AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Philippe Thirault (318)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Shanghai Dream, tome 2

Dans le 1er tome, « Exode 1938 », l'histoire se mettait en place, avec un très bon scénario qui nous embarquait facilement dans un pan de l'Histoire assez méconnu



Ce second tome vient clore de belle manière, l'exil de Bernhard Hersch, cinéaste juif qui a dû fuir Berlin et les persécutions nazies. Après la mort de sa femme Illo, dans un camp, il tente de survivre dans la Shanghai dominée par les forces du Japon impérial. Il va tout faire pour honorer la promesse qu'il lui a faite, en réalisant le film dont elle avait écrit le scénario. Grâce à Lin Lin et à un producteur américain, il va essayer d'y parvenir, malgré les nombreux obstacles auxquels il va se confronter. le manque de moyens, la barrière de la langue, les pressions nazies sur leurs alliés japonais pour persécuter les Juifs…



Il se démarque du premier, en mêlant souvenirs et réalité, espoirs et le quotidien. J'ai particulièrement apprécié les planches mettant en parallèle les deux femmes de Bernhard : Illo et Lin Lin, alternance habile entre le noir et blanc et les couleurs.



Les dessins de Jorge Miguel sont toujours classiques, sobres, mais apportent un certain réalisme, appuyé par le scénario de Philippe Thirault . Shanghai se révèle être bien différente des espoirs que Bernhard avait fondés, la ville se révèle étouffante avec ces soldats japonais omniprésents et persécuteurs de la population où les juifs ne sont pas mieux accueillis. Malgré tout, la vie prend le dessus et les personnages sont pleinement acteurs du changement qu'ils souhaitent.



Un second tome qui clôt agréablement cette histoire et qui tend à faire connaitre un pan de l'Histoire largement méconnu.
Commenter  J’apprécie          210
Mandalay, tome 4 : Frères de sang

Achtung critique 100% spoilers ^^

Ce tome 4 intitulé "Frères de sang" gâche pas mal de choses... Déjà les expérimentés Butch Guice et Mike Perkins sont remplacés pour des raisons que la raison ignore par les inexpérimentés Gallur et José Malaga : alors ces derniers ne déméritent pas complètement, mais on change de style, de ton et d'ambiance avec des personnages qui ont changé de visage et qui désormais sont parfois bien difficile à distinguer les uns des autres (sans parler de la chute libre du niveau de détail et de réalisme des dessins avec pour ne rien gâcher une colorisation flashy et artificielle)... Ensuite le scénariste Philippe Thirau a déci pur des irao que les de changer son fusil d'épaule : à la fin du tome 3 horrifié par tous les actes qu'il avait commis pour libérer son pays Leng mettait fin à ses jours en laissant à son triste sort un Jason mourant, au début de ce tome 4 nous découvririons un bien conscient de son triste sort qui oblige Leng à se donner la mort : on passe donc de la grande tragédie au grimdark martinien qui ne sert à rien ! Tandis que les rescapés de l'armée britannique font leur entrée en Inde, les frères maudits Alex et Lance se retrouvent dans la jungle au milieu de nulle part... Sauf qu'il faut consacrer des pages et des pages à la résolution de l'affaire du « bébé source » : je vous avait prévenu que cette histoire de substitution d'enfant aller plomber toute la série à l'instant même où elle avait été mise en place ! En bref Kyi-an récupère son enfant et met du temps à le comprendre, et Aung-li se fait violer violemment par un officier nippon bas du front (grimdark martinien qui ne sert à rien). Alex mourant ne fait plus peur aux Japonais, donc il est emprisonné tandis que ses hommes qui avaient tourné leur veste sont exécutés. On assiste à la réconciliation entre les deux frères, et Alex prend la place de Lance pour être torturé (et personne ne parvient à distinguer l'un de l'autre : la suspension d'incrédulité est mise à rude épreuve hein) tandis que ledit Lance s'échappe avec Kyi-an, le bébé source, le sergent Owinda et le caporal Barnes... On a d'un côté la cavale du good guy colonialiste qui récupère la meuf et le gosse, et d'un autre côté le bad guy anticolonialiste qui avec Aung-li réalise un baroud d'honneur en jouant sur les lois des miroirs (ne pas les exposer à la lumière, ne pas les exposer à l'eau, et surtout ne pas leur donner à manger après minuit... euh pardon c'est un autre truc ça ^^) et offrir à Yamada et à ses soldats du Japon Impérial la même fin que Bellocq et ses soldats nazis dans "Indiana Jones et les aventuriers de l'arche perdue" (cela aurait mieux marché si le scénariste qui a toujours écrit qu'Aung-li ne connaissait rien à la magie et la sorcellerie ne se posait pas en grande héritière du savoir ésotérique de Leng à quelques pages du dénouement !)...

