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Critiques de Robert Paul Holdstock (111)
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Le Bois de Merlin

Je fus d'abord sceptique à la lecture des premiers chapitres de ce livre, me demandant sans cesse : "Mais bon sang qu'est ce que l'auteur nous raconte, je ne comprend rien!?"

Puis au fil des pages, des chapitres, des parties ( le livre est découpé en quatre parties bien distinctes), la trame se met délicatement en place et ce n'est que lors du chapitre consacré à Merlin que l'histoire dans sa globalité s'est enfin mise en place dans mon esprit. Mais peut on réellement parer d'histoire? Robert Holdstock revisite le mythe de Merlin d'une manière très personnelle et très intime, et nous plonge dans un univers qui se veut à la fois réel et onirique. La frontière n'est jamais bien définie même si l'histoire s'ancre dans le quotidien des personnages, un couple qui se cherche, qui se haït, qui s'aime... Je me suis aperçu que je n'ai pratiquement aucun souvenirs des deux premières parties, que je me laissai porter par les mots plus que par ce qu'ils racontaient. La prise de conscience a eu lieu lors de cette troisième partie où l'auteur s'efforce de donner des explications rationelles par la bouche de Merlin. Il développe ainsi tout un pan du personnage, à sa manière, et pose ainsi la question de la quête de pouvoir. Jusqu'où sommes nous capable d'aller pour obtenir ce que l'on souhaite? Il illustre des réponses possibles par le personnage de Viviane, qui rime avec extrêmes, puis avec Martin, le personnage central, confronté à la perte et au deuil. Mais ce n'est pas tant la question de la mort qui interpèle l'auteur mais bien celle du pouvoir.

Il s'agit là de ma première expérience avec Robert Holdstock et je ne parviens à me décider si je poursuis ma découverte de son oeuvre, tant celui ci m'a laissé dans l'expectative. Sans doute me faudra t'il d'autres lectures pour m'imprégner de l'écriture de Robert Holdstock afin d'en apprécier toute la poésie et la finesse....
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La forêt des Mythagos, tome 1 : La forêt des My..

Ce roman suit Steven Huxley qui revient vivre dans la maison familiale après la guerre, où il rejoint son frère, Christian. Tous deux ont un passif compliqué avec leur père décédé il y a peu. Ce dernier était fasciné par l’étude de la forêt entourant la maison. Il a négligé sa femme et ses enfants, pour percer les mystères de ce lieu fantastique. Lors de son retour, Steven trouve Christian rongé par la même passion et dans un état inquiétant. Peu à peu, il va découvrir que la forêt cache bien des secrets à l’attrait vénéneux. Elle crée les personnages légendaires, les mythagos, issu de l’imaginaire des personnes qui sont en contact avec elle.



Le style de cette histoire est intéressant et profond, presque poétique par moment. Le rythme de l’histoire est par contre un peu lent par moment. Le récit se divise en gros en trois parties assez distinctes et les problèmes de lenteurs sont surtout présents dans la première partie. La suite accélère et nous mène dans une succession d’évènements entraînants: action, découvertes et réflexions. Le dernier tiers est même particulièrement fascinant!



Le récit est raconté du point de vue de Steven, qui va découvrir en même temps que le lecteur les mystères de la forêt. J’ai eu l’impression qu’il est le seul personnage « réel ». C’est le seul à ne jamais disparaître, alors que tous les autres sont de passage. Ce contraste avec les autres protagonistes, même son frère, est accentué par le monde mythique et ésotérique qui les entoure. Il nous fait douter et oublier la frontière entre Histoire et légende, être humains et mythagos, rêve et réalité!



Mon personnage préféré dans ce roman va peut-être vous paraître étonnant, mais c’est la forêt des Ryhope elle-même. Elle a une volonté propre, évolue et influence l’esprit (et la santé mentale) de tous les hommes qui entrent en contact avec elle. Elle partage sa magie, mais peut tout reprendre en un instant. Effrayante et fascinante, elle exerce un attrait irrésistible.

Je dois également souligner les connaissances pointues de l’auteur sur les légendes britanniques et nordiques. C’est agréable de découvrir ce monde mythique un peu oublié, avec une notion évolutive intéressante: les mythagos évoluent avec les gens qui croient en eux, changent d’apparence et de personnalité selon la personne qui les a imaginé. Cela fait réfléchir sur les représentations et l’évolution des croyances au fil du temps, ce qui est important par les temps qui courent où certains veulent remettre au goût du jour des valeurs pseudo « traditionnelles ».



Un aspect m’a vraiment fait tiquer: la romance. La rivalité masculine sur fond de possession m’a hérissé le poil! Bien que la légende fondatrice de Guiwenneth remonte au Moyen-Age, est-ce vraiment nécessaire? Cette façon de réclamer une femme comme sa propriété, mythagos ou non, me déplaît vraiment. Heureusement que Steven modère cet aspect dans certaines de ses déclarations tout comme Christian à la fin. Je pense que le but est de montrer que cette vision des femmes est dépassée et archaïque, mais pendant quelques chapitres, j’ai eu de gros doutes. J’ai trouvé que l’auteur était maladroit là-dessus.



