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Critiques de Philippe Arnaud (152)
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La proie

Anthéa vit une enfance paisible et heureuse dans un village bamiléké, au Cameroun. Des parents aimants, sa cousine, Diane, avec qui elle passe le plus clair de son temps. Seule ombre au tableau : l'école au cœur de laquelle elle ne trouve pas sa place. Elle peine pour apprendre, ne comprend pas tout ce que son professeur dit. Heureusement, le mardi, elle ne s'y rend pas. Fille aînée d'une fratrie de quatre enfants, elle doit aider sa maman à vendre les quelques légumes au marché. Elle se sent utile et sait vendre avec le sourire. C'est ici qu'elle fait la connaissance de la dame blanche. Pendant des mois, elle vient lui acheter des avocats qu'elle trouve si bons. Des sourires, des bonbons offerts... par petites touches, elle s'approche gentiment de la jeune fille. Un soir, alors qu'elle n'a que 12 ans, ses parents tiennent à lui parler. La dame blanche veut l'emmener en France avec elle afin de lui offrir un meilleur avenir. Une proposition que les parents d'Anthéa ont acceptée...



"La proie", voilà un titre explicite qui ne fait aucun doute quant au devenir d'Anthéa... Car la proie, c'est bien elle. Promise à un avenir meilleur dans un pays industrialisé, au sein d'une famille à l'apparence gentille et bienveillante, la jeune fille va découvrir, petit à petit, l'envers du décor. Si elle accepte volontiers, dès le début, de prêter main forte à toute la famille en s'occupant des deux enfants ou aidant à la cuisine, la liste des tâches va peu à peu s'allonger. Comment se sortir de ce gouffre ? Comment s'imposer ? Comment ne pas briser les doux rêves qui peuplent son enfance au Cameroun et l'espoir de ses parents ? À une première partie très lumineuse, où insouciance, rires, histoires et chants s'entremêlent, s'ensuit une autre beaucoup plus sombre où règnent la tension, la violence, l'enfermement. Si le sujet de l'esclavage domestique, auquel s'ajoutent également le racisme et le néocolonialisme, est peu commun dans la littérature jeunesse, Philippe Arnaud le traite ici avec beaucoup de réalisme et d'émotions. Il rend parfaitement palpables les sentiments qui habitent Anthéa. Un roman fort et bouleversant...



D'après les estimations du Global Slavery Index, 129 000 personnes sont victimes d'esclavage moderne en France en 2018. On estime à plus de 150 millions le nombre d'enfants soumis au travail forcé.
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La proie

Et dire que ça existe ! Et dire que des familles bourgeoises, éduquées, des familles de diplomates, aussi, exploitent honteusement des étrangers démunis et les font ployer sous le joug de l’esclavage !



Ce roman pour la jeunesse, ayant reçu en Belgique le prix Farniente 2021 décerné par les jeunes dans la catégorie 15+, nous raconte l’histoire d’Anthéa, Camerounaise de 13 ans emmenée « pour son bien et celui de sa famille » en France.

Ah la France ! Pays qui cristallise les rêves de nombreux Africains, mais qui les divise, aussi. N’empêche, le papa d’Anthéa est heureux de lui offrir un avenir …

Mais entre le désir paternel et la réalité qui attendra la jeune fille, il y a une distance énorme.

Petit à petit, Anthéa sera contaminée par l’ambiance délétère de cette famille bien sous tous les rapports, mais qui dans l’intimité se révèle pourrie. Anthéa erre pendant plusieurs années entre l’alcoolisme de la mère et la violence psychologique puis physique du père, elle tente tant bien que mal de se raccrocher à ses racines en dessinant, en sculptant un morceau de glaise caché sous son lit, en décrivant ses rêves, ou plutôt ses cauchemars. Ceux-ci vont prendre toute la place, mais heureusement, tout n’est pas corrompu sous le ciel du Nord…



J’ai beaucoup aimé suivre la ligne de vie d’Anthéa, belle jeune fille courageuse plongée dans le monde de Blancs malsains sans l’avoir voulu. Je suis certaine que cette lecture touchera les élèves, ignorants de cette sombre réalité, d’autant plus que le style est bien élaboré et ne pêche pas par excès de simplicité, comme souvent dans les romans pour les jeunes.



A lire donc pour ne pas se voiler la face.

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Indomptables

Il y a un an, j'ai rencontré l'auteur et je lui ai acheté ce livre, ainsi que Les agents secrets de la cour de récré, qui avait été une chouette lecture.



Indomptables raconte deux histoires : celle d'Olivia, qui vit en Europe et qui déteste sa vie et se sent incomprise, dès son enfance. En parallèle, Jean-Jules, qui vit en Afrique et qui, avec son ami d'enfance Mohamadou, profite de la vie, malgré la dureté de celle-ci.



Les passages dans lesquels nous suivons Jean-Jules sont plus nombreux et ils m'ont semblé plus intéressants. En effet, les thématiques abordées sont difficiles et Jean-Jules et Mohamadou vont devoir faire des choix pour leurs familles respectives.



Bien que je n'ai pas compris certains passages, comme ceux avec le léopard, ça a été une bonne lecture. Pas forcément rafraîchissante comme nous pourrions le croire avec cette couverture qui respire l'été, la chaleur et le bonheur, mais néanmoins plaisante.



Les personnages, que nous allons suivre de l'enfance jusqu'à la fin de l'adolescence, sont attachants, bien que j'aurais aimé en savoir plus sur elleux... Mais le livre étant relativement court, cela m'a laissé une sensation de frustration.



