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Critiques de Robert Paul Holdstock (111)
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La forêt des Mythagos, tome 2 : Lavondyss

Spirale littéraire défiant le temps et la réalité , Lavondyss et un chef d'œuvre qui prend le temps d'instauré son contexte pour mieux, dans sa seconde moitié, faire voler en eclats les perceptions du lecteur, et imposer des scènes d'une beauté et d'une poésie surpuissantes. Je n'avais jamais rien lu de tel. C'est pas pour tout le monde, mais si on a aimé le premier il faut se lancer dans celui ci.
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La forêt des Mythagos, tome 1 : La forêt des My..

Que dire de plus. C'est sublime, fascinant, ça fait ressentir. Les odeurs, les textures, la peur, l'amour. Aussi simple qu'extrêmement complexe et vertigineux. C'est un experience à vivre. Un chouilla trop masculin, mais c'est largement compensé par la suite: Lavondyss.
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La forêt des Mythagos, tome 4 : La Porte d'iv..

Ce dernier roman du cycle des Mythagos est l'un des plus beaux, non seulement grâce aux qualités que l'on retrouve dans les autres, mais aussi par sa nature particulière.



Il rappelle les autres oeuvres du cycle par le foisonnement mythologique, sensoriel, imaginatif et même anarchique de son écriture et de l'univers qu'il décrit : à ce titre, on aurait tort de le comparer à Tolkien, dont le monde romanesque se définit par son extrême cohérence plus que par son foisonnement complexe de buissons enchevêtrés. La richesse mythologique, chez Tolkien, se caractérise par la profondeur temporelle, l'histoire ancienne, les traces, le langage. Chez Holdstock, toutes les époques, tous les mythes et tous les héros sont entremêlés et contemporains les uns des autres, comme cette enchanteresse du Moyen-Age amante d'un guerrier celte de l'Antiquité. La temporalité du cycle des mythagos est complexe, perturbée, flottante, alors qu'elle reste linéaire et claire chez Tolkien.



La seconde grande qualité de ce roman est qu'il raconte (un peu comme les autres) une quête, mais c'est celle d'une mère par son fils. Les précédents romans opposaient pères et fils, ou frères entre eux, souvent pour la possession de la même femme, et l'élément masculin dominait. Ici, c'est l'histoire de Christian Huxley, déjà rencontré auparavant sous les traits d'un affreux barbare fratricide, et que ce volume réhabilite en rectifiant l'histoire telle que nous la connaissions. La quête de sa mère à travers les mythes, en compagnie de personnages-mythagos absolument extraordinaires (des géants par exemple - mais tous les comparses sont remarquables), s'apparente de fort près à une sorte de psychanalyse : à savoir, la recherche, dans le passé, du mensonge originel, ou du fantasme, de l'événement traumatique, de la scène primitive. Bien entendu, je traduis en termes abstraits ce qui n'est jamais dit autrement que sous la forme d'images, d'aventures, de quêtes exaltantes. Ce livre est une épopée qui va très profond dans la psyché du lecteur et des personnages. Il y a plus en lui qu'il n'y paraît.
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La forêt des Mythagos, tome 1 : La forêt des My..

Ce qui m’attirait principalement dans ce titre – reconnu comme un classique de la fantasy – c’est la mention de certaines figures mythiques : le roi Arthur, Jason… Fantasy mythique, merveilleux, légendes arthuriennes, forêt celtique… cette saga semblait avoir tout pour me plaire !

Mais je vous arrête tout de suite, si les héros cités dans la quatrième de couverture apparaissent un jour, ce n’est pas dans ce premier tome (ou alors on les aperçoit très succinctement) et finalement, l’émotion n’a pas été au rendez-vous, la magie n’a pas opéré avec moi. Snif.



Un personnage principal qui est le narrateur (donc écrit à la première personne du singulier) et des figures principalement masculines dans ce premier tome. C’est assez typique de la littérature imaginaire des années 80 et on s’en contentait alors mais aujourd’hui, en 2021, on aimerait des héroïnes féminines un peu plus présentes (et intéressantes).