Deuxième point un peu désagréable: le personnage de Guiwenneth. Elle incarne un cliché que je n’aime pas: la femme naïve qui découvre tout grâce au héros. C’est une guerrière, mais elle ne sait rien de la vie moderne, des bains, des soupes,… Elle apprend grâce à Steven et du coup, bien qu’il soit assez banal, dans ses yeux, il est génial. C’est un brave garçon, mais face à une guerrière mythique, que peut-il lui apporter? J’ai cru que j’allais m’énerver quand elle semble devenir le pire schéma narratif que je connaisse: la demoiselle en détresse. Heureusement, elle se révèle plus que ça et existe en dehors des hommes. Elle peut se sauver toute seule.



Dernier petit élément qui m’a déplu, j’ai trouvé la fin facile. L’auteur fait monter la sauce pendant des pages et des pages, pour un final vraiment en berne. Je me suis dit « tout ça pour ça? ».



Ma chronique peut vous semblez dure, pourtant j’ai aimé cette lecture. Elle m’a fait ressentir beaucoup d’émotions contradictoires et quelques déceptions. Cependant, je trouve l’idée des mythagos vraiment géniale et la réflexion que j’ai eue grâce à ce livre est intéressante. Je pense lire au moins le second tome du cycle des mythagos pour trancher un peu plus mon avis après avoir découvert les bases de cet univers.



Je suis désolée, je suis un peu confuse, je pars dans tout les sens avec cette chronique! Je ne sais pas si je vous ait donné envie de lire cet ouvrage, mais, malgré un avis mitigé, je trouve que l’univers est à découvrir!
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La Saga de Raven, Tome 1 : Maîtresse du chaos

Raven est l'un des romans qui m'a le plus apporté. Pas en tant que lecteur, en tant qu'auteur. L'histoire est bien écrite, l'héroïne est attachante et le scenario intéressant. Toutefois, on peut lui reprocher de ne pas se comporter comme une femme, mais tel qu'un homme imagine qu'une femme se comporterait dans ses fantasmes. C'est en remarquant ce travers dans Raven que mon premier relecteur est une relectrice.



Ca reste quand même un moment de lecture agréable. J'ai pris beaucoup de plaisir à le découvrir.
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La Saga de Raven, Tome 1 : Maîtresse du chaos

De l’Heroic Fantasy… féminine !



Ce mélange entre Heroic Fantasy, Sword & Sorcery et Fantasy épique, s’il se révèle être loin des sommets du genre (Conan ou Kane), n’en est pas moins d’une qualité honnête et dépaysant, servi par une écriture agréable. La protagoniste féminine, un oiseau rare en Heroic Fantasy, ainsi que son compagnon et quasi-co-star, sont attachants, et leurs origines ou leur destin distillent assez de mystère pour intéresser le lecteur aussi bien dans ce tome que dans les suivants.

On pourra tout de même déplorer un worldbuilding très mince, mais pas forcément l’aspect érotique qui a fait couler beaucoup d’encre, et qui reste la plupart du temps inscrit logiquement dans l’histoire. Par contre, c’est à signaler, un point-clé de l’intrigue n’est franchement pas original, car visiblement très inspiré par Moorcock et ses Champions éternels. On appréciera en tout cas une héroïne hautement sympathique, à condition de la juger selon les critères ayant cours à l’époque de la parution du roman (1978) ainsi que ceux du genre (Heroic Fantasy / Sword & Sorcery) auquel ce dernier appartient.



Vous trouverez la version détaillée de cette critique sur mon blog.
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Codex Merlin : Intégrale

C'est un roman riche, original, avec une atmosphère profonde et mystérieuse. L'écriture est très belle, un peu "nébuleuse" (c'est un ressenti bizarre et franchement, je ne saurais pas vous l'expliquer mieux que ça).



Pourtant, j'ai eu terriblement du mal à le lire et à le finir. Impossible d'entrer dans l'histoire, de visualiser ce qu'il se passe, de retenir les personnages secondaires. Je relisais parfois plusieurs fois la même phrase sans même l'imprimer dans mon cerveau.



Bref, j'ai fini le livre parce que je savais qu'il le méritait, mais mon avis à son sujet est mitigé (voire même complètement contradictoire !). C'est un livre complexe par bien des aspects et il faut savoir l'apprécier à sa juste valeur, ce qui n'a pas été mon cas.
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La forêt des Mythagos, tome 3 : Le Passe-brou..

Résumer "Le passe-broussaille" serait une entreprise aussi vaine que monotone, et de plus, extrêmement complexe : le récit principal, à la façon des broussailles justement, est entrelacé de récits secondaires, de thèmes récurrents, d'allusions aux romans précédents du cycle des Mythagos et de la forêt de Ryhope. Le roman est à étages et couches superposés, comme un gâteau : plusieurs niveaux de lecture et de récits se rencontrent, entre l'analyse scientifique, mythographique, de certains héros partis dans la forêt pour l'étudier, et la version poétique vécue par d'autres ou par les mêmes savants piégés par leurs mythes et conflits personnels.



Cela veut-il dire que le roman est illisible ? Certes non. Il faut savoir s'y perdre comme dans une forêt, accepter d'être égaré à la façon des chevaliers laissant aller leur monture, certains de trouver une fée au bout du chemin. Le lecteur de Holdstock est dans cet état de rêve éveillé décrit par Freud à propos de la littérature, même si tout le soubassement théorique de cet univers sylvestre et mythique procède plutôt de Jung. Un certain degré de "lâcher-prise" est requis, pour que nous acceptions les tours et détours de la narration, son univers puissamment étrange et poétique, sa temporalité non euclidienne et irrationnelle. Il faut donc à ce chef-d'oeuvre un lecteur souple, imaginatif et adaptable, pas un consommateur passif et paresseux, qui attend tout d'un roman, sauf qu'il le surprenne.



