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Critiques de Philippe Delerm (1278)
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Fragiles

Un ouvrage très court mais qui nous dit, de façon très belle (et illustré qui plus est avec des dessins simples aux couleurs pastel) des vérités que nous croyons savoir et que pourtant, nous oublions trop souvent. Philippe et Martine Delerm ont choisi trente mots, désignant soit des sensations, soit des mots en rapport avec le voyage, le rêve, l'évasion...bref, la vie quoi, et pour chacun d'entre eux, une magnifique citation accompagné d'e son image de référence, les accompagne.



Un recueil de poésie ou de réflexion, je ne saurais exactement quel est le terme approprié pour décrire cet ouvrage (cela me rappelle fortement les haïkus japonais) mais sachez que ce dernier est rempli de sagesse, de sérénité et surtout, qu'il nous invite à méditer sur le sens que nous voulons vraiment apporté à notre vie.



Je tiens à remercier l'une de mes amies qui m'a prêté cet ouvrage car, sachant que pour moi, l'année 2013, avait été assez difficile, il m'a permis, le temps de cinq minutes à peine, de me décontracter et de me remettre à espérer. Merci à elle !
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La Première Gorgée de bière et autres plaisirs mi..

Intriguée par le titre de ce court texte, je ne m'attendais pas à cette vague d'émotions dès les premières pages...Alors, comme ça, il n'y aurait pas eu que mon grand-père pour instaurer le "supplice" du fameux couteau opinel ? Je le revois pelant tout doucement sa pêche, car mon grand-père ce n'est pas une pomme qu'il épluchait mais une pêche, puisqu'il m’accueillait pendant l'été, puis la découpant, toujours aussi doucement, en quartiers, qu'il portait ensuite, un par un, à sa bouche...il savait que j'étais une petite fille obéissante et la règle était simple : même si j'avais terminé mon repas, je ne pouvais quitter la table et rejoindre mes amis avant que la lame du couteau n'ait été repliée ! Ma grand-mère prenait toujours ma défense et lui faisait remarquer mon impatience, aujourd'hui, je sais que cet échange de regards et cette attente prolongée n'étaient pour lui qu'amusement et témoignage de complicité...

Merci pour ces plaisirs minuscules, fragiles et légers. Nous les laissons trop facilement passer sans avoir pleinement conscience du bonheur qu'ils renferment.
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Il avait plu tout le dimanche

Ah, on peut dire que Monsieur Spitzweg, Arnold de son prénom et employé des postes, est un drôle de personnage et pourtant extrêmement attachant. Célibataire et sans enfant, Arnold ou Monsieur Spitzweg selon comment l'auteur se plait à l'appeler, jouant même sur ces deux appellations qu'il emploiera parfois même au cours d'une même phrase, est sans attache. Mais cela est sans compter sur Paris, cette ville qu'il affectionne plus que tout et qu'il ne quitterait pour rien au monde, même pour retourner dans son village natal, non Arnold aime Paris. Il n'aime pas le métro, préférant le bus ou encore se rendre à pied à son travail mais il aime voir les gens sortir du métro aux heures d'affluence, et plus particulièrement aux alentours de 20 heures. Monsieur Spitzweg regarde rarement la télévision ; cependant, il enregistre...pour plus tard, pour garder une partie de lui-même car Spitzweg n'efface jamais rien, empilant les cassettes vidéo dans son modeste appartement. Oui, je sais tout de suite ce que vous allez répliquer : quel intérêt de lire un pareil ouvrage maintenant, ouvrage qui peut certes paraître obsolète quand Philippe Delerm nous parle encore de cassettes VHS à l'heure du numérique et des clés USB ? Eh bien, justement, tout l’intérêt est là : le ^protagoniste n'est pas quelque héros passionnant qui aurait accompli quelque exploit pour sauver la planète, guérir des gens ou autre chose que ce soit. Non, Arnold est un homme tout ce qu'il y a de plus ordinaire, banal, sans grand intérêt pourraient dire certains mais pour moi, il représente la simplicité de la vie. Il aime la vie, s'émerveillant d'un rien, ne s'ennuyant jamais car si il est seul, les personnes et le paysage parisien qui l'entourent sont là pour lui rappeler qu'il est tout simplement bon d'être vivant.