Il y a bien un personnage féminin dans ce premier tome : Guiwenneth, qualifiée de princesse celte ; mais on ne peut pas dire que sa personnalité soit particulièrement travaillée et bien mise en avant. Côté représentation, c’est pas hyper hyper féministe (c’est un euphémisme). Ok, elle apparaît dans la forêt car est créée de toutes pièces grâce à l’inconscient collectif donc est forcément bourrée de clichés (rouquine aux cheveux bouclés, avec une lance dans les mains) mais les descriptions la concernant l’érotisent constamment (son parfum, un mélange de forêt/de sueur, met le héros dans tous ses états), c’est un peu (beaucoup) lourd. La femme-objet dans toute sa splendeur.



Mis à part ce personnage féminin assez pauvre, je dirais que j’ai plutôt apprécié la première partie, quand le héros – Steve – débarque dans la maison d’enfance, retrouve son frère Christian et s’engouffre dans le mystère qui palpite au cœur de la forêt. Il y a du suspense, on a envie de comprendre en même temps que lui ce qui se passe (qu’est-il arrivé au père ? qu’y a-t-il dans cette satanée forêt ?) et on attend assez impatiemment les rencontres étranges qu’il va pouvoir faire.

Mais à vrai dire, quand il pénètre vraiment dans les bois et parvient à franchir la barrière, alors que l’action devrait être à son comble, c’est l’ennui qui domine. Et même si les Mythagos (les créatures mythiques créés par l’inconscient) sont de plus en plus nombreuses (et dangereuses), j’ai peiné à y trouver de l’intérêt.



Je crois que c’est un texte assez exigeant qui demande un bagage assez riche en terme de mythes et folklores anglo-saxons. Bagage que je n’ai qu’à moitié alors je pense que j’ai raté pas mal de références. Je pense aussi que c’est un titre qui a été initialement publié en 1984 et qu’il a, comme qui dirait, pris un coup de vieux.

Je découvrais le style de Robert Holdstock avec cette histoire et si je ne suis pas réfractaire aux descriptions – loin de là -, j’ai eu un peu de mal avec le rythme insufflé ici par l’auteur. Visuellement ça fonctionne, on imagine les scènes sans problème ; mais que c’est lent et pas toujours nécessaire…

Du côté des titres imaginaires qui se déroulent en forêt (avec des atmosphères prenantes et de nombreuses descriptions), je vous conseille bien plus largement Faërie de R. E. Feist, Les Sentiers des Astres de Stefan Platteau ou la saga Rois du Monde de Jean-Philippe Jaworski.



Là tout de suite maintenant, je ne suis pas sûre d’avoir envie de me plonger dans les 3 tomes suivants, même si on me promet la rencontre avec Arthur, Merlin, Jason… si vous avez lu toute la série, vous me ferez peut-être changer d’avis ?
Lien : https://bazardelalitterature..
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La forêt des Mythagos, tome 2 : Lavondyss

Lavondyss de Robert Holdstock

Tr. de l’anglais par William Desmond

Le jour de la naissance de Tallis , un très vieux cerf, connu depuis fort longtemps dans la région sous le nom de Gaillard écorné, s’approche jusque dans le jardin et y perd même un morceau d’andouiller que sa maman enveloppe dans sa robe de baptême et range précieusement. De ce jour, Tallis portera le sobriquet de “la séductrice de Gaillard écorné”.

Quand elle est encore petite, son grand père Owen Keeton, avant de mourir brusquement un soir de Noël, le sourire aux lèvres, lui écrit une longue et mystérieuse lettre dans la marge d’un livre de contes folkloriques et légendes galloises qu’il aime particulièrement et compte lui léguer.

Lorsqu’elle a quatre ans, son demi-frère aîné, Harry Keeton, que nous avons rencontré dans La Forêt des Mythagos, vient lui dire au revoir en lui apprenant qu’il se rend dans un lieu étrange mais qu’il ne sera jamais très loin d’elle. Nous nous reverrons, Tallis, je te le promets.