Un fil rouge est cependant détectable ici, qui associe "Le passe-broussaille " aux précédents romans : c'est la relation des pères aux fils. De même que Huxley et Keeton perdent leur fils et fille et recourent à la Forêt et à sa magie pour régler leurs comptes avec eux ou les retrouver, de même ici, Richard Bradley est en quête de son propre fils : c'est la version moderne, familiale, des grandes quêtes des chevaliers errants issus des mythes qu'ils vont justement rencontrer, en chair et en os, dans cette Forêt. Ce lien du sang est profond et donne à l'histoire une grande intensité dramatique.



Donc, la puissance poétique, évocatrice, de ce roman (accessible à ceux qui n'ont pas lu les précédents), est très grande. Il fascine par sa richesse et son foisonnement. Il est à "La tapisserie de Fionavar" de G.G. Kay, autre récit de forêts et de mythes, ce qu'un riche tapis persan aux coloris profonds, est à une carpette élimée.
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La Forêt des mythagos : Intégrale, tome 1(/2)

Le bois des Ryhope, près duquel vivent tous les personnages de cette série de romans, a la propriété de capter, d'amplifier et de donner corps et vie aux plus profonds fantasmes des hommes, sous la forme de "mythagos", de créatures incarnant les tendances les moins avouables de chacun, ses désirs secrets, son intime sauvagerie. Comme l'auteur semble avoir lu ou connu la pensée de Jung, il fait s'incarner non seulement l'inconscient individuel de chaque héros (par exemple dans le conte des deux frères, au premier volume), mais aussi sa part d'inconscient collectif, les plus anciens mythes et légendes qui ont travaillé l'humanité depuis le néolithique. Aussi, en entrant dans ce bois magique, chacun part à la découverte de soi-même, mais aussi remonte dans le temps jusqu'aux origines mêmes de l'humanité dont il porte une part de l'esprit.



Il faut avouer que les aventures sont fort compliquées, et qu'il faut parfois renoncer à tout comprendre dans le détail. Cela ne fait qu'ajouter à la beauté poétique de l'ensemble, à l'étrange familiarité des créatures, et aux multiples rebondissements que les aventuriers du bois connaissent. On compte quelques longueurs, en particulier (à la relecture) les recherches scientifiques du premier volume, et quelques passages néolithiques dont l'effet de surprise et d'émerveillement est grand quand on les découvre la première fois, mais dont la magie s'estompe quand on y revient. Certains épisodes, toutefois, supportent bien l'épreuve de la relecture, ce qui place l'oeuvre de Holdstock au-dessus du panier du tout venant de la littérature fantastique. On ne se lassera pas, en particulier, de la facilité avec laquelle des personnages anglais civilisés - dont certains ont étudié à Oxford - retournent à l'état le plus sauvage, une fois piégés dans le bois magique. Cycle romanesque très recommandable.
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La forêt d'émeraude

"La Forêt d'émeraude" est avant tout un très beau long métrage sorti dans les salles françaises en 1985, le plus gros succès public de John Boorman ("Excalibur", "Délivrance" ou, plus récemment "Queen & Country").

Basé sur un fait divers paru dans la presse, l'histoire relate l'enlèvement au Brésil d'un petit garçon occidental par une tribu d'Indiens du bassin de l'Amazonie vivant sans contacts avec la "civilisation". Ses parents, et surtout son père, le rechercheront dans la forêt d'émeraude durant une dizaine d'années, jusqu'à ce qu'il le retrouve et constatent que leur enfant est heureux dans sa nouvelle vie, qu'il est devenu pour eux une sorte d'étranger. le jeune Tommy s'est acclimaté et se comporte comme un véritable Indien intégré à sa nouvelle culture, à sa nouvelle famille, à la tribu dont il deviendra plus tard le chef...

Partagé entre ses désirs et ce qu'il découvre, le père finit par renoncer à ramener son fils, malgré les menaces extrêmes qui pèsent sur les Indiens dont le territoire est inexorablement dévoré par la modernité.



Il s'agit donc d'une quête et d'une réflexion sur ce qui fonde notre identité.



La novélisation est d'une grande qualité. Faire appel à Robert Holdstock pour retranscrite l'atmosphère de la forêt, la porosité entre le réel et l'imaginaire de la cosmogonie indienne, la beauté des croyances et des mythes tribaux est une excellente idée. L'auteur de "La Forêt des mythagos (prix British Science Fiction 1984 et prix World Fantasy du meilleur roman 1985) apporte beaucoup de profondeur à ce récit.

Il s'appuie directement sur le scénario original du film écrit par Rospo Pallenberg et réussit à traduire la puissance évocatrices des images qu'il contient. le romancier, d'ailleurs, suit si fidèlement le script que l'adaptation conserve les séquences absentes du film car sans doute coupées au montage ! Cela ajoute à l'intérêt pour les aficionados du film de John Boorman.





Au final, la lecture est prenante. C'est un récit dense et poétique ainsi qu'un magnifique plaidoyer pour la préservation des Indiens et de leur forêt.
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Le Bois de Merlin

Bretagne contemporaine. Les enfants des villages proches de Brocéliande, la forêt des légendes Arthuriennes où Viviane aurait emprisonné Merlin il y a de cela plus de 2000 ans, peuvent voir les esprits des morts se déplacer sur le chemin qui traverse les bois ; ils ont pour coutume de danser à travers ces formes fantomatiques et en acquièrent des dons temporaires. Martin fait partie de ces enfants. Mais, un jour, après avoir dansé parmi les voyageurs, son jeune frère va être retrouvé mort, apparemment victime du loup.