L'épilogue est néanmoins bien avec les Américaines qui en 1968 recrute Lance pour affronter les diableries qui semblent se multiplier dans la jungle durant la Guerre du Vietnam. Cela me permet de m'interroger sur la récurrence des situations dramatiques dans la trame de l'Histoire : en Birmanie, ou République de l'Union du Myanmar, Aung San Suu Kyi naguère Prix Nobel de la Paix est aujourd'hui considérée comme une criminelle contre l’humanité car elle massacre des Rohingyas à tour de bras : les miroirs maléfiques de Mandalay ont-ils fabriqué un nouveau roi sorcier ?
Commenter  J’apprécie          210
Le vent des libertaires, tome 1

Roman graphique légèrement romancé de la vie et du combat de Nestor Makhno, ukrainien de naissance, orphelin de père très tôt qui n'aura de cesse de faire Sa révolution; mettant sa liberté et sa vie en danger.

On le suit dans ce premier tome, de son enfance à sa nouvelle vie parisienne , dans ses combats politiques et personnels, avec des flash back permanents nous expliquant son parcours.

Commenter  J’apprécie          190
Albert Ier de Monaco : Le prince explorateur

Cette BD ne reprend qu’une partie de la vie de Albert Ier de Monaco; celle que cet amoureux de la mer a consacré à la comprendre, de façon scientifique, en multipliant les explorations océanographiques. Sa formation marine et ses recherches sont décrits chronologiquement et très précisément. Albert Ier semble avoir été un passionné de la recherche scientifique, chaque planche présentant une de ses campagnes de recherche. Le scénario de ce point de vue se limite au rapport entre l’homme et la science, qui va le conduire à créer Musée océanographique de Monaco. Tout ce qui concerne ses origines, ses liens avec la principauté, sa succession, est écarté. Ce qui en résulte est du coup un peu bancal. Il y a bien quelques idées politiques, mais pas vraiment de contrastes...

Malgré des dessins réussis dans cet environnement maritime, le lecteur reste sur un manque, une vision trop partielle, trop consensuelle.
Commenter  J’apprécie          190
O'Boys, tome 2 : Deux chats gais sur un tra..

Balade et ballade...



La quête ferroviaire de Huck, le petit Blanc et de Charley le Nègre se poursuit vers le rêve californien, au fil des bleds perdus dans les plaines du Middle Ouest, et au son du blues de la guitare du grand noir.

Nos deux compères en fuite s'entraident, se perdent, se retrouvent. Les voyages sur les toits des trains de marchandises leur brulent la plante des pieds, et les galères continuent à s'accumuler.



Qu'importe!

Notre culotté gamin n'a qu'une obsession: retrouver son grand frère dont il poursuit la légende de révolté social, le long des transhumances de Hobos et de leurs symboles codés. Quant à l'improbable musicien, légèrement shooté par quelques substances hallucinogènes, il cherche son destin dans un hypothétique cross road.



Ce second tome tient toutes ses promesses, par le scénario impeccable dans l'Amérique en crise et par les dessins d'orfèvre qui l'illustrent. Un léger ralentissement dans la narration qui en effet tourne un peu en rond à l'image du voyage, mais le rebondissement final titille le lecteur pour entamer l'ultime tome du road movie.

Commenter  J’apprécie          190
Les voleurs de beauté

Une mère retrouve enfin sa fille après des mois de disparition, mais la jeune femme n'a plus le visage de ses 22 ans. Un mystérieux amnésique masqué est amené à l'hopital, où il se confie à une interne. Un jeune couple perdu dans la neige est accueilli dans un mystérieux manoir, par un couple plus âgé et visiblement malsain...



On fait un peu trop vite le lien entre les histoires à mon goût... Aucun réel mystère et aucun suspens de mon point de vue. Le scénario se tient, sans tenir en haleine, ce qui est fort dommage pour un album "thriller".

Les illustrations sont traditionnelles, plutôt sombres, en osmose avec l'ambiance et l'histoire. Mais ces dessins n'ont pas vraiment éveillé mon intérêt.

Pas embarquée par les personnages, ni par les images, ni par l'intrigue : une déception pour moi... jusqu'au dernières planches...
Commenter  J’apprécie          180
La meute de l'enfer, Tome 2 : Le retour du ..