Un chouette roman qui aborde des thématiques fortes, que j'ai bien aimé sans que ce soit non plus un coup de cœur !
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La proie

Coup de cœur!

Snif snif snif…

Ce roman jeunesse met très mal à l'aise. Je ne suis pas sûre qu'il peut être lu par tous les adolescents ou un tranche d'âge un peu avancée.

Certes le roman reste subtile mais on subit toute la souffrance d'Athéa.

Un roman qui décrit une triste réalité. Une réalité qui dérange.

La proie est un roman qui frappe fort. Un roman qui tisse sa toile doucement. J'ai eu beaucoup de mal d'ailleurs au début de ma lecture. L'héroïne nous décrit son pays d'origine avec beaucoup de candeur, un pays idyllique…. et petit à petit cette vérité va nous déranger. Partir en France pour étudier est une aubaine et cela sous la bienveillance d'une gentille petite famille française.

Mais la réalité est tout autre et Anthéa va nous décrire son calvaire. L'étau se referme autour d'elle…

Je ne m'attendais pas à un tel récit. J'en suis sortie meurtrie. L'auteur dénonce une réalité glaçante. Un gros coup de cœur!
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La proie

Tout commence comme dans un rêve coloré.

Anthéa une fillette de 12 ans vit dans un petit village du pays bamiléké au Cameroun.

Théa n’est pas brillante à l’école malgré toute sa bonne volonté mais la nature l’a dotée d’une imagination débordante, en plus de sa beauté fascinante.

Depuis peu, Théa est devenue conteuse. Mue par une force mystérieuse, celle que l’on surnomme désormais « la petite mère » a découvert le pouvoir des mots qui se révèle à travers les histoires qu’elle raconte avec passion devant des enfants subjugués, à l’ombre du kolatier.

Sous son impulsion, la magie opère et les personnages prennent vie, se matérialisent sous la forme de figurines qu’elle sculpte dans la terre rouge qu’elle affectionne tant.



Tous les mardis, Théa aide sa mère sur le marché. Une étrangère, une « dame blanche » aisée qu’elle croise régulièrement, s’apprête à rentrer en France avec son mari et ses deux enfants. Christine propose de l’emmener pour lui offrir une meilleure éducation, en échange d’un peu d’aide et de baby-sitting.



Cela aurait pu être un merveilleux conte de fées, une chance inespérée mais le titre est sans équivoque : Théa devient une proie.



Dès son arrivée à Paris, tout change.

Au mal du pays, s’ajoute la morsure de l’exil et le choc des cultures.

Tout va trop vite dans cette nouvelle vie au cœur d’un foyer instable sous la domination de Stéphane, le père de famille.

Le sentiment de ne pas être à sa place et surtout la honte de décevoir sa famille la tétanise et la réduit au silence. Le piège se referme inexorablement.



Dans la première partie, Théa évoque avec innocence et naïveté son enfance au Cameroun, peuplée de ses histoires extraordinaires, de l’amour de ses parents, du rire de sa meilleure amie Diane, du regard énigmatique de Samuel, son amoureux discret.



Le temps de la liberté et des rêves est bien révolu avec son arrivée en France qui marque un tournant brutal. Le ton change radicalement. C’est l’engrenage et la chute progressive dans l’esclavage domestique. Théa doit affronter les remarques insidieuses sur son devoir de « payer son voyage », la privation de liberté, le racisme. Sa beauté est loin d’être une alliée face à la violence des enfants et des adultes. Que l’Afrique lui parait lointaine et inaccessible !



Classé roman jeunesse, ce roman s’adresse néanmoins aux adolescents avertis et aux adultes. Dur et poignant, il frappe surtout par son réalisme et par le courage de la jeune Théa qui affronte seule son destin.



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Les agents secrets de la cour de récré

Je m’intéresse particulièrement aux ouvrages jeunesse qui traitent du harcèlement scolaire, et celui-ci m’a tout de suite tapé dans l’œil. L’histoire, c’est celle d’Alexandre, un collégien qui se fait remarquer en classe parce qu’il ne sait pas se taire face aux injustices. Il est envoyé un jour dans un pensionnat secret, où il va rencontrer Julie, qui a pour but de former des adolescent·e·s à enrayer le harcèlement scolaire dans les classes.



Ce que j’ai trouvé génial, c’est que ce livre parvient à parler avec humour d’un sujet dramatique qui touche tant d’enfants et ados : le harcèlement scolaire. Il ne s’agit bien entendu pas de rire sans réflexion, le but étant plutôt de faire réfléchir sur les mécanismes qui se mettent en place lorsqu’un·e élève est la cible des autres ou d’un·e prof.



À travers le travail mené par Julie et Alexandre, nous pouvons aussi sans doute prendre quelques conseils qui pourraient être appliqués dans des salles de classe. Je pense que Philippe Arnaud a réussi et que ce livre pourrait aider des gens, ne serait-ce que pour souffler avec ce chouette roman face à une situation aussi difficile.



J’aime beaucoup les publications de Sarbacane pour la collection Exprim’, et je dois dire que je me suis assez peu penchée sur les Pepix, mais cet ouvrage me donne envie d’en découvrir pleins d’autres.



Un chouette roman d’aventures, à la fois amusant, distrayant et prenant.
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Terre promise

Au Kansas, en 1870, Jimmy Lockheart arrive dans la petite ville de New Hope et il rencontre tout d'abord Ellen Mapplethorpe, la shérif puis Big Louis, le tenancier du saloon, un noir. C'est un changement pour lui qui vient du Sud, en Géorgie et qui a grandi avec sa mère Margaret et son frère Bernard dans la plantation de son beau-père, Jefferson Dandridge. Il a connu la guerre de Sécession puis les révoltes des esclaves. Il est sur les traces d'un de ces esclaves, Carson Brown.