Adulte, Martin et sa sœur Rebecca s'expatrient l'un à Amsterdam, l'autre en Australie ; la mort de leur mère va les ramener à Brocéliande, où l'on constate que la forêt montre des signes de changements…



———



Déroutant. Voilà le mot qui me vient au terme de cette lecture du Bois de Merlin.

Non pas que le roman soit mauvais, mais je ne le conseillerai pas non plus.



Je m'explique, je décris.



Le monde : du bien et du moins bien



Le roman se déroule dans ce qui semble être notre monde, à époque contemporaine, mais qui serait doté d'une certaine part de fantastique assez mal introduite et, du coup, très peu crédible dans ses débuts. Dans la première partie, par exemple, la narration s'appesantit sur "le chant", sorte de pouvoir ancestral mal défini et peu explicité, qui guide certains humains et leur accorde de capacités particulières. Il guérit, il ressuscite, il relie les hommes, il les guide, il nous perd. Rebecca connaît (?) maîtrise (?) véhicule (?) suit (?) le chant (je n'ai pas bien compris), et c'est ce chant qui l'aurait emmenée jusqu'en Australie, ce même chant qui l'aurait fait rester à Brocéliande après l'enterrement de sa mère.

Mis à part ce côté incompréhensible (ou trop peu accessible) du monde tel que décrit par l'auteur, on retrouve des facettes fantastiques plus traditionnelles ou, en tout cas, plus aisément compréhensibles : les enfants voient des fantômes, ils acquièrent des pouvoirs quand ils dansent en eux, certains adultes ont la capacité de voir l'invisible, des esprits peuvent parasiter puis vampiriser les corps des vivants, les mages et les sorcières ont une longévité conséquente et utilisent les humains pour leurs vengeances ou pour leur survie, la forêt possède une volonté propre, etc.



Les personnages : du bien et du moins bien



Les principaux personnages sont deux adultes, Martin et Rebecca, frère et sœur, qui vont avoir un enfant : Daniel. Non, pas d'inceste, même si l'auteur laisse planer un doute nauséabond, on apprend par la suite que Rebecca a été adoptée.

Martin est l'exemple du jeune homme droit dans ses bottes, bon, gentil, attentionné, père modèle, respectueux des traditions ; le gendre idéal. Au contraire, Rebecca fait l'effet d'une femme dérangée qui entend des voix, suit des fils invisibles, chante pour aspirer l'eau des poumons de son ex-fiancé mort noyé mais toujours vivant, bref, elle n'est pas bien nette. Alors, quand l'enfant qui nait se révèle être sourd et aveugle, on sent tout de suite qu'une chose étrange s'est passée dans le ventre de sa perturbée de mère.

Et c'est là que la seconde partie du récit, qui se focalise sur les premières années de Daniel et sur la vie de famille face aux difficultés de son état, est vraiment excellente. L'auteur arrive à instaurer un sentiment de tension, d'intrigue, d'horreur presque, qui vaut son pesant de cacahuètes. On sent que le petit n'est pas "normal", que quelque chose se trame, que des puissances supérieures sont à l'oeuvre ; surtout quand une vieille du village le suspecte d'être mort, que son corps ne soit que le véhicule utilisé par un "voyageur"...

Du bien et du moins bien.



L'histoire : du bien et du moins bien



Derrière Martin, Rebecca et Daniel, on se rend bien compte que l'auteur a voulu donner sa vision de l'histoire de Merlin et Viviane. Et c'est là que commence la vraie désillusion car, à mes yeux, après avoir suivi un récit rythmé, tendu, après avoir espéré avec Martin et s'être fait un sang d'encre pour lui, l'auteur nous plonge dans une troisième partie soporifique, accessible seulement aux initiés ou aux connaisseurs des détails de la légende, où Merlin raconte ses histoires sans queue ni tête, son appétit sexuel pour les jeunes vierges dotées de pouvoir magique, ses tribulations auprès de chefs de guerre celtes, ses métamorphoses en piaf, le supplice du pal (malheureusement inversé), jusqu'à son démembrement et son emprisonnement. J'avoue volontiers avoir lu entre les lignes tellement cela n'apportait rien à l'histoire principale, tellement cela arrivait tard, trop tard pour être appréciable, trop tard pour avoir un quelconque intérêt.



Bilan : du bien et du moins bien



Malgré les dernières pages où l'auteur explique la genèse de son roman, je ne suis pas certain d'avoir bien compris son objectif. Ou, plutôt, je me demande bien pourquoi il a employé cette trame.

Robert Paul Holdstock avait pour souhait de rédiger sa vision de la relation qui unirait Merlin et Viviane (c'est chose faite, mais à quel prix), il voulait mentionner et faire revivre des traditions perdues ou en voie d'extinction (c'est chose réussie), il espérait montrer la fragilité de toutes les croyances païennes face au christianisme, tout en offrant au lecteur un autre monde possible, façonné par des éléments magico-religieux, totémiques, païens, qui n'auraient pas été supplantés par le monothéisme (c'est plus ou moins clair même si le postulat est bancale).



