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La forêt des Mythagos tome 3 sur 5

William Olivier Desmond (Traducteur)
EAN : 9782070317738
512 pages
Gallimard (05/11/2004)
3.83/5   35 notes
Résumé :
Le corps d'Alex Bradley est retrouvé sans vie à l'orée de la forêt de Ryhope. Disparu quelques mois plus tôt, le jeune garçon avait jadis reçu les confidences de James Keeton, dont la fille Tallis avait disparu dans sa quête de Lavondyss, le centre mythique de Ryhope. Mais Alex est-il bien mort ? Parce qu'il refuse l'évidence, son père va à son tour pénétrer le bois mystérieux ; un périple qui le conduira au cœur des rêves - et des cauchemars - de l'humanité...
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Résumer "Le passe-broussaille" serait une entreprise aussi vaine que monotone, et de plus, extrêmement complexe : le récit principal, à la façon des broussailles justement, est entrelacé de récits secondaires, de thèmes récurrents, d'allusions aux romans précédents du cycle des Mythagos et de la forêt de Ryhope. Le roman est à étages et couches superposés, comme un gâteau : plusieurs niveaux de lecture et de récits se rencontrent, entre l'analyse scientifique, mythographique, de certains héros partis dans la forêt pour l'étudier, et la version poétique vécue par d'autres ou par les mêmes savants piégés par leurs mythes et conflits personnels.

Cela veut-il dire que le roman est illisible ? Certes non. Il faut savoir s'y perdre comme dans une forêt, accepter d'être égaré à la façon des chevaliers laissant aller leur monture, certains de trouver une fée au bout du chemin. Le lecteur de Holdstock est dans cet état de rêve éveillé décrit par Freud à propos de la littérature, même si tout le soubassement théorique de cet univers sylvestre et mythique procède plutôt de Jung. Un certain degré de "lâcher-prise" est requis, pour que nous acceptions les tours et détours de la narration, son univers puissamment étrange et poétique, sa temporalité non euclidienne et irrationnelle. Il faut donc à ce chef-d'oeuvre un lecteur souple, imaginatif et adaptable, pas un consommateur passif et paresseux, qui attend tout d'un roman, sauf qu'il le surprenne.

Un fil rouge est cependant détectable ici, qui associe "Le passe-broussaille " aux précédents romans : c'est la relation des pères aux fils. De même que Huxley et Keeton perdent leur fils et fille et recourent à la Forêt et à sa magie pour régler leurs comptes avec eux ou les retrouver, de même ici, Richard Bradley est en quête de son propre fils : c'est la version moderne, familiale, des grandes quêtes des chevaliers errants issus des mythes qu'ils vont justement rencontrer, en chair et en os, dans cette Forêt. Ce lien du sang est profond et donne à l'histoire une grande intensité dramatique.

Donc, la puissance poétique, évocatrice, de ce roman (accessible à ceux qui n'ont pas lu les précédents), est très grande. Il fascine par sa richesse et son foisonnement. Il est à "La tapisserie de Fionavar" de G.G. Kay, autre récit de forêts et de mythes, ce qu'un riche tapis persan aux coloris profonds, est à une carpette élimée.
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Le Passe-broussaille, de Robert Holdstock, est plus ambitieux que les deux tomes qui le précèdent dans le cycle des Mythagos - La Forêt des mythagos, Lavondyss. Peut-être à cause de son ambition même, il est moins réussi.

En premier lieu, le récit est - de beaucoup - moins prenant. Dans les deux premiers tomes, la quête visait à sauver une personne bien aimée. Dans les deux, le protagoniste était attachant. Ainsi armé d'une motivation puissante, le lecteur plongeait sans réticences jusqu'au fond des dédales instables de la forêt de Ryhope et de ses mythes.

