. J'ai passé un très bon moment et ce malgré le sérieux et la gravité de la situation.

Assurément besoin d'aller "à la montagne", l'été, tout au moins...

Amateurs de ski, luge, grandes stations, remonte-pentes et télésiège,s'abstenir.
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Les huit montagnes

Les huit montagnes, c'est l'histoire d'une amitié indéfectible entre deux gamins devenus adultes à l'ombre de figures paternelles troublées. Pietro est un petit gars de la ville, que ses parents emmènent chaque année de Milan au petit village de Grana, dans les montagnes du Val d'Aoste. Bruno, son futur alter-ego alpestre, est un rude montagnard en devenir, dans ce coin perdu négligé par les touristes. D'été en été, au fil des échappées dans les alpages, le long du torrent ou sur les sommets environnants, les garçons fraternisent, un lien profond se tisse entre eux, fait de peu de mots. Ils ont en commun de vivre une relation compliquée avec leurs pères respectifs, qui leur ont pourtant chacun transmis leur amour de la montagne, de cet univers rude et sauvage, à la fois hostile et réconfortant. A l'âge adulte, les chemins des deux amis se séparent. Ou plutôt, celui de Pietro s'écarte de celui de Bruno, jusqu'au bout inamovible comme un roc, autant que sa montagne à laquelle il reste enraciné par le coeur. Pietro mettra vingt ans à y revenir, et contre toute attente "grâce" à son père. Grana redevient son port d'attache dans son errance et sa quête de soi, parce qu'il ne peut s'empêcher de partir et repartir dans l'Himalaya, à la recherche d'autres montagnes authentiques et encore vierges de tourisme de masse.

Que dire encore après 169 critiques sur Babelio ? Ce que j'ai ressenti à la lecture de ce livre me rappelle ce que j'éprouve quand je vais en montagne. Beauté, force, grandeur et puissance de la Nature, qui se débrouille parfaitement sans l'humain. Lequel devrait faire preuve d'humilité devant ces chefs-d'oeuvre de pierre au lieu de les défigurer en y aménageant des pistes de ski. Mais je m'égare. Bref, ce texte est lui aussi magnifique, grandiose et sobre, avec ses deux personnages principaux tellement attachants, l'un si sûr de son destin, entêté même, intègre, solide, l'autre moins assuré mais d'une loyauté à toute épreuve. Mention spéciale aux mères des deux garçons, héroïnes ordinaires dont la présence discrète est tout sauf accessoire. Dans cet hymne à l'amitié, la montagne est bien plus qu'un décor, elle est une raison de vivre, un espoir, un refuge, et le réceptacle d'histoires familiales tristes et de solitudes infinies. Nostalgie, pureté, beauté, ce sont les mots qui pour moi ressortent de cette lecture inspirée (une fois de plus :-)) par Bookycooky.
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Les huit montagnes

Quand vient l'été, Pietro et ses parents quittent Milan et partent à la découverte de nouveaux villages, sentiers ou montagnes. Si son père s'aventure seul, Pietro, lui, reste avec sa maman, elle-même refusant de monter sur le glacier. Dès lors que Pietro atteint l'âge de 11 ans, toute la famille se rend dans le petite village de Grana, dans les montagnes du Val d'Aoste. La même maison louée où ils retrouvent leurs marques, le même garçon des montagnes, Bruno, que Pietro retrouve avec plaisir tous les étés. Quand celui-ci n'est pas occupé à garder ses vaches, les deux garçons sont inséparables, s'aventurant ici ou là. Un jour où Bruno était à l'alpage, son père décide qu'il est enfin temps pour lui d'aller en montagne ensemble...



Pietro, l'enfant de la ville, et Bruno, l'enfant des montagnes, vont, malgré leurs différences, se lier d'amitié. Une amitié indéfectible et forte, malgré les années qui les aura éloignés, malgré leurs modes de vie opposés, l'un profondément ancré à ses montagnes, l'autre, initialement réfractaire aux voyages, s'aventurant de par le monde. Si la montagne, grandiose, et cette amitié, magnifique et pure, sont au cœur de ce roman, Paolo Cognetti dépeint également, avec beaucoup d'émotions et de sensibilité, les relations père/fils. Ce père taciturne, autoritaire, amoureux des montagnes, en colère, Pietro aura bien de la peine à nouer avec lui, malgré sa bonne volonté de gravir ces sommets qui le rendront malades. Faite de silences, de petits gestes et de pardon, leur relation n'en est que plus touchante. D'une simplicité et d'une profondeur rares, ce roman d'apprentissage dépeint combien ce que l'on nous transmet, ce que l'on vit pendant l'enfance est capital et façonne ce que l'on devient. Une magnifique ode à la nature, l'amitié, la solitude dont la plume, poétique, parfois mélancolique, rend hommage...



