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Citations de Sylvain Tesson (7462)


«  Une lettre, c'est un petit peu de compagnie, la preuve qu'on a pensé à vous. Cette attention, née du passé, écrite au présent et destinée à l'avenir survit, voyage, s'achemine lentement vers vous, triomphe des kilomètres et soudain, lorsqu'on ouvre l'enveloppe, vous saute au cou, vous salue et vous fête comme un petit chien heureux. »
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Vivre, c'est faire de son rêve un souvenir
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Si singulier que cela puisse paraître, un séjour à l'abbaye de Lagrasse ouvre le livre de notre histoire et me permet de retrouver la longue continuité du monde romain, de Virgile au bréviaire latin. « Retrouver sous les pierres le secret des sources », comme l'écrivait Marguerite Yourcenar.

C'est qu'il existe une parente invisible entre la fréquentation d'une abbaye et le miracle de la lecture. Prends et lis ! Un monastère est comme un livre. Sa porte d'entrée pivote sur ses gonds, et nous passons d'un monde à un autre, comme la couverture d'un livre se plie suivant la reliure, ouvrant à l'esprit de nouvelles perspectives.

« Toile lege, toile lege. » Désormais, pour se rendre à Lagrasse, il n'y a plus à hésiter sur le choix du livre à prendre et à lire : nous avons Trois jours et trois nuits.

« Tolle lege, tolle lege » ; Xavier Darcos
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Sylvain Tesson
Le journal intime est une façon de retenir le temps. C'est la béquille de la mémoire.
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Sylvain Tesson
La première victoire du virus, c'est la peur.
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(Définition du) Businessman arriviste enrichi par la chute de l'URSS :
Parasite qui doit sa prospérité au dépeçage de l'Union soviétique, individu flasque, blanc et gros, cachant son manque d'éducation et sa crasse culturelle sous des vêtements lamentablement assortis, un amas de gadgets prétentieux et la satisfaction de soi-même, possède davantage de sens du kitsh que du beau, souvent moscovite, considère la nature comme un parc d'attraction et les bêtes sauvages comme des cibles pour le tir à la carabine.
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Je jetais quelques lignes sur un carnet si le spectacle d'un chêne dans un champ blond m'inspirait un salut affectueux. Il me le rendait d'un battement de branche. La marche était une pêche à la ligne : les heures passaient et soudain une touche se faisait sentir, peut-être une prise ? Une pensée avait mordu !
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Il y a là le père Benoît et le frère Êtienne, qui ont tous les deux éprouvé la rigueur militaire avant de connaître celle du monastère. Au total, trois chanoines sur quarante-deux. Soit près de dix pour cent de la communauté. Lorsque j'interrogerai un peu plus tard le père abbé sur cette statistique des plus baroques, il me répondra ces quelques mots pleins de sagesse et d'espoir : « Peut-être que le Seigneur va chercher plus volontiers ses enfants dans les familles de devoir que dans celles qui se décomposent. »

Je m'endors dans la cellule qui m'a été allouée en me disant que saint Augustin d'Hippone, saint Charles de Foucauld et saint Paul de Tarse étaient tous issus de familles ayant conservé le goût des rites et des traditions.

