AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Selma Lagerlöf (281)


Je sais bien qu'autrefois le monde était plein de gens qui ne connaissaient pas la peur. J'ai entendu parler d'un bon nombre de personnes qui aimaient à se promener sur la glace nouvelle de la nuit, ou qui ne pouvaient s'imaginer de plus grand plaisir que de monter des chevaux emportés : il y en a même quelques unes qui ne craignaient pas de jouer aux cartes avec le sous-lieutenant Ahlegard, bien que l'on sut qu'il trichait et gagnait toujours. Il me souvient de certaines âmes intrépides qui n'avaient pas peur d'entreprendre un voyage un vendredi, ou de s'asseoir à une table dressée pour treize convives.
Et pourtant je me demande si quelqu'un aurait jamais eu le courage de mettre à son doigt la terrible bague qui avait appartenu au vieux général Löwensköld de Hedeby ?
Commenter  J’apprécie          20
Une bonne réputation vaut mieux que de l’or.
Commenter  J’apprécie          20
Des raies d'or jouaient sur les eaux sombres et polies, et au-dessus de la terre tremblait une lueur claire, rose pâle, d'où émergeaient des bouleaux d'un or léger, des trembles rouge vif et des sorbiers jaune rouge.
Commenter  J’apprécie          20
C'était comme si quelque chose dans l'air ou dans l'eau eût retenu la lumière du soleil, alors que l'astre lui-même était descendu derrière les collines.
Commenter  J’apprécie          20
On a raison de dire que la glace est toujours perfide et traîtresse.
Commenter  J’apprécie          20
L'intelligence et la sagesse font les qualités qui, aujourd'hui encore, font des mendiants des princes.
Commenter  J’apprécie          20
Quand maman sort le dernier paquet de la hotte à cadeaux, je comprends à sa forme qu’il s’agit d’un livre. Il ne sera bien évidemment pas pour moi. On a sans doute décidé d’avance que je n’aurai pas de livre. Le paquet m’est adressé, pourtant et, dès que je le tiens entre mes mains, je sens qu’il s’agit bien d’un livre. Je rougis à l’instant et, dans ma précipitation pour emprunter des ciseaux, je pousse presque des cris. Je coupe la ficelle, j’arrache le papier à toute vitesse, et voilà devant mes yeux le plus joli des livres de contes de fées.
Commenter  J’apprécie          20
La forêt est une demeure sinistre pour quiconque porte en soi de mauvaises pensées. On n'y voit alors que lutte et meurtre entre les animaux et les plantes comme entre les hommes.
Commenter  J’apprécie          20
Dans les ténèbres des forêts demeurent des bêtes immondes, des gueules armées de dents féroces, des becs aigus, des griffes qui aspirent à s'enfoncer dans la chair et le sang, des yeux où luit le désir du meurtre. Là, demeurent les loups qui poursuivent les paysans jusque dans la cour de leurs fermes. Là, demeure le lynx que le peuple appelle d'un autre nom, car il est dangereux de prononcer son vrai nom sous les bois. Il escalade le mur droit des bergeries avec ses griffes d'acier ; il se faufile par la moindre lucarne, se jette sur les brebis, s'accroche à leurs cous et boit leur sang jusqu'à la dernière goutte. Là, demeure le grand-duc qui hurle au crépuscule. L'imite-t-on, qu'immédiatement il s'abat sur vous, et vous aveugle de ses larges ailes et vous arrache les yeux. Ce n'est pas un véritable oiseau ; c'est l'âme d'un méchant mort. Et, là, demeure le plus terrible de tous, l'ours, qui a la force de douze hommes et que souvent on ne peut tuer qu'avec une balle d'argent. Connaissez-vous rien qui donne à une bête une plus prestigieuse horreur ? Quelles puissances logent donc en lui, qui le rendent invulnérable au plomb ? Les enfants, tenus longtemps éveillés, frissonnent à la pensée du monstre que protègent les mauvais esprits. Et plus d'un a rêvé qu'il en entendait le reniflement sur son visage.
Commenter  J’apprécie          20
- Mettez Douze à gauche et Onze à droite : de cette façon, elles ne se donneront pas de coups de cornes.
- Bigre ! s'écria le major. Vous avez donc tant de vaches que ça ?
Notez que l'organiste n'en avait que deux. Mais l'une s'appelait Onze et l'autre Douze; et ces noms lui sonnaient mirifiquement aux oreilles.
Commenter  J’apprécie          20
Gösta Berling a pris la résolution de se marier. Il cherche une femme qui soit assez pauvre, assez humble, assez paria pour être l'épouse d'un prêtre fou.
Commenter  J’apprécie          20
Ingrid et la mère Anna Stina marchaient dans les bois sombres. Elles marchaient depuis quatre jours et avaient dormi trois nuits dans des bergeries. Ingrid était épuisée, son visage était d’une pâleur transparente, ses yeux creux brillaient de fièvre. La mère Anna Stina jetait de temps à autre à la dérobée un regard inquiet sur elle et priait Dieu qu’Il maintienne les forces de la jeune fille, afin qu’elle n’aille pas s’affaisser sur une touffe de mousse avec l’idée d’y mourir. Régulièrement aussi, la vieille ne pouvait s’empêcher de regarder derrière elle d’un œil farouche. Car elle avait la désagréable sensation que la Faucheuse les suivait dans la forêt pour reprendre celle que les paroles du pasteur et les pelletées de terre lui avaient offerte.

