AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Pierre Corneille (1034)


MÉLISSE : Avec tant de façons que veux-tu que j'attrape ?
Je possède son cœur, je ne veux rien de plus,
Et je perdrais le temps en débats superflus.
Quelquefois en amour trop de finesse abuse.

LA SUITE DU MENTEUR, Acte IV, Scène 3.
Commenter  J’apprécie          160
CLÉONE : Tout est perdu, madame, à moins d’un prompt remède :
Tout le peuple à grands cris demande Nicomède ;
Il commence lui-même à se faire raison,
Et vient de déchirer Métrobate et Zenon.
ARSINOÉ : Il n’est donc plus à craindre, il a pris ses victimes :
Sa fureur sur leur sang va consumer ses crimes ;
Elle s’applaudira de cet illustre effet,
Et croira Nicomède amplement satisfait.
FLAMINIUS : Si ce désordre était sans chefs et sans conduite,
Je voudrais, comme vous, en craindre moins la suite ;
Le peuple par leur mort pourrait s’être adouci :
Mais un dessein formé ne tombe pas ainsi ;
Et suit toujours son but jusqu’à ce qu’il l’emporte :
Le premier sang versé rend sa fureur plus forte :
Il l’amorce, il l’acharné ; il en éteint l’horreur,
Et ne lui laisse plus ni pitié ni terreur.

Acte V, Scène 4.
Commenter  J’apprécie          161
Albe, où j’ai commencé de respirer le jour,
Albe, mon cher pays, et mon premier amour ;
Lorsqu’entre nous et toi je vois la guerre ouverte,
Je crains notre victoire autant que notre perte.
Rome, si tu te plains que c’est là te trahir,
Fais-toi des ennemis que je puisse haïr.

Acte I, Scène I (v. 29-34)
Commenter  J’apprécie          160
Si tu l'aimes, apprends que revenir vainqueur, c'est l'unique moyen de regagner son cœur.
Commenter  J’apprécie          160
MEDEE :
Il aime ses enfants, ce courage inflexible :
Son faible est découvert ; par eux il est sensible,
Par eux mon bras, armé d'une juste rigueur,
Va trouver des chemins à lui percer le coeur.
Commenter  J’apprécie          150
ÉRASTE:
C'est là donc ce qu'enfin me gardait ta malice ?
C'est ce que j'ai gagné par deux ans de service ?
C'est ainsi que mon feu s'étant trop abaissé
D'un outrageux mépris se voit récompensé ?
Tu me préfères donc un traître qui te flatte ?
Inconstante beauté, lâche, perfide, ingrate,
De qui le choix brutal se porte au plus mal fait,
Tu l'estimes à faux, tu verras à l'effet
Par le peu de rapport que nous avons ensemble
Qu'un honnête homme et lui n'ont rien qui se ressemble.
(Acte II, scène 3)
Commenter  J’apprécie          150
Et le combat cessa faute de combattants
Commenter  J’apprécie          152
C'est loin de ses parents qu'un homme apprend à vivre
Commenter  J’apprécie          150
DOMITIAN : N’avez-vous pas un absolu pouvoir,
Seigneur ?
TITE : Oui ; mais j’en suis comptable à tout le monde :
Comme dépositaire, il faut que j’en réponde.
Un monarque a souvent des lois à s’imposer ;
Et qui veut pouvoir tout ne doit pas tout oser.

TITE ET BÉRÉNICE : Acte IV, Scène 5.
Commenter  J’apprécie          150
C'en est trop, Émilie: arrête, et considère
Qu'il t'a trop bien payé les bienfaits de ton père:
Sa mort, dont la mémoire allume ta fureur,
Fut un crime d'Octave, et non de l'Empereur.
Tous ces crimes d’État qu'on fait pour la couronne,
Le Ciel nous en absout alors qu'il nous la donne ;
Et dans le sacré rang où sa fureur l'a mis,
Le passé devient juste et l'avenir permis.
Qui peut y parvenir ne peut être coupable ;
Quoi qu'il ait fait ou fasse, il est inviolable ;
Nous lui devons nos biens, nos jours sont en sa main,
Et jamais on n'a droit sur ceux du souverain.

(Livie, acte V)
Commenter  J’apprécie          150
CHIMENE :
Il est juste, grand Roi, qu'un meurtrier périsse.

LE ROI :
Prends du repos, ma fille, et calme tes douleurs.

CHIMENE :
M'ordonner du repos, c'est croître mes malheurs.
Commenter  J’apprécie          150
DIRCÉ : Ah ! Seigneur, quels que soient vos ennuis,
Que venez-vous me dire en l'état où je suis ?
THÉSÉE : Je viens prendre de vous l'ordre qu'il me faut suivre ;
Mourir, s'il faut mourir, et vivre, s'il faut vivre.
DIRCÉ : Ne perdez point d'efforts à m'arrêter au jour :
Laissez faire l'honneur.
THÉSÉE : Laissez agir l'amour.
DIRCÉ : Vivez, Prince ; vivez.
THÉSÉE : Vivez donc, ma princesse.
DIRCÉ : Ne me ravalez point jusqu'à cette bassesse.
Retarder mon trépas, c'est faire tout périr :
Tout meurt, si je meurs.
THÉSÉE : Laissez-moi donc mourir.