Bizance, capitale de l'Empire romain d'Orient au VI e siècle après J.C, Théodora Augusta, épouse de l'empereur Justinien, a préparé, grâce à l'aide de Delenius, son plus fidèle serviteur et de surcroît, immense sorcier pratiquant essentiellement la magie noire, un plan machiavélique. Quel est-il exactement ? Le lecteur l'ignore jusque là mais il se doute bien que de ce dernier ne ressortira rien de bon car l'impératrice est une femme avide de pouvoir et sans scrupules, faisant passer ses propres intérêts avant ceux de son peuple.



Ce que j'ai particulièrement aimé dans ce tome (contrairement au précédent), c'est que le lecteur en apprend plus sur le passé de ceux qui formeront un jour "La meute de l'enfer". Je fais bien sûr allusion aux guerriers que le lecteur a déjà rencontré dans le premier tome et qui sont tous appelés par leurs surnoms à savoir "Panthère", "Trois-mains", "L'Aigle" ou encore "L'oiseau", ce dernier n'étant pas l'un des moindres puisque c'est lui qui les a de nouveau réunis, malgré la mort de leur chef, pour accomplir cette mission pour l'impératrice dont ils ignorent tout si ce n'est que cette dernière les a appâtées en leur promettant, à l'arrivée, la découverte d'un fabuleux trésor. Cependant, les choses ne sont pas toujours ce qu'elles semblent être et nos courageux guerriers et guerrières vont pouvoir constater de leur propres yeux (pour ceux et celles qui sont encore dotés du prodigieux don que nous fait la vie, à savoir celui de la vue) que partout où ils passent, ils rencontrent bien trop souvent misère et désolation et parfois bien pire...



Un ouvrage très bien travaillé graphiquement, rien à redire là-dessus, où non seulement Histoire et légendes s'entrecroisent et où la magie se fait de plus en plus présente au fur et à mesure que le lecteur avance dans sa lecture. Aussi, je devrais pouvoir dire que tout est réuni pour faire de cette sage une série accrocheuse mais mon avis est un peu partagé pour l'instant et je préfère me réserver pour la suite et attendre de voir ! En attendant, je ne peux que vous la recommander afin que vous puissiez, me faire savoir en retour, ce que vous en avez pensé !
Commenter  J’apprécie          180
Shanghai Dream, tome 1

Premier album d’une histoire qui en compte deux sur l exode de centaines de juifs en direction de Shanghai, ville plus facile d'accès pour ceux dont la présence n’était plus désirée en Allemagne. L’histoire d’une famille déchirée par les événements, une histoire triste mais prévisible.

On sait déjà à la fin de ce tome que ce n’est pas "Shanghai dream"
Commenter  J’apprécie          170
Le vent des libertaires, tome 2

Cette BD est la biographie (très) romancée d’un charismatique chef révolutionnaire anarchiste lors de la chute du tsarisme en Russie : Nestor Makhno.

A la fin du premier tome, Makhno a réussi à organiser une commune libre, où chacun a accès à la terre et peu profiter de son travail. Son aura a grandi, il est désormais capable de rassembler des groupes de cosaques pour conserver son indépendance. Avec l’armistice du 15 décembre 1917 (traité de Brest-Litovsk), Makhno se retrouve à lutter contre l’envahisseur allemand. Les combats se succèdent, entre l’armée Rouge, menée par Trotski, et l’armée blanche qui vient réimposer le pouvoir des anciens propriétaires terriens.

Cette deuxième partie de cette biographie d’un chef anarchiste ukrainien est bien plus intéressante que la première. Makhno n’est pas qu’un chef consensuel, les victoires alternent avec les défaites, les communistes le manipulent pour qu’il contre l’avancée de l’armée blanche, l’histoire cosaque est évoquée...
Commenter  J’apprécie          170
Retour sur Belzagor, tome 2

(Commentaire pour les deux tomes)



Ce diptyque est une adaptation du livre SF « Les Profondeurs de la terre » de Robert Silverberg.

Je n’ai pas lu le roman et je ne saurais donc pas comparer mais le scénario de Philippe Thirault me semble quand même un peu léger (pour ne pas dire survolé). Il respecte par contre les thèmes chers à Silverberg qui sait pointer les travers, mais aussi les valeurs de l’Homme, comme dans cette histoire : le racisme, le pesant colonialisme, l’intolérance, mais également le respect de la différence et de la nature.

Ces deux BD’s valent surtout pour le graphisme superbe de Laura Zuccheri (que j’avais déjà eu l’occasion d’admirer dans sa série Fantasy « Les Épées de verre »)... dessins précis, naturels et très lisibles.