Un ouvrage qui se lit très vite, avec un style de légèreté propre à Philippe Delerm et qui fait du bien en ces temps troubles et on ne peut plus mouvementés.

A (re) découvrir et à faire découvrir !

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Les Eaux troubles du mojito et autres belle..

Comme je voulais passer pour un vieux con, je me suis dit qu'il fallait un jour que je lise Philippe Delerm. Voilà, c'est fait.



Est-ce que je suis plus vieux qu'avant ?

ou plus con ?



Après être sorti d'une eau trouble, celle de mon pastis, probablement, j'émerge tel un iceberg devant le Titanic. C'est que j'aime bien rajouter un glaçon dans le pastaga. Je sais bien que la mode ces dernières années est de boire un mojito en terrasse. Ou un Spritz. Mais voilà, j'aime pas le spritz, qu'il soit campari ou aperol, mon côté contre-culture. D'un autre côté, c'est la seule histoire de ce fascicule qui a retenu mon attention. Alors en terrasse, je commande toujours une pinte de Chouffe, et je regarde le soleil dans les yeux des filles qui ont un verre de Spritz ou de Mojito sur leur table, parce que les nanas ne s'assoient jamais au comptoir. C'est trop collant. Alors, voilà, le serveur me sert - normal c'est son taf - ma pinte, et là, tu vas me sortir la première gorgée de bière. Mais non, tu vois, je n'ai même pas envie. Je préfère la déguster en silence que la lire. La bière, c'est intérieur, chez moi, c'est silence, c'est certes un petit bonheur, comme celui d'ouvrir un roman. D'ailleurs il faut que je choisisse le prochain, avant que j'ai fini mon verre et sa dernière gorgée de bière.



Allez, les ami(e)s, aujourd'hui, c'est férié, alors je descends à la cave, voir si j'ai pas une bouteille de Saint-Joseph à déboucher. Au moins, ce roman m'aura donné cette envie...
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La Première Gorgée de bière et autres plaisirs mi..

"Petits dimanches de famille, petits dimanches d'autrefois,petits dimanches d'aujourd'hui, le temps balance en ostensoir au bout d'une ficelle brune".

C'est le rapport au temps, décrit de manière fort poétique (comme ici le paquet de gâteaux, gourmandise-bonheur à savourer), qu'évoque Philippe Delerm dans cet essai composé de nouvelles "entre deux âges" où l'on est "les deux âges" à la fois, tissé de sensations reliées à des émotions intenses, rattaché à des souvenirs magiques, souvent nostalgiques,doté du pouvoir magique d'abolir le temps.Ce sont des "plaisirs minuscules", mais ils sont joie réincarnée, comme cette première gorgée de bière "la seule qui compte" avant de retrouver "la désillusion d'un semblant de pouvoir": d'où le titre La première gorgée de bière et autres plaisirs minuscules.

Les sens exacerbés, le velouté "sensuel" des petits pois, écossés à deux, devient "rite" et "connivence"; le croissant moelleux ou le loukoum dégusté sur le trottoir, délicieux pêché de gourmandise, donne un sentiment de "liberté"; la cueillette des mures entre amis se fait douce; le Tour de France est communion; l'invité surprise est adopté par la famille comme la vie; les lectures sur la plage ramènent à l'adolescence avec mélancolie; le bain du dimanche soir est un "bien être palpable"; l'écran de cinéma permet l'envol voluptueux dans l'imaginaire; le pull d'automne enrobe le corps d'une bulle douillette;les tomates du jardin ont la "sensualité penchée"; le journal du petit déjeuner offre le luxe de savoir que le monde est en guerre, alors que l'on est soi-même à l'abri de tout; le kaléidoscope renvoie au "bonheur sage"; le vélo incite à la flânerie....

La première gorgée de bière et autres plaisirs minuscules mérite amplement le prix Grandgousier 1997 qui lui a été attribué, car nous retrouvons ici les petits flashs de la vie de tous les jours d'Enregistrements pirates (sans les portraits pris sur le vif qui s'y rattachent), nous retrouvons aussi la poésie de Sundborn ou les jours de lumière (prix des Libraires 1997), mais surtout nous retrouvons la nostalgie de l'enfance qui nimbe Dickens barbe à papa.