Acte II, Scène 4.
Commenter  J’apprécie          150
LISANDRE : Ce désir, à vrai dire, est un amour naissant,
Qui ne sait où se prendre, et demeure impuissant,
Il s'égare et se perd dans cette incertitude,
Et renaissant toujours de ton inquiétude,
Il te montre un objet d'autant plus souhaité,
Que plus sa connaissance a de difficulté :
C'est par là que ton feu davantage s'allume,
Car moins on le connaît, et plus on en présume,
Notre ardeur curieuse en augmente le prix.

Acte I, Scène IX, (v. 266-275).
Commenter  J’apprécie          150
A vaincre sans péril, on triomphe sans gloire.
Commenter  J’apprécie          150
Aux âmes biens nées, la valeur n'attend point le nombre des années.
Commenter  J’apprécie          150
JASON
Je dois tout à Médée, et si je ne puis sans honte
Et d'elle et de ma foi tenir si peu de conte ;
Je dois tout à Créon, et d'un si puissant roi
Je fais un ennemi, si je garde ma foi.

NDL : et voilà le dilemme cornélien posé !
Commenter  J’apprécie          140
DORIS
Qu'aux filles comme moi le sort est inhumain !
Que leur condition se trouve déplorable !
Une mère aveuglée, un frère inexorable,
Chacun de son côté, prennent sur mon devoir
Et sur mes volontés un absolu pouvoir.
Chacun me veut forcer à suivre son caprice :
L'un a ses amitiés, l'autre a son avarice.
Ma mère veut Florange, et mon frère Alcidon ;
Dans leurs divisions mon cœur à l'abandon
N'attend que leur accord pour souffrir et pour feindre.
Je n'ose qu'espérer, et je ne sais que craindre,
Ou plutôt je crains tout et je n'espère rien ;
Je n'ose fuir mon mal, ni rechercher mon bien.
Dure sujétion ! étrange tyrannie !
Toute liberté donc à mon choix se dénie !
(Acte IV, scène 9)
Commenter  J’apprécie          140
Pierre Corneille
Aussi sont-ce d'amour les premières maximes,
Que partager son âme est le plus grand des crimes.
Un coeur n'est à personne alors qu'il est à deux ;
Aussitôt qu'il les offre il dérobe ses voeux ;
Ce qu'il a de constance, à choisir trop timide,
Le rend vers l'une ou l'autre incessamment perfide ;
Et comme il n'est enfin ni rigueurs, ni mépris
Qui d'un pareil amour ne soient un digne prix,
Il ne peut mériter d'aucun oeil qui le charme,
En servant, un regard ; en mourant, une larme.
Commenter  J’apprécie          140
Considérez d'ailleurs que vous régnez dans Rome,
Où; de quelque façon que votre cour vous nomme,
On hait la monarchie ; et le nom d'empereur,
Cachant celui de roi, ne fait pas moins d'horreur.
Ils passent pour tyran quiconque s'y fait maître ;
Qui le sert, pour esclave, et qui l'aime, pour traître ;
Qui le souffre a le cœur lâche, mol, abattu,
Et pour s'en affranchir tout s'appelle vertu.

(Maxime, acte II)
Commenter  J’apprécie          140
ALBIN : Elle se défend bien, seigneur ; et dans la cour…
DOMITIAN : Aucun n’a plus d’esprit, Albin, et moins d’amour.
J’admire, ainsi que toi, dans ce qu’elle m’oppose,
Son adresse à défendre une mauvaise cause ;
Et si pour m’assurer que son cœur n’est qu’à moi,
Tant d’esprit agissait en faveur de sa foi ;
Si sa flamme au secours appliquait cette adresse,
L’empereur convaincu me rendrait ma maîtresse.
ALBIN : Cependant n’est-ce rien que ce cœur soit à vous ?
DOMITIAN : D’un bonheur si mal sûr je ne suis point jaloux,
Et trouve peu de jour à croire qu’elle m’aime,
Quand elle ne regarde et n’aime que soi-même.
ALBIN : Seigneur, s’il m’est permis de parler librement,
Dans toute la nature aime-t-on autrement ?
L’amour-propre est la source en nous de tous les autres :
C’en est le sentiment qui forme tous les nôtres ;
Lui seul allume, éteint, ou change nos désirs :
Les objets de nos vœux le sont de nos plaisirs.
Vous-même, qui brûlez d’une ardeur si fidèle,
Aimez-vous Domitie, ou vos plaisirs en elle ?
[…]
Et vous n’aimez que vous, quand vous croyez l’aimer.

Acte I, Scène 3.
Commenter  J’apprécie          140



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Pierre Corneille Voir plus


{* *}