C’est elle principalement qui rend hommage à Silverberg, en déployant toute son inventivité et imagination qui font de la planète Belzagor un monde exotique sans pareil.
Commenter  J’apprécie          170
Albert Ier de Monaco : Le prince explorateur

Si vous êtes amateur d'exploration et de bande dessinée, vous avez sans doute déjà entendu parler de la collection Explora lancée il y a plusieurs années par les éditions Glénat, et qui propose à chaque volume de lever le voile sur le parcours d'un (et plus rarement d'une) grand(e) aventurier(ère). Marco Polo, Charles Darwin, Alexandra David Neel, Richard Burton, Percy Fawcett... : ils sont nombreux à avoir déjà fait l'objet d'un album réalisé chaque fois par une équipe différente mais toujours sous la supervision de Christian Clot, célèbre explorateur lui-même. Seulement cette fois, j'avoue être restée un peu perplexe face au choix de la personnalité mise à l'honneur : le prince de Monaco Albert Ier. Alors certes, son surnom de « prince explorateur » nous offre un début de justification, mais tout de même, face aux mastodontes de l'exploration cités plus haut, son altesse fait tout de même un peu figure de poids léger. On comprend un peu mieux comment le personnage a pu se retrouver ainsi mis en avant lorsqu'on consulte les petites notes au bas de la première page qui nous apprennent que l'album a été réalisé sur une idée du directeur général de l'Institut océanographique Albert Ier, et avec l'aide de tout un tas de gens de ce même Institut, ainsi que de la principauté de Monaco elle-même. Aïe ! Autant dire que le récit a peu de chances d'être nuancé... Cela s'avère d'autant plus certain lorsqu'on découvre en guise de prologue une préface signée par l'actuel prince de Monaco qui s'extasie sur le parcours de son trisaïeul qu'il assimile à ces « figures de proue qui inspirent au delà même de leur époque ». Vous aussi vous commencez à trouver que ça sent le roussi ?



Et effectivement, dès les premières pages, le ton est donné : ce n'est pas une biographie que nous avons là mais une hagiographie. Car Albert Ier était absolument parfait, et chacune des scènes présentent dans cet album a moins pour objectif de nous parler du sujet de ses explorations que de présenter le prince comme un saint. On le voit ainsi visitant une plantation et s'horrifiant devant le mauvais traitement réservé aux esclaves, on le découvre ensuite défenseur de la cause animal, puis grand chasseur, puis grand marin, puis grand pacifiste, puis grand mécène... Bref, Albert Ier était un grand monarque, un vrai : celui pour qui la noblesse n'est pas qu'une question de sang ! (je ne rigole pas, hein, cette phrase est vraiment citée en exergue de l'album) Attention, je ne nie pas que le brave Albert a pu avoir été un grand homme et sa contribution à la science est indiscutable dans des domaines aussi variés que la cartographie, l'instrumentation ou encore l'étude des animaux des fonds marins. On le découvre aussi ardent défenseur de la paix dans le monde, de même qu'on apprend qu'il a pris position pour la défense d'Albert Dreyfus et que sa politique à Monaco a permis d’améliorer grandement les conditions de vie des habitants en terme d'hygiène ou de protection sociale. Deux choses me posent toutefois problème. La première est que le portrait qui nous est livré ici ne possède aucune nuance : Albert est parfait en tout, point final. C'est le même sentiment qui prédomine d'ailleurs dans le dossier historique présent comme chaque fois en fin d'ouvrage et qui permet d'ajouter des compléments aux événements développés dans la bande dessinée. Seulement là encore le ton est tout sauf neutre, chaque paragraphe vantant tour à tour le courage, la conviction, l'honnêteté ou encore la sagacité de cet « homme de bien et de bonne volonté ».



Le second problème réside dans les choix scénaristiques qui découlent de ce manque d'esprit critique et qui rendent la lecture de cet album tout sauf agréable. Je me suis ainsi amusée à compter le nombre de scènes différentes illustrées sur les quelques cinquante planches que compte l'ouvrage pour arriver au résultat d'une quarantaine. C'est à dire que chaque scène ne dure pas plus d'une page, rarement plus et souvent moins. On ne s'attarde donc véritablement sur rien, tout est survolé et les époques et les lieux s'enchaînent à une telle rapidité qu'on a à peine le temps de comprendre où et quand on se situe qu'il faut déjà passer à autre chose. C'est comme si le scénariste avait voulu mettre un petit bout de TOUTES les expéditions du prince, si bien que le lecteur finit par tourner les pages avec le sentiment d'avoir affaire à un catalogue recensant des destinations exotiques plutôt qu'à une véritable histoire. De même, certains aspects de la vie privé du prince sont mentionnés en un éclair, sans qu'on puisse avoir assez d'information pour bien saisir la situation évoquée. C'est flagrant avec le cas de son épouse et de son fils qu'on aperçoit brièvement à l'occasion de deux scènes qui ne nous expliquent ni pourquoi madame a quitté Monaco, ni pourquoi il a fallu attendre huit ans au prince avant de faire la connaissance de son fils. Si le scénario présente donc peu d'intérêt, il en est heureusement autrement des graphismes qui, à défaut de marquants, se révèlent plaisants. Les personnages sont certes un peu figés et leurs visages peu expressifs mais les représentations d'animaux marins sont réussies de même que les quelques paysages qu'il nous est donné d'apercevoir.