"Philippe Arnaud est né en 1966 à Riom (63). Après une enfance auvergnate et des études de lettres, il a vécu deux ans au Cameroun. Il y a enseigné le Français dans un collège protestant, et s’y est marié. Enseignant de lettres dans les années 90 à Orléans, il a travaillé quatorze ans à Brive-la-Gaillarde, comme enseignant en français et en cinéma, au lycée. Il vit aujourd’hui à Floirac avec sa femme et ses trois enfants.

Il a nourri sa passion pour le théâtre en co-animant des clubs, des ateliers et une option théâtre dans les différents lieux où il a exercé son métier (...). Pendant 25 ans il a aussi écrit des centaines de chroniques de rock pour des fanzines comme Harmonie magazine, sur des albums de rock progressif, de metal prog, de chanson française et parfois de jazz ; et également pour ses copains du label de rock Muséa.

Les artistes qui l’ont marqué au fils des ans témoignent d’un éclectisme boulimique : de Baudelaire, Stendhal, L.F. Céline, Rimbaud, Césaire, à Stephen King ou Dan Simmons, de Hitchcock, Spielberg, Scorcese, De Palma, Kubrick à Chris Marker, Resnais, Souleymane Cissé ou Wong Kar Wai (...)". - source éditions Sarbacane.



Philippe Arnaud rend hommage au western dans une histoire extravagante, haute en couleurs dans l'ouest américain mais sans prétention historique avec une galerie de portraits saisissants, le jeune héros sudiste élevé dans le mépris des noirs, son frère, homosexuel sombrant dans l'opium, la shérif de la ville, le personnage le plus emblématique du roman, une femme rebelle, iconoclaste, déterminée et farouche, le tenancier du saloon, un noir ayant perdu l'amour de sa vie à cause de l'esclavage etc. Philippe Arnaud nous emmène à la fois dans une petite ville de l'Ouest américain mais aussi dans une plantation de coton ou dans une tribu indienne. C'est aussi une plongée dans le monde de la violence et de l'assouvissement de désirs primaires, il n'hésite pas à nous confronter à la vulgarité et la bestialité de ses héros. La conquête de l'Ouest est avant tout une histoire de violence, d'alcool et de sexe, Philippe Arnaud n'en élude aucun, c'est souvent cru mais les personnages en sortent d'autant plus humains qu'ils ont le coeur tendre.

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La sorcitresse

Lorsque Balthazar arrive à Deuxième-Chance, maison de redressement lugubre, il est loin de se douter de se qui l'attend. L'alternance de maitresses tous les quinze jours, l'une gentille et magnifique, l'autre véritable sorcière, l'intrigue au plus haut point. Avec ses nouveaux amis, Romain, Charlotte et Tim, il décide de mener l'enquête...

Comme toujours avec les romans de la collection Pépix, l'histoire est bourrée d'humour avec en plus, ici, une dose de magie et de suspense, ce qui devrait plaire aux enfants à partir de 9/10 ans.

Même si cette bande de garnements, tous uniques en leur genre, est vraiment attachante, je dois dire que ce n'est pas mon préféré de la collection.

Une histoire sympathique et drôle !
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Terre promise

Je ne lis que très peu de western, ce n'est pas mon genre favori de lecture, je sors donc de mes sentiers battus. En fait c'est la couverture qui m'a parlé plus que le résumé.

L'auteur a mélangé ici du féminisme, au racisme, des indiens, une femme shérif au caractère fort, un barman noir sous fond de fin de guerre civile américaine. Pourquoi pas dirons nous ? Mais arrivé au 3/4 du roman, tout se mélange et n'a pas vraiment de sens. Ce qui donne l'impression d'une fin un peu bâclée je trouve. C'est dommage parce que l'histoire était prometteuse.
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Jungle park

Nous sommes en 2050. Le monde est devenu hyper pollué, raciste, individualiste, technologique. Rien de plus crédible en fait. Et c'est bien ce qui effraie. Le contexte est parfaitement plausible.

Tony est prospère. Mais un jour, accusé de terrorisme, il est parachuté en Afrique, devenue poubelle et prison du monde. Sa fille Joannie, persuadée de son innocence, part en quête avec ses amis, dont l'indéfectible Serena. Cette Rena est un personnage incroyable, plus intéressante que Jo à mon avis. Atypique physiquement, elle a un mental d'acier, de solides connaissances informatiques, un sens moral aigu. Une super ado!

Beaucoup de choses se mêlent dans ce roman pour ado : le respect de la nature et des hommes, l'importance de l'histoire et de la culture, l'indépendance de pensée, le libre-arbitre, l'égalité des êtres, l'humanité.

Le tout s'enchaîne un peu vite sur la fin, et je craignais une fin trop rapide, bâclée. Heureusement, il n'en est rien.
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La peau d'un autre

Maintenant c'est confirmé, la collection Exprim des éditions Sarbacane ne contient que des livres forts, où le lecteur ne sort jamais totalement indemne au terme de sa lecture.



Un étrange ravisseur, un certain Pigment, s'introduit dans une école maternelle une mitraillette à la main. Il prend en otage la classe de grande section, qui contient la maîtresse et les nombreux enfants. Que veut ce mystérieux ravisseur ? Muet tout au long de sa prise d'otage, il va néanmoins laisser révéler à la maîtresse qu'une ceinture d'explosifs lui entourent la taille. A partir de ce moment-là, le temps est mis en parenthèses. L'homme armé et la maîtresse vont se souvenirs de moments pas très gais qu'ils ont vécus tout au long de leur vie. La jeune Manon, que tous surnomment "l'assistante", va essayer de canaliser ses camarades pour tenter de les apaiser pendant tout le temps que dure la prise d'otages...