Le prénom de Tallis est issu de celui de l’illustre conteur Taliesin dont le grand père Owen croyait être le descendant et curieusement, dès son plus jeune âge, Tallis manifeste des dons pour les mots et les histoires, qui lui viennent parfois, comme dans une sorte de transe, modifiant toute l’ambiance autour d’elle. Elle se raconte aussi que les lieux ont plusieurs noms dont un nom secret qu’il faut trouver pour pouvoir les traverser dans l’autre sens. Elle se met à sculpter des masques et des poupées qui lui permettent de canaliser ses dons innés. C’est sa façon de se former et de préparer, sans le savoir, son entrée dans la forêt de Ryhope dont elle perçoit déjà des pré-Mythagos sur le pourtour de sa vision.

Autour de ses douze ans, un jour d’été, elle voit s’ouvrir devant elle une sorte de porte en forme de fente grise, laissant passer le vent d’un ancien hiver et les flocons d’une tempête de neige avec des bruits de cavalcade et la voix de son frère qui l’appelle : Tallis, Tallis, Tallis ! Au moment où elle lui répond : Je vais venir te chercher, Harry, attends-moi, la porte se referme.

Un peu plus tard, alors qu’elle s’est juchée sur une branche du grand chêne qu’elle a baptisé “Fort contre la tempête”, elle entend un cri désespéré, se penche et se retrouve dans une autre dimension, à contempler une scène de bataille où un jeune homme très beau est allongé à terre, semblant souffrir énormément. À partir de ce moment, elle en oublie son frère Harry et même l’école et ne pense plus qu’à sauver son guerrier, qu’elle a nommé Scathach, à l’aide de tous les rituels de magie qu’elle initie grâce à ses masques, notamment l’ouvrespace lui permettant d’entrer dans l’ancien monde. Après son échec et la mort de Scathach, elle se rend compte qu’elle est intervenue dans un processus qu’elle aurait dû suivre en spectatrice et que cette grave erreur aura peut-être des conséquences.

À treize ans, Tallis se lie d’amitié avec M. Williams, compositeur en recherche d’inspiration, qui sans le vouloir lui donne l’idée de composer une chanson pour aider l’esprit de Scathach, qu’elle pense emprisonné dans les limbes à cause d’elle, à se libérer. Pour la première fois, elle peut parler librement à quelqu’un qui l’écoute sans la juger et s’intéresse à ses histoires.

Dans la maison d’Oak Lodge, désormais colonisée par la forêt de Ryhope – un grand chêne pousse au milieu du bureau – , Tallis réussit à retrouver et lire en partie le journal très abîmé du père de Steven, qui étudiait la création et le fonctionnement des Mythagos. C’est la dernière étape de son initiation avant qu’elle ne marque le Mythago Gaillard écorné qui la suit depuis son enfance et entre enfin dans la forêt.

Sachant que Lavondyss ou l’Antique Parage Interdit, le cœur de la forêt, est un lieu où le temps n’existe pas, sachant que Tallis a maintenant des pouvoirs qui lui permettent d’ouvrir des portes là où il n’y en a pas, tout est désormais possible. Tallis va-t-elle rencontrer Scathach, son beau prince, alors qu’il est encore en vie ? Va-t-elle retrouver son frère Harry ? Va-t-elle réussir à le ramener à la maison ?



Ce roman parle de chamanisme, de l’initiation d’une jeune chamane qui découvre et apprivoise ses pouvoirs grâce à trois Mythagos encapuchonnées, les gaberlungi, ses trois maîtresses. Masque blanc, celle qui s’approche le plus de Tallis, jusqu’à la toucher et la laisser lever son masque pour voir son visage, celui d’une très vieille femme, lui insuffle des histoires.