À noter que ce film a été adapté au cinéma par Charlotte Vandermeersch et Felix Van Groeningen.
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Les huit montagnes

J’ai voulu monter à l’assaut de la montagne et j’ai failli redescendre. Mais j’ai persévéré.



Nous sommes dans le Val d’Aoste, près du mont Rose. Pietro vit à Milan avec ses parents mais pendant les vacances, c’est direction Grana, un minuscule village de 40 habitants, très haut. C’est à partir de la petite maison de pierres que le père se prépare pour ses ascensions, et il y entraine très vite son fils Pietro en compagnie du petit montagnard Bruno, du même âge.

C’est difficile de suivre le père, car celui-ci ne peut concevoir la montagne qu’en l’avalant sans la goûter. Plus haut, plus vite, allez, allez. Et pour Pietro, la montagne est indigeste, au sens premier du terme : il vomit tripes et boyaux, passé une certaine hauteur. Il préfère explorer la nature et jouer près du torrent en contrebas de la maison, en compagnie de son ami.

Cette première partie est finalement vouée au spectacle du père dévorant. Tyrannique, égocentrique, dramatique. Il n’y a que lui qui compte, et pour moi, cela en devient lassant.



La deuxième partie, 20 ans après, s’attelle à décrire le spectacle de l’ami. Il y est question d’amour et d’engagement malgré les difficultés de la vie quotidienne, de souvenirs, de fidélité au passé, de solitude. Quelques grandes questions sont posées sur le sens de la vie. De la vie dure, simple, difficile.

Je commence à m’intéresser à cette histoire.



Je reconnais que Cognetti écrit bien, mais il ne m’a pas transportée outre mesure.

Je ne suis pas une fille de la montagne, je n’ai jamais ressenti l’appel des sommets.

Mais la nature m’émeut et la solitude m’attire. Alors, pourquoi ne pas grimper là-haut, sur l’alpage, et y goûter l’air pur...

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Sans jamais atteindre le sommet

"Sans jamais atteindre le sommet" est le carnet de bord tenu par Paolo Cognetti lors de son expédition dans le Dolpo, région reculée et hostile du nord-ouest du Népal, en haute altitude, entre vallées et hauts-plateaux. Adossée au grand voisin chinois, cette région est fortement imprégnée de culture tibétaine, et l'auteur espère y trouver ce qui a disparu dans ses chères Alpes bien trop urbanisées : une montagne intègre et authentique.Avec une dizaine d'amis, autant de porteurs et de muletiers, la caravane s'ébranle pour plusieurs semaines de marche, remonte des vallées, franchit des cols à plus de 5000 mètres d'altitude, débouche sur un haut-plateau, redescend pour mieux recommencer plus loin, tout cela pour marquer la 40ème année de l'auteur, et avec la volonté affichée de ne jamais atteindre aucun sommet : "Nous montions et descendions, gagnant cent ou deux cents mètres avant de les reperdre à nouveau [...]. Je me rendis compte que déjà dans l'idée de gagner et de perdre, il y avait une conception économique typiquement occidentale de la montagne, au sens où l'altitude et la distance sont les capitaux que nous accumulons à la sueur de notre front, et il n'y a rien de plus agaçant que de gaspiller les efforts investis. [...] parce que tu perdras tout ce que tu as cru gagner, dis-toi que le sentier est bien plus précieux que le sommet".

Inspiré par la lecture du "Léopard des neiges" de Peter Matthiessen, ce voyage est éprouvant, les conditions sont spartiates, Paolo Cognetti est sujet au mal des montagnes qui lui vrille l'estomac. le récit qui en est tiré est fait d'impressions, de dessins, de réflexions sur l'amitié, la montagne, la marche, le pourquoi d'un tel périple, et sur les souvenirs qui en restent une fois achevé. Paolo Cognetti ne s'y trompe pas : qu'a-t-il réellement compris de ce pays, des gens qu'il y a rencontrés ? "Lever le camp tous les matins est la loi de la caravane, mais pour comprendre il faudrait pouvoir s'arrêter, rester". Lors des derniers jours de marche, il est conscient de la fin du voyage et du retour imminent au quotidien, et cela engendre un mélange de soulagement, de frustration et de nostalgie : "Marcher réduisait la vie à l'essentiel : manger, dormir, rencontrer, penser. Aucune invention de notre siècle ne nous servait à rien une fois que nous étions en route, mis à part une bonne paire de chaussures [...]. Depuis des semaines je vivais de riz, de lentilles, de légumes, parfois d'oeufs et de fromage, de mon Léopard, de mon carnet, de mes amis. le plus surprenant n'était pas tant de pouvoir faire avec si peu, mais de constater que je ne désirais rien de plus. Ce n'est que quand nous nous arrêtions que s'immisçaient le besoin, la nostalgie, les ambitions, tous les vides à remplir".