J'ai beaucoup apprécié les références au paganisme, aux croyances inconnues (de moi) et aux traditions perdues ou en voie de disparition. J'ai aimé l'idée que les enfants puissent voir des choses invisibles des adultes ; que les anciens puissent avoir une sagesse leur permettant de voir l'indicible et d'ôter les masques des manipulateurs ; que les hommes aient en eux un "os du temps" qui se brise chez nous tous mais qui reste intact chez les être d'exception et les empêche de vieillir.

J'ai apprécié l'ambiance et les rebondissements dans l'histoire du couple et de leur enfant.



J'ai détesté Rebecca et ses pouvoirs cantiques (elle l'a bien cherché !) ainsi que la partie 3 bien trop déconnectée du récit.



Bref, on retiendra du Bois de Merlin que les mages de l'ancien temps peuvent se jouer des mortels, mais il me restera surtout un sentiment amer, une petite pointe de jalousie née du sentiment que seuls des initiés semblent pouvoir apprécier ce roman dans sa totalité.

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La Forêt des mythagos : Intégrale, tome 1(/2)

Dans le Herefordshire se trouve le bois des Rhyope. C'est une forêt très ancienne et chargée d'énergie, où les lois de la réalité et de l'espace-temps n'ont plus cours. Ici, les légendes et les mythes sortis de l'imagination des hommes peuvent prendre vie. La famille Huxley vit dans ce domaine, et chacun de ses membres sera irrémédiablement attiré par ce lieu magique.

"La forêt des Mythagos" est l'une de mes lectures les plus marquantes, c'est une oeuvre puissante, qui va chercher aux fondements des mythes universels partagés par l'humanité.

On pénètre dans cette forêt pour y rencontrer les origines de nos rêves, et on s'y perd avec un frisson d'excitation!
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Codex Merlin, Tome 1 : Celtika

Une vieille lecture qui ne m'a que peut marquée.



Un livre qui est loin d'être mauvais mais que je n'ai pas réussi à vraiment apprécier.



Certains passages m'ont touchée, mais le reste du temps, je me sentais exclue de l'histoire. Le tout est assez lent à se mettre en place, et je n'ai pas réussi à m'attacher aux personnages, même s'ils sont assez creusés.

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La forêt des Mythagos, tome 1 : La forêt des My..

L'idée de départ est excellente, très intelligente, et étant un grand fan de mythologie, mythes et légendes, je ne pouvais qu'espérer tomber sous le charme. Le récit laisse quelques images en tête à la fin de la lecture, ainsi qu'une certaine atmosphère, que j'ai retrouvé par exemple avec Manesh de Stefan Platteau.

Cependant, j'ai été également assez déçu (bien que pas assez pour ternir complètement ce sentiment final positif, mais suffisamment pour me faire hésiter à lire la suite).

Je m'attendais je crois à vraiment encore plus de figures mythiques, et plus de rencontres et d'aventures avec les mythagos. Et je trouve que le pendant maléfique de Christian n'est pas assez développé, on entend juste qu'il ravage la forêt, on ne la voit (vit) pas, et c'est dommage.

Oh et dernier petit bémol, c'est le style qui nous laisse un peu en retrait de l'action, qui empêche un véritable souffle épique nous parcourir, alors qu'il en avait le potentiel. De même, dur de rester intéresser au sort des personnages, de rentrer en empathie avec eux. Si bien que je suis resté un peu hermétique, en tout cas laissé en retrait de l’histoire.



Et pourtant, au final, j'ai quand même bien aimé, mais sans plus.
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La forêt des Mythagos, tome 4 : La Porte d'iv..

C'est en principe le dernier tome du cycle. Nous revenons dans celui-ci à Christian, fils de George et frère de Steven avec qui nous avons fait connaissance dans le premier opus. Dans celui-ci, nous suivons donc Christian dans la fameuse forêt, avant son retour avec la bande de pillards, et son changement total. Disons que cette histoire me paraît en contradiction flagrante avec les événements décrits dans la deuxième partie du premier volume, mais en même temps, c'est un roman vraiment réussi, les aventures de Christian sont bien plus intéressantes que celles de Steven, et nous sommes presque de suite dans le coeur de l'action, c'est à dire dans la forêt. Il y a aussi pas mal de personnages intéressants, et les légendes s'intègrent d'une façon plus naturelle à l'ensemble du récit que dans les tomes précédents.



Je trouve de toute façon que le cycle est plus intéressant à partir de son milieux, le premier volume est très (trop) long à se mettre en route, même si un certain nombre de détails auront leur importance dans la suite, il y en a trop, qui paraissent pas vraiment essentiels, qui ralentissent l'action. Ce n'est jamais très rapide jusqu'à la fin, mais progressivement un rythme se met en place, et on a moins de descriptions. L'univers créé devient aussi plus riche et cohérent, et à la fin on a du mal à s'en détacher : s'il y avait un autre volume, je le lirais.

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La forêt des Mythagos, tome 3 : Le Passe-brou..

Ce tome a pour personnage principal Richard Bradley, le père d'Alex, ami de Tallis, héroïne du deuxième tome, Lavondyss. Un contact s'établit entre Alex et Tallis, et le jeune garçon disparaît à son tour dans la forêt des Ryhope. Son père accepte d'abord l'idée de sa mort, mais de mystérieuses visites remettent en cause cette certitude et il s'embarque à son tour dans l'aventure, à la suite d'explorateurs qui ont établi une base de recherche dans la forêt d'où ils partent à la découverte des différents chemins, et d'où Alex semble de plus en plus présent, modifiant l'univers jusque là en grande partie façonné par George Huxley.