Le chamanisme a existé chez tous les peuples premiers bien avant les religions. Il procède de certains codes et rituels très précis, comme l’animal totem par exemple ou le gorla pour Tallis qui n’est autre que le vieux cerf mythago Gaillard écorné. L’auteur s’est inspiré de ces codes ainsi que d’éléments historiques et anthropologiques connus et même de culture non écrite (danses, chants) auxquels il a mêlé son propre imaginaire, ceci avec un grand talent, pour construire son univers. Cet univers est génialement original, tout autant que celui de Tolkien, de Lovecraft ou d’Ursula Le Guin.

Comparativement à La Forêt des Mythagos, Lavondyss présente bien des différences. Les personnages de Steven Huxley et de Harry Keeton, même aidés par les notes de George Huxley (le père) et de son ami Edward Wynes-Jones (qui réapparait dans la deuxième partie de Lavondyss) sont beaucoup moins préparés que Tallis pour affronter les métamorphoses d’espace et de temps qui se produisent dans le bois de Ryhope. Bien que très jeune, celle-ci se destine à trouver la voie de l’Antique Parage Interdit depuis l’enfance et sa force intérieure n’a fait que grandir jusqu’à son entrée dans la forêt. À côté d’elle, Steven et Harry ne sont que des enfants apeurés.

Dans Lavondyss, d’ambiance plus sombre encore, car cet opus traite davantage de la mort et des rites funéraires, le terrain métamorphique des bois de Ryhope révèle ses chemins cachés pour mieux embrouiller le lecteur ensuite. Dans une écriture poétique et sensible, l’auteur puise intelligemment dans le patrimoine traditionnel des îles britanniques, déjà empreint de magie et de superstition, et, sous la forme d’un fantasme animé, nous offre parfois de somptueuses visions dont Arthur Rackham ou Charles Robinson auraient fait des merveilles.

Entre autres prix, Lavondyss a été récompensé par le British Science-Fiction Award du meilleur roman en 1988. CB

Chronique parue dans Gandahar 28 en juin 2021
Lien : https://www.gandahar.net
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La forêt des Mythagos, tome 1 : La forêt des My..

La forêt des mythagos (Mythago Wood, 1984) de Robert Holdstock

Tr. de l'anglais par William Desmond

Denoël 1991

En 1946, après avoir pansé ses blessures de guerre en France, Steven Huxley revient dans sa maison familiale, Oak Lodge, située au bord d'une forêt ancestrale, Ryhope, dans le Herefordshire, en Angleterre.

Son frère aîné Christian, physiquement très changé, le reçoit avec une étrange circonspection. Leur père, à présent décédé, avait une obsession pour la forêt « concomitante» et délaissait sa famille pour y disparaître des semaines entières. La lecture de ses notes, que Christian l'engage à lire, lui apprend que leur père poursuivait, dans cette forêt, des créatures issues de mythes créés par l'intelligence collective, tels Gwiwenneth, la belle princesse celte, le roi Arthur Pendragon ou encore l'Urscumurg, mythago primordial. En effet, au cours de ses recherches, il avait été capable de leur donner la vie.

Steven se rend vite compte que Christian poursuit la quête de leur père et s'éclipse, lui aussi, régulièrement dans la forêt. À son insu, bien qu'il s'attache à remettre la maison en état et à ne pas s'inquiéter des lubies de son frère, des créatures naissent à la périphérie de sa vision tandis que d'autres sortent de la forêt pour venir lui voler des poules ou même lui rendre visite. C'est ainsi qu'il rencontre Gwiwenneth.

Il sait que Christian, qui n'est pas rentré depuis la dernière fois qu'ils se sont séparés à l'orée du bois, a déjà rencontré une version de ce mythago, dont il est tombé amoureux, mais qui a été tuée accidentellement. Les notes prouvent que leur père était tout autant envoûté par elle.