Ce roman est vraiment très original. Il se déroule tantôt dans le présent, avec les heures et les minutes affichées en gras (ressemblant à une sorte de chronomètre) et le point de vue et/ou les pensées des différents protagonistes. Puis certaines parties sont essentiellement des souvenirs d'enfance des personnages, des moments particulièrement difficiles qu'ils ont du vivre.

J'ai beaucoup apprécié les poèmes/chansons que le ravisseur a écrit avant de commettre cette acte désespéré de prise d'otage. Sa douleur est perceptible à travers ses écrits, il ne parle pas beaucoup, mais cette façon d'étaler les mots sur le papier lui permet de se libérer, de s'exprimer, tantôt sa rage et sa colère, tantôt son désespoir et sa lassitude.



En toute honnêteté, je n'ai pas vraiment accroché aux personnages. Mais ce n'est pas pour autant qu'ils ne m'ont pas touchés !

Je vais commencer par la jeune Manon, qui fait preuve d'une grande clairvoyance face à la scène qui est en train de se dérouler. Sa maturité et son intelligence lui permettent d'aider les autres, qui ont pourtant le même âge qu'elle. Tout au long de la prise d'otage, elle a essayé de comprendre l'acte désespéré qui a mené l'homme a entrer dans leur classe une arme à la main...

L'homme à la mitraillette, Pigment (un surnom qu'on lui a donné), est un être renié de tous, qui ne parle que très peu (quand c'est vraiment utile), il est très mystérieux et fort étrange. J'ai maintes fois essayé de me l'imaginer, de le reconstituer, mais en vain... Il est vraiment très renfermé sur lui-même. Je ne sais d'ailleurs que dire sur lui, tant son attitude, son caractère et sa personnalité m'ont parus abstraites. Néanmoins il fait preuve d'un sang-froid inimitable face à ce qu'il est en train de faire, il ne se démonte pas à la vue des pleurs des enfants. Il m'a fait un peu pitié. Mais je dois avouer qu'une fois que nous avons pris connaissance de son histoire, il a un côté touchant et émouvant qui ressort.

La maîtresse est elle aussi plutôt mystérieuse. Les quelques souvenirs de son enfance m'ont donnés très envie de la découvrir davantage, dommage que la description de sa vie n'ait pas été plus approfondie.



Au vue des nombreux films qui traitent de prises d'otages dans différents lieux, j'en attendais beaucoup de ce roman. Au départ, j'avais plutôt peur d'être déçue par ma lecture, mais au contraire, je me suis régalé !

Il y a une ambiance plutôt oppressante tout au long du livre. On attend avec impatience de découvrir le dénouement, de savoir si l'agresseur va tuer, s'il va se faire exploser, ou s'il va se rendre... La tension est palpable tout au long du livre, et elle est également renforcée par l'heure qui est affichée à chaque changement de "narration de personnages". Le lecteur est tenu en haleine...



Même si ce roman n'est pas très dynamique, l'histoire est vraiment touchante. On peut notamment découvrir le "pourquoi" qui mène à de tels actes.
Lien : http://addictbooks.skyrock.c..
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Terre promise

Belle ambiance western dans ce roman qui n'est pas sans rappeler les films cultes du genre. Après les cow-boys noirs découverts dans un documentaire Arte ("Black Far West"), voici le barman, Big Louis, et le shérif au féminin, Ellen Maplethorpe. Ellen est une sacrée femme qui a appris très jeune à se protéger des hommes et à s'imposer au milieu d'eux ("Louis avait vu grandir la gamine indomptable des Maplethorpe avec affection, et une certaine admiration"). C'est donc avec méfiance qu'elle accueille à New Hope le sudiste arrogant qu'est Jim Lockheart. Celui-ci est à la recherche d'un esclave en fuite, Carson Brown.



Les points de vue alternent entre les protagonistes et des flashbacks nous plongent dans le passé des deux héros, ce qui permet de mieux comprendre comment ils sont devenus ainsi. Chacun·e cache un traumatisme d'enfance. Avec Jim, on est immergé dans l'univers des plantations de coton et de l'esclavagisme. C'est le personnage qui évolue le plus au fil de l'aventure. Les liens qu'il noue avec Big Louis bousculent ses préjugés sur les Noirs. Jim est aussi amené à côtoyer les Indiens (Creeks et Cheyennes) de la forêt voisine et découvrira avec eux (et contre le terrible chasseur de primes Wild Blood) des valeurs humaines dépassant les rivalités de couleur. Enfin, son amour naissant (et déstabilisant, car nouveau) pour Ellen apporte une dimension sentimentale bienvenue à l'ensemble.
Lien : https://www.takalirsa.fr/ter..
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Terre promise

Un roman sublime, mais un peu désespérant, tant de violence en l’homme !

Je me doutais en commençant la lecture d’un « western » qu’il y aurait probablement plus de violence que je ne peux supporter, mais la plume de Philippe Arnaud est si merveilleuse que j’ai choisi de le lire quand même, et heureusement, il aurait été dommage de passer à côté d’un si beau livre.

Tant de thèmes importants qui s’entremêlent, et tant d’empathie pour ses personnages, de figures fortes, de gens emportés par l’époque et leur condition.



Difficile de parler de tout, ce roman est si riche, si prenant.