Cet essai sur le bonheur et l'abolition du temps, dans une prose parfois proche de Colette (ex: "les grappes hésitent entre l'or pâle et le vert d'eau,entre l'opaque et le translucide") est un pur....bonheur... car le lecteur s'identifie aux souvenirs vécus et ressent, à travers mots (d'où le talent de Philippe Delerm), l'instant (dégusté,tactile,visible,écouté,senti), qui bien qu'éphémère, devient ETERNITE.

Philippe Delerm, écrivain,romancier,essayiste est un Grand de Grand!!!
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Les instants suspendus

C'est dans cette librairie de Creuse au nom de créature légendaire, que j'ai longuement discuté de la rentrée littéraire avec une des responsables ; elle m'a parlé de ses coups de coeur, puis je lui ai désigné Les instants suspendus, de Philippe Delerm. Elle ne l'avait pas encore lu, mais pensait beaucoup de bien de l'ouvrage : elle devait avoir raison, il ne restait plus qu'un exemplaire sur le présentoir.



Cet après-midi, au calme, je me suis plongée dans le recueil de "textes courts" : c'est Philippe Delerm qui qualifie ainsi ses petits écrits, de deux pages environ. Des sujets simples, mis en valeur par un angle d'approche dont il a le secret. Et le rouge-gorge de la carte de Noël, la religieuse au café, la rose trémière, la toile - ou plutôt l'étoile d'araignée prennent du relief, les mots s'enchaînent.

J'ai envie de repartir à la rencontre de ces petits poèmes du quotidien, de retrouver l'émotion qu'ils suscitent. C'est dit : je vais déguster une tête de veau gribiche à Issoudun... et me mettre à découper les pages d'un livre ancien...



"L'attente, le regard, la bienveillance" : ces trois mots simples concluent le texte court Miracle de l'instant, consacré au photographe Willy Ronis. Ils pourraient, tout aussi bien, qualifier Les Instants suspendus, comme autant d'instantanés de Philippe Delerm...

Une très belle lecture.















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Un été pour mémoire

Un livre sublime, long poème en prose touchant, délicat, que je relis toujours avec beaucoup d'émotion, une promenade-souvenir du narrateur, écrivain parisien de retour pour l'enterrement de sa grand-mère , dans un village au bord de la Garonne.



Un hommage magnifique à cette grand-mère, associée dans son coeur aux vacances rêveuses qu'il passait chez elle, avec sa soeur Sylvie, près du fleuve , dans les collines et la campagne. Elle a emporté en disparaissant tous les parfums, toutes les images de l'enfance.



Mais l'auteur sait comme personne, grâce à la magie de ses mots, retranscrire ces instants du passé , les recréer précieusement, les préserver, les illuminer.



" Grand-mère est restée là, dans la lenteur ovale , aquarelle du souvenir, chemins bleus de l'enfance. Dans un jardin abandonné, je vais prendre sa main qui mène à l'heure du goûter , par l'ombre et le soleil étales des vacances".



Mélancolique retour vers l'enfance, aux mille joies éphémères et fulgurantes...
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Les Eaux troubles du mojito et autres belle..

C'est pas que je sois contre l'éloge des petits riens du quotidien hein, j'ai moi-même parfois tendance à poétiser n'importe comment sur tout et n'importe quoi (n'importe comment surtout).



Oui mais voilà, Monsieur Delerm et moi ne sommes vraisemblablement pas sensibles aux mêmes riens. C'est joliment écrit tout ça, mais mise à part l'évocation des pianistes de Saint-Lazare ("Les virtuoses du passage"), ses sujets ne me parlent pas.



Mes premières lectures de l'auteur il y a longtemps, période "première gorgée de bière etc", ne m'avaient pas plus inspirée. Je m'y risque une dernière fois, et voilà, encore raté.



« Trop de rien installe une réaction chimique qui nous dépasse »... Ah oui tiens, ça doit être ça, je me sens chimiquement dépassée. En outre la tendance mojito c'est pas trop ma tasse de thé, donc déjà c'était mal barré.




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Les Eaux troubles du mojito et autres belle..