À son tour il partage des sentiments amoureux avec la créature sauvage sortie des bois et lui apprend son langage pour pouvoir communiquer avec elle. Il s'aperçoit qu'une presqu'île de chênes, poussés en quelques jours, a rejoint et investi le bureau du père qui devient le domaine réservé de Gwiwenneth. Il est alors clair pour Steven qu'elle est sous l'emprise de la forêt dont elle ne peut s'éloigner. Il tente de la rassurer lorsqu'elle lui apprend qu'elle sent approcher la fin de leur histoire.

Tandis qu'ils partagent une délicieuse soirée au jardin avec leur ami Keeton, l'ambiance vire soudain au cauchemar. du breuil en feu débarque une troupe d'hommes en armes commandée par un vieux chef qui ressemble au père de Steven en plus massif et n'est autre que Christian. Celui-ci capture Gwiwenneth qu'il affirme être sienne et ordonne à l'un de ses hommes de pendre Steven, devenu son rival, avant de s'enfuir avec sa horde car il est poursuivi par l'Urscumurg, le mythago primordial issu de l'ère glaciaire, l'esprit du sanglier à qui leur père a redonné une existence.

C'est Keeton, pourtant percé d'un javelot, qui délivre Steven du noeud coulant qui l'étrangle. Il ramasse à terre une amulette représentant une feuille de chêne en argent à laquelle Christian semblait beaucoup tenir.

Il apparaît maintenant évident que la forêt est une entité vivante qui se protège en égarant les intrus, ne se laisse pénétrer que par des entrées très précises et que le temps s'y déroule à une allure relativement différente à mesure que l'on approche du plus profond des bois. Ainsi, Steven a vu son frère pour la dernière fois un an auparavant mais Christian lui a dit avoir passé quinze années à fuir l'Urscumurg dans la forêt.

Harry Keeton est un aviateur que Steven avait engagé pour survoler Ryhope et tenter d'en découvrir ainsi les accès et les chemins profonds. Seulement, la sylve s'était défendue en projetant un brouillard opaque au dessus d'elle et toute tentative de traverser ce brouillard avait rejeté le petit coucou au-dehors comme une balle. Keeton dont l'appareil avait été abattu pendant la guerre à proximité d'une forêt ancestrale du même type que celle de Ryhope, décide d'accompagner Steven, qui veut retourner en forêt pour traquer son frère et lui reprendre Gwywenneth.

Ils rencontrent la tribu des shamigas et Kushar « Celle qui parle la Vie ». Ses histoires racontées sous forme de métaphores, ne doivent pas être interrompues sous peine d'être transformées. Elle évoque Lavondyss, « l'endroit où l'esprit des hommes n'est plus attaché aux saisons », là où le temps n'existe pas. Steven apprend également que la feuille de chêne en argent est un gage d'amour, que Christian, « Celui qui vient de l'Extérieur », est devenu un monstre destructeur qui sème la terreur dans la forêt et qu'il n'a pas plus de deux jours d'avance sur eux.

Lorsqu'ils arrivent à la tour perdue commence un voyage plus étrange encore puisque les mythagos ne sont plus seulement des personnages mais aussi des bâtiments, des ambiances, des paysages...



Ce roman est particulier, inclassable. Son univers évolue entre du fantastique un brin horrifique d'abord, puis de la fantasy, avec même quelques touches de science-fiction. Pas facile d'accès, on dirait qu'il se défend comme le fait l'ancestrale forêt où il se déroule. Et pourtant, une fois qu'on a trouvé le moyen d'y entrer, on ne peut plus qu'avancer dans ses chemins profonds. La forêt en est le personnage principal, complexe, envoûtante, déroutante, mystérieuse, parfois même terrorisante. Les références aux contes et légendes de plusieurs origines y foisonnent. le chamanisme et l'animisme s'y déploient en toute liberté. On se sent vraiment absorbé dans un autre monde, une autre temporalité. L'écriture de l'auteur est très dense. L'action est lente mais on est assailli par une multitude d'informations, toujours imprévisibles, étranges. On ne sait jamais vraiment où on est… ni où on va.