Ce texte court, parfois sobre, parfois lyrique (mais c'est peut-être l'altitude) est écrit par un passionné de montagne, et il donne envie d'attacher ses lacets et de partir en trek dans ces montagnes désertiques. En ayant conscience du paradoxe qu'on trouvera dans ce dénuement une plénitude qu'on ne ressent pas (ou peu) dans notre vie suréquipée et surconsommatrice.

En partenariat avec les Editions Stock via Netgalley.

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Les huit montagnes

L’auteur nous raconte l’histoire d’une rencontre entre deux enfants qui va peu à peu se transformer en une belle amitié, qui résistera au temps, à l’absence…



Ils sont issus de milieux différents, Pietro est un enfant de la ville qui vient en vacances chaque été à Grana, alors que Bruno est un pur montagnard. Ensemble ils vont explorer cette montagne qu’ils aiment tant, arpentant chaque mètre carré, pour l’apprivoiser, communier avec elle, la respectant.



Pietro a commencé à marcher avec son père, un taiseux qui lui a appris le langage des sentiers, la manière de progresser, le mettant parfois en danger lorsque la pente s’incline et que survient le fameux vertige des montagnes.



Puis les deux amis s’éloignent, l’un poursuivant des études, l’autre gardant les troupeaux familiaux, pour retrouver leur amitié intacte des années plus tard, remettant à neuf, avec les moyens traditionnels une vieille bâtisse.



Paolo Cognetti rend un vibrant hommage à la montagne qu’il aime tant, les changements qui se produisent avec le temps, notamment les difficultés de l’agriculture montagnarde, entre traditions et progrès, mais quels progrès ? si tout le savoir ancestral et le respect de la nature s’effritent…



Il parle aussi de la montagne telle qu’on peut la découvrir ailleurs, car Pietro part au Népal et compare l’ Himalaya qui semble encore en son état originel :



« J’avais l’impression d’avoir retrouvé vivante la civilisation de montagnards qui, chez nous, s’était éteinte. Je ne vis pas l’ombre d’une maison en ruine le long du chemin. » P 216



Au passage, il nous raconte la conception du monde selon le Mandala : le Mont Sumeru au centre et les quatre continents, et les quatre sous-continents (la fameuse roue) en posant la vraie question :



« Lequel des deux aura le plus appris ? celui qui aura fait le tour des huit montagnes, ou celui qui sera arrivé au sommet du mont Sumeru ? » P 207



J’ai beaucoup aimé ce roman ; cette lecture a été un moment de pur bonheur, car il s’agit certes d’une belle histoire d’amitié, mais Paolo Cognetti nous raconte aussi ce qu’est l’existence, est-ce qu’on vit sa vie pleinement en s’adaptant à la montagne où l’on habite ou en partant à l’autre bout du monde, où les traditions restent encore vivantes, où l’homme respecte encore la nature ?



J’habite de l’autre côté des Alpes, alors ce roman me touche en plein cœur, car la Montagne est une grande dame qu’on respecte, qui se mérite, que l’on escalade à la recherche de soi ou de l’absolu, en essayant de la polluer le moins possible…
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Les huit montagnes

Et donc les vacances ?… Mer ? Montagne ?...

Pour ma part ce serait plutôt mer, mais ici c’est la montagne qui m’a gagnée.



De ton côté si une irrépressible passion des cimes (note l’allitération) grignote inlassablement ton crédit RTT, n’hésite pas. Entre ombre et lumière, cette belle histoire d’amitié masculine et autobiographique recèle un hymne aux puissants paysages du Val d’Aoste dont les sentiers te guideront vers des sommets de félicité littéraire (note la métaphore thématique).



Récit rafraîchissant de par le fait, et par ces temps de déliquescence caniculaire conviens que ça n’est pas rien.




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Les huit montagnes

Beau roman où la montagne est omniprésente et qui nous donne envie d’y aller, de la redecouvrir !