Malgré un fil rouge, la recherche d'Alex, ce livre comprend en fait plusieurs aventures, et de nombreux personnages. D'une certaine façon, lorsque suite à La femme de neige, je m'étais demandé si la forme d'un ensemble de longues nouvelles n'irait pas mieux à ce cycle, j'avais en partie anticipé la forme de ce quatrième opus. Et à mon sens il est plus réussi que les deux premiers volumes. Je trouve que c'est un cycle qui se bonifie au fur et à mesure que l'on avance dans les volumes. Mais il me paraît difficile de sauter les étapes et de commencer par exemple par celui-ci, parce que l'auteur suppose que le lecteur a lu ce qui précède, ne fait pas de rappels, ou très peu, et certains éléments risquent d'être difficilement compréhensibles ou tout au moins n'auront pas le même intérêt, si on ne sait pas ce qui a précédé. Mais encore une fois, c'est un cycle à éviter si on veut quelque chose qui aille vite.

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La forêt des Mythagos, tome 2 : Lavondyss

Dans ce deuxième tome du cycle, nous suivons Tallis, la demie sœur de Harry Keeton, entré dans la forêt de Ryhope avec Steve Huxley, et qui n’en est jamais ressorti. Tallis qui a un souvenir très fort de son demi frère, a d’étranges visions, des voix qui lui parlent, fabrique des poupées et des masques et veut partir dans le forêt pour retrouver et ramener Harry. Elle le fera à 13 ans.



Ce deuxième volume est construit sur le même principe que le précédent, une bonne moitié consacrée aux événements avant l’entrée dans la forêt, et une deuxième moitié à la traversée de la forêt. Et là aussi, j’ai trouvée la première partie un peu longue, avec plein de petits faits dont on ne voit pas forcement l’intérêt. La partie dans la forêt est aussi plus réussie, même si je trouve quelques longueurs vers la fin, même si cette fin elle-même est plutôt surprenante et réussie. Dans l’ensemble, je trouve ce deuxième volume plus satisfaisant, les choses sont plus construites, l’auteur nous donne d’avantage d’explications sur ce qui se passe, et on voit de plus près le monde de la forêt, et à mon sens les personnages sont plus attachants.



Mais il faut s’adapter à ce rythme toujours lent, à ne pas avoir toujours d’explications à ce à quoi on assiste.

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La forêt des Mythagos, tome 1 : La forêt des My..

C’est le premier tome du cycle, celui dans lequel est posé l’univers, ses principes de fonctionnement, et dans lequel un certain nombre de personnages dont on parlera ensuite feront leur apparition.



Nous sommes en Grande-Bretagne à la fin de la deuxième guerre mondiale, un monde difficile, entre les morts et les gens qui sont revenus irrémédiablement marqués par la guerre. Le narrateur, Steve, est un de ses soldats de retour, un retour qu’il retarde en fait le plus possible, jusqu’au décès de son père. Il revient à ce moment rejoindre son frère dans la maison de Oak Lodge, à la lisière de la forêt de Ryhope. De son vivant, son père était obsédé par cette forêt, dans laquelle il faisait de longs et réguliers séjours. Et le frère de Steve, Christian semble maintenant adopter la même attitude. Steve se laissera à son tour happer par cet endroit, qui semble produire des créatures étranges, issues des esprits des gens qui la traversent, et au-delà, de l’inconscient collectif. Chacun y part à la recherche de soi-même, des fantômes et fantasmes qui l’habitent.



C’est incontestablement un livre original dans l’univers de la fantasy, pas de jeune héros venu au monde pour sauver l’univers, pas de magie à proprement parlé, mais des rêves, des archétypes, des mythes. Qui se révèlent ensorcelants et mortels, et dont il est très difficile de se libérer. L’écriture est soignée.



J’ai été plutôt séduite par ce livre, même si je ne trouve pas parfait. Je trouve quand même le rythme trop lent, l’auteur prend le temps de décrire des petites choses, des mini événements, des sensations diffuses. Certes, tout cela finit par prendre sens, mais par moments on s’impatiente et on voudrait en venir au fait. Le livre est découpé en deux parties, ce qui précède l’entrée dans la forêt, et le voyage à l’intérieur de la forêt, le morceau de résistance. Et c’est la première parties que je trouve par moments un peu poussive, on voudrait que cela démarre enfin. La deuxième partie est à mon sens plus réussie, en sachant que l’auteur ne donne pas les clés de tout ce à quoi le lecteur assiste, il faut reconstituer un sens soi même aux événements. Et on peut trouver cela un peu frustrant quand même.



Mais c’est vraiment un livre qui ne ressemble pas aux autres livres de fantasy, et qui à mon sens se situe très au-dessus du niveau moyen du genre. Cela dit, je ne suis pas sûre qu’il convaincra les réfractaires des qualités de ce genre de littérature.
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La Saga de Raven, Tome 1 : Maîtresse du chaos

une vieille relique qui trainait dans ma bibliothèque et qui n'y est pas retournée.

La saga Raven est une vieille saga de fantasy qui a très mal vieillie. Beaucoup de choses sont datées. Les auteurs expriment leur volonté d'avoir enfin une héroïne en fantasy ce qui manquait effectivement à cette période. Ca partait d'un bon sentiment MAIS c'est râté.