La Forêt des mythagos, a obtenu le World Fantasy Award en 1984 et le British Science Fiction Award en 1985. D'autres livres ont été écrits dans ce même univers : Lavondyss, La Femme des neiges, le Passe-broussaille, La Porte d'Ivoire, publiés dans cet ordre chez Denoël, dans une intégrale en deux tomes. Chacun d'eux est un roman à part entière centré sur un personnage différent, appartenant ou non à la famille Huxley, mais partant à la recherche d'un proche disparu dans la forêt. La Forêt des Mythagos, si l'on a réussi à y entrer (mais pour cela, il faut le lire d'un trait en se laissant porter), fait partie des livres qu'on ne peut oublier et qu'immanquablement on relira plusieurs fois pour y découvrir encore et encore d'autres éléments qui nous avaient échappés. CB
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La forêt des Mythagos : Coffret 4 volumes : T..

La puissance d’invocation du regretté Robert Holdstock n’a d’égale que la profondeur de ses intrigues qui nous entraînent toujours plus loin dans le bois de Ryhope.

J’ai rarement vu un univers aussi immersif. Si le premier tome reste le plus marquant (tous les personnages n’ont pas forcément le même charisme sur la longueur), l’ensemble du cycle s’impose comme une référence et fait partie de ces romans dont on se souvient particulièrement longtemps.
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Anthologie 01

Des nouvelles très différentes. Assez longues donc on plante bien le décor. Des éléments fantastiques épars, J'ai beaucoup appréciée celle de Yves et Ada Rémy : Coups de pistolet dans la forêt. Joliment écrite, elle est assez longue mais c'est pour mieux aménager leur effet. J'ai beaucoup aimé l'atmosphère bayou de Lisa Tuttle : Le vieux M. Boudreaux, à la fois étouffante et onirique. Dans l'ensemble des nouvelles variées avec une forte importance du paysage, des pays variés, l'Amérique, Allemagne, Egypte...
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Earthwind

J'en ai pas accrochée.. Trop étrange l histoire ... J ai eu du mal à le terminé
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Codex Merlin, Tome 1 : Celtika

Il y a chez Holdstock un ton et un univers très particulier : il joint ici , Merlin le voyageur du temps à Jason et Médée , la noire magicienne .Argos le vaisseau divin , renaît dans les glaces du Grand nord et embarque un nouvel équipage de héros celtes , hiberniens , hittites,germains . Dans le labyrinthe du temps et de l’espace , il les lance en quête des fils de Jason ,en ces temps où les hordes des barbares nordiques déferlent sur la Grèce exsangue et s’en viennent piller les trésors supposés de l’oracle de Delphes. Une fantasy très personnelle que j’aime beaucoup, hantée de figures divines du nord et du sud , où les magies et les rites l’emportent sur le choc de l’airain et du bronze.
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La forêt d'émeraude

Un livre dépaysant.. Une jungle magique habitée par des Indiens qui vivent hors du temps.. Un barrage qui menace la forêt. Une écriture simple et facile à lire
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La forêt des Mythagos, tome 1 : La forêt des My..

1946. Après la guerre, Steven Huxley retourne à la maison familiale d'Oak Lodge, en Angleterre. Il y retrouve son frère ainé, Christian, qui y vit seul depuis la mort de leur père. Ce dernier était obsédé par la forêt bordant la propriété qui selon lui abrite des mythagos, créatures mythiques nées de l'imagination collective. Il a consacré sa vie à percer les mystères de la forêt, au point de délaisser sa femme, morte de chagrin, et ses enfants. Steven va rapidement s'apercevoir que les obsessions du père sont devenues celles du frère...



La Forêt des mythagos est divisé en trois parties. Si la première est clairement du fantastique, la troisième est résolument fantasy. Quant à la seconde, elle glisse d'un genre à l'autre à l'insu du lecteur. Sans compter quelques discrets éléments de science-fiction. Autant dire que le roman est du genre inclassable. Les maniaques des étiquettes en seront pour leurs frais.