"Souvenons-nous du présent. Vivons dans le présent. Avec le sentiment que c'est presque impossible". Je crois que si il n'y avait qu'une seule citation que je retiendrais pour résumer cet ouvrage, c'est bien celle-ci. Vivons la vue au jour le jour, sans ne penser ni à hier ni à demain, savourons chaque petit plaisir de la vie tel qu'il nous est donné de les voire, de les entendre ou encore de les partager. Le plaisir d'être en vie tout simplement, le bonheur qui va plus ou moins avec , s'émerveiller d'un petit rien...chose que l'on a trop tendance à oublier (moi la première), obnubilés que nous sommes par chaque petit tracas du quotidien. Et si nous vivions tout simplement pour commencer ? Le reste suivra...assez tôt pour que l'on s'en préoccupe !

Philippe Delerm possède cet art de nous éblouir avec ses petits riens du quotidien, qui, noyés dans l'horreur de le monde environnant (et l'on peut dire que c'est on ne peut plus d'actualité en ce moment) peuvent encore, si l'on s'en donne la peine, nous éblouir et nous montrer que la vie sait être belle quand on sait la regarder !



Un petit bijou qui se lit très rapidement et qui nous fait beaucoup de bien ! Vous vous demanderez probablement pourquoi je n'ai pas mis la note maximale à cet ouvrage dans ce cas-là ? Tout simplement parce qu'il y a certains passages, qui, au vu de ma génération décalée avec celle de l'auteur, ne m'ont pas parlés et dans lesquels je me suis sentie un peu perdue. Je vous rassure cependant, ces derniers sont extrêmement rares et c'est la raison pour laquelle je ne peux que vous recommander cette lecture, quel que soit l'âge que vous ayez !
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Ma grand-mère avait les mêmes : Les dessous aff..

Autant la première gorgée de bière était savoureuse, autant les dessous des petites phrases ne me paraissent pas si affriolants que cela.

D'ailleurs, je n'ai même pas le courage de tout lire et pourtant ce livre n'est pas bien épais !

Philippe Delerm reprend quelques phrases toutes faites, du style " Il a refait sa vie" et nous en livre leur mystère et leur substance. Certes, c'est plutôt bien vu, en général mais cela manque cruellement d'intérêt.

Il y a surtout une chose qui m'a dérangé à la lecture de ces explications de texte très courtes, c'est le ton employé par l'auteur. On a l'impression qu'il se place au-dessus de la mêlée, qu'il considère de haut les "petites gens" qui ont le malheur d'employer ces phrases anodines qui selon lui dévoilent bien des défauts !



Y a un peu plus, je laisse ?

Non merci !
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La sieste assassinée

Un nouveau recueil de nouvelles dans la lignée de « la première gorgée de bière» qui fut un coup de maître



Philippe Delerm renouvela en 2001 son coup d’essai de 1997 et le résultat fut ce très beau recueil de micro-nouvelles ou de comptines.



A-t-il inventé l’écriture impressionniste ? Quel talent que celui de suggérer des sentiments, des impressions, des états d’âme souvent subtils et fugaces, parfois secrets.



Cet homme sait observer, s’observer, ressentir et mettre les mots justes sur les plus infimes sensations qu’il éprouve, que nous éprouvons tous. Ces instants très éphémères et ténus où nous nous sentons bien, où nous nous sentons mal.



Puis il assemble ses mots de façon telle que ces mêmes petits battements du temps nous piquent, créent une étincelle qui irradie et nous fait ressentir cette émotion qui anima délicatement notre âme. On se sent bien…moins bien parfois, mais notre âme et notre corps, oui, notre corps, voyagent….



Un exercice de haute voltige mais sur un ton peut-être légèrement plus bas que dans son premier recueil ; à moins que ce soit l’effet de surprise qui ait disparu

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Enregistrements pirates

Bon heureusement que je l'ai emprunté à la bibliothèque, car à quasi quatorze euros la demi-heure de lecture ça fait cher du kilo de mots.

Peux pas dire que j'ai accroché, comme si j'étais resté à la surface du texte, survolant ces trop courtes tranches de vies. Certaines ont retenu mon attention, bien trop peu d'ailleurs.

Très vite lu … sera très vite oublié. D'ailleurs, j'écris ce texte le lendemain matin de sa lecture et franchement je ne me rappelle de rien.

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Et vous avez eu beau temps ? La perfidie or..

Avec son dernier-né littéraire, le professeur normand rendu célèbre il y a vingt ans pour La première gorgée de bière ne cesse de publier depuis lors avec succès.