Vous l'aurez compris, ce nouvel album de la collection Explora ne m'a pas du tout convaincu, la faute à une absence totale de nuances qui donne d'Albert Ier une image de saint dont se gargarise sûrement la principauté de Monaco mais qui n'apporte strictement rien au lecteur. L'exploration, elle, passe au second plan, ce qui, pour une collection censée justement la mettre en avant, est franchement dommage.
Lien : https://lebibliocosme.fr/201..
Commenter  J’apprécie          173
Mandalay, tome 3 : Invasion

Eh voilà, je le savais que je serai frustrée une fois que j'aurai lu les trois premiers tomes. Bon j'ai à la fois une bonne et une mauvaise nouvelle. La bonne, c'est qu'actuellement, il n'y a que ces trois premiers volets qui ont été édités (ce qui explique pour la médiathèque dans laquelle de ma ville n'ait pas le suite) mais la mauvaise est que je ne sais pas quand ladite suite sera publiée (et il faudra encore attendre un moment avant que "ma" médiathèque en fasse l'acquisition).



Ici, nous sommes en 1942 en pleine Seconde Guerre mondiale mais toujours en Birmanie, et cette dernière est toujours, rappelons le une dernière fois, sous contrôle britannique. Aussi, sans l'avoir demandé, les Birmans vont se retrouver impliqués dans cette guerre, se battant au côté des anglais contre les japonnais mais espérant secrètement que ces derniers pourraient être leurs libérateurs (du moins, est-ce le point de vue des rebelles, dont se trouve à la tête Alex Waters. Tandis que ce dernier a choisi son camp (voir les deux tomes précédents), son frère, Lance, est également à la tête d'une troupe mais qui se place d'un tout autre côté. Aussi, les deux frères ne sont-ils pas fait pour s'entendre...loin de là !



Un ouvrage auquel je n'ai rien à reprocher du point de vue du graphisme tant celui-ci est extrêmement bien travaillé (parfois même un peu trop, ce qui ne fait que rendre l'horreur des événements plus réaliste que jamais), ni au point de vue de l'histoire puisque le scénario tient entièrement la route (en dépit de toutes les croyances mythologiques et actes de sorcellerie qui y sont inclus...après tout, cela fait partie des croyances des hommes)...je ne peux que reprocher à l'Histoire (mais cela, les auteurs n'y peuvent rien) d'être aussi noire et sans cesse, remplie de sang ! Eh oui, il faut que je revienne sur terre, je ne vis pas dans un comte de fées, la vie est ainsi et je ne pourrais rien y changer !

Une série (bien que celle soit soit en cours) qui reste néanmoins à découvrir !
Commenter  J’apprécie          160
Hacendado, l'honneur et le sang

« Je n'apporterais pas le déshonneur à toute notre lignée. »



Cette BD nous transporte en 1863, dans la chaleur étouffante du désert mexicain. Une jeune noble est violemment battue, laissée pour morte, et son amant assassiné. Tous les soupçons se portent sur le jeune Diego, lui aussi amoureux de la señorita. Pour son crime supposé, il sera déshérité par son père et bannit dans la sierra sauvage, peuplée de fauves et de tribus indiennes.



Ce western est original par son contexte mexicain, où les cowboys laissent place aux vaqueros. Il sera ici question d'honneur avant tout… mais ce mot n'a guère de sens dans ce monde cruel où toutes les horreurs seront commises. Les pires ordures semblent être réunis au même endroit.



Le sang se mêlera à la poussière dans ce western réservé à un public averti.
Commenter  J’apprécie          150
Rimbaud : L'explorateur maudit

Bonne idée sans doute que cette collection « explora », grand public, créée par Christian Clot et lancée par Glénat en 2012, avec pour objectif de présenter en BD, à raison de quatre à six par an, une centaine d'explorateurs et leurs découvertes. Dès douze ans précise l'éditeur sur son site… Pas sûr que Rimbaud cadre avec l'esprit d'une telle collection. de quelle exploration veut-on parler ? Rimbaud est mis en scène de 1881 à 1891, les dix dernières années de sa vie, quand ayant tourné le dos à la poésie et à l'Europe, il devint marchand et négociant, trafiquant d'armes à ses heures, dans la corne de l'Afrique.