Robert Holdstock prend son temps pour installer son univers. Un peu trop d'ailleurs, car j'ai trouvé la première partie bien longuette. Le concept de mythagos n'est pas simple à appréhender, et les explications, volontairement obscures, n'aident pas tellement. Heureusement, plus le récit avance, plus j'ai été pris dans l'ambiance. Les mythagos, traités de prime abord comme une simple menace obscure, prennent véritablement vie au fur et à mesure qu'on les découvre.

Plus on en apprend sur la forêt, plus on veut en savoir, chaque réponses amenant de nouvelles questions. Et au final, je me demande si les longueurs du début n'étaient pas nécessaires car je ne saurais dire ce qu'il faudrait enlever. Chaque détail finit par prendre sens.



La plume de Robert Holdstock est pleine de poésie. Le Branchu, Capuchard, les faucons, le Jaguth, Celle qui Parle la Vie... La forêt est peuplée de mille et un personnages, pour autant de lieux, autant d'époques... Ce roman fait partie de ceux qui laissent un souvenir particulier après sa lecture.



Même si j'ai eu un peu de mal à entrer dans l'histoire, je ne regrette pas le voyage.
Lien : http://lenainloki2.canalblog..
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La Saga de Raven, Tome 1 : Maîtresse du chaos

Malgré un début prometteur, la suite n'a pas été à la hauteur.

Raven est détestable, égoiste et peu futée.

J'ai largement préféré le magicien qui est plus mystérieux et le guerrier qui est vraiment passionné, bref une petite deception
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Le souffle du temps

Un très bon roman aussi mystérieux que philosophique.

Comme je l'ai lu, ici et là, à plusieurs reprises, il y a effectivement un côté qui n'est pas sans rappeler Le Monde inverti de Christopher Priest. Mais là où le roman de Priest va privilégier une intrigue agrémentée d'une certaine dose d'action, et de nombreux rebondissements et découvertes, le bouquin de Holdstock va conserver, de bout en bout, un flegme caractéristique et un aspect purement contemplatif.



On avance, on suit le héros et ses trois compères, on découvre son environnement de façon progressive, et sans jamais se presser. Tout arrive à point nommé de toute façon.



Et quand on parvient aux deux tiers de l'histoire, et que l'on commence à être très légèrement caressé par une subtile impression d'ennui, l'auteur se décide à nous balancer des incroyables et magnifiques réflexions philosophiques. Et c'est bien là tout le but du récit, confronter un héros qui vit au jour le jour sans réellement se soucier de rien sauf de sa petite personne et de son contentement immédiat avec d'autres personnages qui bataillent chacun à l'atteinte d'un objectif très précis.

Le héros parviendra-t-il à la révélation absolue, de comprendre que comme la mort est une chose de toute façon indéniable et inévitable, alors autant user de ses efforts pour impacter sur ce qui peut l'être et faire quelque chose de son existence ?



Ce roman fut une agréable surprise. Les pistes de réflexions flirtant avec des questions purement métaphysiques sont réellement intéressantes et poussent le lecteur à une remise en question, et aussi à aborder sa propre vie et ses propres problèmes sous un meilleur angle.

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Encyclopédie de la Science-Fiction

Avant tout, il faut bien garder présent à l'esprit que ce livre date de 1980. A l'époque, il s'agissait d'une somme sr la science fiction qui était explorée et présentée de façon thématique, liant la littérature de genre au cinéma et à la BD avec une approche aussi historique que sociale. Et surtout à grand renfort de magnifiques illustrations. Aujourd'hui, son contenu pourrait paraître dépassé et l'est sûrement mais il reste le témoignage d'une époque où "Les dossiers de l'écran" proposaient "Soleil Vert" ou "New York ne répond plus "à 20 h30, où la SF n'était pas de la sous-littérature un peu moquée ou méprisée par certaines émissions littéraires. Rien que pour ça et les souvenirs qu'il va raviver, ce volume vaut le détour...