Dans Et vous avez eu beau temps ? La perfidie ordinaire des petites phrases il s'offre le plaisir de décortiquer de nombreuses formules langagières toutes faites qui agrémentent nos rapports à la langue française.

Toujours attentif aux instants fragiles, les petites phrases sont recueillies par notre jardinier-grammairien-amateur-de-mots pour notre plus grand bonheur. Chaque court chapitre est une perle de rosée à lire, et à relire pour la délicatesse de son analyse et la joliesse de son dentelée finement.



Ce livre est selon moi un exercice de salubrité publique, car nous y découvrons de multiples usages et subtilités de la langue française afin, peut-être de pouvoir jouer, nous aussi, avec elle. A travers ces quelques pages, V. Delerm évoque également nos travers où notamment l'obséquiosité vire parfois à la perversion, ou l'imbécilité, au choix.



Tel un Doisneau qui nous raconte une histoire mélancolique du quotidien, Delerm éveille nos sens et met à jour une nostalgie qui nous fait du bien, car elle émoustille notre acuité langagière.



Merci Monsieur Delerm !


Lien : http://justelire.fr/et-vous-..
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Paris l'instant



Un vieil encadrement de fenêtre, la plaque d’un nom de rue, un tag sur mur, un égout, l’étal d’un brocanteur, un bouquiniste, des feuilles mortes, un bistrot de quartier, le reflet d’un immeuble dans un rétroviseur, les toits de Paris, des bonbons dans les bocaux d’un confiseur, la cathédrale Notre-Dame, les bouquinistes des bords de Seine et bien d’autres sujets encore ont inspiré la photographe Martine Delerm au hasard de ses flâneries dans la ville lumière. Ville lumière mais aussi ville d’ombres, de reflets, de miroitements, d’ambiance, de vie, au singulier comme au pluriel.



A partir de ces instantanés, Philippe Delerm, son mari, laisse sa prose s’évader de son porte-plume pour mieux nous inviter à savourer ces furtifs petits moments saisies dans la capitale. On reconnait sa patte, son goût pour le charme d’antan, pour les petites choses du quotidien, pour les petites phrases et son sens de la formule. Il parvient quasiment chaque fois à magnifier ces petits riens et à nous les faire découvrir sous un jour nouveau.



En dépit de son indéniable talent, je dois reconnaitre que j’ai été davantage séduit par les photographies que par les textes qui les accompagnent. Un livre véritablement sympathique même s’il n’est pas un des meilleurs de l’auteur.



A votre tour, laissez-vous guider dans Paris et savourez l’instant…


Lien : http://bouquins-de-poches-en..
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Je vais passer pour un vieux con et autres ..

L'idée était intéressante et avait tout pour attiser ma curiosité: analyser les petites expressions de la vie de tous les jours pour en faire un billet d'humeur, une analyse cocasse.

Mais malheureusement,je me suis passablement ennuyée à l'écoute de ce livre audio qui au passage est mon premier!

Cela ne tient absolument pas à l'interprétation de Pierre Arditi mais à l'écriture que je trouve la plupart du temps pontifiante, je ne dirais pas ringarde.

Les seuls moments où j'ai vaguement souri concernent les relations dans le couple sur le CD 2 avec "C'est peut-être mieux comme ça" et "Lui, rien ne l'inquiète" mais c'est vraiment mineur et en tous cas trop peu!

Je ne peux pas dire que je suis restée sur ma faim, il n'y a pas eu de mise en bouche pour me mettre en appétit.

Je vais passer pour une" fin bec" comme on dit chez moi ou une difficile mais puisqu'il le faut j'assume!

Merci à Babelio qui m'a envoyé ces disques dans le cadre de la nouvelle Masse critique! J'espère vivement renouveler l'expérience, même si pour cette fois je n'ai pas fait une bonne pioche!
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Je vais passer pour un vieux con et autres ..

« Je vais passer pour un vieux con »… voilà un titre osé, tapageur comme voulu par l'auteur, le but avoué est de distraire le tout venant.