L’essentiel du récit se déroule au Kansas en 1870, cinq ans après l’abolition (théorique ?) de l’esclavage. Mais de fréquents retours en arrière nous permettent de comprendre peu à peu les motivations des personnages.

Une shérif qui tient sa ville d’une poigne énergique, Ellen, si forte et si fragile.

Un noir qui a su dépasser sa haine, grâce à la musique, et à la voix de celle qu’il n’a jamais cessé d’aimer.

Un jeune sudiste qui ne sait de quel côté pencher, entre une obsession de vengeance, son moi profond qui n’était pas fait pour être ni un planteur, ni un soldat, sa honte de l’erreur de jeunesse qui le poursuivra toute sa vie.

Des Indiens et d’autres esclaves. Et un tueur sanguinaire.

L’auteur sait étonnamment se glisser dans la peau de chacun, nous faire pénétrer leurs pensées profondes, leurs raisons, leurs côtés positifs et négatifs.

On s’attache énormément aux personnages, particulièrement au barman noir, ce géant si émouvant.



Mais on entre aussi de plain-pied dans cette période de l’histoire américaine. Qu’on connait « de l’extérieur » mais ici, on vit avec les gens. De la plantation de coton et ses esclaves, moins considérés que le bétail, au saloon et ses pauvres filles. Le « chemin de fer clandestin », les Indiens, qui peuvent être dangereux, qui peuvent aider aussi, selon les relations qu’on a pu établir avec eux qui ressentent profondément la nature et les gens.

Le ressentiment des sudistes contre les nordistes, qui pour eux vont à l’encontre à la fois de Dieu, et du bon sens.



J’aimerai parler encore et encore de ce roman tant il est puissant et passionnant.

Le seul point négatif pour moi est la violence, que j’ai beaucoup de mal à lire. Je le proposerais seulement pour les grands ados et les adultes.

Mais ça m’est personnel, je pense que ça ne choquera pas grand monde à part moi. Je lis essentiellement des choses légères ; ce roman est tout de même un roman jeunesse, ce que je trouve violent ne vous paraîtra sans doute que la transcription d’une triste réalité.



Lisez-le, vous l'aimerez forcément !
Lien : https://livresjeunessejangel..
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Le rire des philosophes : De Platon à Foucault

« Risus abundat in ore stultorum », « Non ridere sed intelligere » (Spinoza)... : le rire semble avoir mauvaise presse auprès des philosophes. Excepté chez Platon qui, dans La République, fait lancer à Glaucon par Socrate cette belle blague féministe : « Il n'y a guère plus de différence entre un homme et une femme qu'entre un chauve et un chevelu » (cit. p. 13) [et compte tenu de tout ce que nous savons sur l'antiféminisme de sa pensée ainsi que du contexte culturel dans lequel elle se développa, nous n'avons aucun doute qu'il s'agissait bien d'une plaisanterie] ; excepté Nietzsche qui, dans Par-delà le bien et le mal, clame : « J'oserai même établir une hiérarchie des philosophes d'après la qualité de leur rire » (cit. en exergue et passim) ; excepté Bergson qui, comme il est notoire, consacre son essai le plus connu au rire (1900) ; excepté Michel Foucault dont tous ceux qui l'ont connu, et notamment Roger-Pol Droit, s'accordent à rappeler qu'il avait « une palette de rires très divers » (p. 188)... Et il en va ainsi, d'exception en exception, pour 30 philosophes, depuis l'Antiquité jusqu'à nos contemporains, dont nous avons peut-être méconnu, peut-être mal compris le côté plaisantin.

Ce petit livre a pour but d'aligner des brefs vade-mecum – pour lycéens ou étudiants ou pour le lecteur qui souhaite rafraîchir sa mémoire – sur ces penseurs très connus, lesquels, en quelques pages seulement, illuminent l'essentiel d'une pensée ou d'une biographie d'un coup de projecteur parmi les suivants : soit par la présence d'une pépite de drôlerie, éventuellement involontaire, mais néanmoins hilarante dans la manière dont elle nous apparaît aujourd'hui (par ex. chez Descartes ou chez Heidegger) ; soit par la découverte d'une facétie volontaire mais dissimulée à l'intérieur d'une pensée austère (ainsi chez Marx) ; soit par un intérêt avéré pour le comique (comme chez Freud), ou pour le sérieux, dans des relations problématiques et en dernier ressort très drôles avec son contraire (comme chez Sartre et chez Wittgenstein).

La démarche est gaie, non anecdotique ; totalement inattendue est l'image qu'elle nous offre de la plupart des protagonistes ; certains exemples sont de nature à être retenus – et peut-être recyclés dans une tablée conviviale. Hélas la fugacité des regards portés sur chaque philosophe n'est pas propice à en imprimer un souvenir pérenne.
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La proie

Un roman jeunesse qui est un hymne à la liberté et à la lutte contre les préjugés raciaux.



« Etudie, ma fille. Je veux que tu puisses vivre sans avoir besoin d’un mari. Que tu sois libre ». Cette déclaration d’un papa camerounais à sa fille de huit ans parait aller à l’encontre de la culture du pays.