Leur héroïne est un cliché des fantasmes masculins. Il a fallu qu'elle soit belle ok mais aussi très peu vétue à la rigueur avec un appétit sexuel impressionnant mouais et le pompon si on pouvait avoir une scène entre femmes au milieu des nombreuses scènes de viols ou de sexes consentis pourquoi s'en priver. Chaque élément séparément oui mais ensemble c'est usant car finalement l'histoire devient un prétexte pour fantasmer sur une femme et l'intrigue, la quête... c'est accessoire.

Ce n'est pas mal écrit, ça témoigne d'une vision des héroïnes à une époque mais pffffffff
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Thorn et autres récits

Bah ça c'est ce qui s'appelle "se faire happer" par un bouquin ! Pourtant il ne paie pas de mine, ce petit livre qui était, je crois, offert en cadeau pour un achat d'un autre livre de la maison d'édition. (Je l'ai attrapé d'occasion ! Au vol !)



Je découvre un auteur que je ne connaissais pas, féru de légendes celtes et arthuriennes, poète de surcroît, et qui écrit plutôt bien (et bravo au traducteur !). C'est formidablement amené, tout ça, quoi que, nouvelles obligent, parfois un brin elliptique et frustrant, surtout la première, "Enfantasme", qui donne l'impression de sortir d'un univers tout à fait cohérent et riche, bourré d'une imagination fertile et inspirée (par les légendes arthuriennes, vui vui), je vais de ce pas aller voir ce qu'il a écrit d'autre...



En bref, ça m'a surpris de me laisser embarquer comme ça par ces 4 nouvelles, toutes différentes, toutes prenantes... Comme parfois c'est vraiment frustrant, je ne mets pas 5 étoiles, mais on n'est pas loin du coup de coeur !
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Codex Merlin : Intégrale

Tout le monde connaît les légendes arthuriennes, portées par l’enchanteur Merlin, ou bien le mythe grec de Jason, qui part à la conquête de la Toison d’or. Mais a-t-on déjà vu une histoire regroupant ces deux épopées ? C’est là toute l’audace de Robert Holdstock avec Codex Merlin et je dois dire que c’est ce mélange des mythologies grecques et celtes qui m’a le plus tentée.



Tout d’abord, un petit mot sur l’objet, qui est magnifiquement constitué. Les tomes à l’origine faisant tous dans les 400 – voire 500 – pages, il semblait difficile d’en faire une intégrale. Et pourtant, le livre ne dépasse guère en épaisseur les livres grands formats uniques. Pour cela, le papier utilisé est extrêmement fin : j’avais presque peur de le déchirer mais il a tenu jusqu’au bout ! De plus, l’écriture est assez petite, tout en restant facile à lire.

L’objet en lui-même est donc déjà une réussite, d’autant plus que la couverture est particulièrement jolie. Le seul bémol que je pourrais trouver serait le poids qui se révèle assez conséquent et qui, par conséquent, rend le livre difficilement transportable.



Merlin est un enchanteur particulier : il parcourt un Chemin circulaire depuis des millénaires et ne vieillit que lorsqu’il use trop des charmes qui sont gravés sur ses os. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle il est précautionneux et plutôt avare de sa magie.

Il lui arrive parfois de quitter son Chemin pendant quelques années ou décennies, attiré par un personnage singulier pour partager ses aventures. C’est ainsi qu’il fait la rencontre de Jason et prend part à sa quête de la Toison d’or en devenant un des Argonautes sous le nom d’Antiokus.

L’histoire du Codex Merlin se déroule 700 ans plus tard quand Merlin découvre que les fils de Jason – supposés assassinés par leur mère Médée en guise de représailles après la trahison de Jason – sont toujours vivants, dissimulés et projetés dans le futur par leur mère.

Merlin se décide alors à tirer Jason de son sommeil, de lui ouvrir les yeux sur cette traîtrise et de l’aider à retrouver ses fils.



J’ai avant tout aimé la façon dont Holdstock a su revisiter le mythe de Merlin, d’abord connu pour ses aventures avec le roi Arthur. Là, ses aventures se situent bien avant la naissance de celui-ci ; nous avons donc affaire à un Merlin bien plus jeune, et par conséquent moins inexpérimenté. Pourtant, ce Merlin-là se révèle particulièrement regardant sur l’utilisation de ses pouvoirs qui lui coûte des années d’existence, un peu à la manière d’un vieil homme qui utilise ses dernières forces.



L’univers mis en place à l’auteur est extrêmement réaliste et fouillé. Chaque description fourmille de détails et on peut sans difficulté visualiser les lieux cités et les paysages. Des terres glaciales du Nord, aux chaudes mers bordant la Grèce, en passant par le mystérieux Pays Fantôme, nous suivons Jason et Merlin dans leur quête – ou leurs quêtes ? – sans douter un instant de la cohérence de ce monde.

Par ailleurs, ce n’est pas seulement la géographie qui est très complète, mais aussi l’histoire. Ce sont des millénaires qui sont décrits par les personnages avec passion ; des cultes pratiqués depuis toujours ; une magie ancestrale que tous connaissent.

Et pourtant, Robert Holdstock parvient à relier cette invention aux légendes celtiques et grecques par de nombreuses références, qu’elles soient dans le passé avec les allusions à Jason et les Argonautes, ou dans le futur avec le roi Arthur – que l’on apercevra un peu sous la forme d’un fantôme encore à naître nommé Pendragon.



Les personnages sont tout aussi complexes que l’univers et on ne peut pas reprocher à l’auteur le manque d’approfondissement. Toutes les facettes de la nature humaine sont explorées : Merlin par son manque d’engagement, Jason par son égoïsme, Médée par sa haine froide, Niiv par son envie dévorante, Urtha pour sa dévotion envers son pays, etc.