Philippe Delerm, que je découvre avec cet ouvrage (consommé en livre audio, je précise), nous livre un livre original, même le concept de départ est, à l’inverse, bien classique : Knitspirit prend, comme exemple, le sketch « Les expressions » de Jean-Marie Bigard, je soutiens. Malgré tout, on consomme (je répète le terme, car c’est vrai cela) avec un certain plaisir ce mélange d’humour subtil et d’ironie, servi par la grande culture générale dont fait preuve Philippe Delerm. Ainsi, il détaille des contextes de vie quotidienne où interagissent les quarante-deux expressions bien convenues qu’il a voulus examinés de sa plume fine. C’est court, percutant et ça fait mouche le plus souvent. De deux minutes en deux minutes, le temps passe vite, c’est certain. Le plaisir de la lecture auditive est encore plus facilité quand on est chaleureusement accompagné par Pierre Arditi lui-même ; il mérite bien une palme spéciale pour l’aspect théâtral donné par sa voix tantôt sombre et ténébreuse, tantôt enjouée et décalée.

En revanche, quitte à réfléchir sur l’ensemble de la démarche de l’auteur, je trouve le choix du format un peu dommageable, au bout du compte. En effet, Philippe Delerm liste plus qu’il ne montre du doigt. Un essai, un pamphlet, plus général sur l’attitude à avoir face à ce genre de situations qui passeraient au deuxième plan sous forme d’exemple, cela aurait sûrement été plus logique à mes yeux. Mais peut-être que je pinaille, sûrement même.



Dans tous les cas, avec ce Je vais passer pour un vieux con, les fausses questions, les ironies et les faux-semblants sont légion et c’est toujours utile de mettre à distance bon nombre de situations quotidiennes qui irritent, usent et énervent, illustrées par ces « petites phrases qui en disent long ». Bref, avec sa plume acerbe, Philippe Delerm réussit à nous faire du bien, c’est distrayant et ça fait réfléchir : je n’en demandais pas plus à cet ouvrage.

Merci à Babelio et aux éditions Audiolib qui m'ont permis de faire cette première expérience de Philippe Delerm !
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Je vais passer pour un vieux con et autres ..

Dans ces quarante-deux phrases (eh oui, je les ai comptées) parfois trop souvent entendues et que Philippe Delerm se plaît à décortiquer, voire même à analyser, tout un chacun s'y retrouve, peut-être pas dans toutes bien entendu mais au mins dans quelques-unes. En effet, ce fut mon cas, et pour justifier le fait que je ne me sois pas retrouvée dans toutes les scénettes auxquelles il est fait référence ici, je ne prendrai pas l'excuse "J'étais pas né" (clin d'oeil à l'auteur) mais tout simplement par le fait que chaque individu est différent (et heureusement) et n'as par conséquent pas les mêmes centres d'intérêt. Aussi, n'ai-je pas honte de dire que je n'ai jamais regardé un match de tennis à la télévision en entier...

Mais bon, malgré mon manque de culture pour les uns et mon manque d'enthousiasme pour ce genre d'évènement pour les autres, il n'en reste pas moins vrai que même ce passage là ("Joli chapeau madame") m'a tout de même beaucoup plus car l'auteur joue avec les phrases, il s'amuse à les démonter pour analyser chaque mot et expliquer son emploi dans cette phrase et le pourquoi, parfois ridicule, dérisoire, employé par politesse pour exprimer atténuer une douleur mais qui au contraire ne fait qu'enfoncer le clou un peu plus profond dans la plaie mais le plus souvent de façon involontaire bien sûr (voir "C'est peut-être mieux comme ça").



Un ouvrage très vite lu, très bien écrit et où chacun y trouve son compte, ce qui peut l'amener à réfléchir mais le plus souvent, à rigoler de sa propre naïveté (pour ne pas employer le mot bêtise qui serait tout de même un peu trop exagéré). A découvrir ! Un très bon moment en perspective !
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Le Portique