Les soldats de la grâce ; Jean-René Van der Plaetsen
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Sylvain Tesson
La mélancolie est une fleur que j’aime. Elle est un sentiment suranné que les habitants de l'Ouest ont troqué contre l’angoisse.
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"J'éprouvai une émotion bizarre en voyant avec quelle exacte minutie les choses de la terre donnaient asile aux couleurs du ciel", Mishima, Le Pavillon d'Or.
p230
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Voilà longtemps que je ne m'étais pas trouvé exactement tel que je le désirais : en mouvement. Je jouissais de me tenir debout dans la campagne et d'avancer sur ces chemins choisis. Noirs, lumineux, éclaircis. C'était la noble leçon de Mme Blixen devant le paysage de sa ferme africaine : Je suis bien là, où je me dois d'être. C'était la question cruciale de la vie. La plus simple et la plus négligée.
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Le temps le temps le temps le temps le temps le temps le temps le temps le temps.
Tiens ?
Il est passé !
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Sylvain Tesson
J’ai le malheur de ne pas considérer que tout se vaut. Et je crois que des milliers d’années de constructions littéraires et poétiques ne sont pas des produits de consommation à ravaler au même rang que les caleçons en nylon.
[Pour soutenir la demande de réouverture des librairies en France.]
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Quand on veut «vivre ensemble », veiller à pouvoir «rester seul ».
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C'était un danger de l'alpinisme: croire que le surplomb physique autorisait à mépriser le monde d'en bas. L'analogie était facile entre l'air de cristal et l'esprit pur, la grande santé et la haute pensée. Cette symbolique de comptoir avait inspiré une littérature d'acier sur les vertus purificatrices de la montagne où se confondaient conquête du sommet et domination morale. En réalité le sommet ne rehausse jamais la valeur de l'être. L'homme ne se refait pas. Quand il atteint les altitudes splendides, il y transporte sa misère. L'histoire de l'exploration fourmille d'épisodes sordides vécus en des lieux enchanteurs: des alpinistes qui en viennent aux mains sous des sommets de cristal, des naufragés qui se persécutent sous les cocotiers. L'homme a beau se propulser dans la beauté, il retombe toujours dans ses penchants. Le décor n'y fait rien!
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Sous la neige, le monde se retire. Restent quelques coups de pinceau chinois. Dans le songe blanc, flottent pics, parois, crêtes et piliers, réduits à leurs lignes d'expression. La neige rehausse ce qu'elle touche, c'est la beauté. Pure, elle révèle ce qui suffit. Magique, elle emplit les vides d'un principe invisible, annule l'imperfection, conserve le saillant. La blancheur pardonne à l'inutile - en le masquant.
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Le nouvel ordre productif a institué la permanence de l'impermanent. La requête du « changement » a fini par affoler les hommes. En quelques décennies, l'organisarion globale a érigé « l'innovation » en dogme. Toujours plus, toujours différent, toujours ailleurs. De là, nécessité de vivre vite. Puisque tout se transforme, on sera toujours en retard. Alors, sous la menace de l’obsolescence, le résultat ne sera jamais satisfaisant : frustration, ressentiment, violence. La requête de la « mise à jour » numérique transposée dans le champ anthropologique fait de l'Histoire une valse musette avec substitution de cavalier à chaque mesure.

« S'adapter » est le nom que l'impuissance donne à l'action. « Sens de l'Histoire » est le nom que des dirigeants incapables donnent au mouvement qu'ils ne savent empêcher. Ainsi s'épargnent-ils la charge de veiller tendrement sur les héritages de l'Histoire.

Hugo dans Les Rayons et les Ombres : « que peu de temps suffît à changer toute chose ». Les empereurs Habsbourg disaient en léguant le pouvoir à leur descendance : « Veille à ce que rien ne change. » C'est une parole de montagnard, répugnant à l'incertain, craignant les avalanches qui sont à la géographie ce que les révolutions sont à l'Histoire.
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Pourquoi i'homme avaît-il attendu si longtemps pour grimper les montagnes ?

Techniquement un Grec antique aurait pu escalader le mont Blanc. Quand on élève le Parthénon, n’est-on pas capable de fabriquer une paire de crampons ? Pourquoi avait-il fallu attendre la Renaissance et les Lumières ?

L'empêchement avait été moral plus que technique. Le difficile n'avait point consisté à atteindre le sommet mais à s'octroyer le droit de le faire. Quand les montagnes symbolisaient les temples, on n'allait pas y voir.

A la Renaissance, l'homme décida de n'avoir plus peur d'un monde dont il occupait le faîte. Il escalada le mont Aiguille en 1492. Puis on tua Dieu. Une fois Dieu mort, l'homme pouvait monter. Ce fût l'alpinisme moderne.
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On devrait pouvoir se contenter du monde et non pas rêver à des paradis inaccessibles et à des vies éternelles.
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Les bois : dernier endroit du monde où remontent à la surface de nos âmes perdues les vieilles terreurs et les nouveaux élans.
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