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La forêt des Mythagos, tome 4 : La Porte d'iv..

L'écriture est toujours aussi évocatrice, l'auteur n'a rien perdu de sa créativité. Mais ce dernier tome manque de souffle, peut-être parce que Christian n'a pas de charisme ni de profondeur. Il aurait sans doute été plus intéressant de le voir se transformer en l'homme immonde tel qu'il apparaît dans le premier tome.
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La forêt des Mythagos, tome 3 : Le Passe-brou..

La structure de départ devient répétitive au troisième tome de la série : quelqu'un disparaît dans la forêt, et un de ses proches, inconsolable, entre dans les bois pour le retrouver et est confronté aux Mythagos. Ce tome est moins poétique et touchant que le précédent, car Tallis était un personnage plus fort que Richard. Mais la nouveauté est ici l'introduction de scientifiques, avec un matériel moderne, qui créent un contraste avec les Argonautes ou le chevalier Gauvain - mais dommage que cet aspect ne soit pas plus creusé, la confrontation science/mythes.
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La forêt des Mythagos, tome 2 : Lavondyss

Même si on retrouve le cadre de la forêt des Ryope et les Mythagos, ce tome est assez différent du premier. L'héroïne Tallis est bien plus forte, incarnée et attachante que Steven du tome 1. Dans la première partie, c'est une enfant qui découvre ses pouvoirs de vision et de magie chamanique, sans les questions "scientifiques" et l'incrédulité initiale de Steven. Une première partie poétique, puis une deuxième partie plus allusive et onirique. Ce n'est pas de la fantasy commerciale, il faut faire quelques efforts pour entrer dans la forêt comme les personnages et se laisser porter par leurs visions.

Mon tome préféré du cycle, grâce à Tallis.
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La forêt des Mythagos, tome 1 : La forêt des My..

L'idée de départ est très intéressante et intrigante. Le début du roman installe une atmosphère d'étrangeté inquiétante. Mais les personnages "venus de l'extérieur" manquent de caractère pour qu'on s'intéresse vraiment à eux et qu'on compatisse à leur sort. Les mythagos, même ceux que l'on n'aperçoit que brièvement, sont bien pus charismatiques.
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Avilion

Une épopée qui se termine en beauté.

Un dernier tome surprenant et entrainant, qui fait directement écho au premier de la lignée.

Suite à l'enlèvement de Guiwenneth par Christian, Steven n'a pas désespéré et a fini par retrouver sa princesse guerrière celte. Dans ce dernier opus, ils laissent la place à leurs enfants, Jack et Yssobel, devenus héros à leur tour. J'ai aimé cette conclusion et il est difficile de se dire que ce roman est aussi la dernière parution de l'auteur.

Depuis la première excursion dans la forêt des Mythagos, la plume de Robert Holdstock avait gagné en clarté et en légèreté. Il se perd nettement moins dans des méandres oniriques et reste dans du tangible. Ce récit est donc beaucoup plus compréhensible et abordable que le premier tome, dans lequel je l'avoue sans honte, j'étais souvent un peu perdue. Ici, on reste dans le même schéma, les mythagos et la forêt d'un côté et le monde réel à l'extérieur. Ce que l'écrivain appelle très justement, le côté sève et le côté rouge. Les deux ne s'opposant pas forcément, puisque Jack et Yssobel portent en eux ces deux aspects. Encore une fois, Holdstock nous livre une vision très personnelle des mythes et légendes, et nous croisons, entre autres, Arthur et Ulysse. J'apprécie le côté païen et tribal de cette histoire et la manière dont l'écrivain mélange les mythologies et les époques. En lisant ses remerciements, je me suis aperçu qu'il écoutait Omnia, et je comprends mieux maintenant, où il puisait toute cette inspiration folklorique.

La conclusion est réussie et nous laisse entrevoir le futur de chaque personnage. La forêt des Mythagos est une œuvre dense et originale qui fait travailler notre imagination et qui mérite d'être lue et connue.

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