Gentil petit roman dans l'esprit des nouvelles de « La première gorgée de bière ». Sébastien, un brave enseignant de français, la quarantaine, resté un peu baba cool, a beaucoup de mal à se résigner aux nouvelles prérogatives de l’Éducation Nationale. Nostalgique, comme moi, des décennies passées, il se réfugie dans les plantes de son jardin et déplore que la dernière épicerie du village soit détruite, à la mort de sa propriétaire, pour être transformée en parking. Comme je comprends tout cela. Nostalgique également, encore comme moi, du temps où il jouait avec ses enfants qui n'étaient pas encore étudiants à Paris et dont les visites se font de plus en plus rares. Reste le couple, l'amour. Pourtant, tout cela se traîne un peu, beaucoup. On aurait souhaité plus de mordant dans ce personnage légèrement à la dérive qui subit les affres du passage du temps et se contente de vivre l'instant présent, devant la moindre chose pouvant susciter son émerveillement. Ce n'est pas la première gorgée de bière, mais la contemplation de son jardin de ses fleurs. Bref, un roman qui ne restera pas inoubliable mais que j'ai pris du plaisir à lire.
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L'extase du selfie

Delerm nous livre une observation fine, précise et agréable des gestes banals ou des plaisirs quotidiens tels que fumer ou vapoter, boire un verre, déambuler dans un appartement, pianoter sur un clavier, se gratter, s'asseoir à la terrasse d'un restaurant, tous ces éléments sont passés au crible de l'oeil acerbe du narrateur.

C'est une sorte de regard que le narrateur pose sur les choses qui se déroulent sous nos yeux, pour peu qu'ils soient attentifs et patients, comme une pellicule ou qui se présentent un tableau dont on a envie de découvrir tous les détails.

L'écriture très imagée et analytique sollicite l'imaginaire, l'attention et la concentration du lecteur, on n'est pas dans un texte qui enjoint à tourner les pages rapidement, pas de suspense après lequel courir, la lenteur est exigée. On est dans une pause méditative, la respiration tranquille du texte s'impose. le découpage presque scientifique des gestes nous contraint à suivre le texte pas à pas, la mécanique du geste est rendue consciente et est embellie par l'écriture.

L'écriture est un éloge de la lenteur, une pause qui s'impose pour pouvoir savourer l'écriture du livre. C'est une invitation au rêve, parfois les souvenirs d'un lointain passé ressurgissent à l'occasion d'un acte comme une madeleine de Proust.

Le livre est aussi une sorte de mise en abyme de l'écriture des romans, une métaphore de la vie dans son déroulé, vraisemblablement ce que vit et ressent l'auteur dans ces moments-là. N'est-il pas « l'extase du selfie » ? selon ses propres termes, où l'on s'observe soi-même devenant ainsi l'objet principal de notre propre regard mais aussi celui des autres lorsqu'on le partage.

C'est un livre court dont l'écriture est littéraire, chaque chapitre court fait l'objet d'une observation minutieuse et d'une écriture concise, c'est un texte qui se savoure en gourmet de la lecture.

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Et vous avez eu beau temps ? La perfidie or..

J'ai eu la chance de participer en janvier à la rencontre avec Philippe Delerm organisée par Babelio, que je remercie chaleureusement. Je remercie également les éditions du Seuil pour l'envoi de ce livre.

Philippe Delerm est un homme calme, posé, apaisant. L'écouter fait du bien, et la rencontre fut très agréable.

Le "recueil de textes courts" comme il l'appelle, est un genre que Philippe Delerm affectionne et explore depuis de nombreuses années.

Personnellement, j'ai découvert cet auteur avec sa première gorgée de bière, et j'ai lu depuis un certain nombre de ses recueils. Toujours avec plaisir.

J'aime sa façon de décortiquer un mot, un petit bout d'expression, pour en tirer la substantifique moelle et nous faire découvrir la langue que nous utilisons sous un jour nouveau. J'aime sa façon de mettre le doigt (pardon, la plume !) juste là où il faut. J'aime sa façon de souligner le petit détail qui jusque-là nous avait paru insignifiant.

Certains esprits grincheux vous diront que c'est facile, que c'est répétitif, que Philippe Delerm n'invente rien, qu'il use jusqu'à la corde un procédé simple : qu'ils s'y mettent donc ! J'aimerais bien les voir à l'œuvre.

Et vous avez eu beau temps se lit comme ses grands frères : par petits bouts, en picorant de-ci de-là comme on pioche dans un paquet de bonbons.

Si je l'ai trouvé un peu moins inspiré que La première gorgée de bière, j'ai eu tout de même beaucoup de plaisir à le parcourir.

Philippe Delerm est un auteur attachant et sensible. Sa définition du bonheur résume bien le personnage : "Le bonheur, c'est d'avoir quelqu'un à perdre." Joli, non ?
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