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Citations de Paul Ricoeur (122)


La littérature est l'instrument irremplaçable d'exploration de la concordance discordante que constitue la cohésion d'une vie.
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Il n'y a qu'un temps dont tous les temps sont des parties.
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Le présent est à la fois ce que nous vivons et les anticipations d'un passé remémoré.
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l'incorporation tenace, pas à pas, d'un degré supplémentaire de compassion et de générosité dans tous nos codes - code pénal et code de justice sociale - constitue une tâche parfaitement raisonnable, bien que difficile et interminable. (p. 42)
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Pour qui a traversé toutes les couches de configuration et de refiguration narrative depuis la constitution de l'identité personnelle jusqu'à celle des identités communautaires qui structurent nos liens d'appartenance, le péril majeur, au terme du parcours, est dans le maniement de l'histoire autorisée, imposée, célébrée, commémorée - de l'histoire officielle. La ressource du récit devient ainsi le piège, lorsque des puissances supérieures prennent la direction de cette mise en intrigue et imposent un récit canonique par voie d'intimidation ou de séduction, de peur ou de flatterie. Une forme retorse d'oubli est à l'oeuvre ici, résultant de la dépossession des acteurs sociaux de leur pouvoir originaire de se raconter eux-mêmes.
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La mémoire n'est rien sans raconter. Et raconter n'est rien sans écouter.
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Faut-il faire une distinction entre morale et éthique ? À vrai dire, rien dans l'étymologie ou dans l'histoire de l'emploi des mots ne l'impose : l'un vient du latin, l'autre du grec ancien, et les deux renvoient à l'idée de mœurs (ethos, mores). On peut toutefois discerner une nuance, selon que l'on met l'accent sur ce qui est estimé bon ou sur ce qui s'impose comme obligatoire. C'est par convention que je réserverai le terme d'« éthique » pour la visée d'une vie accomplie sous le signe des actions estimées bonnes, et celui de « morale » pour le côté obligatoire, marqué par des normes, des obligations, des interdictions caractérisées à la fois par une exigence d'universalité et par un effet de contrainte. On reconnaîtra aisément dans la distinction entre visée de la vie bonne et obéissance aux normes l'opposition entre deux héritages : l'héritage aristotélicien, où l'éthique est caractérisée par sa perspective téléologique (de telos, signifiant « fin ») ; et un héritage kantien, où la morale est définie par le caractère d'obligation de la norme, donc par un point de vue déontologique (déontologique signifiant précisément « devoir »).
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(p.3)

les Grecs avaient deux mots, mnèmè et anamnèsis, pour désigner d’une part le souvenir comme apparaissant, passivement à la limite, au point de caractériser comme affection – pathos – sa venue à l’esprit, d’autre par le souvenir comme objet d’une quête ordinairement dénommée rappel, recollection.
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« Le dialogue est un échange de questions et de réponses ; il n’y a pas d’échange de cette sorte entre l’écrivain et le lecteur ; l’écrivain ne répond pas au lecteur ; le livre sépare plutôt en deux versants l’acte d’écrire et l’acte de lire qui ne communiquent pas ; le lecteur est absent à l’écriture ; l’écrivain est absent à la lecture. »
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Freud admet qu'aux temps primitifs, l'homme vivait en petites hordes dont chacune était gouvernée par un mâle vigoureux qui disposait à son gré et brutalement d'un pouvoir illimité, se réservait toutes les femelles, châtrait ou massacrait les fils rebelles ; [...] ceux-ci se liguèrent contre lui, le tuèrent et le dévorèrent, non seulement pour se venger de lui, mais pour s'identifier à lui ; enfin, [...] Freud admet que le clan totémique des frères succéda à la horde du père ; pour ne pas se ruiner en vaines luttes, les frères en vinrent à une sorte de contrat social et instituèrent le tabou de l'inceste et la règle de l'exogamie ; en même temps, subissant toujours l'ambivalence du sentiment filial, ils restaurèrent l'image du père sous l forme substituée de l'animal tabou ; le repas totémique avait alors la signification d'une répétition solennelle du meurtre du père. La religion était née.
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Comme l'aiguille dans son parcours, le temps court d'un "maintenant" à l'autre.
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Pour que le temps ne se réduise pas à une suite d'apparitions et de disparitions, il faut que lui-même demeure.
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L'art de la fiction se découvre alors comme art de l'illusion.
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L'âge d'or du roman au XIXème siècle peut être caractérisé par un équilibre précaire entre la visée toujours plus fortement affirmée de fidélité à la réalité et à la conscience toujours plus aiguë de l'artifice d'une composition réussie.
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Paul Ricoeur
Je ne puis m'estimer moi-même sans estimer autrui comme moi-même.
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Ainsi Claus Westermann, dans son petit livre What Does the Old Testament Say About God ?, s'emploie à à regrouper les diverses expressions symboliques relatives à Dieu autour de quatre thèmes ou schèmes dominants, qui appellent chacun une contrepartie humaine, non non plus extérieure au texte comme tout à l'heure, mais impliquée dans la signification même de ce qui est ainsi dit de Dieu. Les quatre thèmes sont les suivants : Dieu qui sauve, c'est-à-dire délivre du péril extérieur (c'est sur ce thème que la Heilgeschichte s'est édifiée au détriment des autres schèmes)-, Dieu qui bénit, c'est-à-dire dispense le don de la création, celui de la fécondité, celui de la Terre promise, celui d'une existence pleine de sens -, Dieu qui punit, c’est-à-dire qui se déclare contre ceux-là mêmes qui ont transgressé les commandements généraux et les lois spécifiques à la communauté d' Israël -, enfin Dieu miséricordieux qui souffre de sa propre colère, s'en repent et pardonne.
Chacun de ces thèmes offre une structure dialogale, comme on peut le vérifier si l'on prend pour guide les grandes catégories littéraires distinguées dans les paragraphes précédents. L'un ou l'autre des thèmes précités y prédomine, mais est chaque fois équilibré par une réponse spécifique du côté humain, qu'il s'agisse de l'individu, du peuple élu, ou de l'humanité prise dans son ensemble.
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C'est la tâche de la philosophie et de la théologie de discerner, sous l'équilibre réfléchi qui s'exprime dans ces formules de compromis, la secrète discordance entre la logique de surabondance et la logique d'équivalence. C'est aussi sa tâche de dire que c'est seulement dans le jugement moral en situation que cet équilibre instable peut être instauré et protégé. Alors nous pouvons affirmer de bonne foi et avec bonne conscience que l'entreprise d'exprimer cet équilibre dans la vie quotidienne, au plan individuel, juridique, social et politique, est parfaitement praticable. Je dirai même que I'incorporation tenace, pas à pas, d'un degré supplémentaire de compassion et de générosité dans tous nos codes - code pénal et code de justice sociale - constitue une tâche parfaitement raisonnable, bien que difficile et interminable.
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J'ai retenu d'abord le lien entre amour et louange. Le discours de l'amour est d'abord un discours de louange. Dans la louange, I'homme se réjouit à la vue de son objet régnant au-dessus de tous les autres objets de son souci. Dans cette formule abrégée, les trois composantes - se réjouir, voir, placer au plus haut – sont également importantes. Evaluer comme étant le plus haut, dans une sorte de vue plutôt que de volonté, voilà qui remplit de joie.
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Le "mal" politique, c'est, au sens propre, la folie de la grandeur, c'est à dire la folie de ce qui est grand - Grandeur et culpabilité du pouvoir !
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L’éthique est la recherche de la vie bonne, avec et pour autrui, dans des institutions justes.
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