La mère Anna Stina était petite et trapue, avec un grand visage carré si plein de sagesse qu’il en devenait beau. Elle n’était pas superstitieuse, elle habitait seule sans craindre ni les trolls ni les mauvais génies des bois mais, marchant là à côté d’Ingrid, elle sentait, aussi nettement que si on le lui avait dit, qu’elle côtoyait quelqu’un qui n’appartenait pas à ce monde. Et cela elle l’avait perçu dès qu’elle avait découvert Ingrid chez elle le lundi matin.

Si elle n’avait pas regagné sa maison le dimanche soir, c’était qu’au presbytère la maîtresse de maison était tombée gravement malade, et mère Anna Stina savait si bien s’occuper des malades qu’elle était restée pour la veiller. Toute la nuit, elle avait entendu l’épouse du suffragant répéter dans son délire qu’elle avait vu Ingrid revenir. La vieille, cependant, n’en avait pas cru un mot.

Et, quand enfin elle était rentrée chez elle et y avait découvert la jeune fille, la vieille voulut sans tarder retourner au presbytère pour leur dire que ce n’était pas un fantôme qu’elles avaient vu. Pourtant, quand elle avait informé Ingrid de son projet, cette dernière s’était montrée si affolée que la mère Anna Stina n’avait pas osé mettre son projet à exécution. La vie avait presque quitté la jeune fille, comme la flamme d’une bougie prête à s’éteindre dans un fort courant d’air. Elle aurait pu mourir aussi facilement que cela arrive à certains oiseaux en cage. La mort était sur les traces de cette fille, et il fallait veiller sur elle avec énormément de douceur pour qu’elle reste en vie.
Commenter  J’apprécie          20
Astrid, la blonde esclave, qui avait éprouvé le froid et la faim et supporté bien des peines, et qui pourtant remplissait la maison de son rire et de sa gaieté, s’imaginait le roi tout autrement. Elle n’y pouvait rien. Chaque fois qu’on parlait de lui, elle croyait voir le fils du bûcheron qui, le soir, sortait de la forêt, la hache sur l’épaule.
Commenter  J’apprécie          20
Jamais ils n’avaient vu un homme aussi anéanti. La plupart d’entre eux étaient des gars jeunes et insouciants, mais ils entourèrent cet homme brisé en pleurant tandis qu’il leur racontait.

Quand il leur eut dit ce qu’il avait vécu ce soir, il retourna seul sur la terre ferme. Les autres le suivirent, en silence, assez près seulement pour vérifier qu’il avait la force de rentrer chez lui plutôt que de s’affaler sur la route.

— C’en est fini de lui, chuchotaient-ils entre eux. Jamais plus il ne montera dans une chaire.
Commenter  J’apprécie          20
Si une personne ne fait absolument rien pour se rapprocher de l’objet de ses soupirs, qu’importe qu’elle les exhale ?
Commenter  J’apprécie          20
Il soupirait fortement, car c'était une tare lourde et contraignante dans la vie que d'avoir comme lui peur de tous les animaux à quatre pattes. A vrai dire, il n'avait peur que des chèvres, et il n'aurait eu peur ni des chevaux ni des chiens ni des chats si seulement il avait pu être sûr qu'ils n'étaient pas quelque espèce de chèvres transformées. Et, de cela, il n'en était jamais certain. De sorte que, finalement, il vivait dans la déraison d'avoir peur de tous les quadrupèdes.
Il ne lui servait à rien de se souvenir de la force qui était la sienne, pas plus que de savoir que ces petits chevaux de paysans étaient en général inoffensifs. Quiconque a laissé entrer la crainte en son âme ne peut plus raisonner ainsi. La crainte est chose difficile, et pesante pour celui en qui elle a élu domicile.
Commenter  J’apprécie          20
Vous avez sans doute vu des gravures représentant la mort, et vous l'avez toujours vue à pied.
Aussi le charretier dont je parle n'est point la mort elle-même, mais seulement son valet ...
Commenter  J’apprécie          20
Une église en bois à l'ancienne, dont on ne pouvait pas dire qu'elle était laide, avec son petit clocher fin et audacieux qui attirait les pensées vers le céleste, mais dont on ne pouvait pas dire non plus qu'elle était belle, avec sa grande nef sombre et pesante qui ramenait l'âme vers es pensées terrestres.
Commenter  J’apprécie          20
Tout ce qu'ils diront alors autour de ton cadavre, tu l'entendras, et ce ne sera sans doute pas plus beau à entendre que ce que tu écoutes en ce moment.
Commenter  J’apprécie          20
Celui qui ne sent son cœur battre ni dans la tristesse, ni dans la joie, ne peut être considéré comme un véritable être humain.
Commenter  J’apprécie          20



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Selma Lagerlöf (1963)Voir plus

Quiz Voir plus

LNHI-35491: littérature - Nils Holgersson

Quelle créature miniaturise le jeune Nils?

Un tomte
Un farfadet
Un elfe
Un kobold

14 questions
69 lecteurs ont répondu
Thème : Le merveilleux voyage de Nils Holgersson à travers la Suède de Selma LagerlöfCréer un quiz sur cet auteur

{* *}