Anthéa a huit ans lorsque l’on fait sa connaissance au Cameroun. Aux yeux des gens, elle est douce, tranquille, sérieuse, le contraire de sa cousine Diane. A mes yeux, je rajouterais docile et un peu effacée. Elle va à l’école, sauf le mardi. C’est jour de marché et elle doit aider sa maman à vendre les fruits et légumes. De ce fait, elle accumule du retard scolaire. C’est l’aînée de la famille, elle s’occupe de ses petits frères, c’est ainsi dans la tradition camerounaise. Anthéa n’aime pas l’école, mais elle chérit sa culture, sa famille, sa liberté, même si tout n’est pas toujours rose autour d’elle. Et puis, elle grandit, elle embellit, son corps change. Fini le temps de l’insouciance. Le 23 avril 2010, c’est le jour où tout change pour elle. Elle a 12 ans et son père lui annonce qu’elle va partir en France vivre chez un couple de blancs, des français. Ses parents l’aiment de tout cœur, mais leur situation financière a eu raison de leur amour. Comme beaucoup d’africains, ils pensent qu’en France, c’est l’eldorado. Leur fille pourra y poursuivre ses études, apprendre un métier, et les aider financièrement. Et puis, ils connaissent le couple avec qui Anthéa va repartir. Le mari et sa femme sont arrivés il y a deux ans, pour une mission professionnelle. La femme est une cliente régulière du marché, elle achète les fruits et légumes de la maman et prend parfois le temps de discuter un peu. Ils ont deux enfants, un garçon à peine plus jeune qu’Anthéa, et une petite fille. C’est une famille perçue comme modèle, idéale et en plus, aisée de surcroît. Autour d’elle, Anthéa fait des envieux. Car aux yeux de tous, la France est le but ultime, le rêve de tout africain. Mais voilà, le rêve va tourner au cauchemar. Déjà, pour Anthéa, il lui faut s’habituer à une nouvelle culture, un nouvel environnement. L’insolence des ados envers leurs professeurs et leurs parents, elle n’y est pas habituée. Et puis surtout, le changement de comportement des adultes chez qui elle loge. Eux qui paraissaient si calmes et bienveillants au Cameroun changent radicalement d’attitude, face au rythme effréné de la vie parisienne, au stress engendré par leurs problèmes de couple que leur séjour au Cameroun n’a pas réglé, mais surtout face à certains préjugés tenaces. Des siècles après l’abolition de l’esclavage, certains persistent encore dans cette idée de race inférieure, d’humains destinés servilement à l’accomplissement des tâches domestiques… Car c’est ce que va vivre Anthéa, un état de servitude.



"- « Esclavage ? »

- Le mot te choque ? Tu as perçu un salaire pour ce que tu as fait chez eux ? Privée de liberté, de papiers, mise à leur service jour et nuit. Tu appellerais ça comment ?

- Il y en a d’autres alors…des cas comme moi ?

- Oui. Sans doute beaucoup, et ça n’intéresse pas grand monde. On est dans le pays des Droits de l’Homme, circulez, y’a rien à voir."



Il est grand temps d’abolir dans les esprits récalcitrants ce lieu commun : Noir = esclave...UN AFRICAIN NE NAIT PAS POUR ETRE ESCLAVE !!! L’apartheid, la traite des noirs, l’esclavage, c’est terminé !



La douce Anthéa, effacée, qui ose à peine se rebeller. En France, ce n’est pas la liberté qu’elle a trouvé, mais la captivité. Seule, noire, étrangère… c’est une proie, une proie facile, « la proie », comme d’autres l’ont été avant elle et le seront après elle. La couverture, que je trouve superbe, met en valeur cette jeune fille africaine qui rêve d’évasion, de son pays natale, de sa montagne, des siens. Elle n’aura d’autres choix que de puiser dans ses ressources pour apprendre à s’affirmer et à ne pas laisser les autres la soumettre comme une moins que rien. Elle va se battre pour retrouver sa liberté, on assiste à l’évolution de sa personnalité qui fera d’elle une femme décidée.

Après avoir terminé le récit, j’ai relu le prologue, où il est question d’une fourmi traquée par un enfant, qu’Anthéa observe à 4 ans et qu’elle espère vivante. Une fourmi qui lui servira de fil conducteur entre le Cameroun et la France. Cette anecdote prend tout son sens une fois le roman achevé. Car cette fourmi, c’est Anthéa…



C’est un roman jeunesse qui peut être exploité avec des ados sur plusieurs points (là, c’est la doc qui parle) : la France vue par les étrangers, ce « pays où l’argent pousse sur les arbres » ; puis ce qu’elle est dans la réalité, comment les élèves, qui y vivent, la perçoivent. Des discussions sur la culture africaine, la tolérance, l’acceptation de l’autre et surtout de l’étranger peuvent aussi être menées.



Comment amener les ados à la lecture de ce livre ? Une playlist aux styles divers et variés (jazz, rock, soul…) accompagne chaque partie du roman. Des sons connus, tel « Think » d’Aretha Franklin, et moins connus, au rythme africain qui réjouira les classes multiculturelles. Quand la musique sert de passerelle à la lecture… Quant à moi, j’ai découvert une petite merveille, « Say yes », d’Iyeoka, une jolie ballade amoureuse qui colle parfaitement à l’esprit de la dernière partie du roman.



A partir de 14-15 ans, et pour les adultes aussi bien sûr!
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La proie

Un très beau roman, à lire absolument. À la fois attendu et très inattendu.



Je souhaitais le lire car le sujet de l’esclavage domestique moderne m'intéresse. J'en ai lu quelques autres, et j'étais curieuse de découvrir celui-ci. Il en vaut vraiment la peine. Un des meilleurs que j'ai lu sur le sujet.

On n'oubliera pas Anthéa de si tôt.



J'ai apprécié les trois parties de ce livre.



D'abord, nous découvrons la vie d'Anthéa au Cameroun, dans son village. On la rencontre toute petite, avec sa cousine, on la voit grandir, dans une famille aimante, avec un père très bienveillant.

