Concernant l'humour, les éditions Wombat avaient pour moi fait leurs preuves, avec le génial et méconnu (en France en tout cas) Opération renard du désert du comique anglais
Spike Milligan, qui m'a laissé un souvenir ébloui.
Je n'avais donc aucune raison de me méfier de ce recueil de trois parodies dialoguées de
Pierre Jourde.
Autant dire que je suis tombé de (très) haut.
Il y a deux catégories de personnes. Celles qui apprécient les calembours, et celles qui les trouvent consternants. Malheureusement pour
Pierre Jourde – et je ne crois pas pour autant être un pisse-froid –, je fais partie de la deuxième catégorie.
La parodie de la grande librairie m'a à peine arraché quelques rictus de coin de bouche, notamment quand il est question de
Christine Angot, mais tout a été instantanément vendangé par des calembours miteux.
— Alors, Philippe Saint-Nectaire...
— Non, Philippe Salers, je vous prie...
(Et il refait le même avec tous les fromages d'Auvergne)
Dans la parodie du film "Alien", on touche le fond. C'est d'une nullité crasse, et il est rare que j'emploie un tel mot pour qualifier un bouquin.
L'alien devient l'alein, et on va avoir le droit à toutes les variations de l'alein fraîche, l'alein chargée, l'alein fétide... Ce n'est qu'un exemple parmi des multitudes.
Dans la parodie de la Belle au bois dormant, le niveau remonte un tout petit peu, je dis bien un tout tout petit peu. C'est-à-dire que c'était tellement bas que de toute façon il ne pouvait plus creuser encore. Quant aux contrepèteries ailleurs vantées, il s'est juste agi de replacer celles mille fois rebattues et qu'on trouve sur internet en tapant "contrepèteries". Genre : "brouille l'écoute". Voilà voilà.
Je remercie quand même Wombat et Babelio pour ce livre acquis dans le cadre d'une masse critique, mais en ce qui me concerne, la seule vertu que je lui ai trouvé, c'est d'être très court.
Il va maintenant rejoindre
La grande solderie.