Découvreur de l'Abyssinie donc en un temps où encore très peu d'Européens s'y risquaient. Une région convoitée par les puissances occidentales pour ses ressources et agitée alors par de nombreux conflits internes (guerres inter-tribales et guerres menées par le négus Ménélik pour l'unification de l'empire d'Ethiopie), voilà pour le contexte illustrant le scénario. Outre la copieuse correspondance relative à cette époque qui nous est parvenue, l'ex-poète a aussi laissé quelques rapports et cartes qui font date publiés par la Société française de géographie. Tout cela, le dossier final de Christian Clot le synthétise très bien. Oui, mais pour ce qui est de la transposition de cette partie de la vie de Rimbaud, dans cette bd, c'est une autre affaire. On trouve mieux ailleurs ("La ligne de fuite", Futuropolis, 2007 ; "Lettres d'Afrique", Vertige graphic, 1991 ; "Le Chapeau de Rimbaud", Akileos, 2010).



Le scénario est le suivant : après la mort d'Arthur à Marseille en 1891, sa soeur et exécutrice testamentaire, Isabelle, missionne en Abyssinie un ami de son frère pour rapatrier ses biens et retrouver aussi la trace du domestique Djami à qui Rimbaud voulut transmettre une part d'héritage. L'idée pourrait fonctionner– l'ami fictif Valentin Bracq partant sur les traces de l'ex-poète et de Djami (qui a bien existé, lui) ; la documentation historique et géographique fournit une base solide. C'est la quête imaginaire en forme de retour au Harar qui sombre vite à mon goût dans le cliché. Les intentions s'égarent dans des "illuminations" graphiques vraiment peu convaincantes d'un Rimbaud coincé entre ses comptes caravaniers et ses vapeurs. Représentations appuyées, réductrices et caricaturales.



Décrochage rapide devant les premières visions de cauchemar de Rimbaud et de sa mort hautement dramatisée dans les bras de sa soeur à Marseille. DONG, DONG, DONG, DONG, DONG, DONG, DONG, DONG, DONG, DONG. Dix, il y en a bien dix puisqu'il est mort à dix heures, le 10 novembre 1891. D'accord. Un vrai paradis d'onomatopées inventives parfois (ça fait aussi « tchof tchof » quand Arthur mâchonne du khat). Et puis Pitié pour le monde animal : les Hyènes qui font GRR, GRRRRRR, les serpents SSSSS... et les crocodiles empotés en vue plongeante.



La lecture complète du dossier final s'avère l'indispensable préalable pour se repérer dans les diverses étapes du voyage qui se fait ici à rebours des pérégrinations rimbaldiennes, de Harar à Aden. le déroulement de la narration est extrêmement fragmentaire et le texte fort laconique – le contenu des bulles parfois indigent (il est vrai que l'infréquentable Rimbaud avait la réputation d'être un grand taciturne…). le récit joue peut-être excessivement de l'ellipse, l'affaire se boucle en quarante sept pages sur une fin en forme de « flop ».



Côté dessin une certaine raideur du trait. Composition et découpage privilégient le rythme mais les effets d'accélération ou de raccourci manquent complètement de naturel. Beaucoup de travail sur les plans (panoramiques ou gros plans très nombreux) dans cette découverte abyssine, il est vrai. Peu-être trop d'attachement à des détails anecdotiques ou sans grand intérêt, ce qui nuit a l'ensemble et contribue à nourrir le poncif. La réception du Pacha de Zeilah réserve au lecteur un curage de dents mémorable qui restera je pense inscrit dans les annales de la BD, inch allah ! Une complète déception.
Commenter  J’apprécie          151
Une épaisse couche de sentiments

Sweetfat est le leader européen du gras, Sweetfat dégraisse. On connaît la musique funèbre : délocalisations en Asie, bénéfices en baisse avec la crise, une seconde vague de licenciements s'impose. Le DRH est prié de se coller aux entretiens, à sec, diplomatie et soutien zéro. "Je compte sur vous. Faites moi ça proprement à la hache !" lui précise le président de la boîte.

Tant pis si les élus de la charrette s'effondrent et finissent au bout d'une corde.



Sujet grave, tristement d'actualité : licenciements massifs, méthodes douteuses et coups bas pour choisir les éjectables, cadres 'requins'. Vagues remords de loin en loin du DRH, quand même.

Au lendemain de la lecture des 'Visages écrasés' (Marin Ledun), on ne peut que trouver cette BD bien légère. Bien sûr, l'album ne prétend pas être un documentaire sérieux, le parti pris est la caricature. Mais quand même. Les personnages et situations sont tellement outrés que je me suis vite détachée du récit. On a droit en plus à quelques rebondissements énormes, alors bof, vraiment bof.