Dans le Passe-broussaille, une implication telle n'a plus cours. Richard, un homme somme toute quelconque, est appelé par une inconnue à l'accompagner dans la forêt. Selon elle, il y retrouvera son jeune fils Alex, qu'il a pourtant vu mort. Alex a été présenté au lecteur dans un prologue qui ne l'a pas rendu sympathique. La demande faite à Richard est incongrue. Lorsque nous apprenons finalement qu'une troupe de scientifiques vit dans les profondeurs des bois, à l'insu de tous, en toute connaissance du risque (plusieurs sont déjà morts), sans relation aucune avec quelque organisation universitaire que ce soit, l'histoire verse simplement dans l'invraisemblable.

A ce moment-là, c'est peut-être toute la force du style de Robert Holdstock de faire que le lecteur ne referme pas le livre en haussant les épaules ; que par la suite, il continue à tourner les pages, bien que rien n'assure jamais le moindre intérêt aux péripéties du Passe-broussaille, ni aux personnages rencontrés.

Dans les récits précédents, Stephen ou Tallis s'enfonçaient dans la forêt sans trop comprendre ses mystères. Ici au contraire, il semble que Holdstock ait souhaité théoriser Ryhope, à la fois dans sa création continue et dans son fonctionnement. Il a complexifié la trame de son univers, rajoutant de multiples plans, de multiples temps, de multiples tunnels les reliant. Probablement toujours dans cet objectif de théorisation, ses « scientifiques » expliquent sans cesse tout ce qui se passe, ou du moins ils dégagent une fumée verbale d'explications opaques qui n'améliore en rien, et loin de là, la compréhension de Ryhope et, en fin de compte, la narration. Les évocations de mythes prétendus premiers ont peu être une signification profonde pour l'auteur – au point qu'il en a donné sa version complète en annexe ; mais pour le lecteur, elles le laissent froid. La forêt est trop touffue, les dangers trop vite désamorcés, les disparitions et résurrections des personnages incompréhensibles, les ajouts et sur-ajouts inutiles, les allers-retours dans le temps des bizarreries sans intérêt réel pour l'intrigue.

Néanmoins, finir la critique sur ce point serait donner un bien mauvais aperçu de l'oeuvre. Il y a quelque chose dans le Passe-broussaille – quoique peut-être plus encore dans La Forêt des mythagos et surtout Lavondyss – qui ramène à une essence de l'humain sombre et sauvage, une animalité oubliée pétrie de contacts et d'odeurs, un échafaudage mental bâti aux franges de la conscience, qui ne se trouve dans nul autre ouvrage, et confine à la poésie. C'est sans doute cela qui fait lire le Passe-broussailles, et s'en retrouver comme tombé puis ressorti d'un buisson de ronces épaisses, égratigné certes, étourdi, mais étonné et heureux de s'en être tiré à si bon compte.
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Les années passent et l'histoire se répète. Après la famille Huxley et la famille Keeton, c'est au tour de Richard Bradley de perdre dans la forêt de Ryhope son fils, Alex. Lui ne cherchera pas à le retrouver ; c'est une équipe de chercheurs, installée dans la forêt, qui vient à lui pour le convaincre de la présence toujours vivante de son fils et de la possibilité de le ramener dans le monde « réel ». À son tour, Richard entamera le voyage, la plongée de plus en plus profonde dans la forêt, dans les mythes, les légendes, créés, en partie, à partir de l'imaginaire de son fils.
L'histoire se répète donc, avec quelques mentions pourtant : d'une part le lecteur qui aura lu les tomes précédents sera déjà dans un univers connu. le comportement de la forêt, la présence et l'aspect des mythagos n'est plus une surprise ; le style de l'auteur, tout en poésie et en ellipse est mieux maîtrisé et le lecteur visualise plus facilement, ce qui lui permet de se concentrer sur d'autres détails.
D'autre part, le récit se place en 1967 : aux aventuriers des premiers temps a succédé des scientifiques, des chercheurs, mieux préparés, plus « rationnels », qui ont établi des plans, des cartes, des méthodes, des théories. Autant de bouées de sauvetage pour le lecteur, oppressé par sa balade en forêt.
Reste que la lecture est oppressante, déstabilisante, voire horrifique ; un lâcher-prise est requis pour continuer à avancer, malgré les questions, malgré les incohérences. le lecteur doit accepter de ne pas tout comprendre, de ne pas tout saisir pour progresser dans sa lecture et dans la forêt.
Il y gagnera une meilleure visibilité des teintes de vert !
Mon seul regret concerne les mythes et légendes. Si Arthur, Gauvain, Robin des Bois ou Jason ne me sont pas inconnus, bien d'autres références me sont complètement passées au-dessus de la tête, à mon grand désespoir… L'auteur a pioché dans de nombreuses mythologies celtiques, romaines, anglo-saxonnes, et je me suis sentie frustrée de ne pas toutes les voir.
Ce tome, un peu plus linéaire, ravira ceux qui ont déjà succombé à l'ivresse verte. D'aucuns ici ont argué la possibilité de lire les tomes dans n'importe quel ordre… je suis pour ma part extrêmement septique… Les récits étant transversaux, les références étant nombreuses, il me semble plus que préférable de les lire dans l'ordre.
À l'issue de cette lecture, on ne regarde plus d'une même oeil une forêt…
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Ce tome a pour personnage principal Richard Bradley, le père d'Alex, ami de Tallis, héroïne du deuxième tome, Lavondyss. Un contact s'établit entre Alex et Tallis, et le jeune garçon disparaît à son tour dans la forêt des Ryhope. Son père accepte d'abord l'idée de sa mort, mais de mystérieuses visites remettent en cause cette certitude et il s'embarque à son tour dans l'aventure, à la suite d'explorateurs qui ont établi une base de recherche dans la forêt d'où ils partent à la découverte des différents chemins, et d'où Alex semble de plus en plus présent, modifiant l'univers jusque là en grande partie façonné par George Huxley.

