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EAN : 9782757811245
110 pages
Points (09/10/2008)
4.33/5   3 notes
Résumé :
La cause est en général entendue : c'est " amour ou justice ", mais non pas " amour et justice ". Dans le langage courant, et même à un niveau de réflexion plus élevé, a fortiori quand les deux concepts sont présentés en conflit, il n'y a pas, il ne peut pas y avoir de ponts entre la pratique individuelle de l'amour du prochain et la pratique collective de la justice qui établit l'égalité et l'équité. Qu'on favorise l'une ou l'autre, l'insistance va à la disproporti... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Trois conférences rassemblée dans ce petit volume. A elle seule, la première mérite le détour.
"Amour et justice" doivent-ils être nécessairement conjuguées pour aboutir à une société juste?
Après un premier survol des thèses de Rawls (qu'il examinera plus en détail dans d'autres ouvrages) qui sont purement libérales et excluent tout recours aux sentiments, Ricoeur se penche sur l'approche qui intègre la générosité comme élément substantiel de la justice, acte d'humanité par excellence.
Il conclut que seule une action déterminée par la raison et par une dose de compassion permet de créer et de maintenir une société juste en vie. L'excès de raison, comme l'excès de compassion, peuvent mener à une certaine forme d'enfer.
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Sans le correctif du commandement d'amour, la Règle d'Or serait sans cesse tirée dans le sens d'une maxime utilitaire dont la formule serait 'do ut des', je donne pour que tu donnes. La règle 'donne parce qu'il t'a été donné' corrige le 'afin que' de la maxime utilitaire et sauve la Règle d'Or d'une interprétation perverse toujours possible. (p. 39)
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Ainsi Claus Westermann, dans son petit livre What Does the Old Testament Say About God ?, s'emploie à à regrouper les diverses expressions symboliques relatives à Dieu autour de quatre thèmes ou schèmes dominants, qui appellent chacun une contrepartie humaine, non non plus extérieure au texte comme tout à l'heure, mais impliquée dans la signification même de ce qui est ainsi dit de Dieu. Les quatre thèmes sont les suivants : Dieu qui sauve, c'est-à-dire délivre du péril extérieur (c'est sur ce thème que la Heilgeschichte s'est édifiée au détriment des autres schèmes)-, Dieu qui bénit, c'est-à-dire dispense le don de la création, celui de la fécondité, celui de la Terre promise, celui d'une existence pleine de sens -, Dieu qui punit, c’est-à-dire qui se déclare contre ceux-là mêmes qui ont transgressé les commandements généraux et les lois spécifiques à la communauté d' Israël -, enfin Dieu miséricordieux qui souffre de sa propre colère, s'en repent et pardonne.
Chacun de ces thèmes offre une structure dialogale, comme on peut le vérifier si l'on prend pour guide les grandes catégories littéraires distinguées dans les paragraphes précédents. L'un ou l'autre des thèmes précités y prédomine, mais est chaque fois équilibré par une réponse spécifique du côté humain, qu'il s'agisse de l'individu, du peuple élu, ou de l'humanité prise dans son ensemble.
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C'est la tâche de la philosophie et de la théologie de discerner, sous l'équilibre réfléchi qui s'exprime dans ces formules de compromis, la secrète discordance entre la logique de surabondance et la logique d'équivalence. C'est aussi sa tâche de dire que c'est seulement dans le jugement moral en situation que cet équilibre instable peut être instauré et protégé. Alors nous pouvons affirmer de bonne foi et avec bonne conscience que l'entreprise d'exprimer cet équilibre dans la vie quotidienne, au plan individuel, juridique, social et politique, est parfaitement praticable. Je dirai même que I'incorporation tenace, pas à pas, d'un degré supplémentaire de compassion et de générosité dans tous nos codes - code pénal et code de justice sociale - constitue une tâche parfaitement raisonnable, bien que difficile et interminable.
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Le passage de la polyphonie des genres littéraires à la polyphonie éventuelle des figures du soi est rendu plus facile, si on déplace l'accent des genres littéraires en tant que tels aux theologoumena que peut dégager une théologie biblique qui, à la différence de la théologie systématique ou dogmatique, reste attentive aux structures internes du texte biblique. Ce qui, en effet, caractérise les theologoumena qu'on va dire, c'est qu'ils impliquent tous dans leur signification intime un type de réponse de l'homme. C'est même là une différence remarquable avec l'analyse littéraire antérieure, où la clôture du texte sur lui-même imposait un certain extrinsécisme dans la relation mimétique qui va des structures internes du texte aux dispositions de l'auditeur à se conformer à son instruction. Au niveau où nous nous plaçons maintenant, les theologoumena considérés présentent d'emblée une structure dialogale, dans la mesure où ils confrontent chacun les paroles et les actes de Dieu à la réponse qu'ils réclament de l'homme. Cette structure dialogale est même, à la limite, le seul fil conducteur d'unité dans une exégèse qui rejette l'idée d'un centre théologique (et peut-être manque de sympathie pour l'unité imaginative dégagée par la lecture typologique).
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Si je puis nommer Dieu, aussi imparfaitement que ce soit, c'est parce que les textes qui m'ont été prêchés I'ont déjà nommé. Pour employer un autre langage, déjà évoqué plus haut, on dira que la foi biblique a ses « classiques » qui la distinguent dans le choix culturel de tous les autres classiques. Et cette différence importe à notre investigation sur le soi, dans la mesure où les « classiques » du judaisme et du christianisme diffèrent sur un point fondamental des autres classiques depuis les grecs jusqu'aux modernes: alors que ceux-ci atteignent leurs lecteurs un à un et sans autorité autre que celle que ceux-ci veulent bien leur conférer, les « classiques » qui informent la foi juive et chrétienne le font à travers l'autorité qu'ils exercent sur les communautés qui se placent sous la règle -le canon - de ces textes. C'est ainsi que ces textes fondent l'identité des communautés qui les reçoivent et les interprètent. C'est sur le fond de cette identité qu'un soi répondant peu se détacher, selon les modalités qu'on dira dans la dernière conférence.
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Vidéo de Paul Ricoeur
https://www.laprocure.com/product/1043651/pelluchon-corine-paul-ricoeur-philosophe-de-la-reconstruction-soin-attestation-justice Paul Ricoeur, philosophe de la reconstruction : soin, attestation, justice Corine Pelluchon Éditions PUF
Issues d'un séminaire, des réflexions sur la pensée du philosophe français. L'auteure démontre la pertinence de l'herméneutique ricoeurienne pour penser le soin et les rapports entre éthique et politique, ainsi que pour trouver un équilibre entre l'universalisme et l'historicité, ou entre la conscience de sa propre faillibilité et l'estime de soi. ©Electre
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