--- 2,5/5
Commenter  J’apprécie          150
Retour sur Belzagor, tome 1

💫 Ayant adoré la série "Les Mondes d'Aldébaran" de Léo, je me suis intéressée à ce diptyque de BD. J'ai adoré le graphisme qui est exotique, les illustrations sont magnifiques. Il s'agit d'une adaptation d'un chef-d'œuvre de la science-fiction et plus précisément de planet opéra "Les Profondeurs de la terre", de l'écrivain multi-primé Robert Silverberg.



💫 Consciente que le roman est certainement beaucoup plus riche au niveau du scénario, j'ai néanmoins adoré découvrir cette adaptation en BD. Elle traite de sujets très intéressants dont le racisme, la colonisation et la décolonisation, le mythe de la jeunesse éternelle et bien sûr de l'écologie.



💫 Nous commençons la découverte de cette BD avec l'arrivée de Edmund Gunderson, jeune homme de 21 ans, sur la terre de Holman. Il est envoyé par l'administration Terrienne comme nouvel adjoint du commandant Jeff Kurtz. Sa première mission consiste à récupérer le venin d'un Naggiar. C'est une substance qui régénère les tissus humains. Jeff Kurtz dit Kurtz le Cinglé qui n'est autre qu'un colon raciste, à l'habitude d'en boire pour se mettre en transe.



💫 Dix-huit années se sont écoulées et nous entrons au cœur de l'histoire. En effet, nous apprenons que la terre de Holman a été rendue aux autochtones et a repris son ancien nom, Belzagor. L' histoire se déroule donc dans une atmosphère post-colonial où les espèces se sont rapprochées pour vivre en harmonie. Il s'agit des Nildorors et des Sulidorors. Les Nildorors sont d'énormes pachydermes herbivores, pacifiques et très tolérants tandis que les Sulidorors sont des bipèdes rouges carnivores avec de longs bras démesurés.



💫 Lors de la décolonisation, l'ancien colonisateur, Edmund Gunderson avait donc dû quitter l'éxoplanète. Il est de retour après huit années d'absence avec ses nombreux préjugés d'époque sur les espèces locales, accompagné du couple de scientifique-biologiste Sam et Dorothy Wingate. Leur mission secrète et illégale est de rejoindre le pays des Brumes pour assister à un rituel... la cérémonie de la Renaissance.



💫 Edmund Gunderson va y retrouver son ancien amour, Seena Royce, qui est désormais mariée avec son ennemi, Kurtz.



💫 L'histoire est agrémentée de flash-back qui permet d'étoffer l'intrigue. Nous nous retrouvons plongés dans un monde inconnu peuplé de créatures aussi terrifiantes qu'intelligentes. J'ai adhéré totalement à l'univers de Robert Silverberg. Ce premier opus a attisé ma curiosité pour la suite de l'histoire.



💫 A suivre...



Mély 🪐
Commenter  J’apprécie          140
Le vent des libertaires, tome 1

Cette BD est la biographie (très) romancée d’un charismatique chef révolutionnaire anarchiste lors de la chute du tsarisme en Russie : Nestor Makhno.

Le récit commence en flash-back, autour de la triste fin de vie de Makhno, réfugié en France et abandonné de tous. Qui était cet ukrainien ?

Né pauvre, ayant eu maille à partir avec l’ordre tsariste, luttant contre les grands propriétaires terriens exploitant leurs paysans et leur personnel, Makhno se fait sa conscience politique auprès d’anarchistes, lors d’un séjour en prison à Moscou.

Ce premier tome est manichéen au possible. Tout est blanc ou noir dans cette histoire. La violence est à sens unique avec de riches propriétaires maniant constamment la cravache. La romance est du côté des bandes de détrousseurs, dans la lignée de Robin des bois. Makhno a droit ici à une hagiographie, plus qu’à une biographie.

La mise en avant du personnage et le rappel de ce qu’était la paysannerie russe (et ukrainienne) sous le joug tsariste disparaissent dans les excès de cette présentation (trop) orientée. Dommage, car c’est une partie de la Révolution russe de 1917 qui constitue la trame de l’histoire. Et le deuxième tome de ce point de vue est beaucoup plus intéressant.
Commenter  J’apprécie          140
Les voleurs de beauté

Adaptation réussie du roman de Pascal Bruckner, un roman qui marque son lecteur pour longtemps. L’histoire est remise dans un contexte actuel.

Mathilde, infirmiere, termine une longue garde. Elle croise Benjamin, qui porte un masque et est plutôt agité. Il lui raconte son histoire...