Malgré un fil rouge, la recherche d'Alex, ce livre comprend en fait plusieurs aventures, et de nombreux personnages. D'une certaine façon, lorsque suite à La femme de neige, je m'étais demandé si la forme d'un ensemble de longues nouvelles n'irait pas mieux à ce cycle, j'avais en partie anticipé la forme de ce quatrième opus. Et à mon sens il est plus réussi que les deux premiers volumes. Je trouve que c'est un cycle qui se bonifie au fur et à mesure que l'on avance dans les volumes. Mais il me paraît difficile de sauter les étapes et de commencer par exemple par celui-ci, parce que l'auteur suppose que le lecteur a lu ce qui précède, ne fait pas de rappels, ou très peu, et certains éléments risquent d'être difficilement compréhensibles ou tout au moins n'auront pas le même intérêt, si on ne sait pas ce qui a précédé. Mais encore une fois, c'est un cycle à éviter si on veut quelque chose qui aille vite.
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La structure de départ devient répétitive au troisième tome de la série : quelqu'un disparaît dans la forêt, et un de ses proches, inconsolable, entre dans les bois pour le retrouver et est confronté aux Mythagos. Ce tome est moins poétique et touchant que le précédent, car Tallis était un personnage plus fort que Richard. Mais la nouveauté est ici l'introduction de scientifiques, avec un matériel moderne, qui créent un contraste avec les Argonautes ou le chevalier Gauvain - mais dommage que cet aspect ne soit pas plus creusé, la confrontation science/mythes.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Ces mythagos, ces pauvres créatures impuissantes, sont attirés ici, attirés par nous ; et plus ils se rapprochent, plus leur vie s’épuise. Vous ne devez jamais oublier ceci : qu’ils ne sont que des rêves. Comme les rêves, ils paraissent réels un moment, après quoi ils s’éparpillent, et sont bientôt oubliés.
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On voyait la neige sur les arbres sombres, une tour de pierre qui s'élevait au-dessus des cimes et des épaves de bateau empilées en désordre le long de la côte rocheuse.
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