Je dois dire qu’aucun des personnages n’a été un coup de cœur car tous ont des défauts que je pardonne difficilement.

Merlin est un personnage passionnant et la façon dont il est traité là mérite d’être lue mais je l’ai trouvé bien trop en dehors de l’histoire, de son histoire, pour qu’il me plaise vraiment. Il est âgé de millénaires mais agit toujours comme un petit garçon – un petit garçon qui ne sait pas lacer ses chaussures – incapable de prendre des décisions. Merlin, c’est un héros d’inaction, un être contemplatif. Alors qu’il suit son Chemin, il observe mais ne prend pas part. Même quand il s’en écarte, il n’agit pas – ou très peu. Seule la fin le fera grandir un peu et Codex Merlin se termine sur une note plutôt positive en ce qui concerne son héros.



Quant aux personnages secondaires, j’avoue préférer nettement les hommes du Nord tel qu’Urtha, toujours brave et dévoué à son peuple. Même s’il est facilement colérique, il sait choisir ses amis et ses décisions se révèlent toujours sages, contrairement à celles de son jeune fils Kymon.

Par contre, si j’aimais beaucoup Jason dans le début de l’aventure, son égoïsme devient flagrant par la suite et la façon dont il rejette son ami Merlin m’a beaucoup déçue.

Quant aux personnages féminins, je n’ai accordé ma confiance ni à Médée dont les traîtrises comptent par dizaines, ni à Niiv qui me fait penser à une enfant gâtée prête à dépouiller ses proches pour satisfaire ses besoins. Seule la déesse Mielikki, dernière protectrice d’Argo, a su m’émouvoir un peu durant le voyage de Merlin et de ses compères.

D’ailleurs, Argo est un personnage à part entière, bien plus qu’un bateau, presqu’une âme fidèle à ses capitaines.



Concernant le style d’écriture de Robert Holdstock – du moins la traduction – je n’ai rien à redire. Le vocabulaire est riche, la syntaxe travaillée et quelques tournures sont de véritables pépites. J’ai par exemple adoré toutes les formes d’insultes que peuvent se lancer des clans rivaux !

Par contre, du fait de la complexité de cette écriture, la lecture se révèle être assez longue. En fait, le livre peut rapidement être assez difficile à « digérer » et soutenir l’attention plusieurs heures est parfois laborieux.



Globalement, c’est le rythme de Codex Merlin en général qui se trouve être lent. Les cents premières pages rebutent facilement le lecteur mais il faut le temps pour le lecteur de s’habituer à l’univers mis en place.

Je pensais que le rythme deviendrait plus trépidant avec le réveil d’Argo, puis du début de la quête, mais que nenni ! Les aventures de Merlin restent longues du début jusqu’à la fin. Mêmes les scènes de batailles, pourtant épiques, sont traînées en longueur et n’ont finalement pas réussi à éveiller mon intérêt.

D’ailleurs, on a rapidement l’impression d’être noyé sous le flot des informations que nous transmet l’auteur et sans un minimum de connaissances en mythologie, on peut très rapidement être perdu. Par exemple, il faut savoir que le dieu Lug et le dieu Llew sont en fait un même et unique dieu qui possède deux noms différents. De plus, il y a tellement de personnages qu’il est parfois difficile de se souvenir qui est qui, dans clan untel appartient, ce qu’il fait ici, son histoire, etc.

Cette impression de lenteur est sans doute due au protagoniste du roman, Merlin, plus héros d’inaction et de contemplation qu’un héros dynamique et entreprenant.



Je dois dire que sans cet excès de lenteur dans le rythme du livre, je l’aurais sans doute grandement apprécié mais c’est je trouve d’une trop grande importance pour ne pas le notifier. J’ai rarement ressenti l’impatience de découvrir la suite et j’ai même fait une pause à la fin du deuxième tome. Cela dit, hormis langueur, le texte est magnifique et a tout de même réussi à éveiller mon intérêt plus d’une fois.
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Le souffle du temps

Un très bon moment ...



Il y a dans ce roman quelque chose de le monde inverti mais c'est très différent en même temps ..



Ici nous avons un monde et une civilisation high Tech ...

Le lecteur est confronté à un environnement étranger au possible .

La planète est considérablement dépaysante .

L'auteur soigne la faune .. la flore ... les humains modifiés .. une culture humaine assez particulière ...

Bref !! un environnement solide dans le moindre détail ...

Le temps " souffle " sur cette planète ..

C'est un monde intensivement étudié et exploré ... mais intensivement dangereux aussi .

Les personnages sont très réels .. leurs problématiques sont subtiles ... denses .. crédibles .... intéressantes ...



Le récit est bien construit .

Les 100 dernières pages sont en accelerando et on se demande réellement comment cela va se terminer .

C'est assez ( très en fait ) psychologique comme texte et cela peut réellement agacer ou ne pas motiver certains lecteurs .

Par contre c'est indiscutablement un de ces textes de SF qui volent très haut du point de vue philosophique et psychologique .

Pas de verbiage ... des réflexions solides comme les rochers de cette planète .. intéressantes ... sérieuses ..

Mais peut être trop intense ..

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C'est du même niveau que le monde inverti , mais un univers très diffèrent et des thématiques nettement plus intimistes ( dans leur étude et développements ) dans Le souffle du temps .

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