Benjamin et Helene se retrouvent piégés dans un chalet de montagne en compagnie d’un couple et d’un assistant plutôt spéciaux. Ils découvrent qu’ils enlèvent des jeunes filles pour leur prendre leur Beauté. Pourquoi, comment en sont-ils arrivés là ?

Une superbe couverture et un dessin réussi.

Le scénario est vraiment bien écrit et retrace parfaitement l’histoire et l’angoisse du roman.
Commenter  J’apprécie          141
Mandalay, tome 2 : La jungle de glace

Dans ce deuxième tome, nous sommes toujours au coeur de Mandalay, en Birmanie en 1941. La Birmanie, toujours sous occupation britannique à cette époque voit son lot de rebelles croître de plus en plus afin d'obtenir une chose et une seule : se libérer du joug anglais qu'ils peuvent de plus en plus difficilement supporter, d'autant plus qu'ils sont, dans leur propre pays, considérés comme des esclaves (mais par là, je ne vous apprends rien de nouveau car ce fut le cas de toutes les colonies et combien de peuples, encore à l'heure actuelle, ne sont pas "libres" de leurs actes ? Bref, passons là-dessus car je ne m'entends pas m'aventurer sur une critique qui virerait à la géopolitique ou autre, terrain assez glissant d'ailleurs !).



Alex Waters (bien qu'issu d'une grande riche famille anglaise et don le frère, lui, est d'ans l'armée coloniale) s'est d'ailleurs rangé au côté des maquisards. Pourquoi ? Par amour d'une part puisqu'il est épris d'une jeune birmane (amour réciproque d'ailleurs) mais aussi, et cela contre son gré, puisqu'il a reçu, en étant soigné par le sorcier Leng (voir premier tome), un étrange pouvoir...Pouvoir qui peut (comme nous l'avons vu dans le premier tome également) s'avérer extrêmement destructeur s'il n'est pas contrôlé correctement et j'ai bien peur qu'ici, une fois de plus et même si il sert une bonne cause, cela ne soit pas le cas !



Un ouvrage au graphisme très soigné mais dans lequel, beaucoup de sang coule (encore une fois) mais qui mêle à nouveau Histoire (celle de la Birmanie), légendes, mythologie et, par dessus tout, sorcellerie. Bref, tout ce que j'adore, hormis le sang versé mais bon, les guerres, le le sais parfaitement, ne se sont jamais déroulées dans un cabinet de travail avec de longs conciliabules pour arriver à un compromis et afin de se séparer à l'amiable. Si seulement...mais bon, encore une fois, là, je crois que je rêve !

Un ouvrage qui reste néanmoins à découvrir !
Commenter  J’apprécie          140
Rimbaud : L'explorateur maudit

Tout le monde connait Arthur Rimbaud, le poète français probablement le plus connu , l'homme blessé par son amant Paul Verlaine...

Il est connu qu'il a arrêté d'écrire à 21 ans mais son destin ne s'est portant pas arrêté là, vu qu'il meurt près de 16 ans plus tard après une vie assez inattendue de trafiquant d'armes et d'explorateur.

Cette BD a le mérite de lever le voile sur cette époque de sa vie, tout du moins sur une partie de celle-ci.

A travers les périples de Rimbaud, nous découvrons donc l'Abyssinie telle qu'il l'a vécue...c'est à dire en des temps où rares étaient les Européens qui s'y aventuraient.

L'histoire est intéressante mais je n'ai pas été vraiment convaincue par la narration que j'ai trouvée décousue, parfois difficile à suivre et nécessitant presque une relecture après avoir lu le dossier pédagogique en fin de tome afin de comprendre mieux les aléas de ce périple.

Le personnage de Rimbaud n'est pas ici présenté sous son meilleurs jour mais semble refléter une réalité, le personnage étant passé à l'histoire d'un homme fantasque, facilement colérique et enclin aux caprices...traits de caractères qui sont effectivement sensibles dans ces quelques pages.

Je suis peu convaincue par le personnage de Valentin Bracq ce genre de tours de passe passe ayant le don de me déplaire de façon quasi-systématique .

Le dessin sert bien le propos et, même si il ne correspond pas trop à mes goûts, est plutôt agréable à l'oeil.
Commenter  J’apprécie          130




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Philippe Thirault (770)Voir plus

Quiz Voir plus

Scarlett et Novak

Qu'est-ce qu'est Scarlett ?

un téléphone
un brightphone
un biphone
un sonephone

10 questions
22 lecteurs ont répondu
Thème : Scarlett et Novak de Alain DamasioCréer un quiz sur cet auteur

{* *}