Cette partie donne beaucoup d'intérêt à ce roman, car on s'attache vraiment à la fillette, et on apprend à connaître sa vie, ses espoirs, un pays qui pour moi est très loin de ce que je connais. Un début tout en douceur dans une Afrique intemporelle et comme apaisée.

On voit le lent mais inexorable cheminement qui va l’amener jusqu'en Europe, totalement contre son gré.

On comprend qu'ici, il ne s'agit pas de "vendre" leur fille, mais bien de lui offrir un maximum de chance, alors qu'elle va leur manquer, aînée et seule fille.

Anthéa a beaucoup de mal à l'école, une école pas vraiment à la hauteur, et voilà qu'on lui propose de partir en France, dont presque tous rêvent là-bas, pour suivre des cours mieux adaptés, pour lui donner une chance dans la vie.

Mais Anthéa, elle ne rêvait pas de la France, ni de l'école. Sa vie est au Cameroun, et puis, elle est artiste, aussi douée pour conter que pour sculpter ou dessiner. Rien qui ne soit adapté à ce qu'on va lui demander.



Arrivée en France, on sait très vite que ça va mal tourner, mais cette famille est vraiment atypique par rapport à d'autres histoires.

On s'attend à trouver une riche famille où tous sont d'accord pour profiter au maximum de la présence d'une servante gratuite, entraînés par la mère.

Alors qu'ici ... non, je ne vais pas vous raconter la suite tout de même, vu que vous allez forcément le lire. Mais j'ai été très surprise.

Avec des personnages secondaires forts, comme cette grand-mère qui s'occupe assez curieusement de ses petits-enfants.



L'histoire va monter dans l'angoisse peu à peu, et parce qu'on voit à travers les yeux d'Anthéa, on espère presque jusqu'au bout que ce sera une belle histoire. Parce qu’elle n'a pas une once de méchanceté en elle, elle veut toujours croire à la gentillesse des autres, et toujours leur laisser le bénéfice du doute.

Si ça ne va pas, elle pense d'abord que c'est sa faute, avant tout. Difficile de se rebeller dans ces conditions.



La troisième partie, fait chaud au coeur, et ça fait vraiment du bien, après ce qu'on vient de lire. De l’amitié, de la chaleur humaine.



Bref, j'ai vraiment tout aimé dans ce livre, sauf son titre. Je trouve qu'il fait plus penser à un thriller, à une histoire qui va s'amuser à nous faire peur. Je n’aurais pas choisi ce livre si je n'avais pas su le sujet d'abord ; et ça aurait été bien dommage.



Par contre, la couverture est superbe.



Je n'ai hélas pas suivi la bande son proposée, ça doit être intéressant de l'écouter en parallèle de la lecture.



J'ai un peu de mal à parler de ce livre, parce que c'est un texte très fort et très beau, mais dont je ne voudrais pas trop dévoiler.

Merci à Philippe Arnaud, au-delà du thème principal si important, de nous faire partager son amour du Cameroun.
Lien : https://livresjeunessejangel..
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Indomptables

Mon avis: Je remercie tout d'abord Victor et les éditions Sarbacane pour l'envoi de ce roman qui une fois de plus m'a fait vibrer.

J'ai découvert Philippe Arnaud , il y a tout juste un an avec son roman la peau d'un autre qui avait été également un coup de cœur pour moi ( ma chronique ICI ) et c'est avec une réelle impatience que j'ai attendu la sortie de celui-ci ( au passage pardon Victor de t'avoir en somme harcelé pour l'envoi de celui-ci.) C'est donc avec un très grand plaisir que j'ai commencé cette lecture qui me laisse une fois de plus admirative quant à la qualité de plume de cet auteur.



Du coté de l'histoire: Nous suivons deux destins en parallèle que tout opposent mais qui vont un jour croiser leur route.

Tout d’abord il y a Jean-Jules, un jeune Bamiléké (une ethnie de tradition animiste, christianisée) et son ami Mohamadou, un Peul de religion musulmane qui grandissent ensemble à l'ombre d'un manguier. Ces deux copains qui passent tout leur temps libre toujours ensemble sont élevés différemment, selon leurs propres valeurs familiales, parce ces deux là sont issus de deux ethnies totalement opposées, mais dans leur histoire,nous découvrirons que leur amitié va bien au delà de ces valeurs.

En parallèle, nous lisons le journal intime d’Olivia, une jeune française qui grandit dans la colère, et dans la haine. Elle n'est pas bien dans sa vie mais ne trouve pas réellement ce qui ne va pas alors pour exorciser son mal-être qui la ronge de l’intérieur, Olivia a trouvé une solution, elle écrit et chante ses propres textes.



Du coté de l'écriture: Quel bonheur de retrouver la plume de Philippe Arnaud, cette plume addictive qui nous embarque avec lui en quelques mots dans l'histoire qu'il nous conte. Pour ce roman, j'ai trouvé très judicieux l'avant propos qui nous explique le pourquoi de ce livre et qui permet en simplement quelques lignes de nous installer dans le bon contexte de cette histoire.

La play-list de musiques est elle aussi très intéressante et j'ai découvert quelques musiques ma foi que je ne connaissais pas et qui sont en plus de très belles chansons.

La couverture de ce livre est elle aussi magnifique, elle respire le bonheur et la joie de vivre, du reste quand je l'avais découverte il y a déjà quelques mois sur le profil de l'auteur, je l’avais tout simplement adoré et je m'étais dit ce livre ça va être une pépite, je le sens...