La trame est simple : c’est l’histoire de Pietro, un enfant de la ville dont la famille, chaque été, entraînée par le père, quitte Milan pour Grana, au cœur du Val d’Aoste. Le Père adore la montagne, et souhaitant transmettre sa passion à son fils, le prend avec lui dans ses expéditions. Pietro souffre toutefois du mal des montagnes et ne peut le suivre trop haut.

Les r éclations Père - Fils sont difficiles.

Pietro va rencontrer Bruno, enfant des montagnes, tous deux ont 11 ans, et entre eux se nouera une amitié profonde, qui se maintiendra toute la vie alors que tout semble les séparer.

Bruno lui fera découvrir alpages, forêts, torrents, masures abandonnées et glaciers.

Leurs chemins se sépareront, Pietro va parcourir le monde, escalader les montagnes du Népal alors que Bruno ne quittera jamais ses montagnes mais Ils se retrouveront toujours avec plaisir, retaperont un chalet en ruine que Pietro a reçu en héritage de son père à la mort de celui-ci.

Pietro retrouvera des phrases écrites par son père dans les livres d’or des refuges et se rapproche ainsi virtuellement de ce père qu’il n’avait pas connu suffisamment.



C’est une ode à la montagne et à la nature bien entendu mais également le récit d’une forte amitié et des relations père - fils.

Ce livre est plein de poésie, il se savoure !
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Le garçon sauvage : Carnet de montagne

Un coup de foudre inopiné en flânant dans une de "mes"petites librairies

indépendantes choisies sur mes déplacements professionnels, réguliers;

là il s'agissait de "Mémoire7" à Clamart, où en fouinant dans le fonds

littéraire très riche, j'ai fait la découverte de cet auteur italien...



Un texte qui offre du souffle, un hommage vibrant à la nature, à la

montagne...aux arbres comme au petit peuple animal des forêts et

des montagnes. ..



Dans ce texte autobiographique, l'auteur nous raconte les souvenirs de

montagne vécus avec son père et son oncle, qui étaient dans la

compétition permanente... Ce que le jeune garçon vivait péniblement.

Les balades en montagne, l'alpinisme étaient alors empreintes de trop de

contraintes...à l'âge adulte, il va retrouver les paysages de son enfance,

dans un tout autre état d'esprit, dans une totale liberté de faire, de

ressentir son environnement; un endroit , enfin, privilégié pour faire

le point, se ressourcer ...



Retour à l'essentiel, aux valeurs premières du travail manuel, du respect de la nature. de très belles descriptions de la montagne, des hameaux désertés, de la vie d'antan, de la philosophie des Anciens..., mais aussi d'écrivains-philosophes comme Thoreau:



"Mais il aimait Thoreau et en avait adopté le manifeste : "Je suis parti dans les bois parce que je désirais vivre de manière réfléchie, affronter seulement les faits essentiels de la vie, voir si je ne pouvais pas apprendre ce qu'elle avait à m'enseigner, et non pas découvrir à l'heure de ma mort que je n'avais pas vécu. Je ne désirais pas vivre ce qui n'était pas une vie, car la vie est très précieuse ; je ne désirais pas davantage cultiver la résignation, à moins que ce ne fût absolument nécessaire. Je désirais vivre à fond, sucer toute la moelle de la vie, vivre avec tant de résolution spartiate que tout ce qui n'était pas la vie serait mis en déroute, couper un large andain et

tondre ras, acculer la vie dans un coin et la réduire à ses composants les plus élémentaires, et si jamais elle devait se montrer mesquine, eh bien alors en tirer toute l'authentique mesquinerie, et avertir le monde entier de cette mesquinerie ; ou si elle devait se révéler sublime, la connaître par l'expérience et réussir à en établir un rapport fidèle lors de mon excursion suivante."

[Henry David Thoreau, Walden]



Récit très prenant, car il montre un homme qui par sa volonté d'une

expérience de solitude montagnarde ne demande qu'à être réconcilié avec le monde et ses congénères. Paolo Cognetti a envie au propre comme au figuré de prendre de la distance et de la hauteur !



Une expérience riche , intense, remplie toutefois de doutes et de souffrances, dont la difficulté de l'écrivain à assumer la solitude...

Un récit plein de poésie, de belles descriptions de la montagne, de la nature...er Paolo Cognetti, par ce récit personnel met en avant la poétesse, Antonia Pozzi...dont j'ai fait la connaissance !



Un très beau moment de lecture, un air du large... ou plus exactement, un grand souffle des sommets, si régénérateur !



Une impatience à lire son prochain livre, à paraître à la rentrée 2017: "Les huit montagnes"...





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