Le livre est divisé en trois parties, nous permettant ainsi de suivre le destin de nos trois personnages pendant une bonne partie de leur vie. Cela nous apprend à les connaitre et à mieux les découvrir. Pendant ces quelques années, nous grandissons avec eux et j'ai trouvé ça excellentissime de suivre ces destins, ces morceaux de vie sur pas mal d'années.

Les personnages bien que différents de notre propre vie et culture sont extrêmement attachants, on les aime, on vibre avec eux, de ces moments qu'ils partagent, on rient avec eux mais on pleurent aussi. Oui on pleurent parce certains passages sont d'une tristesse, d'une injustice, qui m'en ont fait hérisser les poils des bras. Ce livre nous décrit, sous le soleil et les beaux paysages du Cameroun des vies pas faciles, des destins délicats, et, à travers la vie de ces trois jeunes, il aborde différents thèmes, tel que la prostitution, le SIDA et l’immigration et le mal être des adolescents . Les thèmes de ce roman sont des thèmes forts, des thèmes actuels, des thèmes abordés avec une très grande justesse et une réelle pudeur, et pour tout cela je remercie l'auteur et je lui tire mon chapeau. Ce roman m'a littéralement " scotchée " je sais pas vraiment si ça se dit mais je l'écris tout de même, tant pis, car c'est ce que je ressens à l'instant où j'écris cette chronique. Cette histoire restera bien ancrée au fond de mon cœur, ces trois vies, ces trois destins m'accompagneront encore longtemps, je suis touchée, émue par ce roman et je n'en ressors pas vraiment indemne, honnêtement j'ai vraiment du mal à quitter ces personnages, et notamment à laisser derrière moi Jean-Jules et Mohamadou. Un peu moins Olivia qu'on ne connait moins car elle est tout de même beaucoup moins présente dans le livre que les deux garçons.

Alors voilà je tourne cette page finale mais je suis certaine que ce livre je le relirais très bientôt, c'est rare pour moi, mais c'est parfois nécessaire, c'est parfois un besoin de replonger dans des histoires qui m'ont émue et celle-ci en fait partie.



En conclusion: Vous l'aurez compris j'ai adoré ce livre, j'ai adoré l’histoire , j'ai adoré la plume de Philippe Arnaud et j'ai été touchée, émue et retournée par ce roman, c'est donc un énorme coup de cœur que je lui décerne, c'est un roman qui nous apprend en quelques pages la vie, l'amour, l'amitié et les valeurs alors pour tout cela je remercie Philippe Arnaud bien sure et aussi la collection Exprim' des éditions Sarbacane pour ce si beau moment qu'ils m'ont fait vivre... Merci, merci ...

N' hésitez pas à vous le procurer et à découvrir cette merveilleuse histoire et ces trois héros si attendrissants ...
Lien : http://aupaysdelire.blogspot..
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Terre promise

Ceci n'est pas un roman pour les jeunes. D'abord parce qu'il est difficile de lire les pensées racistes du héros, même si celui-ci va changer au fil du texte et réaliser ses erreurs et que le trait est forcé justement pour voir ce changement mais justement sans doute trop forcé.

Beaucoup de scènes de sexe trop détaillées et pas indispensables pour un jeune public voire superflues pour l'avancée du personnage (le rêve/transe indienne d'Ellen)
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La sorcitresse

Un petit roman plein d'humour et de malice !

J'ai adoré suivre ce petit groupe au fur et à mesure de ses découvertes, d'autant plus que la résolution finale est brillante !
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Indomptables

Deux cultures, deux pays. D’un côté le Cameroun, Jean-Jules et Momo, deux garçons qui grandissent à l’ombre d’un manguier, qui chantent, rient, se confient. Deux garçons élevés selon des valeurs familiales différentes parce qu’ils sont issus de deux ethnies différentes. Jean-Jules est un Bamiléké, une ethnie de tradition animiste, christianisée. Mohamadou, lui, est un Peul et est musulman.

En parallèle, le lecteur lit le journal intime d’Olivia, jeune française. Alors que Jean-Jules grandit dans les rires et rêve de la vie qui l’attend, Olivia, elle, grandit dans la colère, dans la haine. Elle ne se sent pas bien dans sa vie, tout en ne réussissant pas à mettre le doigt sur ce qui ne va pas. Pour exorciser son mal-être, Olivia écrit et chante ses textes.



Indomptables est le récit de la rencontre de Jean-Jules et d’Olivia mais surtout le récit de leur chemin de vie qui les a amené à se rencontrer un jour, à se trouver même. Philippe Arnaud aborde différents thèmes qui viennent jalonner la vie de ces trois jeunes : la prostitution, le SIDA, l’immigration et ses passeurs sans scrupule. Autant de thèmes forts, autant d’histoires que l’on préfèrerait voir confiner dans la fiction mais que l’on sait vraies.



Il est difficile de décrire ce que peut vous faire ressentir Indomptables. C’est une claque qui vous met à terre et vous fait pleurer. C’est dur, qu’est-ce que c’est dur, mais c’est beau, c’est la force des liens, de l’entraide, de l’amitié. Le genre de livre qui reste avec vous longtemps, qui ne vous quitte pas, auquel vous repenserez souvent lorsque, devant votre télévision, vous serez confronté aux drames humains de ce monde. Il restera avec moi, ce livre, et cela tombe bien parce que Philippe Arnaud nous explique qu’au Cameroun, lorsque l’on quitte quelqu’un, la phrase d’adieu consacrée est : « On est ensemble ». Oh oui, Indomptables et moi, on est ensemble.
Lien : http://milleviesenune.com/in..
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